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LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES

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Message par Patlotch Sam 6 Oct - 17:33

au bout de plusieurs années de discussions sur la question raciale relativement à la luttes de classes, et à propos des luttes et de la pensée décoloniales, j'ai conclu à la nécessité de privilégier le concept de racisme et les luttes antiracistes

j'expliquais (voir post du 7 août encadré ci-dessous) que le racisme a été concrètement inventé, matériellement pratiqué, avant l'idéologie de l'existence des races, dans la traite esclavagiste et à des fins économiques et politiques, qu'il s'est structuré dans le racialisme par la division à prétention scientifique en « quatre races » seulement au 19e siècle, dans la colonisation systématique de l'Inde et de l'Afrique, sur la base d'idées fournies à l'époque des Lumières (par Voltaire notamment qui en est en quelque sorte le premier théoricien)

pour des raisons théoriques autant que pragmatiques, je pense aujourd'hui inutile de m'appesantir sur cet aspect réducteur des luttes et de la pensée décoloniales, comme des débats en termes d'intersectionnalité classe-race-genre

j'abandonne parce que je l'avais mal posée la perspective d'un marxisme décolonial et de toutes autres cataloguisation sur le marché des idées à vendre. Cela sort désormais de la perspective ouverte par ce nouveau forum

ce qui importe face au capital, c'est de lutter contre le racisme en donnant à ce combat une perspective universelle concrète, le reste est littérature pour militants et intellectuels à leurs rackets concurrentiels, qui la classe, qui la race, qui le genre... ou qui serait le plus intersectionnel, c'est-à-dire in fine le plus abstraitement conceptuel

Patlotch a écrit:le concept de racisme prime sur "la race"

le "concept" de "race", l'universalisme prolétarien et l'idéologie de la communisation VS le racisme comme concept concret lié à l'exploitation capitaliste, nous proposons de remplacer le tryptique intersectionnel classe/genre/race par exploitation capitaliste et dominations sexistes et racistes

à propos d'intersectionnalité classe/genre/race, rappelons ce passage de la critique par R.S de La Fabrique du Musul­man, Ned­jib Sidi Moussa, éd. Liber­ta­lia 2017 :

R.S. a écrit:Crier « La classe ! La classe ! » en sau­tant sur sa chaise comme un cabri n’est pas plus effi­cace dans une « pers­pec­tive révo­lu­tion­naire » que de crier « La race ! La race ! ». Il ne s’agit pas de com­bi­ner les deux, comme dans une mau­vaise com­pré­hen­sion de « l’intersectionnalité », les choses sont en fait assez simples : le pro­lé­ta­riat n’existe pas préa­la­ble­ment dans une sorte de pureté théo­rique avant de comp­ter en son sein des Arabes, des Noirs, etc. Tout est donné simul­ta­né­ment mais concep­tuel­le­ment tout n’est pas au même niveau. C’est à par­tir du mode de pro­duc­tion capi­ta­liste, de l’exploitation, des classes que nous dédui­sons les construc­tions raciales comme néces­saires et le cours des luttes de classe comme inté­grant cette néces­sité. La lutte des classes est bien le « moteur de l’Histoire » pour par­ler comme SM, mais la ques­tion raciale n’est pas « subor­don­née à la lutte de classe » comme le dit SM à la suite de C.L.R.James, elle lui est interne.

le problème va sans doute au-delà d'une « mauvaise compréhension de "l'intersectionnalité" », exigeant une critique de ce concept même, quand il porte sur le triptique classe/genre/race qu'il met formellement et de façon quasi définitoire « au même niveau ». Pour le dire abruptement, l'intersectionnalité est un concept idéologique qui ne permet pas ce qu'aux yeux de certains marxistes elle se propose d'articuler

notre proposition ne vise pas à rayer du vocabulaire les mots de race et de genre, et moins encore le concept de classe, puisqu'ils appartiennent à une approche (philosophique, sociologique, politique...) dans laquelle ils se construisent, pour nous relativement à notre conception communiste, d'une façon idéologique qu'il nous importe de critiquer dans ses termes

elle vise à soulever le problème pour pointer l'essentiel en la matière, l'exploitation capitaliste et ses rapports avec les dominations sexistes et racistes, de sorte que l'on privilégie une approche concrète sur une approche conceptuelle, en remettant la théorie sur ses pieds matérialistes et pour en faire un enjeu des luttes plus qu'une controverse intellectuelle

le pire est atteint lorsque cette intersectionnalité se décline individuellement, l'idéal de la position exploitée/dominée étant la femme noire prolétaire, avec ses dérives identitaires que leurs partisan.e.s ont elles et eux-mêmes du mal à dépasser. Et c'est là que doit primer le concept de classe, en tant qu'il n'est pas une somme d'individus, et ne se définit pas, pour l'avenir du mouvement communiste, sur la seule base prolétarienne


Dernière édition par Patlotch le Dim 16 Déc - 19:07, édité 1 fois

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Message par Patlotch Jeu 29 Nov - 11:20

un ajout en bas : si j'ai bien compris, une mouvance autour du PIR défilera samedi 1er décembre mais avec les syndicats

les Gilets Jaunes et les "racisé.e.s"

Alain Corne le 'communisateur' de Carbure.blog est sorti d'un long silence pour un texte de questions suite à l'Appel du Comité Adama à se joindre à la manifestation parisienne des Gilets Jaunes samedi. Il est jusqu'ici le seul à ma connaissance du milieu communisateur à avoir engagé un dialogue avec les "racisé.e.s", notamment sur facebook


Le Comité Adama appelle à rejoindre le mouvement des Gilets jaunes le samedi 1er décembre à Paris, en se joignant au cortège des cheminots gare Saint-Lazare avant d’aller aux Champs-Elysées. On trouvera ici une interview de Youcef Brakni, porte-parole du Comité, qui s’explique sur ce choix.

AC a écrit:On aimerait bien y croire, dans la capacité des choses à être autre chose que ce qu’elles sont. Oui mais… s’il est évident que les quartiers ont tout à faire dans une insurrection populaire contre la misère, comment se fait-il que jusqu’à présent ils aient été absents de ce mouvement ? Est-ce qu’il n’y a pas une différence entre passer une alliance avec un mouvement et simplement considérer que – de droit – on en fait partie ? Est-ce qu’on peut passer une alliance avec quelque chose comme une coquille vide ? Est-ce qu’on peut s’allier avec quelque chose qu’on va définir soi-même, c’est-à-dire avec quelque chose qu’on ignore ? Est-ce qu’on peut s’allier sans avoir fait le point sur ce qui nous oppose à ceux avec qui on s’allie ? Est-ce qu’on peut s’allier sans savoir si l’autre souhaite s’allier aussi ? Est-ce que le mouvement des Gilets jaunes ne dit rien, que ce soit par ses mots ou par ses actes ? Est-ce qu’il est vraiment une coquille vide qui attend d’être remplie ? Pourquoi a-t-on une oreille ouverte sur le « social », et l’autre fermée sur le racisme, comme si c’était des choses différentes, comme si ces discours sortaient de bouches différentes ? Est-ce que le « social » est un discours politique, et pas le racisme ? Est-ce que l’extrême-droite ne peut pas avoir un discours « social », qui impliquerait le racisme ? Est-ce que le « social », c’est seulement la gauche ? Est-ce que le racisme c’est juste un réflexe de petits blancs débiles, ou est-ce que ça peut orienter des politiques ? Est-ce que quand on est Noir ou Arabe en France, on a seulement des problèmes avec le racisme, où est-ce que ça implique une position sociale particulière ? Est-ce que les Blancs ont intérêt à ce que le racisme existe, ou est-ce que le racisme existe malgré eux ? Est-ce que ce mouvement est un mouvement d’intérimaires, de chômeurs et de bénéficiaires du RSA, ou de petits patrons, d’auto-entrepreneurs, de commerçants et d’artisans ? Ou les deux ? Et si oui, quel lien et quelle alliance entre les deux ? Est-ce que la France blanche-d’en-bas serait légitime, si elle n’était composée que de chômeurs, RSAstes, travailleurs précaires, etc. ? Est-ce qu’il faut travailler pour avoir le droit d’être Français ? Est-ce que le fait d’avoir du mal à remplir son frigo pour nourrir ses enfants, c’est la même chose que critiquer la hausse des taxes et de la CSG ? Est-ce qu’on a un problème avec la CSG quand on n’est pas imposable ? Est-ce que tout le monde a les moyens de se payer une voiture ou une moto ? Est-ce que baisser les taxes sur la propriété foncière va fatalement entraîner une baisse des loyers ? Est-ce qu’on peut à la fois augmenter le SMIC et les minima sociaux et baisser les charges patronales ? Est-ce que la France blanche-d’en-bas et les quartiers peuvent s’allier sans mettre ces questions sur la table, quitte à se foutre sur la gueule ? Est-ce que la France blanche-d’en-bas se sent plus proches des petits patrons qui râlent sur le prix du gas-oil ou des habitants des quartiers ? Pourquoi se mouvement ne s’est pas développé dans les centres-villes, où il y a des plus riches, ni dans les quartiers, où il y a des plus pauvres ? Est-ce que les Gilets jaunes, ça n’est pas déjà une alliance entre pauvres et moins pauvres ? Entre ceux qui ont du mal à remplir leur frigo et ceux qui aimeraient partir plus souvent en vacances ? Entre ceux qui gagnent 2000 euros par mois et ceux qui sont au SMIC ou en-dessous ? Et qui va sortir gagnant de cette alliance ? Est-ce que la lutte des classes, c’est seulement entre le « peuple » et le pouvoir ? Est-ce que l’interclassisme ça n’est pas aussi une lutte des classes dans leurs alliances même ? Est-ce que le problème c’est Macron ? Est-ce qu’il faut « dégager Macron » et refaire des élections ? Et dans ce cas qui sera élu à sa place ? Est-ce que les quartiers populaires ont quelque chose à y gagner ? Est-ce que la France blanche-d’en-bas a quelque chose à y gagner ? Est-ce que les plus pauvres ont quelque chose à y gagner ? Pourquoi quand les quartiers manifestent leur colère il y a couvre-feu, alors que quand la France blanche-d’en-bas le fait elle est reçue dans les ministères ? Est-ce qu’on a jamais demandé aux émeutiers de 2005 de se choisir des représentants ? Est-ce qu’il y a seulement entre les quartiers et la France blanche-d’en-bas de l’incompréhension et de vagues préjugés hérités de la colonisation ? Pourquoi on envoie l’armée à la Réunion et pas sur les barrages en Corrèze ? Pourquoi en 2016 Fillon appelait à interdire les manifestations, et pas maintenant ? Est-ce qu’on n’entend pas tout de même la France blanche-d’en-bas dire qu’elle a un droit légitime, en tant que VRAI peuple Français, à être mieux traitée que la France des quartiers, que les migrants, etc. ? Est-ce que quand des gilets jaunes menacent un patron parce qu’il embauche des étrangers, ça ne veut rien dire politiquement ? Est-ce que c’est du racisme, ou du protectionnisme ? Est-ce que ça peut être les deux, et si oui, quel est le lien ? Est-ce que n’existe pas un discours qui oppose ceux qui travaillent et ceux qui profitent et grattent les allocs ? Est-ce que ce discours ne vise pas explicitement les quartiers, et les racisés en général ? Est-ce que ce discours est d’extrême-droite pour ceux qui le tiennent ? Est-ce qu’il n’est pas aussi tenu à gauche, de manière de plus en plus répétée ? Est-ce qu’on peut vraiment passer sur tout ça au nom d’une alliance « populaire » ? Dans la mesure où ce discours est transversal à la droite et la gauche, est-ce qu’il n’est pas lui-même une « alliance » ? Est-ce qu’il faut ouvrir une lutte autour de la qualification « populaire », pour savoir qui y a droit et ce qu’elle recouvre au juste ? Est-ce que les quartiers sont « populaires » ? Est-ce qu’ils représentent légitimement le « peuple français » ? D’ailleurs qu’est-ce que c’est le « peuple français » ? Et qui est-ce qui décide de ce qui est « populaire » et de ce qui ne l’est pas ? Qui est-ce qui décide de ce qui est légitime et de ce qui ne l’est pas ? Est-ce que les quartiers peuvent vraiment obtenir cette légitimité que tout le monde leur refuse, et que la société dans son ensemble accorde d’emblée à la France blanche-d’en-bas ? C’est quoi alors le « peuple », si les quartiers n’en font pas tout à fait partie ? Etc., etc.

Rendez-vous samedi 1er décembre gare Saint-Lazare pour commencer à poser ces questions, et peut-être entrevoir quelques réponses.

quelqu'un réagit chez dndf :
ânonime a écrit:dndf 28/11/2018 à 11:10  #8
Pour revenir au texte de Carbure, on peut se demander si l’appel du Comité Adama à rejoindre les Gilets Jaunes n’a pas été facilité par la mise en avant (la “visibilité” qu’exigent les représentants des “racisé.e.s”) de l’Antillaise Priscillia Ludosky, à l’origine du mouvement par sa pétition demandant à rencontrer Macron avec une liste de revendications étonnamment proches de celle présentée hier soir à de Rugy. Les voilà en quelque sorte intégrés en tant qu’ils sont noirs, des quartiers ou pas.

Répondant en quelque sorte à ma suggestion d’une analyse réciproque gilets jaunes-racisé.e.s, et sollicité par Armel Campagne pour une émission de radio, Alain Corne de Carbure reconnaît qu’il n’a « pas encore produit quelque chose d’un peu construit sur la question » (Facebook https://www.facebook.com/alain.cornedieu.9 )

À sa propre question : « Est-ce que les quartiers peuvent vraiment obtenir cette légitimité que tout le monde leur refuse, et que la société dans son ensemble accorde d’emblée à la France blanche-d’en-bas ? », la situation répond sur le terrain de la représentation commun à l’Antillaise entrepreneuse gilet jaune et au Comité issu des quartiers dans un mélange de racket gaucho-décolonial. Il n’y a rien là qui puisse canaliser une “colère noire” au point d’empêcher des émeutes prolétaro-colorées hors contrôle où le jaune ne serait plus la seule couleur.


lu sur le blog La Nébuleuse, éthique et politique
Comprendre les Gilets Jaunes (et les enjeux politiques qui vont avec)

extrait
le collectif antiraciste Rosa Parks appelle à une mobilisation le 1er décembre, aux côtés des syndicats et organisations politiques [manif à l'appel de la CGT], pour porter la voix des quartiers populaires et des descendant.es de l’immigration coloniale, avec des mots d’ordre spécifiques. Le collectif est prudent vis -à vis des Gilets jaunes cependant, reconnaissant des bases communes, sans que les conditions soient réunies pour un réel rapprochement, c’est ce qu’explique Omar Slaouti [du PIR, Parti des Indigènes de la République] dans un entretien dans la revue Ballast :

« Les gilets jaunes sont un mouvement social d’une très grande ampleur. On les regarde avec beaucoup d’intérêt et on partage une partie de leurs revendications sociales. Mais on ne peut pas demander un peu d’égalité : l’égalité, c’est toutes les égalités. C’est pour cela que l’on manifestera de Nation à République ce 1er décembre. Il existe certes une base commune, qui est celle des revendications d’égalité, de justice et de dignité… mais pour nous cela doit se structurer autour des luttes anti-racistes et anti-impérialistes. Tout ceci est indissociable. Et c’est ce qu’on va rappeler ce samedi 1er. »

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Message par Patlotch Dim 2 Déc - 15:08


le PIR en mal de troupes ?

comme l'impression que le Collectif Rosa Parks est un faux-nez du PIR, Parti des Indigènes de la République, peut-être confronté à des tensions internes, voire à un certain isolement dans la nébuleuse décoloniale française sur le terrain de la représentation, échec de fédération des "racisé.e.s" de toutes couleurs et origines déjà reconnu lors de son 10è anniversaire en 2015

ce "collectif d'associations" a été créé fin septembre. Voici ses initiateurs (source) :
AMDH Paris, ATMF, BAN, Chapelle Debout, Collectif Sans Papiers 75, Collectif pour l'Union Antiraciste et Populaire, Fondation Frantz Fanon, Foul Express, FUIQP, PIR, UJFP, UNPA, Collectifs contre les violences policières pour Ali Ziri, Angelo Garand, Wissam El Yamni, Amadou Koumé, Amine Bentounsi, Babacar Gueye, Palestine Vaincra - Comité anti-impérialiste, Collectif Stop le Contrôle au Faciès, Syndicat des quartiers populaires de Marseille, Collectif 17 Octobre 1961 Banlieue Nord/Ouest.
on y note le regroupement du PIR avec le FUIQP et l'UJFP, l'ensemble peinant à se distinguer d'une représentation des seuls arabo-Musulmans, tout en évacuant la critique d'islamo-gauchisme avec la figure charismatique et non clivante de Rosa Parks, paradoxalement il n'entraîne pas la participation d'associations noires et autres afro-décoloniales

LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES 2562325
1er décembre 1955 à Montgomery (Alabama)
elle refuse de céder sa place à un Blanc dans un autobus

ce n'en est pas la preuve, mais voir l'interview d'Omar Slaouti (ex NPA, PIR) à Ballast et aujourd'hui le texte signé Houria Bouteldja sur le site du PIR

INTERVENTION D’HOURIA BOUTELDJA À L’ISSUE DE LA MARCHE DE ROSA PARKS
Beaufs et Barbares : comment converger ?
Houria Bouteldja, PIR, 2 décembre 2018

L’antiracisme politique est sur la place !

Aujourd’hui premier décembre, Paris est en ébullition. Aujourd’hui à Paris, la révolte gronde. Aujourd’hui à Paris, la répression sévit aux Champs-Elysées comme elle a sévit contre le mouvement social et en particulier contre les habitants des quartiers depuis l’instauration de l’état d’urgence.

Aujourd’hui, nous sommes fiers de battre le pavé parisien pour porter haut et fort nos revendications contre le racisme d’Etat, la guerre sociale et l’impérialisme, comme nous sommes fiers de partager avec d’autres franges du mouvement social, ici ou aux Champs-Elysées, une colère et une contestation qui va en grandissant.

Il faut le reconnaître, l’explosion des gilets jaunes sur la scène politique écrase notre actualité comme elle a écrasé la manifestation féministe « Nous Toutes », qui a pourtant mobilisé plus de 40 000 personnes. Il faut le dire également, les gilets jaunes ne sont pas nos ennemis radicaux comme ils ne sont pas nos alliés naturels. Nous partageons avec eux le problème de la vie chère, l’inquiétude de la guerre sociale déclarée contre les plus démunis et une critique radicale du gouvernement Macron. Si nous convergeons tactiquement avec eux sur ces points précis et si nous endossons ce mot d’ordre : « Macron démission », nous divergeons sur le caractère social chauvin de leur plateforme dont celui qui demande plus de moyens à la police ou plus de répression contre les migrants.

Je le répète ici, le chauvinisme franchouillard ne souillera pas les héritiers de Rosa Parks. En effet, si nous menons un combat antiraciste, celui-ci sera toujours articulé à un anti-impérialisme sans concession. Sinon, nous ne serions que de vulgaires intégrationnistes, des aspirants à la blanchité ou, pour le dire autrement, des gilets jaunes qui, si l’on en croit leurs revendications, cherchent à améliorer leur sort à l’intérieur du cadre national sans s’interroger sur les conditions géopolitiques objectives qui permettent notre confort plus ou moins relatif à l’intérieur de l’hexagone. Peu leur importe les guerres faites par la France pour maintenir son hégémonie politique et économique sur le monde, peu leur importe le commerce juteux des ventes d’armes à l’Egypte ou l’Arabie Saoudite, peu leur importe la surexploitation des Africains pour l’extraction et le pillage des matières premières nécessaires pour la préservation de nos emplois. Comme l’a dit ce frère Africain : « ce n’est pas le carburant qui coule dans vos voitures, c’est le sang des Africains. »

C’est la raison pour laquelle l’antiracisme du collectif Rosa Parks est un antiracisme anti-impérialiste. Et si cette exigence s’impose à nous, elle doit aussi s’imposer aux gilets jaunes ou au mouvement social dans son ensemble, comme elle doit s’imposer aux féministes et aux organisatrices de la manif « Nous Toutes ». L’alliance durable entre les « beaufs » et les « barbares » se fera à ces conditions[1].

Nous disons ici :

Pas d’antiracisme sans anti-impérialisme.
Pas d’anticapitalisme sans anti-impérialisme.
Pas de féminisme sans anti-impérialisme.

Notre autonomie n’est donc pas une coquetterie. C’est une exigence supérieure. Mais celle-ci ne doit pas nous confiner au dogmatisme politique. C’est pourquoi aujourd’hui nous nous mobilisons à la fois contre, avec et séparément des gilets jaunes. Contre eux à cause de leur chauvinisme. Avec eux contre Macron et contre la répression dont ils sont victimes. Séparément pour affirmer notre projet : Justice, Dignité ou rien !

Houria Bouteldja, membre du PIR

Notes

[1] « Les Beaufs et les Barbares : sortir du dilemme », Houria Bouteldja

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Message par Patlotch Mar 11 Déc - 14:39

dans la tourmente, deux prises de position intéressantes. Le second me semble meilleur mais dans un tel mouvement, tout le monde progresse, même le PIR coincé dans sa grille racialiste...

COMMUNIQUÉ DU PIR
Identité nationale et néolibéralisme : les nouveaux vieux habits de Macron PIR 11 décembre 2018
PIR a écrit:Après un mutisme tout présidentiel, Emmanuel Macron vient enfin d’accorder, les yeux mouillés, une allocution officielle sur la crise que traverse le pays. Sa première réponse a été de justifier la répression policière, nue désormais aux yeux des observateurs internationaux (avec les images scandaleuses du traitement colonial des lycéens de Mantes-La-Jolie), comme à ceux d’un nombre grandissant de Français de toutes origines confondues. Comble de l’obscène, il en vient à faire passer pour des victimes des forces de police surarmées qui ont, pour beaucoup d’entre elles, montré aux « Français de souche » la face qu’elles offrent habituellement aux indigènes.

Il ne nous est pas nécessaire de commenter les mesures économiques de façade proposées par ce président qui face à la contestation de toute sa politique prétend vouloir la poursuivre coûte que coûte, en finançant des mesures prétendument sociales sur le dos des plus modestes, en continuant à préserver les intérêts de ceux qui continueront à ne payer aucun impôt sur leur fortune. Ces mesures ne trompent personne, si ce n’est les naïfs de moins en moins nombreux.

Il est par contre indispensable de souligner la seconde dimension des « concessions » faites par ce président aux abois. Après s’être présenté comme un rempart face à une menace populiste et raciste, voici que le chef de l’État français, « concède » la nécessité d’ « ouvrir le débat » sur l’immigration, et à reconnaître les souffrances des Français face à une « laïcité bousculée ». Ainsi la question migratoire devient étrangement le seul point des « programmes » des gilets jaunes qu’il est prêt à admettre sans compromis en y ajoutant une dose d’islamophobie dans une séquence où l’Islam semblait avoir disparu des radars médiatiques.

Ces manœuvres sont cousues de fil blanc. Paniqué par la fronde des catégories sociales blanches qui forment le socle de la nation et par la rupture du pacte républicain qui soude l’État et le peuple légitime, il sort le joker de l’unité nationale face à la « menace » indigène. Les « casseurs », ce sont bien évidemment les « racailles », les « profiteurs » ce sont bien évidemment les immigrés, le danger ce sont bien évidemment les musulmans menaçant la laïcité. Voici donc le camp que le président Macron propose aux Français, celui qu’il a déjà choisi.

Ceux qui se sont mobilisés contre l’État d’urgence, contre la loi asile-immigration, contre Parcoursup et contre l’augmentation raciste des frais d’inscription pour les étudiants non-européens savent ces manœuvres grossières.

Le racisme et le néolibéralisme autoritaire sont au pouvoir et ils sont à combattre par tous les moyens nécessaires.

Le blog de João
João est un blogueur marxiste de la mouvance décoloniale, membre du FIIQP de Saïd Bouamama
Les références à la "laïcité", à "l'identité nationale" ou à "l'immigration" par #Macron ne relèvent pas de la "diversion" pour détourner des supposés "vrais problèmes" mis sur la table par le mouvement des #giletsjaunes.

Le racisme n'est jamais une diversion, mais une stratégie de classe qui a des fondements aussi bien matériels qu'ideologiques et dont le but est de conserver l'ordre social hiérarchisé. Malgré un caractère hétéroclite incontestable du movement, les #giletsjaunes jaunes expriment majoritairement de la colère en tant que FRANÇAIS qui TRAVAILLENT mais n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Ce qui ne serait pas injuste en soi, mais précisément parce qu'ils TRAVAILLENT, beaucoup, et qu'ils sont chez eux, dans leur pays. Ces deux points sont importants et portent en eux des signes de distinction. Distinction entre ceux qui travaillent VS ceux qui sont dits assistés; distinction entre ceux qui sont pleinement légitimes et ceux qui ne le sont pas quant à leur appartenance à la "nation".

C'est à cette segmentation de la société que Macron répond. Parce que ça fonctionne, parce que les sociétés de classe sont racialisées dans leur fondement. C'est important de s'en rendre compte, car dire une énième fois qu'il s'agit d'une "diversion" en ouvrant un débat raciste au lieu de satisfaire des exigences sociales, c'est donner l'impression que le racisme ne serait pas un pilier de ce système mais un simple outils qu'on peut utiliser de temps à autre pour tromper les gens.

Non les gens ne sont pas trompés. Les blancs, même prolos ont des intérêts réels dans le racisme (trouver du taff moins difficilement, même si le chômage demeure élevé, mais il l'est moins pour eux que pour les non blancs ; trouver un logement moins difficilement, ne pas être concerné par les contrôles au faciès et les violences parfois mortelles qui en découlent, ne pas être la cible d'une stigmatisation médiatique continue etc).

Il faut se rendre compte que le racisme est un rapport social. Lorsqu'on empêche à Untel d'origine africaine d'avoir tel emploi ou logement c'est parce qu'on le donne à Untel, français blanc. Donc oui le racisme donne des avantages aux blancs, dans des proportions variées en fonction de leur classe : des miettes pour les prolos, le gâteau pour les bourges. Mais ça paraît toujours mieux d'avoir des miettes que rien du tout.

Donc quand Macron propose de parler laïcité, immigration etc, il n'est pas en train de noyer le poisson et tromper quiconque, il rappelle implicitement à certains, les blancs, même prolos, que s'ils n'auront effectivement pas de réelle répartition équitable des richesses, ils auront au moins l'assurance de ne pas tomber aussi bas que les damnés de la terre, à savoir les populations issues de l'immigration post coloniale.

----------------
Mise à jour : 10h23 ; j'ai raccourci pour me concentrer sur l'essentiel.

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Message par Patlotch Jeu 13 Déc - 17:14


au secours, le Grand récit décolonial attaque la France !

référence à Théorie communiste in TC26 mai 2018, Le Grand récit décolonial, synthèse de la culturisation et de l'unidimensionnalité, p. 161 à 202

Le « décolonialisme », une stratégie hégémonique : l'appel de 80 intellectuels
Le Point, Publié le 28/11/2018, Modifié le 04/12/2018

Ils sont philosophes, historiens, professeurs… Ils dénoncent des mouvances qui, sous couvert de lutte pour l'émancipation, réactivent l'idée de « race ».

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Parmi les 80 signataires de l’appel contre le « décolonialisme », Boualem Sansal, Jean-Claude Michéa,
Dominique Schnapper, Mona Ozouf (en bas), Elisabeth Badinter et Alain Finkielkraut.


C'est au rythme de plusieurs événements universitaires et culturels par mois que se multiplient les initiatives militantes portées par le mouvement « décolonial » et ses relais associatifs (1). Ces différents groupes sont accueillis dans les plus prestigieux établissements universitaires (2), salles de spectacle et musées (3). Ainsi en est-il, par exemple, du séminaire « Genre, nation et laïcité » accueilli par la Maison des sciences de l'homme début octobre, dont la présentation regorge de références racialistes : « colonialité du genre », « féminisme blanc », « racisation », « pouvoir racial genré » (comprendre : le pouvoir exercé par les « Blancs », de manière systématiquement et volontairement préjudiciable aux individus qu'ils appellent « racisés »).

Or, tout en se présentant comme progressistes (antiracistes, décolonisateurs, féministes…), ces mouvances se livrent depuis plusieurs années à un détournement des combats pour l'émancipation individuelle et la liberté, au profit d'objectifs qui leur sont opposés et qui attaquent frontalement l'universalisme républicain : racialisme, différentialisme, ségrégationnisme (selon la couleur de la peau, le sexe, la pratique religieuse). Ils vont ainsi jusqu'à invoquer le féminisme pour légitimer le port du voile, la laïcité pour légitimer leurs revendications religieuses et l'universalisme pour légitimer le communautarisme. Enfin, ils dénoncent, contre toute évidence, le « racisme d'Etat » qui sévirait en France : un Etat auquel ils demandent en même temps - et dont d'ailleurs ils obtiennent - bienveillance et soutien financier par le biais de subventions publiques.

La stratégie des militants combattants « décoloniaux » et de leurs relais complaisants consiste à faire passer leur idéologie pour vérité scientifique et à discréditer leurs opposants en les taxant de racisme et d'islamophobie. D'où leur refus fréquent de tout débat contradictoire, et même sa diabolisation. D'où, également, l'utilisation de méthodes relevant d'un terrorisme intellectuel qui rappelle ce que le stalinisme avait naguère fait subir aux intellectuels européens les plus clairvoyants.

C'est ainsi qu'après les tentatives d'ostracisation d'historiens (Olivier Pétré-Grenouilleau, Virginie Chaillou-Atrous, Sylvain Gouguenheim, Georges Bensoussan), de philosophes (Marcel Gauchet, Pierre-André Taguieff), de politistes (Laurent Bouvet, Josepha Laroche), de sociologues (Nathalie Heinich, Stéphane Dorin), d'économistes (Jérôme Maucourant), de géographes et démographes (Michèle Tribalat, Christophe Guilluy), d'écrivains et essayistes (Kamel Daoud, Pascal Bruckner, Mohamed Louizi), ce sont à présent les spécialistes de littérature et de théâtre Alexandre Gefen et Isabelle Barbéris qui font l'objet de cabales visant à les discréditer. Dans le domaine culturel, l'acharnement se reporte sur des artistes parmi les plus reconnus pour les punir d'avoir tenu un discours universaliste critiquant le différentialisme et le racialisme.

La méthode est éprouvée : ces intellectuels « non conformes » sont mis sous surveillance par des ennemis du débat qui guettent le moindre prétexte pour les isoler et les discréditer. Leurs idées sont noyées dans des polémiques diffamatoires, des propos sont sortis de leur contexte, des cibles infamantes (association à l'extrême droite, « phobies » en tout genre) sont collées sur leur dos par voie de pétitions, parfois relayées dans les médias pour dresser leur procès en racisme… Parallèlement au harcèlement sur les réseaux sociaux, utilisés pour diffuser la calomnie, ces « anti-Lumières » encombrent de leurs vindictes les tribunaux de la République.

Nos institutions culturelles, universitaires, scientifiques (sans compter nos collèges et lycées, fortement touchés) sont désormais ciblées par des attaques qui, sous couvert de dénoncer les discriminations d'origine « coloniale », cherchent à miner les principes de liberté d'expression et d'universalité hérités des Lumières. Colloques, expositions, spectacles, films, livres « décoloniaux » réactivant l'idée de « race » ne cessent d'exploiter la culpabilité des uns et d'exacerber le ressentiment des autres, nourrissant les haines interethniques et les divisions. C'est dans cette perspective que s'inscrit la stratégie d'entrisme des militants décolonialistes dans l'enseignement supérieur (universités ; écoles supérieures du professorat et de l'éducation ; écoles nationales de journalisme) et dans la culture.

La situation est alarmante. Le pluralisme intellectuel que les chantres du « décolonialisme » cherchent à neutraliser est une condition essentielle au bon fonctionnement de notre démocratie. De surcroît, l'accueil de cette idéologie à l'université s'est fait au prix d'un renoncement à l'exigence pluriséculaire de qualité qui lui valait son prestige.

Nous appelons les autorités publiques, les responsables d'institutions culturelles, universitaires, scientifiques et de recherche, mais aussi la magistrature, au ressaisissement. Les critères élémentaires de scientificité doivent être respectés. Les débats doivent être contradictoires. Les autorités et les institutions dont ils sont responsables ne doivent plus être utilisées contre la République. Il leur appartient, à tous et à chacun, de faire en sorte que cesse définitivement le détournement indigne des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent notre démocratie.

1. Par exemple : Parti des Indigènes de la République, Collectif contre l'islamophobie en France, Marche des femmes pour la dignité, Marches de la dignité, Camp décolonial, Conseil représentatif des associations noires, Conseil représentatif des Français d'outre-mer, Brigade antinégrophobie, Décoloniser les arts, Les Indivisibles (Rokhaya Diallo), Front de mères, collectif MWASI, collectif Non MiXte.s racisé.e.s, Boycott désinvestissement sanctions, Coordination contre le racisme et l'islamophobie, Mamans toutes égales, Cercle des enseignant.e.s laïques, Les Irrécupérables, Réseau classe/genre/race.

2. Par exemple : Collège de France, Institut d'études politiques, Ecole normale supérieure, CNRS, EHESS, université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis, université Paris-VII Diderot, université Panthéon-Sorbonne Paris-I, université Lumière-Lyon-II, université Toulouse-Jean-Jaurès.

3. Par exemple : Philharmonie de Paris, Musée du Louvre, Centre dramatique national de Rouen, Mémorial de l'abolition de l'esclavage, Philharmonie de Paris, musée du Louvre, musée national Eugène-Delacroix, scène nationale de l'Aquarium.


LES SIGNATAIRES
Waleed Al-Husseini, essayiste - Jean-Claude Allard, ancien directeur de recherche à l'Iris - Pierre Avril, professeur émérite de l'université Panthéon-Assas - Vida Azimi, directrice de recherche au CNRS - Elisabeth Badinter, philosophe - Clément Bénech, romancier - Michel Blay, historien et philosophe des sciences - Françoise Bonardel, philosophe - Stéphane Breton, ethnologue et cinéaste - Virgil Brill, photographe - Jean-Marie Brohm, sociologue - Marie-Laure Brossier, élue de Bagnolet - Sarah Cattan, journaliste - Philippe de Lara, philosophe - Maxime Decout, maître de conférences et essayiste - Bernard de La Villardière, journaliste - Jacques de Saint-Victor, professeur des universités et critique littéraire - Aurore Després, maître de conférences - Christophe de Voogd, historien et essayiste - Philippe d'Iribarne, directeur de recherche au CNRS - Arthur Dreyfus, écrivain, enseignant en cinéma - David Duquesne, infirmier - Zineb El Rhazaoui, journaliste - Patrice Franceschi, aventurier et écrivain - Jean-Louis Fabiani, sociologue - Alain Finkielkraut, philosophe et académicien - Renée Fregosi, philosophe et politologue - Jasmine Getz, universitaire - Jacques Gilbert, professeur des universités -Marc Goldschmit, philosophe - Philippe Gumplowicz, professeur des universités - Claude Habib, professeure des universités et essayiste - Noémie Halioua, journaliste - Marc Hersant, professeur des universités - Marie Ibn Arabi, professeure agrégée de philosophie - Pierre Jourde, écrivain -Gaston Kelman, écrivain - Alexandra Lavastine, philosophe  - Françoise Lavocat, professeure de littérature comparée - Barbara Lefebvre, enseignante et essayiste - Jean-Pierre Le Goff, sociologue -Damien Le Guay, philosophe - Noëlle Lenoir, avocate au barreau de Paris - Anne-Marie Le Pourhiet, professeure de droit public -Laurent Loty, chercheur au CNRS - Catherine Louveau, professeure émérite - Yves Mamou, journaliste - Laurence Marchand-Taillade, présidente de forces laïques - Jean-Claude Michéa, philosophe - Isabelle Mity, professeure agrégée - Yves Michaud, philosophe - Franck Neveu, professeur des universités en linguistique - Pierre Nora, historien et académicien - Fabien Ollier, directeur des éditions QS ? - Mona Ozouf, historienne et philosophe - Patrick Pelloux, médecin - René Pommier, universitaire et essayiste - Céline Pina, essayiste - Monique Plaza, docteure en psychologie - Michaël Prazan, cinéaste, écrivain - Charles Ramond, professeur des universités et philosophe - Philippe Raynaud, professeur des universités et politologue - Dany Robert-Dufour, professeur des universités, philosophe - Robert Redeker, philosophe - Anne Richardot, maître de conférences des universités - Pierre Rigoulot, essayiste - Jean-Pierre Sakoun, président du Comité Laïcité République - Philippe San Marco, essayiste - Boualem Sansal, écrivain - Jean-Paul Sermain, professeur des universités en littérature française - Dominique Schnapper, politologue - Jean-Eric Schoettl, juriste - Patrick Sommier, homme de théâtre -Véronique Taquin, professeure et écrivaine - Jacques Tarnero, chercheur et essayiste - Carine Trévisan, professeure des universités en littérature - Michèle Tribalat, chercheuse démographe - Caroline Valentin, avocate et éditorialiste - André Versaille, écrivain et éditeur - Ibn Warraq, écrivain - Aude Weill Raynal, avocate - Yves Charles Zarka, professeur des universités en philosophie.




Un sociologue qui dénonçait l'emprise des théories « racialistes » sur son unité de recherche s'est vu évincé. Un phénomène rarissime dans le monde universitaire.

Au lendemain de la publication, dans Le Point, de l'appel de 80 intellectuels sur « le décolonialisme, une stratégie hégémonique », Stéphane Dorin, sociologue cité dans cette tribune qui dénonce « la stratégie d'entrisme des militants décolonialistes dans l'enseignement supérieur », a été évincé de son laboratoire, le groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines (Gresco). « Je viens d'être exclu aujourd'hui de mon labo à l'université de Limoges, le même jour où l'on apprend la nomination de l'amie de Houria Bouteldja, la députée Danièle Obono, au conseil d'UFR de science politique de Paris-I », a publié le chercheur sur Facebook, dans un message où il affirme avoir été remercié « pour non-compatibilité scientifique ». Ce départ, s'il n'est pas directement imputable à la publication de cette tribune, intervient sur fond de tensions, en particulier autour du virage décolonial pris par certains enseignants-chercheurs dans cette unité.

Les premières crispations sont apparues publiquement l'année dernière, à l'occasion d'un « séminaire d'études décoloniales » organisé à l'université de Limoges. Les organisateurs de ce rassemblement de chercheurs y avaient invité la fondatrice du Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja, personnalité notoirement connue pour ses thèses racialistes et ses obsessions antisionistes. C'est à cette occasion que le sociologue Stéphane Dorin avait publié une lettre ouverte, citant quelques déclarations de la militante politique : « La blanchité est une forteresse, tout Blanc est bâtisseur de cette forteresse », « Si la femme noire est violée par un Noir, c'est compréhensible qu'elle ne porte pas plainte pour protéger la communauté noire », ou encore « L'homme arabe qui fait son coming out, c'est un acte de soumission à la domination blanche ». Ce courrier rendu public avait suscité de vives réactions, dont celle de la ministre de la Recherche Frédérique Vidal : « J'appelle les universités à la vigilance. Quand des thèses racistes et antisémites sont propagées en leur sein, c'est notre pacte républicain qui est menacé. » Le séminaire, d'abord défendu par la présidence de l'université, avait fini par être annulé.

Exclusion
Une ancienne prof de Limoges témoigne sous le couvert de l'anonymat : « J'ai constaté dans cette fac une radicalisation du militantisme bourdieusien chez certains profs. J'ai vu des gens proches du marxisme se transformer en partisans des réunions non mixtes, se mettre à défendre l'idée que l'antisémitisme des banlieues était une invention ou devenir obsédés par l'islamophobie. » L'enseignante évoque un « militantisme camouflé, cherchant à s'affranchir de l'esprit des Lumières, de la modernité, et cherchant à instaurer une relecture de l'histoire sur des critères de race ». Aujourd'hui rattachée à une autre université, elle déplore que la recherche soit « devenue un produit marketing comme un autre ». « Les études décoloniales offrant un peu de visibilité aux petites universités, cela pourrait expliquer leur succès. »

Stéphane Dorin – qui était en congé maladie lorsque l'assemblée générale s'est réunie et qui n'a donc pas pu présenter sa défense – affirme avoir subi des pressions croissantes depuis l'affaire Bouteldja de l'année dernière. Il avait demandé à changer de laboratoire, avant de se raviser. Alors même qu'il avait retiré sa demande et que ses collègues, comme l'autorité de tutelle, en étaient informés, son départ a malgré tout été soumis au vote... Ce qui revient à l'exclure, un phénomène rarissime dans le milieu universitaire. « L'assemblée générale n'a fait qu'acter cette situation pour éviter un enlisement », avance au Point Choukri Ben Ayed, codirecteur du centre de recherche, qui évoque « les mensonges figurant dans le message {Facebook} de M. Dorin ». Pourtant, un témoignage écrit relatant l'assemblée générale fait état d'une nette volonté de trouver un moyen légal d'exclure Stéphane Dorin : « M. Ben Ayed argue du fait que la rétractation de M. Dorin n'a aucune valeur juridique, car elle a été faite par mail et que le courrier prévaut sur le mail », précise le document.

Harcèlement moral
Dans un échange de mails, la présidence de l'université de Limoges qualifie le vote de l'assemblée générale du laboratoire de « prise de position ». Ce vote ne faisait que « répondre à la sollicitation de monsieur Dorin de quitter ce laboratoire par courrier le 24 avril 2018 », sollicitation qui a été néanmoins « retirée par la suite », consent le président de l'université de Limoges, Alain Célérier, qui précise : « La position de l'équipe est un élément qui permettra au conseil académique restreint d'éventuellement poursuivre la procédure de changement de laboratoire, dès que nous aurons pu nous entretenir avec M. Dorin à la fin de son congé. »

Les avocats de Stéphane Dorin dénoncent le harcèlement moral dont fait l'objet le sociologue. « L'assemblée générale qui a pris cette décision d'exclusion n'avait pas compétence pour le faire et il apparaît que le communiqué diffusé aujourd'hui par l'université semble démontrer qu'elle cautionne cette démarche », explique Grégoire Weigel, qui prévoit d'enclencher une procédure devant le tribunal administratif de Limoges pour faire suspendre la décision d'éviction de monsieur Dorin.

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Message par Patlotch Dim 16 Déc - 19:37


D'abord interdite, une manifestation d'extrême droite contre le pacte de l'ONU sur les migrations, a finalement été autorisée ce dimanche dans la capitale belge.

LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES 7795946173_des-policiers-face-aux-manifestants-a-bruxelles-le-16-decembre-2018

Au moins 5.500 personnes ont répondu à l'appel d'un collectif d'organisations d'extrême droite qui appelait à manifester ce dimanche 16 décembre à Bruxelles dans le quartier des institutions européennes, contre le pacte de l'ONU sur les migrations, adopté la semaine dernière à Marrakech.

"Notre peuple d'abord", "Nous en avons marre, frontières fermées", pouvait-on lire sur des pancartes, tandis que des slogans appelaient à la démission du Premier ministre belge, Charles Michel.


LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES 24d5686_gDC8jIbEFKZlPbpRSKYOP1Dk
Le Monde 6 décembre
Quelques figures, comme Maxime Nicolle, alias « Fly Rider » évoque volontiers sur Facebook le fameux pacte dans ses interventions :
« Macron va vendre la France à l’ONU », « la date fatidique approche », « l’ONU prévoit l’arrivée de 480 millions de migrants pour détruire l’Europe », « “Gilets jaunes”, vous devez bloquer Macron au sol le 10 décembre »


PS : comme toute lutte, celle contre ou pour le racisme est réciproque, j'ai donc changé le titre du sujet. Non que je sois pour l'immigration, mais elle est là, et les réactions qu'elle suscite sont rarement dépourvues de racisme. Quant à l'antiracisme comme contre-réaction, on sait ce qu'il vaut, si c'est pour aboutir aux affrontements entre antifas et fachos

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Message par Patlotch Ven 21 Déc - 20:43


LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES 25456-181221091503389-0
Zekiye Yildirim à l’emplacement du chalet qu’elle occupait avant d’être expulsée par le maire.

Une exposante musulmane a été contrainte de remballer sa marchandise et de quitter le marché de Noël de Saint-Gratien (Val-d'Oise), à la demande du maire.

C’est Julien Bachard, le maire (Lr) de Saint-Gratien, en personne qui a demandé à une exposante de confession musulmane de quitter le marché de Noël organisé par la Ville. La scène a eu lieu le 30 novembre alors que le maire procédait à l’ouverture de la manifestation de tradition chrétienne. Il était accompagné de la sénatrice (Lr) Jacqueline Eustache-Brinio et de Francis Docquincourt, maire adjoint délégué au commerce.

Gâteaux et bonbons
L’exposante concernée avait réservé un chalet pour une vente de pâtisseries et confiseries.

« C’est le service municipal organisateur de l’animation qui m’a contactée et proposé de disposer d’un stand à ce marché de Noël », commence par préciser Zekiye Yildirim, l’exposante expulsée.

« Je suis arrivé à 9h30. J’ai eu un bon accueil des membres de l’organisation, qui m’ont vue telle que je suis. Les clefs du chalet m’ont été remises. J’ai installé et décoré l’espace de vente. J’étais prête à l’ouverture du marché à 15h, des visiteurs sont venus découvrir mes produits. Tout se passait pour le mieux, jusqu’à 18h et l’arrivée du maire et de sa délégation »
, raconte l’Argenteuillaise, originaire de Sannois.

C’est à ce moment que la journée a viré à l’indignation pour Zekiye, qui était venue avec l’un de ses quatre enfants.

« Monsieur Docquincourt est venu vers moi pour me dire, d’une façon gênée, qu’il était désolé de me faire savoir que mon foulard ne passait pas. « Comprenez-moi j’ai des directives ! », m’a-t-il dit »,
rapporte-t-elle. « J’ai demandé ce qui m’était alors proposé. « Soit vous mettez un bonnet, soit vous vous faites remplacer par quelqu’un d’autre », m’a-t-on suggéré. »

Humiliation
Estomaquée, l’exposante s’est sentie agressée moralement.

« Pour éviter le scandale, j’ai demandé à finir la journée (il restait deux heures de vente) et ne plus revenir le lendemain »,
rapporte-t-elle.

Une solution qui n’a pas suffi au maire. Accompagné de la sénatrice, il est venu sommer l’exposante de dégager les lieux.

« J’étais stupéfaite. J’aurais préféré partir discrètement, autrement que sous le regard des passants. »

Le maire justifierait sa décision en s’appuyant sur « une charte qui accompagnait le contrat que j’ai signé » complète l’exposante. Une réglementation qui pourrait appuyer la décision du maire, mais qui interroge sur la méthode humiliante employée.

« J’ai préparé des produits pour cette manifestation. J’ai engagé des frais. Mais plus que le dommage matériel, il y a d’abord le dommage moral. C’est la première fois que je me retrouve dans une telle situation. On demande à la communauté musulmane de s’associer aux autres traditions culturelles, or, là je participe à un marché de Noël et on m’expulse ! », déplore Zekiye Yildirim, qui a toujours vécu en France.

Julien Bachard, maire de Saint-Gratien. « La loi sur la laïcité s’impose ! »
Maire (Lr) de Saint-Gratien, Julien Bachard explique pourquoi il a demandé à l’exposante Zekiye Yildirim de quitter le marché de Noël.
« Effectivement, une exposante du marché de Noël, organisation municipale, portait un signe distinctif religieux dans un des chalets mis à la disposition par la commune. Je suis allé à la rencontre de cette personne pour lui rappeler les règles de neutralité et de laïcité. Je lui ai suggéré d’adopter une tenue plus neutre, mais elle n’a pas souhaité adapter sa tenue, je lui ai donc dit de fermer son stand », commence par préciser le maire.
« Les exposants de cette manifestation sont tous occupants du domaine public communal. De plus, ces personnes extérieures à la collectivité interviennent aux côtés d’agents publics. Il y a donc un enjeu de bon fonctionnement et de traitement identique de chacun des participants. Il ne s’agissait pas d’une personne cliente du marché de Noël, mais bien d’une exposante au contact du public, lors d’un service public rendu par la ville », argumente l’élu.
« La loi sur la laïcité s’impose, mon devoir de maire est de l’appliquer. À Saint-Gratien, on veut vivre les uns avec les autres et non les uns à côté des autres ! », explique-t-il.

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Message par Patlotch Mer 30 Jan - 18:58


jaunes, blacks... rouges ?

deux textes signalés, et importants, sur lesquels je reviendrai
1. « Quartiers Populaires » et Gilets Jaunes : mêmes galères même combat ? Wissam Xelka, PIR
2. “Gilets jaunes, (ba-)taille unique”, Zacharias Zoubir, Université Paris Nanterre

“Gilets jaunes, (ba-)taille unique”
Zacharias Zoubir, Université Paris Nanterre
traduit par ailleurs en anglais par la revue Commune (Joshua Clover...)

Le gilet jaune a bon dos : il va au pire comme au meilleur. Pourtant, le devenir du mouvement, et de bien d’autres choses, se jouera dans les rues, et non dans les discours d’une gauche médusée.

extrait
Le problème ici est que dans la plupart des cas, cette critique du « système » n’implique pas un antagonisme avec la classe capitaliste, mais bien un rejet du cadre politique que le « mondialisme » est censé avoir imposé aux communautés nationales, avec des « élites en haut » et les « masses en bas ». Plusieurs camarades ont relevé une baisse progressive du nombre de GJ dans les rassemblements des 15 et 22 décembre, attestant de l’idée que le phénomène pourrait en définitive devenir un « mouvement social » — à savoir une explosion de luttes, mise en échec par le retrait des réformes prévues et par des manifestants littéralement surpassés numériquement par des forces anti-émeutes et leur grosse artillerie. Certains GJ toujours présents dans les rues n’ont en ligne de mire que la banque Rothschild (où Macron fut, un temps, employé) ou, dans certains cas, la supposée mainmise juive sur le pouvoir économique et politique. On a vu des GJ faire la quenelle, le geste antisémite bien reconnaissable de Dieudonné. L’utilisation de ce geste va de pair avec l’importance croissante accordée par certains GJ à l’opposition à une immigration censément renforcée par le récent accord de Marrakech sur la gestion des réfugiés. [remarque évidente que j'avais faite]

Il ne s’agit pas, avec ces quelques remarques, de réduire un peu facilement les GJ à une mobilisation impure « de droite », « populiste » ou manquant de marxisme. Elle nous ouvre au contraire une perspective sur l’état actuel des choses, dans lequel toute critique sérieuse du capital, de l’État et du nationalisme reste confinée à des milieux restreints de la gauche radicale. Chez ceux qui n’ont pas connu les bons soins de ces milieux, il peut y avoir une tendance à penser la pauvreté et la précarité comme étrangères et immuables — l’immigrant, le réfugié — et à conceptualiser la richesse et le pouvoir en termes d’élite financière ou même de généalogie : une prétendue communauté homogène, organisée, internationale, qu’on désigne parfois comme « Sion ». De ce point de vue, la redistribution doit donner moins aux étrangers qui ne le méritent pas et aux élites cosmopolites, et davantage aux membres authentiques de la nation. ]id]

Réagir, ici, avec le même attachement obsessionnel à la pureté des révolutionnaires bien formés, avec la crainte d’être atteints et contaminés par les idées et les émotions des gens ordinaires, ne fait qu’élargir l’écart entre les petits groupes de radicaux que nous composons et les milliers et milliers de bloqueurs, de manifestants et d’émeutiers. Au contraire, réagir — ou plutôt, ne pas réagir — sous prétexte que ces diatribes contre « le système » proviennent d’une saine colère populaire, mais qui se trompe d’objet, aboutit à la même chose, parce qu’elle renforce notre position de simples spectateurs, incapables d’infléchir le cours des événements.

Pour l’heure, il semble que la position la plus prometteuse soit de partir du principe que les GJ ne sont ni un monstre qu’il faudrait vaincre ni une voiture-balai pour toutes les causes et les programmes qui nous tiennent à cœur. Les organisations les plus radicales ne sont parvenues à tenir compte de cet avertissement et ont fait ce qu’elles font toujours, cette fois-ci avec un gilet jaune, sur lequel elles ont peut-être griffonné « antiraciste » ou « antisexiste ». Ni la théorie abstraite, ni la stratégie mûrement réfléchie ne peut répondre aux questions que soulève cet attachement très fort au fétiche du gilet jaune lui-même — que signifie-t-il ? de quoi peut-il être le symbole ? Les milliers de lycéens dans tout le pays qui, détectant la remise en cause massive de la politique de Macron, ont renforcé leur propre opposition face à un système scolaire toujours plus inégal et injuste, en bloquant leurs établissements et s’attaquant aux flics, parfois organisés avec enseignants, parents ou syndicalistes, voient bien l’opportunité qui peut être saisie. Non pas une opportunité d’exprimer une contestation face à un « système » aux contours fantomatiques, ce qui n’est toujours que le reflet de notre impuissance, mais de combattre les effets concrets des politiques bourgeoises de là où l’on se trouve, montrant un chemin possible dans ce moment où le gouvernement a quelques ennemis qui ne sont pas encore nos amis.


un texte attendu, comme d'autres émanant des "quartiers populaires", dont on a vu qu'ils étaient restés à l'écart de ce mouvement social, et pour cause, n'en déplaise au gaucho-communisateur Alain Corne/Carbure, qui, dans le cortège commun à Saint-Lazare du Comité Adama, du NPA et autres d'extrême-gauche, plus lui, a vu que : « la rencontre avec les « quartiers » a apporté [au mouvement] ce qui lui manquait pour correspondre au "mouvement réel".» 1er décembre 2018 : porter plus loin le désordre. » Je commenterai ce texte du PIR après l'avoir lu. Ils seront nécessairement critiques, venant d'où vient ce texte, qui tient néanmoins la route, la leur certes, mais aussi la nôtre face à ce mouvement des Gilets jaunes à la DYNAMIQUE foncièrement NATIONALISTE FRANCO-EUROPÉENNE, bien de "chez nous"
Trop d’choses nous séparent, on n’a pas la même vie
Dès le départ, on n’a pas la même vie
Pourquoi tu m’compares, on n’a pas la même vie
Ne me juge pas, on n’a pas la même vie

Youssoupha

Depuis deux mois, la France connaît une période d’effervescence sociale avec des pics de tensions chaque samedi et alors que l’exécutif espérait un essoufflement du mouvement, nous constatons plutôt qu’il gagne en détermination. Dans le même temps les écrits portant sur cet événement, d’ores et déjà historique, se multiplient, qu’ils soient journalistiques, militants ou bien universitaires. La raison principale à ce florilège d’articles est que le mouvement interroge tout le monde par sa forme innovante et insaisissable. Il est difficile de définir ce que sont les Gilets Jaunes (GJ), l’hétérogénéité des profils et des revendications étant accentuée par des différences entre les zones de mobilisations. Nous pouvons toutefois avancer que les Gilets Jaunes sont principalement des Gilets Blancs, autant dans leur composition sociale que dans leurs revendications ainsi que dans leurs modes d’expression et d’action. Si des non-Blancs ont pu endosser un gilet jaune (nous pouvons penser à Priscilla Ludosky ou à Abdelaziz Righi), ils sont loin de se mobiliser massivement. Les Indigènes, en tant que catégorie sociale de même que leurs revendications spécifiques sont absents.

Cette absence interroge une partie des GJ ainsi que la gauche blanche qui souhaitent procéder une nouvelle fois à la « convergence des luttes ». Malgré ses échecs précédents, dont le dernier en date est Nuit Debout, le mouvement social entretient toujours cet esprit « convergiste » tout en adoptant un autre discours. Plutôt que d’en appeler à une « convergence des luttes» abstraite, ils encouragent directement une alliance entre les habitants des quartiers populaires et ceux de la « France périphérique » et du « monde rural », c’est-à-dire les GJ. Victimes de maux semblables, vivant les mêmes galères et dominés par les mêmes responsables politiques, ils auraient un combat commun à mener. Dans cet article, nous allons étudier plus en détail cette affirmation, ainsi que le rapport entre les Indigènes et les GJ à travers plusieurs angles [1].

Les Gilets Jaunes et les quartiers populaires : des intérêts communs

Si l’on en croit les discours politico-médiatiques, les GJ mobilisent la « France périphérique », celle du périurbain et du monde rural, c’est-à-dire les personnes vivant en dehors des grandes aires urbaines. Situés dans les classes populaires supérieures, ils se révoltent contre la précarisation de leurs conditions de vie. D’abord mobilisé suite à l’augmentation des prix des carburants, ce mouvement a rapidement multiplié ses griefs à l’encontre du gouvernement et s’en prend tout autant à certaines politiques néolibérales qu’à la classe politique dominante et à la crise de la représentation, défendant parfois des revendications contradictoires. La diversité des plaintes et exigences s’explique par la forme du mouvement et sa constitution sociale. Il est un mouvement fluctuant qui persiste à refuser tout porte-parole ou toute ingérence des partis politiques quels qu’ils soient. L’établissement d’une ligne idéologique claire reposant sur des demandes précises devient donc plus ardu. Une confusion politique est alimentée par un contexte qui l’est tout autant, marqué par une déstructuration des balises politiques classiques, l’éclatement du « bloc dominant » et l’affaiblissement du clivage gauche/droite (au profit de l’opposition européiste/souverainiste) [2].

Toutefois il existe, entre toutes ces divergences et disparités, des pistes nous laissant entrevoir la possibilité d’une unification des GJ et la formation d’un bloc relativement homogène rassemblé derrière des expériences communes et des revendications majeures. Sur les questions économiques, quand bien même cela peut paraître contradictoire, les revendications de baisse des taxes et d’augmentation du SMIC rejoignent un même but aux yeux des GJ : stopper la dégradation de leur niveau de vie et rompre avec les fins de mois difficiles. Mais c’est davantage sur le thème de la (non) représentation et celui de la critique du personnel politique français que le mouvement parvient à se fédérer. Malgré toutes les critiques que l’on peut émettre sur le Référendum d’Initiative Citoyenne, force est de constater qu’il est devenu l’une des principales revendications des GJ autant qu’un symbole de leur colère. Le RIC est la traduction de ce sentiment, partagé par l’ensemble des manifestants, de la dépossession de leur pouvoir politique au profit d’une « élite » de plus en plus détachée des réalités du « peuple » ou aveugle à celles-ci. L’hostilité à l’égard du champ politique et de ses représentants, résumée avec mépris sous le terme de « populisme », est un élément essentiel à prendre en compte pour saisir ce mouvement. Il faut rappeler que les GJ sont composés en grande partie de membres des classes populaires relativement exclues du champ politique officiel, rarement engagées dans des partis/associations politiques ou syndicats, et ayant une forte tendance à l’abstention du fait de leur méfiance envers les représentants politiques.

A partir de ces principaux traits caractéristiques dégagés, nous pouvons aisément considérer que les points de convergence avec les habitants des banlieues sont nombreux et qu’une alliance paraît tout aussi souhaitable que naturelle. Les difficultés vécues par les habitants de ces quartiers et partagées avec les GJ paraissent même plus importantes et graves. Concernant tout d’abord leur précarité économique, les habitants des quartiers se trouvent au plus bas de l’échelle sociale, occupant des emplois subalternes et mal payés. L’augmentation du SMIC est donc une revendication allant dans le sens de leurs intérêts, pour ceux qui sont épargnés par le chômage. En ce qui concerne la relation avec le champ politique, là encore nous pouvons remarquer des similitudes fortes. Les habitants des cités entretiennent la même hostilité envers le système politique et ses acteurs, et sont tout aussi distants puisque les taux d’abstention sont particulièrement élevés dans ces quartiers [3]. Par ailleurs, un autre facteur pouvant contribuer à une union entre les GJ et les banlieues a émergé durant les manifestations, à savoir le rapport à la police. Victimes d’une répression habituellement dirigée contre les Indigènes, la majorité des manifestants a découvert la violence que la police est capable d’exercer en toute impunité. La donne semble changer alors que jusqu’ici, face à la répression policière des protestations des habitants des quartiers, le mutisme voire le soutien était la règle.

Cependant, en dépit de tous ces points et ces intérêts communs, l’engagement des habitants des banlieues au sein des GJ est relativement limité. Pour parvenir à expliquer ce fait, il faut d’abord rompre avec une vision mécaniciste et économiciste de la mobilisation collective. Les discours autour de la participation des banlieues sont centrés sur l’intérêt qu’elles auraient à participer aux GJ ; les individus sont considérés comme de vulgaires homo-économicus procédant à un calcul rationnel coût/profit. Or, nombreux sont les travaux mettant à mal cette vision de l’engagement. Surtout, la « passivité » des quartiers vis-à-vis des GJ ne peut être comprise tant que l’on éludera ou minorera un sujet pourtant majeur et que ces événements mettent en relief : la question raciale.

Les divergences et le rapport quartiers populaires/France périphérique

La question de la division raciale, mise de côté durant la révolte des GJ, est pourtant primordiale. La crise des GJ et les analyses médiatiques à son sujet ont dévoilé le caractère hégémonique de la thèse de la « France périphérique », théorisée et popularisée en particulier par Christophe Guilluy. Ce dernier a donné un crédit pseudo-scientifique aux discours réactionnaires et racistes sur les quartiers et l’immigration. Il affirme qu’une grande partie des classes populaires blanches, peu à peu oubliée par le personnel politique, a été repoussée à la périphérie des centres urbains par les populations immigrées, sombrant dans la précarité économique [4], et tout cela au profit d’une politique de la ville centrée sur les « Zones Urbaines Sensibles » (ZUS) et les Indigènes. Les petits-Blancs seraient ainsi perdants dans le processus de la mondialisation et voteraient en masse pour le Rassemblement National, seul parti à défendre leurs intérêts.

Bon nombre de géographes se sont très vite opposés à ces thèses de Guilluy. Brisant le mythe d’une France coupée entre métropole et « monde rural » et soulignant l’imprécision de l’expression de « France périphérique », ils affirment que la fracture se situe plutôt à l’intérieur même des territoires urbanisés dans lesquels on peut observer les plus grandes inégalités. Les plus riches vivent en ville, mais c’est aussi le cas des plus pauvres. Pire encore, contrairement aux élucubrations réactionnaires de Guilluy, les deux tiers des pauvres vivent en zone urbaine et non périurbaine [5]. La pauvreté rurale des plus âgés existe effectivement, mais elle est moindre que celle des jeunes vivant dans les banlieues. S’il existe « des grands perdants de la mondialisation », ce sont donc les habitants pauvres des villes et des quartiers [6]. Pour autant, il faut souligner que le territoire n’est pas une variable explicative en tant que telle. En limitant le territoire à un contenant vide sur lesquels se contenteraient d’évoluer certains types de population (« la France des quartiers populaires »/« la France périphérique »), on en oublie que les contradictions raciales sont également produites spatialement. Mais si la visibilité de ces contradictions est exacerbée dans les quartiers populaires, celles-ci s’étendent bien à l’ensemble de la société. Parler en termes de « quartiers populaires » est une façon bien commode d’appréhender ces quartiers comme des lieux fermés sur eux-mêmes et non comme s’inscrivant dans une logique raciale plus étendue. Paradoxalement c’est peut-être la manière dont la problématique des « quartiers » est mobilisée qui invisibilise la question raciale alors que, justement, c’est dans ces quartiers qu’elle est la plus explicite.

Du côté de Guilluy, et des adhérents à sa thèse, la division entre « la Métropole » et la « France périphérique » est surtout une division entre la France « multiculturelle », celle avec une forte présence de non-Blancs, et la « vraie » France, la France Blanche pure. La gauche, de son côté, minore l’aspect racial en se limitant à un vocabulaire centré sur le territoire, notamment en parlant simplement de « quartiers populaires ». Suivant cette conception, qu’on soit Noir, Arabe ou Blanc importe peu puisque c’est la zone d’habitation qui s’avère déterminante. Il arrive parfois à cette gauche de nuancer la variable territoriale en expliquant que ce sont les classes populaires les plus précaires qui sont parquées dans ces zones sensibles et, dans le meilleur des cas, en ajoutant qu’une partie d’entre elles y subissent des violences policières et du racisme. Mais, dans tous les cas, le racisme est relégué au second plan, considéré comme un dommage collatéral pour des populations qui, en plus de faire partie des classes populaires, appartiennent aux groupes raciaux discriminés. Il s’agit d’une approche problématique lorsque l’on sait, et Frantz Fanon l’a démontré dans Les Damnés de la Terre, que la fracture coloniale se transpose dans la configuration urbaine. C’est justement ce qui conduit Sadri Khiari à affirmer d’une part que les quartiers sont surtout la « traduction dans l’espace d’un rapport de force politique », d’autre part que le « quartiérisme », bien que conscient « de la distribution et de la hiérarchisation des populations au sein d’espaces résidentiels différenciés », reste aveugle à la « matérialisation dans le processus urbain de conflits socio-politiques dont la logique se construit en dehors des quartiers » [7].

Nous comprenons alors pourquoi le mouvement social apparaît bien plus ouvert et entreprenant lorsqu’il adopte la problématique des « quartiers populaires » plutôt que celle de la « lutte des races sociales ». Cette problématique s’incorpore bien plus aisément dans sa propre dialectique tout en s’abstenant d’adopter les analyses de l’antiracisme politique auxquelles il reste, en effet, globalement réticent ou opposé. Ainsi, quand la gauche radicale exprime son désir de voir des Indigènes des quartiers populaires rejoindre les mobilisations des GJ, ce n’est pas pour y voir intégrer leurs revendications et agendas politiques, mais pour casser la possibilité d’une direction fasciste du mouvement. Nous resterons, à leurs yeux, des instruments, tant qu’ils n’accepteront pas notre existence politique et sociale.

La première étape de cette acceptation serait de reconnaître la question raciale que le terme « quartiers populaires » sert trop souvent à masquer. Car chacun sait, au fond, que lorsque l’on parle de banlieue, on parle, au fond, des Indigènes. Certes, des Blancs y vivent aussi, mais nombre d’entre eux ont été, d’après Sadri Khiari, « indigénisés » [8]. L’indigénisation des personnes blanches vivant dans les quartiers démontre bien que ce sont des espaces marqués racialement puisqu’ils sont avant tout les territoires des Indigènes. Comme le disait Abdelmalek Sayad, « la stigmatisation qui est, en apparence, le produit du territoire stigmatisé finit toujours, en réalité, par produire un territoire propre, un territoire revendiqué comme territoire stigmatisé et territoire de stigmatisés» [9]. Par conséquent, lorsque Guilluy et Cie parlent d’une fracture entre la Métropole et la « France Périphérique », ils parlent d’une certaine manière d’une fracture raciale ; de même, lorsque la gauche blanche désire une « convergence » avec les « quartiers », elle appelle, sans le dire, à une convergence entre Indigènes et Blancs. Or celle-ci ne peut s’établir en aucun cas ni sur des non-dits ni sur la base d’une représentation faussée et travestie de la réalité. Que les petits-Blancs vivent des situations précaires, nous ne l’avons jamais nié. Nous avons été les premiers à poser les bases d’une alliance entre les « Beaufs » et les « Barbares », dans le cadre d’un projet décolonial [10]. Néanmoins, tout effort vers une convergence sera forcément vain tant que seront ignorées la frontière raciale qui persiste entre les deux, ainsi que la surreprésentation des Indigènes dans les populations pauvres [11]. Cette réalité doit être reconnue et admise.

Les Indigènes subissent des injustices socio-économiques et symboliques, vivent dans des conditions matérielles précaires tout en étant représentés comme des « parasites » vivant sur le dos de l’État et des honnêtes travailleurs (Blancs). Les banlieusards appartiennent bien aux classes populaires, mais ils sont sacrifiés au profit d’autres membres de ces mêmes classes populaires, en l’occurrence, les Blancs. Nous sommes donc bien devant un traitement racial. Les banlieues peuvent être complètement délaissées et stigmatisées tout simplement parce qu’elles sont habitées par les Indigènes. Leurs territoires ne sont pas considérés comme faisant pleinement partie de la Nation en tant que « zones de non-droit » ou « territoires perdus de la République ». La France, celle avec les vrais Français, se trouve là où habitent en grande majorité les Blancs. La campagne devient alors le symbole absolu de cette France « pure ». Les petits-Blancs peuvent connaître des situations similaires en termes de précarité économique ou de non-représentation, reste que leur blanchité leur accorde un immense privilège : leur appartenance à la Nation est assurée. De ce fait, il apparaît toujours plus illégitime et scandaleux d’être un Blanc pauvre qu’un Indigène pauvre en France. Comprenez : le Blanc est davantage chez lui que l’Indigène. Que l’Arabe ou le Noir soient pauvres ne dérange pas pour la simple raison qu’une certaine logique et qu’un certain ordre social sont respectés. Ils restent des « invités » et à ce titre doivent se contenter de ce qu’ils ont. Mais pour le Blanc c’est différent puisque c’est une hérésie que de le voir souffrir dans sa propre maison, alors même que des Indigènes profiteraient grassement des aides de l’État. On pourrait nous rétorquer que nous entrons dans une compétition victimaire contre-productive, et que nous oublions nos intérêts communs. Certainement pas, nous nous interrogeons seulement sur l’incapacité des Blancs à considérer la condition seule des colonisés de l’intérieur. Nous ne devons pas nous sentir obligés de faire des ponts avec la souffrance des petits-Blancs pour rendre légitime la cause Indigène, de même que nous refusons de taire la question raciale. Nous affirmons aussi qu’il existe une spécificité de la condition Indigène en France et qu’elle persiste même lorsque des Blancs semblent vivre dans des conditions matérielles similaires. Le traitement colonial et postcolonial des populations Indigènes a créé une scission entre les Indigènes et les Blancs, et il ne suffit pas d’avoir quelques intérêts communs pour la voir disparaître. Le mouvement actuel des GJ en est une illustration flagrante.

Les Indigènes et les Blancs, des économies morales dissemblables

Vis-à-vis des GJ, les Indigènes sont dans une forme de soutien distant ou dans l’indifférence et le mouvement social a du mal à comprendre ce positionnement. Enfermé dans ses cadres d’analyse à base de « classe sociales » et de marxisme orthodoxe, il est incapable de saisir cette « passivité » vis-à-vis des GJ, surtout lorsqu’il existe des intérêts communs. Il oublie toutefois de mentionner des divergences importantes entre les GJ et les Indigènes — comme le thème des migrants, le chauvinisme et le patriotisme, la dénonciation des « assistés » (généralement Rroms, Noirs et Arabes dans l’imaginaire collectif) etc. —, mais aussi l’absence des problématiques spécifiquement indigènes, dont l’antiracisme et l’anti-impérialisme. L’épisode des GJ ne peut pas non plus faire oublier aux Indigènes le climat raciste, et particulièrement islamophobe, qui sévit en France. D’un point de vue racial, ils ont donc des raisons évidentes de ne pas se mobiliser et s’ils le font, c’est seulement par sentiment d’appartenir au groupe des « pauvres ».

L’événement des GJ démontre que, malgré des conditions matérielles plus ou moins proches, les Indigènes et les Petits-Blancs ne vivent pas dans le même espace-temps et sont habités par des intérêts différents. Comme l’a déjà souligné à plusieurs reprises Khiari, la clarté théorique et la conscience politique sont loin de suffire pour réaliser une « convergence ». Si à un certain niveau, les intérêts peuvent se confondre, à d’autres, ils s’opposent, c’est pour cette raison qu’il ne s’agit pas « d’articuler des champs de luttes “naturellement” complémentaires mais de cheminer dans leurs contradictions. On lutte avec, séparément et contre » [12]. Afin de rendre compréhensible ce propos que tient et défend le PIR avec constance et force depuis plus de dix ans, nous proposons de le retranscrire en recourant à un langage et à des références qui appartiennent à la gauche. Pour ce faire, nous nous appuierons sur le principe de « l’économie morale » développée par l’historien Edward Palmer Thompson.

Étudiant les émeutes dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, E.P Thompson affirme que c’est une erreur de les réduire à une réaction mécanique à une dégradation des conditions matérielles, à « une réaction “au stimulus” de la faim » [13] — comme le font généralement certains marxistes en se limitant à une comparaison salaire/prix – car sinon comment comprendre qu’il n’y aurait pas davantage de mouvements de colère. Pour comprendre ces émeutes, il a développé le concept de « l’économie morale » qui lui permet de ne pas s’intéresser seulement aux conditions matérielles objectives, mais aussi au processus de subjectivation en analysant les expériences vécues, les émotions des individus face à leur quotidien et à la façon dont ils ressentent eux-mêmes leur place dans les rapports de production. Thompson montre ainsi que le système économique est aussi régulé par des principes normatifs, des valeurs et des obligations ; les individus établissent ainsi des règles de bonne conduite, de respect, de dignité, de justice, de reconnaissance. L’économie doit respecter une certaines « moralité » pour ne pas paraître trop déséquilibrée au risque de conduire à la révolte. Cette moralité dépendant du contexte socio-historique et du type de population, elle n’est pas la même pour un prolétaire au XIXe ou au XXIe siècle. Ce concept nous permet de mieux comprendre pourquoi des personnes vivant dans des situations très précaires ne se révoltent pas forcément de manière ouverte. Si les jugements de valeurs qui sont les leurs vis-à-vis du fonctionnement de la société ne leur apparaissent pas transgressés, elles n’ont pas de raison d’estimer que le système économique ou que leurs dirigeants ont outrepassé les normes et les principes moraux qui doivent régenter l’économie et/ou leurs engagements.

L’économie morale est inscrite dans l’activité sociale des individus en étant le prolongement du social et du lien entre acteurs de la société. Elle entre ainsi en conflit avec l’économie politique et l’éthique capitaliste qui s’autonomise de l’espace social. Il y a alors conflit entre « l’éthique du capitalisme et l’éthos du pauvre ». Cet ethos n’est pas partagé par tous les pauvres, dépendant du groupe auquel ils se sentent appartenir. L’esprit communautaire est un élément important de l’économie morale et la révolte intervient seulement lorsque cette communauté pense que le lien qui la reliait avec ses dirigeants est brisé, quand ces derniers n’ont pas respecté le contrat, leurs devoirs et leurs obligations.

L’économie morale nous donne un éclairage très intéressant sur la révolte des GJ. Bâti à partir de l’augmentation des prix des carburants, il s’est avéré que c’était moins ces taxes en elles-mêmes qui étaient visées que l’attitude de Macron depuis sa prise de pouvoir, ainsi que la politique néolibérale décomplexée menée avec un mépris sans limite. Samuel Hayat le décrit parfaitement dans son remarquable article sur l’économie morale des GJ lorsqu’il affirme que « leur mobile était bien économique, mais pas au sens habituel : ils n’étaient pas mus par des intérêts matériels au sens strict, mais par des revendications morales sur le fonctionnement de l’économie » [14]. Les GJ se mobilisent bien à partir de leur propre économie morale. Notre hypothèse est que celle-ci n’est pas universellement partagée par tous les Français, mais appartient plus spécifiquement aux classes populaires blanches. De leur côté, du fait de leur traitement différencié dans la société française et de leur position de subalternes dans la hiérarchie raciale en France, les Indigènes développent un type d’économie morale bien distinct vis-à-vis de l’Etat, dans laquelle la question raciale prime. Cette différence implique que les facteurs d’une révolte ou d’une participation à une manifestation ne sont pas identiques et que, dans les cas des Indigènes dans le contexte actuel, quand bien même leur situation socio-économique est précaire, les responsables n’ont pas, de leur point de vue et vis-à-vis d’eux, dépassé la ligne rouge au-delà de laquelle ils se révolteraient.

Cette idée peut surprendre et laisser entendre que les Indigènes sont bien plus dociles en situation de domination. Ce serait une interprétation erronée et les situations montrant leurs capacités de résistances ne manquent pas. Le dernier grand exemple en date, ce sont les « émeutes de 2005 ». L’examen des raisons de ces « émeutes » renseigne sur des éléments de l’économie morale des Indigènes. Subissant quotidiennement les répressions policières, celles-ci sont devenues presque « normales » ; si elles conduisent à une hostilité envers les forces de l’ordre et le gouvernement en général, pour autant cette hostilité se manifeste rarement de manière ouverte, collective et violente. La mort tragique de Zyed et Bouna a été le crime policier de trop et donc l’élément déclencheur de la révolte. Le pacte moral déjà très instable entre les Indigènes et les pouvoirs publics a été rompu, faisant exploser la colère et la violence des habitants des quartiers. L’exaspération a ensuite été accentuée par d’autres outrages aux principes et valeurs Indigènes, comme la grenade lacrymogène lancée dans une mosquée de Clichy-Sous-Bois, alors que de nombreux fidèles y étaient rassemblés pendant le Ramadan. L’usage de l’économie morale proposée ici peut étonner car elle ne concerne pas directement le système économique en tant que tel, mais le concept de Thompson permet justement de ne pas se restreindre aux conditions matérielles et d’incorporer les normes et les valeurs du groupe pour appréhender ses mobilisations. Sans cet élargissement de l’analyse des révoltes, il est impossible pour le champ politique Blanc de saisir les révoltes propres aux Indigènes ainsi que ses causes profondes qui se trouvent d’avantage reliées à leur condition de race qu’à celle de classe.

Les GJ se mobilisent principalement pour lutter contre la précarisation de plus en plus forte de leurs conditions de vie. Or, des conditions de vie précaires ne sont pas un phénomène nouveau pour les Indigènes, ils se sont habitués à être la « France d’en dessous la France d’en bas » ou pour le dire autrement, cette stratification sociale est entrée dans les normes et ils l’ont intégrée en tant que telle. Le sentiment d’un contrat rompu est alors absent. Il serait peut-être même possible d’affirmer que sur la problématique économique, les Indigènes ont développé une plus forte résilience. Toutefois, ce n’est pas seulement parce que ces conditions de vie précaires sont devenues la « norme » pour les Indigènes que le sentiment d’injustice ou de révolte se manifeste moins. Une autre raison cruciale explique que les Indigènes ont tendance à moins exprimer leur colère publiquement et se dirigent vers des formes de résistance plus diffuses : les non-Blancs sont perpétuellement renvoyés à leur statut d’Indigène et donc d’étranger à la Nation française, exclusion qu’ils ont assimilée.

En effet, si les classes populaires Blanches se révoltent depuis plus deux mois c’est aussi parce qu’elles ont les moyens de le faire : non pas les moyens matériels, mais les moyens symboliques. Nous l’avons déjà dit, il est plus injuste et illégitime d’être un pauvre Blanc qu’un pauvre non-Blanc. Étant chez lui, le Blanc pauvre se verra attribuer une plus grande légitimité à contester son sort, et cela, y compris de manière violente. C’est ainsi qu’il faut comprendre les discours dans lesquels les Gilets Jaunes expliquent qu’ils sont « juste » des « Français normaux », « d’honnêtes travailleurs » ne parvenant plus à boucler leur fin de mois. La signification de ce type de propos est simple : ils méritent d’autant moins d’être pauvres qu’ils sont Français et travailleurs. Leur appartenance à la Nation n’est jamais remise en cause, et c’est parce qu’ils se sentent pleinement Français et sont considérés comme tels qu’ils pensent être légitimes à réclamer justice, à réclamer leur dû et à contester. Leur blanchité leur garantit également un large soutien dans la population, quand bien même ils ont recours à des actions violentes et qu’ils dégradent des lieux hautement symboliques comme l’Arc de Triomphe. L’Indigène, au contraire, porte encore le statut de l’invité. Depuis sa naissance, on lui fait comprendre qu’il n’est pas vraiment chez lui, qu’il reste un étranger — même l’enfant d’immigré né en France, l’immigré qui n’a immigré de nulle part, selon la formule de Sayad — et n’a donc pas la même légitimité à se plaindre. Les émeutes de 2005 ainsi que leur réception dans l’opinion française le lui ont rappelé.

Finalement, la frontière raciale est toujours présente et persiste même lorsque des individus partagent des conditions matérielles communes. On ne peut espérer que cette frontière disparaisse en omettant de la nommer, ou en la limitant à quelques traitements spéciaux comme les violences policières. Le statut Indigène ne se limite ni au rapport avec la police, ni au territoire dans lequel il vit, mais formate toute sa vie. Il est le produit d’un traitement racial spécifique qui conditionne toute sa socialisation, et donc son identité. Les appels à une « convergence » ne peuvent effacer d’un seul coup cette frontière. Une « alliance » ne se proclame pas, pas plus qu’elle n’est le produit de quelques individus volontaires. Elle résulte d’un processus long, constitué d’actions concrètes, de dialogues, d’échanges et de compréhensions des intérêts objectifs et spécifiques de chaque groupe — avec leurs autonomies propres — mais aussi des conflictualités entre des intérêts divergents. La gauche Blanche ne peut espérer mobiliser les « quartiers » seulement lorsqu’elle le désire, et continuer le reste du temps à adopter une attitude au mieux passive, au pire hostile, envers toutes les luttes propres aux Indigènes et à l’anti-racisme politique. Si elle souhaite vraiment parvenir à la « convergence » dont elle rêve tant, le premier pas à faire est donc d’accepter et de respecter l’espace-temps Indigène, tout en apportant un soutien à ses combats spécifiques. Mais surtout, le pré-requis absolu à toute volonté « d’alliance » est la constitution d’une organisation Indigène forte, autonome, mobilisatrice et représentant les intérêts de l’immigration en France. Une organisation capable, le moment venu, de jouer le rôle d’interlocuteur lorsque l’occasion d’un front commun avec des organisations de gauche se présentera. Pour le moment, les Indigènes sont par rapport aux GJ tout autant « avec, séparément et contre » : avec les GJ et leur contestation d’un ordre social injuste ; « séparément » en ne se mobilisant pas massivement ; et « contre » les dangers de voir les GJ pencher vers l’extrême-droite.

Wissam Xelka, membre du PIR

[1] L’analyse se limite ici au cas des GJ jaune en France métropole, le cas des GJ dans des territoires comme la Réunion nécessite une autre analyse, menée par les acteurs locaux, car c’est un cas particulier de révolte sociale dans un cadre colonial.
[2] Jean Bastien, « Entretien – L’illusion du bloc bourgeois, avec Bruno Amable et Stefano Palombarini », Nonfiction.fr, 12 avril 2017.
[3] Cécile Braconnier et Jean-Yves Dormagen, « Ce que s’abstenir veut dire », Le Monde Diplomatique, Mai 2014.
[4] Les travaux de Violaine Girard contredisent cette vision des classes populaires blanches repoussées contre leur gré dans le périurbain. Au contraire, cela représente, à leurs yeux,  « une promotion sociale ». Violaine Girard et Anne Châteauneuf-Malclès, « Le vote FN au village. Trajectoires de ménages populaires du périurbain », ENS Lyon, 29 juin 2018.
[5] 64 % des pauvres vivent en zones urbaines, 17 % dans les communes périurbaines, 13,4 % dans les petites et moyennes agglomérations et enfin, 5,4 % dans les communes rurales isolées. 57 % des pauvres vivent dans des communes de plus de 50 000 habitants et 21 % dans des communes rurales qui sont en grande partie des territoires périurbains très proches des grandes villes. « Où vivent les pauvres ? L’Insee infirme définitivement la thèse de la France périphérique », La Gazette.fr, 09 janvier 2015.
[6] À titre d’exemple, si l’on se réfère au rapport 2018 de l’Observatoire Nationale de la Politique de la Ville, le revenu fiscal moyen par UC est de 11 431 euros dans les quartiers populaires, alors qu’il est deux fois plus levé dans le reste de la France Métropolitaine (23 440 euros). Les ZUS sont ainsi les territoires français les plus défavorisés très loin devant les autres, le taux de pauvreté y atteint en moyenne 42,6 % de la population, contre 14,5 % dans la France Métropolitaine.
[7] Sadri Khiari, La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, éditions La fabrique, Paris, 2009. p 193-194
[8] Sadri Khiari, « Les Blancs indigénisés des cités populaires », Parti des Indigènes de la République, 28 septembre 2013 : http://indigenes-republique.fr/les-blancs-indigenises-des-cites-populaires/
[9] Sayad Abdelmalek, La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Editions du Seuil, Paris, 1999. p365
[10] Houria Bouteldja, « Les Beaufs et les Barbares : sortir du dilemme », Parti des Indigènes de la République, 21 juin 2018
[11] « Quel est le taux de pauvreté dans ma commune ? », Observatoire des inégalités, 13 avril 2018 et « Qui sont les pauvres en France ? », Observatoire des inégalités, 16 octobre 2017
[12] Sadri Khiari, « L’Indigène discordant », Parti des Indigènes de la République, 10 mai 2005
[13] Fassin Didier, « Les économies morales revisitées », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2009/6 (64e année), p. 1237-1266.
[14] Samuel Hayat, « Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir », SamuelHayat, 05 décembre 2018

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Message par Invité Sam 13 Juil - 5:45


NOIR C'EST NOIR
Patlotch a écrit:pas le sujet idéal pour accueillir cet événement remarquable, une manifestation qui n'est pas essentiellement ou d'abord antiraciste. Peu de nouvelles depuis 17h hier soir, alors qu'« évacués, ils étaient massés à l'arrière du Panthéon et entourés par les forces de l'ordre... » (source). La situation a dégénéré, la police a chargé, des interpellations...

Patlotch a écrit:ce n'est pas une première. Mi-juin, environ 300 sans-papiers se revendiquant des «Gilets noirs» avaient envahi le siège du groupe de restauration collective Elior situé dans la tour Egée, à La Défense, en signe de protestation contre son «business» mené avec des sans-papiers «non déclarés». En mai, des sans-papiers avaient occupé le terminal 2F de l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle pour dénoncer «la collaboration d’Air France» dans les expulsions

va savoir, avec ces luttes "communautaristes", peut-être n'ont-ils pas jugé très efficace de revêtir un gilet jaune pour faire preuve, aux yeux de Temps Critiques, de leur  aspiration universelle à dépasser leur identité... sans papiers

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Message par Invité Lun 1 Juin - 7:50


« Like I genuinely go as hard against liberal antiracists as I do the class reductionists
I don’t honestly know where most of this is coming from. »

Jaya Sundaresh @shutupjaya, 1 juin 2020
il est des événements qui d'emblée font le buzz, de préférence pour leur violence. Ils font violence , aussi, aux sens, objets d'interprétations qui n'en ont pas. Il n'y a pas grand chose à en dire de plus que déjà fait, sinon de les comprendre dans la présente conjoncture*

* je m'attends, naturellement, à un "texte" de Carbure. Lutte des classes/Guerre civile/Communisation, annonçant à grande jouissance La Guerre civile aux États-Unis, aussitôt traduit en anglais pour expliquer aux Noirs Américains ce qu'il vivent, l'expliquant aussi en grec aux Grecs, en espagnol aux Espagnols, en italien aux Italiens, mais pas en chinois aux Chinois. Pour les Chinois, Carbure c'est du chinois français
« Le coronavirus s’attaque à l’inégalité raciale existante »
« Il y a un vieux dicton qui résume les disparités aux États-Unis avec une métaphore de la santé : « Quand l’Amérique blanche attrape une Amérique froide et noire obtient la pneumonie . »

Et en ce moment, l’Amérique blanche n’est pas seulement attraper un rhume - il est ravagé par le coronavirus sur presque tous les fronts. Le virus a coûté la vie à 103 000 Américains, enregistré 1,7 million de cas positifs et coûté 40 millions d’emplois au pays. Par chaque mesure de difficultés, les Noirs américains portent plus de la charge, mais obtenir moins d’attention. »
George Floyd's death and Minneapolis protests highlight systemic racism in the US
Emily Olson News

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Protesters have gathered to demonstrate against George Floyd's death for days.
(AP: Evan Vucci)
For the past three nights, Minneapolis shook with so much grief and anger that the rest of the world felt quivers from the images alone.

The city's buildings were looted, graffitied, broken and burned. Its air filled with tear gas, pepper spray, rubber bullets, live bullets fireworks, smoke, chants and cries.

A local Target was pillaged. The local police precinct was set aflame.


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Police have used various means to disperse protesters, including tear gas.
(AP: Richard Tsong-Taatarii/Star Tribune)

The National Guard and state patrol marched through the streets with face shields and batons. A crew of journalists was arrested on live television. One man was shot and killed, while countless others were bruised.

The protests have spread to cities like New York, Los Angeles, Denver, Memphis and Louisville. It's unclear whether they'll stop today, tomorrow or anytime soon.

With the future still uncertain, the question turns to how we landed here, in this moment, with a city struggling to stand.

The protesters were pressing for charges
By now you know about George Floyd, a black American who died shortly after a Minneapolis police officer pinned him to the ground on Monday (local time).

Mr Floyd was arrested for allegedly using a counterfeit $US 20 bill to buy cigarettes, which reads like a crime of poverty at a time when pandemic-related financial hardship is everywhere.

Despite being unarmed and handcuffed, Mr Floyd was held on the ground by the weight of the arresting officer. Mr Floyd audibly struggled to breathe for roughly eight minutes, pleading, while three other officers stood by.

The incident, captured on video and shared widely on social media, swiftly triggered the firing of all four officers.

Space to play or pause, M to mute, left and right arrows to seek, up and down arrows for volume.

But now protesters, heartbroken about the death, are outraged over the lack of justice.

They believe that the police officers involved should not just be fired, but punished through the same system that sweeps up a disproportionate number of black Americans.

The stated aim is to see the officers arrested, tried and convicted for murder.

Derek Chauvin, the officer who knelt on Mr Floyd's neck, has been taken into state custody and charged with third-degree murder and manslaughter.

Hundreds of people stand in the street with a building behind them, with smoke billowing above it. Many film something not seen.

One county lawyer called for patience in the wait for a trial as local, state and federal authorities continue to conduct investigations.

"My job in the end is to prove he violated a criminal statute. […] We need to wade through all of that evidence and come to a meaningful decision and we are doing that to the best of our ability,"
he said during a press conference on Thursday.

The Minneapolis Police Chief, echoing those calls for patience, added that the protesters were operating under a "deficit of hope" following years of tension with the local police department and two decades' worth of national police killings of unarmed black men.

Many protesters are still aiming for peaceful demonstrations in the face of frequent police killings of black Americans.

Some even expressed gratitude that the state chose to call in the National Guard to maintain a sense of order.

But for others in Minneapolis and beyond, the "deficit of hope" created by generations of compounding pain just couldn't hold for another day.

Coronavirus preys on existing racial inequality
There's an old saying that sums up the disparities in the US with a health metaphor: "When white America catches a cold, black America gets pneumonia".

And right now, white America isn't just catching a cold — it's getting ravaged by coronavirus on nearly every front.

The virus has claimed the lives of 103,000 Americans, registered 1.7 million positive cases and cost the country 40 million jobs.

By each measure of hardship, black Americans are bearing more of the burden but getting less attention.

Protesters take over Minneapolis police precinct
Most staggering is the mortality rate, which is roughly 2.4 times higher than it is for white Americans.

You'd think that a virus dubbed "the great equaliser" might help some Americans see the morbid risk of sustained racial inequality.

But the national conversations around the discrepancy of death rates tend to stop at saying that black Americans are more likely to have pre-existing health conditions such as obesity, in effect putting the blame for catching the virus back on black Americans.

Even the advice of the US Surgeon-General, a black American, focused on telling black Americans to "avoid alcohol, tobacco and drugs".

Good health is something that black Americans, 22 per cent of whom live in poverty, disproportionately have less means to achieve.

Trump threatens to send in troops amid Minneapolis riots

The silhouette of a man flexing both bicep muscles can be seen in front of a roaring fire inside a building.

Donald Trump calls protesters in Minneapolis "thugs" and vows that "when the looting starts, the shooting starts" after rioters angered by the death of African-American man George Floyd break into a city police station and set it on fire.
The conversations don't mention that years of intentional housing discrimination, known as redlining, has relegated more black Americans to spaces with poor air and water quality.

The conversations don't explain that black Americans have long been subject to discrimination within the healthcare system, even as personal examples of unequal treatment for COVID-19 are spreading.

The national conversation doesn't do a lot to highlight that black Americans may be more susceptible to COIVD-19 simply because they spend more time in the spaces where it's known to spread.

They're more likely to work service jobs, live in tightly compacted housing and rely on public transportation.

Black Americans are also five times more likely than white Americans to be kept in jails, which have been the sites of the top three biggest outbreaks in the country.

As one writer put it, "If there were ever questions about whether working-class African-Americans were disposable, there can be none now".

Police killings continued despite pledges to decrease arrests
Instead of using this moment to rally around equality, America is producing example after example of ugly racial tension.

A video of a white woman calling the police on a black bird-watcher went viral as an example of how white Americans can knowingly and intentionally weaponise racism for their own gains.

Meanwhile, at least two recent police killings of unarmed black people serve as chilling reminders of what police intervention too often means.

A large building is engulfed in flames in front of a black night sky.
Protests have spread to cities including New York, Los Angeles, Denver, Memphis and Louisville.(AP: Mark Vancleave)


Many have pointed out that these killings, like that of Mr Floyd, happened at a time when police pledged to decrease arrests, especially for minor offences, in order to focus on pandemic-related measures like social distancing.

It feels to many like the Government could be helping to make life safer for black Americans, but in so many ways, they're failing to see the danger or even exacerbating it.

Local leaders expressed sympathies with the protesters but also authorised the use of tear gas against them.

Donald Trump defends use of civil-rights era phrase

The President, who described white armed anti-lockdown protesters as "very good people", described the multiracial Minneapolis protesters as "thugs".

"When the looting starts, the shooting starts," he tweeted in reference to an infamous phrase from an era many had hoped was long gone. The tweet drew a sanction from Twitter for "glorifying violence".

@igorvolsky
1/ This line in Trump’s tweet: “when the looting starts, the shooting starts”... is a quote from Miami Police Chief Walter Headley

In Dec 1967, months before riots at GOP Convention in Miami, Headley used that quote to announce “get tough” policy for policing black neighborhoods

Presumptive Democratic nominee Joe Biden joked last week that black Americans who did not support him "ain't black", which came off as both arrogant and ignorant of black Americans' disconnect with politics.

His prepared comments on Mr Floyd's death delivered on Friday were grave in tone, but filled the same talking points about police reform and a wounded nation that politicians have trotted out for years.

@JoeBiden
Tune in as I address the unfolding situation in Minnesota and the killing of George Floyd: https://www.pscp.tv/w/cZ_uGDFvUEVMQkJiT2xyS2R8MXZPeHdvWFdxb214QuzZdlUQFFOBEbl2lwQznGXiSvL6GCTEZpUuRU6Q8tGd

You don't have to be a protester to look at America and see why centuries of waiting for change might spark a messy public display.

NFL quarterback Colin Kaepernick repeatedly made headlines for attempting to peacefully protest systemic racism by kneeling during the US national anthem in 2016, sparking protests in the process.

@andylassner
Reminder that Colin Kaepernick repeatedly tried to peacefully tell us every Sunday that we had a major, systemic problem.

@mirandayaver
Mike Pence left a football game because some players were kneeling in peaceful protest against racial injustice. https://twitter.com/mike_pence/status/1266425862502653964

@Mike_Pence
Replying to @Mike_Pence
We believe in law and order in this Country. We condemn violence against property or persons. We will always stand for the right of Americans to peacefully protest and let their voices be heard.

And as one resident reminded the Washington Post, Minneapolis' reaction has "been peaceful before" too.

"This is the first time I feel like we're actually taking action, showing our anger."

Mr Chauvin had seen 18 complaints filed against him, and all but two were closed without discipline. The "discipline" was a letter of warning.

Despite long cries from the black community about policing, Mr Floyd is now dead and a city is shaken.

Anger prevails because hope is nowhere to be found.

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Message par Invité Mar 2 Juin - 13:57

2 articles reçus d'Amérique

From George Floyd Back to the Structural Violence of Capitalism
by Black Alliance for Peace / June 1st, 2020
Third degree murder for 3/5 for a devalued life
Knee in throat air gone, gasping dying under the color of law!
George Floyd had no chance! The gang of state sponsored assassins had already signed his death warrant!
They think we should be grateful for watered down justice that has not and will never be color blind!
Cry out! Resist! Don’t make excuses or apologies for race-based killings!
Don’t attack those who dare to put their lives on the line to declare: George Floyd’s life mattered. Black Lives Matter—a just demand!

— Jaribu Hill, Mississippi Workers’ Center for Human Rights and Black Alliance for Peace Coordinating Committee
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Across the country—in city after city—the people have erupted in righteous indignation to George Floyd’s recorded lynching. His extrajudicial murder set off a rebellion that had been primed by the highly publicized white-vigilante murder of Ahmaud Arbery and the botched, “no-knock” police raid that killed Breonna Taylor in her bed.

The call in all of these cases is for something called justice, which the Black Alliance for Peace (BAP) sees as an impossibility. We say this because the U.S. state’s repressive DNA is rooted in the non-recognition of Indigenous people’s humanity and the exploitation of kidnapped and enslaved Africans. These two interconnected experiences produced the racialized policing that is an integral part of the U.S. state.

BAP was born in 2017 out of the recognition that the ongoing and deepening economic, social and political crisis of capitalism—sharpened by the 2008-09 economic collapse—would inevitably require the state to rely on the use of violence and force, both domestically and abroad.

That prediction was correct. However, BAP also identified structural violence as an inherent characteristic of advanced capitalism. The COVID-19 pandemic, more than anything in decades, has revealed the endemic violence of neoliberal capitalism, whereby the state’s inadequate response to a virus has killed hundreds of African/Black people on a daily basis.

However, that systemic violence has been marginalized by the acute attention placed on the highly individualized case of George Floyd and the issue of police violence. But police violence is only a mechanism used to fulfill capitalism’s main mandate to contain and control the working class—in particular the Black and Brown colonized working-class communities—and to protect private property.

For BAP, the narrow definition of “justice” as the prosecution and conviction of police involved in the Floyd murder is a conservative and even diversionary position. It takes attention away from the ongoing structural contradictions of the colonial/capitalist system that will continue to produce the deadly consequences of structural violence after 40 million newly unemployed people joined the ranks of the over 30 million people who lack any kind of basic health protection; high African/Black infant and maternal mortality rates; upper-respiratory illnesses caused by environmental pollution in African/Black communities; and hypertension, cardiovascular diseases and diabetes generated by the stresses of white-supremacist, capitalist oppression.

So, we say: Justice for George Floyd, Breonna Taylor, Ahmaud Arbery, Tamir Rice, Sandra Bland; for our political prisoners; for the super-exploited Black and Brown working class; for oppressed Indigenous nations; and for the millions subjected to U.S. warmongering, sanctions and criminality. We say this to shift the focus from the individualization of this week’s rebellion back to the objective structures of white supremacist, global colonial/capitalist domination.

To do otherwise plays right into the hands of the reformist liberal ideologues who want to engage us in pie-in-the-sky reformism that perpetuates the myth that  justice will be served by merely tweaking the current system. We have seen the first iteration of such a call in the bourgeois New York Times calling for police reform.

BAP will not fall for that ideological trick bag. We say, “No Compromise, No Retreat: Defeat the War Against African/Black People in the U.S. and Abroad.”

The Black Alliance for Peace (BAP) seeks to recapture and redevelop the historic anti-war, anti-imperialist, and pro-peace positions of the radical black movement. Read other articles by Black Alliance for Peace, or visit Black Alliance for Peace's website.
Against police violence and capitalism, to rebel is justified
Monica Moorehead, Mundo Obrero Workers Worls, May 28, 2020
Workers World salutes all the brave protesters in Minneapolis, currently ground zero against police terror. We also salute those activists in Los Angeles, Memphis and other cities who are organizing protests and braving the pandemic to be in the streets or in car caravans to show solidarity with the demand: Justice for George Floyd and all victims of police violence.

The corporate media call the May 27 protest in Minneapolis a “riot.” In a speech on March 14, 1968, the Rev. Dr. Martin Luther King Jr. defined that term, saying, “A riot is the language of the unheard.” Following his assassination less than a month later,  Black people rose up in hundreds of cities in righteous protest. They were heard.

So was the Black population of Minneapolis. During the May 27 action, community members broke the windows and slashed the tires of a long line of police cars while arrogant cops drove them. The community, united in action, raised one powerful voice to say: “We are all George Floyd” — meaning that any one of them could wind up a victim of a police lynching at any place or time.

The protests responded to the May 25 videotaped lynching of a Black man, George Floyd.  Everyone who watched the video saw a white racist cop, Derek Chauvin, choke Floyd to death with his knee as he was begging for his mother and his life while three other cops, Thomas Lane, Tou Thao and J. Alexander Kueng, did nothing to stop this atrocity.

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Protester in Minneapolis in response to cop murder of George Floyd.Credit: Thegrio.com

The long unheard Black community in Minneapolis only needed a spark — Floyd’s execution — to arouse its collective anger built up during years of humiliating police occupation, harassment, beatings and arrests – and rise up. Even the statistics justify their anger: Of those police shot in Minneapolis from late 2009 to May 2019, some 60 percent were from the Black community — though they make up only 20 percent of the total population. (New York Times, May 28)

Righteous protesters broke the windows of the Third Precinct Headquarters where the four fired cops were once based. They picked up tear gas canisters the cops targeted at them and threw them back at the police. They burned or expropriated goods from AutoZone, Target and other businesses.

A class view of violence

Once the protests moved from “peaceful” on May 26 to direct action on May 27, the corporate media rushed to defend the capitalists’ sacred private property and labeled some protesters “violent.” Minneapolis Mayor Jacob Frey and other officials called for “calm.”

This posturing repeats the standard attempt by capitalist politicians who seek to drive a wedge between the masses on the issue of nonviolence.

They focused on the same argument in Watts, Los Angeles in 1965; in Newark, N.J., and Detroit in 1967; in the hundreds of uprisings following King’s assassination in 1968; the Miami rebellion of 1980; the Los Angeles rebellion in 1992; and Ferguson, Mo., in 2014.

In his 1992 pamphlet, “A Marxist Defense of the LA Rebellion,” Workers World Party chairperson Sam Marcy wrote:

“In times when the bourgeoisie is up against the wall, when the masses have risen suddenly and unexpectedly, the bourgeoisie gets most lyrical in abjuring violence. It conjures up all sorts of lies and deceits about the unruliness of a few among the masses as against the orderly law-abiding many.

“Marxism here again cuts through it all. The Marxist view of violence flows from an altogether different concept. It first of all distinguishes between the violence of the oppressors as against the responsive violence of the masses. Just to be able to formulate it that way is a giant step forward, away from disgusting bourgeois praise for nonviolence. It never occurs to any of them to show that the masses have never made any real leap forward with the theory of nonviolence. Timidity never made it in history.

“Indeed, Marxists do prefer nonviolent methods if the objectives the masses seek — freedom from oppression and exploitation — can be obtained that way. But Marxism explains the historical evolution of the class struggle as well as the struggle of oppressed nations as against oppressors.”


There are two factors that these multigenerational events have in common:  First, they were ignited by police terror, especially killings of Black people; and second, they were major rebellions, carried out by the oppressed and their allies against their oppression due to decades-long inhumane conditions caused by capitalism.

Rebellions scare the hell out of the billionaire ruling class that wants to keep hidden its super-exploitation of the workers and oppressed.  But when rebellions do break out, the ruling class will unleash its state apparatus — the police,  Immigration and Customs Enforcement, the National Guard and even the Army in an attempt to terrorize neo-colonized peoples in the Black, Brown and Indigenous communities.

When the masses rebel, they are not only rebelling against the state, but they are rebelling against an oppressive system that denies them the basic necessities of life — jobs, housing, health care, education and the right to live free from all forms of oppression, etc. — in order to fulfill the inherent profit drive of capitalism.

As Marcy emphasizes, any spontaneous or unorganized violence from the oppressed is self-defense against the organized armed force of the state.  There is no equal sign between the two; they represent two distinct, antagonistic social classes.

From diverse ideological perspectives, what both King and Marcy stated connect to today’s events in south Minneapolis

However any oppressed community sees fit to fight back against legal and extralegal terrorism — be it the police or neofascists — alongside mainly antiracist white youth, is justified. It should be supported and defended against the slanderous attacks and lies propagated by right-wing and even so-called liberal media and politicians, whose primary objective is to apologize for a rotten system living on borrowed time.

Read Sam Marcy’s pamphlet at tinyurl.com/yab92wxx/.

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Message par Invité Mer 3 Juin - 3:45


Oubliez les « pillages ». Le vrai vol, c’est le capitalisme
Forget “Looting.” Capitalism Is the Real Robbery
William C. Anderson, Truth Out 1er juin 2020
Traduit par Diane Gilliard pour Investig’Action


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Après le meurtre de George Floyd par un policier à Minneapolis, des émeutes ont embrasé les États-Unis. Des scènes de pillage ont appelé des condamnations fermes, notamment celle du président Donald Trump qui menace d’abattre les fauteurs de troubles. L’écrivain William C. Anderson rappelle que ces discussions sur les pillages reviennent à chaque émeute, occultant les enjeux fondamentaux comme le racisme structurel, le pillage organisé de Wall Street ou encore l’accès aux soins de santé et au logement. (IGA)

Ce matin, le président des États-Unis a menacé de meurtre ordonné par l’État ceux qui commettaient des « pillages », mettant à nu la façon dont la suprématie blanche, le capitalisme et l’État travaillent ensemble pour réprimer violemment les personnes qui défendent la vie des Noirs.

Mais cet accès de colère de Trump n’est pas la seule réponse ouvertement raciste que nous devrions interroger. Nous devons également réfléchir à la manière dont les conservateurs et les libéraux ont réagi aux soulèvements de Minneapolis en condamnant le « pillage ».

Les manifestants, à Minneapolis et dans tout le pays, protestent contre un lynchage et la violence de l’État. Comment devrions-nous réagir à un lynchage ? Notre objectif devrait-il être simplement de le faire connaître, dans l’espoir que cette publicité entraîne sa condamnation et empêche de futurs lynchages ? Cette logique est imparfaite, notamment parce que les lynchages se nourrissent de la présence de spectateurs. Pour les suprémacistes blancs, l’acte de tuer est aussi un acte de fraternité et une occasion d’endoctrinement.

Nous contenter de diffuser des images de meurtres racistes et demander à l’État de cesser de nous tuer ne va pas les arrêter. (En fait, s’il est important de faire connaître l’existence de ces meurtres, la diffusion de telles images galvanise aussi, parfois, les adeptes de la suprématie blanche.)

Ainsi, certains parmi ceux qui s’opposent aux meurtres racistes semblent trouver suffisant de regarder des vidéos, attendre le moment de voter et participer à des marches de protestation. Mais pour d’autres, une intervention plus importante est nécessaire. Le meurtre de George Floyd par la police de Minneapolis fait suite aux meurtres d’Ahmaud Arbery à Brunswick, en Géorgie, et de Breonna Taylor à Louisville, dans le Kentucky. Ces meurtres ont été commis par des policiers, en service ou retraités. On peut le comprendre, l’indignation va croissant.

Nous devons nous attendre à des soulèvements. Nous devons nous attendre à des dégâts matériels, car les gens se soulèvent contre les systèmes racistes complices de la violence raciste. Beaucoup de participants à ces révoltes ont décidé que le respect de la propriété privée ne vaut pas plus que le respect de la vie des Noirs. Nous sommes conscients que la loi ne respecte pas la vie des Noirs, et que donc on ne peut compter sur la loi pour les protéger ou leur accorder un respect qu’ils ne méritent pas. Ainsi, alors que les manifestants sont accusés de « pillage » et d’ « émeutes » à Minneapolis ou ailleurs, il est temps que nous réfléchissions au vol systématique de l’Amérique noire.

Une fois de plus, les entreprises américaines s’en sont tirées avec des quantités d’argent astronomiques en 2020. Sans que personne exige qu’elles rendent des comptes, il y a eu peu ou pas d’opposition à leur vol monumental. On leur a remis des milliers de milliards [de dollars]. Les politiciens qui servent l’élite des entreprises — et qui craignent de paraître opposés à un accord profitant largement à Wall Street — ont fait passer cette décision. Bien sûr, beaucoup de personnes vulnérables ont été laissées pour compte. Il n’y a eu aucun changement après la crise de la dette non réglée de 2008, qui a maltraité les gens dans le monde entier avec les privations que nous connaissons sous le nom d’austérité. Les coupes dans les prestations sociales se sont abattues sur la population qui ne se laissait pas décourager, tandis que les riches ne cessaient de s’enrichir.

Aujourd’hui, les manifestations qui éclatent dans tout le pays en réponse à la brutalité policière annoncent ce qui va suivre. Les gens vont probablement prendre, casser et se battre parce que leurs conditions de vie restent misérables. Cela ne devrait pas nous surprendre. Néanmoins, le « pillage » pratiqué par les opprimés fera toujours l’objet de condamnations plus sévères que le vol structurel qui existe depuis longtemps sous le capitalisme.

L’idée règne que ce sont les responsables des crises, plutôt que leurs victimes, qui méritent notre sympathie lorsque leurs profits diminuent. Après la mort aux États-Unis d’au moins 100 000 personnes — parmi lesquels les Noirs, les autochtones et les Latinos étaient surreprésentés — à cause d’une pandémie impitoyable, les médias continuent à répandre cette insanité. Les entreprises qui ne paient pas un salaire décent à leurs employés et qui profitent de la flambée des prix en pleine catastrophe ne méritent pas la pitié. Pour ceux d’entre nous qui sont encore plus précaires, manquer un chèque de salaire peut signifier l’expulsion, l’emprisonnement ou la faim. Ces circonstances sont de plus en plus fréquentes, car le chômage atteint des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression. Au moins 40 millions de personnes dans ce pays sont sans travail. Et les gens dans le besoin sont de facto volés par les riches.

En perdant leur emploi, ils se font également voler les soins de santé — une faille qui va les tuer ainsi que les membres de leur famille. On leur vole aussi un endroit sûr où pouvoir vivre à l’abri de la violence de l’État et respirer de l’air pur. Les gens ont souvent vu l’argent de leurs impôts être utilisé ailleurs alors qu’on leur disait qu’il reviendrait aux travailleurs. Mais il ne revient jamais. Pour l’Amérique noire, il y a plus qu’assez de lits dans les prisons, mais pas assez dans les hôpitaux. C’est le lot d’une population écrasée de façon disproportionnée par l’oppression institutionnelle. Alors, évidemment, sans véritables infrastructures, ou trop peu pour protéger les personnes que le gouvernement a longtemps négligées et abandonnées, il y aura des soulèvements et les gens prendront les choses en main. Ils prendront [ce qu’on leur doit] à cause de ce qui leur a été enlevé : la sécurité, le logement, l’éducation, la nourriture et même leur droit de vote. Évidemment, les manifestants sont privés du droit d’exprimer leur colère.

Cette discussion sur le « pillage » revient sans cesse. Lors de pratiquement tous les soulèvements noirs qui ont eu lieu et qui ont façonné ce pays au siècle dernier, le récit est resté le même. Les attaques des adeptes de la suprématie blanche contre la communauté noire ont été qualifiées d’« émeutes raciales », et l’autodéfense des manifestants noirs a été présentée comme une violence insensée. Les gens se plaignent de la destruction des biens parce qu’ils ont accepté l’idée que tout cela a été causé par un nouvel acte répréhensible venant s’ajouter à toute la violence suprémaciste blanche. Mais voler parce qu’on a été saigné à blanc par un système qui vous a rendu jetable n’est pas identique aux meurtres racistes rituels de Noirs par des suprémacistes blancs. Des décennies de « pillage » de magasins pendant les soulèvements ne pourront jamais atteindre le niveau de ce que Wall Street a pillé à travers les crises financières qu’elle a créées.

Ils sont certainement conscients de leurs crimes. Les capitalistes des fonds spéculatifs qui amassent des sommes infinies au moyen de caisses noires et de manipulations financières ont de nombreuses possibilités d’échapper à leurs responsabilités. Alors que l’armée américaine se prépare à des « troubles civils » et achète du matériel anti-émeute, il est clair qu’elle sait que tous les gens n’accepteront pas la cruauté. Dans un pays qui n’a jamais surmonté sa guerre civile et qui s’est battu pour que la classe des riches ne renonce pas aux bénéfices de l’esclavage, la défense des riches est une tradition. C’est intentionnellement que ceux-là mêmes qui ont créé la crise actuelle et en tirent actuellement profit gèrent mal de nombreux autres aspects de notre existence.

Ceux qui s’intéressent aux luttes de libération ne devraient pas condamner les prétendues « émeutes » et « actes de pillage » des manifestants. Nous devrions plutôt faire tout notre possible pour libérer les manifestants emprisonnés au Minnesota et partout ailleurs où il y a des soulèvements. Le vol dont nous devrions nous préoccuper est celui perpétré par un système qui crée le désespoir, où les personnes dans le besoin doivent s’emparer de ce qui devrait être un droit garanti. Le capitalisme encourage le vol de haut en bas. En écrivant sur la révolution haïtienne, le grand écrivain C.L.R. James a dit un jour : « Les riches ne sont vaincus que lorsqu’ils courent pour sauver leur vie. » Cela a certainement été le cas à maintes reprises tout au long de l’histoire des Noirs : les gens ont franchi des obstacles insurmontables pour remporter des victoires. Comment répondre à la question : « Que faisons-nous en réponse à un lynchage ? » Nous devons faire en sorte que le système qui a permis cela court pour sa vie.

William C. Anderson est un écrivain indépendant. Son travail a été publié par The Guardian, Truthout, MTV et Pitchfork, entre autres. Il est le co-auteur de As Black as Resistance (AK Press 2018).


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Message par Invité Ven 5 Juin - 6:27


En réponse aux manifestations en soutien à George Floyd, les défenseurs de la thèse du « racisme antiblanc » agitent des chiffres erronés ou sortis de leur contexte.

graphiques dans l'original
A l’heure où la vague d’indignation et de manifestations se poursuit aux Etats-Unis à la suite de la mort d’un homme afro-américain, George Floyd, lors d’une intervention policière brutale à Minneapolis (Minnesota), les réseaux d’extrême droite tentent de diffuser l’idée qu’aux Etats-Unis les Blancs sont davantage victimes des Noirs que l’inverse. Pour cela, ils détournent des statistiques officielles.

Ce que disent les publications
La même idée revient sous différentes formes : les vraies victimes de la violence seraient les Blancs. C’est ce qu’a ainsi affirmé le polémiste Eric Zemmour, lundi 1er juin sur CNews, lors de l’émission « Face à l’info » : « Les Noirs sont tués d’abord par des Noirs, à 97 %. Puis, on peut voir que (…) les Blancs ont deux fois plus de chances d’être tués que des Noirs : il y a à peu près 8 000 morts blancs par an et 4 000 Noirs et, sur ces 8 000 Blancs, 80 % sont tués par des Noirs, alors que les Noirs, eux, sont essentiellement tués par des Noirs. »

Le passage, extrait par le militant d’extrême droite Damien Rieu, a été partagé plusieurs milliers de fois sur Twitter.

@DamienRieu a écrit:]#Zemmour sur l’affaire #GeorgeFloyd : « Les noirs sont tués par les noirs à 97%. 80% des blancs sont tués par des noirs alors que les noirs sont tués essentiellement par des noirs. 40% des tués par la police sont blancs. Les noirs sont 14% mais 40% des incarcérés. » #FaceAlinfo

D’autres font circuler un graphique baptisé « Interracial Violent Crime Incidents 2018 » (« Les crimes violents interraciaux en 2018 »). Celui-ci souligne la disproportion entre le nombre élevé de Blancs victimes d’agression par des Noirs ou par des Hispaniques (respectivement 547 948 et 365 299 cas) d’un côté, et les 59 778 cas de Noirs agressés par des Blancs, de l’autre. L’image raille le silence des médias pour les premiers, et leur indignation pour les seconds.

POURQUOI LES CHIFFRES D’ERIC ZEMMOUR SONT FAUX
Comme le relève l’AFP, Eric Zemmour reprend à son compte des chiffres agités par Donald Trump en 2015. Or, ceux-ci étaient en partie faux. Selon les données du FBI portant sur les homicides recensés en 2014, dans les cas d’homicides de Blanc, les auteurs sont noirs dans 14,8 % des cas, et non 80 %.

En 2018, dernière année pour lesquelles les statistiques du FBI sont disponibles, la proportion monte à 15,5 %, toujours très loin des quatre cinquièmes évoqués par le polémiste d’extrême droite.

Quant à la proportion d’homicides intracommunautaires chez les Noirs, elle est effectivement très élevée, mais se situe à 88,9 %, non à 97 %. Une forte mortalité intracommunautaire que Cécile Coquet-Mokoko, professeure de civilisation américaine à l’université de Versailles-Saint-Quentin, attribue aux gangs. « Ils ont une place importante dans les ghettos pauvres, là où le trafic de drogue est vu comme le seul moyen d’arrondir ses fins de mois. »

Aux Etats-Unis, les Blancs sont majoritairement tués par d'autres Blancs
Homicides aux Etats-Unis en 2018 par communauté (en pourcentage).
par un Blanc
par un Noir ou Afro-Américain
par un assaillant d'une autre communauté
par un assaillant non identifié
Blancs tuésNoirs ou Afro-Américains tués257580,8815,588,9
Source : FBI

Autre élément notable des chiffres du FBI : le nombre d’homicides de Noirs est presque aussi élevé que celui des Blancs, alors que les Noirs ne représentent que 13,4 % de la population, contre 76,5 % pour les Blancs. Comme le remarque l’AFP, les Noirs ont près de sept fois plus de risque d’être tués que les Blancs aux Etats-Unis.

Les chiffres d’homicides du FBI doivent, par ailleurs, être pris avec certaines pincettes, le système institutionnel américain défavorisant statistiquement les populations pauvres. C’est le cas, par exemple, des castle laws ou stand grand laws, des lois fédérales d’autodéfense, qui permettent de requalifier en légitime défense un homicide en cas d’infraction au domicile.

A l’inverse, les prévenus issus des minorités pauvres sont poussés par les avocats commis d’office à plaider coupable dans les affaires d’homicide dans l’espoir d’obtenir une remise de peine. Notamment quand, en raison d’antécédents judiciaires, le jury populaire semble ne pas pouvoir être convaincu de leur innocence. « C’est un cercle vicieux », épingle Cécile Coquet-Mokoko.

POURQUOI CE GRAPHIQUE EST UNE « ESCROQUERIE INTELLECTUELLE »
Contrairement aux allégations de M. Zemmour, le graphique qui circule sur les réseaux sociaux s’appuie sur des chiffres corrects. Ces données sont tirées d’un rapport publié en septembre 2019 par le bureau des statistiques judiciaires du ministère américain de la défense. Rédigé par deux statisticiennes, Rachel E. Morgan et Barbara A. Oudekerk, il porte sur l’analyse des plaintes déposées sur l’année 2018 pour les faits de violence, qu’il s’agisse de coups et blessures, d’effractions, ou encore de violences sexuelles.

Qu’en est-il des violences interraciales, sur lequel se concentre le graphique ? Ses chiffres sont corrects : 547 948 plaintes ont été déposées par une victime blanche contre un agresseur qu’elle a identifié comme noir, contre 59 778 plaintes − près de dix fois moins − émanant d’une victime noire contre un présumé agresseur blanc.

Le nombre de victimes d'agression est proportionnel au poids démographique de leur communauté

Mais le graphique s’affranchit d’une des règles de méthodologie de base : il extrapole des données en valeur absolue à partir d’un tableau des statistiques de la couleur des agresseurs et des agressés exprimées en pourcentage.

En l’occurrence, la démographie américaine n’est pas composée à parts égales de Blancs, de Noirs, d’Hispaniques et d’Asiatiques, et les comparer en valeur absolue n’a aucun sens, alerte Laurent Mucchielli, directeur de recherche en sociologie au CNRS, spécialiste de la sociologie de la délinquance :

« Si vous prenez un groupe de 100 personnes qui ont les cheveux blancs et que 10 d’entre elles ont des poux, ça fait 10 %. Et si vous prenez un groupe de 1 000 personnes qui ont les cheveux noirs et que 100 d’entre elles ont des poux, ça fait toujours 10 %. Il y a donc autant de poux dans les cheveux noirs que les cheveux blancs. Mais si vous dites qu’il n’y a que 10 cheveux blancs qui ont des poux alors qu’il y en a 100 chez les cheveux noirs, ça n’a pas de sens puisque vous comparez deux populations dont le nombre est totalement différent. C’est une escroquerie intellectuelle utilisée parce que vous voulez démontrer qu’il y a plus de poux dans les cheveux noirs que dans les cheveux blancs. »


Si avec 3,5 millions de plaintes déposées, la population blanche apparaît comme la plus victime d’actes violents, c’est parce qu’elle est la population la plus nombreuse du pays. Mais le pourcentage de dépôt de plainte par des Blancs (66 %) ou des Noirs (11 %) correspond, en effet, de manière presque parfaite à leur poids dans la démographie des Etats-Unis.

Les violences aux Etats-Unis sont surtout intra-raciales


Le tableau réalisé par le bureau des statistiques judiciaires américaines ne dit à aucun moment que les Blancs sont davantage victimes de violences interraciales. « L’article montre avant tout ce qui est connu depuis plus de soixante-dix ans, à savoir que les crimes sont avant tout intraraciaux (et non interraciaux) : 62 % des agresseurs supposés de Blancs étaient eux-mêmes des Blancs, 70 % des agresseurs supposés de Noirs étaient eux-mêmes noirs. La différence entre Black sur White et White sur Black n’est pas très importante (10,6 versus 15,3) », analyse Laurent Mucchielli. Les autrices de l’étude soulignent, par ailleurs, que seulement 43 % des actes de violence font l’objet d’un dépôt de plainte.

Enfin, la rhétorique d’extrême droite ici employée ne répond pas à la problématique soulevée par le mouvement Black Lives Matter, qui est celui des violences policières et du racisme d’Etat. Comme le montre une vaste étude du Washington Post sur les violences policières, les Noirs ont deux fois plus de risques d’être tués par la police que les Blancs.

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Message par Invité Ven 12 Juin - 3:30


tu causes, tu causes, en attendant, t'es blanc, Jérôme

Céder aux Noirs parce qu'ils sont Noirs, c'est la définition du racisme
Yann Moix, Valeurs Actuelles, 11 juin

"Nous sommes dans un régime communautariste et racialiste anti-blanc,
autrement dit un apartheid inversé
"

Michel Onfray, Front populaire, 9 juin
"On ne va pas détruire les grottes de Lascaux sous prétexte que
les hommes donnaient probablement des baffes à leurs femmes."

Onfray, BFMTV, 11 juin

"L'antiracisme est juste un moyen pour une petite bourgeoisie blanche
de centre gauche de retrouver une bonne conscience"

Jérôme Leroy, Causeur, 11 juin
des fois, je me demande pourquoi Jérôme Leroy écrit dans Causeur et plus dans L'Humanité comme il eut sa carte au PCF. Bon d'accord rien d'un exploit quand il avait 20 ans. Là, je comprends mieux. Je pense comme lui que le Comité Traoré n'est pas "révolutionnaire", Leroy non plus, mais qu'un flic de moins à tuer un Black, c'est toujours ça de gagné : Black Live Matter !

on aurait pu dire que l'abolition de l'esclavage ne fut qu'un moyen de faciliter l'exploitation capitaliste du prolétariat noir. C'est un aspect certes important de l'affaire. Mais cela signifie-t-il que l'esclavage, c'était mieux ?

importé, car ça ressemble tellement à un tract des anti-racialisateurs d'ultragauche !
La fausse opposition dont rêvait Macron
Jérôme Leroy, Causeur, 11 juin 2020
Pendant qu’on discute de la statue de Colbert, le libéralisme peut se refaire la cerise

LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES Black-lives-matters-macron-liberalisme-1200x728
Aux États-Unis, à Saint Paul dans le Minnesota,
on retire les statues de Christophe Colomb, le 10 juin 2020

Numéro de reportage: AP22463403_000012 Evan Frost/AP/SIPA

Dans son édito, Jérôme Leroy estime que les émeutes anti-flics font les affaires du pouvoir. Êtes-vous de son avis ?
Bien entendu, j’ai toujours su que tout ce que j’ai aimé dans le monde d’un amour qui allait de soi, les paysages, les plages, les livres, les villes au petit matin après une nuit de dérive quand je revenais dans l’aurore aux doigts de rose, légèrement ivre et très heureux, dans la buée bleutée des arroseuses municipales, tout cela, on me le retirerait d’une manière ou d’une autre.

Soit par ce que le système spectaculaire marchand l’aura détruit: il est là, le seul grand remplacement, celui de nos sous-préfectures par des déserts, et celui des faubourgs de nos villes par des zones commerciales. C’est quand même plus les Décathlon que les mosquées qui esquintent le vieux pays et ont bouleversé ses modes de vie, quoiqu’en dise la paranoïa islamophobe.

Vive le comité Traoré !
Soit parce que la fausse opposition, une opposition de « niches victimaires » à ce système spectaculaire marchand est l’opposition dont rêve le pouvoir qui peut continuer à tout détruire sans être gêné. Allez-y, jouez sur la guerre des sexes, des races, des mémoires. La seule chose dont on a pourtant vraiment peur le capitalisme, ce n’est pas des cortèges antiflics, c’est qu’on lui demande de rééquilibrer la rémunération du capital au profit de celle du travail. C’est la seule. Qu’on lui demande des comptes sur le retour à l’ordre libéral qu’il s’apprête à réinstaller après la crise virale. Il n’a pas peur du comité Traoré. Pour un peu, il le bénirait.

Macron en salive déjà de bonheur avant dimanche soir : il sera trop heureux de montrer sa grandeur d’âme, de demander à sa police d’arrêter le placage ventral, de retirer des statues de Colbert, d’interdire Autant en emporte le vent, etc. Il le fera pour une raison simple: parce que ça ne lui coûte pas cher. Pas parce qu’il est indigné par la mort de George Floyd.

Touche pas à mes réformes

Pendant ce temps-là, les infirmières, et même les infirmières noires, se sentent à nouveau très seules: plus d’applaudissements aux balcons et un beau foutage de gueule au Ségur de la santé déjà quitté par SUD. Il faut en effet que rien ne change pour que rien ne change (le pouvoir n’a même plus besoin du fameux théorème du Guépard), comme rien ne changera dans l’intention de réformer par points les retraites, de ratiboiser les indemnisations chômage, de ne pas revenir sur la disparition de l’ISF.

Que rien ne change, y compris  l’antiracisme lui-même qui est très généreux mais qui est tout sauf un programme révolutionnaire. Je le sais, je suis de la génération Touche pas à mon pote. Aujourd’hui, plus que jamais, il est juste un moyen pour une petite bourgeoisie blanche de centre gauche de retrouver une bonne conscience et oublier la monstrueuse vague de licenciements qui elle aussi sera merveilleusement antiraciste et ne fera pas de différences quand elle va nous renvoyer, à l’automne, du côté de Dickens et Zola. Mais ce n’est pas grave. On ne verra plus la statue de Colbert.

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Message par Invité Ven 12 Juin - 8:28


quand une idée s'empare des masses...

Racisme aux États-Unis :
dans les entreprises, les têtes commencent à tomber

Emily Peck, Le Huffpost, 11 juin 2020

La parole se libère et les premiers licenciements dans le monde du travail rappellent ce qu'il s'est passé avec le mouvement #MeToo en 2017.
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ILLUSTRATION: REBECCA ZISSER/HUFFPOST; PHOTOS: HUFFPOST, CNN, INSTAGRAM
ÉTATS-UNIS - À l’heure où la colère explose contre le racisme aux États-Unis, un mécanisme familier se met en place: l’élimination des pommes pourries.

Les Noirs et les autres personnes de couleur ne dénoncent pas que les violences policières mais aussi le racisme, la discrimination, le harcèlement et les préjugés raciaux auxquels ils sont confrontés au travail. Ils partagent publiquement des anecdotes sur leurs patrons et collègues qui leur ont manqué de respect, à eux ou d’autres. Ils pointent du doigt des entreprises qui se drapent publiquement de l’étendard “Black Lives Matter” mais ne traitent pas leurs employés de couleur avec justice et équité.

Il est difficile de ne pas voir le parallèle entre ce phénomène et l’émergence du mouvement #MeToo en 2017, lorsque des femmes (et quelques hommes) ont commencé à parler publiquement du sexisme, de la discrimination, du harcèlement et des agressions sexuelles subies.

À l’époque, des gens haut placés avaient été démis de leurs fonctions. Aujourd’hui aussi, les têtes commencent à tomber.

C’est particulièrement vrai dans les secteurs des médias et du divertissement. Rien que la semaine passée, la rédactrice en chef de Refinery29, un site consacré aux tendances et au style, a annoncé qu’elle allait quitter son poste après des critiques sur la façon dont l’entreprise traite ses employés de couleur. Le même jour, Adam Rapoport, rédacteur en chef de longue date du magazine Bon Appétit, a lui aussi démissionné après que des employés ont dénoncé des manquements à l’égard des personnes de couleur (une photo d’Adam Rapoport grimé en Noir a aussi refait surface, scellant ainsi son sort).

Le directeur des pages opinion du New York Times, James Bennet, a été licencié après la parution d’un article incendiaire sur les manifestations contre le racisme qui a suscité un torrent d’indignation au sein de l’équipe. La rédaction du Philadelphia Inquirer a également été remaniée après que des employés se sont plaints d’un gros titre qui mettait sur le même plan les vies de Noirs et la préservation des bâtiments lors des manifestations. En parallèle, jeudi dernier, Claudia Eller, la rédactrice en chef de Variety, a été contrainte de prendre un congé sans solde pour avoir répondu agressivement aux critiques d’une ex-employée qui dénonçait sur Twitter sa façon de traiter les personnes de couleur.

Steadman™ a écrit:@AsteadWesley
Supporting my colleagues, and particularly the black ones. if electeds want to make provocative arguments let them withstand the questions and context of a news story, not unvarnished and unchecked

LUTTES RACISTES et ANTIRACISTES EZoA_4FX0AIKUiM?format=jpg&name=small
@JenParker393 4 juin
Running this puts all black people in danger, including @nytimes staff members.


“Je soutiens mes collègues, notamment les Noirs. Si les élus veulent faire de la provocation, je souhaite qu’on leur rappelle le contenu et les questions soulevées par l’article en question, plutôt que de les laisser dire n’importe quoi.”

Et ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres. Un acteur de la série “The Flash” a été renvoyé quand ses tweets racistes et sexistes ont refait surface. Les contrats de quatre acteurs de la série “Vanderpump Rules” ont eux aussi été dénoncés à la suite d’actes et de tweets racistes. Un joueur du club de football américain L.A. Galaxy a été exclu de l’équipe après que sa femme a publié des contenus à caractère raciste sur les manifestations. Jen Gotch, la fondatrice de la marque de mode et lifestyle Ban.Do, a annoncé qu’elle se mettait en disponibilité après qu’une ex-employée a partagé une publication détaillée qui décrivait le racisme implicite et explicite à l’œuvre au sein de l’entreprise. La Pdg de la chaîne de magasins de vêtements féminins Reformation est aussi sur la sellette après les accusations de racisme d’ex-employés.

Le moment de rendre des comptes pourrait bien être arrivé. Depuis longtemps, les entreprises affirment défendre les personnes noires et la diversité, mais sans joindre l’acte à la parole, même quand leurs employés les incitent à s’améliorer. Les équipes dirigeantes sont en grande majorité blanches. Cependant, certains observateurs pensent que cette fois, les choses pourraient tourner différemment. Alors que les marques tentent d’avoir recours à leurs habituels slogans diffusés sur les réseaux sociaux, leurs employés et ex-employés les poussent dans leurs retranchements et les mettent face à leurs responsabilités.

“Les Noirs ont enfin l’occasion de raconter ce qui leur est arrivé”,
explique Evelyn Carter, directrice de l’agence Paradigm, qui aide les entreprises à élaborer leurs stratégies en matière d’inclusion et de diversité. “Ceux qui sont depuis longtemps confrontés au racisme, qu’il soit implicite ou déclaré, individuel ou structurel, sont enfin entendus.”

Evelyn Carter souligne que la rapidité avec laquelle des entreprises et des célébrités mettent en place des mesures concrètes suite aux anecdotes publiées sur les réseaux sociaux “fait vraiment penser à #MeToo”.

“Comme ces femmes qui ont gardé une histoire enfouie en elles pendant 15 ans avant d’en parler”, ajoute-t-elle.

La consultante attribue ce tournant à l’influence des manifestations organisées dans le monde entier après la mort de George Floyd, tué à l’âge de 46 ans par des policiers à Minneapolis (Minnesota) fin mai, ainsi qu’à l’indignation soulevée par la mort de Breonna Taylor, une Noire abattue par la police à Louisville (Kentucky), d’Ahmaud Arbery, un Noir lui aussi abattu en faisant du jogging en Géorgie, et à l’impact du mouvement Black Lives Matter, qui prend de l’essor depuis plusieurs années.

“En tant que Noire, je suis dévastée que des membres de ma communauté aient dû perdre la vie pour que les gens nous écoutent”
, souligne-t-elle. “Mais je ferai tout mon possible pour que les gens n’oublient pas.”

Le racisme est dans les chiffres
Le racisme est profondément ancré dans la culture des entreprises américaines, tout comme dans le système judiciaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: il n’y a que quatre Pdg noirs dans le classement des 500 plus grandes entreprises américaines. Seuls 3,3% des postes de direction sont occupés par des Noirs, selon des données gouvernementales, et seul 1% des entreprises qui attirent des investisseurs en capital-risque sont dirigées par des Noirs (les entreprises financées par des capitaux-risqueurs, comme Google, Facebook et Uber, finissent souvent par peser des milliards de dollars, et les minorités y sont fréquemment sous-représentées).

“Le monde entrepreneurial américain a laissé tomber les Noirs”, déclarait le week-end dernier Darren Walker, président de la Fondation Ford et membre du conseil d’administration de la marque Pepsi, dans les colonnes du New York Times. “Même après une génération d’étudiants noirs diplômés d’universités prestigieuses et d’Afro-américains hyper doués partis à l’assaut du monde de l’entreprise, il semble que nous nous heurtions à un mur.”

Evelyn Carter estime qu’après les manifestations de 2014 consécutives au meurtre de Michael Brown par la police à Ferguson (Missouri), elle a remarqué que davantage de personnes du secteur entrepreneurial prêtaient attention aux questions de diversité. De plus en plus d’agences de consultants se sont ouvertes.

“Le soulèvement de Ferguson a suscité de nombreuses discussions. Des gens ont commencé à établir des statistiques sur la diversité et à dire qu’il fallait faire quelque chose”, indique-t-elle.

Un autre tournant dans le regard des entreprises sur les travailleurs noirs a eu lieu en 2016, selon Stefanie K. Johnson, professeure associée à l’École de commerce de l’université du Colorado, qui travaille avec des entreprises sur les efforts d’inclusion.

Cet été-là, Philando Castile a été abattu par un policier dans une banlieue de Saint-Paul (Minnesota), un drame diffusé en direct sur Facebook. Peu après, Alton Sterling est mort à son tour sous les balles de la police à Bâton Rouge (Louisiane). Une vague d’indignation a secoué le pays, et certaines entreprises se sont penchées sur la question raciale.

Toutefois, les voix des employés noirs n’étaient pas vraiment entendues, souligne le Pr Johnson. On entendait surtout celles des Pdg. Ils ont formé des groupes, publié des communiqués de presse, et les choses se sont arrêtées là.

Cette fois encore, les entreprises ont tenté de faire le même numéro. Depuis environ une semaine, elles sont sur tous les fronts: tweets sur le mouvement Black Lives Matter, participation au Black Out Tuesday sur Instagram, petits dons à certaines causes… mais pas de mesures pour régler le problème du manque de diversité dans leurs propres équipes dirigeantes ni, dans le cas de certaines banques du pays, d’admission de pratiques racistes en matière de prêt. Beaucoup redoublent néanmoins d’efforts pour encourager la diversité. Evelyn Carter constate une importante augmentation du nombre d’appels d’entreprises qui lui demandent conseil. Certaines sont peut-être sincères; d’autres se préoccupent de leur image.

“On appelle ça le woke-washing, la fausse prise de conscience”,
explique Stefanie K. Johnson en référence à cette pratique des entreprises qui tentent d’apparaître sensibles aux problématiques sociétales sans pour autant engager de réels changements internes. “Mais si vous ne faites quasiment rien depuis un siècle pour que ça change, et que vous continuez aujourd’hui, les gens s’en rendent compte.”

La différence, c’est qu’aujourd’hui, les salariés se servent des réseaux sociaux pour mettre les entreprises face à leurs responsabilités. Beaucoup des patrons et patronnes démissionnaires cette semaine l’ont fait parce que leurs employés ont parlé publiquement de la façon dont ils étaient traités. À mesure que les travailleurs osent s’exprimer, de plus en plus d’entreprises risquent d’avoir à répondre de leurs actes si ceux-ci ne correspondent pas à leur discours.

“Les salariés noirs disent: ‘Merci pour ces déclarations mais je vais m’assurer que vos actes sont à la hauteur de vos paroles’”, explique Evelyn Carter. “Cette façon de mettre massivement les gens face à leurs responsabilités me fait penser à #MeToo.”

Les choses se sont effectivement passées de façon similaire pendant le mouvement #MeToo. Depuis longtemps, les femmes réclamaient des changements dans le monde du travail, et les entreprises parlaient beaucoup de leur respect des femmes. Mais les chiffres ne bougeaient quasiment pas. Et les affaires de harcèlement sexuel étaient étouffées à coups d’accords de confidentialité ou d’intimidations. Il a fallu le travail acharné de journalistes ‒ des femmes pour la plupart ‒ et d’autres femmes courageuses sur Twitter pour faire enfin avancer les choses, et il reste encore beaucoup à faire.

Avec le racisme, c’est aussi le cas. Malgré l’impact des manifestations, toutes les entreprises ne sont pas prêtes à faire ne serait-ce que le minimum. Une institution financière avec laquelle le Pr Johnson a récemment travaillé refusait même de reconnaître en interne que la vie des Noirs compte aussi, raconte la spécialiste. “Nos investisseurs ne sont parfois pas du même bord politique”, dit-elle avoir entendu en guise de justification.

C’était avant les manifestations actuelles, mais Stephanie K. Johnson affirme que cette entreprise – dont certains employés sont noirs – n’a pas tweeté ni fait de déclarations récentes sur le racisme.

De nombreuses entreprises font de grands discours alors même qu’elles mettent en œuvre des politiques néfastes pour les salariés de couleur, comme le fait d’imposer un arbitrage en interne dans les cas de discrimination raciale, ou d’attaquer en justice les employés qui s’en disent victimes. Il n’est pas rare qu’elles licencient des salariés ou qu’elles exercent des représailles à leur encontre pour avoir dénoncé des pratiques discriminatoires.

Certaines continuent aussi de s’opposer à l’instauration de congés maladie et d’absence pour raison familiale – des mesures qui seraient particulièrement utiles aux employés de couleur ‒ et font tout pour décourager la création de syndicats et autres.

Et maintenant, que faire?

Evelyn Carter assure qu’il y a beaucoup d’autres choses que les entreprises peuvent faire pour se réformer: observer leurs pratiques de recrutement et voir à quel niveau les biais se mettent en place (les réseaux à partir desquels se fait le recrutement sont-ils à majorité blanche?), etc.

Elles peuvent aussi analyser leur système d’évaluation des compétences de leur personnel et regarder si les personnes de couleur ou les femmes y sont fréquemment sous-estimées. Les évaluations professionnelles sont notoirement biaisées. Qui a droit à une promotion? Qui est licencié? Souvent, même dans une entreprise qui a la bonne attitude en matière de diversité lors du processus de recrutement, les employés de couleur sont plus nombreux que les autres à partir. Pourquoi?

Elles peuvent, au minimum, établir des statistiques en matière de diversité et se fixer des objectifs pour le recrutement et l’attribution des promotions. Il existe beaucoup d’autres tactiques.

Néanmoins, dans les semaines qui viennent, si les têtes continuent à tomber, on peut aussi s’attendre à des réactions négatives. Comme au moment du mouvement #MeToo, certains se lamenteront sans doute en évoquant la carrière brisée des quelques hommes et femmes qui vont perdre leur poste.

Ce sont les aléas du progrès.

“Les gens réagissent vraiment mal dès qu’on remet en cause le statu quo”, souligne Evelyn Carter. “Il est plus que temps de donner davantage de place aux Noirs et de s’assurer que l’égalité au travail soit respectée. Il y aura forcément des réactions négatives. Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’arrêter en chemin.”

Cet article, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Iris Le Guinio pour Fast ForWord.

après ça, tu relis Carbure, Lutte de classes > Guerre civile > Communisation, 3 juin ici :

« Ce n’est pas en tant que Noir ou femme qu’on subit l’oppression »

et Arno Klarsfeld
Christophe Colomb, Churchill, racistes ?
Une tribune d'Arno Klarsfeld, qui s'indigne contre les dérives récentes
Causeur, 12 juin
Allons-nous jusqu’à retirer notre estime et notre gratitude à Platon parce qu’il possédait des esclaves ou qu’il ne s’est pas dressé contre la discrimination des métèques à Athènes?

Il faut être raisonnable et juger les hommes selon leurs époques. Nous devons comprendre aussi que sur notre Terre, les peuples loin de nous constituent autant de planètes éloignées les unes des autres. Petit à petit, les valeurs d’humanité résultant de notre morale judéo-chrétienne et de l’esprit des Lumières devraient être portées de plus en plus loin. Il serait insensé pour l’Occident de jeter à bas ses grands hommes quand le reste du monde continue à glorifier les siens, qui aux yeux de la morale d’aujourd’hui ne sont certainement pas meilleurs que les nôtres.

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Message par Invité Dim 14 Juin - 10:15

du 13 juin, modifié
dessous le pointe de vue d'Achille Mbembe


ET SOUDAIN "ISSUS DE" CHERCHE ISSUE
on dirait qu'il se passe quelque chose d'important, en France, qui couvait depuis 2005, écrasé par l'Idéologie française transpolitique de l'extrême-droite à l'ultragauche en passant par tous les centres commerciaux des idéologies unies sous le signe des Lumières, celles de Voltaire qui posa les bases du racisme scientifique

avec l'Affaire Traoré en poupe, c'eût pu être une autre, l'Idéologie française s'est mise en rang de bataille, de la flicaille d'État systémiquement raciste au Président Macron sur les pas de Manuel Valls et Gilles Clavreuil contre "les discours racisés" (sic)

Macron a écrit:“le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux”.

la République française n'est pas la Démocratie américaine, fondée sur la distinction raciale dans une économie esclavagiste, mais c'est en son nom que la France s'engagea dans l'aventure coloniale dès le début du 19e siècle pour n'en sortir qu'à grand peine dans la deuxième moitié du 20e, en sortir mal puisqu'en continuant le néo-colonialisme de la Françafrique, et en instaurant sur le territoire national un racisme systémique d'État et de police contre les populations "issues de..."

on attend la suite et à défaut d'une issue en France, une issue mondiale !

Les 54 pays africains demandent un débat sur le racisme à l'ONU
et dénoncent « les violations actuelles des droits de l'homme d'inspiration raciale, le racisme systémique et la brutalité policière »

il fut un temps où je disais les choses en poésie mieux que je ne le ferais aujourd'hui

SORTIS DES SOUTES

rap à deux voix et percussions
(voix 1, voix 2, ensemble, ou distribution libre)

TEMPS BASCULÉS, 10 janvier 2012


Des siècles des poussières
dix-sept ans sur les routes
aux présents des hiers
quand il sortait des soutes
une lumière
noire à percer l'avenir

On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Vous les jetez d'un geste
aux enchères
aux marchés


Vous les laissez sans reste
et plus chers
épluchés

À pourrir dans vos cages
où mûrissent leurs rages
de vos temps indigestes


On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Ils en ont dans le chou
ils déjouent les tabous
de vos livres d'histoire
Ils ont eu les déboires
versé toutes les larmes
ils ont toutes mémoires
ils auront toutes armes


On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Ils sont partout ils vont par milles
ils sont parmi le nombre
Ils sont sortis de l'ombre
ils n'ont pas le nombril

à la place du cœur ni leur nom brille
place de la concorde
Ils coupent court
au virage à la corde


au cou rage Un langage
leur manque les mots
pas le souffle
ils sont le vent levé

Volent haut comme au
devant
des dangers comme
oh !
des anges contre vous
Démons !

On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Forçats des esclavages
des soutes soulevés
ils sont nos vents en poupe

On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Et surgissent vos peurs
qu'ils ne soient pas qu'on gère
managés en voleur

qu'ils ne soient pas pépères
à voile et à vapeur

On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Voilà votre terreur
être rien qu'ils soient tout
Et voici votre fin
qu'ils ne soient plus valeurs

On dit ces temps de doute
poussière sur la route

Qu'ils soient pis, contre vous
pis qu'ils soient tous contre vos sous
pis qu'ils vous nettoient vous vos dessus vos dessous vos sourires
Telle est votre panique qu'ils vous niquent

On dit ces temps de doute
poussière sur la route


Ils vous déborderont
sabordant vos encombres
Ils vous débonderont
démontant vos démondes

Ils vous déborderont
espèces de cons combles
Ils vous débonderont
espèces de cons combles

Ils vous débonderont
espèces de cons combles

On dit ces temps de doute
poussière sur la route


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Achille Mbembe
... pendant très longtemps, la France a pu se donner l’illusion selon laquelle et l’esclavage et la colonisation, c’étaient des choses qui concernaient un ailleurs, l’outre-mer, des régions, des contrées lointaines […] et qui ne se passaient pas en métropole. Or, la nouveauté aujourd’hui, c’est qu’en cette période post-esclavagiste, postcoloniale, des minorités raciales sont présentes désormais à l’intérieur du territoire métropolitain. Par conséquent, les risques d’une américanisation de la situation française sont réels.

« Cette violence n’a pas besoin de raison, de justification, elle est fondamentalement gratuite et fondamentalement impunie », soutient l'historien Achille Mbembe. L’élargissement du cercle de la réprobation et du deuil suite à la mort tragique de George Floyd participe d’une conscience planétaire en évolution. Il faut, selon lui, arrimer l'antiracisme à l'action écologiste.
L'historien et philosophe d’origine camerounaise vit actuellement en Afrique du Sud, où il est chercheur à l’Université de Witwatersrand, à Johannesburg. Il a également vécu pendant une quinzaine d’années aux États-Unis, agissant comme enseignant à la Duke University, en Caroline du Nord.

Théoricien du post-colonialisme, Achille Mbembe s’intéresse à l'histoire et à la politique africaines ainsi qu’aux sciences sociales. Il a à son actif de nombreuses publications, dont la dernière, Brutalisme.


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Dans cette résurgence des démons raciaux aux États-Unis, l'intellectuel pointe l’impunité des brutalités infligées aux boucs émissaires et constate que ces derniers ne trouvent plus protection dans la justice et la police.

Mettant en garde contre la militarisation croissante de la police partout dans le monde, le philosophe se félicite de voir se diversifier les rangs des protestations contre les violences policières. De cette conscience planétaire devrait naître, pense-t-il, une convergence salutaire.
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Des policiers antiémeute forment une ligne devant des manifestants qui affrontent les policiers
devant le commissariat de police où travaillaient les quatre agents impliqués dans la mort de George Floyd

PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
On a l’impression que l’histoire se répète aux États-Unis. Comment se fait-il qu'une telle violence policière puisse se reproduire ainsi ?

Les États-Unis, à mon sens, constituent une espèce de démocratie sacrificielle, qui a besoin constamment de se nourrir du sang de ses boucs émissaires. Depuis leur fondation, les Noirs ont été ces boucs émissaires, c’est-à-dire une catégorie de la population fondamentalement frappée d’ignominie.

Ce qui veut dire que la violence qui leur est faite apparaît toujours comme un accident, alors qu’au fond elle est consubstantielle à la structure même de cette société.

Cette violence n’a pas besoin de raison, de justification, elle est fondamentalement gratuite et fondamentalement impunie. C’est tout cela qui explique la répétition des tragédies du genre qu’on a vu sur les trottoirs de Minneapolis.

La mort de George Floyd a eu un retentissement particulier aux États-Unis et ailleurs aussi dans le monde. Qu’est-ce qui explique cet écho presque planétaire ?

À mon avis, ça s’explique par le fait que c’est un acte sacrificiel qui a eu lieu alors que sévit un peu partout dans le monde la pandémie du coronavirus. Je ne pense pas qu’on aurait assisté à la sorte de mobilisation en cours à peu près partout sur la planète en ce moment si le coronavirus n’avait pas amplifié la sorte de menaces auxquelles nous faisons tous face.

Soudain, beaucoup se sont rendu compte du fait qu’ils n’étaient pas à l’abri de cette sorte de traitement qui, pendant longtemps, a été réservé uniquement aux Noirs dans les systèmes formellement esclavagistes. Ni la loi ni l’État national ne constituent désormais des remparts contre cette sorte de menace.

Cette universalisation tendancielle de la condition nègre, la prise de conscience du fait que ce qui n'arrivait qu'aux nègres risque de nous arriver ou nous est déjà arrivé, je crois que c’est ce qui explique la colère planétaire à laquelle on assiste.

Ce n’est pas uniquement une colère, c’est aussi un deuil. En privant de respiration cet individu, George Floyd, c’est toute l’humanité qui perd quelque chose. On le voit très bien dans les soulèvements qui ont cours ici et là aux États-Unis, mais aussi en Europe et ailleurs.

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Des manifestants demandent que cesse la « suprématie blanche » après la mort de George Floyd. PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER

Vous parlez de prise de conscience. Est-elle porteuse d’espoir de changement, d’autant plus que les manifestations actuelles sont diversifiées, les Blancs y prennent part aussi ?

Je crois que c’est important, cette irruption de la présence blanche dans des tragédies qui, pendant très longtemps, n’ont concerné que les Noirs tout seuls. Il faut y voir un certain nombre d’éléments d’espérance. Mais tout dépendra bien entendu des capacités d’organisation à la fois locales, mais surtout transnationales, parce que le système auquel on a à faire face est un système global, transnational. On ne peut pas riposter à ce système uniquement par des mobilisations locales.

Je crois que cela participe également de la montée progressive de ce qu’on pourrait appeler une conscience planétaire. Cette conscience planétaire, on la voit émerger à la faveur des préoccupations d’ordre écologique, de la prise de conscience du fait que c’est notre planète qui est menacée, et dont le défi est de faire converger la lutte contre le racisme, la lutte contre la racisation de certaines catégories de la population, et la lutte pour la survie de l’humanité par le biais d’un nouveau rapport entre l’humanité et le reste du vivant.

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« Pas de justice, pas de paix », lit-on sur une pancarte brandie lors d'une manifestation contre la brutalité policière à Boston. PHOTO : ASSOCIATED PRESS / STEVEN SENNE

La répétition de ces événements crée une vive tension dans les rapports entre, d’un côté, les communautés noires et, de l’autre, les services de police et la justice. Le lien de confiance s’en trouve fragilisé…

Ce n’est pas seulement les communautés noires. Depuis à peu près 20 ans, la majorité de la population de la planète vit sous un régime d’exception ou un autre. Cela veut dire que quand on fait la comptabilité de tous les États du monde aujourd’hui, on se rend compte que la majorité vit sous un état d’urgence.

L’état d’urgence qui a été rythmé par deux événements. Un : évidemment ce qui s’est passé en 2001, le désir de sécurité, les lois sécuritaires qui ont été adoptées partout dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Deux : l’état d’urgence qui est devenu sanitaire depuis l’apparition de la COVID-19.

Un état d’urgence qui s’est traduit, en partie, par le déplacement d’un certain nombre de pouvoirs du côté de la police et par la militarisation croissante de la police, pas seulement aux États-Unis, mais partout. Je veux dire que, les démocraties y comprises, la plupart des États au monde aujourd’hui sont des États policiers, en tout cas des États où les dispositifs policiers occupent une place absolument centrale, où les dynamiques policières ont abouti à l’émergence d’un antagonisme tout à fait aigu entre, d’un côté, les libertés individuelles et publiques des populations et, d’un autre, la sécurité de l’État.

Les gens se révoltent justement parce qu’on dirait qu’il n’y a pas plus de remparts. La loi n’est plus un rempart, la justice non plus. Il n’y a plus de refuge, il n’y a plus de protection. Ces risques auxquels ils sont exposés atteignent maintenant y compris les fonctions élémentaires du corps, telles que la respiration.

Donc le phénomène policier, aujourd’hui, prend des formes tout à fait létales. Vous parlez des communautés racisées. Je suis tout à fait certain que dans la plupart de ces communautés, le policier est perçu soit comme un voyou ou alors comme un assassin potentiel.

Lorsque le rapport entre les citoyens et la police atteint ce point, atteint un point où on ne perçoit la police désormais que sous l’angle de l’éborgnement, d’une main arrachée lors d’une manifestation, de tonnes de gaz lacrymogène déversées sur des manifestants pacifiques, le déploiement d’une violence généralement impunie, lorsqu’on en arrive à ce point, évidemment, il y a une rupture presque irréversible sur laquelle il faudrait se pencher.

Je pense que le futur de notre démocratie dépendra, en partie, des rapports qui seront institués entre les populations et la police.

Ce racisme et cette violence envers les Noirs ne sont pas l’apanage des États-Unis, comme semblent le démonter les manifestations à travers le monde, comme en France.


À mon avis, il y a quatre grandes matrices du racisme moderne : les Caraïbes, les États-Unis, le Brésil et l’Afrique du Sud. Évidemment, derrière ces quatre matrices du racisme moderne, il y a la figure de l’Europe. Vous citez le cas de la France : pendant très longtemps, la France a pu se donner l’illusion selon laquelle et l’esclavage et la colonisation, c’étaient des choses qui concernaient un ailleurs, l’outre-mer, des régions, des contrées lointaines […] et qui ne se passaient pas en métropole.

Or, la nouveauté aujourd’hui, c’est qu’en cette période post-esclavagiste, postcoloniale, des minorités raciales sont présentes désormais à l’intérieur du territoire métropolitain. Par conséquent, les risques d’une américanisation de la situation française sont réels.

On le voit à travers des choses telles que le profilage racial, la brutalité policière, la multiplication des décès de personnes racisées aux mains de la police, la représentation disproportionnée des minorités racisées dans les lieux d’incarcération, les discriminations ordinaires qui font que, petit à petit, une espèce de nanoracisme, de racisme au quotidien, fait désormais partie de la structure même des rapports sociaux. Donc, oui, le racisme anti-noir n’est pas une exclusivité des États-Unis.

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Sur cette vue plongeante d'une rue de Montréal on voit une marée humaine brandissant des pancartes.
Des milliers de personnes ont manifesté le 7 juin 2020 à Montréal pour protester contre le racisme et la violence policière.
PHOTO : THE CANADIAN PRESS / GRAHAM HUGHES

Qu’en est-il de la situation en Afrique du Sud, où vous vivez ? Les Noirs, majoritaires, sont désormais au pouvoir, mais il semble que la violence policière à leur égard n’a pas disparu pour autant. Pourquoi ?

Cette violence est fondamentalement économique et ceci est l’héritage de siècles d’exploitation fondée sur l’extraction des richesses minières et le bradage de la force de travail des Noirs. Ces inégalités, elles sont inscrites non pas dans la Constitution, mais dans les rapports économiques : logement, nutrition, transport, éducation, santé, etc.

Mais il reste une violence de type raciste qui frappe encore les citoyens noirs sud-africains, surtout pauvres, qui sont brutalisés effectivement par la police. Nous avons, au cours du dernier mois en particulier, au moins deux cas de tuerie de pauvres noirs sud-africains par une police qui est elle aussi noire, [sous] un gouvernement qui est dirigé par des Noirs.

Deuxième observation : une partie de l’avilissement qui est typique du fonctionnement raciste, une partie de l’abjection et de l’avilissement autrefois portés contre les Noirs sud-africains se voit aujourd’hui reportée sur des émigrés venus d’autres pays africains, en quête soit de refuge ou de sécurité économique. Les émigrés en Afrique du Sud, notamment ceux en provenance d’autres pays africains, sont, je dirais, les plus exposés à la brutalité policière aujourd’hui, dans un contexte paradoxal de libération du joug racial.

Vous écrivez sur votre page Facebook que « le racisme anti-noir prospère sur le dos d’une Afrique à genoux et qui ploie sous le joug combiné de prédateurs internes et externes ». Pourriez-vous être plus explicite ?

Ce que je voulais dire, c’est que tant que l’Afrique ne sera pas debout, tant qu’elle est à genoux, tant qu’elle sera l’objet d’une exploitation intensive, unilatérale de ses ressources de tout genre, tous les Noirs, tous les descendants de l’Afrique, quel que soit le lieu où ils se trouvent, payeront le prix de cet asservissement.

Le racisme anti-noir ou anti-nègre dans le monde commencera à reculer le jour où l’Afrique deviendra sa force propre, une puissance parmi les autres nations. Donc, on a beau être Noir américain, Noir français, Noir britannique, on a beau rien à voir avec l’Afrique, l’Afrique hante tous ces gens partout où ils se trouvent.

Vous suggérez aussi une espèce de droit de retour en Afrique pour les descendants africains. Croyez-vous à un retour massif au bercail des Afro-Américains, par exemple ? Le projet est-il faisable ?


Je ne pense pas que ce soit souhaitable déjà, mais je pense qu’il nous faut projeter notre imagination pour rêver quand même d’un lieu sur cette Terre, qui est toute petite au fond, où les gens d’origine africaine n’auraient pas à se justifier, n’auraient pas constamment à expliquer pourquoi ils sont là, d’où ils viennent, quand est-ce qu’ils vont repartir, etc.

Il nous faut imaginer un endroit sur la surface de la Terre où il fait bon d’être Africain, où il fait bon d’être Noir, parce qu’on n’a rien à justifier en tant qu’habitant, parmi d’autres, de cette planète. Pour le moment, un tel endroit ne peut être que l’Afrique.

Il faudrait donc commencer par donner à tous ceux qui, Noirs ou non, veulent lier leur sort à l’Afrique la possibilité de s’implanter ici, de vivre ici sereinement, sans être menacés de perdre un morceau, d’avoir un genou sur la nuque, étouffé par un policier blanc. C’est une proposition tout à fait utopique, mais je pense qu’on a besoin d’utopie en ces temps totalement dystopiques.

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