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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Ven 27 Mar - 7:42

Infos Chômage

29 mars
- Le chômage partiel demandé par 220 000 entreprises pour 2,2 millions de salariés
, Ministre du travail. Presque un doublement en 4 jours

27 mars
- « Il n’y a plus une seule place de réanimation dans le 93 » Le Monde, 26 mars
Romain Dufau, chef du service des urgences de l’hôpital Jean-Verdier de Bondy, décrit la saturation des services hospitaliers en Seine-Saint-Denis.


Anne 0’Neem a écrit:dndf 26/03/2020 à 21:33 | #56
« Un Américain sur trois déclare que lui ou un membre de sa famille immédiate a été licencié ou a perdu son emploi à la suite de la pandémie de coronavirus , selon une nouvelle enquête d’ABC News / Washington Post.
Plus de la moitié – la MOITIÉ – des Américains ont signalé une réduction de leur salaire ou de leurs heures de travail, selon le rapport.
Alors que 33% des Américains dans l’ensemble disent qu’ils ou un membre de leur famille immédiate a été licencié ou a perdu un emploi en raison de la crise, c’est quatre sur 10 parmi les minorités ethniques et raciales (dont 41% des Hispaniques et 39% des Noirs) contre 29% chez les blancs. »


A third report a job loss, half a pay cut as coronavirus crisis grips the economy ’ABC News, 26 mars

- perte d'activité économique de 35% / consommation des ménages réduite de 35% INSEE

25 mars
- 100.000 entreprises et 1,2 million de salariés au chômage partiel, en hausse de 500.000 en 24 heures. Source Ministère du travail, 20h

- France « Coronaviré » : le chômage va exploser avec la crise
La décrue du chômage est terminée : de nombreux travailleurs en CDI en période d’essai, CDD ou intérim, mais aussi des freelances, des personnes en alternance ou des stagiaires, ont vu leurs contrats interrompus ces derniers jours. « La situation est très grave. Parce qu’on est confrontés à un discours ambigu du gouvernement qui a d’un côté un discours qui dit ‘tout le monde à la maison’ et de l’autre un discours qui dit ‘tout le monde au travail. « On fait prendre des risques aux citoyens et notamment aux travailleurs et travailleuses dans des secteurs d’activité qui ne sont pas indispensables aux défis sanitaires d’aujourd’hui. » L'Obs


Dernière édition par Florage le Sam 11 Juil - 10:09, édité 2 fois

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Sam 28 Mar - 2:38


RELOCALISER LA PRODUCTION POUR RESTRUCTURER LE CAPITAL GLOBAL ?
parmi les conséquences à terme pour une sortie de crise, une qu'envisage les dirigeants capitalistes, et avec eux l'ensemble des politiques qui entendent réformer le système, est une restructuration globale injectant dans du local dans la mondialisation, en relocalisant la production industrielle et alimentaire. C'est à ce titre que certaines réflexions prospectives nous intéressent. Voici une série d'articles de La Tribune allant dans ce sens, le dernier en date donnant les liens vers de précédents. Certaines pistes sont suivies dès maintenant face à la contrainte provoquée par la fermeture des frontières et la diminution des transports internationaux. C'est aussi le sens à donner aux propos d'Emmanuel Macron dans son discours du 12 mars affirmant qu'on ne reviendrait pas au "monde d'avant" la crise. Notons le caractère "écologique" de cette orientation, qui pourrait donner lieu à un compromis politique entre certains partis
"Face à cette crise, la notion de relocalisation ne suffira pas"
Giulietta Gamberini, La Tribune,  26/03/2020, 11:40


CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Agricool
Les ruptures et les tensions actuelles nécessitent des solutions locales petites et rapides:
par exemple, des unités industrielles containérisées,
qui permettent la production de biens et services à petite échelle,
explique Arnaud Florentin.
(Crédits : Reuters)
LE MONDE D’APRÈS. La notion de relocalisation s'était imposée après la crise de 2008 dans une logique de création d'emplois. Mais elle ne suffira pas à assurer la résilience de la plupart des économies frappées par le coronavirus, analyse Arnaud Florentin, économètre et directeur du pôle "empreinte économique" du cabinet Utopies.

LA TRIBUNE - La crise du coronavirus est souvent interprétée comme une crise de la mondialisation*. Partagez-vous ce point de vue?
* La mondialisation économique, malade du Covid-19, 5 mars

ARNAUD FLORENTIN - Je ne sais pas si cette crise remet vraiment en cause la mondialisation. Mais elle montre sans doute la vulnérabilité de ses modes de fonctionnement: des chaînes d'échanges internationales où quelques pays concentrent la production, fondées sur des flux tendus, et où les produits parcourent des distances très importantes. J'ai récemment calculé qu'en moyenne, à vol d'oiseau, la distance entre producteurs et consommateurs est de 6.700 kilomètres. Et elle se situe entre 6.500 et 7.000 kilomètres pour quasiment tous les produits, qu'ils soient alimentaires, textiles etc. Nous savions déjà à quel point une économie polarisée, spécialisée, est vulnérable. Mais cette épidémie souligne à quel point elle peut craquer vite.

Quels effets pourra-t-elle donc avoir sur ce modèle de développement?

La "nouvelle" question qu'on découvre est celle de la résilience. La vulnérabilité exprime l'exposition à un aléa, qui en l'espèce est sanitaire, mais qui pourrait aussi être d'un autre genre, par exemple climatique. La résilience exprime en revanche la capacité à répondre à un choc, à s'y adapter, à se renouveler. Ce qui est inquiétant pour le moment, c'est que le rôle d'assurance est confié essentiellement à l'État. Mais nous n'en sommes qu'au début. La question de la résilience de l'ensemble du système de production, dans tous les pays, va inévitablement se poser.

Si la crise n'entraînera probablement pas une démondialisation et une localisation massive, elle agira donc comme un révélateur du niveau de résilience des pays. Partout, il faudra imaginer des plans de résilience. Les économies actuelles, dématérialisées, certaines sans usines, vont néanmoins devoir trouver des solutions locales. Elles commencent d'ailleurs déjà à le faire pour les biens de première nécessité. Et comme nous le montre la nature, le maître mot, lorsqu'il s'agit d'absorber un choc, est de créer des éco-systèmes davantage diversifiés.

S'agit-il de "relocaliser" l'économie?

Les ruptures et les tensions actuelles, les nouveaux besoins d'une part et d'autre part la disparition de certains marchés nécessitent des solutions locales. Mais l'urgence remet en même temps en cause la notion de "relocalisation", qui s'était imposée après la crise de 2008 dans une logique de création d'emplois. Longue, complexe, elle ne se révèle souvent pas suffisamment efficace.

Et s'il est important de repenser les filières industrielles, de valoriser le patrimoine national, on a à présent aussi besoin de solutions plus petites et rapides. C'est vrai pour les trois quarts des pays du monde, qui à la différence de la France, de l'Italie, de l'Espagne, ne peuvent pas compter sur des industries diversifiées et réallouer des moyens industriels en fonction des besoins.

Comment organiser une telle transition, dans un contexte d'abord de confinement, puis d'extrême incertitude?

Je crois beaucoup aux solutions "plug and play", susceptibles d'être greffées sur des sites industriels ou des exploitations agricoles afin de diversifier la production locale. Il s'agit d'unités modulaires et mobiles assurant des productions de biens ou de services à petite échelle, hébergées dans des camions ou des containers - qui aujourd'hui se retrouvent par ailleurs par millions à l'arrêt. Il en existe déjà de nombreux exemples: du stockage de l'énergie à l'agriculture urbaine, en passant par la méthanisation, le recyclage, le traitement des eaux usées, la valorisation du CO2, mais aussi la fabrication de voitures, la plasturgie, la fabrication d'emballages, la transformation agroalimentaire... On peut imaginer que la crise joue le rôle d'accélérateur de ces petites solutions industrielles, qui en plus favorisent l'émergence de boucles locales moins productrices de pollution et de déchets et génératrices de nouvelles synergies. Ce sera d'autant plus le cas si les régions se retrouvaient à devoir prendre le relais de la gestion de la crise, aujourd'hui centralisée au niveau national. La résilience ne marchera pas via une approche "top down": chaque acteur devra trouver ses solutions.

Cette crise facilitera aussi probablement l'essor d'une "4e révolution industrielle", en imposant des outils qui existent déjà mais dont les applications sont aujourd'hui purement expérimentales: la robotisation, l'impression en 3D, les plateformes digitales. Ils permettent par exemple d'utiliser un modèle chinois pour fabriquer localement, alors qu'on fait encore le plus souvent l'inverse. Les grands groupes vont finir par les intégrer.

Face à la prise de conscience de la fragilité de la sécurité alimentaire française par exemple, les appels sont toutefois surtout au "patriotisme économique", voire à la "production massive"..., 25 mars 2020

Dans l'urgence, afin de répondre à un effort de guerre, ce n'est pas surprenant qu'on se recentre sur des visions de court terme, visant à exploiter au mieux les outils qui existent et les modèles que l'on connaît. Mais dans quelques semaines, il ne suffira plus d'utiliser le bout de la chaîne que l'on maîtrise: la question sera alors comment la faire fonctionner dans son ensemble différemment. Dans un esprit de stratégie de résilience, ce sera alors l'occasion unique d'accélérer la diversification de l'agriculture, de s'interroger sur les liens entre la production et la transformation des produits agricoles, d'identifier les filières en crise dont les produits peuvent être utilisés par le secteur agroalimentaire -certains destinés à la cosmétique par exemple.

Lire aussi : Alimentation : "Les industriels retrouvent leur raison d'existence", 23 mars 2020

Autre effet de la crise, les marchés ont dû être fermés, et seuls ceux considérés comme indispensables pourront rouvrir. La crise semble également affecter la relation entre villes et campagne...

Là aussi, la question sera comment renouveler ce lien. Et la résilience demande surtout une redistribution de la population et de l'économie sur le territoire, en dehors des 13 métropoles qui aujourd'hui gouvernent les flux. Le confinement montre d'ailleurs qu'imaginer une population et une économie plus distribuées est possible, grâce aux instruments digitaux, au télétravail. Mais il faut également renforcer la production alimentaire autour des villes et la remettre à leur service, concevoir davantage de lieux de transformation alimentaire dans les territoires ruraux.

Tous les secteurs, toutes les entreprises seront touchés et devront opérer un tel "réenracinement". Les grands groupes qui ne sont pas trop directement affectés reconnaissent d'ailleurs que c'est le moment de réfléchir à de nouveaux modèles. Plus la crise sera intense, ample et longue, plus on verra émerger de sacrées innovations. Mais la bonne nouvelle est que même de petits pourcentages d'autonomie gagnée peuvent avoir d'énormes effets en termes de résilience.

Lire : Pourquoi les villes doivent redevenir des lieux de fabrication, 19 octobre 2018

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Lun 30 Mar - 16:21


LA DOUBLE PEINE POUR LES TRAVAILLEURS
les dirigeants économiques et politiques de la classe capitaliste
ont bien des soucis, mais...

« On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.»
Anatole France, L'Humanité, 18 juillet 1922

« Il faut un nouveau capitalisme,
plus respectueux des personnes,
plus soucieux de lutter contre les inégalités,
et plus soucieux de l'environnement. »

Bruno Le Maire, BFMTV, 30 mars


Coronavirus : des pertes faramineuses pour l'économie française
Grégoire Normand La Tribune 30 mars

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Les-hoteliers-francais
Parmi les secteurs qui ont le plus souffert de la crise,
figure en premier lieu l'hébergement et la restauration. (Crédits : Bpifrance)
L'impact d'un mois de confinement entraînerait une perte de 60 milliards d'euros pour l'économie française, soit 2,6 points de PIB annuel selon une évaluation de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Vendredi dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que les mesures de confinement seraient prolongées jusqu'au 15 avril. En attendant, le bilan humain ne cesse de s'alourdir sur le territoire français et le pic de la pandémie n'est pas encore atteint. Chez nos voisins, l'Italie et l'Espagne doivent faire face à un nombre croissant de victimes.

Pour le gouvernement français, cette crise sanitaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l'activité et les conditions de la reprise. "C'est un choc économique sans commune mesure avec les crises de 2008 et 1929", a expliqué le directeur du centre de recherches Xavier Ragot lors d'un point presse ce lundi matin.

L'onde de choc se propage dans un grand nombre de secteurs à la fois par des effets d'offre et des effets de demande. S'il est encore trop tôt pour mesurer l'ensemble des dégâts, les premiers indicateurs avancés soulignent que l'économie hexagonale s'oriente vers une forte récession pour 2020

Un choc économique hétérogène
L'ensemble de l'économie française est touchée par les effets de la crise. Parmi les secteurs qui ont le plus souffert, figure en premier lieu l'hébergement et la restauration. La fermeture administrative des restaurants, bars, brasseries, lieux de restauration depuis la mi-mars a provoqué un coup d'arrêt brutal pour tous ces établissements. Ainsi, 98% de l'activité serait paralysée selon les simulations opérées par le centre de recherches. Viennent ensuite les matériels de transport (-70%), le commerce (-55%) et la construction (-51%).

Le bâtiment est particulièrement frappé par cette pandémie avec un nombre considérable de chantiers au point mort. Les fédérations professionnelles du bâtiment sont confrontées à de grandes difficultés pour tenter de faire respecter les règles de sécurité sanitaire sur les chantiers.

D'autres secteurs comme les services non-marchands (-10%), l'agriculture (-13%), les services financiers (-16%) ou encore les services immobiliers (-18%) sont moins asphyxiés.

Malgré tout, quelques secteurs pourraient tirer leur épingle du jeu. "Il y a des secteurs gagnants comme les télécommunications, l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique", souligne Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

5,7 millions de personnes en chômage partiel au maximum
La mise à l'arrêt ou le fort ralentissement de pans entiers de l'économie hexagonale pourrait entraîner une explosion des inscriptions au chômage partiel. D'après les projections des économistes du laboratoire de recherches rattaché à Sciences-Po Paris, plus de 5,7 millions de salariés, soit 21% de l'emploi salarié, pourraient se retrouver au chômage partiel. Vendredi dernier, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a précisé que plus de 220.000 entreprises avaient eu recours à ce dispositif pour environ 2,2 millions de salariés. Pour faire face au marasme, le gouvernement incite les entreprises à recourir à ce type de mesure pour éviter les licenciements massifs et faciliter la reprise.

"Les principaux domaines" concernés sont "l'industrie, l'hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire", comme "les garages, qui sont très touchés en ce moment", a précisé la ministre. "Le but du chômage partiel, qu'on utilise massivement, c'est d'éviter les licenciements. Mon premier objectif, c'est qu'on évite les licenciements", afin d'"éviter la casse sociale et aussi permettre aux entreprises, demain, de repartir avec leurs compétences", a-t-elle souligné.

Le coût estimé pour les finances publiques serait d'environ 12,7 milliards d'euros et la perte de cotisations sociales est estimée à 8,7 milliards d'euros. Au total, l'enveloppe budgétaire pourrait dépasser les 20 milliards d'euros. L'exécutif pourrait rapidement revoir ses prévisions à la hausse. Dans la présentation de son plan de soutien aux entreprises et aux salariés il y a deux semaines, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait prévu une enveloppe de 8 milliards d'euros sur deux mois pour les mesures de chômage partiel. Ce qui pourrait être largement insuffisant.

Une chute drastique de la consommation des ménages
La consommation des ménages, traditionnel moteur de l'économie tricolore, subirait une chute très importante avec le confinement. Cette baisse est évaluée à environ 18% par les statisticiens, contribuant à faire baisser le produit intérieur brut de 13%. L'impact est concentré sur un certain nombre de secteurs. Il apparaît que les branches les plus touchées concernent avant tout les services de transports, la fabrication et les réparations de matériels de transport, et la consommation d'énergie liée aux transports. À l'opposé, la consommation dans l'agriculture et l'industrie agroalimentaire, la consommation d'énergie pour les logements ou celle pour les activités immobilières semblent moins touchées.

Des investissements en nette diminution
Les répercussions de ce mois de blocage sur l'investissement pourraient être immenses. Les simulations opérées par le centre de recherches indiquent que la formation brute de capital fixe (FCBF), c'est-à-dire l'ensemble des investissements, pourrait diminuer de 37% par mois de confinement, soit une réduction de 8,5% du PIB mensuel. Une grande partie de l'impact (60%) serait concentré sur la construction. En 2019, le cycle électoral en vue des élections municipales avait dopé l'investissement dans la construction par le biais des collectivités locales. Pour 2020, les perspectives devraient être assombries par la paralysie d'un grand nombre de chantiers.

Des effets non linéaires dans le temps
Ce marasme économique déboussole le travail des économistes. Le calcul des conséquences d'un confinement d'un mois sur l'économie est loin d'être linéaire. L'impact macroéconomique au bout d'un mois pourrait s'aggraver par l'effet de facteurs non linéaires comme "la perte de productivité en cas de télétravail prolongé (complémentarité avec les tâches présentielles), l'épuisement des stocks de produits critiques nécessaires à la production et donc une amplification de la rupture des chaînes de valeurs, un durcissement des mesures de confinement (à l'inverse un assouplissement pourrait atténuer l'impact), les risques financiers et bancaires ainsi que des effets de stock sur les bilans (trésorerie, carnets de commande, prime de risque), en particulier des acteurs privés et donc la multiplication de faillites". "Ce travail comporte une grand part d'incertitude", insiste Xavier Ragot.

Surtout, la reprise économique pourrait s'avérer décevante si la propagation du virus perdure dans les semaines à venir. "La reprise va dépendre de l'état de l'appareil productif. Il faut d'urgence avoir une doctrine d'intervention de l'État pour éviter les faillites avec le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) et l'agence des participations de l'État (APE)", souligne Xavier Ragot.

En dépit de la multiplication des mesures de soutien favorables aux entreprises, la baisse de la demande mondiale et la dégradation de la conjoncture dans l'ensemble de la zone euro pourraient provoquer des faillites en cascade pour un certain nombre d'entreprises déjà fragilisées.
Infos Chômage

29 mars
- En Afrique, les restrictions de déplacements provoquent une vague d'exode urbain, notamment au Kenya et à Madagascar.

- Le chômage partiel demandé par 220 000 entreprises pour 2,2 millions de salariés
, Ministre du travail. Presque un doublement en 4 jours

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Mer 1 Avr - 4:52

ÉCONOMIE

1er avril
- Nous ne sommes pas à l'abri d'une crise alimentaire. L'ONU alerte sur d'éventuelles perturbations de la chaîne d'approvisionnement en nourriture liées à la pandémie.
Les pays producteurs de nourriture s'affolent et commencent à imposer des restrictions commerciales ou à stocker leur production... Un tel protectionnisme alimentaire pourrait faire gonfler artificiellement les prix et perturber l'approvisionnement. Le Vietnam a commencé à faire des réserves de riz, le Kazakhstan et la Russie ont décidé de limiter temporairement leurs exportations de céréales.

- Une crise économique beaucoup plus grave aux Etats-Unis que dans la zone euros va retarder la reprise du reste du monde et des marchés financiers, Natixis Research, 30 mars
31 mars
- Coronavirus : quels impacts sur le marché des céréales ? La volatilité est de retour. CaptainFarmer, 25 mars
Blé : Le Coronavirus favorise l’alimentation de base
Paniques aux achats.
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La déroute du biodiesel
SOCIAL
Léo Cloarec, travailleur social : « Il y a une grande anxiété chez les gens de la rue », Le Figaro, Louis Heidsieck, 28 mars
EN PREMIÈRE LIGNE – Ils sont ceux que l’on applaudit. Le Figaro fait le portrait de ces héros ordinaires dans cette période extraordinaire de crise du coronavirus.
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE 29ffab7b5f36005440c5a6e4572391b903b1d5e69ba32e904393d054e0ed3557
Léo, 27 ans, continue sa mission auprès des sans-abri dans la rue. Léo Cloarec
Léo Cloarec est un héros discret, pas vraiment du genre à étaler ses bravades. Pourtant, on l'y encouragerait presque. Car à 27 ans, ce responsable d'un centre d'accueil de personnes en situation de grande précarité pour l'association Aux captifs la libération n'a pas fui sa mission depuis le début du confinement, bien au contraire.

Jusque-là, son métier consistait à recevoir dans son local du 9ème arrondissement parisien les sans-abri du quartier et leur proposer un accompagnement psychologique, de la nourriture adaptée à la grande consommation d'alcool et un espace de parole libre. Depuis deux semaines, l'accueil n'est plus autorisé. Alors Léo tourne dans le quartier des Grands-Boulevards pour ne pas perdre le lien avec ces hommes et ces femmes de la rue, et leur fournir de quoi se nourrir quand la manche ne fait plus recette. Fine barbe, cheveux hirsutes et léger accent méridional plutôt rassurant en temps de crise, le jeune homme semble tellement focalisé sur sa mission qu'il en oublie presque ce virus qu'il côtoie de près.

«On a changé du tout au tout»

«Normalement je suis responsable du centre d'accueil, explique Léo. On reçoit vingt personnes en situation de très grande précarité chaque jour. Des gens de la rue, accros à l'alcool, souvent les mêmes. Notre objectif est d'encadrer leur consommation d'alcool et de leur proposer une alimentation adaptée : charcuterie et fruits secs pour combler le manque de vitamines, boissons non alcoolisées. Ensuite on engage un travail sur leur consommation d'alcool, sans leur interdire d'en boire, pour réduire les risques et les dommages de l'alcoolisme. Enfin, il y a une activité de prise de parole, d'échange entre eux, nos psychologues et nous.»

Mais depuis le début du confinement, plus question de recevoir vingt personnes par jour dans les locaux. Il a fallu s'adapter. « On a changé du tout au tout. On a décidé qu'il fallait garder ce lien, parce qu'il est trop fragile. Alors on a transformé notre travail d'accueil en travail de rue. On travaille maintenant exclusivement dehors, on fait des maraudes. L'idée s'est imposée à nous : on a pour mission, quel que soit le contexte extérieur, de rencontrer et d'accompagner les personnes de la rue. C'était indispensable.»

Anxiété nouvelle
Tous les jours, Léo enfile un masque et des gants et part faire sa tournée. Il suit l'itinéraire des lieux de vie de celles et ceux qu'il a l'habitude de côtoyer. «En ce moment la manche n'est pas efficace, les gens de la rue ne peuvent plus acheter grand-chose. Ceux qui sont alcooliques peuvent rentrer dans des états de sevrage qui ne sont pas conseillés, dont les conséquences vont jusqu'à la mort. On leur donne donc de la nourriture adaptée et des boissons non alcoolisées. On a aussi décidé, dans des cas très précis que l'on sait détecter, de distribuer parfois une bière de 50 centilitres à 7% d'alcool. Certains qui ont l'habitude de boire une vingtaine de canettes par jour peuvent présenter de gros risques en cas de sevrage total.»

La pandémie atteint le moral des personnes de la rue de façon très hétérogène, selon Léo. Il y a ceux pour qui «le virus est une anxiété nouvelle, ceux qui approchent de la soixantaine et qui savent qu’ils ont de grandes chances d'attraper le virus dans la rue». Dans un environnement où la plupart des associations ont baissé les rideaux, les douches sont devenues rares, les assistants sociaux aussi. «Certains perdent leurs repères, ils sont chamboulés, très stressés. Ils se sentaient déjà abandonnés, alors là...»

Pour d'autres, le coronavirus n'a aucun impact. «Ceux-là n'ont aucune conscience des enjeux, ne comprennent pas les risques, continuent d'aller retrouver les copains et se disent “j'ai survécu à 20 ans à la rue, ce n’est pas le coronavirus qui va m'avoir“».

«Applaudir les bénévoles»
Léo, lui, n'est pas plus inquiet que ça pour sa propre personne. «Nous, on est payés pour ça, ce sont les personnes bénévoles qu'il faut encore plus applaudir», dit-il. Et d'ajouter : «On veut pouvoir continuer notre activité. Cela ne nous angoisse pas, et de toute manière il faut qu'on soit là, donc on est là.»

Ce qui l'inquiète bien davantage, c'est le sort de ces gens de la rue qu'il côtoie, parfois bien au-delà de ses «heures» de travail : «Avoir mal à la tête et le nez qui coule pour un gars de la rue, c'est le train-train quotidien, donc ils n'alerteront pas les professionnels de santé, ils n'auront pas ce réflexe. J'ai peur pour eux, d'autant que beaucoup ont des comorbidités. Ce virus va faire des morts dans la rue, silencieusement.»
- En Guyane, les autochtones redoutent le pire, Ouest-France 30 mars
Si seulement 34 cas y ont été détectés, la crainte d’une catastrophe est vive. Surtout dans les communes isolées de l’Amazonie.

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- "On va mourir ici": dans un foyer de travailleurs du Val-de-Marne, la promiscuité à l'heure du confinement, BFMTV, 30 mars
Dans le Val-de-Marne, les résidents d'un foyer de travailleurs font part de leur inquiétude sur la propagation du coronavirus. Alors qu'ils doivent vivre dans de toutes petites chambres et des espaces partagés, le confinement est difficile à respecter, certains craignent pour leur santé. Les parties communes partagées par les 281 résidents... « Ici on va tous y passer, ça va faire la même chose que dans les Ehpad. Je préférerais être détenu et suivi par un service médical. On va mourir ici, on va mourir. »

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Un parking vide à Las Végas aux États-Unis, « Pays le plus puissant et riche du monde » où ils ont peint des boîtes sur le sol pour forcer les SDF à y loger en pleine crise du coronavirus, alors que la grande majorité des hôtels de la ville sont vides, après la fermeture d'un centre d'hébergement à cause d'une contamination au Covid-19
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Message par Invité Mer 8 Avr - 19:17


recherche récession
il m'est impossible d'assurer un suivi de tous les pays, mais les événements confirment l'analyse selon laquelle la crise économique et sociale s'empire au même rythme que la crise sanitaire, mais pas nécessairement dans les pays où la pandémie est actuellement le plus virulent
8 avril
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE 1536-ok
édito
Il sera bien temps de repenser le capitalisme, explique la presse étrangère : pour le moment, il s’agit d’aller vite et d’empêcher des licenciements massifs. Dans de nombreux pays, plus pauvres, la question ne se pose même pas : se confiner, c’est l’assurance de mourir de faim.
- En Russie, petites et moyennes entreprises ferment à tour de bras, Courrier International
À Moscou, les professionnels de la restauration estiment que 90 % des établissements ne rouvriront pas après la crise.
3,5 millions de faillites et 8 millions de chômeurs supplémentaires, telles sont les prévisions de la Chambre de commerce et d’industrie de Russie pour les PME à la suite de l’extrême ralentissement de l’économie dû aux mesures de confinement.

- Pour les ouvriers du prêt-à-porter au Cambodge, un cataclysme à venir, Courrier International

Des commandes annulées, des factures non payées… Les usines de prêt-à-porter implantées au Cambodge, qui approvisionnent avant tout les marchés européen et américain, ferment les unes après les autres à mesure que s’étend la pandémie de Covid-19. Et ce sont 750 000 ouvriers qui risquent de se retrouver sans ressource.
En chiffres, le secteur de la confection textile au Cambodge, c’est 580 usines, 40 % environ du produit intérieur brut (PIB), 75 % des exportations du pays ou 9,35 milliards de dollars, 750 000 emplois directs rapportés à une population de 16 millions d’habitants. Si le pays enregistre un nombre limité de personnes infectées par le nouveau coronavirus, l’onde de choc de la pandémie a déclenché un puissant séisme pour son économie.
Le Premier ministre, Hun Sen, a indiqué mardi 7 avril qu’une centaine d’usines avaient déjà mis la clé sous la porte, rapporte le Phnom Penh Post. Mais, selon le Khmer Times, qui cite l’association des patrons de l’industrie de la confection, “ce sont environ 60 % des usines qui sont gravement affectées par les annulations d’ordres”.
La production de prêt-à-porter prend pour 28 % le chemin du marché américain et pour 46 % celui des boutiques européennes. “Si nous additionnons ces deux chiffres, nous atteignons 74 %, ce qui, rapporté aux 750 000 ouvriers employés par le secteur de la confection, revient à 500 000 d’entre eux affectés par les annulations”, avance Ken Loo, secrétaire général de la Gmac [...]

- Le Covid-19 pourrait faire chuter le commerce mondial de 32% en 2020., Le Figaro

Confinement oblige, les échanges de marchandises devraient se contracter cette année, de 13% à 32% selon les dernières estimations, encore incertaines, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une certitude, ce recul devrait dépasser celui observé dans la foulée de la crise de 2008-2009. Aucune région du monde ne sera épargnée et toutes devraient enregistrer une baisse à deux chiffres. Ce sont les exportations au départ de l’Amérique du Nord et de l’Asie qui souffriront le plus selon l’OMC. Quant aux secteurs les plus vulnérables, ce sont ceux constitués de chaînes de valeur complexes et dispersées à travers le monde, en particulier l’électronique et l’automobile.

Cet effondrement annoncé, lié à la paralysie de l’économie mondiale, victime directe du confinement de plus de 3 milliards de personnes sur la planète, fait suite à un mauvais millésime 2019.
7 avril
Le Covid-19 provoque une envolée du chômage dans le monde
Anne Cheyvialle, Le Figaro, 7 avril maj 20:11

L’Asie est de loin la zone la plus touchée, selon les données de l’OIT. Mais les inscriptions explosent aux États-Unis et le chômage partiel grimpe en Europe. À elle seule, la région Asie-Pacifique regroupe 125 millions des 195 millions d'équivalents temps plein perdus au deuxième trimestre.
Une crise inédite depuis l’après-guerre. Le constat s’impose à mesure que le virus se propage sur la planète. « L’impact du Covid-19 sur l’emploi est profond, d’une grande portée et sans équivalent », alerte mardi l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les ravages sanitaires et sociaux du Covid-19. Sur une population active de 3,3 milliards de personnes, plus de quatre sur cinq sont affectées par la fermeture totale ou partielle des lieux de travail, évalue l’OIT. La pandémie provoque un double choc économique d’offre et de demande, sous l’effet du confinement et de l’arrêt des chaînes de production.

Ce choc se traduit par une envolée du chômage. Les chiffres sont effrayants aux États-Unis avec 10 millions de nouvelles inscriptions en deux semaines. Bien plus que le pic de 800.000 atteint en 2008 ! Idem au Canada avec 2,13 millions d’inscrits aussi sur la quinzaine. En Grande-Bretagne, le nombre - 950.000 nouvelles demandes entre le 16 et le 31 mars - est dix fois plus important que la normale. Dans une Europe plus protectrice qui dispose de filets de sécurité, la part du chômage partiel explose. En Allemagne, près de 500.000 entreprises ont fait la demande en mars, c’est vingt fois plus qu’après la crise financière sur un mois. En France, les demandes concernent 5,8 millions de travailleurs, plus d’un salarié du privé sur quatre. « Du jamais vu ! Le choc est immédiat, ponctue Stefano Scarpetta, directeur de la division emploi et affaires sociales de l’OCDE. Pendant la crise de 2008, l’augmentation du chômage, aussi très importante, a pris du temps ».

Mi-mars, lors de sa première évaluation du Covid-19, l’OIT estimait que 25 millions de personnes risquaient de perdre leur emploi, venant grossir les rangs mondiaux des chômeurs estimés à 190 millions. « La pandémie évolue avec une telle ampleur et des situations très disparates (chômage partiel, baisse d’activité, licenciements…) que nous nous basons désormais sur les heures effectuées », explique Guy Ryder, le directeur général de l’OIT. L’organisation basée à Genève estime que 6,7 % des heures de travail dans le monde pourraient disparaître au deuxième trimestre, soit 195 millions d’équivalents temps plein pour une semaine de 48 heures, dont 125 millions en Asie, 24 en Amérique et 20 en Europe. « Cette distribution géographique va certainement évoluer, nous redoutons une aggravation dans les pays en développement », souligne le directeur général. Une étude de l’Union africaine publiée lundi avance le chiffre de 20 millions d’emplois supprimés sur le continent et une hausse de l’endettement. L’inquiétude est d’autant plus forte, insiste l’OIT, qu’une part significative de la main-d’œuvre travaille dans l’économie informelle dans ces pays, jusqu’à 90 % en Inde. Or, ces travailleurs « au noir » n’ont quasiment pas de protection sociale, pas d’allocation-chômage et peu accès aux infrastructures de santé.

L’OIT pointe les secteurs les plus à risque, le transport, les services d’hôtellerie et de restauration, l’industrie manufacturière, et le commerce de détail. Cela concerne 1,25 milliard de travailleurs exposés à des licenciements, pertes d’activité et de revenus. Si l’OIT suit en temps réel l’évolution, ses experts n’avancent pas de prévision de chômage sur l’année. « Cela dépend de la maîtrise de la pandémie et du rythme de sortie du confinement », explique Guy Ryder qui appelle à des mesures d’urgence. « Des efforts importants ont été consentis au niveau national dans les économies développées pour limiter l’impact économique et social mais il manque une véritable coordination internationale, comme on l’a vu en 2008 au sein du G20, et surtout une solidarité envers les pays en développement qui n’ont pas les ressources à disposition ». Les États ont appris de la grande récession, cherchent à éviter les licenciements secs en ­élargissant l’accès du chômage partiel, en particulier aux PME plus vulnérables. L’Allemagne a fait figure d’exemple en 2008 avec le Kurzarbeit. « Les entreprises ont beaucoup mieux récupéré de la crise. Il y a une logique économique et aussi sociale à aider les personnes à surmonter la crise », argue Guy Ryder. Cela permet aussi de préserver les compétences.

Cette crise pousse par ailleurs à inventer des méthodes alternatives comme le télétravail. Ce n’est pas sans risque, souligne l’ancien syndicaliste britannique : « Il y a des éléments de stress, d’isolation sociale qui rentrent en jeu ».

Autre priorité : il faut veiller à la protection sanitaire de ceux qui continuent de travailler. La reprise de l’emploi dépendra des modèles épidémiologiques et des tests sérologiques, conclut de son côté Stefano Scarpetta. « Il faut beaucoup de R&D sur les traitements et les tests. Nous vivons une crise inédite où les politiques sociales et de santé sont liées ».
- Un salarié français sur quatre est au chômage partiel, Le Parisien, 7 avril
« À peu près la moitié de l'économie est à l'arrêt », a annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud
Au 6 avril, le chômage partiel a été demandé par 544 000 entreprises. Il concerne 5,8 millions de salariés du privé. Le coût pour une durée de trois mois est estimé à 19,7 milliards d'euros.


- Coronavirus : chute alarmante de l'activité économique en France, Les Échos, 7 avril
A partir de toute une série de données, la start-up QuantCube donne un aperçu du niveau de l'activité économique en France en cette période de pandémie de Covid-19. Il demeure très faible, sauf dans quelques secteurs. Ce que confirment les remontées des fédérations professionnelles.
4 avril
- Mis à terre par la crise, le secteur de l'intérim espère profiter d'un rattrapage d'après-crise, BFMbusiness, 3 avril
- La vague du coronavirus entraînera un chômage de masse dans son sillage à travers le globe, BFMbusiness, 2 avril


Anne-Laure Delatte est chargée de recherche CNRS,
rattachée au Laboratoire d'économie de Dauphine
(Leda, CNRS/Univ. Paris-Dauphine/IRD)
À l’échelle de la planète, c'est une crise économique d'une rare violence qui s'annonce, avec un coût estimé deux à trois fois supérieur à celui de 2008. Dans cette crise, qui touche à la fois l’offre et la demande, chaque pays tente d’apporter une réponse en fonction de ses moyens, comme nous l’explique l’économiste Anne-Laure Delatte dans ce podcast.
2 avril
Montreuil, près de chez moi, le quart-monde prolétaire... Tout ce que j'en vois, c'est l'entassement dans les bus qui remontent du métro Croix-de-Chavaux ou du RER Val-de-Fontenay, le n°301 notamment que j'ai la chance de ne plus emprunter, ma compagne en télétravail non plus
Coronavirus : dans les foyers de travailleurs immigrés, on craint le pire
France 24, vidéo Karim Yahiaoui, 28 mars



Pour lutter contre la propagation de coronavirus, les Français sont invités à rester confinés chez eux. Mais, à Montreuil, à l'est de Paris, certains travailleurs immigrés en sont réduits à vivre dans un foyer aux conditions sanitaires effroyables. Rien ici ne leur permet  de se protéger du Covid-19.Affichées sur un lit, les précautions pour éviter la contamination semblent vaines. Travaillant souvent dans l'illégalité, ces habitants ne peuvent prétendre au chômage partiel, ce qui laisse sans ressources leurs familles restées dans leur pays d'origine.

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Message par Invité Sam 11 Avr - 2:34

ÉCONOMIE

11 avril
le patronat n'est pas l'État
- Roux de Bézieux, MEDEF : « La reprise, c’est maintenant ! » Interview Le Figaro
Le président du Medef appelle les entrepreneurs à relancer la machine économique sans attendre.
- Dans quel état se trouve l’économie française après un mois de confinement ?
- On a tort de comparer cette crise à celles de 1929 ou de 2008 car elle est sans équivalent, et pas uniquement parce qu’elle ne vient ni de l’économie réelle ni de la sphère financière. Même en temps de guerre, on n’a jamais connu une crise où on a été obligé de fermer l’économie, dans quasiment tous les pays en même temps, en huit jours. Pour répondre à votre question, je vous confirme un arrêt brutal de l’économie, de l’ordre de 30 % à 40 % en moyenne, mais c’est variable selon les secteurs. Cela étant, on note une timide reprise depuis dix jours notamment dans l’industrie. Il faut se rendre compte que chaque semaine supplémentaire de confinement coûte cher à l’économie et qu’on ne pourra pas rester [...]"
Cet article est réservé aux abonnés.
10 avril
contre-tendance à l'inflation plutôt attendue ?


- USA : Plus forte baisse des prix à la consommation depuis 2015. Reuters, 10 avril

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont subi en mars leur plus forte baisse mensuelle depuis plus de cinq ans et ils devraient encore reculer, la chute de la demande liée à l'épidémie de coronavirus dépassant largement la diminution de la production de certains produits, montrent les statistiques officielles publiées vendredi.

L'indice des prix à la consommation (CPI) calculé par le département du Travail a reculé de 0,4% le mois dernier en raison de la diminution des prix de l'essence, de l'hôtellerie, des billets d'avions ou encore de l'habillement. Cette baisse, la plus marquée depuis janvier 2015, est intervenue après une hausse de 0,1% en février. Sur les 12 mois à fin mars, le CPI affiche une progression de 1,5%, contre +2,3% à fin février.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une baisse de 0,3% sur un mois et une hausse de 1,6% sur un an. Le département du Travail précise que ces chiffres ont été calculés sur la base de données recueillies jusqu'au 16 mars seulement, la collecte ayant été interrompue en raison de l'épidémie. Ces perturbations ont empêché le calcul de certains indices spécifiques. L'indice des prix hors énergie et produits alimentaires (les deux catégories les plus volatiles) a reculé de 0,1% en mars, sa première baisse depuis mars 2010, après +0,2% en février comme en janvier. Sur un an, il ressort en hausse de 2,1% après +2,4% en février.
(Lucia Mutikani, version française Marc Angrand)
SOCIAL
ceux d'en-bas

- « Avant, on arrivait à tenir parce qu’on ne restait pas beaucoup à l’intérieur » : les mal-logés à l’épreuve du confinement Pour les familles enfermées dans des habitations exiguës et insalubres, le confinement s’apparente à une double peine. Témoignages. Le Monde, 10 avril

- Coronavirus : La situation des SDF et des migrants inquiète, 92 organisations saisissent les rapporteurs de l’ONU, 20 minutes, 22:16

« Cette saisine fait état de ce que les personnes vivant à la rue, dans des squats ou des bidonvilles ne bénéficient pas pleinement des mesures de prévention du Covid-19​ », expliquent les 92 associations, ONG et collectifs signataires, dont Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme ou Médecins sans Frontières. En interpellant également les rapporteurs spéciaux chargés de la santé, du logement ou de l’accès à la nourriture et à l’eau, les organisations font part de la « situation préoccupante » sur ces thèmes dans plusieurs villes de France « en raison de la pandémie ». Outre les questions primaires de santé et d’alimentation, les organisations soulignent également « le fait que les personnes en situation de demande d’asile sont aujourd’hui dans l’impossibilité concrète de déposer leur demande, et donc d’accéder à une quelconque protection ».

- Déjà plus de 16,7 millions de nouveaux chômeurs américains., Le Temps, 9 avril
Les effets de la pandémie pourraient faire monter le taux de chômage américain à 15% à la fin du mois. Les trois Etats les plus touchés sont la Californie, New York et le Michigan. Presque tous les secteurs d’activité sont concernés.
9 avril
STRABISME DIVERGENT
regards sur la France ou le monde ?
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Mry
l'observateur attentif est appelé à loucher, un œil sur ce qui se passe près de chez lui, l'autre sur ce qui attend le monde

j'insiste depuis quelques jours sur le fait que les conséquences économiques et sociales de la pandémie dans les conditions précédentes de l'économie politique (le capitalisme) de la santé, seront plus terribles et mortelles que celles directement sanitaires. Le fait que l'Europe et les USA soient actuellement au centre de l'expansion épidémique masque à la plupart cette réalité, qui explosera aux yeux du monde et particulièrement des Français le jour où ils subiront eux-mêmes ces contrecoups sociaux. Gage alors que le "déconfinement " vers un illusoire retour progressif à la normale ne sera plus la première préoccupation. Nous en avons déjà une petite idée
Pouvoir d'achat : plus dure sera la chute
Pierre-Antoine Delhommais, Le Point.fr, 9 avril


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Remplir son chariot coûtera plus cher.
ÉDITO. Moins de revenus, plus d'impôts et d'inflation, au sortir de la crise sanitaire, l'avenir sera bien sombre pour le niveau de vie.
Les images angoissantes des infirmières en blouse blanche et charlotte bleue rendent presque nostalgiques de celles des Gilets jaunes caillassant les CRS. Lesquelles paraissent appartenir à une époque lointaine, comme les motifs économiques qui avaient déclenché cette colère sociale : la hausse des taxes sur les carburants et la revalorisation du pouvoir d'achat. La pandémie a balayé ces préoccupations d'hier. Le prix du pétrole s'est effondré (20 dollars le baril, contre 60 dollars en début d'année), sans que les Français puissent toutefois en profiter, leurs automobiles restant au garage. Le pouvoir d'achat devait progresser nettement cette année grâce aux mesures socio-fiscales du gouvernement, mais la question se limite désormais à savoir de combien sera sa chute. Sans vouloir plomber davantage le moral, l'avenir s'annonce de ce côté bien sombre, avec des revenus inévitablement en baisse, et des impôts et une inflation très probablement en hausse.

Des économistes ont pu établir de façon un peu terrifiante que lors de l'épidémie de grippe espagnole de 1918-1919, le nombre de décès avait été si élevé dans certains pays que le PIB par habitant y avait au bout du compte progressé. Fort heureusement, rien de tel n'est envisagé aujourd'hui avec l'épidémie de Covid-19, si meurtrière soit-elle : la baisse du PIB (trois points par mois de confinement selon l'Insee) s'annonce plus importante que la diminution de la population. Mais cela signifie a contrario que la richesse par habitant va fortement reculer.

Même avec les mesures d'indemnisation, les 3,6 millions de salariés qui se retrouvent au chômage partiel vont voir leurs revenus amputés et surtout, malgré le soutien de l'État, de nombreux petits commerces et entreprises à la santé déjà fragile avant l'épidémie auront du mal à survivre, ce qui laisse craindre au sortir de la crise sanitaire une vague massive de licenciements.

Le pouvoir d'achat risque aussi d'avoir à subir une poussée d'inflation, les rouages du commerce mondial étant durablement grippés tandis que les entreprises vont logiquement chercher à compenser par une hausse de leurs prix la baisse de leur chiffre d'affaires. Quant à la volonté d'Emmanuel Macron de « rebâtir une souveraineté économique » à travers les relocalisations industrielles, elle sera, si elle se traduit dans les faits, une très mauvaise nouvelle pour le consommateur français. Une étude de la Banque de France a estimé à 1 000 euros en moyenne par an et par ménage les économies réalisées grâce aux importations de produits bon marché fabriqués dans des pays à bas coût.

Le monde d'après a donc de fortes chances d'être plus inflationniste que le monde d'avant, d'autant que les banques centrales ont annoncé leur intention de créer ex nihilo des quantités colossales de monnaie pour les injecter dans le circuit économique et financier. Faire fonctionner la planche à billets au même rythme que les machines à masques chirurgicaux risque rapidement de diminuer le pouvoir d'achat de monnaies surabondantes, ce qui est la définition même de l'inflation.

De surcroît, cet argent coulant à flots mais avec une moindre valeur ne devrait pas suffire à financer les montagnes de dettes que les États ont choisi d'émettre pour soutenir l'économie. Pour tenter de colmater tant bien que mal les trous budgétaires béants, des hausses massives d'impôts semblent donc inévitables, notamment pour les ménages les plus aisés au niveau de vie et au patrimoine par ailleurs sérieusement estropiés par le krach boursier en cours et le krach immobilier à venir.

Il n'est pas besoin de croire à la théorie du ruissellement pour être convaincu de la pertinence de celle de l'assèchement. Des riches beaucoup moins riches, cela veut dire moins d'emplois à domicile, moins de travaux de rénovation et de décoration dans leurs résidences secondaires où ils ont très peu civiquement choisi de vivre le confinement ; cela veut dire moins de travail futur pour les artisans locaux et moins de plateaux de fruits de mer commandés dans les restaurants quand ceux-ci rouvriront.

Sauf celle des personnels soignants auxquels le chef de l'État a promis le versement de primes, dont il faut souhaiter que le montant soit à la hauteur de leur dévouement sacrificiel, aucune catégorie de Français ne peut raisonnablement espérer une hausse de son pouvoir d'achat dans un avenir proche. Pas plus que contre le Covid-19, il n'existe de traitement miracle contre le mal en train de s'attaquer durement et durablement au niveau de vie. Les Français vont vite regretter l'époque pas si lointaine où celui-ci stagnait.

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Message par Invité Lun 13 Avr - 14:41


Face au coronavirus, les Afro-Américains meurent à une vitesse alarmante
Nina Misuraca Ignaczak et Michael Hobbes, Le HuffPost
Les inégalités persistantes exacerbent l’impact du Covid-19 aux États-Unis.

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Pourquoi les Afro-Américains meurent du coronavirus à une vitesse alarmante (photo d'illustration). Associated Press
ÉTATS-UNIS - À l’annonce du septième décès dû au Covid-19 dans son entourage, Greg Bowens, 55 ans, a arrêté de compter. Mais, jour après jour, les noms de nouvelles victimes ont continué d’apparaître sur le fil d’actualité de ce professionnel des relations publiques, qui est également le fondateur de l’antenne de la NAACP (organisation américaine de défense des droits civiques) à Grosse Pointe, dans la banlieue de Detroit. “Comment se fait-il qu’autant de gens meurent autour de moi?” s’est-il demandé.

C’était avant que le Service de la Santé et des Services sociaux du Michigan ne publie des données officielles sur la répartition des décès et des cas par groupes ethniques, le 2 avril. Ces chiffres montrent que, bien qu’elle ne représente que 14% de la population de l’État, la communauté noire comptabilise 33% des cas de coronavirus et 41% des décès. Ce n’était pas une surprise pour les Afro-Américains de Détroit, qui voyaient leur entourage se faire décimer depuis plusieurs semaines.

La première victime afro-américaine médiatisée de la métropole, Marlowe Stoudamire, un consultant commercial, est décédé le 26 mars. Il a été suivi d’un coach de basketball, d’employés du secteur scolaire, d’un chauffeur de bus qui s’était plaint sur les réseaux sociaux qu’un passager lui avait toussé à la figure…

Une femme a perdu sa tante alors qu’elle venait de conduire sa mère et sa grand-mère aux urgences (cette dernière est morte une semaine plus tard, et sa mère est sous respirateur, avec de bonnes chances de s’en sortir).

Disproportion flagrante
Les États-Unis recensaient ce dimanche 12 avril 1514 nouveaux décès dus au coronavirus en 24 heures et sont le pays le plus touché au monde par le Covid-19 avec plus de 22.000 décès et au moins 555.000 cas confirmés. Mais ces données restent incomplètes.

Dans le Michigan, dans 30% des cas, l’ethnie n’est pas précisée. Toutefois, une étude plus exhaustive menée dans le comté de Washtenaw montre une tendance similaire à ce que Greg Bowens a remarqué: 49% des personnes hospitalisées sont des Afro-Américains, alors qu’ils ne représentent que 12,3% de la population.

Mais le Michigan ne se résume ni à Détroit ni à la pauvreté. Bien que la population de Détroit soit noire à 80% et que le taux de pauvreté y soit d’environ 35% (plus du triple de la moyenne nationale), d’autres banlieues plus riches présentant une forte concentration d’Afro-Américains sont également durement touchées.

“Des Noirs issus des classes moyennes et moyennes supérieures sont infectés et meurent”, rappelle Greg Bowens. “La seule chose que les victimes de Southfield, Détroit, Eastpointe, Harper Woods et autres ont en commun, c’est qu’elles sont noires.”

Le Michigan n’est pas une exception. Même si le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies ne communique pas de données sur le coronavirus par ethnie, les chiffres récoltés au niveau des villes et des États indiquent que la plupart des cas de Covid-19 touchent la communauté noire. À Chicago, 23% des habitants sont noirs, mais ils représentent 58% des décès liés à la maladie. À Milwaukee, les Noirs comptent pour environ un quart de la population, et la moitié des cas de Covid-19. En Louisiane, sept victimes du virus sur dix sont noires. Un grand nombre de foyers de l’épidémie sont des villes où les Blancs sont minoritaires, comme La Nouvelle-Orléans et Détroit, et les quartiers de New York à prédominance noire comme le Queens ou le Bronx.

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Alors que la communauté noire ne représente que 14% de la population du Michigan, elle comptabilise 33% des cas de coronavirus et 41% des décès. Getty

“Nous n’avons pas traité les inégalités sociales”
Selon les sociologues et les épidémiologistes, quasiment toutes les pathologies qui augmentent la vulnérabilité des patients au coronavirus (asthme, diabète, VIH) touchent plus fréquemment la population noire.

“Nous n’avons pas traité les inégalités sociales aux États-Unis, que ce soit au niveau de l’éducation, de l’emploi ou des revenus”, constate Hedwig Lee, professeure de sociologie à l’université de Washington (à Saint-Louis) et spécialiste des disparités raciales dans la santé. “Nous savions que les groupes à la santé déjà fragile étaient plus susceptibles de mourir de la maladie, mais les chiffres n’en restent pas moins effarants.”

Les Afro-Américains sont deux fois plus sujets que les Caucasiens aux maladies du cœur, AVC et diabète. Ils souffrent plus souvent et plus jeunes d’insuffisances cardiaques, d’asthme et d’hypertension. Au fil des années, ces disparités ont contribué à réduire l’espérance de vie des Noirs américains, inférieure de quatre ans à celle des Blancs. “Nous savons que les inégalités des chances dans l’éducation et la vie active causent des problèmes de santé chroniques sur le long terme, mais aussi sur le court terme, comme le montre le coronavirus”, ajoute-t-elle.

Les vulnérabilités de la communauté noire pourraient également fragiliser les individus face au Covid-19. Moins susceptibles d’avoir des emplois permettant de travailler à distance, les Afro-Américains n’ont généralement d’autre choix que de prendre les transports en commun. Les familles noires ont davantage tendance à vivre dans des maisons multigénérationnelles, exposant ainsi potentiellement les seniors au virus. On retrouve plus de “déserts sanitaires” dans les quartiers noirs, où l’absence de médecins ou de cliniques a pu limiter leur accès aux tests au début de la pandémie.

“Beaucoup de gens travaillent dans l’entretien et gagnent mal leur vie”, explique le pasteur Barry Randolph, qui dirige une église épiscopale dans le quartier de Détroit Islandview et qui a vu des dizaines de ses fidèles succomber au virus. “Les gens choisissent de vivre ensemble pour joindre les deux bouts. Des enfants et des personnes âgées vivent parfois sous le même toit, et si quelqu’un tombe malade, tout le monde suit.”

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Les résidents du Bronx, en majorité noirs ou latinos, semblent présenter les mêmes probabilités d’attraper... Getty

Les résidents du Bronx, en majorité noirs ou latinos, semblent présenter les mêmes probabilités d’attraper le Covid-19 que leurs concitoyens des autres quartiers de New York, mais ils ont deux fois plus de risques d’en mourir.

De multiples facteurs de risques
Jusqu’à présent, les données sur la pandémie de Covid-19 indiquent que, bien que les Afro-Américains soient à peine plus susceptibles que les autres populations de contracter le virus, ils ont beaucoup plus de risques d’en mourir. À Milwaukee, par exemple, ils comptent pour la moitié des cas de coronavirus, mais pour 81% des décès. Les résidents du Bronx, en majorité noirs ou latinos, semblent présenter les mêmes probabilités d’attraper le Covid-19 que leurs concitoyens des autres quartiers de New York, mais ils ont deux fois plus de risques d’en mourir.

“Le Covid-19 est un véritable coup de grâce pour ces gens qui sont déjà en grande difficulté”,
remarque David R. Williams, professeur à l’université Harvard et chercheur sur les questions ethniques et sanitaires.

On retrouve cette profonde disparité pour d’autres pathologies: même si les Noirs et les Blancs souffrent tout autant de certaines maladies, les Afro-Américains ont un taux de mortalité plus élevé. Les Noirs diabétiques ont plus de risques de mourir de complications que les Blancs. Si les Afro-Américains ont 30% de risques supplémentaires de développer de l’hypertension comparé aux Blancs, leur taux de mortalité en cas d’AVC est trois fois plus élevé. Il en va de même pour les maladies mentales: bien que les dépressions majeures soient moins fréquentes chez les Noirs que chez les Blancs, elles sont souvent plus sévères, diminuantes et restent moins souvent traitées.

Ces différences s’expliquent pour beaucoup par des inégalités dans l’accès aux soins. Le Pr Williams a remarqué que peu d’Afro-Américains bénéficient d’une mutuelle santé. Même lorsqu’ils en ont une, les tarifs sont moins avantageux que pour les Blancs. Les patients noirs sont généralement moins soumis à des dépistages préventifs et attendent plus longtemps avant d’être soignés pour les cancers, le VIH et les troubles de l’alimentation. Enfin, ils ont moins tendance à être suivis par des praticiens certifiés par l’ordre américain des médecins. “Les Afro-Américains manquent d’accès aux soins, et lorsqu’ils en bénéficient, ce sont des soins de piètre qualité”, poursuit-il.

Le stress joue lui aussi un rôle. Au cours des dix dernières années, de nombreuses études ont montré que l’anticipation des discriminations raciales déclenche une réponse du système nerveux qui augmente la vulnérabilité des minorités aux maladies chroniques : “La vigilance constante induite par les discriminations use et fatigue le corps”, souligne-t-il. “Cela affecte la santé mentale et physique ainsi que le système immunitaire, de telle sorte que la personne risque davantage d’être touchée par le Covid-19 et de développer des complications.”  

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE 5e926399230000020316a00e
Les politiques de ségrégation dans l’éducation et l’accès au logement, de même que l’incarcération de masse, ont grandement contribué au fort taux de mortalité du Covid-19 parmi les Afro-Américains., Getty

Une tendance familière
Cela fait des dizaines d’années que la santé de la population noire est délibérément négligée aux États-Unis, et le Covid-19 n’est que le dernier épisode en date de cette tendance. Comme le fait remarquer le Pr Williams, en 1950, les Noirs étaient sensiblement autant sujets aux coronaropathies que les Blancs et avaient de meilleures chances de survie face au cancer. Mais si la mortalité a reculé pour les Blancs, elle a stagné chez les Afro-Américains.

“C’est la conséquence de l’ensemble des politiques sociales à l’œuvre”, analyse le Pr Williams, soulignant que la plupart des foyers de Covid-19 (Détroit, Chicago, Milwaukee), en plus d’être à prédominance noire, sont également des villes où la ségrégation est très prononcée. “Les différences raciales sont liées aux chances qu’offrent les différents quartiers. Les Afro-Américains ne vivent pas dans la misère à cause de leurs gènes, mais en raison des politiques que nous avons créées et qui limitent leur accès aux ressources.”

L’ex-directeur du Département de la Santé de Détroit, Abdul El Sayed, a bon espoir que le coronavirus encourage le gouvernement à prendre ses responsabilités face à ces politiques sociales inégalitaires de longue date, mais aussi à assumer les torts causés par ses traditions profondément individualistes : “Nous devons sortir de cette rhétorique comportementaliste qui consiste à dire que si certains souffrent plus que d’autres, c’est parce qu’ils l’ont choisi”, s’insurge-t-il. “Le plus souvent, on se place du côté de ceux qui ont des privilèges, des privilèges qui donnent le choix. Or, quand on est pauvre, on n’a pas le choix.”

Pour Greg Bowens, l’État et les collectivités territoriales doivent se montrer plus proactifs et directs lorsqu’ils s’adressent aux communautés afro-américaines. Il a d’ailleurs écrit un article engagé appelant la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, à personnaliser les techniques de communication autour du Covid-19, en demandant par exemple aux opérateurs téléphoniques d’envoyer des SMS et en collaborant avec les églises et les stations de radio locales.

C’est la conséquence de l’ensemble des politiques sociales à l’œuvre, David R. Williams, professeur à Harvard
Afin de combler l’écart creusé par le Covid-19, il faudra redoubler d’efforts pour documenter cette disparité. Comme l’expliquait récemment, lors d’une conférence de presse téléphonique, Kristen Clarke, Pdg d’un collectif d’avocats pour les droits civiques, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies collecte des informations sur l’ethnie des victimes du Covid-19, mais ne les communique pas.

D’autres rapports indiquent que les agences sanitaires locales sous-estiment systématiquement le nombre de victimes du coronavirus, probablement pour des questions ethniques: Lee a remarqué que les patients qui ne se font pas traiter, se voient refuser le dépistage ou l’accès aux urgences ne sont pas toujours comptabilisés dans les statistiques.

“Nous savons que le système de santé américain réserve souvent un traitement différent aux minorités raciales et ethniques, notamment dans les situations où il faut prendre des décisions rapides, comme en ce moment”,
ajoute-t-elle.

Pour appréhender les effets du coronavirus sur les groupes ethniques, il faut avoir conscience des vulnérabilités uniques de la communauté noire et savoir d’où elles viennent.

“Aujourd’hui, les Noirs meurent du Covid-19. Avant, c’était autre chose”, conclut Kristen Clarke. “La phrase ‘Je ne peux plus respirer’ en référence au Covid-19 rappelle” la mort par asphyxie d’Eric Garner, un Noir, aux mains de la police.

Cet article, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Typhaine Lecoq-Thual pour Fast ForWord.

Philippe Corbé a écrit:@PhilippeCorbe, 9 avril
Vous voulez comparer la hausse du chômage aux Etats-Unis à cause du virus en 2020 et à cause de la crise financière de 2008 ? Cette infographie du New York Times compte les nouvelles inscriptions hebdomadaires. Donc les trois dernières barres en orange doivent être cumulées


CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE EVL2asfXgAA-qoA?format=jpg&name=900x900
La crise financière a déjà détruit d’avantage d’emplois qu’un an et demi de récession lors de la crise de 2008. Selon certaines études, environ 45 millions d’Américains pourraient perdre leur emploi. À nouveau des chiffres spectaculaires du chômage aux États-Unis frappés par la plus grave crise économique de leur histoire à cause du virus. 6,6 millions de demandeurs d’emploi en plus, ce qui fait presque 17 millions de chômeurs supplémentaires.
En 15 jours ouvrés, cette crise financière a détruit d’avantage d’emplois qu’un an et demi de récession lors de la crise financière de 2008. Et ce n’est pas terminé puisque plusieurs études estiment qu’environ 45 millions d’américains pourraient perdre leur emploi, ce qui porterait le taux de chômage à un niveau jamais atteint dans l’histoire américaine, même lors de la Grande Dépression après la crise de 29. On estime que les trois quarts des salariés des restaurants, des hôtels et autres industries de l’accueil, ont perdu ou vont perdre leur emploi.

Des restaurants qui n’avaient pas voulu licencier leurs employés mi-mars en pensant pouvoir avoir les reins solides pour tenir quelques semaines se rendent compte que l’activité économique n’est pas sur le point de repartir à une vitesse normale. Le patron d’une chaine de restauration prédit qu’un quart des restaurants américains ne rouvriront pas, même quand l’activité repartira.

Pas de chômage partiel aux États-Unis
Aux États-Unis, il n’y a pas de dispositif de chômage partiel comme en France. Il y a bien un dispositif qui s’appelle furlough, qui sur le papier rappelle le chômage partiel, et beaucoup d’entreprises y ont recours. Les salariés qui ne sont plus payés peuvent s’inscrire au chômage, et donc ils comptent dans les chiffres que je vous ai cité, mais ils continuent généralement à bénéficier de leur assurance santé, et quand l’entreprise repartira, ils retrouveront leur poste.

Coronavirus : l'usine Toyota de Valenciennes va redémarrer dès le 21 avril
Mais beaucoup d’entreprises ne peuvent pas tenir très longtemps en payant pour l’assurance santé, et donc certains employés qui avaient ainsi "furloughed" ont depuis été simplement licenciés. Je parlais à un haut fonctionnaire français en poste ici aux États-Unis qui faisait remarquer que le dispositif français, allemand et d’autres pays européens de chômage partiel est évoqué avec intérêt dans la presse américaine.

Une vague de pauvreté immense

Tout cela déclenche une vague de pauvreté gigantesque. Parmi les images les plus frappantes de cette crise, celles prises il y a quelques heures par la presse locale de San Antonio, une ville plutôt prospère du Texas.

Une banque alimentaire avait annoncé une distribution sur un parking. Des milliers de voitures se sont présentées, on estime qu’il y avait 10.000 personnes. Tellement de monde qu’il a fallu aligner les voitures comme des briques sur un mur. On dirait le parking des véhicules sortis d’une usine automobile. Certains sont arrivés la veille au soir pour être certains de pouvoir être servis.

Les images prises par drones sont impressionnantes, tous ces petits rectangles alignés. Et ça rappelle une autre image d’il y a quelques heures, des rectangles qui sont en fait les premiers cercueils entassés dans une fosse commune ici à New York. Ces deux images juxtaposées sont la double face de cette crise ici.

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Mar 21 Avr - 11:08

21 avril
- Inde : L’étouffant confinement du plus grand bidonville indien. Le Figaro, 20 avril
Pour les centaines de milliers d’habitants pauvres entassés dans le bidonville de Dharavi, à Mumbai, le confinement est une lourde épreuve. Et pourrait ne pas suffire à enrayer une expansion dramatique de l’épidémie.
- Coronavirus: en Inde, sur fond de crise humanitaire, reprise de l'activité économique, rfi 20 avril

L’Inde est soumise à un confinement très strict depuis le 25 mars. Plus de 1,3 milliard d’habitants ont interdiction de sortir de chez eux jusqu’au 3 mai prochain. Selon le dernier bilan, plus de 14 000 Indiens ont été contaminés par le coronavirus, près de 500 sont morts. L’activité économique du pays est paralysée, le rythme de la croissance pourrait être divisé par quatre cette année. Pour tenter de limiter la casse, les autorités autorisent la reprise de certaines activités, notamment agricoles.
- États-Unis : au moins 1 828 détenus de la prison d'Etat Marion Correctional Institution (Ohio) sont infectés par le COVIDー19, soit les 3/4 de la population carcérale. C'est le plus grand cluster US. 103 employés sont infectés, 1 est mort. (NYT). @conflits.fr

- Afrique : Coronavirus : 50 millions de personnes sont menacées par la faim en Afrique de l'Ouest, France Info, 21 avril
si la pandémie semble avoir moins d'effets directs, ses conséquences économiques et sociales sont alarmantes
S'ajoutent dans la région les problèmes de sécheresse et l'insécurité. Le nombre de personnes en crise alimentaire pourrait plus que doubler en trois mois, à 50 millions en août contre 17 millions en juin. La crise du coronavirus conjuguée à l'insécurité exacerbe la menace d'instabilité des marchés et fragilise une situation alimentaire déjà très instable, selon l'ONG Oxfam.
- Coronavirus : les populations défavorisées plus vulnérables face à l'épidémie, France Info, Infographie, 21 avril
- En Seine-Saint-Denis, une forte surmortalité et des conditions de vie défavorables
"En semaine 13, tous les départements franciliens étaient en excès de mortalité, mais les hausses les plus importantes étaient identifiées en Seine-St-Denis, à Paris et dans le Val-d'Oise"
- Dans les pays anglo-saxons, les statistiques ethniques de l'épidémie soulignent les inégalités
A l'international, ces facteurs aggravants face au Covid-19 se retrouvent dans les quartiers défavorisés d'autres villes du monde. Avec des données supplémentaires : les statistiques ethniques, qui n'existent pas en France mais qui sont mises en avant aux Etats-Unis, par exemple, pour montrer une facette supplémentaire des inégalités face à l'épidémie.
- À Paris, les sans-abri luttent contre le dénuement, la faim et la peur du Covid-19. Depuis le confinement, nourriture et bénévoles manquant, ils vivent dans une très grande précarité. Le Figaro, 19 avril

19 avril
l'inflation qui vient ?

- Les Français doivent s'attendre à une baisse de pouvoir d'achat après le confinement, selon l'industrie agroalimentaire, France Info, 18 avril
"Les entreprises de l'agroalimentaire pourraient à terme répercuter des hausses de coût liées à l'augmentation des prix des matières premières, à la maintenance des outils de production ou à l'achat d'équipements de protection pour les salariés. "Tous les Français doivent en avoir conscience. Une nouvelle ère s'engagera lors de la sortie de crise, façonnée par une demande durablement modifiée du consommateur, dans ses choix, ses circuits d'achat, son pouvoir d'achat" a prévenu le président de l'Ania, Richard Girardot"
17 avril
mieux vaut être confiné riche que pauvre
- Ces mal-logés montrent leur confinement dans l'insalubrité et la promiscuité À Paris, des locataires et familles confinés montrent au HuffPost les conditions difficiles dans lesquelles ils traversent la crise du coronavirus., Le Huffpost, 17 avril
- Coronavirus: les pauvres paient la crise plus cher que les riches qui en sont responsables, Le Huffpost, 17 avril
"Restez chez vous!" Jamais formule n’aura autant renvoyé chacun vers ses ressources propres. Comme si chacun traversait le confinement qu'il mérite.

après la baisse d'activité la crise financière
- Nous sommes entrés dans une économie de bulles et de dettes, Les Échos, 16 avril

« le virus, une épingle sur un ballon de baudruche »
Recours à l'émission massive de dettes publiques, politiques monétaires ultra accommodantes, les recettes appliquées pour combattre les effets de la crise sanitaires sont calquées sur celles de 2008. Au risque de préparer une nouvelle conflagration, financière cette fois-ci.
- Coronavirus : pourquoi la récession économique sera plus grave que prévu, Marianne, 14 avril
Avec huit semaines de confinement, la baisse du PIB pourrait atteindre 13% en fin d’année selon les prévisions d’une économiste qui s’appuie sur les chiffres de la Banque de France. Le gouvernement table pour sa part sur une baisse de 8%. De la statistique inflammable.
L’annonce de la fin du confinement le 11 mai par le président de la République donne de nouvelles perspectives concernant l’impact du coronavirus sur l’activité. Les économistes peuvent désormais plancher sur une période de baisse qui s’étalera à un jour près sur huit semaines de confinement. Une période où l’activité économique se sera réduite de 36%, estime pour l’instant l’Insee. Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a déjà fait savoir ce mardi 14 avril que le gouvernement prévoyait un recul de 8% du PIB en France pour 2020.

UNE BAISSE DU PIB DE 13 % ?
Mais cette prévision s’avèrerait optimiste, à en croire une note du 8 avril de l’économiste indépendante Véronique Riches-Flores, qui tablait déjà dans un de ses scénarios sur un confinement de huit semaines. En s’appuyant sur les estimations du PIB français publiées par la Banque de France, qui donnent une contraction du PIB au 1er trimestre 2020 de 6%, l’économiste prévoit que le PIB annuel baisserait de 13% en 2020. Pour ce faire, elle a pris en compte un peu plus de "huit semaines de confinement (du 17 mars au 15 mai), suivies d’un retour vers 90% du PIB d’avant crise en septembre" qui se maintiendrait jusque la fin de l’année. Un retour tardif qui "trouve sa justification dans la proximité de la fin du confinement avec la période estivale".

"Apparemment très négatif"
, ce scénario d’une baisse du PIB de 13% en 2020 "pourrait être plus réaliste que nous ne le soupçonnons aujourd’hui", estime l’économiste. Compte-tenu, "tout à la fois des conséquences de l’extension de l’épidémie au reste du monde sur la reprise européenne et de la difficulté à envisager une réponse de politique économique d’envergure suffisante en Europe", justifie-t-elle.

LA BAISSE DE L'ACTIVITÉ PERDURERA
En outre, l’hypothèse d’un retour à 90% de l’activité pour la fin d’année n’est pas fantaisiste. Le tourisme, par exemple, ne reprendra pas totalement de sitôt. Dans un secteur dont l’excédant commercial s’élève à 16,5 milliards d’euros, les professionnels ne s’attendent pas à retrouver leur activité normale avant l’année prochaine étant donné l’atonie à venir du tourisme international.

Le 9 avril, l’Insee rappelait en outre que "la reprise de l’activité prendra du temps, du fait de contraintes d’offre (reprise progressive selon les secteurs, problèmes d’approvisionnement, déconfinement partiel etc.) comme de demande (baisse probable du revenu des ménages et des entreprises, climat d’incertitude, reprise asynchrone des autres économies etc.)". Dans le commerce, dont l’activité a chuté de 56%, l’hébergement-restauration (-90%) dont les fermetures d'établissement seront prolongées au-delà du 11 mai, ou la construction (-88%), les difficultés économiques laisseront des traces indélébiles. De même dans l’industrie pour des entreprises spécialisées dans la fabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiques, et de machines (-73%), ainsi que dans la fabrication de matériels de transport (-61%). Celles-ci sont "affectées tout à la fois par la diminution de la demande nationale et internationale, par les difficultés d’approvisionnements et l’indisponibilité de la main-d’œuvre", explique l’Insee.

De fait, beaucoup ne pourront pas récupérer les revenus perdus. Dès lors, "les entreprises les plus fragiles ne pourront éviter la cessation d’activité", pense l’économiste Michel Didier, président du comité de direction de Rexecode. D’autres vont connaître de lourdes pertes d’exploitation, et "il est très probable qu’à court terme les entreprises révisent en baisse ou reportent des projets d’investissement, puis resserrent les coûts", ajoute-t-il. Autant d’activité en moins.

Et pour ne rien arranger, il y a à craindre de nouvelles chutes sur les marchés financiers - qui se sont pourtant redressés ces derniers jours - avec des risques destructeurs de transmission à l’économie réelle. En effet, "l’indice CAC 40 est tout juste revenu sur sa moyenne de long terme pour l’instant, ce qui semble très éloigné, toutes choses égales par ailleurs, du choc économique envisageable, quoi qu’il en soit du degré d’incertitude en place", estime Véronique Riches-Flores.

Or, les prévisions économiques qui tablent sur une lourde récession "incitent indiscutablement à envisager que le regain de confiance dont font preuve les investisseurs ces derniers jours soit particulièrement risqué". Bref, les évolutions sur les marchés financiers sont "a priori peu compatibles avec ce que nous raconte la situation économique en présence". On n’est donc pas au bout de nos surprises…
16 avril
- Patronat : Les industriels veulent accélérer la cadence, Le Figaro

Pour ne pas compromettre la reprise économique, ils jugent essentiel d’augmenter l’activité dans leurs usines, et ce avant même le déconfinement. Un conseiller de géants du CAC 40 : « Tous les grands patrons sont obsédés par l’idée de maintenir le plus haut niveau d’activité possible compatible avec le confinement et la sécurité des salariés. » « Il ne faut pas que le confinement dure trop longtemps , résumait un conseiller de grands patrons à quelques heures de l’allocution. Plus ça dure, plus la reprise sera dure
- Bourse : Wall Street clôture en hausse, optimiste sur un allègement du confinement, Reuters, 14 avril. Aux États-Unis comme en Europe, la reprise de l'économie prime sur la santé

- France : Plus d'un salarié sur trois en chômage partiel

Le chômage partiel concerne désormais 8,7 millions de salariés français, a indiqué ce mercredi 15 avril la ministre du Travail. "C'est plus d'un salarié sur trois", précise Muriel Pénicaud. La mesure concerne "732.000 entreprises" soit "plus d'une entreprise sur deux", qui bénéficient de ce dispositif mis en place depuis le début de la crise du Covid-19.  La ministre a confirmé que le coût était à ce stade de 24 milliards d'euros, comme l'avait dit le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
14 avril
- Quel monde nous préparent les banques centrales ?
Guillaume Clément, Le Revenu, 10 avril
La Fed et la BCE rachèteront autant de dettes publiques et privées que nécessaire pour permettre aux gouvernements de faire de la relance budgétaire. “L’Etat paiera” ? Oui, en s’endettant grâce aux banques centrales.
Après la crise des subprimes, la dette mondiale des Etats avait déjà bondi de 32.200 milliards de dollars à 69.200 milliards. Soit un passage de 58,2% à 88,3% du PIB global entre 2007 et 2019. Qu’adviendra-t-il de la future “dette coronavirus” ? Soit les États la remboursent et ce sera le retour de l’austérité. Soit les banques centrales la neutralisent en la prenant en totalité sur leur bilan ad vitam aeternam. C’est peu ou prou ce que fait la Banque du Japon depuis vingt ans. Mais ce ne sera pas simple, notamment à cause du risque d’inflation associé à une telle démarch
- Des banques centrales prêtes à tout pour surmonter la crise
Sophie Rolland, Les Échos, 14 avril
La Fed et la BCE ne se sont pas contentées de réactiver et d'amplifier les solutions déployées en 2008. Elles ont aussi brisé de nombreux tabous. La BCE en apportant son soutien explicite à l'endettement public. La Fed en acceptant pour la première fois de financer les entreprises américaines.
Christine Lagarde a écarté, jeudi sur France Inter, l'idée d'une annulation globale des dettes des Etats liées à la gestion de la pandémie. Elle a par ailleurs souligné qu'il faudrait « beaucoup plus de temps » que deux, trois, cinq ou dix ans pour que les Etats de la zone euro sortent de cet endettement. (Ralph Orlowski/Reuters)
Prêts à lever des montagnes de dette pour lutter contre la crise, les Etats peuvent compter sur le soutien quasiment inconditionnel des banques centrales. Tirant les leçons des crises de 2008 et de 2012, ces dernières, Réserve fédérale américaine (Fed) et Banque centrale européenne (BCE) en tête, ont été plus réactives que jamais.
- Japon : "L'activité économique va s'effondrer”
Christopher Dembik, Capital, 14 avril
Christopher Dembik, responsable de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, estime que l'écroulement des commandes de machines-outils au Japon augure d'une diminution historique de l'activité économique du pays. Selon le responsable de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, "le pire est à venir".

Le volume des commandes de machines-outils est en train de chuter à un niveau que l’on n’avait plus vu depuis la crise financière mondiale. Si l’on se fie aux statistiques préliminaires publiées le 9 avril dernier, les commandes de machines-outils au Japon ont reculé en rythme annuel de 40,8 % en mars contre -29,6 % en février. Cette baisse est pire que celle enregistrée lors du ralentissement de la croissance économique chinoise observé en 2015-2016 et s’apparente à celle de 2009. Sans surprise, le recul des commandes à l’industrie reflète une forte baisse de la demande des principaux partenaires commerciaux du Japon, malgré un léger rebond de la demande intérieure en mars. Le pire est à venir alors que le monde s’apprête à fermer ses portes. Les chiffres du mois d’avril permettront de se faire une idée plus précise de l’impact réel du Covid-19 sur la conjoncture économique.


CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE 0bf34d5f-690e-40e3-876b-cf80c3837fb5

Nous pensons que la contraction de l’activité manufacturière sera encore plus violente que celle enregistrée lors de la crise financière mondiale, lors de laquelle les commandes avaient reculé de 85% en rythme annuel en mars 2009.

Dans les mois qui viennent, l’effondrement de l’activité économique se traduira par une stagnation des salaires et des revenus dans les secteurs manufacturier et non manufacturier, ainsi que par une forte baisse des dépenses d’investissement. Les chiffres définitifs du mois de mars seront publiés le 28 avril.


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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Sam 25 Avr - 12:04

25 avril
- France sans phrases

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Graphiqueinsee-vdef

- France : Point de conjoncture INSEE (dossier 23 avril) : "L'économie française est sous anesthésie, elle n'assure plus que ses fonctions vitales". L'économie marchande française s'est contractée de 49% depuis le début du #confinement. La consommation des ménages a reculé de 33%.  »
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Climat-des-affaires-insee
La totalité du secteur marchand perd 41% et l'ensemble de l'économie française 35%, selon la troisième note de conjoncture publiée depuis fin mars par l'Institut national des statistiques. La consommation des ménages, principale composante du produit intérieur brut, serait elle « inférieure de 33% à sa normale » relève encore l'Insee. « Comme un organisme placé sous anesthésie, l'économie française n'assure plus que ses fonctions vitales », commente l'institut.

« Pendant la période de confinement, la perte de revenu national aura été considérable : la majorité sera absorbée par la hausse du déficit public, mais une part non négligeable restera au compte des entreprises », estime la note qui précise que « les ménages seront également affectés ».

« À l'incertitude sur le scénario sanitaire, qui n'augure pas d'un rebond économique rapide, s'ajoute donc l'incertitude sur le comportement des ménages et des entreprises dans ce contexte inédit », avertit encore l'Insee.
- Au nom de la lutte contre le Covid-19, la police française a déjà tué 5 personnes et fait plus de 10 blessés graves. Témoignages détaillés, Rebellyon.Info 20 avril
Dès les premiers jours du confinement d’une grande partie de la population, de nombreuses vidéos montrant des violences policières ont été relayées. Les militant·es des quartiers populaires avaient alors avertis du danger que représentaient des rues vides, donnant de fait carte blanche aux flics en l’absence de témoins. Il n’a pas fallut attendre longtemps pour voir ces dires confirmés, avec un premier tir de LBD sur une fillette de 5 ans. Devant le peu de réactions, les flics s’en sont donné à cœur joie : en à peine 8 jours c’est déjà 5 personnes qui ont été tuées...
22 avril
- France : les avocats marrons
Coronavirus : plus de 27 000 avocats pourraient quitter la profession dans les mois à venir en raison de la crise sanitaire, selon une enquête, France Info, 22 avril
Quatre cabinets d'avocats sur 10 sont totalement à l'arrêt et parmi ceux qui travaillent encore, les deux tiers estiment que leur activité est réduite de moitié.

Alors que 65% des avocats n'ont aucune rentrée d'argent, 86% déclarent ne pas se rémunérer ce mois-ci pour sauver leur cabinet, six avocats sur dix ont demandé l'aide de 1 500 euros du gouvernement pour soutenir les entreprises. Mais déjà, près de la moitié des avocats pensent qu'ils devront faire un prêt pour s'en sortir, 9% des avocats déclarent ne pas avoir pu payer leurs charges et 2% envisagent une cessation de paiement.

Par ailleurs, 1% des jeunes avocats qui travaillent dans des cabinets ont été licenciés depuis le début de la crise du coronavirus, tandis que 10% voient leur rémunération maintenue alors qu'ils n'ont plus d'activité et que 60% travaillent seulement partiellement.

UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE

Coronavirus: vers une "catastrophe humanitaire", prévient l'ONU
La crise alimentaire s'est aggravée en 2019, gare au coronavirus en 2020
Orange avec AFP, 22 avril

Catastrophe sanitaire aux dimensions planétaires, la pandémie de coronavirus a des répercussions majeures et pourrait en 2020 plonger le monde dans une "catastrophe humanitaire", a prévenu mardi l'ONU.
Avec, selon un décompte de l'AFP, plus de 2,5 millions de personnes malades (le nombre de contaminés doit être bien supérieur), la pandémie a déjà fait au moins 172.000 morts, plongé six humains sur dix dans les affres du confinement et provoqué des répercussions économiques potentiellement dévastatrices.

Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a prévenu mardi que le Covid-19 risquait de provoquer en 2020 un doublement du nombre de personnes au bord de la famine, induisant une "catastrophe humanitaire mondiale".

"Le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d'ici la fin de 2020",
en raison de l'impact économique causé par la maladie, a averti cette agence de l'ONU.

Symbole des bouleversements économiques inédits provoqués par la pandémie, le prix du baril de pétrole américain est passé lundi en territoire négatif, atteignant moins 38 dollars, avant de repasser au-dessus de zéro à la clôture mardi. Le ralentissement général des économies mondiales dû à la pandémie, avec les voitures aux garages et bien des usines à l'arrêt, a provoqué une surabondance de pétrole qui a forcé les courtiers en or noir à payer pour se débarrasser de barils qu'ils s'étaient engagés à acheter.  Aux Etats-Unis, devenus premier producteur de pétrole mais dont les coûts d'extraction sont élevés, cet effondrement historique menace l'ensemble du secteur, et a conduit le président Donald Trump à demander à son administration de mettre sur pied un plan de sauvegarde.

- Pertes massives -
L'Organisation internationale du travail (OIT) a quant à elle prévenu mardi : "La crise du Covid-19 a un effet dévastateur sur les travailleurs et les employeurs", à travers "des pertes massives, sur la production et les emplois dans l'ensemble des secteurs".

"Le monde du travail traverse la pire crise internationale depuis la Seconde Guerre mondiale", a affirmé Alette van Leur, directrice des politiques sectorielles de l'OIT. "L'impact économique de la pandémie sera probablement grave et durable". En Europe, le ralentissement économique provoqué par le virus pourrait à terme affecter les emplois de 60 millions de travailleurs, entre baisses de salaires et licenciements, a prévenu mardi le cabinet d'études McKinsey.  La pandémie pourrait "presque doubler le taux de chômage européen dans les prochains mois", estime le cabinet de conseil américain, pour qui l'évolution de la situation sur le marché de l'emploi dépendra de "l'efficacité de la réponse de santé publique". Une agence de l'ONU basée au Chili a par ailleurs estimé mardi que l'Amérique latine allait connaître cette année la pire récession de son histoire, avec une chute attendue de 5,3% du PIB à cause des conséquences de la pandémie sur les économies de la région.

- "Green cards" sur pause -
Face à ce qu'il a appelé "l'ennemi invisible" du coronavirus, le président Donald Trump avait annoncé lundi soir d'un tweet spectaculaire son intention de "suspendre temporairement" l'immigration aux Etats-Unis pour "protéger les emplois" des Américains. Le président-milliardaire, candidat à sa réélection en novembre 2020 et dont la limitation de l'immigration est un des habituels chevaux de bataille, a précisé mardi qu'il allait signer un décret ordonnant une "pause" de 60 jours sur la délivrance de cartes vertes qui offrent le statut de résident permanent. Une mesure qui ne s'appliquera pas aux visas de travail temporaires. Il avait dès janvier restreint les déplacements avec la Chine, avant d'interdire les voyages entre les Etats-Unis et la plupart des pays européens à la mi-mars.

La première économie mondiale -- pays le plus touché, qui a encore enregistré parmi les pires bilans journaliers avec plus de 2.700 morts en 24h mardi -- compte à cause de la crise pas moins de 22 millions de nouveaux inscrits au chômage. Le Sénat américain a adopté mardi à l'unanimité un plan d'aide de 500 milliards dollars, dont 320 milliards seront destinés à soutenir les PME durement frappées par la crise. Quelque 60 milliards iront à d'autres secteurs impactés, notamment l'agriculture. La Chambre des représentants doit maintenant se prononcer sur ce texte.

- Adieu bière et taureaux -
Au moins 4,5 milliards de personnes dans 110 pays ou territoires vivent aujourd'hui confinées ou contraintes de limiter leur déplacement pour tenter d'endiguer la propagation du virus, soit environ 58% de la population mondiale. En Europe, plusieurs pays - Allemagne en tête, mais aussi Autriche, Norvège, Danemark - ont commencé à assouplir les mesures de confinement, tout en conservant des mesures de "distanciation sociale". Berlin et dix des 16 états fédérés allemands ont décidé d'imposer le port du masque dans les transports publics. Bars, restaurants, lieux culturels, terrains de sports y demeurent fermés. Ecoles et lycées rouvriront progressivement. "Aller trop vite serait une erreur", s'est alarmée la chancelière Angela Merkel.

En écho à ces inquiétudes, la célèbre Fête allemande de la bière de Munich, prévue cette année du 19 septembre au 4 octobre, a été annulée mardi par les autorités locales. "Les risques étaient tout simplement trop élevés" avec plus de 6 millions de visiteurs attendus, dont un tiers venant de l'étranger et d'Asie en particulier.

En Espagne, la ville de Pampelune a annoncé mardi qu'elle annulait ses célèbres fêtes de la San Fermin, dont les lâchers de taureaux attirent habituellement début juillet des centaines de milliers de touristes. "Il n'y a pas d'autre option possible pour des fêtes aussi massives et internationales", a annoncé la mairie dans un communiqué.

Sur le continent européen, l'Italie est le pays le plus affecté (24.648 décès), suivi de l'Espagne (21.282), la France (20.796) et le Royaume-Uni (17.337). L'Italie comme la France se préparent à un lent déconfinement, avec force précautions, respectivement à compter des 3 et 11 mai. En Espagne, les enfants, jusqu'ici interdits de sortie, peuvent à partir de lundi accompagner un adulte pour faire des courses de première nécessité.

En revanche au Royaume-Uni, qui a enregistré mardi 828 décès supplémentaires et est toujours "en situation de danger", le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d'au moins trois semaines.

- France : Confinement : 5 millions de Français vivent dans un logement au nombre de pièces insuffisant, France Inter, 21 avril. Dans une étude publiée ce mardi, l'Insee détaille les inégalités de logement en cette période de confinement. Appartement ou maison avec jardin, logements "suroccupés", accès ou pas à Internet... Tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne.
Plus d’un Français sur trois vit en appartement avec un accès à l’extérieur restreint
Situation préoccupante en Île-de-France, en Paca et dans les quartiers "prioritaires"
Les ménages concernés habitent principalement dans les grandes agglomérations. Ainsi, une famille sur quatre occupant un logement dit "suroccupé" réside dans une ville de plus de 100.000 habitants, dont 40 % dans l’agglomération parisienne.
En métropole, l’Île-de-France, avec 12,7 %, et la Provence-Alpes Côte d’Azur (7,5 %) sont les deux régions où la suroccupation des logements est la plus forte. Dans ces deux territoires, cette suroccupation est encore plus flagrante dans les quartiers dits "prioritaires" de la politique de la ville, les QPV. Ainsi, dans les quartiers prioritaires d'l'Île-de-France, une famille sur quatre vit dans une habitation suroccupée. Et quasiment une famille sur cinq dans les quartiers prioritaires en PACA. Ces situations de mal-logement sont aussi très marquées dans les départements d’Outre-Mer.
21 avril
- Japon : Réouverture des écoles : le rétropédalage japonais. Rapports de force, 21 avril. Le 2 mars, le Japon ferme ses écoles. Le 6 avril, il les rouvre partiellement. Une semaine plus tard, il les ferme de nouveau, confronté à une seconde vague de contamination. Info à vérifier, pas la même dans les médias japonais, la fermeture ne serait pas nationale, mais le fait de décisions de gouverneurs régionaux. Abe à l'inverse de Macron réagit souvent sous la pression...

- Inde : L’étouffant confinement du plus grand bidonville indien. Le Figaro, 20 avril
Pour les centaines de milliers d’habitants pauvres entassés dans le bidonville de Dharavi, à Mumbai, le confinement est une lourde épreuve. Et pourrait ne pas suffire à enrayer une expansion dramatique de l’épidémie.
- Coronavirus: en Inde, sur fond de crise humanitaire, reprise de l'activité économique, rfi 20 avril

L’Inde est soumise à un confinement très strict depuis le 25 mars. Plus de 1,3 milliard d’habitants ont interdiction de sortir de chez eux jusqu’au 3 mai prochain. Selon le dernier bilan, plus de 14 000 Indiens ont été contaminés par le coronavirus, près de 500 sont morts. L’activité économique du pays est paralysée, le rythme de la croissance pourrait être divisé par quatre cette année. Pour tenter de limiter la casse, les autorités autorisent la reprise de certaines activités, notamment agricoles.

- États-Unis : au moins 1 828 détenus de la prison d'Etat Marion Correctional Institution (Ohio) sont infectés par le COVIDー19, soit les 3/4 de la population carcérale. C'est le plus grand cluster US. 103 employés sont infectés, 1 est mort. (NYT). @conflits.fr. Dans les prisons françaises également la situation est dramatique

- Afrique

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- Coronavirus : 50 millions de personnes sont menacées par la faim en Afrique de l'Ouest, France Info, 21 avril. Voir entretien avec François Bourguignon
si la pandémie semble avoir moins d'effets directs, ses conséquences économiques et sociales sont alarmantes
S'ajoutent dans la région les problèmes de sécheresse et l'insécurité. Le nombre de personnes en crise alimentaire pourrait plus que doubler en trois mois, à 50 millions en août contre 17 millions en juin. La crise du coronavirus conjuguée à l'insécurité exacerbe la menace d'instabilité des marchés et fragilise une situation alimentaire déjà très instable, selon l'ONG Oxfam.

- Coronavirus : les populations défavorisées plus vulnérables face à l'épidémie, France Info, Infographie, 21 avril

- En Seine-Saint-Denis, une forte surmortalité et des conditions de vie défavorables
"En semaine 13, tous les départements franciliens étaient en excès de mortalité, mais les hausses les plus importantes étaient identifiées en Seine-St-Denis, à Paris et dans le Val-d'Oise"
- Dans les pays anglo-saxons, les statistiques ethniques de l'épidémie soulignent les inégalités
A l'international, ces facteurs aggravants face au Covid-19 se retrouvent dans les quartiers défavorisés d'autres villes du monde. Avec des données supplémentaires : les statistiques ethniques, qui n'existent pas en France mais qui sont mises en avant aux Etats-Unis, par exemple, pour montrer une facette supplémentaire des inégalités face à l'épidémie.
- À Paris, les sans-abri luttent contre le dénuement, la faim et la peur du Covid-19. Depuis le confinement, nourriture et bénévoles manquant, ils vivent dans une très grande précarité. Le Figaro, 19 avril

19 avril
l'inflation qui vient ?

- Les Français doivent s'attendre à une baisse de pouvoir d'achat après le confinement, selon l'industrie agroalimentaire, France Info, 18 avril
"Les entreprises de l'agroalimentaire pourraient à terme répercuter des hausses de coût liées à l'augmentation des prix des matières premières, à la maintenance des outils de production ou à l'achat d'équipements de protection pour les salariés. "Tous les Français doivent en avoir conscience. Une nouvelle ère s'engagera lors de la sortie de crise, façonnée par une demande durablement modifiée du consommateur, dans ses choix, ses circuits d'achat, son pouvoir d'achat" a prévenu le président de l'Ania, Richard Girardot"
17 avril
mieux vaut être confiné riche que pauvre
- Ces mal-logés montrent leur confinement dans l'insalubrité et la promiscuité À Paris, des locataires et familles confinés montrent au HuffPost les conditions difficiles dans lesquelles ils traversent la crise du coronavirus., Le Huffpost, 17 avril
- Coronavirus: les pauvres paient la crise plus cher que les riches qui en sont responsables, Le Huffpost, 17 avril
"Restez chez vous!" Jamais formule n’aura autant renvoyé chacun vers ses ressources propres. Comme si chacun traversait le confinement qu'il mérite.

après la baisse d'activité la crise financière
- Nous sommes entrés dans une économie de bulles et de dettes, Les Échos, 16 avril

« le virus, une épingle sur un ballon de baudruche »
Recours à l'émission massive de dettes publiques, politiques monétaires ultra accommodantes, les recettes appliquées pour combattre les effets de la crise sanitaires sont calquées sur celles de 2008. Au risque de préparer une nouvelle conflagration, financière cette fois-ci.
- Coronavirus : pourquoi la récession économique sera plus grave que prévu, Marianne, 14 avril
Avec huit semaines de confinement, la baisse du PIB pourrait atteindre 13% en fin d’année selon les prévisions d’une économiste qui s’appuie sur les chiffres de la Banque de France. Le gouvernement table pour sa part sur une baisse de 8%. De la statistique inflammable.
L’annonce de la fin du confinement le 11 mai par le président de la République donne de nouvelles perspectives concernant l’impact du coronavirus sur l’activité. Les économistes peuvent désormais plancher sur une période de baisse qui s’étalera à un jour près sur huit semaines de confinement. Une période où l’activité économique se sera réduite de 36%, estime pour l’instant l’Insee. Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a déjà fait savoir ce mardi 14 avril que le gouvernement prévoyait un recul de 8% du PIB en France pour 2020.

UNE BAISSE DU PIB DE 13 % ?
Mais cette prévision s’avèrerait optimiste, à en croire une note du 8 avril de l’économiste indépendante Véronique Riches-Flores, qui tablait déjà dans un de ses scénarios sur un confinement de huit semaines. En s’appuyant sur les estimations du PIB français publiées par la Banque de France, qui donnent une contraction du PIB au 1er trimestre 2020 de 6%, l’économiste prévoit que le PIB annuel baisserait de 13% en 2020. Pour ce faire, elle a pris en compte un peu plus de "huit semaines de confinement (du 17 mars au 15 mai), suivies d’un retour vers 90% du PIB d’avant crise en septembre" qui se maintiendrait jusque la fin de l’année. Un retour tardif qui "trouve sa justification dans la proximité de la fin du confinement avec la période estivale".

"Apparemment très négatif"
, ce scénario d’une baisse du PIB de 13% en 2020 "pourrait être plus réaliste que nous ne le soupçonnons aujourd’hui", estime l’économiste. Compte-tenu, "tout à la fois des conséquences de l’extension de l’épidémie au reste du monde sur la reprise européenne et de la difficulté à envisager une réponse de politique économique d’envergure suffisante en Europe", justifie-t-elle.

LA BAISSE DE L'ACTIVITÉ PERDURERA
En outre, l’hypothèse d’un retour à 90% de l’activité pour la fin d’année n’est pas fantaisiste. Le tourisme, par exemple, ne reprendra pas totalement de sitôt. Dans un secteur dont l’excédant commercial s’élève à 16,5 milliards d’euros, les professionnels ne s’attendent pas à retrouver leur activité normale avant l’année prochaine étant donné l’atonie à venir du tourisme international.

Le 9 avril, l’Insee rappelait en outre que "la reprise de l’activité prendra du temps, du fait de contraintes d’offre (reprise progressive selon les secteurs, problèmes d’approvisionnement, déconfinement partiel etc.) comme de demande (baisse probable du revenu des ménages et des entreprises, climat d’incertitude, reprise asynchrone des autres économies etc.)". Dans le commerce, dont l’activité a chuté de 56%, l’hébergement-restauration (-90%) dont les fermetures d'établissement seront prolongées au-delà du 11 mai, ou la construction (-88%), les difficultés économiques laisseront des traces indélébiles. De même dans l’industrie pour des entreprises spécialisées dans la fabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiques, et de machines (-73%), ainsi que dans la fabrication de matériels de transport (-61%). Celles-ci sont "affectées tout à la fois par la diminution de la demande nationale et internationale, par les difficultés d’approvisionnements et l’indisponibilité de la main-d’œuvre", explique l’Insee.

De fait, beaucoup ne pourront pas récupérer les revenus perdus. Dès lors, "les entreprises les plus fragiles ne pourront éviter la cessation d’activité", pense l’économiste Michel Didier, président du comité de direction de Rexecode. D’autres vont connaître de lourdes pertes d’exploitation, et "il est très probable qu’à court terme les entreprises révisent en baisse ou reportent des projets d’investissement, puis resserrent les coûts", ajoute-t-il. Autant d’activité en moins.

Et pour ne rien arranger, il y a à craindre de nouvelles chutes sur les marchés financiers - qui se sont pourtant redressés ces derniers jours - avec des risques destructeurs de transmission à l’économie réelle. En effet, "l’indice CAC 40 est tout juste revenu sur sa moyenne de long terme pour l’instant, ce qui semble très éloigné, toutes choses égales par ailleurs, du choc économique envisageable, quoi qu’il en soit du degré d’incertitude en place", estime Véronique Riches-Flores.

Or, les prévisions économiques qui tablent sur une lourde récession "incitent indiscutablement à envisager que le regain de confiance dont font preuve les investisseurs ces derniers jours soit particulièrement risqué". Bref, les évolutions sur les marchés financiers sont "a priori peu compatibles avec ce que nous raconte la situation économique en présence". On n’est donc pas au bout de nos surprises…
16 avril
- Patronat : Les industriels veulent accélérer la cadence, Le Figaro

Pour ne pas compromettre la reprise économique, ils jugent essentiel d’augmenter l’activité dans leurs usines, et ce avant même le déconfinement. Un conseiller de géants du CAC 40 : « Tous les grands patrons sont obsédés par l’idée de maintenir le plus haut niveau d’activité possible compatible avec le confinement et la sécurité des salariés. » « Il ne faut pas que le confinement dure trop longtemps , résumait un conseiller de grands patrons à quelques heures de l’allocution. Plus ça dure, plus la reprise sera dure
- Bourse : Wall Street clôture en hausse, optimiste sur un allègement du confinement, Reuters, 14 avril. Aux États-Unis comme en Europe, la reprise de l'économie prime sur la santé

- France : Plus d'un salarié sur trois en chômage partiel

Le chômage partiel concerne désormais 8,7 millions de salariés français, a indiqué ce mercredi 15 avril la ministre du Travail. "C'est plus d'un salarié sur trois", précise Muriel Pénicaud. La mesure concerne "732.000 entreprises" soit "plus d'une entreprise sur deux", qui bénéficient de ce dispositif mis en place depuis le début de la crise du Covid-19.  La ministre a confirmé que le coût était à ce stade de 24 milliards d'euros, comme l'avait dit le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
14 avril
- Quel monde nous préparent les banques centrales ?
Guillaume Clément, Le Revenu, 10 avril
La Fed et la BCE rachèteront autant de dettes publiques et privées que nécessaire pour permettre aux gouvernements de faire de la relance budgétaire. “L’Etat paiera” ? Oui, en s’endettant grâce aux banques centrales.
Après la crise des subprimes, la dette mondiale des Etats avait déjà bondi de 32.200 milliards de dollars à 69.200 milliards. Soit un passage de 58,2% à 88,3% du PIB global entre 2007 et 2019. Qu’adviendra-t-il de la future “dette coronavirus” ? Soit les États la remboursent et ce sera le retour de l’austérité. Soit les banques centrales la neutralisent en la prenant en totalité sur leur bilan ad vitam aeternam. C’est peu ou prou ce que fait la Banque du Japon depuis vingt ans. Mais ce ne sera pas simple, notamment à cause du risque d’inflation associé à une telle démarch
- Des banques centrales prêtes à tout pour surmonter la crise
Sophie Rolland, Les Échos, 14 avril
La Fed et la BCE ne se sont pas contentées de réactiver et d'amplifier les solutions déployées en 2008. Elles ont aussi brisé de nombreux tabous. La BCE en apportant son soutien explicite à l'endettement public. La Fed en acceptant pour la première fois de financer les entreprises américaines.
Christine Lagarde a écarté, jeudi sur France Inter, l'idée d'une annulation globale des dettes des Etats liées à la gestion de la pandémie. Elle a par ailleurs souligné qu'il faudrait « beaucoup plus de temps » que deux, trois, cinq ou dix ans pour que les Etats de la zone euro sortent de cet endettement. (Ralph Orlowski/Reuters)
Prêts à lever des montagnes de dette pour lutter contre la crise, les Etats peuvent compter sur le soutien quasiment inconditionnel des banques centrales. Tirant les leçons des crises de 2008 et de 2012, ces dernières, Réserve fédérale américaine (Fed) et Banque centrale européenne (BCE) en tête, ont été plus réactives que jamais.
- Japon : "L'activité économique va s'effondrer”
Christopher Dembik, Capital, 14 avril
Christopher Dembik, responsable de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, estime que l'écroulement des commandes de machines-outils au Japon augure d'une diminution historique de l'activité économique du pays. Selon le responsable de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank, "le pire est à venir".

Le volume des commandes de machines-outils est en train de chuter à un niveau que l’on n’avait plus vu depuis la crise financière mondiale. Si l’on se fie aux statistiques préliminaires publiées le 9 avril dernier, les commandes de machines-outils au Japon ont reculé en rythme annuel de 40,8 % en mars contre -29,6 % en février. Cette baisse est pire que celle enregistrée lors du ralentissement de la croissance économique chinoise observé en 2015-2016 et s’apparente à celle de 2009. Sans surprise, le recul des commandes à l’industrie reflète une forte baisse de la demande des principaux partenaires commerciaux du Japon, malgré un léger rebond de la demande intérieure en mars. Le pire est à venir alors que le monde s’apprête à fermer ses portes. Les chiffres du mois d’avril permettront de se faire une idée plus précise de l’impact réel du Covid-19 sur la conjoncture économique.


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Nous pensons que la contraction de l’activité manufacturière sera encore plus violente que celle enregistrée lors de la crise financière mondiale, lors de laquelle les commandes avaient reculé de 85% en rythme annuel en mars 2009.

Dans les mois qui viennent, l’effondrement de l’activité économique se traduira par une stagnation des salaires et des revenus dans les secteurs manufacturier et non manufacturier, ainsi que par une forte baisse des dépenses d’investissement. Les chiffres définitifs du mois de mars seront publiés le 28 avril.


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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Mer 29 Avr - 20:43

29 avril
- La moitié de la main-d'œuvre mondiale pourrait perdre ses moyens de subsistance, selon le directeur général de l'Organisation internationale du travail, euronews, 29 avril

"Nous savons que la réduction du temps de travail au niveau mondial atteindra 10,5% au deuxième trimestre de cette année. Cela signifie la perte de l'équivalent de 305 millions d'emplois à temps plein dans le monde. Nous estimons que pour le revenu moyen des travailleurs de l'économie informelle dans le monde entier, la réduction sera de 60%. Il s'agit de personnes qui ne gagnent pas beaucoup d'argent au départ. Les plus vulnérables ont donc désespérément besoin de l'aide de la solidarité internationale simplement pour survivre, voilà l'enjeu."
- L’Afrique sous la menace d’une violente crise économique. Le Monde Afrique, 27 avril
Chute des cours des matières premières, effondrement des flux financiers, tourisme à l’arrêt, travailleurs confinés…, les conséquences de la pandémie vont être considérables.

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Liasse de nairas, la monnaie du Nigeria, l’un des trois poids lourds économiques du continent,
avec l’Afrique du Sud et l’Angola.
TEMILADE ADELAJA / REUTERS

Elle était en quelque sorte le symbole des ambitions économiques du continent, le héraut de « l’esprit nouveau africain », comme le clame sa devise. Ethiopian Airlines, la première compagnie aérienne d’Afrique, détenue à 100 % par l’Etat, lutte aujourd’hui pour sa survie. La pandémie provoquée par le nouveau coronavirus cloue ses avions sur le tarmac de l’aéroport d’Addis-Abeba, que cette entreprise publique avait pourtant transformé en quelques années en principale plate-forme aérienne du continent vers l’Europe et le Moyen-Orient. Elle prévoyait de l’agrandir encore en y investissant 5 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros). Depuis l’explosion de cette crise mondiale, son activité a chuté de 85 %. Son président-directeur général (PDG), Tewolde Gebremariam, exprimait récemment son désarroi : « Je n’aurais jamais pensé que ça se répandrait comme ça, à cette vitesse, et avec une telle ampleur. Ça va juste trop vite, ça coûte trop cher, et c’est au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer. » A la différence d’autres compagnies africaines, Ethiopian n’a pas mis la clé sous la porte, mais elle mettra des années à se relever.

Son cas est emblématique. Emblématique du choc économique, violent, imprévisible et aux lendemains incertains, encaissé comme un uppercut dans la face des Etats africains qui affichaient ces dernières années des chiffres de croissance enviables. Tout vacille : des mastodontes comme Ethiopian jusqu’aux vendeurs des rues calfeutrés de force dans les bidonvilles ; du budget de l’Afrique du Sud, première économie du continent, jusqu’au bas de laine d’une famille malienne vivant habituellement des maigres fonds envoyés par un proche émigré.

Les modèles économétriques tournent à plein régime pour tenter d’évaluer l’ampleur de la catastrophe économique annoncée alors même que celle, sanitaire, n’a pas (encore ?) eu lieu. Le 27 avril, le continent, Afrique du Nord comprise, soit 1,3 milliard d’habitants, ne comptait en effet « que » 31 639 cas confirmés de Covid-19, fatal à 1 456 personnes. Des chiffres à rapporter aux 2,6 millions de cas et 583 000 décès dans le monde. Quelle que soit la crédibilité des données, le coronavirus a d’ores et déjà mené son entreprise funeste en enrayant la machine économique davantage encore que les organismes humains.

« Dépression synchronisée »
Dans ses perspectives économiques publiées le 15 avril, le Fonds monétaire international (FMI) relève ainsi que « l’Afrique subsaharienne est confrontée à une crise sanitaire et économique sans précédent qui menace de faire trébucher la région et d’inverser les progrès constatés ces dernières années sur le front du développement ». La Banque mondiale a tenté de chiffrer ce recul sans pouvoir, signe de l’incertitude, avancer autre chose qu’une fourchette assez large. Soit une récession, inédite depuis vingt-cinq ans, comprise entre − 2 % et − 5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020, contre une croissance de 3,2 % prévue avant la pandémie.

Derrière l’aridité des chiffres se cachent les drames humains à venir sur un continent où sept emplois sur dix relèvent d’une économie informelle tout juste suffisante pour assurer une survie au jour le jour. « A cause de la dynamique démographique, une croissance nulle créera près de 50 millions de pauvres », alerte Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies.

Les analystes de la Banque mondiale énumèrent la conjugaison des facteurs responsables de ce recul dramatique : « Désorganisation des échanges et des chaînes de valeur, qui pénalise les exportateurs de produits de base et les pays fortement intégrés dans les filières mondiales ; réduction des flux de financement étrangers (transferts de fonds des migrants, recettes touristiques, investissements directs étrangers, aide étrangère) et fuite des capitaux ; impact direct de la pandémie sur les systèmes de santé ; et perturbations consécutives aux mesures de confinement et à la réaction de la population. » Ce que la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, résume en « une dépression synchronisée inédite ».

A quelques détails près, ce diagnostic pourrait être livré à bien d’autres pays dans le monde. De continent à continent, la différence entre l’Afrique et l’Europe, comme entre deux berlines du haut ou du bas de la gamme, tient notamment à la qualité des amortisseurs. Ceux sur lesquels les puissances publiques des Etats peuvent compter pour amortir les chocs. Prenons la question de l’endettement qui est passé de 38 % à 56 % du produit intérieur brut (PIB) du continent entre 2008 et 2018. A titre de comparaison, l’endettement de la France pourrait atteindre 150 % de son PIB à l’issue de la crise. La charge financière induite pèsera nécessairement sur les finances publiques françaises, mais elle ne mettra pas en péril le pays, qui trouvera toujours des créanciers disposés à lui prêter de l’argent à taux réduit.

Faire dérailler la croissance
C’est à peu près l’inverse qui se passe pour de nombreux pays africains. « Le problème d’un Etat n’est pas tant le montant de sa dette rapporté au PIB que sa capacité à se financer », explique Jean-Michel Severino, président du fonds Investisseurs et partenaires. « Or les Etats africains ont un accès réduit aux marchés financiers et ils en auront besoin au moment où l’Occident sera sans doute lui-même confronté à une crise des financements », ajoute-t-il. Le moratoire sur le paiement des intérêts et du capital jusqu’à la fin de l’année annoncé récemment par les vingt pays les plus riches du monde ne saurait être suffisant. Pour de nombreux spécialistes de l’Afrique, la somme de toutes les contributions annoncées – FMI, Banque mondiale, Banque africaine de développement (BAD), Eximbank notamment – ne répond pas, non plus, aux besoins de la crise.

Ce qui est vrai pour les pays les plus pauvres l’est également pour les plus riches du continent, dont le Nigeria, illustration des faiblesses provoquées par une extrême dépendance à l’exploitation de ses ressources naturelles. Plus de la moitié de la richesse nigériane créée chaque année provient en effet de l’industrie pétrolière. « Tout d’abord, son économie a été mise à mal par l’effondrement du prix du pétrole, puis par la hausse des coûts pour lutter contre la propagation de Covid-19. Une seule de ces crises aurait suffi à faire dérailler la croissance de 2020, mais les deux survenant simultanément sont dévastatrices », peut-on lire dans une note de l’Institute for Security Studies (ISS). Comment dès lors compenser cette perte alors que sa marge fiscale est limitée et ses réserves de change, qui s’élevaient à 34 milliards de dollars au début de 2020, ont fondu de 10 milliards pour défendre le naira. La monnaie nigériane a finalement été dévaluée en mars, augmentant mécaniquement le coût des importations.

Et quand le Nigeria, moteur économique de l’Afrique de l’Ouest, toussote, c’est toute l’activité de la région qui ralentit. Le même constat vaut dans leur voisinage respectif pour l’Afrique du Sud et l’Angola, les deux autres poids lourds continentaux. Ensemble, ils représentent plus de 60 % du PIB de l’Afrique noire. Et aucune recette n’existe pour sortir de cette crise sans précédent qui, selon l’ISS, porte en elle « des risques d’instabilité politique et sociale ».
28 avril
l'argent des migrants va faire défaut aux pays pauvres
- Coronavirus pandemic could hit the billions migrant workers send home in cash, The Conversation, 17 avril 2020

La pandémie de coronavirus pourrait frapper les milliards de travailleurs migrants qui envoient chez eux des espèces
Ces envois de fonds internationaux seront déterminants dans la transmission de la crise économique des pays riches aux pays pauvres. Ils façonneront fondamentalement comment, et à quel rythme le monde se remettra du coronavirus.

Les envois de fonds protègent un grand nombre de ménages pauvres et vulnérables, ce qui sous-tend les stratégies de survie de plus d’un milliard de personnes. En 2019, on estime que 200 millions de personnes dans la main-d’œuvre migrante mondiale ont renvoyé 715 milliards de dollars (571 milliards d’euros). De ce montant, on estime que 551 milliards de dollars EU ont soutenu jusqu’à 800 millions de ménages vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
As the coronavirus pandemic hits jobs and wages in many sectors of the global economy that depend on migrants, a slowdown in the amount of money these workers send back home to their families looks increasingly likely. These international remittances will be crucial in transmitting the unfolding economic crisis in richer countries to poorer countries. They will fundamentally shape how, and the pace at which, the world recovers from coronavirus.

Remittances shelter a large number of poor and vulnerable households, underpinning the survival strategies of over 1 billion people. In 2019, an estimated 200 million people in the global migrant workforce sent home US$715 billion (£571 billion). Of this, it’s estimated US$551 billion supported up to 800 million households living in low- and middle-income countries.

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World Bank-KNOMAD, CC BY-SA

The majority of remittances are small sums of money, spent by recipients on everyday subsistence needs including food, education and health. The World Bank projects that within five years, remittances will outstrip overseas aid and foreign direct investment combined, reflecting the extent to which global financial flows have been reshaped by migration.

But the social distancing and lockdown measures used to contain the spread of coronavirus have led to a global economic slump, with the International Monetary Fund predicting the global economy will contract by 3% in 2020. Three issues make this looming crisis particularly salient for the migrant workers who generate remittances.

First, as the Institute for Public Policy Research think tank illustrated in a recent briefing, migrant workers tend to work in sectors that are particularly vulnerable at times of an economic downturn and have less employee protections. They are also more likely to be self-employed.

Second, the access migrant workers have to public funds is – with some exceptions – specifically restricted as a condition of their visas. So it’s uncertain whether they will be able to access the already limited government interventions to mitigate the effects of the pandemic. For example, the South African government’s initiative to help small- and medium-sized businesses is only available for those with South African citizenship.

Third, and as a result of this, migrant workers adopt a series of strategies or tactics to cope. They often continue to work in compromised circumstances, such as in jobs with lower wages, poor working conditions and, in the current crisis, exposure to infection. They also restrict their spending – and contemplate a return back home.

In the UK, some migrants are hyper-visible NHS doctors and nurses. Their labour has been somewhat belatedly acknowledged by the government, and their importance to the health service demonstrated by the Home Office’s decision to extend all visas of health workers coming up for renewal by a year.

But many more migrants are hidden and largely unsung heroes who continue to work in so-called semi-skilled or unskilled jobs in sectors such as food manufacturing and delivery, social care and cleaning. High rates of infection among Somali migrants in Norway, for example, are partly attributable to their concentration in these “close-contact” professions where home working is not an option.

The 2008 financial crisis
The 2008 financial crash and recession provide some indications of how this crisis in migrant work may affect remittance flows. Between 2008 and 2009, remittance flows declined by 5.5% globally. Some parts of the world saw even more marked declines. Transfers to Latin America and the Caribbean, most originating from the US, decreased by 12%. Migrants remitted smaller amounts, more infrequently, or in extreme cases, stopped altogether as they were laid off and faced uncertain future employment prospects.

Early predictions of the impact of coronavirus on remittances detail significant declines. One study by the Inter-American Dialogue estimated there would be a 7% decline in remittances from the US, which will fall from by US$76 billion to US$70 billion, with receiving households from Mexico and Central America being most affected. According to another study by BBVA Research, remittances to Mexico could fall by 17%.

With the global economy slowing down even before coronavirus, and the pandemic affecting different parts of the world over different timelines, long-term recovery prospects are unclear. The particular vulnerability of poor countries is apparent with the World Bank pledging US$160 billion over the next 15 months to aid both immediate health priorities and longer term economic recovery.

It remains unclear whether that US$160 billion is adequate and will reach vulnerable households, particularly given the negative impact the World Bank and IMF’s historic structural adjustment programmes, in which strict spending conditions were attached to aid, had on the healthcare systems of many developing countries.

In contrast, remittances – often known as aid that reaches its destination – constitute a significant safety net for vulnerable households. Our own research shows that remittances don’t just reach immediate household members but are also distributed among extended family and friends. They also support local economies through family payments to shopkeepers and construction workers. In regions such as the Horn of Africa, where 40% of households are heavily dependent upon remittances, any disruption in flows sent by the Somali diaspora will further exacerbate food insecurity.

How richer nations respond to the current crisis will have significant economic ramifications for countries dependent on remittances. Richer nations must adopt inclusive economic policies which both protect the livelihoods of migrants and reduce the socio-economic impacts of the pandemic. Their jobs are linked to the survival of millions of others.
27 avril
- France
Hausse record du nombre de chômeurs en mars

Le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité a bondi de 7,1% en France en mars soit près de 250.000 personnes pour s'établir à 3.732.500. L'instauration du confinement généralisé pour faire face à l'épidémie de nouveau coronavirus se traduisant par une hausse sans précédent des effectifs de la catégorie A, selon les données publiées lundi par le ministère du Travail et Pôle emploi.

dis-moi ce que tu consommes, je te dirai qui tu es

Consommation : "Le Covid-19 accentue des clivages qui laissent présager des troubles sociaux à venir", France Culture, 26 avril. Extraits

Que va changer la crise du Covid-19 à nos manières de consommer ? Pour évaluer la portée de ces changements, L'Obsoco (l'Observatoire Société et Consommation) réalise depuis le début de la période de confinement des enquêtes qualitatives et quantitatives sur ce que consomment les personnes interrogées, mais aussi sur leur rapport à la consommation. Car ce que l'on achète dit beaucoup de ce que l'on est. Dans cette optique, à quoi ressemblera la société de consommation des "jours d'après" ? Entretien avec le co-fondateur de l'Obsoco, professeur d'économie à l'Université de Paris, Philippe Moati.

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L'impact de l'épidémie sur les consommateurs. Crédits : Visactu - Visactu
Et pour les catégories de population moins favorisées ?
De manière moins formalisée, moins clairement exprimée, on observe une sorte de "ventre mou" de la société française, qui commence à renouer avec les vieilles habitudes consuméristes, notamment via internet. Ces personnes recommencent à acheter des choses non essentielles en ligne, et surtout commencent à ressentir la frustration de ne pas pouvoir consommer comme elles en avaient l'habitude. Celles-là attendent la fin du confinement comme une opportunité de retrouver la vie d'avant. Et cette partie de la population est en moyenne plus touchée par la crise économique. Cela laisse à mon avis présager une tension particulière chez ces personnes, qui en temps normal ont déjà une orientation consumériste plus forte, sans toujours avoir les moyens de satisfaire cette pulsion d'achat. Elles risquent de se retrouver dans la configuration où, frustrées de ne pas avoir pu consommer comme elles le voulaient, elles vont avoir envie de se rattraper. Sauf que leur situation économique sera très dégradée, donc la frustration risque de s'intensifier. D'autant plus si la crise économique est violente et s'installe dans la durée. On risque alors d'assister à l'exacerbation de la tension entre un vouloir d'achat et un pouvoir d'achat qui ne sont pas au diapason. C'est exactement ce qui avait provoqué le mouvement des "gilets jaunes". Personnellement, je pense que cette crise va accélérer la division de la société en deux parts pas du tout égales : ceux qui vont vouloir accélérer la transition vers autre chose et ceux qui ont hâte de retrouver le monde d'avant, avec toutes les frustrations que cela risque d’engendrer, frustrations qui seront causées par la crise économique et ses conséquences sur les plus modestes.
26 avril
- France
"Ils dégagent tout le monde et nous disent d’aller dans le 93"
La Chapelle en lutte, blog Médiapart, 24 avril via Quartiers Solidaires @QSolidaires
Faire un don à Quartiers solidaires
Les mots d'hommes qui vivent à la rue. Épuisement, harcèlement policier qui les pousse hors de Paris, difficultés à se nourrir, à boire à se laver. Ils demandent des logements.

Des questions sont posées à des personnes sans-abris qui vivent les mesures de confinement à la rue. « Comment vous sentez-vous ? », « Ça change quoi le confinement pour vous ? », « Comment se comporte la police ? », « Que pensez-vous que la mairie et l’État devraient faire ? ». Voici d’autres réponses collectées lors d’une distribution de petits déjeuners par les quartiers solidaires.

Hamza
Je suis hébergé la nuit, seulement de vingt heures à sept heures. Tout le reste du temps, je suis dans la rue. Je me sens stressé et énervé, surtout avec le corona, j’ai peur de l’attraper. Il n’y a pas de gants ni de masques pour se protéger dans le centre qui m’héberge. Je me fais chaque jour contrôler beaucoup de fois par la police. La mairie devrait nous donner un endroit pour rester la journée. Le centre nous donne juste un café et un biscuit le soir et le matin.

Moussa
On est très fatigué, on cherche des solutions pour des logements et pour ne pas dormir dehors. Il y a moins d’endroits pour se laver et pour laver les habits. Le gouvernement a décidé de la date du 11 mai. Ça, on le respecte. Mais s’il vous plait, donnez-nous des logements. On a rien, c’est vous-même, les associations, qui nous aidez ! La police vient nous déranger. On était parti là-bas pour manger. Dès qu’on a eu fini, ils nous ont dit « dégagez tout le monde ». Je lui demande « on peut partir où ? » Il me dit « Il faut aller dans le 93, Saint Denis ». Ils dégagent tout le monde et nous disent d’aller dans le 93. Mais on ne connait pas là-bas ! On veut des logements mais la mairie ne fait rien, elle prend nos noms prénoms, nos dates de naissance… Mais jusqu’ici, on couche dehors.

Koné
Tous les matins, je viens prendre mon café ici mais je suis dans la rue depuis six ou sept mois. J’étais en Italie avant. On veut que la mairie nous trouve des hôtels. On va à l’armée du Salut à Jaurès tous les matins qui nous donnent des attestations. Comme ça, quand la police nous arrête, on montre qu’on a le droit de marcher. Si on est dans un hôtel, on peut bien dormir, se laver. Puis on va chercher de la nourriture le matin au Petits Dej. À Place des Fêtes, les resto du cœur nous donnent des repas le midi. Ils donnent des plastiques. Avant, on s’asseyait pour manger mais à cause de la maladie, c’est fini. Maintenant ils nous donnent des sacs.

Un homme qui n’a pas donné son nom
Je suis dans un hôtel social, je paie 820 euros au mois, mon pote aussi. On habite tous les deux dans la même chambre. C’est cher le loyer donc je viens ici. Je suis vendeur à la criée, je vends les journaux. Je me sens bien mais un peu angoissé. Je peux rester à l’hôtel la journée. J’ai pas de problème avec la police, quand ils me contrôlent, je dis que je suis SDF, et ça passe. La mairie pourrait faire plus pour les logements sociaux, y’en a pas beaucoup.

Un immense merci à Anne-Claire Boux pour les interviews.
26 avril
- France
Seine-Saint-Denis : les autorités redoutent des «émeutes de la faim»
, Le Figaro, 25 avril
Le choc de la crise se fait durement ressentir par les habitants les plus pauvres. Les élus sont inquiets.


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Des habitants font la queue pour recevoir des colis alimentaires, le 22 avril 2020, à Clichy-sous-Bois. Ludovic Marin / AFP
« Émeutes de la faim ». Les mots sont forts. Ce sont pourtant les termes qu'aurait employés le préfet de Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc. Mercredi 22 avril, Le Canard enchaîné rapportait un mail envoyé par le haut fonctionnaire, le 18 avril, à son homologue Michel Cadot, préfet de la région Île-de-France. Dans ce mail, Georges-François Leclerc redoutait des « émeutes de la faim » et s'inquiétait d'un « risque alimentaire » menaçant les habitants les plus pauvres de Seine-Saint-Denis.

«Nous comptons entre 15.000 et 20.000 personnes qui, entre les bidonvilles, les hébergements d'urgence et les foyers de travailleurs migrants, vont avoir du mal à se nourrir», s'alarmait-il dans ces échanges. «L'économie souterraine, de rapine, l'uber-économie et l'effondrement de l'intérim ont provoqué une baisse importante et brutale des revenus des précaires de Seine-Saint-Denis», constatait également le préfet. Avant de conclure : «Ce qui était jouable sur un mois de confinement ne le sera pas sur deux».

De multiples messages d'alerte
Les propos du préfet de Seine-Saint-Denis font suite à de multiples messages d'alerte sur la situation alimentaire du département.

Début avril, un journaliste de LCI, William Molinié, relatait une conversation avec un policier en poste dans le 93. «Ne pas sous-estimer le risque d'émeutes de la faim. Des familles nourrissent leurs enfants habituellement pris en charge dans les cantines. Ça paraît dingue, mais ça les met dans une difficulté financière que les autorités peinent à imaginer», lui expliquait alors le fonctionnaire.

@WilliamMolinie
Un policier en poste dans le 93 : “Ne pas sous-estimer le risque d’émeutes de la faim. Des familles nourrissent leurs enfants habituellement pris en charge dans les cantines. Ça parait dingue, mais ça les met dans une difficulté financière que les autorités peinent à imaginer”

Mardi 21 avril, la députée LFI de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, alertait elle aussi sur le problème de la précarité alimentaire, rapportant que les «queues pour aller chercher des paniers alimentaires ne cessent de grandir». «Vous avez des populations qui aujourd'hui ont faim », poursuivait-elle. Sur place, certaines associations expliquent qu'elles distribuent 40% de nourriture en plus par rapport à un mois identique. Ce samedi, Stéphane Troussel indique sur France Culture que le département est passé de 1500 à 4500 repas fabriqués chaque jour et qu'ils sont ensuite mis à disposition des associations caritatives.

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Des habitants reçoivent des colis alimentaires, le 22 avril 2020, à Clichy-sous-Bois. Ludovic Marin / AFP

De nombreuses aides mises en place
Dans une interview à l'Obs jeudi, le maire communiste de La Courneuve, Gilles Poux, enfonçait encore le clou. «Nous ne sommes pas à l'abri d'une explosion», expliquait-il, en référence à l'urgence sociale.

Le maire constate une «aggravation des difficultés sociales» et décrit la baisse des revenus des habitants. «La petite économie qui permet aux familles de garder la tête légèrement hors de l'eau s'est effondrée. Je parle de l'intérim, de l'aide à domicile, des coups de main à droite à gauche, des petits boulots pas forcément déclarés (...) Toutes ces petites ressources ont complètement disparu», détaille-t-il. Même si les élus ne l'évoquent pas explicitement, le marché de la drogue est lui aussi affecté par le confinement, provoquant une pénurie dans de nombreuses régions. En 2013, le gouvernement estimait ainsi que la drogue générait deux milliards d'euros de chiffre d'affaires par an en France.

Pour amortir le choc économique et social, notamment dans les territoires les plus pauvres, plusieurs mesures ont été mises en place au cours des derniers jours. Jeudi, le gouvernement a annoncé qu'il débloquait 39 millions d'euros supplémentaires pour l'aide alimentaire aux plus modestes.

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Des habitants font la queue pour recevoir des colis alimentaires, le 22 avril 2020, à Clichy-sous-Bois. Ludovic Marin / AFP

Le 15 avril, l'exécutif a annoncé une aide exceptionnelle pour 4,1 millions de foyers, «les plus démunis», selon les mots du gouvernement. Dès le 15 mai, les ménages bénéficiant du RSA, de l'ASS (allocation de solidarité spécifique) et de l'aide au logement toucheront 150 euros, auxquels s'ajouteront 100 euros par enfant. Plus tôt, le 13 avril, le département de Seine-Saint-Denis avait annoncé la mise en place d'une aide exceptionnelle de 60 euros pour 25.000 collégiens issus de familles modestes qui ne déjeunent plus à la cantine le midi à cause du confinement. Face à la situation, la ville de Bobigny a même décidé l'annulation pure et simple du paiement des loyers d'avril qui se fait début mai.

Certains élus aimeraient aller encore plus loin. Ainsi, Clémentine Autain a demandé cette semaine au gouvernement d'encadrer le prix des produits de première nécessité et d'augmenter les minima sociaux pour les plus précaires. Ce samedi sur TF1, Alexis Corbière, lui aussi député LFI de Seine-Saint-Denis, a estimé que «les aides de l'État ne sont pas suffisantes pendant cette crise».

La Seine-Saint-Denis en quelques chiffres
Comme le démontrait une étude de l'INSEE de février, la Seine-Saint-Denis (1,6 million d'habitants répartis sur 40 communes) est le département de tous les «records». Le taux de pauvreté y était de 28% en 2017 (contre 14% au niveau national) : c'est taux le plus élevé de France métropolitaine.

Selon l'INSEE, le département comptait environ 85.000 allocataires du RSA en 2018. Ainsi, plus de 11% de la population totale est couverte par cette prestation. Ce samedi matin sur France Culture, le président du département, Stéphane Troussel, évoquait le chiffre de 100.000 bénéficiaires du RSA en Seine-Saint-Denis. Le département compte aussi 32% de ménages locataires du parc social : c'est le taux le plus élevé de France.

Autre caractéristique du département, près de 30% de la population de Seine-Saint-Denis est immigrée. Cette proportion place le département au 1er rang en termes de pourcentage d'immigrés en France métropolitaine. La part des familles nombreuses (qui compte au moins trois enfants) atteint 18%. Là encore, la Seine-Saint-Denis est en tête.

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Message par Invité Mar 12 Mai - 13:45

12 mai
monde
- Coronavirus : après la pandémie, une grave crise alimentaire menace au nord comme au sud, Le Monde, 12 mai
Alors que les indicateurs de la malnutrition étaient déjà au rouge avant la crise sanitaire, des dizaines de millions de personnes vont venir gonfler en 2020 les rangs de celles qui souffrent de la faim.

Ce sont des cultivateurs de pommes de terre en Guinée qui voient leurs récoltes pourrir dans des hangars et leurs revenus s’effondrer. Ce sont des familles des bidonvilles de Dacca, au Bangladesh, qui ont perdu leur emploi et n’ont, pour toute nourriture pour les prochains jours, que quelques poignées de riz et d’oignons. Ce sont encore des étudiants à Villeneuve-d’Ascq, en France, privés de restaurant universitaire et de petits boulots, qui, pour tromper la faim et faire l’économie d’un repas dans la journée, veillent et se réveillent le plus tard possible… En ce printemps 2020, ils sont les nouveaux visages de la faim.

Dans tous les pays frappés par la pandémie de Covid-19, des plus riches aux plus pauvres, la malnutrition a gagné de nouvelles populations. Les rues de Genève, l’une des villes les plus fortunées du monde, ont vu se former, chaque samedi, des files de plusieurs centaines de mètres pour recevoir des paniers alimentaires. Partout, la crise, dont on est loin encore de mesurer l’ampleur finale, pourrait faire basculer dans la faim des dizaines de millions de personnes. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a calculé qu’elles seraient 14,4 millions à rejoindre les rangs de la sous-alimentation en cas de récession globale de 2 %, 38,2 millions si la contraction atteint 5 %, et jusqu’à 80,3 millions pour un repli de 10 % – le recul est pour l’heure estimé à 3 % en 2020. Ces nouveaux malnutris viendront s’ajouter aux 820 millions de personnes souffrant déjà de faim, soit un Terrien sur neuf.

L’objectif « faim zéro » d’ici à 2030 que s’est fixé la communauté internationale semble de moins en moins atteignable. Le rapport sur la nutrition mondiale, publié mardi 12 mai, vient rappeler que tous les voyants étaient au rouge en début d’année avant même que le Covid-19 ne gagne l’ensemble des continents. Cette publication, lancée en 2013 par plusieurs dizaines de parties prenantes (experts en nutrition, membres d’agences internationales, représentants du secteur privé et de la société civile, donateurs), dresse un état des lieux des indicateurs de nutrition.

« La malnutrition persiste à des niveaux inacceptables à l’échelle mondiale. En dépit de quelques améliorations en matière d’allaitement des nouveau-nés, les progrès sont trop lents pour atteindre les objectifs de nutrition »,
s’alarment les auteurs du rapport. Parmi les motifs d’inquiétude : la part de femmes en âge de procréer anémiées, qui stagne à 32,8 %, les retards de croissance, qui affectent 21,9 % des enfants de moins de 5 ans, et l’émaciation, qui touche 7,3 % d’entre eux.

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11 mai
crise économique mondiale
pas encore visionné, a l'air intéressant

Le Monde 10 mai


Après des décennies de croissance quasi continue, le monde devrait connaître, en 2020, une récession historique. Selon le Fond monétaire international (FMI), la chute du produit intérieur brut (PIB) de la planète sera de -3 %. Du jamais-vu en temps de paix, depuis un siècle. Il faut dire que cette crise est unique en son genre. La pandémie liée au coronavirus entraîne un double bouleversement de l’économie : le confinement a forcé de nombreuses entreprises à ralentir voire stopper leur activité ; il a par ailleurs provoqué un effondrement de la consommation de la population. On parle là d’une combinaison de « choc d’offre » et de « choc de demande ».

Sources :
« The Great Lockdown : Worst Economic Downturn Since the Great Depression », Gita Gopinath, FMI
https://blogs.imf.org/2020/04/14/the-...
« L’être, l’avoir et le pouvoir dans la crise », Dominique Strauss-Kahn
https://www.slideshare.net/DominiqueS...
« Perpectives de l’économie mondiale », avril 2020, FMI
https://www.imf.org/fr/Publications/W...
« Point de conjoncture », Insee
https://www.insee.fr/fr/statistiques/...
Classe éco, le blog d’Alexandre Delaigue
https://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/

7 mai
LicenciNowVirus
Uber 3.700 14%, Lyft 1000 17%, Airbnb 1.900 25%
Virgin Atlantic 3.150 ~1/3, Oerlikon (revêtements de surfaces) 800 10%, Gorenje (électroménager)  2.200
General Electric Aviation 13.000, Ryanair 3.000, British Airways 12.000, Boeing 16.000 10%, 15 % dans l'aviation civile, Airbus Défense et Espace 2.360
Rolls-Royces, 8.000, Volvo 1.300 de bureaux, Daher (sous-traitant Renault) 3.300, TechnipFMC (pétrole) 700 22%, DSV Panalpina (transports) 3.000, SNCF ?...


coronamafia
- En Italie, la mafia tisse sa toile dans une économie fragilisée par le coronavirus, Le Figaro, 6 mai

L’épidémie de Covid-19 ne semble pas entamer les ressources considérables des organisations mafieuses, parfois reçues comme « des sauveurs providentiels ».

- Face à la crise du Covid-19, les mafias italiennes se frottent les mains, France 24, 1er mai
Les clans mafieux d'Italie semblent tirer profit de l'épidémie de coronavirus et de la détresse économique, comme lors de précédentes crises. Entre les aides sociales opportunistes, les prêts usuriers et les nouveaux secteurs d'investissement, les autorités italiennes sont en alerte.

En 1980, le séisme qui avait frappé Naples et la région de Campanie, faisant près de 2 700 morts, avait permis à la mafia napolitaine, la Camorra, de s'arroger des parts dans les travaux de reconstruction. En 2009, l'ancien directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, avait affirmé détenir des preuves que l'argent des organisations criminelles avait été le seul capital d'investissement liquide utilisé par les banques pendant la crise économique. Une décennie plus tard, dans une tribune du quotidien La Repubblica, le journaliste Roberto Saviano alerte désormais sur l'"opportunité lucrative" qu'offre ce contexte de crise sanitaire pour la mafia en 2020.
la revanche du MEDEF par la bande
on se souvient que Roux de Bézieux, devant le tollé provoqué, avait abandonné mardi l’idée d’un allongement du temps de travail après le confinement. L'idée revient, formulée par divers grands patrons, dont celui de Vinci, et boostée par l'Institut Montaigne qui propose un temps de travail quotidien allongé, un jour férié supprimé, des vacances raccourcies, un revenu différé. Infos


6 mai
le difficile retour au travail, un exemple significatif :
UN CASSE-TÊTE CHINOIS EN VERSION FRANCO-JAPONAISE, des normes gouvernementales inapplicables. Une réponse à la question :

4 mètres carrés par salarié, sens de circulation... les règles sanitaires imposées aux entreprises sont-elles applicables ?


1er mai
- En Angleterre et au Pays de Galles, le coronavirus tue plus dans les quartiers pauvres et parmi les minorités ethniques, selon deux études, France Info, 1er mai. Entre le 1er mars et le 17 avril, le taux de mortalité dans les zones les plus défavorisées était de 55,1 décès pour 100 000 habitants, contre 25,3 décès dans les zones plus privilégiées.

Le Covid-19 tue deux fois plus dans les quartiers défavorisés du Royaume-Uni, et les minorités ethniques meurent davantage que les Blancs de la pandémie, révèlent deux études distinctes, parues vendredi 1er mai.

Etudiant les plus de 20 000 décès liés à la maladie survenus entre le 1er mars et le 17 avril en Angleterre et au pays de Galles, le Bureau national des statistiques (ONS) constate dans un bulletin (en anglais) que le taux de mortalité dans les zones les plus défavorisées était de 55,1 décès pour 100 000 habitants. A titre de comparaison, ce taux était de 25,3 décès pour 100 000 dans les zones les moins défavorisées.

Le terme "zone défavorisée" recouvre des quartiers marqués par un taux de chômage et de criminalité plus forts qu'ailleurs et un accès à la santé plus difficile. "Les taux de mortalité sont en temps normal plus élevés dans les zones les plus défavorisées, mais le Covid-19 semble accentuer cela encore davantage", commente Nick Stripe, analyste à l'ONS.

Des populations plus exposées

Une autre étude (en anglais), menée cette fois par l'Institute of fiscal studies, un institut de recherche basé à Londres, indique que le nombre de décès dans la population noire et issue de minorités est bien plus élevé que parmi les Blancs, en partie parce qu'ils occupent des métiers plus exposés au virus.

Les hommes d'origine pakistanaise sont 90% plus susceptibles de travailler dans le secteur de la santé que les hommes britanniques blancs. Bien que les personnes d'origine indienne ne constituent que 3% de la population en âge de travailler en Angleterre et au pays de Galles, elles représentent 14% des médecins.

"Notre analyse indique que 63% des travailleurs dans le domaine de la santé morts du coronavirus étaient noirs ou issus de minorités ethniques",
a souligné Tim Cook, professeur d'anesthésie honoraire à l'université de Bristol.

10 TITRES POUR DÉCOUVRIR LA SCÈNE JAZZ LONDONIENNE

30 avril
Coronavirus : la crise peut devenir une catastrophe humanitaire pour les travailleurs de l’économie informelle, Le Monde, 30 avril
Les pertes de revenus de ces travailleurs devraient atteindre 60 % à l’échelle mondiale, selon l’Organisation internationale du travail. La chute pourrait s’élever à 81 % en Afrique et en Amérique latine.

L’ampleur de la crise économique et sociale dépassera probablement ce qui était prévu il y a encore peu. Dans un nouveau rapport, publié jeudi 29 avril, l’Organisation internationale du travail (OIT) revoit à la hausse ses prévisions de pertes d’heures travaillées. Dans une précédente étude, il y a trois semaines, la baisse du temps effectivement travaillé avait été estimée à 4,5 % au premier trimestre 2020, comparé au quatrième trimestre 2019, ce qui équivaut à 130 millions d’emplois à plein temps. Pour le deuxième trimestre, le repli atteindra 10,5 %.

« On continue de perdre des emplois à une vitesse extraordinaire. Nous avions estimé cette perte à 195 millions pour le deuxième trimestre. Aujourd’hui, nous tablons plutôt sur l’équivalent de 305 millions de postes supprimés », annonce Guy Ryder, le directeur général de l’OIT, qui regroupe les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 Etats membres.
une pandémie "décoloniale" ?

depuis le début de la pandémie, plusieurs articles et textes soulignent l'accélération de la perte de suprématie occidentale, du double fait de ses principaux impact sanitaires au "Nord", et des économies nationales d'abord touchées. Mais quand la crise économique et sociale s'étendra au "Sud", la cote de l'Occident ne sera pas prête de remonter


CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Carte-Johns-Hopkins-University

- Le coronavirus déclasse l’Occident et ouvre le «siècle asiatique», Le Figaro International, 16 avril
La crise dévoile le grand malentendu de la mondialisation, quand l’Occident croyait étendre la démocratie.

On l’attendait au pied des gratte-ciels scintillants de Shanghaï ou dans le port de Singapour, plaque tournante tentaculaire sans frontière. Il a finalement surgi dans les lugubres hôpitaux de Wuhan, l’industrielle «Detroit chinoise», perdu au cœur des rizières de l’empire du Milieu. Le «siècle asiatique» commence véritablement en 2020. Longtemps perçue comme l’Arlésienne, la montée en puissance inexorable de l’Asie-Pacifique, et son corollaire implacable, le déclin relatif de l’Occident, attendait son «11 septembre» pour frapper les esprits. L’épidémie de coronavirus est l’un de ces moments de cristallisation de l’histoire, où des dynamiques à l’œuvre en profondeur éclatent au grand jour, et bousculent les perceptions des peuples.

- Géopolitique. L’influence de l’Occident mise à mal par l'épidémie, Courrier International, 29 avril, traduit de Britain should brace itself for a new world order after coronavirus, John Keiger, 12 avril
Il sera plus dur pour les États-Unis, le Royaume-Uni et la France de donner le ton à l’international, prédit ce professeur de Cambridge, alors que la pandémie a exposé les failles de leurs systèmes politiques et sanitaires. En cette ère de l’information, ce qui importe, ce n’est pas de savoir “quelle armée gagne, mais quel récit gagne”.

"Lorsque cette pandémie sera terminée, la capacité des États-Unis à gérer une crise aura pris un coup et avec elle sa crédibilité. La Grande-Bretagne et la France auront également souffert. Mais surtout, la perception internationale de longue date de la supériorité des services de santé occidentaux et l’efficacité du gouvernement démocratique aussi. Un élément de la puissance douce de l’Occident aura perdu sa puissance.
[...]
Les États-Unis d’Amérique, eux aussi, ont laissé une image détériorée de la grande puissance la plus riche et la plus développée. Cela pourrait bientôt hâter un monde post-américain, tout comme le début du XXe siècle a vu un monde post-britannique ou le 19ème siècle un monde post-France.

C’est là que les choses se situent aujourd’hui, et nous n’avons même pas commencé à voir comment les États réussiront à faire surface à partir de la pandémie. Le succès, ou son absence, aura des conséquences encore plus importantes pour le pouvoir futur des États, non pas en termes de puissance douce, mais la puissance dure de l’économie d’une nation. Ce sera le vrai test qui conditionnera le réalignement des grandes puissances du monde. Et ce qui est effrayant, c’est que l’histoire suggère que lorsque le réalignement des grandes puissances a lieu, les guerres suivent."

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Message par Invité Jeu 21 Mai - 7:40

21 mai
France
la vogue est à la vague... de licenciements

- Covid-19 : 22% des patrons pensent devoir licencier dans les mois à venir Le Parisien, 21 mai
Une enquête que nous révélons confirme les craintes d’une vague de licenciements, conséquence du choc sans précédent encaissé par l’économie française avec la crise sanitaire du coronavirus.

1 patron sur 5 pense devoir licencier dans les mois à venir, en conséquence du choc sans précédent subi par l'économie. De grands groupes internationaux ont déjà annoncé des licenciements à venir, sans en préciser l'ampleur en France. Et des entreprises tricolores fragilisées avant l'épidémie, dans les secteurs de l'ameublement et du textile, ont la tête sous l'eau
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE EYg6H-1WAAAVpG_?format=jpg&name=large
est-il anticipé de dire que les secteurs les plus concernés, hors l'agro-alimentaire et moindrement l'éducation, sont des plus utiles au capital, notamment la logistique et les transports (production automobile et aviation, transporteurs routiers, rails, avionneurs...), à l'échange marchand et à la distribution (commerces, supermarchés), et pas mal d'administrations de "besoins sociaux non-essentiels", ce qui serait considéré dans un monde communiste, et peuvent commencer à l'être suite aux vertus du confinement, comme des parasites ? Constatons aussi que ce sont des secteurs à forte force de travail prolétarienne. Ça promet donc des luttes de classes a minima défensives et revendicatives sans trop de souci écologique, révolutionnaires je n'y crois pas trop
19 mai
monde de l'argent. Parfois, inutile d'un dessin, tout est dans le titre
- Les espoirs d’un vaccin contre le Covid-19 font s’envoler les Bourses. Le Figaro Économie, 18 mai
L’annonce du laboratoire américain Moderna a fait donné un coup de fouet à Wall Street, le CAC 40 et le DAX allemand ont clôturé la journée en très forte hausse, à plus de 5%


17 mai
France
- Coronavirus : l'entreprise d'ameublement Alinéa dépose le bilan franceinfo, 16 mai
Dans les colonnes du journal "La Provence", le directeur général de l'enseigne, Alexis Mulliez, raconte qu'"il n'était plus possible de tenir" après la crise du Covid-19.

selon Wikipédia, fin 2018 la société a 32 établissements ouverts (magasins et entrepôts) en France et emploie 2213 salariés, en baisse par rapport aux années précédentes

C'est l'une des premières victimes économiques de la crise du coronavirus. Les magasins d'ameublement Alinéa ont déposé le bilan, a annoncé samedi 16 mai leur directeur général Alexis Mulliez dans une déclaration au journal La Provence. "Il n'était plus possible de tenir et c'est pourquoi nous avons déclaré l'état de cessation de paiement et nous sommes placés sous la protection du tribunal de commerce de Marseille", explique le dirigeant.

"Alinéa était engagé dans une transformation qui a demandé des efforts et des investissements. Mais alors que la démarche commençait à porter ses fruits, nous avons eu coup sur coup les gilets jaunes fin 2018 et les manifestations contre les retraites fin 2019. Et maintenant le Covid-19 qui nous a obligés à cesser notre activité durant presque deux mois", poursuit-il pour justifier les difficultés de l'entreprise, basée à Aubagne.

Toujours selon La Provence, une procédure de redressement judiciaire a été lancée. Deux options sont sur la table pour redresser l'entreprise : le dépôt d'un plan de continuation par ses actionnaires ou l'appel à des repreneurs.  
16 mai
France
le précariat est là

Intérim : « Le marché s’est effondré en quarante-huit heures » Le Monde, 14 mai
L’emploi intérimaire est frappé par une crise d’une ampleur inégalée, avec une chute de 37 % par rapport à fin 2019, selon l’Insee.

Une hécatombe. Voilà le mot qui vient à l’esprit pour décrire les premiers effets de la récession sur les intérimaires. A la fin du premier trimestre, l’emploi de ce type de main-d’œuvre a chuté comme une pierre jetée dans le vide : – 37 % par rapport à fin 2019, soit près de 292 000 postes en moins, selon une « estimation flash » diffusée le 7 mai par l’Insee. Il s’agit de la plus forte diminution depuis la création, en 1990, de cette série statistique.

Les dirigeants des principales entreprises de travail temporaire (ETT) sont à court de mots pour commenter ce qui leur arrive. « C’est la première fois que je vois un phénomène d’une telle brutalité », confie Christophe Catoir, le président France et Europe du Nord d’Adecco, qui évolue dans le monde de l’intérim depuis vingt-sept ans. « Le marché s’est effondré en quarante-huit heures », renchérit Alain Roumilhac, le patron de ManpowerGroup France.

Les données divulguées par l’Insee doivent être maniées avec précaution car de nombreuses ETT ont eu du mal à remplir correctement les déclarations relatives à leurs personnels, souligne Isabelle Eynaud-Chevalier, de Prism’emploi, la principale organisation patronale du secteur. Il faut donc s’attendre à ce que les indicateurs publiés le 7 mai soient révisés dans quelques semaines : « Mais ça ne change rien sur le fond, complète Mme Eynaud-Chevalier. La crise est considérable et elle soulève des problèmes sociaux inédits. »

Industrie et BTP particulièrement touchés
Chaque fois que la croissance pique du nez, les premiers à en faire les frais sont les intérimaires – avec les personnes en contrat à durée déterminée. Un tel phénomène s’était déjà produit, notamment en 2008-2009. Mais cette fois, le coup d’arrêt est d’une violence inégalée. Deux facteurs, au moins, ont joué, selon M. Catoir : « Le confinement en France a été beaucoup plus strict que dans de nombreux autres pays européens », dit-il. En outre, le gouvernement a encouragé les entreprises à recourir au chômage partiel, en réduisant le coût pesant sur elles. Résultat : beaucoup de sociétés ayant opté pour cette solution ont ralenti ou stoppé leur production, ce qui a entraîné le départ des intérimaires, mis à disposition par les ETT.

« Les secteurs qui nourrissent et qui soignent les Français ont réussi à se tenir debout »,
résume Alain Roumilhac, le patron de ManpowerGroup France

D’après M. Roumilhac, les destructions de postes ont été massives dans l’industrie et, surtout, dans le BTP, où la plupart des chantiers ont été suspendus du jour au lendemain, à la mi-mars. En revanche, plusieurs compartiments de notre économie ont continué à faire appel à des intérimaires, voire à en recruter davantage : l’agroalimentaire, la pharmacie, le transport et la logistique, les activités sociales et médico-sociales, le commerce alimentaire… Autrement dit, « les secteurs qui nourrissent et qui soignent les Français ont réussi à se tenir debout », résume le PDG de ManpowerGroup France.

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l'aviation, ça vole pas haut
-  la compagnie aérienne Air Canada a décidé de licencier 50 à 60% de ses 38.000 employés. Au moins 19.000 personnes perdront leur travail. C’est une « très pénible décision » a affirmé la compagnie. (source @conflits)
- Vers des milliers de suppressions d’emploi chez Airbus ? 15 mai

Un futur « redimensionnement du groupe » aurait été signalé aux cadres d’Airbus par son président Guillaume Faury, qui pourrait entrainer à terme la suppression de dizaines de milliers d’emplois directs et indirects – conséquence de l’arrêt quasi-complet du transport aérien suite à la pandémie de Covid-1

Pas d’annonce officielle à ce jour, mais l’avenir de l’emploi chez le constructeur européen est clairement menacé : en marge du lancement de la deuxième phase du chômage partiel, qui touche 3000 salariés de la division Aviation commerciale, le président d’Airbus aurait expliqué le 14 mai 2020 à ses cadres qu’un plan de restructuration sera présenté le mois prochain, qui pourrait entraîner la perte de 10.000 emplois selon les sources du quotidien britannique The Telegraph.

Déjà le mois dernier, le dirigeant évoquait un risque pour la survie d’Airbus si des mesures « radicales » n’étaient pas prises. Un proche du dossier a confirmé hier à La Dépêche l’existence d’une étude sur une restructuration « plus lourde que celle de Power 8 » – quand en 2007 avait entrainé 5000 suppressions d’emplois chez Airbus en trois ans et autant chez les sous-traitants, en raison des problèmes rencontré par le programme A380. Les rumeurs les plus alarmistes évoquent le départ de 10% des 136.000 salariés du groupe.

@GuillaumeFaury a écrit:We at #Airbus welcome the @EU_Commission’s phased and coordinated approach for the lifting of the EU's internal and external border controls and will continue to work with all the aviation stakeholders on a safe restoration of transport services and connectivity. https://twitter.com/eu_commission/status/1260516253627793409
We propose new guidance on how to safely resume travel and reboot Europe’s tourism in 2020 and beyond.
Tourism is vital to the Single Market as well as a key contributor to the EU's economic, social and cultural way of life.

En attendant, le chômage partiel va se poursuivre en particulier dans les FAL de Toulouse, alors que la production des avions commerciaux est déjà ralentie d’un tiers (un ralentissement plus ample est déjà à l’étude, déclarait Airbus fin avril). La baisse de l’activité devrait baisser jusqu’à fin septembre de 20% à 30% selon les branches. En moyenne, 30% des 48.000 salariés de la division Aviation Commerciale en France seront touchés lors de cette phase 2 qui s’achèvera fin décembre ; entre 0% et 40% selon les branches selon La Dépêche, qui rappelle qu’un accord d’entreprise prévoit une indemnisation de 92% du salaire. La baisse de l’activité devrait baisser jusqu’à fin septembre

Vincent François, représentant syndical de la CFTC interrogé par France Bleu, a expliqué qu’un retour à la normale au niveau de la production n’est pas attendu avant 2023 pour les courts courriers (A320 notamment) et 2025 pour les gros-porteurs selon ; « on peut penser à la diversification, à des pistes pour s’en sortir ». En plus des mesures comme le chômage partiel déjà prises pour « gagner du temps », une aide directe de l’Etat, « nous syndicats on ne peut pas l’écarter selon la durée de la crise », a-t-il ajouté, exprimant sa confiance dans les efforts d’Airbus pour sauvegarder l’emploi.

Rappelons qu’Airbus a vu son chiffre d’affaires baisser de 15% au premier trimestre, avec une perte nette de 491 millions d’euros, contre un bénéfice net de 40 millions à la même période l’année dernière.
13 mai
la fin du début plus que le début de la fin

la pandémie comme telle est sur sa fin. Les courbes sont sur la pente descendante pour la plupart des pays. Nous entrons dans la phase où les dégâts économiques et sociaux seront de plus en plus graves,  comme cela émerge dans certains pays et certaines catégories de la population déjà frappées avant. En France, l'arrêt du chômage partiel en juin, avec les faillites d'entreprises en cascade, mettra cette question au premier plan de toutes les préoccupations, et d'une recrudescence attendue des luttes sociales. C'est sans doute son propre "Déni de réalité" de celles-ci qui fait étrangement à Slate.fr penser que la CGT l'ignorerait
- Après la crise du Covid-19, l'«appauvrissement général» menace, Slate.fr 12 mai 2020
Certaines personnes semblent ignorer ce risque formulé par Édouard Philippe, qui semble pourtant évident. On les retrouve à des places très différentes, à Wall Street comme à la CGT.

Les chiffres continuent de tomber et, sans surprise, ils ne sont pas bons. La Commission européenne a publié ses prévisions de printemps pour l'ensemble de l'année en cours et l'année prochaine. Malgré un rebond attendu de l'activité au second semestre, le PIB de l'Union devrait chuter cette année de 7,4% et la progression prévue pour 2021 (6,1%) ne permettrait pas de rattraper tout le terrain perdu. Mais si tous les pays sont frappés, ils ne le sont pas tous avec la même intensité: l'Allemagne, par exemple, verrait son PIB reculer de 6,5% cette année et remonter de 5,9% l'an prochain; sa perte de production sur les deux années serait ainsi limitée à moins de 1% du PIB de 2019. Quant à son taux de chômage, il passerait simplement de 3,2% en moyenne en 2019 à 4% en 2020 et 3,5% en 2021.

À l'opposé, la baisse de PIB de la Grèce serait de 9,7% cette année et serait suivie par un rebond de 7,9%, ce qui lui laisserait une perte de 2,5% de PIB à la fin de 2021 par rapport à 2019; elle est tout de même créditée d'un taux de chômage qui, après une hausse à 19,9% de la population active, reviendrait à 16,8%, au-dessous de son niveau de 2019. L'Italie, elle, serait perdante sur toute la ligne, que ce soit en PIB (recul de 9,5% puis remontée de seulement 6,5%, qui laisserait une perte de 3,6 points de PIB en deux ans) ou en emplois (remontée du taux de chômage de 10% à 11,8%, avec un retour à 10,7%).

La France subirait également un choc assez fort: recul de 8,2% du PIB cette année (c'est à peu près le chiffre retenu dans la prévision officielle actuelle à Paris), puis une remontée de 7,4% l'an prochain, ce qui donnerait une perte de près d'un point et demi de PIB en deux ans; quant au taux de chômage, il monterait de 8,5% à 10,1% et ne reviendrait qu'à 9,7% en moyenne en 2021.

La balance des risques penche du mauvais côté
Ces prévisions appellent plusieurs commentaires. Elles ont été parfois qualifiées de sombres, mais en réalité elles ne le sont pas d'une façon excessive: elles supposent qu'on a connu le pire et que l'activité reprendra progressivement à partir de maintenant. C'est un scénario raisonnable, mais qui peut être démenti par les faits, ainsi que la Commission elle-même le souligne. La chute de l'activité peut être plus profonde que cela n'a a été calculé et la reprise peut être plus molle, la pandémie peut être plus grave et plus longue, des troubles financiers voire une crise ne peuvent être exclus et la nécessaire coopération européenne peut ne pas être assez poussée. La balance des risques penche du mauvais côté...

La question de la coopération européenne va se poser avec une acuité particulière. Face à un choc qui ne frappe pas tous les pays de façon identique, la situation pourrait devenir intenable au sein de l'Union en l'absence de gestes concrets de solidarité. L'Allemagne peut faire valoir qu'elle a particulièrement bien géré la crise sanitaire, ce qui est exact, mais on constate que le Covid-19 a frappé les pays de façon très différenciée sans que l'on puisse toujours expliquer pourquoi avec certitude. Elle peut montrer que son pays s'en sortira mieux parce que ses finances étaient saines et qu'elle a pu sans trop de difficultés lancer un plan de sauvetage de très grande ampleur, ce qui est vrai aussi, mais son intérêt bien compris est de ne pas laisser sombrer ses partenaires les plus fragiles, qui sont aussi de bons clients.

L'arrêt rendu par la Cour constitutionnelle allemande, qui exige que la Banque centrale européenne (BCE) justifie son programme de soutien aux pays européens par l'achat de titres de dette, a fait couler beaucoup d'encre depuis le 5 mai. Mais la réponse très sèche de la BCE ramène le problème à sa juste dimension: cet arrêt reflète sans aucun doute le sentiment d'une partie de l'opinion publique allemande et de la classe dirigeante, mais cet obstacle juridique peut être contourné aisément, comme cela a déjà été le cas dans le passé. Ce n'est pas de là que pourrait venir un manque de coopération en Europe dans les prochains mois, mais d'une absence de volonté politique.

Bond en arrière de quatre-vingts ans aux États-Unis
Que les prévisions disent que les plus fragiles, les pays comme les personnes, souffriront le plus de la crise n'est pas une surprise: les statistiques déjà enregistrées le confirment. Les chiffres de l'emploi salarié publiés par l'Insee pour le premier trimestre montrent qu'en trois mois, on est revenu presque trois ans en arrière, avec une perte de 453.800 emplois, soit un recul de 2,3% qui s'explique principalement par une chute brutale de 37% (291.800) des emplois intérimaires. Mais ce qui se passe ici est presque anecdotique par rapport à l'évolution du marché de l'emploi aux États-Unis: à 3,5% de la population active, le taux de chômage y était en février à son niveau le plus bas depuis cinquante-et-un ans; deux mois plus tard, à 14,7%, il est à son plus haut niveau depuis quatre-vingts ans! Et l'étude détaillée des chiffres monte qu'il vaut mieux là-bas être un homme blanc surdiplômé qu'une femme latino-américaine sans aucun diplôme.

Les 30 millions de chômeurs et chômeuses supplémentaires que comptent les États-Unis sont loin en effet de venir du même monde. Le taux de chômage des Latino-Américain·es est passé en deux mois de 4,4% à 18,9%; c'est la première fois qu'il dépasse celui des Noir·es, passé dans le même temps de 5,8% à 16,7%, tandis que celui des Asiatiques passait de 4,1% à 14,5% et celui des Blanc·hes de 3,1% à 14,2%. Chez les plus de 20 ans, le taux de chômage des hommes est de 13%, celui des femmes de 15,5%. Chez les plus de 25 ans, il est de 21,2% pour celles et ceux qui n'ont pas de diplôme du secondaire, de 17,3% avec un diplôme du secondaire, de 15% avec un diplôme de premier cycle universitaire et de 8,4% avec un diplôme universitaire plus élevé.

Deux observations complémentaires s'imposent, qui conduisent à des conclusions radicalement opposées sur la situation réelle des États-Unis. La première est que huit millions de personnes se sont volatilisées en deux mois. On ne les retrouve plus dans les statistiques de l'emploi et on ne les retrouve pas non plus dans celles du chômage. L'explication est simple: il s'agit de personnes qui, au vu de l'évolution du marché du travail, jugent inutile d'en chercher un et de s'inscrire comme demandeuses d'emploi, ce qui indique que la crise est peut-être encore plus grave qu'une lecture rapide des statistiques pourrait le laisser penser.

La deuxième observation est plus rassurante: un pourcentage élevé de personnes récemment licenciées estiment que cette situation est temporaire et qu'elles seront réembauchées dès que l'activité repartira. À la différence de l'Allemagne ou de la France qui encourage les entreprises à garder leurs salarié·es en finançant généreusement le chômage partiel, le choix a été fait aux États-Unis de laisser les entreprises alléger leurs effectifs, les revenus de toutes les personnes ainsi licenciées étant abondés par un complément fédéral aux indemnités de chômage ou par un chèque versé directement aux plus démuni·es. Dans ces conditions, les embauches pourraient reprendre rapidement dès la fin des périodes de confinement décidées par les États et on s'apercevrait alors que la crise est en fait beaucoup moins grave que les dernières statistiques ne semblent l'indiquer.

Wall Street ne connaît pas la crise
Cette dernière interprétation des chiffres est très clairement celle qui a la faveur des milieux financiers, surtout à Wall Street. Pratiquement partout dans le monde, les marchés boursiers ont fortement chuté fin février-début mars avant de remonter assez nettement. Par rapport aux cours enregistrés à la fin de 2019, la perte restait significative le 8 mai: près de 29% à Madrid, 25,8% à Milan, 21,3% à Londres et près de 24% à Paris pour le CAC 40.

Mais cette baisse semble en fin de compte relativement modérée si l'on songe à l'ampleur du choc subi et aux incertitudes pour l'avenir. Les investisseurs restent confiants. À Paris, note l'Autorité des marchés financiers, après une semaine de panique fin février, les particuliers sont revenus en bourse, attirés par le bas niveau des cours: ils ont multiplié par quatre leurs achats en mars par rapport à la même période de 2019 et l'on a même vu arriver sur le marché 150.000 nouveaux investisseurs, beaucoup plus jeunes que les investisseurs habituels.

Mais cette résistance des marchés et ce regain d'intérêt pour les actions sont très raisonnables en comparaison de ce qui se passe aux États-Unis. Le 8 mai, l'indice Dow Jones, qui compte pourtant quelques entreprises lourdement affectées par la crise comme Boeing pour l'aéronautique et Exxon et Chevron pour le secteur pétrolier, enregistrait un recul limité à 14,7% par rapport au niveau atteint à la fin de 2019, l'indice S&P 500 ne cédait que 9,3% et l'indice Nasdaq composite, représentatif du marché des jeunes sociétés de la haute technologie, gagnait même 1,6%. Pourtant, le bénéfice par action des sociétés composant le S&P 500 a baissé de 13,2% au premier trimestre. Si l'on se fie à la moyenne des prévisions des analystes, il devrait encore baisser de près de 40% au deuxième trimestre!

La suite des événements est très incertaine. Dans les commentaires faits par les dirigeant·es de ces sociétés au moment de la publication des résultats du premier trimestre, on retrouvait pratiquement toujours la même prudence de langage, sur le thème: nous sommes incapables de vous dire avec précision comment va évoluer notre activité dans les prochains mois.

Les GAFAM en pleine forme
Il en faudrait plus pour inquiéter les financiers de Wall Street: dès le premier trimestre 2021, les pertes seraient effacées et les entreprises retrouveraient le même niveau de résultats qu'au quatrième trimestre 2019. Certes, toutes les sociétés cotées à New York ne bénéficient pas de cette confiance, qui n'est pas tout à fait aveugle.

En profitent surtout les géants des nouvelles technologies, les GAFAM qui valaient ensemble près de 5.500 milliards de dollars le 8 mai, avec en tête Microsoft (1.401 milliards), devant Apple (1.344 milliards), Amazon (1.187 milliards) –qui a atteint le plus cours le plus élevé de son histoire le 30 avril à la faveur du confinement généralisé, mais a un peu baissé ensuite parce que son président fondateur Jeff Bezos a annoncé que le bénéfice serait nul au deuxième trimestre à cause des dépenses liées à la crise– Google (946,4 milliards) et Facebook (605 milliards).

Pour beaucoup de spécialistes, l'hypothèse sur laquelle repose le comportement de Wall Street d'un retour rapide à la situation économique et financière d'avant n'est pas très crédible. La présence du virus va continuer de peser sur le comportement des consommateurs et les dépenses des entreprises; le commerce international ne va reprendre que très progressivement et certains secteurs, comme le tourisme et les activités qui lui sont liées, vont souffrir durablement. Mais, pour l'heure, sur les marchés, et pas seulement aux États-Unis, on ne veut voir qu'une seule chose : une tendance générale au déconfinement dans le monde.

Les incertitudes du déconfinement
Les gouvernements et les économistes qui les conseillent sont pour la plupart très loin de partager cet optimisme béat. En France, lors de la conférence de presse du Premier ministre qui s'est tenue le 7 mai pour présenter les mesures prises afin d'organiser la sortie du confinement, une phrase a retenu l'attention: celle où il déclare que la France, « une fois la crise sanitaire passée, répondra à la crise économique et à l'appauvrissement général qui va intervenir ». Interrogé sur la question du temps de travail, Édouard Philippe a évité une réponse directe « mais, a-t-il précisé, je crois que si nous voulons retrouver notre prospérité, dépasser ce cap et ce coup dur pour la France, il faudra collectivement que nous nous en donnions les moyens par le travail, la solidarité, l'inventivité ».

On comprend que le Premier ministre, déjà très critiqué sur la façon dont le gouvernement a géré la crise sanitaire et préparé le déconfinement, n'ait pas souhaité ouvrir un nouveau front sur un sujet aussi sensible que la durée du temps de travail... Mais il est certain que la question se posera dans les prochains mois lorsqu'il s'agira d'œuvrer à limiter au maximum les effets négatifs du confinement sur la richesse nationale.

En ce sens, on voit s'esquisser certaines pistes d'actions, comme celles proposées par l'Institut Montaigne. Il sera nécessaire d'y réfléchir et le gouvernement devra en discuter avec les partis politiques et les partenaires sociaux, pour arriver à trouver pour une période limitée le compromis le plus intelligent possible entre les impératifs économiques, le respect des droits sociaux et la prise en compte des risques sanitaires.

On sait déjà qu'il faudra faire sans la CGT : le 1er mai, sur France Inter, son secrétaire général, Philippe Martinez, avait été catégorique: « L'avenir, c'est de réduire le temps de travail si on veut que tout le monde ait du boulot. Il est hors de question de travailler plus. » Le propos a le mérite d'être clair, mais il témoigne d'un aveuglement inquiétant: on a une ligne directrice –la réduction du temps de travail– et on n'en déviera pas quelles que soient les circonstances. « Notre priorité, c'est la santé », affirme ce même jour Philippe Martinez. Son syndicat en apporte la confirmation en obtenant de la justice la fermeture de l'usine Renault de Sandouville.

Déni de réalité
Les autres syndicats, qui contestent cette action, seraient-ils moins soucieux de la santé des travailleurs et des travailleuses ? On peut en douter. On peut en revanche penser qu'ils ont davantage conscience des problèmes économiques qui se posent. La CGT, comme les financiers de Wall Street, sont dans le déni de réalité.

Ces derniers ont quelques raisons de faire comme si de rien n'était: le gouvernement fédéral emprunte à tour de bras sur les marchés pour financer le soutien aux entreprises et au pouvoir d'achat de la population tandis que la Réserve fédérale achète tout sur le marché –des obligations d'État et des obligations d'entreprises, y compris des «obligations pourries». Le dollar reste une valeur refuge. Même si le monde va mal, les États-Unis –du moins leurs grandes entreprises qui brillent à Wall Street– ont une forte probabilité d'être parmi ceux qui s'en sortiront le mieux.

Mais est-il raisonnable pour une centrale syndicale d'agir aussi comme si de rien n'était? Même si les gouvernements européens et la BCE font ce qu'il faut, le choc va être rude et la reprise reste incertaine. Et, en cas de difficultés, les statistiques de l'emploi le montrent, ce sont les plus vulnérables qui souffriront.

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Dim 31 Mai - 18:54

31 mai
pendant la pandémie, les affaires continuent
- Vente de masques : près de 100 millions d'euros de chiffre d'affaire pour la grande distribution, LCI, 31 mai

Autorisée à vendre des masques pour le grand public depuis le début du mois de mai, la grande distribution a réalisé un chiffre d'affaire considérable. Selon les calculs du cabinet Nielsen, les clients de ces grands magasins ont en effet acheté pour 94 millions d'euros de masques. Du 4 au 24 mai, ces ventes de masques chirurgicaux et en tissu ont même représenté 16% de la croissance des produits de grande consommation. S'il ne s'agit de bénéfices - puisque les enseignes vendaient à prix coûtant - il s'agit, selon Nielsen, d'une part de marché bien supérieure à la normale pour ce secteur.

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE EZMjIh4XYAU8mIw?format=png&name=small
29 mai
18 ans après la fermeture de l''usine Renault de l'île Seguin à Boulogne-Billancourt, et 40 ans après la mort de Jean-Paul Sartre affirmant en mai 68 « Il ne faut pas désespérer les pauvres » et « Désespérons Billancourt », faussement contractés en « Il ne faut pas désespérer Billancourt »
il va falloir désespérer Renault-Flins
- Renault annonce la suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France, dans le cadre d'un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans.


28 mai
France
- L'économie française repart mais la récession sera pire que prévu, Nice-matin, 27 mai

L'économie française a repris son souffle à la faveur du déconfinement, mais elle ne retrouvera pas avant longtemps son niveau d'avant-crise et la récession devrait largement dépasser les -8% envisagés par le gouvernement.

Sur le seul deuxième trimestre, la chute du PIB pourrait atteindre "environ 20%", après -5,8% au premier, a estimé mercredi l'Institut national de la statistique (Insee), ajoutant que sur l'ensemble de 2020, une récession de 8%, comme envisagé par le gouvernement, est un scénario "peu réaliste". Il reposerait en effet sur un retour intégral à la normale dès juillet.

Or "après près de deux mois au ralenti, comme en apnée, l'économie française s'efforce (...) de reprendre son souffle. Mais elle refait surface dans un monde qui n'est plus exactement le même qu'avant la crise sanitaire", explique l'institut. La reprise sera "au mieux progressive au second semestre", estime l'Insee.

Lundi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau avait aussi affirmé que la période de déconfinement coûterait au moins trois points de PIB cette année. "J'ai toujours indiqué que les 8% de chute de croissance étaient un chiffre provisoire (...) Il faut nous attendre à des chiffres de récession très dégradés pour 2020 en France", a commenté mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur Radio Classique. Il a jugé que les chiffres de l'Insee "confirment qu'il y a une reprise réelle mais progressive".

Depuis le début du déconfinement, entamé le 11 mai, l'activité est en effet repartie "prudemment mais nettement" en France, selon l'Insee. L'économie française tournerait "à environ quatre cinquièmes de son niveau d'avant crise", contre deux tiers pendant le confinement.

Avec la réouverture de la plupart des commerces et le retour au travail de nombreux Français, tous les secteurs ont vu leurs niveaux d'activité se redresser par rapport à la période du confinement.

Dans les branches marchandes, les plus touchées par le confinement, la perte d'activité est de -25% contre -39% avant le déconfinement. Elle est de -38% dans la construction (contre -75% avant le 11 mai) et de -24% dans l'industrie.

Le climat des affaires s'est ainsi légèrement amélioré en mai après avoir atteint son plus bas historique en avril, même s'il reste particulièrement bas.

Les contraintes sanitaires et les perturbations persistantes des chaînes de production et d'approvisionnement freinent encore la reprise.

Surtout, certains secteurs importants de l'économie restent à l'arrêt ou presque, comme l'hôtellerie-restauration, l'évènementiel ou la culture, même si cafés et restaurants vont pouvoir rouvrir dans les zones "vertes" dès le 2 juin selon des modalités que le Premier ministre Edouard Philippe doit dévoiler jeudi.

CONSOMMATION REPARTIE

En attendant, les ménages ont déjà profité de la réouverture des commerces, avec un rebond de la consommation durant la première semaine du déconfinement.

Mais, prévient l'Insee, "une partie de ce rebond est ponctuelle, correspondant à des achats qui avaient dû être reportés", ce qui ne "permet pas à ce stade de déduire ce que sera le +régime permanent+ de la consommation pendant les prochaines semaines".

D'autant qu'en raison des incertitudes sur l'avenir - Bruno Le Maire a déjà prévenu qu'il y aurait des faillites et des licenciements "dans les mois qui viennent" -, les ménages pourraient s'avérer prudents dans leurs achats.

En mai, le moral des ménages est ainsi resté en berne. Or la reprise de la consommation, tout comme de l'investissement des entreprises, sera essentielle pour soutenir l'économie dans les prochains mois. Le Medef a d'ailleurs demandé des mesures "coup de fouet" avant l'été pour soutenir la demande.

Après des plans de soutiens dédiés aux secteurs les plus touchés, comme le tourisme, l'automobile et l'aéronautique, le gouvernement prépare un plan de relance global pour la rentrée.
24 mai
monde
les "travailleurs essentiels" ce n'est pas le prolétariat de papa (et pépé)
Dominique Méda : « Les plus forts taux de surmortalité concernent les “travailleurs essentiels” », Le Monde, 23 mai
Une étude britannique montre que la surmortalité liée au Covid-19 touche d’abord les travailleurs des soins à la personne, du transport et de la vente, relate la sociologue dans sa chronique au « Monde »

On sait que l’âge joue un rôle aggravant dans l’exposition à l’épidémie de Covid-19. Mais dans quelle mesure les conditions de vie et d’emploi en jouent-elles un ? Les données de l’Insee sur la Seine-Saint-Denis ont montré que ce département, dont la population est plus jeune que la moyenne, présente néanmoins un record de surmortalité : on y a recensé 130 % de décès en plus entre le 1er mars et le 27 avril par rapport à la même période en 2019.

Cette population connaît également un taux de pauvreté élevé et une forte proportion de travailleurs qui, prenant tous les jours les transports en commun, exercent des métiers dits, depuis le début de la crise sanitaire, « de première ligne ». On sait aussi qu’il existe des liens étroits entre pauvreté, conditions de vie médiocres et mauvaises conditions d’emploi. Mais peut-on aller plus loin : certains métiers présentent-ils plus de risques d’être touchés par le Covid-19 que d’autres, et pourquoi ?

Aux Etats-Unis, le profil démographique des travailleurs « de première ligne » (vente, transports publics, chauffeurs, entrepôts, services postaux, entretien, métiers du soin, travailleurs sociaux) a permis de mettre en évidence la prédominance des femmes, notamment dans les métiers du soin, du social et de la vente, ou encore la surreprésentation des personnes de couleur et touchant des salaires bas (« A Basic Demographic Profile of Workers in Frontline Industries », Hye Jin Rho, Hayley Brown, Shawn Fremstad, Center for Economic and Policy Research, 7 avril 2020). Mais cette étude ne présente pas de données sur la contamination ou la mortalité par Covid-19.

Conditions socio-économiques et comorbidités
En revanche, l’équivalent britannique de l’Insee, l’Office for National Statistics (ONS), a exploité les données de mortalité par le Covid-19 (« Coronavirus (Covid-19) Roundup ») sous l’angle socioprofessionnel. L’une de ses études analyse les 2 494 décès impliquant le coronavirus intervenus entre le 9 mars et le 20 avril dans la population en âge de travailler (20-64 ans) en Angleterre et au Pays de Galles. La profession étant indiquée sur le certificat de décès, on peut comparer la composition socioprofessionnelle des personnes décédées du Covid-19 à celle de l’ensemble des personnes décédées du même âge et du même sexe.

Les plus forts taux de surmortalité concernent en premier lieu les travailleurs des métiers du soin à la personne (hors travailleurs de la santé, car les médecins et infirmières n’ont pas enregistré de surmortalité), suivis des chauffeurs de taxi et d’autobus, des chefs cuisiniers et des assistants de vente et de détail ; autrement dit, ceux que l’ONS décrits comme les « key workers », les « travailleurs essentiels ». L’ONS a aussi montré la plus forte probabilité pour les non-Blancs de décéder du coronavirus, en partie explicable par des facteurs socio-économiques.

[La suite est réservée aux abonnés.]

- Pour la première fois depuis trente ans, l’indice de développement humain pourrait décliner en 2020
Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement, la crise du coronavirus creuse les inégalités et entraîne une inversion de la courbe du développement dans le monde.

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Ali, un migrant malien, montre des photos de ses enfants restés au pays,
à Nijar, en Espagne, le 29 avril 2020. JUAN MEDINA / REUTERS

Le Covid-19 est une lame de fond. A la crise sanitaire, politique et sociale, il faut ajouter celle du développement humain, alertent les experts du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans leur rapport rendu public mercredi 20 mai. Crée en 1990, l’indice de développement humain (IDH), mesure conjointement l’accès à l’éducation, à la santé et le niveau de vie. Il connaît un « déclin rapide et sans précédent » du fait de la crise du coronavirus, notent les auteurs.

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la nouvelle vogue est arrivée
- Déconfinement : comme le coronavirus, la crise économique va frapper par vagues
Le HuffPost/AFP, 21 mai
La crise économique et sociale entraînée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus ne sera pas linéaire, expliquent deux économistes

"On va au devant de plans de restructuration et de licenciements, qui pourraient se généraliser”, analyse l'économiste Bruno Ducoudré. “Cette crise n’est pas une affaire de semaines, pas une affaire de mois, mais une affaire d’années”, alertait le ministre de l’Économie Bruno Le Maire cette semaine. De fait, tous les indicateurs montrent que la crise sanitaire du nouveau coronavirus a déclenché une crise économique et sociale, qui, loin d’être linéaire, pourrait se faire par vagues successives, lesquelles suivront indéniablement le rythme du Covid-19.

“Un reconfinement d’un pays important sur la scène économique peut tout de suite impacter d’autres parties du globe. En clair il y aura des soubresauts tant que l’épidémie ne sera pas totalement terminée. Il y a aussi l’aléas de la date du vaccin ou du remède, qui jouera sur la reprise directement. Toute communication autour d’un vaccin créera des vagues, sorte d’espoir d’une reprise normale de l’activité qui peut aussi créer beaucoup de désillusion”, explique l’écomiste Pascal De Lima contacté par Le Huffpost

“Du jamais vu dans l’histoire des statistiques”

Indéniablement, la première vague et le confinement ont été un choc brutal pour l’économie, avec une réduction d’un tiers de l’activité et une chute du PIB de 5,8%, cela pour le seul premier trimestre 2020. Autre indicateur incarnant particulièrement la violence de l’impact: la hausse du chômage avec près de 246.000 nouvelles inscriptions au mois de mars.

“C’est du jamais vu dans l’histoire des statistiques, c’est plus d’inscriptions en un mois que pendant un an pendant la période 2008-2009. Le chômage partiel, les reports de charges et les prêts garantis par l’État permettent de limiter la chute mais cela ne protège pas tout le monde”, analyse Bruno Ducoudré, économiste à l’OFCE, contacté par Le HuffPost.

Ce sont les CDD et les personnes en intérim qui se retrouvent en première ligne. “Dès le début, les entreprises se sont appuyées sur ce type de contrat pour s’ajuster et diminuer leur main-d’oeuvre et donc leurs coûts. Aujourd’hui en France, les CDD représentent 14% de l’emploi”, rappelle-t-il.

Le gouvernement a présenté un projet de loi permettant d’assouplir pendant six mois, à compter de la fin de l’état d’urgence sanitaire, l’utilisation des CDD et des contrats d’intérim. Il sera possible d’allonger leur durée et de les renouveler plus facilement, sous condition d’un accord d’entreprise, qui prévaudra jusqu’à janvier 2021 sur l’accord de branche.

Un précipice pour les entreprises fragiles

Mais plus que la phase de confinement, c’est surtout la phase de déconfinement qui préfigurera de l’ampleur de la crise. “Ce sera une vague structurelle, certains secteurs d’activité ont une capacité de rattrapage, d’autres non. Certains repartent tout de suite, d’autres secteurs doivent attendre encore. C’est le principe de base”, relève Pascal De Lima. Plus l’activité retrouvera ses couleurs habituelles rapidement, moins le choc sera violent. En l’état, les indicateurs arrivent au compte-goutte, mais ils sont loin d’être optimistes.

“La reprise est partielle, plusieurs secteurs n’ont pas pu rouvrir et des salariés ne peuvent pas reprendre non plus leur activité, parce qu’il sont malades, à risque, ou qu’ils ont des enfants. Par ailleurs, en sortie de confinement, de nombreuses entreprises se retrouvent à court de liquidités, et là encore les prêts garantis par l’État ne permettent pas d’absorber tout”, détaille Bruno Ducoudré, en évoquant l’exemple de l’entreprise d’ameublement Alinéa.

Avant le confinement, l’entreprise se trouvait déjà en délicatesse financière. Et celle-ci s’est accentuée ces dernières semaines. Résultat: la société vient d’être placée en redressement judiciaire, comme la marque de vêtements pour femmes Naf Naf ou le vendeur de chaussures, le groupe André.

“On risque d’avoir dans les semaines et les mois qui viennent, une multitude d’entreprises qui se retrouvent dans cette situation et donc avec des emplois dont la pérennité n’est pas assurée. On va au devant de plans de restructuration et de licenciement, qui pourraient se généraliser”, juge Bruno Ducoudré.

Un balancier qui pourrait commencer à tanguer particulièrement à partir du 2 juin, moment à partir duquel le chômage partiel sera moins pris en charge par l’État ”afin d’encourager les entreprises à reprendre l’activité et éviter de se reposer uniquement sur le chômage partiel”. À l’inverse, certains secteurs seront soutenus plus longtemps comme celui du tourisme.


@BFMTV a écrit:Muriel Pénicaud annonce que le chômage partiel durera "jusqu'à la fin de l'année s'il le faut" pour le secteur du tourisme, les cafés et les restaurants

Vidéo intégrée
08:50 - 15 mai 2020

Restructurations multiples et appauvrissement
Force est de constater que les premières remontées du déconfinement ne sont pas particulièrement encourageants, non plus, et que la confiance en l’avenir n’est pas au beau fixe. “Une vague de Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est en préparation”, met en garde dans Le JDD, Pierre Ferracci, président du groupe Alpha, spécialisé dans les relations sociales. Quand Marine Roussannes, directrice de la practice mutations des entreprises et restructurations de LHH France assure “crouler sous les sollicitations”.

En se basant sur une estimation, jugée plutôt optimiste d’une chute de 8% du PIB cette année, le FMI table sur un taux de chômage à 10,4% à la fin de l’année 2020 en France. Une situation explosive qui fait craindre au gouvernement un “appauvrissement généralisé”, pour reprendre les mots d’Édouard Philippe le 7 mai dernier lors de la présentation de son plan de déconfinement.

Les associations caritatives, elles-mêmes en danger, tirent la sonnette d’alarme. Nombreuses sont celles a avoir observé une hausse de leurs bénéficiaires dans le cadre des distributions alimentaires.

Le logement est également vu comme une véritable “bombe à retardement”. “Certains bailleurs sociaux parlent déjà de 10% de loyers impayés depuis le début du confinement mais le risque, majeur, de défaut de paiement de loyers et de charges est encore devant nous, avec à terme, la menace d’expulsion”, explique ainsi à France Culture, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, avant d’ajouter: “Il faut profiter du report [de la trêve hivernale] pour mettre en place un outil de protection évitant des vagues d’expulsions cet été ou dans 6 mois, un an, quand on aura peut-être oublié l’effort de solidarité”.

Après l’été, le beau temps ?
D’ici la fin du mois d’août, d’autres indicateurs seront scrutés à la loupe car ce n’est qu’après qu’il sera vraiment possible de commencer à tirer un vrai premier bilan du déconfinement. “Au mois de juillet, on aura notamment accès aux comptes trimestriel du deuxième trimestre. On pourra ainsi voir si la partie des Français qui a pu épargner a surconsommé et donc soutenu les carnets de commandes des entreprises pour qui la phase de déconfinement est une véritable phase test”, précise Bruno Ducoudré.

À cet égard, une attention toute particulière devrait être accordée à la confiance des ménages et au climat des affaires. Deux indicateurs conjoncturels qui ont plongé largement pendant le confinement. Le premier avait perdu 8 point fin avril, la plus forte baisse depuis la création de l’indice en 1972. Le second a suivi la même direction au point que l’INSEE évoque “des points bas jamais explorés jusqu’alors par les enquêtes de conjoncture”. L’indicateur a perdu 32 points en avril, après avoir déjà baissé de 11 points en mars. Pour rappel, précise l’INSEE, l’indicateur n’avait perdu “que” 9 points en octobre 2008, après la faillite de Lehman Brothers.


@InseeFr
En avril 2020, chute inédite de la confiance des ménageshttps://j.mp/2W6RRwC
08:47 - 28 avr. 2020

Nouveau bilan début 2021
Dans un tel contexte, estime Bruno Ducoudré, “il apparaît difficile de croire à une reprise “en V”. On observera certainement, des formes plus proches du “W”, s’il y a reconfinement, ou un “U” avec un plancher bas et long. Si les plans de restructurations et que les faillites s’enchaînent, on risque de basculer dans un régime qui s’auto-entretient : une faible activité, pas de confiance des ménages pas d’investissement des entreprises. Il faudra attendre une année pour avoir les comptes nationaux annuels de 2020 et faire un état des lieux complets, on aura la première estimation début 2021”.

D’ici-là, les différents plans de relance et notamment celui européen, présenté par Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel, auront eu le temps d’être validés par le parlement européen. “Si l’on prend en compte uniquement les 240 milliards de prêts, cela ferait pour la France 55 milliards en plus des 45 milliards déjà votés au niveau national. Donc 100 milliards environ. Les pertes de 8% du PIB liées au confinement et selon des estimations officielles, avoisinent les 200 milliards d’euros. On arriverait donc à minimiser la catastrophe”, explique Pascal De Lima, qui y voit toutefois une solution court-termiste visant surtout à combler les pertes liées au confinement.

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CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE Empty Re: CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES et SOCIALES de la PANDÉMIE

Message par Invité Sam 11 Juil - 10:06


France
en même temps, la reprise du coronavirus et des affaires

alors qu'au niveau mondial l'OMS alarme d'une « explosion du nombre des cas » et que « les autorités françaises multiplient les alertes face à un possible regain de l'épidémie » (voir ici), la fin de l'état d'urgence sanitaire est aussi celle des maigres avantages qui l'accompagnaient. Mais puisque le patron des patrons le dit : « On ne peut pas se permettre de reconfiner parce que l'économie ne s'en remettrait pas. On serait sur quelque chose de terrifiant »...
Coronavirus : ce qui change à compter du 11 juillet avec la fin de l'état d'urgence sanitaire, franceinfo, 10 juillet
A partir de samedi, la France n'est plus en état d'urgence sanitaire en raison de l'épidémie de Covid-19. Mais la loi qui prévoit la sortie de cette situation exceptionnelle permet tout de même de prendre des mesures ponctuelles et ciblées en cas de recrudescence du virus.

C'est la fin officielle de l'état d'urgence sanitaire, qui aura été mis en place pendant près de seize semaines. A compter du samedi 11 juillet, même si plusieurs mesures restrictives de droit commun restent en vigueur, certains changements sont à prévoir. Voici ce qu'il faut savoir, alors que le risque d'une deuxième vague de la pandémie de Covid-19 suscite toujours des inquiétudes en France.

La trêve hivernale touche à sa fin
La trêve hivernale a été repoussée à deux reprises cette année, d'abord au 31 mai, puis au 11 juillet. Les expulsions locatives, qui doivent théoriquement reprendre, restent toutefois proscrites s'il n'y a pas de "possibilité de relogement opérationnelle", a précisé au début du mois Julien Denormandie, alors ministre du Logement, dans un entretien à La Croix. Les propriétaires, eux, "pourront solliciter l'indemnisation de l'Etat quand les procédures d'expulsion n'auront pas été exécutées". Des initiatives locales ont parfois été prises, comme à Paris, dès la mi-mai, où la mairie a demandé aux trois principaux bailleurs sociaux de prolonger la trêve jusqu'au 31 mars 2021.

Par ailleurs, pendant le confinement, plus de 20 000 places supplémentaires d'hébergement d'urgence ont été progressivement ouvertes, notamment dans des hôtels, pour accueillir ceux qui étaient "confinés dehors". Il faut également y ajouter les 14 000 places du "plan hiver", maintenues avec la prolongation de la trêve. Les places ouvertes seront "maintenues tant que des solutions alternatives ne sont pas trouvées", avait promis Julien Denormandie toujours dans La Croix, en annonçant une circulaire destinée aux préfets pour éviter toute remise à la rue.

Les stades et les hippodromes peuvent rouvrir
Les stades étaient déjà ouverts, mais uniquement pour une pratique sportive encadrée avec des mesures de prévention. A partir du 11 juillet, ces équipements pourront de nouveau accueillir du public avec une "jauge maximale" de 5 000 personnes qui restera "en principe" en vigueur jusqu'en septembre. Un nouvel examen de la situation épidémiologique doit être prochainement réalisé "pour décider si un assouplissement est possible pour la deuxième partie du mois d'août", pour la reprise de la Ligue 1 par exemple.

Les hippodromes sont également concernés par cette réouverture, mais pas les discothèques, qui devront patienter encore jusqu'au mois de septembre au moins. Les croisières fluviales seront également de nouveau autorisées, mais pas les croisières maritimes internationales. Toutefois, "en coordination avec nos partenaires européens, il pourra être décidé de reprendre les croisières en mer entre les ports européens, pour les navires dont la capacité ne dépasse pas une limite fixée par arrêté ministériel", précisait Matignon dans un communiqué publié fin juin.

La carence sur les arrêts maladie fait son retour
En mars dernier, le gouvernement avait décidé de supprimer le délai de carence lors d'un arrêt maladie, c'est-à-dire la période durant laquelle le salarié n'est pas indemnisé par l'assurance-maladie. Avec la fin de l'état d'urgence sanitaire, les fonctionnaires retrouveront ce jour de carence et les salariés du privé devront à nouveau patienter trois jours pour bénéficier de l'indemnisation – même si l'employeur prend généralement en charge l'ensemble, du fait d'accords d'entreprise ou de branche.

La défiscalisation des heures supplémentaires est de nouveau plafonnée à 5 000 euros
En France, les heures supplémentaires sont défiscalisées et exonérées de cotisations sociales dans la limite de 5 000 euros. Il est rare pour un salarié d'atteindre un tel montant dès le mois de mars, mais ce plafond avait été relevé à 7 500 euros par le gouvernement, ce qui signifie que les salariés qui avaient déjà dépassé le premier plafond pouvaient encore bénéficier d'une exonération jusqu'à ce nouveau montant. Avec la fin de l'état d'urgence sanitaire, toutes les heures supplémentaires au-delà de 5 000 euros seront de nouveau soumises au prélèvement.

Fin des prix contrôlés sur les masques et le gel

Depuis le mois de mai, le prix de vente des masques chirurgicaux à usage unique (et seulement ceux-ci) était encadré par décret et ne pouvait pas dépasser 95 centimes d’euros l'unité, soit 47,5 euros pour une boîte de 50. Même chose avec les flacons de solution hydroalcoolique, dont le prix ne pouvait dépasser 1,76 euro pour 50 ml ou moins, 2,64 euros entre 50 et 100 ml et 4,40 euros entre 100 et 300 ml. Ces plafonds avaient été mis en place pour éviter les abus, alors que l'approvisionnement de ces produits était sous tension. Ce cadre est désormais caduc avec la fin de l'état d'urgence sanitaire.
[...]

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