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Message par Patlotch Mar 23 Oct - 19:27

en réaction à l'électrisation de la vie, je ne donnerai à écouter ici que de la musique acoustique

Steve Turre est d'abord tromboniste, un des instruments qui suppose la meilleure oreille et la maîtrise des harmoniques naturelles. Il transpose son savoir-faire aux coquillages, ici sur un thème célèbre de Miles Davis


je l'ai découvert en concert à l'époque de ce disque fascinant, en 1995. On peut y entendre jusqu'à 7 coquillages joués ensemble comme dans une section de cuivres (écouter Morning à partir de 1:10 avant et après l'entrée des trombones, et en accompagnement des solos)


Bass – Andy Gonzalez
Bass [One String] – Kimati Dinizulu (tracks: 2)
Claves – Kimati Dinizulu (tracks: 7)
Conch [Shells] – Aaron Johnson* (tracks: 3, 7, 9), Douglas Purviance* (tracks: 1, 5, 6), Frank Lacy (tracks: 1 To 7), Jamal Haynes (tracks: 1 To 7, 9), Jon Faddis (tracks: 6), Robin Eubanks (tracks: 1 To 7, 9), Stanton Davis (tracks: 7), Steve Turre (tracks: 1 To 7, 9)
Conductor – Akua Dixon Turre (tracks: 1, 2, 4 To 6, 8 ), Rufus Reid (tracks: 3, 7, 9)
Congas – Milton Cardona (tracks: 1, 2, 4, 6)
Cowbell, Percussion – Jimmy Delgado (tracks: 9)
Drums – Victor Lewis (tracks: 1 To 4, 6, 8, 9)
Drums [African] – Kimati Dinizulu (tracks: 1, 4, 6, 9)
Flugelhorn – Jon Faddis (tracks: 4), Stanton Davis (tracks: 8 )
Percussion – Kimati Dinizulu (tracks: 5), Milton Cardona (tracks: 5), Victor Lewis (tracks: 5)
Piano – Herbie Hancock (tracks: 1, 4, 6)
Saxophone [Tenor] – Pharoah Sanders (tracks: 1, 4)
Shekere [Shakere] – Jimmy Delgado (tracks: 3), Kimati Dinizulu (tracks: 3), Milton Cardona (tracks: 3, 9)
Timbales, Cowbell – Milton Cardona (tracks: 7)
Trombone – Aaron Johnson* (tracks: 9), Britt Woodman (tracks: 3), Douglas Purviance* (tracks: 6), Frank Lacy (tracks: 6, 8, 9), Jamal Haynes (tracks: 6, 8, 9), Robin Eubanks (tracks: 6, 8, 9), Steve Turre (tracks: 1 To 4, 6, 8, 9)
Trombone [Bass] – Douglas Purviance* (tracks: 2, 4, 8 )
Trumpet – Jon Faddis (tracks: 1, 5, 6), Stanton Davis (tracks: 2, 8, 9)
Recorded By, Mixed By, Mastered By – Rudy Van Gelder

(je donne toujours quand c'est possible les noms des musiciens, si souvent oubliés dans les génériques...)


la conque est un des plus anciens instruments de musique connus

célébrations acoustiques DcHzCI6XcAIgw7-

Here a musician blows a conch shell trumpet during a ritual for channelling fresh water to the city.
Nature gods, farming and music were all closely related.

AZTEC MUSIC


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Message par Patlotch Mer 24 Oct - 10:40


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Message par Patlotch Ven 26 Oct - 10:40

en 1953, le guitariste brésilien Laurindo Almeida rencontre le saxophoniste Bud Shank à Los Angeles. Entourés du contrebassiste Harry Babasin et du batteur Roy Harte (qui joue souvent la batterie à la main, comme des congas), ils enregistrent une série de LP qui préfigurent, sinon dans le rythme, dans l'ambiance croisant jazz et musiques flamencos ou brésiliennes, la bossa-nova avec Stan Getz, mais de façon moins stéréotypée. Celui-ci est dans ma discothèque (les dates de Youtube correspondent aux différentes rééditions, cette couverture étant l'originale, sortie en 1955)

célébrations acoustiques MI0001912703.jpg?partner=allrovi

tous les titres sont latins, à l'exception de Starway to the Stars, et Speak Low de Kurt Weill


Laurindo Almeida, qui rencontre Django Reinhardt à Paris avant guerre, est un des premiers à adapter le jazz à la guitare classique. Entre ses enregistrements avec Stan Kenton, Stan Getz, le Modern Jazz Quartet... il devient un pilier des studios et musiques de film (A Star is Born, Peter Gunn, The Godfather...)

Bud Shank participe aux diverses formations du jazz West Coast comme saxophoniste alto et flûtiste

les deux se retrouvent en 1975 pour former, avec le contrebassiste Ray Brown et le batteur Shelly Manne (rien que ça...), le quartet L.A. Four. On retiendra ce disque, excellemment enregistré, de 1976

célébrations acoustiques The+LA+Four+Pavane+Pour+Une+Infante+Defunt-504160
Full Album
Pavane Pour Une Infante Defunte, Autumn Leaves,
Corcovado, Wave, Samba De Orfeu


Pavane Pour Une Infante Defunte
Corcovado


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Message par Patlotch Sam 3 Nov - 20:51

ce n'est pas du jazz, mais de la musique arabo-andalouse du 12e au 15e siècle. J'ai découvert ce disque, et à vrai dire cette musique, par un CD "audiophile", un enregistrement réalisé par le génial Todd Garfinkle de MA Recordings, assisté de Yukio Kojima, au Monastère de la Santa Espina à Valladolid, en Espagne. Il restitue dans un réalisme confondant les instruments et l'atmosphère des lieux

célébrations acoustiques MI0001411198.jpg?partner=allrovi
1994
Samples

Eduardo Paniagua, chabbada, flutes, salterio, târ, cymbals, voice;
Luis Delgado, oud, citola, guimbri, doira, târ, handclaps, voice;
Begoña Olavide, voice, quanun, salterio, caraqebs, târ, darûga;
Rosa Olavide, voice, rabel, viola, portative organ, cymbals;
Carlos Paniagua, darbûga, t'abila, pandero, campanillas, voice

célébrations acoustiques C%C3%A1lamus

1. Murakkaz Ah ya Muddasin
3. d) Btâyhî
8. Dkhul Barwal Ala Ya Mudir Al-Rah
9. Qaim wa nusf

du même éditeur, un enregistrement de 1995, toujours avec instruments d'époque


une prise de son à deux micros par Todd Garfinkle

Technically speaking, the recordings are produced with only two omni-directional microphones, the signals of which are "fed" through exotic audio cabling into handmade and customized recording equipment, designed specifically for MA

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Message par Patlotch Dim 4 Nov - 14:39


acoustique et écoute
musique, histoire et nature

en toute rigueur, l'acoustique n'est pas propre aux instruments dits acoustiques

Wikipédia a écrit:L’acoustique est la science du son. La discipline a étendu son domaine à l'étude des ondes mécaniques au sein des gaz, des liquides et des solides, quelles que soient les fréquences, audibles ou non (infrasons, sons et ultrasons).

L'acoustique comprend de nombreuses ramifications comme l'électroacoustique (microphones, haut-parleurs), l’acoustique musicale, l'acoustique architecturale.

L'acoustique a des applications dans les domaines des sciences de la terre et de l'atmosphère, des sciences de l'ingénieur, des sciences de la vie et de la santé, ainsi que dans les sciences humaines et sociales.
il n'y a donc pas lieu de la réduire comme je l'ai fait ici aux "instruments acoustiques", telle la guitare dite acoustique pour la distinguer de la guitare électrique

l'important est de retenir que le son perçu dépend du lieu où il est produit et de sa propagation dans l'air, et donc concernant l'acoustique musicale qu'elle intègre toute la chaîne de l'émetteur (instrument) ou récepteur (oreille), en passant par l'air : dans le vide un son ne se propage pas

un ouvrage incontournable pour qui s'intéresse à la question est Acoustique et musique d'Emile Leipp (1913-1986), publié en 1971. Quatrième édition en 1986

célébrations acoustiques Acoustique-musique-g

Notions de physique et de technologie acoustique
Généralités. La chaîne de communication des messages acoustiques
Nombres, puissances, logarithmes. Unités de mesure et diagrammes
Mouvements périodiques. Sinusoïdes. Loi de Fourier
Génération et propagation du son
Les composants d'une chaîne électro-acoustique
Enregistrement et reproduction du son. Électrophones et magnétophones
Structure physique des messages sonores. Représentation graphique du son
L'audition des sons
Un modèle fonctionnel de l'audition. Le système auditif humain
Audition des sons ; la sensation d'intensité
Audition des sons ; la sensation de hauteur et d'intervalle
Audition des sons. Sensation de timbré et de forme
Les instruments de musique
Généralités sur les instruments de musique
Les instruments à cordes. Principes de fonctionnement
Quelques archétypes d'instruments à cordes
Les instruments à vent. Principes de fonctionnement
Quelques archétypes d'instruments à vent
Introduction aux musiques expérimentales et à l'acoustique des salles
Les musiques expérimentales
L'acoustique des salles
l'écoute de la musique dépend de la motivation, de sa fonction : en tant que mélomane pour le plaisir, en tant que musicien ou musicologue, en tant que technicien du son de la (re)production à la réception ou audiophile intéressés par la qualité sonore. Il est pratiquement impossible de tenir les trois en même temps. Un musicien se désintéressera complètement, en tant que tel, de la qualité sonore, dès lors qu'elle est suffisante pour entendre les instruments et l'équilibre d'un ensemble, pour juger d'une conduite d'orchestre par exemple. Un mélomane peut être musicien et/ou audiophile, mais chaque fois adoptera un mode d'écoute différente

néanmoins, quelques notions d'acoustique, particulièrement sur les timbres, qui dépendent de la composition des sons en harmoniques, permettent de perfectionner son écoute mélomane

l'écoute est toujours un rapport entre production et réception, médié par tout ce qui les sépare et réunit. Les critères de la qualité sont relatifs à tous ces éléments. Personnellement en tant qu'audiophile et mélomane j'ai toujours privilégié le réalisme, qui est incompatible avec l'idéologie de la chaîne haute-fidélité, bien mal nommée. Faire entrer un orchestre chez soi, même à volume réduit, est de nature à faire fuir les oreilles "bourgeoises". Les musiques d'aujourd'hui et leurs modalités de diffusion sortent complètement des critères de qualité de l'acoustique naturelle, concernant les basses particulièrement (en dehors de l'orgue vue sa tessiture), et c'est pourquoi les systèmes d'il y a quelques décennies, dédiés à la musique classique ou au jazz (acoustiques), ne sont pas à même de les reproduire dans de bonnes conditions, en raison de déficiences dans les graves, gonflées dans la musique comme au cinéma en dehors de tout réalisme (d'où la nécessité de "caissons de graves")

célébrations acoustiques SpectreMusique

à l'inverse la plupart des gens n'étant jamais allés au concert ou ne connaissant pas les sons véritables des instruments acoustiques non amplifiés, et donc dépourvus de références réelles, sont incapables de juger de la qualité de leur reproduction

il est évident que diffuser, ici par exemple, de la musique particulièrement bien enregistrée (comme dans le commentaire précédent) peut sembler vain, puisqu'elle dépend des limites tant des vidéos que des appareils sur lesquels on les écoute. Cependant, l'intérêt de la position devant un ordinateur est une écoute rapprochée de type studio, directe sans réverbération. On reproduit ainsi les conditions d'écoute à l'enregistrement (voir l'exemple des légendaires enceintes de studio de la BBC, Ls3/5a). Pour le positionnement des enceintes, voir ICI. Moyennant une carte-son correcte, l'écoute dans ces conditions peut atteindre une grande qualité, voire un grand réalisme, pour un coût bien moindre que la hi-fi

un son musical est caractérisé par son attaque et son timbre, dépendant de sa composition en harmoniques et non réduit au son de base, le plus grave, la fréquence fondamentale ; c'est ce qui permet de différencier les instruments. Voici une explication simple


c'est aussi ce qui permet de les reproduire par synthèse numérique, d'où les synthétiseurs, et de comprendre que toute l'histoire de la musique est liée à la reproduction de ces harmoniques, aussi bien en terme de hauteur des sons (du grave à l'aigu), de timbres instrumentaux, les premiers apparus étant les plus proches de la nature dans les trois familles (percussions, vents, cordes), que d'échelles des modes et gammes utilisés relativement aux lois de l'acoustique des corps sonores, les "sons naturels"

voir à cet égard le cas de la musique de Béla Bartók dans célébrations classiques. Il cherche un compromis avec le tempérament de la musique occidentale, et de ses instruments, qui sonne donc faux relativement aux lois des harmoniques naturelles, et de même aux oreilles non occidentales avant la mondialisation, l'inverse étant d'oreilles occidentales face à des musiques plus "archaïques" mais sonnant objectivement plus juste relativement aux sons produits "naturellement" : l'intérêt des instruments sans niveaux en fréquences prédéfinis, tels que violons, cordes pincées sans frettes, certaines flûtes, percussions... est de traverser ces contraintes ; c'est pourquoi on les trouve en tous lieux du monde indépendamment des échelles sonores qu'on y utilise. À l'inverse, le clavecin, le piano... C'est aussi ce qui explique que plus on a perdu de la richesse des modes et timbres anciens et plus on a introduit l'harmonie, qui vient compenser la perte, les accords (verticalité) venant donner du sens à la mélodie (horizontalité). C'est pour cette raison, s'inspirant des modes indiens, que le musicologue Alain Daniélou a élaboré son système sémantique, ...
une échelle microtonale de 53 hauteurs accordée en intonation juste. Pour Alain Daniélou, les subtilités des intervalles des musiques de tradition orale ne peuvent être rendues par le système tempéré égal à 12 notes par octave qui prévaut dans le monde occidental depuis environ deux siècles. Pour rappel, cette échelle « artificielle » représente un compromis destiné à limiter le nombre de notes des instruments et réduit les possibilités d’expression du compositeur et du musicien.
Alain Daniélou a écrit:La musique de l’Inde a peu évolué au cours des siècles dans sa conception et sa technique, bien que de nouvelles manières de classifier les modes aient été parfois adoptées. Tout l’effort des musiciens a été orienté vers un plus grand raffinement sans jamais chercher à changer les bases du système. Nous avons ainsi dans la musique de l’Inde, la seule survivante des grandes musiques de l’Antiquité, une musique encore très proche dans sa forme et son expression de la musique de la Grèce antique ainsi que de presque toutes les formes musicales qui ont existé en Occident jusqu’à la fin du Moyen Âge et dont nous tendons à ignorer trop souvent le raffinement et la beauté.
[...]
Un nombre de modes presque illimité
La musique indienne est modale, c’est-à-dire construite sur des gammes modales qui peuvent être très diverses et sont établies par rapport à une tonique qui reste absolument fixe au cours d’une exécution. Le nombre des modes possibles dans le système indien est presque illimité. Certains traités parlent de seize mille modes ou râgas théoriques. Ces modes sont constitués par une gamme, un thème modal, des manières d’accentuer, d’approcher ou d’ornementer certaines notes. Selon la théorie hindoue, chacun de ces ensembles de notes qui forment un râga correspond à un état d’âme et permet de créer une atmosphère émotionnelle particulière. Ceci est proprement exprimé par le mot râga qui veut dire « sentiment ». Pour expliquer clairement ce sentiment, certains traités l’illustrent par un tableau ou un poème représentant un état émotionnel similaire bien que traduit par d’autres moyens.

Le musicien se forme une image mentale du râga et improvise ensuite, de manière à illustrer cette image au moyen de variations sur le thème modal en suivant les règles de composition qui assurent une progression savante et les contrastes nécessaires pour que l’exécution forme un ensemble structurellement équilibré et complet.

Les intervalles utilisés pour l’établissement des gammes modales ne sont pas limités, comme c’est le cas théoriquement pour la musique occidentale, à douze demi-tons. Les Indiens ont classifié avec soin les nuances de hauteur de son selon le sentiment qu’elles permettent d’exprimer. Ils en arrivent ainsi à une division inégale de l’octave en vingt-deux sons appelés shrutis et des subdivisions allant jusqu’à soixante-six sons distincts et précis dans l’octave.

Une musique d’improvisation savante qui exclut généralement la polyphonie, Alain Daniélou, 1962


Le chant diphonique est une technique vocale permettant à une personne de produire un timbre vocal caractérisé par deux notes de fréquences différentes. Il s'agit donc de faire du chant polyphonique (à plusieurs voix) au moyen d'un seul organe vocal combinant d'une part divers types de voix (de poitrine, de tête…) et d'autre part divers positionnements de la langue ou des lèvres. La seconde voix, ou harmonique, est dans un rapport exact de fréquences avec celle de la voix de base, H1, bourdon ou encore fondamental. Elle peut être égale à deux fois la fréquence du bourdon (H2), trois fois (H3), quatre (H4), etc.

« Natascha Nikeprelevic est l'une des premières chanteuses harmoniques dans le monde. Elle a mis au point un ancien art de chant originaire des tribus de l'ouest de la Mongolie et la Sibérie méridionale. A l'origine, ces tribus pensaient que ce type de chant pourrait être utilisé pour communiquer avec les deux mondes naturels et surnaturels. » source




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Message par Troguble Ven 20 Aoû - 7:22


INTERLUTTE EN LUTH MAJEUR


Maison des Cultures du Monde 2018
autres

La réunion de deux maîtres des musiques afghanes, proposée dans le cadre du festival de l’Imaginaire.
Chassé de son pays par les talibans, installé au Pakistan à la fin des années 1990, puis aujourd’hui après un bref retour à Kaboul en Allemagne à Francfort-sur-le-Main, Ustâd Gholâm Hussein est né en 1960. Il est considéré comme le grand spécialiste de sa génération du rubâb, luth afghan traditionnel en bois de mûrier. Si Ustâd Gholâm Hussein ne rechigne jamais à s’investir dans des rencontres avec des musiciens d’horizons différents, il reste avant tout attaché à l’exploration et à la défense du répertoire classique des traditions musicales afghanes. Il dialogue ici avec un autre Maître, Ustâd Gholâm Nejrawi, virtuose du tambour zerbaghali et grand improvisateur, lui aussi installé en Europe, à Strasbourg. Complices de longue date, ils ont beaucoup joué ensemble en Afghanistan jusque dans les années 1980, avant de se perdre de vue. Leurs routes viennent de se recroiser et ils n’ont pas tardé à renouer le fil d’un dialogue musical intense, dans un programme de râga et tâla du répertoire classique afghan, de chansons populaires, et de leurs propres compositions.

Jean-Luc Caradec
Né en 1960 à Kharâbât, le quartier des musiciens à Kaboul, Ustâd Gholâm Hussein est issu d’une lignée de musiciens, et le disciple du regretté Ustâd Mohammad Omar, maître incontesté du rubâb afghan (luth en mûrier répandu du Cachemire au Baloutchistan, ainsi qu’en Asie centrale, monté de 3 cordes mélodiques, et de 6 à 15 cordes sympathiques). Gholâm Hussein a joué au sein de différents grands ensembles de musique traditionnelle, tout en construisant sa réputation dans des fêtes privées et dans les réunions des confréries soufies à Kaboul. Devenu à son tour « maître » (ustâd, en persan, consacre l’excellente connaissance et pratique des répertoires et la capacité à improviser), il a transmis son savoir en Afghanistan et en Europe à de nombreux élèves. Surnommé le « roi du rubâb », Ustâd Gholâm Hussein a joué sur différentes scènes internationales et accompagné de nombreux artistes d’Asie intérieure et du sous-continent indien.

Émigré au Pakistan à la fin des années 1990, lorsque le régime taliban avait banni, à l’exception des chants prosélytes à sa cause, toute production musicale d’Afghanistan, Ustâd Gholâm Hussein est revenu à Kaboul dans les années 2000, poursuivant son métier de musicien. Pourtant, à nouveau menacé par les Talibans en 2014, il s’est résolu à reprendre le chemin de l’exil, cette fois en Europe à Francfort-sur-le-Main, où il reconduit ses activités musicales au sein des réseaux de la diaspora afghane, ainsi qu’en collaboration avec des musiciens européens (projet « Safar », notamment). Si Ustâd Gholâm Hussein aime s’investir dans les rencontres de musiques de différents horizons, il insiste aussi sur la nécessité de transmettre les traditions instrumentales et vocales afghanes : improvisation et réinterprétation au sein du répertoire classique, dont les cadres modaux et rythmiques sont inspirés des râga et tâla indiens, mais aussi de celui des ghazals (poèmes lyriques persans) ainsi que des chansons populaires.

Ustâd Gholâm Nejrawi rejoint Ustâd Gholâm Hussein dans ce but. Maître du tambour zerbaghali (tambour-gobelet en argile ou bois, à une peau, proche du tombak ou zarb iranien, mais dont la facture et les techniques de jeu diffèrent), il est le fils aîné du grand Ustâd Malâng, surnommé en son temps « les doigts d’or d’Afghanistan ». Ce dernier avait renouvelé le jeu du zerbaghali jusqu’à en faire un art à part entière, sans pour autant perdre de vue le rôle fondamental d’accompagnement du tambour. Ustâd Gholâm Nejrawi a hérité du savoir de son père, qu’il a enrichi de sa propre expérience. En Afghanistan, il a collaboré avec Ustâd Gholâm Hussein jusque dans les années 1980, puis il a quitté son pays pour la France, à Strasbourg où il vit actuellement. Depuis, il a travaillé avec de nombreux musiciens en France et en Europe, de l’orchestre « Orpheus XXI » de Jordi Savall au brillant joueur de tabla Prabhu Edouard, en passant par les projets menés par Ross Daly en Crète.

Les retrouvailles de ces deux grands maîtres des musiques afghanes, à Francfort-sur-le-Main en mars 2018, ont été très stimulantes pour l’un et l’autre : au-delà de leur plaisir à improviser ensemble, c’est aussi leur conviction musicale de la nécessité de travailler et transmettre les traditions qui les unit. C’est ainsi qu’ils entendent partager avec le public le sentiment esthétique du rasa : la saveur, la couleur et l’émotion propre à un moment musical.

Ariane Zevaco

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