SAPIENS, etc.
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SAPIENS, etc.
Notre ancêtre Homo sapiens n'est pas issu d'une seule population africaine
Vincent Bordenave Le Figaro 26 septembre 2018
VIDÉOS - Nos ancêtres auraient évolué à partir de populations dispersées à travers toute l'Afrique et non à partir d'un seul petit groupe localisé comme on avait pu le penser par le passé.
Jusqu'il y a une dizaine d'années, une théorie populaire soutenait que nos ancêtres directs étaient les descendants d'une seule population venue d'Afrique. Plusieurs hypothèses s'affrontaient alors pour situer le berceau de l'humanité soit en Afrique du Sud, soit dans le rift est-africain. Comme souvent, l'histoire serait sans doute un peu plus complexe que cela. Dans un article publié en juillet dernier dans la revue Trends in Ecology and Evolution, une équipe pluridisciplinaire menée par Eleanor Scerri de l'Université d'Oxford argumente que les populations qui ont donné naissance aux humains modernes étaient en fait réparties en plusieurs groupes présentant une diversité culturelle et physique très marquée. Ces dernières se seraient mélangées à diverses reprises avant d'effectuer une sortie d'Afrique décisive il y a 150.000 ans environ.
«Nous sommes face à une pièce de théâtre dont on connaît la première scène (plusieurs espèces humaines se sont côtoyées, NDLR) et la dernière scène (nous appartenons aujourd'hui tous à la même espèce, NDLR)» explique Francesco d'Errico, directeur de recherche au laboratoire Pacea (CNRS/Université de Bordeaux) et coauteur de la publication. «Tout le reste, on doit le comprendre à partir de découvertes qui sont encore à faire.»
Il y a plusieurs centaines de milliers d'années, avant l'apparition de l'homme moderne, le genre humain était multiple et plusieurs espèces d'hominines peuplaient la surface du globe. Une première population est sortie d'Afrique, il y a au moins 1,5 million d'années. Celle-ci a été suivie par plusieurs autres vagues migratoires, jusqu'à la sortie de nos ancêtres, il y a environ 150.000 ans. Ces derniers se sont ensuite répandus sur toute la surface du globe, supplantant toutes les populations antérieures. «Les analyses génétiques montrent très clairement que ce schéma est irréfutable», réagit Céline Bon paléogénéticienne au Musée de l'Homme.
Une humanité buissonnante
La publication d'Eleanor Scerri permet de réunir dans un même cadre global plusieurs découvertes récentes. En 2016, on découvrait au Maroc des restes de population Homo sapiens vieux de 300.000 ans. Il y a quelques mois, un article paru dans la revue Science, dont Francesco d'Errico était aussi co-auteur, montrait l'existence de populations avec des comportements modernes à la même période dans le bassin d'Olorgesailie au Kenya, en Afrique de l'Est. «Il y a moins de 500.000 ans, les hominines ont commencé à se moderniser en Afrique en différents points,» raconte Francesco d'Errico. «Ces populations étaient sans doute interconnectées, mais les liens restaient très fragiles et sensibles aux changements climatiques, au faible taux de reproduction et à la petite taille des groupes.»
Cette connexion semble intrinsèque à l'histoire humaine. Notre diversité génétique est ainsi extrêmement faible comparé aux autres. Il y a plus de différences entre deux groupes de chimpanzés qu'entre les plus éloignés des êtres humains. «Notre espèce est très jeune, à peine quelques centaines de millier d'années», détaille Céline Bon. «Aucune population ne s'est retrouvée isolée suffisamment longtemps pour se différencier. On a même des preuves génétiques que des populations européennes sont retournées sur le continent africain il y a 5000 ans seulement!»
La notion d'espèce de plus en plus complexe
Avant qu'Homo sapiens ne prennent le dessus sur les autres populations, l'humanité était donc extrêmement diverse et buissonnante. Des espèces différentes se côtoyaient et même s'hybridaient les unes aux autres. Il y a de fortes chances pour qu'une partie de ces espèces nous soient d'ailleurs encore inconnues. «C'est un élément qui rend compliqué notre compréhension de la période» explique Céline Bon. «La définition d'espèce est différente selon que l'on se place du point de vue génétique ou paléontologique.» Ce que nous voyons comme deux espèces distinctes sur le plan morphologique peut en réalité constituer une même espèce sur le plan génétique. Des populations plus ou moins éloignées ou en cours de spéciation restent souvent interfécondables.
Au final, le développement d'un réseau de connexions entre les différents individus a contribué peu à peu à atténuer les différences. «Il y a eu un goulot d'étranglement quand nos ancêtres directs sont sortis d'Afrique,» raconte Céline Bon. «On retrouve ce rétrécissement dans la diversité génétique de toutes les populations hors d'Afrique. En revanche, les populations africaines ont gardé une richesse et une diversité génétique bien plus importante. Ce qui montre qu'elles étaient sans doute plus nombreuses et plus diversifiées sur ce continent que nous ne le pensions.» Quant à savoir comment les populations ont petit à petit disparu au profit de la nôtre, que nous les ayons remplacées ou exterminées, le débat reste ouvert et la réponse est sans doute différente pour chacune d'entre elles.
en relation, à écouter, d'hier sur France Culture : Les Néandertaliens et les Dénisoviens ont eu des enfants. L’étude d’un fragment d’os découvert dans la grotte de Denisova, en Sibérie centrale, montre qu’il provient d’une jeune fille de mère néandertalienne et de père dénisovien.
Denny
bref, il n'y a pas (eu) de races humaines, mais quand même des espèces d'espèces, et des métissages... Encore un coup des Russes, merde alors !
D’où viennent les hommes de Denisova ? Qu’a permis la génétique dans la compréhension de Denisova ? La paléogénétique : qu’est-ce que c’est ? Dans quels domaines permet-elle d’apporter des éléments ?
Réplique d’un fragment d’os de doigt denisovien, retrouvé dans la grotte de Denisova en 2008.• Crédits : CC
L’été dernier, coup de tonnerre dans la communauté paléontologique : une équipe de chercheurs révelait qu’une analyse ADN de l’un des ossements retrouvés dans la caverne de Denisova, en Sibérie, indiquait que l’homme de Denisova s’était hybridé avec la femme de Neandertal, pour donner une enfant, une jeune femme surnommée Denny qui disposait du patrimoine génétique de ses deux parents. Mais qui est exactement Denisova ? Identifié en 2010 via la paléogénétique, à partir de quelques fragments d’os, est-il vraiment l’humain qui va peupler l’Asie comme Neandertal a peuplé l’Europe et Sapiens l’Afrique ? Peut-on parler « d’espèce » à part ? Ou est-ce un nouveau coup de force de la paléogénétique ?
Denisova, à un doigt de Neandertal : c’est le problème que La Méthode scientifique va tenter de démêler dans l’heure qui vient.
Et pour tâcher de mieux comprendre qui étaient ces femmes (surtout) et ces quelques hommes de Denisova, nous avons le plaisir de recevoir Evelyne Heyer, professeure en anthropologie génétique au Muséum National d’Histoire Naturelle et Silvana Condemi, paléoanthropologue, directrice de recherche CNRS à Aix-Marseille université, directrice de l’équipe de bioarchéologie et paléoanthropologie.
Le reportage du jour
Au cours de la Préhistoire, certains de nos ancêtres Homo sapiens ont cohabité et se sont métissés avec l'Homme de Denisova. Les populations actuelles Mélanésiennes de Papouasie Nouvelle Guinée portent aujourd'hui l’héritage génétique de cette hybridation. Reportage au Laboratoire Ecoanthropologie et ethnobiologie du CNRS au Musée de l’Homme avec la paléogénéticienne et anthropologue Céline Bon.
avec tout ça, si je ne suis pas un pur néandertalien de souche, que devient mon identité française ?
Re: SAPIENS, etc.
parallèlement au sujet DES LANGAGES ANIMAUX
Homo sapiens est décidément une drôle d’espèce. On le pensait apparu quelque part en Afrique de l’Est il y a 200 000 ans, et voilà qu’on détecte sa présence bien plus tôt, et sur tout le continent. Et il nous réserve bien d'autres surprises, à découvrir dans le dernier livre de Silvana Condemi et François Savatier, "Dernières nouvelles de Sapiens", publié chez Flammarion. Extrait. 1/2
nous voilà rassurés, bien qu'au prix d'une tautologie : le langage est proprement humain si l'on nomme langage ce qui est propre à l'homme parmi les animaux
mais les scientifiques n'ont pas encore atteint le degré de développement du cerveau supérieur du communisateur, qui pense que pour savoir ce qu'on fait, il est besoin d'abstractions théoriques. Néandertal fut, sans le savoir, le premier théoricien, et même théoricien communiste, bien que primitif. Ainsi, l'animal (non humain et non communisateur) n'a rien dans la tête. Normal, il est "bête", il ne sait pas qu'il mange, ni s'il s'agit d'un éléphant ou d'un gâteau !
Misère de la philosophie, comme disait l'autre
PS : méfiez-vous tout de même, Néandertal, notre frère*, était anthropophage
* Néandertal, mon frère, Silvina Condemi, 2016
Quand Sapiens a-t-il découvert le langage ?
La génétique nous en donne une idée
Atlantico 30 Septembre 2018
La génétique nous en donne une idée
Atlantico 30 Septembre 2018
Homo sapiens est décidément une drôle d’espèce. On le pensait apparu quelque part en Afrique de l’Est il y a 200 000 ans, et voilà qu’on détecte sa présence bien plus tôt, et sur tout le continent. Et il nous réserve bien d'autres surprises, à découvrir dans le dernier livre de Silvana Condemi et François Savatier, "Dernières nouvelles de Sapiens", publié chez Flammarion. Extrait. 1/2
Mais quand est né le langage ?
Et si la génétique venait à notre aide pour évaluer cette ancienneté ? Depuis la fin des années 1990, nous connaissons au moins un gène jouant un rôle dans le contrôle du langage articulé : le gène FOXP2, parfois abusivement présenté comme « le » gène du langage. La version de ce gène présente chez le chimpanzé diffère de la nôtre. Nous savons par ailleurs que les Néandertaliens (350 000‐40 000 ans avant le présent) portaient la même version que nous. De cela, nous pouvons conclure que l’ancêtre commun de Sapiens et de Néandertal possédait notre version du gène FOXP2, qui est donc là depuis au moins 600 000 ans, époque à laquelle H. heidelbergensis, notre ancêtre commun, vivait.
Impossible de remonter plus loin dans le temps par les gènes. Néanmoins, étant donné la présence d’un mode de communication par le corps, la main et les vocalises chez notre ancêtre commun avec les grands singes et l’existence d’une culture matérielle transmissible chez des australopithèques il y a plus de 3,3 millions d’années, il semble plausible de situer l’émergence d’une première forme de langage articulé avant le Lomekwien, autrement dit entre les ardipithèques et les australopithèques. Donc il y a entre 4 et 3,5 millions d’années. Ce n’est là qu’une conjecture, qui sera difficile à confirmer...
Les moulages de l’intérieur du crâne que réalisent les paléontologues sont toutefois susceptibles de nous y aider quelque peu. Les fossiles rattachés au genre Homo attestent, après 1,8 million d’années, d’une modification par rapport aux australopithèques (dont les derniers, les paranthropes, n’ont disparu qu’il y a 1,2 million d’années). Toutefois, le genre humain pourrait avoir un million d’années de plus, mais nous ne disposons à ce jour d’aucun fossile de crâne humain pour cette période.
Si, pour autant, nous nous enhardissons à considérer que la divergence constatée entre les formes crâniennes des australopithèques et des humains constatées vers 1,8 million d’années a évolué bien avant, alors que nous dit‐elle ? Elle traduit chez les représentants du genre Homo une asymétrie cérébrale qui, chez H. sapiens, est devenue particulièrement prononcée. La partie gauche de notre cerveau n’est en effet pas le reflet de sa partie droite et ce phénomène est ancien. L’examen de la surface corticale prouve en outre la présence, chez H. habilis, d’une aire de Broca.
Décrite dès 1861 comme l’aire motrice du langage articulé par le médecin et anthropologue Paul Broca (1824‐1880), cette aire est située sur le lobe frontal gauche du cortex cérébral. L’aire de Broca étant une structure importante du cortex, son évolution, comme celle de tout dispositif biologique complexe mettant en jeu le concours d’un très grand nombre de gènes, s’estime en centaines de milliers d’années, plutôt qu’en dizaines... Dès lors, nous constatons qu’au moins sur le plan des ordres de grandeur, l’hypothèse d’une évolution d’une sorte de protolangage chez des australopithèques avant l’apparition des premiers outils à Lomekwi – soit, au bas mot, 0,5 million d’années avant la mâchoire présumée de pré H. habilis LD 350‐1 – est à tout le moins plausible !
Extrait de Dernières nouvelles de Sapiens, par Silvana Condemi et François Savatier, chez Flammarion, 2018.
nous voilà rassurés, bien qu'au prix d'une tautologie : le langage est proprement humain si l'on nomme langage ce qui est propre à l'homme parmi les animaux
mais les scientifiques n'ont pas encore atteint le degré de développement du cerveau supérieur du communisateur, qui pense que pour savoir ce qu'on fait, il est besoin d'abstractions théoriques. Néandertal fut, sans le savoir, le premier théoricien, et même théoricien communiste, bien que primitif. Ainsi, l'animal (non humain et non communisateur) n'a rien dans la tête. Normal, il est "bête", il ne sait pas qu'il mange, ni s'il s'agit d'un éléphant ou d'un gâteau !
à ce haut degré du matérialisme dernier cri du chœur TCiste, il faut comprendre que ce sont les concepts qui font exister les choses, et non les choses les idées. C'est tragique : sans concept, on peut mourir de faim ! mais à quelque chose malheur fut bon : l'humain à son émergence ne se contenta pas de penser, il fut d'emblée philosophe...Amer Simpson a écrit:dndf 26/10/2018 à 18:07
@ Adé : « Je n’ai pas besoin de théorie pour savoir si je mange ou pas… »
Pour seulement penser à savoir si je mange ou pas un gâteau il faut que je produise des abstractions théoriques… car manger implique nécessairement un rapport avec ce que je mange ou pas et pour penser ce rapport il faut prendre une distance avec ce rapport ce qui est déjà un moment d’abstraction qui permet de définir le concept de manger. Du moment qu’on cherche à prendre conscience du fait de manger on théorise c’est-à-dire qu’on définit dans des concepts ce qui différencie le « manger » du « ne pas manger ».
Le gâteau existe parce qu’il est aussi dans la tête quand on le mange…
Misère de la philosophie, comme disait l'autre
PS : méfiez-vous tout de même, Néandertal, notre frère*, était anthropophage
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