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Message par Patlotch Mer 20 Fév - 6:59


j'ai ouvert sur facebook un "groupe de conversations" sur ce thème, désespérant de critiques sérieuses de mes considérations communistes dans le "milieu théorique radical" (3 sic) et son évitement quasi systématique voire son dénigrement de mes positions, qu'on trouve là : https://patlotch.forumactif.com/

j'ai écrit "conversations", pas pseudos "débats" où l'on joue au chat et à la souris rongeuse de son frein en attendant que le prolétariat universel accomplisse sa supposée mission d'abolir le Capital et de "communiser" le monde

merci de votre intérêt et bonnes disputions

PS : je suis un Facebook Maker béotien, il peut y avoir des ratées au démarrage


Rolling Eyes

pourquoi THÉORISATIONS et pas THÉORIE ? Ce n'est pas d'aujourd'hui que je les distingue, et suis progressivement passé de l'une à l'autre, refusant d'élaborer un corpus disant 'le tout sur le tout' et fonctionnant en boucle syllogistique blindée en interne, mais fermée à ce qui change dans le Capital au point de changer la perspective d'en sortir, en même temps que de cette forme et méthode théorique

je m'interroge sur la validité théorique même de la catégorie de "théorie communiste, qui ne peut empêcher d'y voir qu'elle se fait pour elle-même, c'est-à-dire séparée d'une "pratique" aussi "dialectiquement" seraient-elles "articulées". À cet égard la théorisation communiste que je fais n'en relève certainement pas si j'en compare la méthode et la pratique théorique à toutes les "théories communistes" que je connais


RS/TC a écrit:dndf 19/02/2019 à 17:49 #2
les commentaires de l’anonyme ont les mêmes charmes que les ciels changeants d’une fin de printemps en Bretagne.
Une invitation au voyage
Patlotch a écrit:les commentaires de R.S n'ont ni le charme ni la volupté des ciels changeant la perspective de ce qui vient, trop loin pour une météo qui s'est trompé sur ce qui s'est passé, se trompe et trompera sur ce qui se passe et se passera, trop loin pour savoir où Salta sauf que c'est pas un Hic immédiatiste

pourquoi ne pas s'avouer que la théorie communiste n'a plus le caractère "scientifique" qu'elle avait chez Marx ?

Charrier avait franchi un pas en quittant Meeting en 2005, non pas "explorer LES voies de la communisation", ce que n'a pas même fait la revue, mais "explorer les voies de l'exploration" : La communisation... point d’orgue, 3 avril 2005  

un mot n'a jamais été prononcé dans la recherche de ces voies, celui de PROSPECTIVE communiste. Qui croit en posséder une ne cherche qu'à dénigrer les autres, pourtant pas moins probables

R.S ne veut pas de ce "voyage". Confortablement installé, "assis" comme disait Rimbaud* ajoutant "rassis", il pilote son avion d'avant, quand c'était mieux, car, personne ne l'ayant repéré dans le ciel changeant du Capital, R.S pouvait gardé son cap, en pilotage automatique de sa norme prolétarienne
* Rimbaud Les Assis, septembre 1871

donc reçu 5/5 : R.S NE VEUT PAS DE DÉBAT(S). Qui d'autre ?


Dernière édition par Patlotch le Mer 20 Fév - 10:03, édité 1 fois

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Message par Patlotch Mer 20 Fév - 8:17


parler de prospective communiste suppose deux choses :

1) la prospective des possibles devenir du monde, incluant les pires :

1.1 chaos social et "environnemental" et disparition de l'humanité voire du vivant,

1.2 guerre généralisée avec effets comparables

1.3 transhumanisme et robotisation de la vie, "le meilleur des mondes .2"...

1.4 catastrophe naturelle détruisant la planète terre
à terme très très loin, une chose est sûre, le soleil mourra, la vie sur terre avec

en tant que communiste, ces éventualités ne nous intéressent que négativement et tout ce que nous pouvons faire consiste d'une part à le décrire, montrer qu'il n'y a pas de fatalité, repérer les faiblesses, es failles dans lesquelles enfoncer les forces de luttes antagonistes, d'autre part à l'empêcher le combattre, trouver des échappatoires...

2) explorer les voies vers la communauté humaine et du vivant, dont plusieurs formulées dans la tradition de Marx :

2.1. le programmatisme prolétarien
. la révolution prolétarienne étatiste, dictature du prolétariat, étape socialiste, dépérissement de l'État
. une variante autogestionnaire : l'autonomie du prolétariat contre le capital pour son abolition

2.2 la Révolution des Communs, héritée du démocratisme radical et tentant de théoriser une succession proudhonienne à la tradition anarcho-marxiste révolutionnaire (Dardot et Laval, Silvia Federici, etc.)...

2.3 la communisation, abolition sans transition étapiste du Capital, par le prolétariat, du travail salarié et de la valeur marchande d'échange ou d'usage, destruction de l'État et des médiations sociétales de la démocratie politique et de la politique même, création de relations immédiates entre individus...

2.4 la perspective-prospective de Jacques Camatte, voir CAMATTE et NOUS

2.5 la prospective communiste "Patlotch", abolition du Capital par une puissance constituée au-delà de la classe prolétarienne sur la base des contradictions antagoniques du capitalisme avec l'exploitation du prolétariat dans la production de marchandises, la domination masculine des femmes et autres oppressions sexuelles, racistes et racialistes, la destruction économique des humains et de la "nature", de la vie

on le voit donc, promouvoir une de ces voies ne peut se faire sans la confronter à toutes les autres : qui le fait ?


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Message par Patlotch Jeu 21 Fév - 12:05


SANS POÉTIQUE PAS DE COMMUNISME !

une de mes propositions les plus provocatrices, car critique de toute prétention aussi bien philosophique - avec Marx de la 11ème des Thèses sur Feuerbach -, que théorique dans quelque domaine que ce soit "sciences dures", "sciences humaines", "sciences sociales", "sciences de la vie" et bien entendu toute "théorie communiste" qui ne manquerait pas de se considérer elle-même "scientifique", en le disant ou pas) à la manière d'Engels avec le "Matérialisme scientifique", ou pire la version stalinienne du Diamat, cette proposition peut se résumer à : sans poétique pas de communisme, ni en actes ni en pensées concrètes

vous avez dit "poétique" ?
poétique s'entend au sens fort, non limitée à la poésie ou aux arts, et se rapprochant davantage de la conception qu'en avaient les Anciens, Aristote surtout, « l'un des rares à avoir abordé presque tous les domaines de connaissance de son temps : biologie, physique, métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique et de façon ponctuelle l'économie.» (Aristote, wikipédia). Il convient d'y ajouter son éthique

écouter les poètes penseurs, Aristote, et Marx...
des poètes et penseurs de la poétique comme Henri Meschonnic ou Yves Bonnefoy l'ont dit sur tous les tons, sans grand effet sur les philosophes post-postmodernes, ni sur les théoriciens du communisme, qui à vrai dire n'en ont rien à cirer

mais ma proposition va au-delà de ce lien insécable. Elle signifie que la représentation, au sens où Marx était un « penseur de la représentation » (Isabelle Garo, Marx, une critique de la philosophie, 2000), n'est pas dicible, exprimable, par la seule approche théorique, c'est-à-dire par les seuls concepts hérités qu'ils le veuillent ou non de la philosophie radicalement critiquée par Marx, un Marx qu'il suffit de lire pour savoir que tout ça, il le tenait ensemble car héritant d'Aristote et des autres

une réductionnisme coupeur de têtes et de jambes
RS de Théorie Communiste, est loin du compte, comme intellectuel autant qu'homme de "pratique théorique". En écrivant le 12 décembre 2018 dans Réponse aux commentaires de Patlotch : « Patlotch a annoncé une nouvelle cible : le "conceptualisme", plus de théorie manipulant des concepts, maintenant Patlotch est en connexion directe avec le "réel", le "vivant" et la "nature" [...] Devenu chamane, Patlotch nous les transmet. », il ne fait que signer son étique éthique, son étroitesse intellectuelle, sa malhonnêteté face à l'adversité théorique, et surtout sa lâcheté face à un problème qui s'impose à tous, et qui, laissé en jachère, ne peut qu'aboutir à la mort de toute crédibilité de la théorisation communiste

une expérience de la pensée-écriture, des arts... et du zen : shunter la pensée
ma manière ne consiste pas à le démontrer sur le terrain de ce que je critique, une rhétorique intellectuelle elle-même réductrice de ce qu'est le fonctionnement du cerveau en le avec le corps, parce que cela ne vaudrait pas mieux. Elle consiste à adopter le langage, les langages croisés de ces domaines de la pensée par l'écriture, et même de la non-pensée cérébrale, celle des artistes, peintres, poètes, musiciens et particulièrement dans le moment où ils improvisent même pour composer. Un exemple, quand on parle de "l'écriture automatique" des surréalistes rien ne vaut de l'avoir expérimentée pour s'en faire une idée

elle fonctionne comme un "lâcher-prise" de la pensée forcée par l'intellect, en se mettant à l'écoute de ce qui vient, et les psychologues, psychanalystes ou scientifiques du cerveau, confirment l'existence de l'inconscient dont Freud fut le premier théoricien à prétention scientifique. C'est le même "lâcher-prise" dont témoignent les improvisateurs de jazz, les pratiquants de tous arts zen dont les techniques de combat, un peintre comme Picasso et d'autres

ajout 15:10 : assurément, et j'ose dire "tout le montre", plus dans votre façon de penser vous rassemblez de domaines divers habituellement séparés voire opposés, plus vous restreignez le nombre de personnes qui s'y intéresseront. Ce phénomène largement observé, que tentait de combattre en son meilleur l'Edgar Morin de "La méthode", explique à lui seul que plus j'étends mes références et les langages de mon expression, et plus je restreins l'attrait que présente ma théorisation d'ensemble, que je disais jadis dialectique et complexe

c'est l'expérience que je fais chaque jour actuellement, dans l'écriture de OUTRE-RÉEL, cycle romanesque et poétique, microcosmique et mélancomique, que bien sûr il serait tentant de ne pas prendre au sérieux. En affirmer le sérieux prêtera quelques amputés de leur propre poétique à sourire d'un Patlotch qui se prend pour le nouveau messie des lettres du futur : je n'écris qu'au présent du présent, et qu'on puisse en sourire ne montre, en tristes limites, l'ironie d'un aveu d'impuissance

qu'on me dise où tout cela serait dans la vie séparé, je vous écoute

sans "shunter la pensée" on se coupe de la vie, on en sépare une représentation, cérébralisée à outrance, qui n'aboutit ensuite qu'à tenter en vain de réunir ce qu'on a préalablement séparé : le corps et l'esprit, la pratique et la théorie, la lutte et sa pensée intrinsèque. On ne peut que déplorer que cette manière de faire de la théorie communiste hérite, davantage que de Marx même, de la dogmatisation religieuse

c'est pourquoi le mal est si profond et exigera plus qu'un cachet d'aspirine sur une jambe de fer dans une langue de bois

car c'est alors qu'il faut sauter, et pour moi c'est ici et maintenant : Hic Salta !

qui veut sauter ?


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Message par Patlotch Jeu 21 Fév - 21:36


publié ce soir ici https://www.facebook.com/jprefere.nepas


à propos et à repartir de JACQUES CAMATTE au présent

il me paraît rétrospectivement évident que ce penseur, qui deviendra un jour incontournable, et qui est un des héritiers de Marx les plus conséquents, des plus fidèles à son esprit dans la dimension d'ouverture à tous les domaines de la vie que j'ai évoqués;

évident que la mise à l'écart de sa pensée, par les "marxistes" y compris d'ultragauche et théoriciens de la communisation, est une calamité théorique dont nous payons tous les conséquences trop durables

je passe sur le sectarisme aveugle - que porte encore le tartuffe jésuite Roland Simon RS/TC, comme par hasard -, dont Jacques Camatte a souffert, puis dépassé : « Je n'ai pas d'ennemis: l'enfermement s'abolit. », dit-il en page d'accueil d'Invariance

je regrette, je l'ai écrit, que Federico Corriente, dans des textes récents traduits par mon ami Adé, que j'ai mis en ligne dans ce sujet, n'aborde pas le Camatte à partir de la fin des années 70 début des 80, qui est bien sûr le plus passionnant pour remettre en cause et en chantier une perspective révolutionnaire, non prolétarienne et pas nécessairement dans la "structure d'horizon" d'une "Révolution"* mythifiée par nos "révolutionnaires" ni plus ni moins que par tous curés : chrétiens intégristes, islamistes, sionistes de l'apartheid israélien, laïcards d'extrême-gauche... j'en passe que j'ignore
* voire LE CONCEPT DE RÉVOLUTION

j'ignore beaucoup de choses, mais je sais celles dont je ne veux plus

et vous, dans tout ça ?

PS : ne vous inquiétez pas pour ma santé mentale, je suis habitué à entendre : « Patlotch, "graphomane compulsif" (Léon de Mattis), parle tout seul ». Avec qui puis-je espérer "causer" au sens de Diderot, parler et causer des effets ?

mais sachez que si vous persistez à vous enfermer dans la prétendue, par Bruno Astarian/Hic Salta en 2016, Solitude de la théorie communiste, c'est d'avoir oublié, pour autant que vous l'auriez connue, la leçon d'Aristote, Marx, et quelques autres Frères voyants (Éluard parland des peintres), voyant bien plus loin et mieux que Bernard Lyon (BL/TC) le Préviseur tropprès, nous annonçant la communisation pour 2020, et que d'aucuns d'autres que vous considérez comme des "vôtres" comme Alain Corne de Carbure/ Lutte de classes/Guerre civile/Communisation (sic) ont vu se rapprocher avec les Gilets jaunes : faut-il en rire ou en pleurer ?

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Message par Patlotch Ven 22 Fév - 19:11


DES NOUVELLES SANS FRONT
de mon groupe de conversations facebook

THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME

ainsi parla Zhara Thoutra
« à la base de l'extrême-droite soralienne...
bonnes rencontres autour la pensée critique anarchiste...
apprécie le travail des communisateurs... »


suivi d'un petit échange ce matin avec l'ami Adé

j'ai maintenant d'"amis" 22, v'là l'front ou l'affrontement, va savoir. Des connus dans ou autour de dndf et un peu plus loin pas trop, d'autres que j'ai pêché.e.s pour des raisons étrangères, pas des légions, la poésie, le blues, les guitares de lutherie un peu spéciale...

une dizaine se sont inscrits au groupe, un "bon chance" de Federico Corriente, et puis rien. Aucun ne se revendique "partisan de la communisation", tous.se.s sont de mouvances diverses, critique de la valeur, démocratisme très radical, féminisme utopique (une théoricienne de l'utopie de Paris VIII), blogueurs impénitents du milieu de la théorie anarcho-communiste et environs...

la seule conversation que j'ai eue, dès l'ouverture du groupe, plutôt longue en ce genre de lieux soucieux d'être sociaux mais pas trop, fut avec un certain Zara Thoustra dont j'importe intégralement une publication ci-dessous, pour son intérêt, une publication du 4 décembre 2018


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! 46640311_259449314738862_4519650448436625408_n.jpg?_nc_cat=103&_nc_ht=scontent-cdt1-1

je l'avais repéré dans une sienne polémique avec Alain Corne @Carbure où il pourfendait en termes judicieux l'illusion de voir chez les Gilets jaunes, pour le dire en "nos" termes communs, la moindre trace de perspective d'unité de rupture avec/contre le Capital, ou d'émergence d'une conjoncture révolutionnaire dans laquelle produire un dépassement des limites...

a priori, la mouvance dont il se réclame est ~proche de celles de Francis Cousin à Alain de Benoist, que j'avais abondamment présentée en 2015-2017 dans un sujet réservé de L'idéologie française concernant les accointances de la Nouvelle droite et d'identitaires européistes ouverts à Marx, Proudhon, Orwell, Harendt, Debord, voire la théorie de la communisation concernant Francis Cousin qui copiait-collait, sans trop de détournement des formules entières de RS/TC, comme de Debord au demeurant. Personne (!) n'avait bronché dans "le milieu radical de la théorie communiste" (4 sic)...

le personnage, 32 ans, est toutefois beaucoup plus sympathique que ces ténors médiatisés par Égalité et Réconciliation, ne serait-ce (je suis comme ça...), à lire son témoignage, que par ses origines « dans le 93  - j'ai grandi à Montfermeil et Bobigny - de parents racistes et alcooliques agents d’accueil dans les HLM. En plus de 20 ans d'existence dans ces zones de vies précaires et marginalisés », qui en font a minima un "issu de" "Petits Blancs prolétaires des quartiers" de première génération. Un vrai Français d'en-bas, quoi, qu'a même pô la change d'être "racisé"... Comme il me demandait qui je suis, après quelques mots de présentation de mes pro-thèses, extraits :

Zara Thoustra a écrit:Je trouve qu'Alain Corne fait un très bon travail critique, mais effectivement je me retrouve profondément en désaccord avec la plupart des camarades libertaires concernant le mouvement des Gilets jaunes

Je me garde de telles accusations concernant les communisateurs, j'apprécie trop leur travail ce qui n'empêche pas le désaccord...  je me considère pas assez pointu pour pouvoir les contester point par point, mais concernant les GJ, je ne cède pas un pouce de terrain, c'est de la merde, ce qui rejoint mon point de vue plus large sur "les masses" : elles sont trop stupides trop embourbées dans le noyautage internet de l'extrême-droite de type Soral et rendues inoffensives par le succès du développement personnel

voici le texte du 21 décembre 2018
Zara Thoustra a écrit:Je pense que c'est la dernière fois que je vais poster un truc avec un rapport avec ces connards de gilets jaunes.

Je vais être cash et parler sans détours : [b]je suis à la base de l'extrême droite Soralienne. C'est ma curiosité, cette volonté de comprendre le monde qui m'entoure, et également quelques bonnes rencontres qui m'ont fait prendre connaissance de l'existence de la pensée critique Anarchiste[/b. Bakounine, Kropotkine, Marx, Malatesta, James Guillaume, Rosa Luxemburg, Emma Goldman, Daniel Guérin etc... tant de grand.e.s personnages malheureusement ignoré.e.s du grand public.

La commune de Paris, la révolution de 1848, la révolte Spartakiste, l'Espagne de 36, les années de plomb en Italie... des pans entiers de l'histoire des luttes sociales également absentes des manuels scolaires.

J'ai grandi dans le 93 de parents racistes et alcooliques agents d’accueil dans les HLM. En plus de 20 ans d'existence dans ces zones de vies précaires et marginalisés, là où les options scolaires sont plus orientées BEP carrosserie que Fac de sciences politiques je n'ai jamais croisé un.e seul.e camarade. Alors en les côtoyant, depuis peux de temps finalement, ils/elles parlent de révolution prolétarienne non-stop mais sans aucun prolétaire parmi eux à de très rares exceptions prêtes. Je peux témoigner d'une certaine hostilité de regard quand un élément qui ne fait partie du club, qui sort de nulle part, à l'insolence de passer la porte d'un local libertaire.

Malgré mes lectures intensives (mais malgré tout insuffisante je m'en rend bien compte) je n'ai rien dis j'ai écouté et j'ai observé. J'ai également connu mes 1ers manifs l'année dernière pour parcoursup et croisait la route de gens fort charmants.

Toutefois c'est triste à dire, mais j'ai vu aussi un milieu militant extrêmement consanguin puant terriblement le renfermé. Partagé entre la posture surfaite et l'engagement qui durera le temps de la Fac pour bons nombres d'entre eux avec pour encadrement de brillants penseurs mais enfermés dans une conceptualisation totalement déconnectée du monde où la lutte est plus un sujet de réflexion analytique matérialiste qu'une partie d'échecs qui conviendrait un jour d'envisager la victoire.

Ces mêmes militant.e.s qui affichent un mépris diffus avec une constance remarquable, ces mêmes qui n'ont que le mot "déconstruction" à la bouche et regarde d'un coin de l’œil inquisiteur toute personne pouvant faire une "micro-agression" ont subitement retourné leur veste pour embrasser ce mouvement des gilets malgré les très très nombreux débordements racistes homophobe islamophobe et complotistes !

Je vois dans cette capitulation un aveu de faiblesse énorme : les structures libertaires ont abandonné le prolétariat depuis bien longtemps préférant partir des Fac remplis d'enfants des classes moyennes que des Lycées professionnels là où est le "peuple" souffrant ! Prêt à tous les compromis pour se persuader qu'ils incarnent encore quelque chose !

À l'heure d'internet leur absence c'est faite remarquer quand Alain Soral lui l'envahissait convertissant un nombre incalculable de gens au complot Sioniste alors qu'ils auraient tout aussi bien être des sympathisants anarchistes si les grands théoriciens et les structures de la glorieuse avant garde se seraient sortis les doigts du cul plus tôt ! Mais non Youtube devrait être trop "société du spectacle" pour que l'élite de l’émancipation sociale se salisse les mains...

15 ans au bas mot où les théories du complot sont sur Internet ! Même le fils Einthoven a plus fait contre le complotisme que tous les libertaires réunis !

Summum de l'ironie : on me taxe de mépris de classe de petit bourgeois alors que je suis au RSA et ancien SDF par ceux là même qui se complaisent dans le rotary club Stendhalien !

Cette insurrection qui vient (enfin) n'a rien du grand soir ! Elle n'a rien de mai 68 ! Ce n'est pas un monde meilleur qui motive ces braves gens mais la trouille du déclassement ! C'est l'insurrection Keynésienne ! La révolution du statut Co ! Alors continuer vos petites affaires "camarades" je reste là je prend les crachats mais je note les noms des collabos pour régler les comptes quand l’excitation du spectacle de la barricade sera retombé...

Rolling Eyes

Adé a écrit:Très bonne initiative tienne de "prospective": quel service pourrais-je rendre ?

Patlotch a écrit:bonne et difficile question pour qui le prend comme un "appel à contributions", mais je n'en ai pas grande idée. Je n'attends pas d'encouragements sur un ton d'enterrement, et quant aux critiques que je dis souhaiter, la barre est un peu haute de ce défi en milieu, sinon hostile, pas prêt ou près de se poser ces questions,

et quand on se les pose, tu sais bien que c'est encore plus difficile d'avancer sans casser ses œufs dans le même pas nié, la poule, le couteau sans manche et la critique de la lame à l'œil

en attendant, je pense que "ça intéresse", [quelques noms] se sont inscrits comme mes "amis", anagramme "mais"... car il y a toujours un mais avec les amis, alors si t'en as un, n'hésite pas


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Message par Patlotch Sam 23 Fév - 10:45


QUELLE PROSPECTIVE COMMUNISTE ?

la page étant tournée des errements "marxistes", mais aussi "anarchistes", non pas tant de l'histoire du mouvement ouvrier et prolétarien - s'ils avaient su, les pauvres...-, mais aussi, depuis la "décomposition du programmatisme prolétarien" après 1968, la dernière page jamais tournée par les communisateurs que par le syllogisme d'un raisonnement par l'absurde : « Puisque le prolétariat ne peut abolir le capitalisme en prenant le pouvoir d'État ou par l'autogestion, il va faire directement (immédiatement) la révolution...» Voir ci-dessous fin de partie pour TC : finir à renier et finir de régner ou se prendre les pieds dans la toile ?

je rappelle donc à quoi nous devons selon moi nous confronter largement (20 février 2019) :

Patlotch a écrit:parler de prospective communiste suppose deux choses :

1) prospective des possibles devenir du monde, incluant les pires :
1.1 chaos social/environnemental... et disparition de l'humanité voire du vivant,
1.2 guerre généralisée avec effets comparables
1.3 transhumanisme et robotisation de la vie, "le meilleur des mondes .2"...
1.4 catastrophe naturelle détruisant la planète terre

en tant que communiste, ces éventualités ne nous intéressent que négativement et tout ce que nous pouvons faire consiste d'une part à le décrire, montrer qu'il n'y a pas de fatalité, repérer les faiblesses, es failles dans lesquelles enfoncer les forces de luttes antagonistes, d'autre part à l'empêcher le combattre, trouver des échappatoires...

2) explorer les voies vers la communauté humaine et du vivant, dont plusieurs formulées dans la tradition de Marx :

2.1. le programmatisme prolétarien
. la révolution prolétarienne étatiste et variantes autogestionnaires
2.2 la Révolution des Communs, héritée du démocratisme radical...
2.3 la communisation, abolition sans transition étapiste du Capital, par le prolétariat, du travail salarié et de la valeur marchande d'échange ou d'usage, destruction de l'État et des médiations sociétales de la démocratie politique et de la politique même, création de relations immédiates entre individus...
2.4 la perspective-prospective de Jacques Camatte, voir CAMATTE et NOUS
2.5 la prospective communiste "Patlotch", abolition du Capital par une puissance constituée au-delà de la classe prolétarienne sur la base des contradictions antagoniques du capitalisme avec l'exploitation du prolétariat dans la production de marchandises, la domination masculine des femmes et autres oppressions sexuelles, racistes et racialistes, la destruction économique des humains et de la "nature", de la vie

on le voit donc, promouvoir une de ces voies ne peut se faire sans la confronter à toutes les autres : qui le fait ?
pouvons-nous avancer ensemble ici (groupe de conversations facebook), ou avec qui ailleurs ? On pertinemment répondra que « les luttes en décideront »...

si j'insiste, en héritier de Marx, sur le "primat de la vie réelle sur ls idées et la théorie", au nom de quoi les théoriciens de la communisation sont disqualifiés et discrédités, donc tous les autres (car c'est la meilleure théorie de la révolution prolétarienne universelle dans toute sa caducité), ce n'est pas pour "chier" sur la théorisation communiste, qui émane toujours d'individus la produisant, le plus souvent seuls contre tout le monde

je ne suis pas ce "seul", car si j'ai posé quelques questions, je n'ai pas les réponses, mais le chantier est ouvert, et yapuka


PS : je ne sais pas comment intégrer ces billets au "groupe de conversations" que j'ai créé, ni qui peut les lire sans venir explicitement sur mon "mur", qui voudrait bien mais qui n'a pas d'oreilles


affraid

LES BISCOT'OS DES PROUTS

fin de partie pour TC :
finir à renier et finir de régner
ou se prendre les pieds dans la toile ?

* Proust mangeait des biscottes et non des madeleines pour son petit déjeuner...

rappel de la petit histoire des "dramas" pour qui ne l'a pas connue

je n'hésiterais pas une seconde aujourd'hui à qualifier de staliniens, sans guillemets, certains procédés de certains membres de Théorie Communiste, à commencer par Roland Simon, RS/TC, son "non-leader" autant que dRoué, le charismatique camionneur jaune. J'en ai montré au fil des années plus d'un exemple, ou repris ceux déjà notés par d'autres depuis quarante ans, allant de la déformation à la censure en passant par l'effacement et le mensonge. C'est en 2014 que j'ai écrit les tricheries intellectuelles de Roland Simon de Théorie Communiste , et, après une accalmie, RS a renoué avec ses pis démons...


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! HistoireCommunisation
2014 : détournement de
THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Histoire-critique-de-l_ultragauche-----Roland-Simon-_et-al-_-3eb47

face à des critiques de plus en plus pertinentes, RS use d'une ironie de potache grimaçant pour éviter de discuter, après avoir assuré les lecteurs de dndf qu'avec moi, à propos de
La « contradiction entre le capital et le vivant ». A la rigueur, « le capital » on peut avoir quelques idées, mais le « vivant » c’est quoi ? Quant à la dimension écologique du mouvement, que ce soit pour être pour ou contre la planète, il s’en fout.

« L’extractivisme », c’est joli, cela a même des sonorités barbares propres à provoquer l’opposition. [...] S’il ne décrit rien de nouveau, en quoi consiste alors sa nouveauté ? En parler comme une « nouveauté » sert à introduire une vision idéologique, elle, plus ou moins « nouvelle ».

Cette nouveauté consiste à faire passer les rapports d’exploitation et la recherche maximale du profit propres au mode de production capitaliste sous une relation plus large, englobante, qui devient alors la relation déterminante : le « rapport humanité-capital-nature »...

Le capital devient un concept aussi flou que ceux de « nature » et d’ « humanité ». Il est vrai que Patlotch a annoncé une nouvelle cible : le « conceptualisme », plus de théorie manipulant des concepts, maintenant Patlotch est en connexion directe avec le « réel », le « vivant » et la « nature » Devenu chamane, Patlotch nous les transmet.
Réponse aux commentaires de Patlotch dndf, 12 décembre 2018
liste non exhaustive des concepts que j'ai reformulés ou inventés :

implication réciproque réelle pendant de subsomption réelle (2006 dans communisation Troisième courant), luttes théorisantes contre luttes théoriciennes de TC (2014 dans Inverser la perspective), méthodologie et dialectique complexe depuis ~ 2012, en 2016 sur la subjectivation révolutionnaire et l'utopie concrète (Ana Cecilia Dinerstein reprenant Ernst Bloch), la communauté du vivant au-delà de la communauté humaine (Gemeinwesen de Marx à Camatte), et d'une façon générale les concepts accompagnant le primat de la vie réelle sur la pensée et la théorie

ironie du sort de RS à balle dans son pied, il commence cette critique de ma critique par : « Il est toujours risqué de rendre publiques des notes ou un texte non abouti, la chose sera toujours considérée comme « achevée... » Deux mois ont passé sans que RS ne soit revenu sur ses accusations qui n'impressionnent plus personne y compris de ses proches, mais au contraire en a rajouté une couche comme pour parfaire son autoportrait de tartuffe achevé

à Zara Thoustra qui m'écrivait hier : « j'essaie de me tenir à l'écart des dramas militants, des querelles militantes entre "théorie de la valeur" et "Communisateurs", je répondais

Patlotch a écrit:cela dit, il y a belle lurette que je n'en fais pas un "dramas militant", qui tient d'ailleurs plus de la farce que de la tragédie, et pas tant entre "théorie de la valeur" et "communisateurs" qu'entre eux et moi, ou quelques autres mais qui n'en ont pas fait comme moi la critique théorique, car telle est avec eux la question, et elle est en cours avancé de règlement définitif, honnête au net et sans bavures

et voici la biscotte de Proust, rappelant que Pepe@dndf me qualifia en 2015 de « Vichinsky de la communisation » sur le défunt site de Robin Blanco, le communisateur de Nuit debout en Gilet jaune, son protégé d'aavant AALain Corne @carbure/communisation aux mêmes procédés staliniens de censure, contre moi, ce « jobard qui chie sur la table de la communisation », où TC refusait entre autre, en 2012, de mettre la question raciale à l'invitation des « Américaines », car, dixit BL dans Utérus vs Mélanine :
Bernard Lyon a écrit:Genre et classe sont essentiellement liés, les races non, et cela nous devons l’affirmer de façon très nette voire, polémique parce que l’intégration de l’abolition des genres comme élément inséparable de l’abolition des classes dans la communisation est dévalué, secondarisé par la mise de question des races au niveau de celle du genre.

conversations en coulisses
27 octobre 2018
s'il ne s'agit pas de réception directe, les débats de dndf peuvent être lus, entre les lignes, comme réponse à mes considérations, réponse de plus en plus défensive de Théorie Communiste. RS manœuvre en recul en "jésuite", comme dit un ami, et le sait, prenant soin de ne pas me citer. TC brûle-t-il ? Pas encore, mais il a chaud aux fesses. Sa taupe aveugle ne creuse plus, mais comble son vide par une rhétorique de l'évitement. Théorie de l'autruche...
Adé a écrit:c'est dur et triste de se défaire de ce qui a été le centre d'une vie (du moins d'une activité centrale dans une vie)...
Pourtant, il faudra reconnaître que le noyau dur venu du programme ouvrier avec le capitalisme comme transition et la révolution communiste inéluctable est à présent une entrave, non seulement à la saisie des dynamiques en cours, mais également et par conséquence aux ruptures nécessaires.
Patlotch a écrit:je trouve ça à la fois triste et drôle, cette décadence théorique, d'autant comme tu le dis que ça se retournera contre eux, à moitié révolutionnaires contre une partie seulement du capital, celle qui exploite les prolos
à un autre ami, Stanislas Brown
Patlotch a écrit:je ne sais pas si tu a suivi dans J’ai dix ans de dndf, interventions d'Adé et RS, et ce que j'en ai dit dans LE CONCEPT DE RÉVOLUTION]...
Amer Simpson fait un grand retour, il sait qu'il mange grâce à des "abstractions théoriques" : c'est Néandertal qui devient du coup théoricien !
ils ne peuvent pas simplement parler de "penser", et même, qu'est-ce qu'un animal a dans la tête quand il mange, sachant parfaitement différencier un éléphant d'un gâteau, sans avoir besoin, comme RS, de "concepts" ?

en quelque chose le prolétarisme est drôle...
Stanislas Brown a écrit:oui, j'ai suivi ça d'assez près sur ton forum et sur DNDF. Amer Simpson, bon, je m'étais habitué à ses sornettes, mais ce qui est dégueulasse dans cette histoire réside dans le "jésuistisme" de RS. Il est inadmissible d'être faux-cul ainsi. Ou alors il n'a pas ouvert les yeux depuis vingt ans.
comme à son habitude, Pepe@dndf vient clore le bec à tout le monde en citant un pavé tiré de TC26. Il ne répond pas aux questions de Adé, mais justifie que pour TC, non, la révolution n'est pas "inéluctable". Quelle différence puisque nulle part TC n'envisage autre chose que la révolution prolétarienne ?
Adé a écrit:Oula,
Quel beau morceau, mais de quoi au fait ?

On ne donne pas à boire à un âne qui n’a pas soif.

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Message par Patlotch Mer 27 Fév - 12:40


une CADUCITÉ DÉFINITIVE et SANS APPEL

un "milieu" "théorique" "radical" ?

mon cul !


on n'y trouve pour le communisme plus aucun théoricien digne d'intérêt

toujours aucune participation au groupe facebook de conversations et prospectives communistes, offrant un lieu de mise en œuvre de mon appel THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE !

je n'en suis ni étonné ni désespéré plus que je ne l'étais, au contraire cela conforte ma perception de réalités consternantes dont chacun.e peut faire le constat. En effet, je commence à connaître mes cocos du "milieu" de la "théorie" "radicale". Même entre eux ils ont du mal à se causer sans déformer, quand ils les relaient, les positions des autres

par ailleurs, sur les réseaux soucieux de chacun.e son nombril et d'être vu.e ou "liké.e" par le plus possible, seule un proportion infime répond, ou simplement remercie quand on leur envoie quelque chose qui, pourtant, à n'en point douter les intéresse. Bref, un "milieu" "théorique" "radical" de merde

cela me conforte dans la direction prise par ce forum, et concernant la théorisation communiste, qu'il n'y a plus rien à attendre de ses infatués d'eux-mêmes. Le fait en lui-même que ce sujet soit lu par moins d'une trentaine montre qu'il intéresse bien moins que mes élaborations personnelles, scrutées elles par désir d'apprendre quelque chose de nouveau y compris dans le domaine de la théorie communiste, ou par simple jouissance. C'est très bien comme ça

en conséquence, je cesserai prochainement de diffuser leurs textes comme depuis 15 ans, et d'y répondre chez moi ou sur leurs blogs, leur donnant ainsi plus d'importance qu'ils n'en ont

la critique de leurs thèses n'a plus d'intérêt pour la pensée communiste vivante. Concernant les luttes, rappelons qu'ils ne reconnaissent jamais, quand c'est le cas, qu'ils se sont plantés dans leurs analyses, et que leurs idées n'ont strictement d'effets que sur les activistes qui s'en emparent, de sus en les déformant. Laissons-les donc s'écharper en leur milieu semi-mondain fossilisé et fossilisant

je pense que Jacques Camatte, nonobstant mes désaccords sur ses projections hasardeuses, a eu profondément raison, il y a 45 ans, de couper radicalement avec ce milieu dont il avait été pour être un maître à qui leurs théories devaient beaucoup, et qu'au lieu d'en faire discussions et débats honnêtes, ils ont craché dessus et crachent encore (voir Camatte et nous)

depuis 15 ans que j'essaye, en vain, de promouvoir un travail commun et collaboratif, c'est un échec complet. Quant à avoir une proximité avec quiconque, je fonctionne avec les autres sur le principe des affinités électives, c'est écrit dessus : Patlotch => Potlatch. Mais le détourneur du concept, Debord, disait aussi que si nécessaire, un Potlatch pouvait être négatif

il va sans dire que je poursuivrai ce travail avec qui l'entendra de la bonne oreille, comme mon ami Adé : ADÉ A DE L'IDÉE : ADELIDÉ ! un coin de reports sages et trouductions


ni dieu, ni maître !

mort* aux moines-copistes et moines-soldats
de toutes obédiences !

* symbolique, natürlich, puisqu'ils sont déjà morts-vivants

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Message par Patlotch Ven 1 Mar - 8:02


un petit rappel de questions posées depuis quelques années

A. sur l'hypothèse d'une re-constitution en classe révolutionnaire

dans une longue étude de 2017-2018, j'ai montré comment Marx avait forgé la catégorie de classe sociale, et plus spécifiquement de classe "pour soi", dotée d'une "conscience de classe" (1), qui dans certaines circonstances (conjoncture) peut devenir révolutionnaire, ne l'étant pas comme classe en soi (rapports sociaux objectifs, décrits par la sociologie pour faire simple)
1. je n'ai pas trouvé chez Marx cette formule, et je n'ai pas vérifié si elle est forgée avant Lukacs dans Histoire et Conscience de Classe (1923)

La conscience de classe, telle qu'exposée dans cet ouvrage désigne le fait que chaque classe sociale possède une certaine conscience de ce qu'elle peut accomplir. Elle s'oppose notamment aux conceptions libérales de la conscience, qui prône la conscience individuelle comme base de la liberté individuelle et du contrat social. La conscience de classe marxiste n'est pas un pré-supposé, mais une conscience qu'il faut mériter, et pour laquelle il faut lutter. Elle n'est donc jamais assurée : la conscience de classe prolétarienne est le résultat d'une lutte permanente pour la compréhension du processus de l'histoire.
le modèle de Marx pour le concept de Prolétariat /classe ouvrière est la Bourgeoisie dans sa montée en puissance économique en Angleterre, politique en France avant, pendant et après la Révolution française ; elle est par excellence la classe capitaliste, celle qui deviendra classe dominante grâce au pouvoir d'État dans le capitalisme comme mode de production en subsomption formelle au 19e siècle, sous les yeux de Marx

il sera désormais logique que Marx devienne le premier théoricien du programmatisme ouvrier et de son mouvement international (AIT...), la classe ouvrière devenue révolutionnaire grâce à sa conscience et à son parti communiste étant appelée à prendre le pouvoir d'État pour instaurer en plusieurs étapes "le socialisme" puis "le communisme" par la "dictature du prolétariat", ou plus tard dans la variante de l'autogestion économique et politique, autonomie du prolétariat avec les "conseils ouvriers" de l'ultragauche historique germano-hollandaise des années 1920

à partir de ~ 1968, dans l'effondrement du mouvement ouvrier international et la "décomposition du programmatisme prolétarien", la classe qui avait été par excellence celle qui accomplirait sa mission, la révolution communiste, n'a plus d'existence pour soi, plus de conscience de classe, elle est en quelque sorte dé-constituée

dans cette étude, j'avais attiré l'attention sur la différence entre composition de classe et constitution en classe, la première formule posant la formation quasi sociologique en termes de place dans les rapports de production (avec la prolétarisation des couches moyennes), la seconde en terme de subjectivation révolutionnaire

il va sans dire que toute théorie communiste, comme celle de la communisation, qui ferait comme si la constitution en classe révolutionnaire ne pouvait qu'être la re-constitution du prolétariat universel comme classe de la révolution, serait-ce pour s'y auto-abolir en communisant tous les rapports sociaux, cette théorie relèverait d'une incompréhension des raisons pour lesquelles Marx l'avait ainsi théorisé en son temps, dans la capitalisme en subsomption formelle, et non dans celui que nous connaissons aujourd'hui dominant toute la société et les domaines de la vie la mettant en péril, classe capitaliste qui trouve face à elle, antagoniques au delà de la seule exploitation du prolétariat ouvrier, des catégories sociales qui ne produiront pas nécessairement leur "unité de rupture" dans leur constitution en classe commune, pour autant que cette terminologie classiste ait alors un intérêt

ce n'est pas pour autant que ce "sujet révolutionnaire" deviendrait l'humanité entière exceptée la classe capitaliste et ses alliés, comme dans la "Révolution à titre humain" de Temps Critiques

(à suivre)

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Message par Invité Jeu 30 Mai - 10:41

Patlotch a écrit:1. UN "LECTEUR SILENCIEUX" S'EXPRIME
2. LE COMMUNISME N'EST PAS DANS SON NOM
quelques mots partant de Pourquoi le communisme n’est-il plus qu’une référence historique pour les membres de Temps critiques ?, Jacques Guigou, Jacques Wajnsztejn, 28 mai 2019
UN "LECTEUR SILENCIEUX" S'EXPRIME
Patlotch a écrit:casé ici à défaut d'une rubrique spécifique pour des discussions, et l'inutilité d'en ouvrir une compte tenu de l'absence de débats de mes positions parce ceux qui les connaissent, ce qui se comprend comme une fuite, une refus, "la forme" n'étant jamais qu'un prétexte pour évacuer "le fond", à cet égard la preuve est faite à mes yeux que c'est celui qui dit qui y est... À preuve, le groupe de discussion ouvert sur facebook dont il est question dans ce sujet, et qui n'a amené aucun "partisan de la communisation" à y participer, surtout pas ceux qui me reprochent mes "insultes" : je les dérange, je les emmerde par mes questions auxquelles ils ne peuvent répondre et je le sais, je leur suis désagréable par mon style désinvolte et léger face à leur esprit de sérieux, alors il vaut mieux qu'ils se protègent en cercle fermé et sectaire

j'ai reçu hier à Patlotch@free.fr ce courriel signé mais dont je ne donne pas l'auteur. Ma réponse de ce matin suit dessous, entre [ ] quelques compléments pour la clarté. Je le remercie pour cette occasion de repérer mes points de vue qui pourraient être obscurs ou mal interprétés, c'est bien assez qu'ils soient volontairement déformés pour justifier de les écarter des débats "intéressants"


Bonjour Patlotch

Je m'appelle [.] et je suis un étudiant en philo de 18 ans. Je suis un de vos lecteurs silencieux depuis plus d'un an. Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre suivi du mouvement des Gilets Jaunes (et de ce qui vient après) qui fut très utile pour moi. Et aussi bravo pour ce nouveau forum, qui est plus clair à suivre et à comprendre que l'ancien.

Mais voilà j'ai quelques questions :

Les prolos. J'ai noté que vous récusez la définition du prolétariat comme le producteur de la plus-value et vous lui préférez la définition de celui qui est sans réserve. Mais je ne comprends pas pourquoi vous utilisez cette dernière définition plutôt que l'autre. Plus précisément je ne comprends pas quelle est la différence entre ces deux définitions, je ne comprends pas pourquoi il y a débats. J'ai la chance de ne pas être (encore) un théoricien mais je connais quelques passages de la critique de l'économie et il me semble que si les prolos produisent la plus-value c'est parce qu' ils sont la classe des sans réserve, c'est grâce à leur séparation d'avec les moyens de production qu'ils produisent la plus-value en échange d'un salaire.
Donc dire des prolos qu'il sont producteurs de plus-value ou dire qu'ils sont la classe des sans réserve est-ce que ce n'est pas dire exactement la même chose, décrire une même réalité ?
Tout le monde à l'air de comprendre où est le débat, mais pas moi...

J'ai remarqué que vous aviez dit de plusieurs "''''camarades""" , au sujet de leur observation du mouvement des GJ, qu'ils sont "subjectivistes". Je ne vois pas ce que c'est que le "subjectivisme" militant, j'imagine que je comprends un peu ce que vous voulez dire mais je ne le perçois pas clairement et distinctement.

Dans certains de vos derniers sujets vous critiquez la théorie de la communisation pour son déterminisme cela est très vrai. Pour la théorie de la communisation la Révolution est mono-causale, elle accepte que dans la réalité il y aura  de multiple causes à la Révolution mais pour elle il y en a qu'une seule qui soit effective  (c'est-à-dire rationnelle) le Prolétariat. à ce sujet je veux vous conseiller deux livres, l'un de Michel Vadée "Marx penseur du possible" qui discute des concepts chez Marx de causalité et de possibilité et du prétendu déterminisme de Marx avec une grande érudition vous trouverez ici un compte-rendu du livre et l'autre est un livre qui parle de biologie de Michel Morange "Les secrets du vivant" il montre pourquoi en biologie on ne peut se baser sur un principe explicatif  unique et pourquoi il faut en conjuguer plusieurs explications d'un phénomène (l'inverse de ce que fait TC quand il prend pour principe explicatif des rapports homme-femme le capitalisme).

Cordialement

Patlotch a écrit:Bonjour [.]

merci pour votre intérêt et votre interpellation, j'essaye d'y répondre point par point :

1) les prolos
tout d'abord, il faudrait distinguer "les prolétaires" et "le prolétariat", comme classe, classement conceptuel qui n'est pas la somme de ses unités. Mais peu importe pour votre question

je ne "récuse" pas "la définition du prolétariat comme le producteur de la plus-value", car elle celle de la classe ouvrière exploitée dans le procès de production de marchandises. Classe ouvrière et prolétariat ne se recouvrent pas complètement chez Marx, et même chez lui, il y a les deux acceptions :
1) les "sans réserve" qui n'ont que la vente de leur force de travail pour vivre, certains producteurs de la plus-value, base de la "loi de la valeur"
2) c'est le prolétariat des "sans réserve" qui va faire la révolution, ce qui ne le définit plus seulement comme être du capital, mais comme sujet révolutionnaire pour abolir le capital. C'est ce que Christian Charrier (La Matérielle) appelait "syllogisme marxien du prolétariat", avec lequel il remettait en cause "la théorie prolétarienne" et donc le fondement par celle-ci de la communisation

alors : "dire des prolos qu'il sont producteurs de plus-value ou dire qu'ils sont la classe des sans réserve, est-ce que ce n'est pas dire exactement la même chose, d'écrire une même réalité ?"
dans ma compréhension de Marx, on peut pour lui être prolétaire (appartenir au prolétariat) sans être ouvrier (appartenir à la classe ouvrière). D'une part tous les salariés tenus de travailler pour vivre, donc "sans réserve" potentiels, ne sont pas ouvriers pour autant, et quant aux chômeurs, s'ils appartiennent au prolétariat comme sans réserve, ils ne produisent pas de plus-value [puisqu'ils ne sont pas effectivement exploités dans le procès de production]. RS a raison de dire que c'est comme "tout", en tant que classe, que le prolétariat est pris dans la règle de l'exploitation, donc que les chômeurs y appartiennent en tant que sans réserve bien que non exploités individuellement. Tout ça est donc pris dans une même "réalité objective" mais elle a plusieurs faces y compris dans sa simple description et le flou qui entoure les définitions conceptuelles (y compris celle des classes chez Marx). C'est dans un flou accru, d'une part dans l'évolution du capital [en "subsomption réelle"], d'autre part dans l'effondrement théorique et politique du programmatisme (perte de l'identité ouvrière) que se sont glissées et accrues les approximations et définitions variables par lesquelles la théorie de la communisation a perdu toute rigueur conceptuelle, et paradoxalement bien qu'elle ne soit que conceptualiste

2) "plusieurs "''''camarades"" , au sujet de leur observation du mouvement des GJ, qu'ils sont "subjectivistes""
je le tiens de la critique du militantisme par RS/TC dans "Les Fondements...", qui hérite de la critique du militantisme après 1968. Mais ils ont beau s'en démarquer, ne pas se considérer comme "militants", dès lors qu'ils diffusent leurs idées théoriques, participant ou non aux luttes, leur souhait est, sinon de faire des adeptes, de convaincre, ou du moins de participer à des débats... qu'ils refusent et fuient par ailleurs [c'est une petite contradiction de leur "pratique théorique"...]

donc, le subjectivisme c'est l'emprise de la subjectivité pour caractériser la réalité qu'on observe. Le militant dit "c'est comme ça" [ce qui relève aussi de l'objectivisme], et en déduit une stratégie, une politique, des tactiques, des objectifs et tâches immédiates, une organisation ou une prétendue auto-organisation, puisque dès lors qu'on milite, on ne peut plus parler de spontanéité des masses, la théorie est utilisée comme guide de l'action, et c'est le parti, le groupe, qui définit la ligne générale. Au fond, TC ne fonctionne pas autrement, bien qu'ils soient moins d'une dizaine, une sorte de bureau politique sans adhérents de base. Il est fort rare que perce le moindre désaccord, ce qui ressemble au "centralisme démocratique" : on discute à l'intérieur mais on applique la ligne à l'extérieur. Je pense que le retrait marqué des interventions de TC depuis quelques temps traduit des désaccords internes importants, voire une crise d'existence du groupe comme tel, ce qui n'empêchera pas RS de continuer et tous de faire comme si ça baignait [dans la confusion entre leurs rapports personnels et l'expression du groupe ou la leur personnelle sur le plan théorique. Par exemple, sur le site dndf, qui n'est pas TC, on a quelques controverses avec des désaccords, mais jamais explicitement entre membres de TC]. Je pense depuis plusieurs années qu'ils sont coincés sur la base de leurs fondements, et qu'ils bricolent. Je pense même que RS en est conscient, et que je lui pose de très sérieux problèmes théoriques, mais il ne peut pas y répondre sans reconnaître les apories et contradictions logiques de sa théorie, et de sa pratique théorique

serait à en distinguer la "subjectivation" (idéologique, révolutionnaire...) ou l'appropriation consciente d'idées révolutionnaires, propre [dans leur perspective] à faire de l'objectivité d'une situation, l'exploitation, la base de constitution en sujet révolutionnaire, classe de la révolution, ce qu'est loin de faire le prolétariat actuel (mais les prolétaristes font un peu comme si ça allait nécessairement revenir, pari de croyant sur la comète...)

3) deux livres
merci, je connaissais le Michel Vadée mais pas le Morange

je pense que Marx était extrêmement plus ouvert que TC et les théoriciens de la communisation, et pour le dire comme je le pense, plus intelligent. Je fais souvent référence à Bertell Ollman sur la méthode dialectique de Marx > http://wikirouge.net/ebooks/Bertell%20Ollman/La_dialectique_mise_en_oeuvre.pdf
relativement à cette "dialectique complexe", TC est un mécanicisme simpliste qui ne retient de Marx que ce qui l'arrange, et l'interprète comme ça, malgré une rigueur apparente et bien sûr des critiques justifiées comme inventeur du programmatisme, seule perspective à l'époque. À partir des années 1970, des théoriciens dont ceux de la communisation ont renversé le problème en posant l'auto-abolition du prolétariat [dont l'existence est entièrement seulement défini par et dans le capital], mais il n'ont fait que proposer une ultime "solution par l'absurde" à la caducité de la théorie du prolétariat comme programmatisme ouvrier. C'est pourquoi, en l'absence de toute "activité d'écart" du prolétariat, ils se réfugient dans un structuralisme prolétarien conceptuel, et posent toutes questions à travers ce prisme, comme on l'a vu dernièrement avec les Gilets jaunes [si ce n'est pas un dogme...]

bon, ces jours je m'y reprends un peu les pied en les taquinant plus que nécessaire, parce qu'au fond, je pense réellement que tout ça est caduc et ne vaut pas d'y avoir consacré 12 ans de ma vie, ma faute, pas la leur ;-)

cordialement, bonne continuation

2. LE COMMUNISME N'EST PAS DANS SON NOM
Pourquoi le communisme n’est-il plus qu’une référence historique
pour les membres de Temps critiques ?

Jacques Guigou, Jacques Wajnsztejn, 28 mai 2019

les Frères Jacques et leurs amis ont leurs raisons qui se tiennent, et je ne souhaite pas en discuter. Je l'ai déjà fait à leur propos et celui de Camatte qu'ils évoquent à l'origine de leur parcours de rupture avec la théorie de la révolution prolétarienne et de la lutte des classes selon l'approche marxiste (et même marxienne)
JG et JW

Invariance et J. Camatte nous ont encore été d’un grand secours, mais là où celui-ci a jeté le bébé avec l’eau du bain, comme on disait à l’époque, c’est-à-dire en aban­don­nant l’idée même de révolu­tion et fina­le­ment d’his­toire, nous avons utilisé une notion développée dans la série II d’Invariance, celle de « révolu­tion à titre humain »


cela figure dans CAMATTE et NOUS je veux plutôt préciser ma position relativement au communisme, ici le mot-concept, chose également longuement discutée depuis pour ma part près de 20 ans et dont l'essentiel tient en ces mots : le communisme n'est pas dans son nom, si bien qu'on peut le garder pour le changer ou en prendre un autre pour en continuer la perspective, au besoin avec des ruptures théoriques

dire que « a jeté le bébé avec l’eau du bain [...] en aban­don­nant l’idée même de révolu­tion » est procéder vite en besogne, et je pense que non seulement il n'a pas abandonné « l'idée même d'histoire » mais pas non plus, au sens le plus ouvert, celui de perspective révolutionnaire qui n'implique pas une révolution au sens du concept que j'ai critiqué, et de communisme, dont l'esprit, qui est autre chose que l'idée, est évidemment présent dans sa conception de la communauté humaine/Gemeinwesen. Maintenant on peut jouer sur les mots, mais si chacun en a sa définition, il est certain qu'aucun échange compréhensible et même muet, à distance, n'est possible

donc qu'on lise chez moi "communisme" comme on voudra, on a bien compris que je n'en fais pas l'alpha et l'omega de mes points de vue sur ce qu'il est ou pas. Je pense au demeurant que ce genre de discussion cache assez mal la difficulté à parler d'autre chose que, entre soi et quelques gogos mal informés, de ses dadas depuis sa jeunesse. Décidément, les Papys de la théorie radicale ont pris un sacré coup de vieux, et les Gilets jeunes ne les ont pas rajaunis à l'idée de se secouer les neurones


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Rembrandt-philosophe-en-meditation-copie-1
Rembrandt, Philosophe en méditation, 1532


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Message par Invité Ven 28 Juin - 14:37


DU PASSÉ IMPENSÉ FAISONS TABLE RASE
Patlotch a écrit:il sera toujours temps de se demander pourquoi l'on fait si grand cas des révolutions du passé pour parler de celle supposée demain abolir mondialement le capitalisme, que ce soit les révolutions "bourgeoises" ou "prolétariennes" depuis plus de deux siècles

en effet, quand on songe d'une part à leur surface et au nombre impliqué de leurs acteurs, particulièrement en 1848, plus encore pendant la Commune de Paris, et au niveau de nations, à Octobre, aux révolutions allemande, espagnole... d'autre part aux limites de leurs contenus révolutionnaires, on est inévitablement amené à considérer qu'il est vain d'y comparer des événements actuels, bien souvent réduits à leurs formes, indépendamment de leur qualité et de leur quantité

nos références "révolutionnaires" sont bien peu de choses...


scratch


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Message par Invité Mar 6 Aoû - 2:49


L'ÉTERNEL RETOUR DE LA TRANSITION,
MAIS POUR QUELLE RUPTURE ?


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Couv-communisme-et-strategie-394x569

Patlotch a écrit:j'ai le plus grand respect pour Isabelle Garo philosophe et particulièrement comme lectrice de Marx, notamment avec Marx. Une critique de la philosophie (2000) et L'Or des Images. Art-Monnaie-Capital. Sans l'avoir lu, des extraits de Foucault, Deleuze, Althusser & Marx - La politique dans la philosophie (2011) m'ont éclairé sur les rapports à Marx de ces penseurs

ses réflexions sur le versant politique, dans la lignée de Lucien Sève et dans l'esprit du démocratisme radical, me paraissent beaucoup moins fécondes du point de vue de la sortie même du capitalisme, comme dans Marx politique (2015), ce que confirme le sens général de son dernier ouvrage Communisme et stratégie, qui met au centre le problème de la transition communiste mais aussi les médiations

elle en résume les thèmes dans ces articles et vidéos pour Regards. Mes commentaires dessous


VERBATIM
Sur le regain théorique du communisme
« Il y a un certain retour de la question communiste dans des ouvrages philosophiques et notamment contemporains. »
« La pensée communiste est quelque chose d’extrêmement divers. »
« Ce qui me parait être une alternative, c’est l’idée communiste en tant qu’elle est porteuse d’un projet anticapitaliste radical, qui reste à définir. »
« Cette pensée communiste tient moins à un projet qui serait définit, clef en main, qu’à une approche qui concerne la stratégie c’est-à-dire la façon de faire avancer ce projet de sortie du capitalisme. »

Sur le communisme et les communs

« Ces alternatives sont limitées (…), elles tendent à être isolées les unes des autres et du coup, elles sont des perspectives souvent locales et pas aussi globales que le capitalisme mondial. »

Sur la pensée marxiste
« Il faut considérer que Marx n’est pas la vérité telle qu’elle et qu’il faut essayer de faire le travail qu’il a fait lui-même, c’est-à-dire de se réajuster à des circonstances. »
« Pour une partie de la gauche, je pense qu’il y a un vocabulaire qui a été un peu banni des usages avec l’idée qu’en étant plus neutre, en ayant un discours plus consensuel, on allait avoir davantage d’électeurs. C’est une logique mortifère. »
« Il faut revisiter les concepts de classe et de communisme. »

Sur la pensée post capitaliste
« Cet éclatement des perspectives, c’est un peu le démembrement de la perspective communiste et socialiste. »
« Notre question à nous, c’est d’arriver à la fois de remembrer tout ça, à y intégrer d’autres questions qui ne sont pas abordées, sans procéder de manière autoritaire et sans créer une espèce de projet qui, par avance, intégrerait toutes ces dimensions sans les avoir explorées. »

Sur la « médiation »
« La notion de médiation permet d’éviter deux école dans lesquelles on se trouve un peu piégé : d’un côté, l’idée qu’il faut supprimer la politique, c’est un peu la thèse de Badiou ; et l’autre école, c’est de s’en tenir à des formes traditionnelles de politique représentative, des formes de délégations de pouvoir. Et entre les deux, il y a cette question de la médiation, c’est-à-dire la structuration des luttes sociales, des luttes politiques, d’un projet collectif. »
« Ce terrain de la médiation est aujourd’hui déserté. »

Sur le rôle des intellectuels

« Le caractère d’intermédiaire de l’intellectuel, c’est le caractère intermédiaire de la pensée et des idées dont nous avons besoin. »
« Cette division traditionnelle du travail, qui est celle du capitalisme, fait que d’un côté il y a des intellectuels - qui peuvent avoir à dire des choses intéressantes - mais qui restent coupés et à distance de l’action politique. Et tout l’enjeu, c’est de faire en sorte que cette réappropriation de la pensée et des idées passe par les acteurs sur le terrain de l’action sociale et politique. »

Sur le mouvement social et le communisme
« Ces mouvements sont divers, avec des projets différents. »
« La question, c’est de politiser, participer à la politisation, pas par le haut, mais à l’intérieur de ces mouvements. »
« Ces mouvements sont profondément anticapitalistes. »
« Essayer de relier les préoccupations militantes à la réflexion théorique me parait une bonne idée. »

Sur l’échec du « socialisme réel »
« Je pense que [ces expériences échouées] pèsent [sur l’état de la gauche aujourd’hui]. D’abord, parce que ça a discrédité l’idée socialiste et communiste et puis ça pèse aussi parce que la critique des pays de l’Est a été un des moyens de ce grand retournement idéologique des années 70 mais qui a profondément structuré et marqué la pensée française dont on trouve encore des traces chez des penseurs d’aujourd’hui. »
« L’essence même de la pensée communiste et marxiste, c’est d’être toujours en lien direct avec son temps. Ça suppose de reconstruire les choses et de les reconstruire vraiment collectivement. »
« Le travail à faire, c’est de reprendre la pensée marxiste de manière critique et la réajuster à nos besoins d’aujourd’hui. »


Comment peut-on encore vouloir la révolution ? L’indignation ne suffit pas à occulter un siècle de révolutions, de passions politiques et d’illusions perdues. La philosophe Isabelle Garo propose de polariser la réflexion sur le noeud du problème : les transitions et les médiations pour passer d’un ordre social à un autre.
Isabelle Garo a écrit:Le XXIe siècle s’ouvre sur le paradoxe d’une série de révolutions qui n’ont pas tenu leurs promesses, en même temps que sur le retour de l’idée communiste, notamment sur le terrain philosophique. Il est frappant que les penseurs contemporains opposent très généralement communisme et socialisme. Le durcissement de cette opposition présente, à mes yeux, l’inconvénient majeur de contourner le cœur du problème sur lesquels se sont fracassées les révolutions du XXe siècle, celui des transitions et des médiations. Il ne s’agit pas de revenir à l’idée d’étapes figées, surtout pas. Mais une révolution est un processus long et complexe, et pas le surgissement soudain d’un nouveau monde.

Aujourd’hui, reconstruire l’alternative est une urgence, en vue de mettre à bas l’ordre social à bout de souffle, dévastateur pour l’humanité et la planète, qui est celui du capitalisme contemporain néolibéral, devenu le nom de sa crise sans fin. Cela passe entre autres par la repolitisation de la réflexion théorique, qui s’esquisse dans ce retour de la question communiste mais qui y reste en suspens.

Retour de la question communiste
Du côté de la gauche radicale, nous avons besoin de revenir sur le passé, de rénover les pratiques, mais aussi de renouer le lien entre la théorie et les mobilisations sociales et politiques, de rebâtir une pensée stratégique qui soit collectivement élaborée et sans cesse ajustée, critiquée. C’est cette réflexion stratégique démocratique qui a fait défaut par le passé, ou plutôt qui, lorsqu’elle existait, a fini par s’enliser.

D’un côté, ce retour présent, même très relatif, de la question communiste est à saluer, car il est le signe du besoin d’alternative globale. D’un autre côté, il me semble que si l’on oublie cette dimension stratégique, le communisme risque de se transformer en une question philosophique, et c’est ce qui est en train de se produire. L’idée de départ est donc simple : afin de discuter certaines de ces approches contemporaines de « l’idée communiste », je crois qu’il est important de revenir sur l’histoire complexe des notions de socialisme et de communisme et sur ce que fut leur distinction première, pour aborder, sous sa lumière et ses ombres mêlées, nos interrogations présentes.

Car la crise finale des États ou partis s’en réclamant tend aujourd’hui à réduire les termes de « socialisme » et de « communisme » à la seule fonction de désigner leurs échecs respectifs, gommant ce que fut la richesse de leur dialectique. Quelques remarques peuvent illustrer le problème. À partir de 1830, au moment de la constitution de ce vocabulaire en France et en Europe (même si le terme de communisme est bien plus ancien), les deux termes qualifient des courants en formation et s’inscrivent en même temps dans le large éventail des alternatives sociales et politiques. Puis alternatives et organisations vont tendre à se dissocier.

Dans un premier temps donc, à travers ce vocabulaire, le mouvement ouvrier naissant va élaborer et porter des revendications sociales et politiques radicales, qui toutes visent une transformation plus ou moins profonde de la propriété, combinées à des revendications démocratiques et parfois à des luttes d’indépendance nationale. Pour leur part, les courants socialistes vont se poser la question de leur alliance avec le courant républicain, aborder la question de l’État, mais sans jamais délaisser celle de la propriété et des inégalités, du droit du travail et des formes de transition.

L’organisation et la stratégie

La mouvance communiste se différencie de la tradition socialiste par sa radicalité supérieure. Le projet communiste a pour cause l’exploitation de classe et l’injustice sociale, et pour condition la conquête de l’État, en vue d’établir la communauté des biens. D’abord lié au babouvisme, ce courant puise ses repères dans la Révolution française et envisage l’action politique sur le modèle de la conspiration et du coup de force, organisés par des sociétés secrètes.

Avant qu’ils ne se rapprochent des organisations ouvrières existantes et participent à leur transformation, Marx et Engels se confrontent aux termes de socialisme et de communisme, tels qu’ils existent à leur époque – confrontation d’abord distante voire méfiante, puis impliquée et militante. Ils contribueront à définir et à redéfinir ces termes, qui resteront complexes et plastiques, parfois divergents, parfois interchangeables.

Quelques jalons. Marx commence par être très critique à l’égard du communisme existant, qu’il qualifie en 1842 d’« abstraction dogmatique », tout en se réclamant d’une transformation politique radicale. Le socialisme lui semble présenter le défaut inverse, le rejet des idées. Il avouera par la suite qu’il connaissait mal, à l’époque, les différents courants français. Il ne cessera de retravailler la question. Deux exemples. En 1843, il inaugure la thématique de la « vraie démocratie » : la critique de la politique n’est en rien sa suppression, mais sa redéfinition, qui intègre au communisme l’épineuse question de la suppression ou du dépérissement de l’État.

En 1847, juste avant le déclenchement de la révolution, il rédige le Manifeste du parti communiste. Or, contre toutes les idées reçues et en dépit de son titre (le mot parti n’a pas alors le même sens qu’aujourd’hui), ce texte s’attache à définir non une organisation séparée, mais une stratégie spécifique : les communistes sont « la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays ». À bien des égards, la distinction communisme/communiste sous sa plume est plus intéressante à explorer que la distinction communisme/socialisme.

Et c’est aussi la question des idées que souligne Marx, question cardinale car, à ses yeux, la construction du communisme n’a pas pour préalable la survenue d’une Idée communiste qui lui frayerait la voie, faisant de la transformation de la conscience un préalable. En revanche, l’idée communiste – si l’on veut l’appeler ainsi – et la connaissance critique du capitalisme qui en est inséparable sont bien partie prenante du projet révolutionnaire.

Un chantier collectif

Revenir à nos débats contemporains après avoir quelque peu réexploré cette histoire complexe ne vise pas à préconiser un retour aux origines, mais à éclairer certains points. Et en procédant ainsi, en sens historique inverse donc, deux choses m’ont frappée. La première est que toutes les questions abordées par les théoriciens du socialisme et du communisme sont restées ou redevenues des questions actuelles : la propriété, le travail, l’État, le parti, la violence, la théorie, la nation, etc., sont des problèmes contemporains – anciens, mais surtout fortement résurgents ces derniers temps.

La seconde est que ces questions ne sont aujourd’hui plus articulées les unes aux autres mais disjointes, démembrées entre des auteurs et des courants qui ne dialoguent guère entre eux. C’est cette dispersion de la question communiste qui explique, à mon sens, son déplacement sur le terrain de la philosophie (en sens contraire du mot d’ordre de « sortie hors de la philosophie » qui fut celui du jeune Marx) et non l’inverse. Et ce déplacement n’est pas sans enjeux politiques !

Pour le montrer, j’ai sélectionné trois auteurs qui ont en commun de reprendre les termes de socialisme et/ou de communisme, et qui s’arrêtent sur des éléments distincts de cet héritage. Pour le dire schématiquement : Alain Badiou aborde en particulier la question de l’État ; Ernesto Laclau se concentre sur les questions de stratégie ; Toni Negri et les théoriciens du commun s’intéressent aux questions de la propriété. Leurs apports sont extrêmement intéressants et ils sont à discuter en profondeur si l’on veut recréer un espace de confrontation indispensable à la construction d’une alternative.

À ces trois grands axes thématiques, il faut encore ajouter les questions cruciales du genre, de l’antiracisme politique, de l’écologie. Le chantier est énorme et il est nécessairement collectif. Mon but est seulement d’identifier les divers pans de la question communiste pour aider à les réarticuler, si possible. Relier recherche théorique et mobilisations de masse ne se décrète pas, évidemment, mais peut néanmoins se préparer… y compris sur le terrain théorique ! Faute de quoi, l’alternative restera en miettes.
Patlotch a écrit:avec ces thématiques en elles-mêmes, « reconstruire l’alternative, repolitisation de la réflexion théorique, organisation et stratégie », auxquelles elle ajoute « les questions cruciales du genre, de l’antiracisme politique, de l’écologie », elle se situe dans le champ du marxisme aux antipodes des théories radicales focalisées à juste titre sur la rupture, partant de ce qui définit intrinsèquement le capitalisme comme mode de production/reproduction pour savoir ce qu'il convient a minima d'abolir

loin de moi l'idée de vouloir les concilier ou de trouver un moyen terme. Je ne boude pas mon plaisir à l'expression de Marx en 1842, qu'elle rappelle, d'« abstraction dogmatique », suivez mon regard...

sur le fond, tout changement suppose un passage, une dialectique entre avant et après, et aucune rupture ne se passe, au sens propre du mot, de transition, une révolution même est transition, la question étant celle des étapes, des stades, que rejettent les plus radicaux et sur lesquels se penche Garo en lisant Badiou, Laclau, et Negri, trio de tête idéologique de l'idée communiste depuis quelques décennies

vu le lectorat prévisible de son livre et ce qui est au centre de ses préoccupations, la gauche et ses partis, je dirais que ça ne peut pas lui faire de mal. Autre chose est de savoir ce que nous pourrions en tirer que nous n'avons pas d'ores et déjà fait nôtre, par exemple une certaine lecture de Marx et particulièrement du Manifeste qu'elle rappelle ici, ou la nécessité de « revisiter les concepts de classe et de communisme » en y introduisant les dimensions qu'elle cite du genre, de l’antiracisme politique, et de l’écologie, ce qu'ont fait à leurs manières diverses les rupturistes partisans d'une révolution insurrectionnelle

si je m'en tiens au milieu théorique avec lequel j'ai ferraillé depuis une quinzaine d'années, je pense qu'il n'est pas épargné par ce constat :

Isabelle Garo a écrit:ces questions ne sont aujourd’hui plus articulées les unes aux autres mais disjointes, démembrées entre des auteurs et des courants qui ne dialoguent guère entre eux. C’est cette dispersion de la question communiste qui explique, à mon sens, son déplacement sur le terrain de la philosophie (en sens contraire du mot d’ordre de « sortie hors de la philosophie » qui fut celui du jeune Marx) et non l’inverse.

c'était un peu le sens de ce sujet qui s'accompagnait d'une sorte d'appel sur facebook à l'adresse du milieu radical. Il me faut reconnaître que c'est complètement raté, et je crois peu à ce qui pourrait sortir des propositions de Garo, autre que les sempiternels Congrès Marx et autres Colloques Penser l'émancipation, même si l'on a vu y introduire ces derniers temps les interventions des activistes tiqqunistes et lundimatinaux

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Message par Invité Jeu 17 Oct - 19:45

remarques et liens ajoutés

la théorie du prolétariat poussée à son comble, le goût et la couleur du rationalisme prédictif, le charme persistant du déterminisme, le parfum du romantisme révolutionnaire

CQFD dessous, du peu d'intérêt à démonter le syllogisme prolétarien communisateur, car de par sa méthode et son réductionnisme en entonnoir, plus cette théorisation paraît se préciser et se complexifier, plus elle sombre dans la déficience intellectuelle d'une monomanie


UN RÉCIT, DES RÉCIFS
bulle de cristal communisatrice
ou
la production d'un bricolage théorique

2 – La CMS et le prolétariat dans la crise qui vient

2.1 – Introduction : restructuration et/ou insurrection

2.2 – Radicalisation des luttes interclassistes dans la prochaine crise
2.2.1 – Devenir de la CMS dans la crise
2.2.1.1 – Paupérisation et prolétarisation de la CMS
2.2.1.2 – Scission de la CMS
2.2.2 – Caractéristiques générales de l’interclassisme radicalisé
2.2.2.1 – Engagement croissant du prolétariat
2.2.2.2 – Objectifs des luttes
2.2.2.3 – Pratiques de lutte de l’interclassisme radicalisé
2.2.2.4 – Du nationalisme à l’ultra-nationalisme
2.2.4 – Conclusion provisoire

3 – Insurrection

3.1 – Définition de l’insurrection
3.1.1 – Saisie de moyens de production
3.1.2 – Armement

3.2 – Facteurs de déclenchement d’une insurrection dans les zones centrales à notre époque
3.2.1 – Destructuration des circuits de la reproduction prolétarienne
3.2.2 – Dénationalisation de la négociation et de la législation sociales
3.2.3 – Défaite militaire ?

3.3 – Hypothèses sur une insurrection à venir
3.3.1 – Déclenchement de l’insurrection
3.3.2 – Devenir de la CMS durant la phase insurrectionnelle
3.3.3 – Nécessité historique de l’insurrection prolétarienne
3.3.4 – Attaque du capital

3.4 – Communisation et dépassement du ménage à trois
3.4.1 – Travail manuel et travail intellectuel
3.4.2 – La production comme bricolage
3.4.3 – Nécessité, liberté, conscience

4 – Conclusion
Patlotch a écrit:la première partie, "du point de vue du capital et des capitalistes" fait l'objet de mes remarques dans LA CRISE QUI VIENT, celle-ci est placée dans THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! pour les raisons évidentes liées à sa nature de récit, puisque ce dernier demi-épisode du livre en ligne de Hic Salta, annoncé en publication papier aux éditions de l'Asymétrie, constitue le récit communisateur par excellence, écrit au futur de l'annonciation, présentant lcomme alternative des possibles celle entre restructuration du rapport capitaliste et insurrection prolétarienne communisatrice. 2.1 – Introduction : restructuration et/ou insurrection
De même que cela s’est passé pour les insurrections de la période pré-fordiste, une insurrection du prolétariat à notre époque peut bien sûr être défaite – ce qui constituerait la meilleure condition de la restructuration elle-même. Pour le moment, il n’est pas possible d’évaluer la probabilité d’une restructuration ou celle d’une insurrection victorieuse. Dans ce qui suit, nous nous limitons à envisager les deux options du point de vue de la mécanique [sic] du ménage à trois.
concernant l'hypothèse insurrectionnelle, un élément essentiel en est le parti pris assumé d'écarter la moitié du monde, et comme catégorie sociale la paysannerie, donc rien moins que la production de nourriture. 3 – Insurrection :
Dans ce qui suit, nous limitons notre réflexion aux zones centrales du capital. D’abord parce que c’est de là seulement que peut partir un processus insurrectionnel communisateur. Ensuite parce que la question des rapports entre zones centrales et zones périphériques et semi-périphériques dans l’insurrection mondiale est très vaste et dépasse le cadre de notre recherche sur le ménage à trois.
le problème est que ce qui dépasse le cadre est pourtant déterminant pour ce qui se produit à l'intérieur, et ce fractionnement du monde réel aura du mal à convaincre d'une rigueur théorique aspirant à la critique de la totalité capitaliste

le tout s'inscrit plus que jamais dans le déterminisme inhérent à la théorie de la communisation dans son ensemble, déterminisme revendiqué et théorisé dans 3.3.3 – Nécessité historique de l’insurrection prolétarienne, quand on sait que le sens de nécessité est ici "ce qui ne peut pas ne pas se produire", autrement dit qui est inéluctable, pour rappeler un fameux débat sur le déterminisme de TC. Ici, BA et RF ne s'embarrassent pas des justifications alambiquées de RS à l'époque, ils n'hésitent pas à franchir le pas de l'eschatologie révolutionnaire :

La nécessité historique dont il s’agit ici n’existe que du point du vue de la « cause finale », c’est-à-dire du dépassement posé comme un but – ce dont la théorie communiste ne peut pas se passer. Pourquoi le prolétariat et son soulèvement ne sont pas circonstanciels dans le dépassement du MPC ? Pourquoi celui-ci ne peut-il pas se faire autrement ?
dit comme ça, ce n'est pas sans questionner la possibilité même d'une théorie communiste matérialiste. C'est le grand retour du "sens de l'histoire" qui a fait les belles heures de l'utopie marxiste : ce qu'on présume du futur explique le présent, renversement idéaliste de Marx, pour qui le présent explique le passé dans l'étude de l'histoire à rebours (Bertell Ollman, La dialectique dans la méthode de Marx, II -3). 3.3 – Hypothèses sur une insurrection à venir :
Ce n’est qu’en parlant du point de vue du dépassement effectué (le communisme) et donc à partir de sa définition positive qu’on donne sens et qu’on unifie ces deux moments précédents [...]

Même si on est contraint d’en rester à un niveau très général, cet exercice est nécessaire pour conférer un sens à la période actuelle, c’est-à-dire replacer le présent dans le flux du devenir de la contradiction.
ce "niveau très général" implique l'absence dans le texte de toute référence géographique ou démographique, puisque ce qui est décrit est supposé se généraliser à l'identique des États-Unis au monde entier, exposé à coups de serpe en quelques lignes dans la partie la plus faible du texte. Ce qui devrait être le plus concrètement décrit car le plus difficile, l'extension mondiale du processus révolutionnaire, est renvoyé à une vague résolution générale, de longue date talon d'Achille de la théorie de la communisation :
Le prolétariat s’insurgera dans plusieurs endroits simultanément, mais partout localement, car l’insurrection ne cherche pas à résoudre les problèmes abstraits de l’humanité, mais à répondre aux problèmes immédiats de survie auxquels telle ou telle fraction du prolétariat est confrontée ici et maintenant. Ces démarrages locaux mais multiples joueront comme un facteur favorable aux insurgés, au sens où ils disperseront les forces de répression sur un territoire plus large. Cependant, tant que la crise n’aura pas provoqué d’insurrection dans le coeur du capital mondial, à savoir les États-Unis, la répression américaine freinera l’extension internationale de l’insurrection. Si, et quand, l’insurrection atteindra le cœur du cycle mondial du capital, elle se répercutera dans le reste du monde. Partout, les luttes déjà entamées se généraliseront, s’intensifieront.

Dans les zones centrales, le démarrage de l’insurrection sera d’autant plus local et ubiquiste à la fois que les conditions sont relativement semblables dans les différents pays/régions. Il y a moins de différence entre les États-Unis, la Chine et l’Allemagne d’aujourd’hui qu’entre la Russie et l’Allemagne de 1918. L’identité des conditions engendre l’identité des pratiques de lutte. Les mouvements de places animés par la CMS en sont un exemple. La similitude des initiatives sera un premier facteur d’unification du prolétariat dans la lutte.
cette généralisation ne tient qu'à ceci : « L’identité des conditions engendre l’identité des pratiques de lutte » et admettons que les auteurs est voulu dire aussi de leurs contenus et objectifs, puisqu'ils ne sont pas sans alerter sur les vessies et lanternes de la forme. Or cette identité est vite posée comme ne tenant qu'à l'unique contradiction structurelle prolétariat-capital. Quant au "mouvement des places" il ne me semble pas qu'il ait même été constaté dans toutes ou seulement dans les « zones centrales »

le texte reprend et précise plusieurs des conceptualisations propres à Bruno Astarian depuis des années et en introduit d'autres, qui font tout son intérêt théorique comme "nouveauté", ou du moins son charme (au sens de la magie) pour les partisans de cette vision futuriste dont on ne manquera pas de relever que, portant sur la crise historique qui vient à court terme, elle rejoint les prédictions de B.L. de Théorie Communiste il y a une douzaine d'années sur l'engagement de la communisation en 2020. Même dans le cadre de cette théorie de la révolution c'est une hypothèse des plus optimistes. Inutile de rappeler que je ne partage pas cette vision d'une révolution prolétarienne qui viendrait, mais néanmoins l'hypothèse d'une restructuration inévitable du rapport capitaliste, dont je parle depuis dix ans d'une façon plus large et moins schématique, ici frappée d'économisme

on ne peut qu'apprécier l'effort des auteurs pour tisser la réciprocité du cours de la crise économique et des contradictions des luttes qu'elle provoquera. Des aspects sont fouillés de façon concrète comme jamais dans la prophétie communisatrice, mais au prix de laisser dans l'ombre des problèmes majeurs qui se poseraient dans l'hypothèse insurrectionnelle (par exemple, la nourriture dans 3.4.2 – La production comme bricolage, avec l'absence de la paysannerie dans la focalisation sur les trois classes construites sur mesure). Derrière la complexité qui masque le caractère schématique du raisonnement, le fil rouge est la construction structuraliste du prolétariat comme unique sujet révolutionnaire, et tout ce qui est problématisé l'est autour de ce devenir posé comme inéluctable. Une fois encore la définition du prolétariat révolutionnaire est tautologique, au sens de la critique de Christian Charrier, le "syllogisme marxien du prolétariat"

ainsi le basculement dans l'activité communisatrice du prolétariat à l'échelle mondiale est-il passé comme en contrebande d'une critique féconde de l'économie politique, à travers de grandes généralités, mais ce grand saut logique (Hic Salta...) apparaîtra crédible aux thuriféraires des thèses communisatrices bien qu'il ne soit que fantasme idéologique, dans le mélange de rationalisme prédictif et de romantisme révolutionnaire dont Astarian a le secret. Le chemin est dès lors tracé, la feuille de route écrite pour que les militants communisateurs repèrent les "écarts" sur la base des seules questions à se poser à l'exclusion de toutes autres, et la voie ouverte aux délires que l'on a connus à l'époque des revues Meeting et Sic, Astarian relayant RS dans le rôle de voyant ultralucide lisant l'avenir dans sa bulle de savant

dans ce contexte de leur propre outre-gauchisme*, les auteurs ont alors beau jeu de prendre de sages précautions pour « distinguer les vessies et les lanternes », et l'on ne peut que leur souhaiter de ne pas être lus de travers par les héritiers de « la fraction la plus dure et indécrottable du gauchisme post-soixante-huitard », puisque c'est dans ce milieu de l'activisme insurrectionnaliste et émeutiste que les thèses communisatrices ont été jusque-là le mieux reçues, le plus diffusées et le plus déformées. C'est en quelque sorte, ironie du sort, la nécessité de leur ménage à deux


* clin d'œil à l'Outre-gauche soixante-huitarde de Lola Miesseroff, et banalement cette tendance à gauchir à outrance l'unique perspective retenue

Twisted Evil

CQFD : la production théorique comme bricolage intellectuel

si j'avais du temps à perdre, je résumerais ma déconstruction du syllogisme prolétarien communisateur dans mes commentaires à ce long feuilleton de Hic Salta au début duquel en 2017 j'avais annoncé qu'il fallait attendre la fin pour comprendre l'ensemble du raisonnement et de ses failles. Je suis tout sauf déçu. Partant de la conviction du prolétariat sujet révolutionnaire, « la nécessité historique dont il s’agit ici n’existe que du point du vue de la "cause finale" », est théorisée à cette fin la classe moyenne salariée (CMS), puis construite la théorie de l'interclassisme, et tous les concepts intermédiaires s'inscrivent dans cette boucle syllogistique, sensiblement différente de celle de Théorie Communiste dans son cheminement, mais entre mêmes points de départ et d'arrivée *

* en gros, alors que Hic Salta élimine les autres contradictions du capitalisme pour ne retenir que sa réciprocité de classe avec le prolétariat, TC, avec la double contradiction de classe et de genre, puis le kaléidoscope du prolétariat, tente de les intégrer à la « contradiction centrale, structurelle ». Les deux rejettent la contradiction du capital et du vivant, si bien que pour eux, les luttes écologistes ne peuvent produire une ligne de front de dépassement du capital. Il est pourtant évident que dans une insurrection révolutionnaire, les contradictions écologiques seraient majeures pour le passage d'un communisme négatif de destruction à un communisme positif de construction. Les luttes écologistes radicales peuvent porter les deux, alors que celles du prolétariat en tant que classe ne portent aucune positivité, et certainement non plus "la production comme bricolage". Mais pour paraphraser Marx, si "l'humanité ne se pose que les problèmes qu'elle peut résoudre", une théorie qui ne se pose pas des problèmes essentiels ne peut pas les résoudre théoriquement


résultat : les auteurs aboutissent à ce qu'ils avaient posé au départ, ne retenant que ce qui va dans ce sens ou écartant tout ce qui ne l'alimente pas, et il ne leur suffit plus que d'en écrire le récit à la manière d'un roman d'anticipation bien ficelé. Mais leurs ficelles ont pour moi la grosseur des câbles, et pour tout dire, je pense qu'ils ne les voient pas, aveuglés qu'ils sont par leur certitudes

théorie de l'entonnoir
non que l'hypothèse révolutionnaire qu'ils avancent aurait été a priori de probabilité nulle, mais la méthode théorique qui l'étudie la démultiplie à toutes ses étapes, ils n'envisagent positivement que celle-ci et la grossissent tellement qu'ils ne veulent et peuvent plus voir qu'elles, ou font comme si - comme le disait déjà Charrier en 2005*, drôle de façon de faire de la prospective. La rendant dans tous les sens du terme indiscutable, plus ils sont seuls, mais plus ils le font plus ils s'enferment dans leur croyance, de quoi se prendre pour des génies méconnus** dont le silence dédaigneux vaudrait réponse aux critiques, alors qu'il signe leur incapacité à le faire

* « "explorer les voies de la communisation", ce doit être, simultanément, explorer les voies de l’exploration ou, comme cela a été dit plus haut, explorer de manière critique les présupposés et les origines de la théorie de la révolution comme communisation de la société. », La communisation… point d’orgue, Christian Charrier, avril 2005
** on ne me fera pas croire qu'il faut la moindre humilité pour proposer rien moins que la solution unique aux problèmes de l'humanité

il me semble aujourd'hui, distance prise et regard amusé un rien compatissant, d'une part que ce type de "théorie" ne peut convaincre que qui l'est déjà, et d'autre part qu'il est vain de vouloir les faire changer d'avis : comme l'écrivait RS au siècle dernier, même si ça ne marchait pas cette fois (défaite de l'insurrection), ça ne prouverait pas qu'ils ont tort, ce ne serait pour eux que partie remise. Plus s'éloigne le temps où la théorie de la communisation m'impressionnait, plus j'estime que le jeu ne vaut pas la chandelle d'en montrer la vacuité, les bibliothèques révolutionnaires étant remplies d'utopies livrées à la critique de la poussière, une de plus ou de moins... Au demeurant, autre ironie du sort, par tous les problèmes qu'ils écartent pour défendre mordicus la thèse du seul prolétariat révolutionnaire, ses théoriciens n'ont-ils pas rendu, à leur insu, un grand service au communisme en montrant que le qu'il n'est pas à lui seul à même de les résoudre ?

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Message par Invité Ven 18 Oct - 17:40

Patlotch a écrit:ce qui suit résulte de réflexions et d'enquêtes que j'ai menées depuis près de 15 ans, parce qu'il y a des choses que je ne m'expliquais pas dans la composition sociale et les motivations et comportements psychologiques des théoriciens communistes du "milieu radical". Je pense maintenant avoir mis précisément le doigt dessus, et trouvé l'explication reliant ces causes et les effets dans le contenu même de la théorie structuraliste du prolétariat révolutionnaire, à laquelle ne contribue aucun prolétaire alors qu'il en est de forts cultivés - et que ne confirme aucune lutte prolétarienne. Les dernières publications des théoriciens de la communisation auront confirmé mes intuitions de départ. C'est un extrême raccourci
L'ÂME DE LA CRITIQUE et LA CRITIQUE DE L'ÂME

analyse symptomâle des motivations théoriciennes :
quel lien entre origine/appartenance sociale et contenu théorique ?

« Toute ressemblance avec la réalité est à imputer à cette dernière. »

Patlotch a écrit:il existe un petit mystère dans la motivation des théoriciens communistes et anarchistes à consacrer leur vie à la question de l'émancipation humaine. Il résiderait dans l'écart entre des motivations au départ morales, ou si l'on veut éthiques, et le déni de ce facteur dans celles des révolutionnaires comme sujets qui n'agiraient, consciemment ou non, que contraints par leurs intérêts de classe immédiats ou à long terme

un autre aspect de cette énigme est la contradiction qu'il y aurait entre l'appartenance de la quasi totalité de ces penseurs à une classe - hier la petite bourgeoisie, aujourd'hui la classe moyenne -, et qu'elle ne soit pas celle qu'ils désignent comme sujet de la révolution, le prolétariat, alors qu'ils sont le moins soumis à la prolétarisation dans la classe des sans réserves supposée seul sujet de la révolution : la théorie communiste du prolétariat serait-elle, depuis le début avec Marx, une théorie de la petite bourgeoisie intellectuelle et de la classe moyenne ?

il me semble patent que la motivation initiale de Marx est la révolte contre l'injustice, et qu'elle ne repose en rien sur une morale de son intérêt personnel - pour lui tout au long de son œuvre le communisme est une valeur. Les considérations morales n'en sont jamais absentes, des écrits de jeunesse aux écrits théoriques et politiques, en passant par « Les eaux glacées du calcul égoïste » dans Le Manifeste

cela ne signifie pas que le combat communiste, qu'il soit théorique ou lutte de classe, reposerait essentiellement sur la morale, mais au moins qu'elle ne lui est pas étrangère

la question que je soulève ici n'est donc pas celle d'un communisme fondé sur la morale, qui a fait les belles heures du débat du marxisme humaniste opposé au marxisme de la pure science dite matérialiste, mais strictement la motivation des théoriciens du communisme et de l'anarchisme, étendue à celle des militants dans leur orbite : si les origines et l'appartenance sociales, les motivations psychologiques et la question morale sont chez eux fondatrices, pourquoi s'échinent-ils à les effacer ?

formulons des hypothèses : un théoricien communiste issu de la petite bourgeoisie, tombé dans le communisme (et le gauchisme) en 1968, ayant fait carrière comme cadre supérieur dans le privé, pourrait ressentir une haine pour sa classe d'origine et d'appartenance et le rôle de celle-ci dans les rapports sociaux, et pour en effacer la honte, en imprimer inconsciemment la marque dans son travail théorique (on le trouve aussi chez les écrivains) ; un autre à l'inverse issu de la classe ouvrière et ayant accédé à la classe moyenne salariée, ressentir le besoin d'une fidélité à sa classe d'origine (même remarque) ; un autre encore de la petite paysannerie trouver injuste qu'on ne prenne pas en considération sa dimension prolétarienne, etc. Toute ressemblance...

dans tous les cas, cela introduirait un biais analytique, et je pense que tant que cette question est mise de côté, voire chez certains refoulée par un discours théorique impersonnel au nom de l'universalité de leurs intentions, demeure un point aveugle à leurs considérations et peut-être une explication à leur mauvaise conscience, dans tous les sens du terme, à moins qu'il ne s'agisse que d'un fort mâle excès de pudeur

si je prends mon cas, je pourrais dire l'un de ces théoriciens dire : « je m'en fous du communisme », mais pas : « ce qui compte [seulement] c'est la lutte des classe », parce qu'objectivement, il n'apparaît en rien comme mon intérêt immédiat, et qu'il pourrait même lui être opposé, mais que j'assume sans honte être de la classe moyenne et avoir des idées communistes sans les faire dépendre strictement d'un facteur de classe. Mais en va-t-il de même chez les théoriciens actuels du communisme et de l'anarchisme, et particulièrement chez ceux pour qui la morale et les sentiments n'ont rien à voir à l'affaire, au motif qu'on ne change pas le monde avec des bons sentiments ? En attendant, c'est peut-être ça, pour ne pas dire que ça, qui les poussent à écrire de la théorie communiste comme une activité qui donne un sens à leur vie. Sinon, quoi d'autre ?

au fond, qu'ils aient une âme, je ne leur en veux pas, même si l'âme de la critique ne remplace pas la critique de l'âme, à commencer par la sienne


Evil or Very Mad


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Message par Invité Mar 25 Fév - 14:08


LE VIEUX COMME UN MOMENT DU VIEUX

deux remarques à propos de l'exergue et d'un commentaire de dndf
quand, à propos d'écologie et de marxisme communisateur, je pose la question LE VIEUX EST-IL UN MOMENT DE LA THÉORIE COMMUNISTE ?, il ne s'agit pas que d'une pique ironique. dndf, blog de propagation de la Théorie de la communisation, a replacé récemment en exergue un extrait d'un texte de Théorie Communiste de 20 ans, qui aurait à quelque chose près pu être écrit à sa naissance fin des années 70 : Qui sommes nous ?, texte intemporel non daté
Il n’existe pas de restructuration du mode de production capitaliste sans défaite ouvrière. Cette défaite c’est celle de l’identité ouvrière, des partis communistes, du socialisme réel, du syndicalisme, de l’autogestion, de l’auto-organisation. C’est tout un cycle de luttes, dans sa diversité et ses contradictions, qui a été défait dans les années 70 et au début des années 80. La restructuration est essentiellement contre-révolution. Son résultat essentiel, depuis le début des années 80, est la disparition de toute identité ouvrière produite, reproduite et confirmée à l’intérieur du mode de production capitaliste.

Quand le rapport contradictoire entre le prolétariat et le capital ne se définit plus que dans la fluidité de la reproduction capitaliste, le prolétariat ne peut s’opposer au capital qu’en remettant en cause le mouvement dans lequel il est lui-même reproduit comme classe. Le prolétariat ne porte plus aucun projet de réorganisation sociale comme affirmation de ce qu’il est ; en contradiction avec le capital, il est, dans la dynamique de la lutte de classe, en contradiction avec sa propre existence comme classe. C’est maintenant le contenu et l’enjeu de la lutte des classes.

on connaît, du même texte de présentation, la question-réponse tout aussi intemporelle de TC depuis 40 ans, à laquelle « se résument toutes les autres » :  « Comment le prolétariat agissant strictement en tant que classe de ce mode de production, dans sa contradiction avec le capital à l’intérieur du mode de production capitaliste, peut-il abolir les classes, donc lui-même, c’est-à-dire produire le communisme ? »

et si, comme le suggère Camatte, ce moment historique où la lutte de classes prolétariat-capital déterminait à elle seule le sens et la compréhension de l'histoire était achevé, que resterait-il de cette question qu'un raisonnement par l'absurde, purement abstrait, dont rien de concret n'est venu depuis confirmer la concrétude pratique dans les luttes contre le capital ?
Stive 21/02/2020 à 23:59 | #31
Une brique constructive dans la réflexion, sans pour autant résoudre le dilemme, à chacun sa lecture et sa compréhension.

Un extrait de TC 26
“Lorsque nous disons simultanément que le prolétariat est segmenté y compris par les constructions raciales et entre hommes et femmes, et que les prolétaires partagent une condition commune à laquelle ils sont confrontés, la segmentation et la condition commune ne sont pas des contraires exclusifs. Le sujet homogène n’a jamais existé et n’existera jamais ; le dernier en date fut celui de l’identité ouvrière et nous savons que ce fut une construction historique qui, au prix d’une occultation des segmentations raciales et de genre, pouvait apparaître comme objectivement identique aux rapports de production. « Sans réserves » ou exploités, pour s’unir les prolétaires doivent briser les rapports dans lequel le capital les rassemble. Les luttes, comme l’a montré la « réaction » à la « Loi travail » en France en 2016 avec la quasi absence des travailleurs précaires et racisés, peuvent se dérouler sans sortir de la segmentation. Dans la mesure même où la contradiction entre le prolétariat et le capital se situe au niveau de la reproduction du rapport et donc se déroule sous toutes les catégories de cette reproduction, la situation commune n’est plus un préalable à une activité révolutionnaire, si tant est qu’elle le fût un jour.” https://dndf.org/?p=16870

@Stive
Extrait intéressant, d'une part puisqu'on y relie la double définition du prolétariat "sans réserve" et exploités, d'autre part parce que sous ce label, on inclut des détermination qui ne sont pas qu'exploitation mais dominations, domination masculine et racisme. Sauf à comprendre qu'il faudrait être tout à la fois, l'idéal étant alors la "femme racisé.e prolétaire", compréhension étriquée et sectaire de l'intersectionnalité.

Mais alors, si "la situation commune n’est plus un préalable à une activité révolutionnaire, si tant est qu’elle le fût un jour.", en entendant "préalable" au sens de la critique communisatrice des "conditions objectives" pour le déclenchement de la révolution (l'unité se faisant 'dans' la révolution, non 'avant'), se pose la question de l'extension, dans le capitalisme "en subsomption réelle", des critères de révolutionnarité des différentes classes ou catégories sociales.

Dit autrement, la théorie de la communisation est ici à la limite de se contredire, et de ne plus tenir qu'à la construction de son exposition, sa "dialectique". Texte bien trouvé donc, mais effectivement "chacun sa lecture et sa compréhension". C'est la mienne, mais je ne pense pas que TC aille jusque-là, ce que dément tout TC 26, jusqu'à son titre, thèse principale : "Le kaléidoscope du prolétariat".


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! TC26

En somme, TC réunit par avance dans sa vision kaléidoscopique, ce qui serait déjà (structurellement ?) uni sous le label de prolétariat. Redoutable question au concept même de "segmentation", qui présuppose que la chose existe déjà virtuellement, ou potentiellement, distinction hégélienne sauf erreur, Aristote assimilant les deux.

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Message par Invité Dim 10 Mai - 16:51

10 mai
UN PAS VERS UNE AUTRE THÉORIE DU COMMUNISME ?
dans cet échangecet échange, Adé réagissait à la précipitation avec laquelle j'avais projeté sur le temps présent et l'État capitaliste la distinction que j'ai voulu établir pour le communisme dans XXIX. LE POUVOIR POLITIQUE D'ÉTAT vs L'ADMINISTRATION DES CHOSES. Néanmoins, c'est bien cette distinction au sein du Capital-État, qui, m'apparaissant dans la conjoncture épidémique, me mettait cette puce à l'oreille. Je pense pourtant que c'est une des meilleure pistes ouvertes dans ce sujet pour la 'refondation de la théorie communiste', qui suppose de tourner la page des errements de la révolution par le seul prolétariat

entre fossiles programmatistes, idéologues de la communisation et fantasmes gauchistes, on en est loin sur le plan théorique, hormis peut-être des questionnements d'Étienne Balibar dans l'entretien très riche de 2014 republié par la revue Période : Althusser et Gramsci : entretien avec Étienne Balibar

De Pour Marx et Lire « Le Capital » aux textes sur Machiavel ou sur les « Appareils Idéologiques d’État », Gramsci n’a cessé de hanter les écrits d’Althusser. Revenant sur ce parcours où se croisent également les figures de Lukács, Tronti, Mao, Poulantzas et Foucault, Étienne Balibar dégage trois pistes de réflexion principales pour une politique radicale aujourd’hui : celle de l’organisation des résistances populaires autour du prolétariat, celle de la position contradictoire du parti de la révolution à l’égard de l’État, et celle de la surdétermination des conflits nationaux par l’impérialisme.

depuis des années ma contribution était surtout critique de l'existant en matière théorique, et j'admettais ne pas apporter positivement quelque chose à une théorie du communisme, comme sortie crédible du capitalisme, ce qui peut aussi expliquer un certain désintérêt, du fait que c'en était désespérant de pessimisme, comme s'il n'y avait rien à administrer dans la communauté humaine, comme si elle devait être à jamais un idéal, fait d'idées, non de choses de la vie
8 mai
ÉTANT DONNÉS...
une histoire d'eau dans le gaz et de transparence
étant donnés* :
- "le mythe du prolétariat", "la mystification prolétarienne", "le fétiche du prolétariat", Jacques Camatte, 1973, 1978
- "l’hypostase de la classe prolétaire comme Prolétariat" , Christian Charrier, 2005
- "l'idéologie du « prolétariat en tant que tel »", Roland Simon, 2020

ma proposition de refonder la théorie du communisme, et non celle de la révolution ou du prolétariat, tient toujours

mais, vu q'on a attendu 50 ans, rien ne presse, "camarades", prenez tout votre temps


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! 9853d96c3685079665fc4ca3118632e8

Étant donnés : 1° la chute d'eau 2° le gaz d'éclairage…
est le nom d'une installation de Marcel Duchamp élaborée en secret entre 1946 et 1966 à New York.
Elle est considérée comme la dernière grande œuvre de l'inventeur du ready-made
et ne fut révélée au public qu'après sa mort, en 1969

* voir MISÈRE DE LA THÉORIE DE LA RÉVOLUTION
ne pouvant établir celle de la révolution par le prolétariat, elle fait la théorie de la non-révolution par la classe moyenne


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Message par Invité Lun 1 Juin - 5:51

1er juin
tout va très vite. La prospective évolue encore, avec l'ouverture de III. CRITIQUE DE L'ÉCOLOGIE POLITIQUE, suite de Théorisation communiste I et II, comme complément à la Critique de l'économie politique dans l'héritage de Marx

tout est renversé. Le milieu auquel j'adressais mon appel en février 2019 confirme son incapacité à suivre et comprendre ce qui se passe, son incompétence théoricienne à l'analyser, en raison du complet décalage de ses thèses et croyances révolutionnaires avec ce que révèle la conjoncture pandémique, que ses derniers adeptes s'évertuent à plier à leurs concepts désuets, dans le vide de leur critique de Jacques Camatte dont est ignorée et refoulée l'œuvre depuis 1975, et, in fine, la censure continuée de mes positions

l'élaboration, jusque-là largement fondée sur leur critique négative, mais maintenant se passer de ce faire-valoir, et passer positivement à une conception élargie des voies de la perspective communiste
22 mai
je m'étais manifestement trompé d'Adresse, et d'adresses, les voies de la prospective ont changé


la théorie est une improvisation en temps réel
un oublier-savoir à condition d'avoir su


esquisse me please
XL. SCÉNARIOS DU FUTUR et VOIES DU COMMUNISME
court et moyen terme, long terme
VERS LA COMMUNAUTÉ HUMAINE DANS LA NATURE
prospective dans l'incertitude
1. des scénarios possibles, lequel promouvoir ?
l'administration des choses sans État politique ni gouvernance mondiale
1.1. des impossibles et des possibles
1.2. des possibles en conflit, la lutte communiste
2. le mouvement du communisme du présent au futur, objectifs et stratégies
2.1. lutter au présent du futur, pluriversalité des voies
2.2. le monde d'après après la civilisation capitaliste, théorie-fiction
tout en poursuivant, attentifs à ce qui se passe, l'analyse dans les divers champs qu'ont exposés les épisodes précédents dans la multidimensionnalité de la conjoncture pandémique comme crise :
- de l'économie politique,
- sanitaire et écologique,
- sociétale et culturelle, des mœurs et des valeurs,
- individuelle, psychique, existentielle des relations humaines
je dégagerai les scénarios offerts par les penseurs sur lesquels je me suis appuyés, en relisant les textes critiques sélectionnés pour dégager des scénarios proposés ceux que l'on peut retenir comme impossibles, possibles, souhaitables ou non, et, partant, celui ou ceux à retenir dans la perspective communiste, supposant une pluralité de luttes dans les divers champs de l'activité humaine, à plusieurs niveaux dans l'espace géographique et dans le temps du présent au futur comme projet communiste, sans programme, mais pas sans objectifs à viser ni stratégie(s) pour y parvenir

une telle vision échappe d'elle-même à la tentation d'en faire un guide ou un manifeste

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Message par Invité Lun 18 Jan - 14:44

encore des compléments, nécessaires à son élargissement à toute théorie en général, posant le problème de la crédibilité dans la communauté de lecture. Classé finalement dans ce sujet, sans trop espérer que ça serve à quelque chose, mais peut-être à quelqu'un, qui s'investirait dans l'investigation honnête d'un communisme à venir

L'ANONYMAT DES TEXTES : UN PROBLÈME THÉORIQUE

la deuxième mort de Christian Charrier

partant de l'anonymat revendiqué par la nouvelle revue Stoff et son responsable ancien, voici mon point de vue, extérieur à ses positions révolutionnaristes*, que je ne partage pas, mais qui peuvent par la posture intellectuelle qui en découle expliquer le problème. C'est pour moi la principale question, elle est de pratique théorique et métathéorique. Que ce soit via cette revue n'est que conjoncturel, et l'auteur en question simple dupe de lui-même aveugle au problème général*, comme la plupart de ceux qui en bavardent dans son milieu

* j'entends par général qui se pose à toute démarche théorique, pas seulement communiste, et moins encore limitée comme ici à celle de la communisation

critiquer l'anonymat des textes, des auteurs, non des personnes sous leur identité pour la police, m'a paru in fine la seule chose positive à en tirer. Mettez un pseudo différent sous chaque texte de Marx, ou même de Bordiga, - qui croyait à "l'anonymat révolutionnaire" parce qu'il détestait le culte de la personnalité, mais, heureusement pour la théorie communiste, a signé l'essentiel de ses textes -, et vous comprendrez le problème : on efface tout, on recommence ?

THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Beach-sand-footprints-ocean

* révolutionnarisme n'est pas un néologisme. Je l'emploie au sens de « Doctrine préconisant la révolution, comme unique moyen de transformation de la société, l'emploi de moyens révolutionnaires, l'action révolutionnaire. » source CNRTL

PS : si j'avais réfléchi au problème de l'anonymat en général sans cette mésaventure, j'aurais sans doute écrit plus court et mieux construit mon raisonnement, mais serait-ce aussi convaincant ? C'est toujours de situations vécues que devraient être tirées les 'vérités conceptuelles'
13-15 janvier. Compléments des 17-20 janvier

STOFF, SOCIÉTÉ ANONYME ?

THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Le-statut-juridique-de-la-SARL-1024x750

une peur de sa vérité, véritable raison de l'anonymat
de certains textes de théorisation communiste

pourtant,
leur traçabilité est essentielle à leur compréhension
je la reconstruis ici
Stoff a écrit:Le choix de l’anonymat est peut-être la seule manière d’échapper à l’étiquetage égotique qui gangrène ce qui est devenu un marché des productions intellectuelles : ces artistes tout absorbés par la représentation de soi qui étalent leurs vies pseudo-créatives sur leur fil Instagram et dont chaque nouvel abonné sera un pas vers la reconnaissance artistique, ou ces universitaires qui passent aujourd’hui plus de temps à réécrire les lignes de leur CV qu’à se soucier du contenu de leur production académique. La solitude collective de la critique vaut mieux que les bals masqués de la pensée formatée.

trame
"révélation"
ce prétendu anonymat ne fait en vérité que masquer le recyclage d'un ancien de Sic Communisation. Tout sauf un perdreau de l'année tombé de l'arbre de la théorie communiste, Zaschia Bouzarri est l'auteur en 2014 de Arson with Demands – on the Swedish Riots, que j'avais d'ailleurs à l'époque trouvé excellent comme enquête, et en 2018 de la préface à La Matérielle, Fin de la théorie du prolétariat- Christian Charrier, déterminante pour saisir la genèse de Stoff. Il ne fait pas mystère, sur son compte twitter, d'être un des, ou le responsable, de Stoff, en quelque sorte une SARL, Société anonyme à responsabilité limitée, comme on va le voir

j'ai toujours soutenu que savoir d'où l'on parle importe pour comprendre ce qu'on dit, comme précédemment avec François Danel et d'autres, et je ne comprends toujours pas ce jeu de cache-cache infantile et préjudiciable à la compréhension de chacun.e s'il ou elle n'est pas dans le secret des initiés en coulisses et coups lisses. Cet épisode en apporte une nouvelle preuve. Il y a dans "le milieu" une sous-estimation de l'accès à ses textes de personnes qui ne savent rien de leur genèse, et qu'il réduit à n'être que consommateurs et spectateurs de ses revues en les tenant ignorants de la traçabilité de ses produits théoriques. Bien que sans aucun contact depuis des années, je la reconstruis ici pour eux, tous les éléments étant en ligne

que Zaschia Bouzarri défende son anonymat peut en première analyse apparaître légitime et sincèrement modeste, je (m')en explique les raisons plus bas, mais qu'il le fasse et que d'autres l'y soutiennent conduit à demeurer à la surface de la théorie, et de ce qu'il dit même, qui ne se comprend en profondeur que par ses textes précédents et notamment cette préface. Qu'aucune référence n'y soit faite dans Stoff est dommageable à cette compréhension, et montre non seulement que l'anonymat n'est pas la bonne solution, mais peut avoir des conséquences plus graves qu'elles n'apparaissent d'abord : en s'effaçant, Bouzarri a effacé Charrier, ostracisé par le milieu pendant 15 ans, et ressorti à sa disparition pour une réédition aussitôt enterrée, deuxième mort de Christian Charrier*

méprise et mépris
cette question de l'anonymat est discutée surréalistiquement* dans "le milieu"". Comme pour l'"Affaire Camatte-Cousin", on semble infoutu de trouver la vérité en quelques clics sur Internet, ou de la reconnaître explicitement. Dans le cas présent, Paris Lumpen Bloc (sic) vient me reprocher de "dénoncer en place publique" ce que Zaschia Bouzarri, responsable "anonyme" de la revue ?, révèle lui-même sur twitter, public et accessible à tous, en répondant à un problème de commande. Le même Lumpen me répond ici sans rire « qu'il faut (me) ressaisir. Et revenir à l'essentiel, la lecture, l'analyse des textes... ». Justement, parlons-en, car qui les lit vraiment, les "textes" ?

* ceux du "milieu" qui parlent publiquement d'un supposé anonyme tout en sachant qui il est, se foutent des autres participants et de leurs lecteurs. Ces initiés, privilégiés du copinage comme dans toute coterie mondaine où règne l'omerta, font mine de ne pas savoir, ce qui rend leurs échanges "surréalistes" et débilitants, et traduit le mépris réel de cette pseudo-élite (auto)suffisante et tartuffe. Désolé, mais découvrant personnellement cette revue avant de savoir ce qu'il en est et l'apprenant par hasard, je me sens pris pour un con, indigne de la considération due à tout lecteur de théorie quelle qu'elle soit. Quel sérieux, quand Zaschia Bouzarri affiche sur son compte twitter : « rigour without system »... : l'anonymat en est un et la rigueur théorique n'efface pas ses traces si elle respecte ses lecteurs

où est le problème ?
un certain Monsieur Propre écrit : « on est anonymes… ni vu ni connu je t’embrouille : dites plutôt qui vous êtes, on se méfiera moins. » Bouzzari l'a fait, peut-être à son insu puisque contradictoirement aux affirmations de sa revue, mais le dire tiendrait de la dénonciation... Cette "méfiance" cible mal l'enjeu en le situant dans l'identité derrière l'anonymat, mais surtout, il ne s'agit pas de "dénoncer", de "balancer" ou pas, ni de faire la morale, mais de comprendre pourquoi lui, ou d'autres, peuvent en arriver là pour tenter de résoudre personnellement une contradiction théorique et pratique entre le noyau dur de leur idéologie et leur posture intellectuelle, problème insoluble qu'ils croient régler mais évacuent par l'anonymat

car c'est bien, paradoxalement, la qualité relative de cette revue et de textes précédents de Zaschia Bouzarri, et pas seulement de leur rédaction, qui pousse à se poser la question, au-delà d'éventuels désaccords ou réserves avec leur contenu. Les miens étant rédhibitoires, je propose une analyse extérieure au "milieu", et même au "champ de la théorie communiste"*, j'en conviens et ça me convient, car sans l'ombre d'une réfutation à mes cogitations théoriques depuis ma rupture en 2015, je sais aujourd'hui pourquoi : se poser la question conduirait inévitablement à abandonner le noyau dur de l'idéologie de la communisation, le monde idéel de ses partisans s'effondrerait, et la plupart avec, psychologiquement, car c'est là leur opium


* la deuxième mort de Christian Charrier
"hors champ de la théorie" communiste de la communisation, comme il disait s'être retrouvé, dans sa postface de 2018 (§18, p. 355), texte important puisque, de mai 2018, dernier bilan théorique avant son décès, rompant un silence de 12 ans après l'arrêt de La Matérielle. Roland Simon (RS) : « En 2017-2018, je l‘aide à finaliser la publication de 'La Matérielle' avec cette postface en réalité inachevée. »  (source : « Disparition », in Échanges n° 167, Paris, printemps 2019, p. 65-66).
Pourquoi n'a-t-on pas davantage attiré l'attention sur ce texte inédit de Charrier, décisif pour l'advenir de la théorie de la communisation, comme s'il s'agissait de le maintenir "hors champ de la théorie" ? Zaschia Bouzarri, préfacier de ce livre, d'où l'intérêt qu'il ne reste pas anonyme comme auteur, n'a pu penser Stoff sans avoir lu cette postface, et il n'en parle pas ! Ce que m'a confié Christian quand il a passé une nuit chez moi en 2005 me laisse songeur, dans les conditions de sa rédaction et de sa publication, sur ce qu'aurait contenu cette postface achevée...

Arrow

(s')assumer
qui imagine RS, Dauvé ou Astarian écrire anonymement d'un texte à l'autre ? On n'y comprendrait rien. L'important n'est pas l'identité d'un auteur, - un pseudo préserve l'anonymat, "Bruno Astarian" en est un comme "Patlotch"...-, mais de pouvoir faire le lien avec ce qu'il a pu écrire précédemment, pour saisir les continuités et ruptures d'une pensée en mouvement et leurs raisons, bref respecter son lectorat, ne pas le prendre pour moins intelligent que soi, et à défaut lui donner les moyens de progresser dans la compréhension par lui-même d'un cheminement historique et de l'actualisation des problématiques de sa théorie de référence

mauvaise question
je ne vois pas en quoi écrire sous un nom, ou un pseudo, revendiquant un texte comme le produit de sa pensée propre irriguée par d'autres, relèverait de « la pensée formatée » plus que celle d'un collectif anonyme. L'argument tombe à côté du problème spécifique aux textes de théorie communiste, pas à comparer avec ce qui est à juste titre épinglé, le narcissisme "artiste", Instagram... Et ça n'a rien à voir avec la « production académique », même si la théorie de la communisation n'échappe pas à l'académisme, avec son socle inchangé depuis 40 ans et l'incapacité de certains de ses partisans à "questionner ses présupposés non questionnables", évoquant aujourd'hui l'admiration par les touristes américains, au Musée d'Orsay, de la seule "vraie peinture" reconnue par l'Académie des Beaux Arts du 19e siècle

à la limite, la question pourrait se rapprocher des articles de recherche en sciences humaines ou dites "exactes". La concurrence y règne entre laboratoires mais aussi chercheurs, qui ne sont pas vaccinés contre les erreurs, l'envie, les exclusions, la malhonnêteté intellectuelle, l'appât du gain qui lui est écarté du cas de la théorie communiste. Un directeur de labo peut parfois ramasser les honneurs à la place de smicards anonymes de son équipe à l'origine d'avancées scientifiques, y compris la propriété de brevets et donc les bénéfices. Mais je ne connais pas de cas de chercheur pensant avoir trouvé quelque chose et souhaitant qu'on ignore que c'est lui, et je suppose que les articles publiés dans les revues sont signés, sans quoi entachés de suspicion et rejetés par la communauté scientifique, un risque de crédibilité qui menace aussi le cas Stoff 

vérités qui fâchent
pour revenir à l'académisme, au normativisme ou au dogmatisme de la théorie de la communisation, la réalité accablante constatée dans ce "milieu" est bien une pensée collective, un "en-commun" identitaire et communautariste (que traduit l'attribution sélective du label "camarades"), formatée par les traductions et diffusions de textes fétichisés car non commentés, non critiqués au sens fort, et qui sont bien pourtant écrits par un seul : cela participe de l'auto-construction d'un" milieu" fermé par ses pratiques sectaires, avec ses leaders qui ne voudraient pas être des gourous mais le deviennent malgré eux, car reconnus, cités comme paroles d'Évangile ou Coran, et suivis comme tels par de véritables adeptes dits "partisans de la communisation" (les "bons camarades" de "confiance", bla bla...  comme antan chez les "Staliniens", je n'ai franchement pas fait la différence de ce point de vue entre "le milieu radical" et le PCF, mon sort y fut le même, celui d'un "renégat")

on observe un "culte de la personnalité" de fait de la part de militants propagandistes qui prétendent ne pas vouloir de leaders, et se comporte(ro)nt de même avec les textes de l'anonyme Stoff. Dans les groupes et par le « réseautage sans vergogne » critiqué par Stoff, aucune personnalité influente, anonyme ou pas, n'y échappe. Le problème est qu'une proportion forte de militants amateurs de théorie révolutionnaire ne sont pas à même de juger de sa qualité, voire de la comprendre, car la théorie est un métier, et sa compréhension a des exigences pas toujours satisfaites de la part de qui l'approuve ou la critique. Mais tout le monde doit faire comme si, parce qu'il ne faut blesser personne, surtout dont on aurait besoin pour les tâches matérielles : dans un micro-groupe, un écrit, les autres soutent. Le reconnaître accroîtrait le sentiment de la domination par quelques-uns, ce qui la foutrait mal de qui ne jurent que par l'auto-émancipation des masses. Alors, un zeste d'"anonymat collectif" et le tour est joué

contradiction insoluble
on comprend alors que, disposant de ce pouvoir d'influence - voire, dans certains cas connus, de manipulation -, contradictoire avec l'éthique même de l'idée de communisation (pas d'avant-garde, pas de guide théorique pour la pratique des luttes), il ne reste plus à l'individu-auteur soucieux de sa cohérence et voulant échapper à ce qu'il vit consciemment ou non comme un drame personnel, un conflit intérieur, qu'à renier son élitisme, sa posture intellectuelle avant-gardiste, pour ne pas dire "anarcho-léniniste" (Ben Malacki) en la matière

contradiction qui en rejoint une autre, plus générale, et le contraire serait Trop Bien : « Qui sait, peut-être écriront-ils quelque chose de révolutionnaire sur la séparation du travail manuel et du travail intellectuel. »

véritable raison
cette posture oxymorique, dite « position inconfortable, pénible » (on compatit) est la véritable raison d'être de l'anonymat, quand il est proposé comme solution d'un problème en l'évacuant, un classique de la "pratique théorique" des 'communisateurs', augmentée de restes de bordiguisme et, pire, d'habitudes faciles sur les réseaux sociaux, dont le comble du brouillage confusionniste et du ridicule anti-perso est la succession de signatures de plusieurs débatteurs sous le même pseudo "Anonyme" tel un uniforme maoïste : ils ont réinventé le collectivisme, la négation de l'individu au nom de l'intérêt collectif, l'inversion par la doxa stalinienne de la phrase du Manifeste


« une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. »

le perso n'est pas l'individuel. Accuser qui signe un texte d'individualisme, comme absence de sens de classe, est d'autant plus stupide quand à cette classe on n'appartient pas : et si c'était ça que veut par son anonymat faire oublier cette élite écriveuse ?

au fond, en deux siècles de théorie communiste, on a quand même aboutit, avec la Théorie de la communisation, à la plus paradoxale, sinon la plus contradictoire dans les termes de sa production, par des intellectuels n'appartenant pas à la classe dont il font le sujet révolutionnaire absolu, qui produira sa propre théorie par ses luttes révolutionnaires, sans besoin de guide extérieur. Cela vaut bien quelques contorsions : l'anonyme, c'est personne, c'est tout-le-monde, c'est la classe, le sujet révolutionnaire sans tête. Puisque « les auteur(e)s ne sont que des accidents de la pensée » (RS), signer la sienne serait « usurpé, détourné, de la créativité collective diffuse, incarné et privatisé en un seul cerveau » (Dazibao de dndf, dont le chapeau est d'une rare absurdité)


la vérité fait peur plus que la police
autrement dit, ils ne craignent plus la dénonciation à la police comme les conspirateurs communistes du 19e siècle, car sauf activistes "révolutionnaires" autoproclamés, ils savent qu'ils ne présentent aucun danger pour elle, l'État et le Capital. Ils ont peur de leur propre vérité, qu'ils refoulent pour ne pas avoir à l'affronter

29 décembre 2020, c'est écrit avant que je ne remonte la trace, tendant à montrer que sans elle, on peut passer à côté de l'essentiel, et se méprendre sur les intentions. J'ai donc été amené ci-dessus à changer de pied dans ma compréhension critique de l'anonymat en général, et le sens de celui-ci en particulier

STOFF EN STOCK
«... noyau directeur de la révolution mondiale »
sans blague !?

le pied dans le même (discours) fleuve,
je préférerais ne pas...


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! 6a011168cfe7b3970c022ad37d7713200d-500wi
l'étoffe rapiécée de l'avant-gardisme

Ben Malacki a écrit:@Ben Malacki, 29 décembre
Merci pour cette pépite. C'est toujours fascinant de découvrir les modestes prétentions de "groupes" anarcho léniniste
nouvelle revue dans le champ de la critique communiste radicale, Stoff, « un terme que Marx chérissait, l’étoffe dont est tissée toute expérience sociale dans laquelle s’entrelacent la matière sensible et les symboles qui lui donnent sens. »

sa présentation, très lisible pour une revue théorique (trame), établit un panorama critique de théories révolutionnaires ou non, sans les nommer explicitement* (alternatives, autonomie, Critique de la valeur, Communisation... et idéologies en vogue, effondrement, etc.)

* comme chez Dauvé, on évite poliment la critique Ad Hominem, donc toute polémique précise, en même temps qu'on s'assure du relai par les groupes visés, qui n'ont d'ailleurs pas tardé de signaler le nouveau venu sur leurs blogs et comptes des réseaux sociaux, sans la moindre critique. En effet, l'absence de commentaires aux "textes", dont se manifeste le fétichisme, y est la dominante, témoignant que cette collaboration, bien comprise à charge de retour, assure sa véritable fonction : le marketing de la révolution papiérisée. Comme dit, ce milieu sait être opportuniste, en utilisant la concurrence pour sa propagande, car il n'existe de fait que pour lui-même, en boucle existentielle, In girum imus nocte ecce et consumimur igni

le groupe-revue égrène ce qui fait que sa « position est inconfortable, pénible » (c'est beau comme du Carbure) et, parce que « les rapports de production n’ont d’existence que dans l’histoire à travers des médiations singulières », se propose de complexifier l'approche d'un sujet révolutionnaire universel, tel que le prolétariat, et pour cela de « puiser dans d’autres sources, ouvrir d’autres boîtes à outils, pour déchiffrer les hiéroglyphes de la réalité sociale. Chaque phénomène nouveau – un mouvement social, une mesure gouvernementale, un événement géopolitique – n’est pas toujours-déjà, en dernière instance, l’expression d’une réalité plus fondamentale – telle relation entre des segments de classe, telle tendance du capital, telle réaction typique de la bourgeoisie nationale ou internationale. »

ce démarquage affirmé des groupes théoriques existants ne dit pas encore en quoi leur théorisation pourrait être différente, et la rubrique Au fil de l'eau ne manque pas de nous refourguer des textes lus chez Commune. mag, Lundimatin, dndf... les autres étant anonymes et vraisemblablement d'une seule plume, comme souvent dans ces supposés "groupes" à vocation mondialitaire. Mais l'ambition est annoncée en toute modestie : « le groupe Stoff a vocation, au rythme des crises qu’engendre inévitablement le capitalisme, à se constituer en noyau directeur de la révolution mondiale. »

nous voilà rassurés, si une chose n'est pas remise en cause, c'est la révolution mondiale comme horizon, - ils ne font pas même mine de se poser la question -, et vers cet objectif leur rôle ne saurait être que celui d'un guide. On croyait la pensée communiste vaccinée de cette maladie sénile, ce doit être un effet secondaire chez de jeunes personnes fragiles

(ajout : d'aucuns prétendent qu'il s'agirait d'"humour", de "second degré", ce qui colle assez mal avec l'esprit de sérieux qui s'empare de tout le reste. Cet humour serait d'un arroseur arrosé - c'est moi qui arrose, et gratis -, puisque sans aller jusqu'au "noyau directeur", le texte par sa seule existence est avant-gardiste)

au programme une originalité peut-être, la dimension esthétique et l'art, car « ce qu’on appelle glorieusement « œuvre  » – qu’elle soit écrite, graffée ou samplée* – est un nœud du sensible où se précipitent les rapports sociaux dans tous leurs antagonismes. Parions qu’il y a là quelque chose qui ne se laisse ni déduire des catégories de l’économie politique, ni réduire à une fonction idéologique. » Et donc « allons plutôt voir là où les dés ne sont pas encore jetés. Quelque chose s’y joue qui, peut-être, n’est pas écrit d’avance. C’est cela qu’il nous reste à interpréter. »

* drôle de choix de catégories on ne peut plus spectaculaires : la peinture est-elle "graffée" ? la musique ou le cinéma ne ressortent-ils pas de l'art, ou seulement en extraits ? Car quel dé plus jeté, par les Gaffa..., qu'un 'sample' !?

mais surtout, la vocation de l'art n'est pas selon moi de servir la critique esthétique par une "interprétation" forcément venue hors de son champ et de son rapport au monde et à la vie ; que l'art puisse se définir par son sens en tant que contenu relève d'une idéologie de non-artistes. Pour faire l'art, praxis artistique, on s'en passera, comme un hypothétique processus révolutionnaire de tout « noyau conducteur », ce noyau dur de toute idéologie d'avant-garde

l'"auto-financement" du "noyau conducteur de la révolution mondiale" est à 10 € le numéro, c'est pas cher la révolution, qui reste une valeur d'échange sûre sur le marché des idées à revendre : « Ceux qui nous soutiennent dès aujourd’hui, en prenant un abonnement ou en faisant un don, seront donc bien récompensés demain. » Vous serez remboursés après la révolution. Sont annoncés les points de ventes sur un site dédié, Stoff, complété de comptes facebook et Tweeter


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Message par Invité Lun 29 Mar - 11:53


LE SERPENT SE MORD LA QUEUE...

THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Serpent

... à l'infini

ajoutons à la liste des nouvelles revues citées plus bas Le serpent de mer : « issus de la mouvance anarcho-marxiste-autonome... Nous pensons que la crise s’approfondit, mais nous n’en déduisons aucune téléologie. À défaut de traquer la vieille taupe, nous avons choisi de nourrir des serpents de mer. »

c'est devenu un classique dans le milieu radical que de se défendre de la "téléologie", les mêmes chez qui pourtant ne manque jamais la formule "Seul le prolétariat..." que les communisateurs ont en commun avec toute la vieillerie programmatiste, téléologie,- on devrait écrire télé-idéologie -, inhérente à la théorie de la communisation, comme le voyait Camatte en 1978

Jacques Camatte a écrit:(le prolétariat) joue chez les rédacteurs de Théorie Communiste et de Crise Communiste (le rôle) de sujet transcendant ; ce qui est logique et cohérent avec toutes leur théorie, puisqu’ils développent un structuralisme prolétarien. Ils ne peuvent sortir d’une structure plus ou moins coagulée qu’à l’aide d’un sujet transcendant.

Contre une trop lente disparition, 1978

bref, sans téléologie, pas de théorie de la communisation. Ne voulant pas être des téléologues, ils n'annoncent plus rien, en quoi nous pourrions être (presque) d'accord, amère défaite...
du 17 mars 2021, déplacé, avec liens ajoutés

APRÈS LA STAGNATION, LA RÉGRESSION

« Quand la réalité fait défaut, la théorie est tentée d'en combler le manque. »
Communisation, troploin, 2011


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! 72874_sedinta-spiritism-2
Film Still of Seance from Dr. Mabuse, der Spieler by Fritz Lang
Spiritualists perform a seance in Berlin.
(Photo by © Hulton-Deutsch Collection/CORBIS/Corbis via Getty Images)

je constate un regain d'agitations théoriciennes, à travers diverses revues, brochures et textes, diffusés dans les lieux habituels : revues Stoff et Temps Libre, Jasper Bernes, texte de Endnotes...

on pourrait y voir un regain de la théorie communisme à proprement parler, mais il faut y regarder à deux fois. Hormis la critique du capital, et particulièrement de rares travaux conséquents de critique de l'économie politique (L'orage...) et de l'écologie politique (DDT21*), rien de réellement nouveau sur le versant révolutionnaire de la théorie, mais un brassage des mêmes questions et réponses depuis 50 ans dans le milieu radical et communisateur, qui ressasse son histoire et fait tourner ses textes comme les tables les spirites, avec les sempiternelles considérations sur les "tâches de la théorie" pour en finir avec le « clivage entre les militants d’une part, qui agissent sans réfléchir, et les théoriciens critiques d’autre part, qui pensent sans agir », clivage dont les prolétaires sont absents (on croyait pourtant que c'était leur problème...)

* à l'intention finale près, Gilles Dauvé n'est pas loin de mes considérations dans II. CRITIQUE DE L'ÉCOLOGIE POLITIQUE, complément à la Critique de l'économie politique

le manque dont parle troploin est d'une certaine façon reconnu par le texte de Endnotes, qui considère « la théorie comme une thérapie face au désespoir qui accompagne toujours les temps morts dans la lutte de classe. » C'est dire aussi une maladie propre au besoin d'espérer confinant à l'opium des théoriciens, une méthode Coué fondée sur l'autosuggestion et l'autohypnose qui renvoie aussi au spiritisme

remonter le moral révolutionnaire des sans-troupes est dans l'air du temps, et particulièrement chez les militants radicaux de classes moyennes en l'absence d'activité révolutionnaire du prolétariat...


« Nous sommes sauvés par la foi seule, mais la foi qui sauve n'est jamais seule. »
Martin Luther

ailleurs, le maximaliste du Prolétariat universel annonce un livre, pour Rompre avec le messianisme, dont il donne de bonnes feuilles, ce qui relève de l'auto-injonction vu ses tartines coutumières de "la mission historique du prolétariat" (le papier contient toutefois de bonnes citations)

le plus frappant est que, foncièrement, les critiques réciproques sont sourdes aux travaux de Christian Charrier dans La Matérielle, ce qui est un clair indicateur des limites qui leurs sont infranchissables du point de vue de la théorie communiste même (voir la deuxième mort de Christian Charrier). La critique de Théorie Communiste par Temps libre s'avère plus encore structuraliste que TC* même. Cerise sur les gâteux, le test qui tue, des "Tâches du communisme" (p. 33) se présentent comme un véritable récit-programme du parti de la communisation, avec cette perle du poète de service, le « freely devised plan », diffusé au nez et à la barbe de ceux qui prétendent être partisans du contraire

* avec tout ça, gros programme de "Réponses à..." pour TC 28

j'ai causé dans l'intervention précédente du plus sérieusement drôle de la bande, dont le livre Utopie 2021 est annoncé pour avril : les habits neufs du marketing communisateur

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Message par Invité Lun 5 Avr - 8:28


pour mon lectorat en provenance de Twitter, une version complétée et enrichie figure ci-dessous


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Message par Invité Lun 5 Avr - 22:18


SCIENTIFICITÉ DE LA CRITIQUE DU CAPITAL
et
IRRÉFUTABILITÉ DE LA FOI EN LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE

à propos de

complément à mon commentaire plus bas, pour en éclairer le contexte, la crise existentielle du milieu théorique radical
prouver la scientificité de la théorie communiste, versant critique du capital, ne ferait que relancer la foi dans la fin révolutionnaire : pourquoi et comment ?

à vrai dire, je pense que le problème de la scientificité de la théorie communiste ne se pose pas dans les termes (scientistes ?) de Karl Popper, ni même concernant son versant matérialiste de critique de l'économie politique. La prouverait-on, ou la satisferait-on dans ses termes comme dit le faire L'Orage dans Critères de scientificité et Réfutabilité de la théorie*, que les croyants ne feraient qu'en tirer, comme l'ont toujours fait les adeptes du marxisme, une preuve supplémentaire du sens de l'histoire aboutissant au communisme

* reproduits ci-après, je ne discute pas la pertinence des arguments de Benjamin Lalbat en la matière, car le problème de fond, la scientificité de ses conclusions provisoires, est à mon sens ailleurs, je précise où en fin de commentaire. Je salue sa réflexion épistémologique comme une saine rareté dans le milieu théorique radical, tout en pointant les limites indépassables, dans son contexte, de cette tentative

les adeptes de la théorie de la communisation ont un besoin vital, d'ordre psychologique, de cet amalgame des deux aspects de la théorie, analyse et prospective (chez eux réduite à un prévisionnisme d'une fin déjà connue), quitte à marteler sans preuve que la critique radicale du capital suppose de considérer sa fin dans et par la révolution communiste prolétarienne : voir 2 textes et leur présentation contextuelle, qui ne sont que la mousse conjoncturelle de la crise de cette théorie, raison pour laquelle je les mets en note *

en un mot, ils ont besoin du "syllogisme marxien du prolétariat", Christian Charrier 2003, d'où sa double mise à mort par le milieu communisateur, symbolique et violemment militante chez Théorie Communiste à l'époque de Meeting, puis durant son silence théorique de 2007 à son décès en 2018, idéologique par tout le milieu malgré la publication, qui a suivi, de La Matérielle : le cadavre est dans leur placard

ils ont besoin de cette foi, comme l'indique leur résistance psychique et leur refoulement de tout questionnement à ce sujet, et rien ne les détournerait de cet opium du concept et de la structure, que de regarder enfin, dans leur vie, les choses en face au présent. C'est à quoi j'ai abouti en 15 ans d'observation interne et externe de ce milieu, sans parler de tous ceux qui le quittent sans tambour ni trompette, dont je n'ai pas été, à tort ou à raison, puisque ça ne change rien à la vanité de mes efforts, encore que...

* marteler sans preuve l'inséparabilité de la critique du capital et de la prévision révolutionnaire, plusieurs textes récents le font, bien qu'il convienne désormais, comme dit plus haut à propos du Serpent de mer, de se démarquer très solennellement de la "téléologie". Signe des temps ou symptôme annonçant un changement pour sortir de la crise... de la théorie ? L'avenir le dira, mais c'est en effet devenu un problème central de crédibilité pour le milieu théorique radical, communisateur plus particulièrement vu le caractère existentiel de sa thèse définitoire

L'Orage n'y échappe pas qui manifeste son appartenance au même milieu dont il espère on ne sait quoi vu le diagnostic, sans parler des antécédents juvéniles de Ben Malacki (tantquil, Réseau Communiste Antigestionnaire - "de la thune en attendant le communisme !" -, 19h17.info d'un activisme délirant dépourvu de toute lucidité pendant le mouvement des Gilets Jaunes), prenant parfois ses distances et tentant ici de s'en dépêtrer en revendiquant la scientificité, bien vu, car quoi de plus crédible a priori contre la téléologie que le grand retour du "matérialisme scientifique" ? On va peaufiner la critique du capital, bien, mais quoi de neuf en termes de prospective communiste véritable ?

la majorité de préférence toujours silencieuse ne montre pas qu'elle aurait saisi l'enjeu de cette crise interne, et sans doute la plupart, comme d'hab', n'ont-ils rien compris au film qu'ils se projettent et dont ils ne sont que les figurants. Les auteurs d'outre-Atlantique des deux textes ci-dessous ont eux à l'inverse choisi de faire de la résilience active, en bons conservateurs du noyau dur idéologique s'auto-missionnant pour entretenir la foi*. En apparence vu la réception/diffusion, habituelle, ça marche encore comme avant, quand c'était mieux, mais... il y a toujours un mais

* Utopie 2021, de Léon de Mattis, à paraître ce mois, a la même fonction en version "grand public"

on peut dire à cet égard qu'il y a toujours dans ce milieu à part de tels "débats", non explicites, indirects, entre textes diffusés et traduits mais jamais commentés, faits de non-dits, de manques, de lourds silences, d'interdits volontaires entre "camarades", tels que je me suis souvent efforcé de les décrypter pour les passants honnêtes qui veulent y comprendre quelque chose, d'où le succès de lecture jamais démenti de mes interventions malgré la censure qu'ils en font

- très explicitement, cet extrait intemporel du texte de Temps Libre reproduit par Agitations : L’actualité de la question des classes sociales

Théorie de la révolution : approches classiste et aclassiste
Ce qui distingue essentiellement le matérialisme historique d’autres théories qui traitent de la société capitaliste, ce n’est pas tant son objet que le point de vue à partir duquel il l’analyse, à savoir : du point de vue de son dépassement. C’est pourquoi il peut paraître spécieux, à l’intérieur de cette théorie, de différencier ce qui relève de l’analyse du mode de production capitaliste « en tant que tel » de ce qui relève de celle du procès de son abolition, c’est-à-dire de parler de théorie de la révolution à côté d’une théorie générale du mode de production capitaliste. Ces deux niveaux d’analyse doivent être parfaitement imbriqués ; on ne peut parler du mode de production capitaliste sans parler de son caractère contradictoire, fini, et des éléments qui concourent à sa fin.

- plus finement car son historique de la théorie de la communisation apporte quelques éclairages nouveaux, mais plus insidieusement, Le test du communisme (sic), 7 mars 2021, du poète communisateur Jasper Bernes qui y consacre toute l'introduction. Il est ici tout sauf dans la scientificité de la théorie, et assez éloigné de celle du Capital : « L’enjeu est cependant plus qu’une expérience, c’est aussi une attitude, un point de repère – le Capital de Marx est toujours éclairé par un communisme futur. » Je pense qu'il n'a pas complètement tort concernant les motivations éthiques de Marx, ce qui est déjà un problème quant au déterminisme eschatologique de celui-ci*, mais au lieu de le questionner en matérialiste, Bernes revendique ce subjectivisme comme complément « éclairant » la dimension scientifique du Capital !

* cf la bêtise de l'utopie socialiste dont parlait Flaubert, plus lucide que Marx, qu'il n'avait malheureusement pas pu lire pour le réfuter autrement que par sa haine des bourgeois dont il était, et non du mode de production capitaliste les constituant comme classe dominante
PARFOIS, UN PEU DE RIGUEUR...

« Prédire les crises à venir d’un système dynamique tel que le capitalisme
est autrement différent en termes de scientificité
que de prédire la révolution mondiale qui y mettra fin. »

Benjamin Lalbat, L'Orage.org


THÉORISATIONS POUR LE COMMUNISME : PROSPECTIVE ! Paul%20Wood%20cartoon
© Paul Wood 2019 woodtoon.co.uk
source Popper on Marx on History

j'ai déjà attiré l'attention sur le sérieux du travail de critique de l'économie politique de Ben Malacki et Benjamin Labat pour L'Orage.org. Dans cette conclusion de la série sur le taux de profit et environs marxiens, l'auteur pose de pertinentes questions à la scientificité de cette critique et des prévisions afférentes, qu'il distingue de celles concernant une révolution communiste. Sage précaution qu'il n'est pas courant de lire dans ce milieu "communisateur" tant l'inéluctabilité de la révolution y est liée par habitude à celle de la crise de reproduction du capital

tout questionnement sur la scientificité de la théorie communiste passe par une référence à Karl Popper et l'auteur laisse entendre que L'Orage pourrait « se pencher plus en détail sur [l'analyse par Popper] de Marx et ses critères de scientificité mériterait leur propre série d’articles qui permettrait d’aborder les problèmes épistémologiques liés à l’économie politique et aux théories marxistes. » Il me souvient que RS/TC avait abordé cette question dans les débats sur "l'inéluctabilité de la révolution" et face à la critique de « déterminisme », mais je n'ai pas retrouvé ce texte, de l'époque des échanges avec Aufheben, sauf erreur. Pour ma part, dès lors qu'il y a structuralisme (peu importe qu'il soit ici prolétarien, comme disait Camatte), on sort de la science bien qu'en semblant la retrouver*, et j'entends que toutes les versions de la théorie de la communisation sont structuralistes, même si c'est plus évident chez Théorie Communiste, qui le revendique. Elle fonctionne dans ce que Popper appelle un « cadre de référence fermé », en boucle syllogistique sur ses présupposés (Charrier, moi)

* à lire, sans doute, Le structuralisme : méthode ou subversion des sciences sociales ? Étienne Balibar dans Passions du concept (2020)

Popper ou pas (voir encadré ajouté en haut), c'est ma petite musique depuis 10 ans et plus, il ne sera jamais trop tard pour que soit considéré essentiel de distinguer entre d'une part critique du capital au présent et cours de la lutte des classes, et d'autre part prospective sur l'issue du capitalisme avec entre autre l'hypothèse révolutionnaire, tant la théorie de la communisation fait comme si la question ne se posait pas, ou du moins est généralement lue comme ça par ses partisans, ce dont bien évidemment les théoriciens mêmes se frottent les mains puisqu'ils sont bien en peine de trouver dans la réalité sociale de quoi alimenter la thèse principale qui fonde leur théorie. Depuis ses origines il y a près de 50 ans, avant même d'être dite "de la communisation", cette théorie est passée allègrement d'une démonstration par l'absurde déduite de l'effondrement du programmatisme - le prolétariat doit s'auto-abolir...- à l'idée que, peu ou prou, cela adviendra par une révolution prolétarienne, puisque cette théorie n'existe qu'en tant que celle de cet avènement (RS a ainsi publié en 2001 les Fondements critiques d'un théorie de la révolution comme Volume 1 de la "Théorie du communisme" du groupe Théorie Communiste, indiquant que s'en est le cœur : sans révolution pas de communisme). Récemment encore, dans "La fin du monde n’aura pas lieu", Gilles Dauvé cite Pierre Souyri : « l’existence du capitalisme n’a d’autres limites que l’accomplissement des révolutions », mais c'est à la collapsologie qu'il reproche d'être « New Age de la mort d’un monde, religion sans dieu ». Il faut croire que la religion de la communisation, elle, a au moins deux dieux, Roland Simon et Gilles Dauvé, et quelques autres, du même pas très New Age

le travail des rédacteurs de l'Orage est donc tout-à-fait intéressant qui, de fait, sort de la théorie de la communisation comme théorie de la révolution. Le sous-titre de leur revue le dit : Analyses communistes sur la situation actuelle

quant au fond, sur le taux de profit et la loi de la valeur, qui n'est pas l'objet de ce billet, j'ai eu l'occasion de dire à Ben Malacki qu'à mon avis leur analyse pèche - faute de données certes - par une précipitation à vouloir, à partir de données partielles, considérer un taux de profit global impossible à calculer du fait de branches mondiales fonctionnant de manière relativement fermée, ou qq chose comme ça, dixit Bruno Astarian, les dieux, jamais 2 sans 3... et par la sous-estimation de ce qui se passe en Asie dans le contexte d'une crise attaquant davantage la suprématie états-unienne et occidentale que le système capitaliste dans son ensemble, et qu'il est trop tôt pour connaître l'issue de ce bras de fer, qui n'exclue pas la guerre, et dans ce cas une longue période avant d'y voir clair. C'est pourquoi je trouve optimistes les derniers paragraphes sur les éléments déterminants que donneraient les deux prochaines années pour comprendre « les rouages effectifs du système capitaliste »  

IV. Le futur immédiat comme révélateur de l’opérationnalité de la loi de la valeur de Marx
Critères de scientificités
Au cours de cette série d’articles, nous avons souhaité présenter une lecture matérielle de la physiologie des marchés financiers et des relations qu’ils entretiennent avec l’économie productive telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui. Ainsi, nous avons fait le choix de détailler le fonctionnement de certains mécanismes pour en comprendre les rouages et de les regarder à travers le prisme d’analyse des théories proposées par K. Marx. Au-delà d’une simple description « radicale », c’est-à-dire qui « prend les choses par la racine »[K. Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel], nous avons choisi d’en proposer une lecture historique en utilisant les données produites par le système lui-même pour s’autoévaluer. Cette méthode nous a permis de ne pas nous cantonner à une approche théorique des sciences économiques, mais d’en offrir une lecture concrète expliquant les logiques actuelles des agents économiques.

Notre but étant de proposer une approche scientifique de l’état actuel du fonctionnement du système économique, nous sommes dans l’attente de voir notre analyse confirmée ou infirmée par les faits. Offrir une perspective conjecturale à partir des conclusions de notre étude nous permet dans une certaine mesure de satisfaire aux critères de scientificité (Karl Popper, Conjectures et réfutations, 1963). Ainsi, au cours de cette suite d’articles, nous avons procédé de manière déductive. En partant d’une analyse marxienne des faits économiques, nous avons ainsi proposé des théories visant à expliquer la relation entre création de valeur et évolution contemporaine des marchés financiers. Nous avons ensuite appliqué ces thèses, par le truchement de plusieurs indicateurs d’évaluation, pour en déduire les conséquences pratiques que l’effectivité d’un tel fonctionnement induirait sur les marchés et l’économie. Les conjectures ainsi produites nous permettent enfin d’en proposer des critères expérientiels pouvant être réfutés par les faits à venir.

Les thèses que nous avons proposées pour expliquer le fonctionnement du système capitaliste en période de profusion de capital fictif souscrivent ainsi au principe de réfutabilité empirique (falsifiabilité). « Une proposition ne constitue un énoncé empirique portant sur la réalité que s’il est empiriquement falsifiable, c'est-à-dire s’il peut entrer en conflit avec l’expérience » (K. Popper, Les deux problèmes fondamentaux de la théorie de la connaissance, 1931). Elles peuvent être invalidées, réfutées et testées par l’évolution à venir du capital lui-même et de l’économie capitaliste. « À partir de l’hypothèse à tester […], nous déduisons une prévision. Puis nous confrontons cette prévision, toutes les fois que cela est possible, avec les résultats des observations expérimentales ou autres. On considère que l’accord corrobore l’hypothèse, sans être une preuve définitive ; et qu’un désaccord manifeste une réfutation ou une falsification » (K. Popper, 1956*). Les évènements futurs nous permettront donc de les considérer comme « corroborées » ou infirmées par les faits et, dans ce dernier cas de figure, de se poser la question de savoir si elles sont fausses ou seulement incomplètes.

* Karl Popper, Misère de l’historicisme, 1956. K. Popper réfute au marxisme, ou plus précisément au « socialisme scientifique » sa scientificité et le considère comme pseudo-scientifique au même titre que la psychologie freudienne, car il souligne leur non-réfutabilité. Il considère également les prédictions historiques de Marx comme des prophéties car se présentant comme inéluctable. L’avènement à venir de la société communiste étant la première d’entre toute. En effet, ce caractère inéluctable du marxisme s’incarne parfaitement dans la phrase célèbre de A. Bordiga « la révolution est tout aussi certaine qu'un fait déjà advenu » Il Programma Comunista n°19, 1960. Popper affirmait à contrario que « le fait que nous sachions prévoir les éclipses ne nous autorise donc pas à espérer pouvoir prédire les révolutions » (K. Popper 1963). Si cette critique nous semble justifiée pour ce qui est des prévisions politiques – le caractère non-scientifique d’une prédiction historique ne lui enlevant pas pour autant sa pertinence - elle est plus discutable pour ce qui est des prédictions économiques techniques issue d’une application des thèses marxistes tel que nous essayons de le présenter ici. Prédire les crises à venir d’un système dynamique tel que le capitalisme est autrement différent en termes de scientificité que de prédire la révolution mondiale qui y mettra fin. Dans ce cas, il nous semble qu’en utilisant les outils de mesure adéquats, il existe peu de différence entre prédire un krach boursier et une éclipse. Plus largement, K. Popper, son analyse de Marx et ses critères de scientificité mériterait leur propre série d’articles qui permettrait d’aborder les problèmes épistémologiques liés à l’économie politique et aux théories marxistes. Il n’est pas impossible que nous finissions par nous pencher plus en détail sur ce sujet. En attendant et sur K. Popper plus spécifiquement, nous vous conseillons de lire la thèse de J.M. Bechet, Le critère de démarcation de K. Popper et son applicabilité, 2013.

La loi de la valeur utilisée quotidiennement par les investisseurs boursiers.

[...]

Réfutabilité de la théorie et crise économique
A contrario, plusieurs économistes précédemment cités, dont certains se réfèrent à K. Marx, pensent pourtant que le système capitaliste a subi de telles modifications avec l’avènement de cette ère de profusion de capital fictif, que cela a rendu la loi de la valeur inopérante. Ils considèrent ainsi que la valeur se serait autonomisée par rapport au travail et à sa base de production. Ainsi le capital s’auto-valoriserait de lui-même sans lien avec le travail productif qui n’aurait maintenant plus qu’un rôle accessoire dans le processus d’accumulation. Si nous avons vu au cours de cette série d’articles à quel point le capital fictif se retrouve aujourd’hui en capacité de s’accorder de nombreuses libertés vis-à-vis de la production, nous restons persuadés qu’il n’en demeure pas moins enchainé à cette dernière. Les crises sont là cycliquement pour nous le rappeler. Bien que nous ne souscrivions pas à la théorie de l’autonomisation de la valeur par rapport au travail, il n’est pas possible pour autant de la balayer d’un revers de main. Elle demeure vraisemblable et à prendre en considération. Rappelons tout de même cette phrase de Marx affirmant que :

« L’identité de la plus-value avec le surtravail fixe une limite qualitative à l’accumulation du capital : la journée totale de travail, l’évolution des forces productives et de la population, qui limite le nombre de journées de travail pouvant être exploitées simultanément. Si, en revanche, la valeur ajoutée s’exprime sous la forme d’un intérêt sans concept, la limite n’est que quantitative et défie toute imagination. »
K. Marx, Le Capital Livre III, Folio p. 1714

Serions-nous entrés dans une ère où l’accumulation du capital s’est affranchie de toutes limites et où la valeur ne s’exprime plus que sous la forme d’un intérêt sans concept ? Les événements économiques à venir tendent à nous donner un début de réponse à cette question. Au-delà de l’impact sur nos quotidiens, c’est tout l’enjeu que confère la prédiction de la crise économique à venir. En indiquant l’imminence d’un krach boursier, la lecture des indices macro-économiques nous permet d’envisager le futur immédiat comme une expérience permettant de corroborer ou infirmer la loi de la valeur.

En effet, si la valeur est effectivement devenue autonome du travail productif, alors sa croissance à travers le capital fictif n’a plus de limite quantitative. Dès lors, l’explosion de cette bulle spéculative n’aurait aucune raison de se produire à partir du moment où les États continuent à injecter des liquidités nouvelles sur les marchés par l’intermédiaire des assouplissements quantitatifs. Par contre, si la valeur reste corrélée au capital productif et donc que la loi de la valeur demeure toujours opérante, alors la crise est inévitable dans de brefs délais, et ce, malgré les plans de relance par la création monétaire.

Les deux années à venir nous donneront des indications fortes sur les rouages effectifs du système capitaliste. Une crise économique significative viendrait corroborer les thèses développées dans cette série d’articles. À l’inverse, un maintien des marchés à leurs cours actuels, voire une reprise sans en passer par la case krach, tendrait à remettre en cause à la fois notre lecture, mais pourrait également en faire de même de la « loi de la valeur ». Dans ce cas, il conviendra alors de réexaminer à la fois nos hypothèses, mais également une partie de celles de Marx pour comprendre si elles peuvent être corrigées par quelques contre-tendances non prises en comptes, ou si elles s’avèrent fausses dans leur ensemble. Que cette crise ait lieu ou non, l’avenir économique proche promet de répondre au moins partiellement à de nombreuses questions anciennes tout en faisant émerger des implications nouvelles. Il conviendra de les décrypter avec attention tout en évitant la tentation de les expliquer par une simple application de préceptes sans questionner ces derniers ce qui pourrait nous pousser à dériver loin de la matérialité du capital actuel.

Il conviendra de les décrypter avec attention tout en évitant la tentation de les expliquer par une simple application litanique de préceptes postulés mais jamais démontrés. La critique radicale ne peut faire l’économie de questionner ses propres fondements, même les plus ancrés, sous peine de demeurer dans le ciel des idées et de dériver loin de la matérialité sociale et économique du monde vivant.

à part ça, comme à chaque fois que je me fais un devoir d'y revenir,
j'y passe la journée, et c'est autant de perdu pour la musique


scratch


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Message par Invité Lun 24 Mai - 20:13


ARCHIVES VIVANTES
j'ai finalement rouvert en lecture les sujets de "théorisation communiste" regroupés désormais sous le titre de "prospective communiste", à l'exclusion de ceux critiquant l'option révolution mondiale, et particulièrement la "révolution prolétarienne" qui définit, en son sens strict, la "théorie de la communisation", un pur fantasme spéculatif et idéaliste. Quelques groupes s'en réclament bien qu'ils tendent de plus en plus à sortir de cette vision dogmatique du trio des gourous français Dauvé-Simon-Astarian, mais aucun ne remet en question le passage obligé de la révolution pour sortir du capitalisme. Cette hypothèse n'est toujours pas discutée, discutable même, puisque l'envisager fait de vous un adversaire, un contre-révolutionnaire par définition avant-même qu'une révolution ne se profile, autrement dit un complice du capital* dès maintenant. Quoi qu'il en soit, cette conviction de la révolution prolétarienne restant, pour reprendre le terme de Popper au sujet des sciences, infalsifiable, y répondre revient à parier sur le sexe des anges, et discuter avec ses adeptes à vouloir convaincre un croyant de l'inexistence de dieu

* « Ne pas croire à la possibilité du communisme est une entrave réelle à la possibilité de sa production. » Léon de Mattis, Utopie 2021. Cette phrase ne parle pas de la révolution, sous-entendue, puisque seule "possibilité" envisagée par cet auteur. C'est l'Évangile de Jean : « celui qui ne croit pas est déjà condamné. »

les pistes que j'ai ouvertes depuis quelques années ne se constituent pas ici en théorie, dans un corpus homogène, et je pense que le faire n'a pas lieu d'être, n'est pas souhaitable, car une théorie du passage au communisme ne saurait en être que l'idéologie. Je considère encore aujourd'hui que tout n'est pas à jeter, et que mon travail, ne serait-ce que par sa copieuse documentation, peut encore en inspirer d'autres, les lignes de démarcation étant claires, tant comme dit précédemment avec la révolution-insurrection-communisation qu'avec toute forme d'utopie, serait-elle fondée sur une ou plusieurs de mes hypothèses, car on bascule alors dans l'idéologique, le religieux sans dieu

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