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Message par Patlotch Mar 26 Fév - 19:19


je poursuis l'ouverture de sujets dans la rubrique LOIN DE "CHEZ NOUS" ?
avec le continent africain, noir ou pas, élargi à l'Afro-descendance. En effet, le qualificatif d'africain n'est pas seulement géographique, mais linguistique, culturel, et donc historiquement lié aux colonisations, au colonialisme avant et pendant le mode de production capitaliste, à la période de décolonisation et au néo-colonialisme

comment les luttes et théories décoloniales qui proviennent plutôt de L'AMÉRIQUE "LATINE", avec le concept de colonialités prenant le pas sur celui de post-colonialisme, peuvent-elles aider à cerner et analyser, d'un point de vue communiste, cette Afrique et cette africanité ? c'est une des questions que posera ce sujet



La mobilisation contre un 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika continue ce mardi dans les rues algériennes avec les étudiants.
Depuis quelques jours, la contestation algérienne a gagné la rue. En ligne de mire: le cinquième mandat vers lequel se dirige Abdelaziz Bouteflika, à la tête du pays depuis presque 20 ans.


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Skikda. Photo diffusée par Farid Alilat,
journaliste à Jeune Afrique Media Group. Spécialiste de l'Algérie.

L'AFRIQUE À FRIC ET SANS Algerie-592x296-1452013974
‏@faridalilat a écrit:il y a 7 heures
Des marées humaines d'étudiants qui déferlent dans les rues d’Algérie. Je n'ai jamais vu ça. Mardi 26 février 2019, voilà un autre moment historique de la vie du pays.
Vendredi, ils étaient quelque 20.000 manifestants - selon une source anonyme des services de sécurité à l'AFP - à marcher pacifiquement dans plusieurs villes d'Algérie pour dire "Non au 5e mandat". Le tout dans le calme: au total, seules 41 personnes ont été arrêtées. Dans la capitale, où toute manifestation est officiellement interdite depuis 2001, quelques centaines de manifestants ont convergé vers le siège de la présidence à l'issue de la grande prière hebdomadaire musulmane.

Lundi, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a reconnu "un nombre important de manifestants" mais maintenu que "les élections (auraient) lieu dans moins de deux mois et chacun (choisirait) librement", écartant un renoncement du président de 81 ans.

Les étudiants de plusieurs universités mobilisés

Sans grande surprise, sa déclaration n'a pas convaincu. Lundi, les avocats sont descendus dans la rue. Ce mardi, c'était au tour des étudiants d'exprimer leur ras-le-bol du pouvoir Bouteflika, à la suite d'un appel sur les réseaux sociaux - comme pour les précédents rassemblements.

Dans la matinée, ils étaient plusieurs centaines regroupés sur un campus du centre d'Alger aux cris de "Non au 5e mandat!", "Bouteflika dégage!", "Algérie libre et démocratique". "Pour éviter la confrontation avec la police, les étudiants de plusieurs facultés d'Alger ont décidé de se rassembler dans l'enceinte de l'université", a expliqué à l'AFP Raouf, étudiant en master de journalisme, car "les policiers n'ont pas le droit d'entrer" dans les universités, rappelle-t-il.

Les agents de sécurité de l'université ont cadenassé les grilles pour empêcher les étudiants de sortir, ont en outre constaté des journalistes de l'AFP. Un impressionnant dispositif policier était déployé dans le centre d'Alger et de nombreux véhicules des forces de l'ordre garés sur les axes adjacents à l'université.

De nombreux autres rassemblements ont été rapportés par des médias ou sur les réseaux sociaux, dans l'agglomération d'Alger et plusieurs villes du pays, après le soutien affiché de 11 associations estudiantines à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika.

"Nous organisons une démonstration de force afin de montrer que ces 11 associations n'ont pas parlé en notre nom", a expliqué à l'AFP Hakim 23 ans, étudiant en génie civil à l'université des sciences et technologie de Bab Ezzouar (USTHB), à une quinzaine de kilomètres du centre de la capitale.

Une centaine d'étudiants venus d'autres campus ont défilé dans le centre-ville de la capitale, sans que la police n'intervienne. Les étudiants de la faculté de médecine d'Alger, à environ 5 km du centre, ont pour leur part été strictement cantonnés sur leur campus par la police. Certains cortèges étudiants ont pu forcer les barrages policiers afin de défiler dans les rues de la ville, comme le montrent les vidéos de journalistes sur place.

"Je vais être dans la rue pour crier ma soif du changement"
Alors que la décision d'Abdelaziz Bouteflika de briguer un 4e mandat avait déjà suscité l'étonnement en 2014 vu son état de santé, Sid Ahmed Hanoun, étudiant en mathématiques informatique, relève que les Algériens n'ont pratiquement "ni vu ni entendu" leur chef de l'Etat "durant son quatrième mandat". "S'il était encore capable de diriger le pays, tous les Algériens voteraient pour lui", a-t-il soutenu à l'AFP.

"Je vais être dans la rue pour crier ma soif du changement", a assuré à l'agence Mohamed, étudiant en deuxième année de physique. "Le président Bouteflika a réussi durant ses trois premiers mandats à développer le pays mais cela fait sept ans qu'on ne le voit plus", a-t-il relevé.

La voix des jeunes compte lourd dans ce pays de 42 millions d'habitants, où plus de la moitié a moins de 30 ans. Dont près d'un tiers au chômage.

Agriculture : « L’Afrique aussi doit consommer local »
tribune de Ibrahima Coulibaly et Henri Rouillé d'Orfeuil
Le Monde, 25 février 2019

Selon les auteurs de cette tribune, le continent doit s’affranchir du modèle de l’import-export pour développer une production qui respecte les principes de l’écologie.

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Une plantation de bananiers près de Caxito, en Angola, le 14 novembre 2018.
RODGER BOSCH / AFP
Le défi alimentaire de l’Afrique est au croisement de la plupart des grands défis du continent ; et c’est d’abord aux agriculteurs, aux consommateurs et aux responsables africains de le relever.

Défi économique en effet : aujourd’hui, 20 % de l’alimentation est importée, ce qui représente entre 30 et 50 milliards de dollars par an (entre 26 et 44 milliards d’euros). Selon l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri), l’addition pourrait s’élever à 150 milliards de dollars en 2030. Ces chiffres sont alarmants : quelles exportations pourront permettre de payer une telle facture ?

Défi social aussi, car les hémorragies paysannes, dont nous constatons déjà l’impact sur les villes et les zones périurbaines et, au-delà, sur les flux migratoires, sont un puissant facteur de déstabilisation nationale et d’insécurité internationale.

Défi culturel, car l’alimentation est l’un des fondements de la culture des peuples. La world food est l’une des premières acculturations qui détournent les citoyens du « pays d’en-dedans ». Défi environnemental enfin, car ce sont bien les paysans qui gèrent l’essentiel des ressources naturelles et qui sont les premiers à souffrir d’une dégradation de ces ressources.

C’est d’abord aux milliers d’agriculteurs, pasteurs, pêcheurs africains et leurs organisations de relever le défi alimentaire du continent. Mais en ont-ils aujourd’hui les moyens ? Dans le contexte actuel, les agriculteurs sont face à des batailles bien difficiles, et même perdues d’avance dans certains cas. En cause : un accès inégal aux ressources, des technologies souvent inadaptées à leurs situations économiques et écologiques, des compétitions sur les marchés avec des concurrents autrement équipés et encouragés…

Un travail agricole très mal rémunéré
Eux ne sont pas soutenus comme le sont les agriculteurs des pays du Nord. Dans leur grande majorité, ils sont pauvres, le travail agricole étant très mal rémunéré en Afrique. Ils ne bénéficient d’aucun mécanisme d’aide au revenu ou d’assurance contre les aléas. Il leur est par ailleurs difficile d’investir dans des innovations, car les crédits agricoles publics sont rares et les banques ne se bousculent pas non plus pour les accompagner. Même le microcrédit, avec ses taux élevés, n’est guère adapté à la production agricole.

Les agricultures africaines ont aujourd’hui besoin d’une triple révolution copernicienne. D’abord, sur le plan technique, il est impératif d’inverser la logique consistant à « artificialiser » les milieux naturels à grand renfort de produits chimiques et d’énergies non renouvelables pour les adapter à des plantes et à des animaux sélectionnés pour leur très haute productivité. Il faut au contraire que les plantes et les animaux s’adaptent aux milieux et que les systèmes agricoles s’organisent pour bénéficier des services écologiques offerts gratuitement par la nature.

Il faut ensuite inverser le discrédit entretenu contre les produits locaux et faire valoir au contraire leur caractère identitaire. Pour ce faire, il faut bien sûr que ces produits soient accessibles, de qualité, et correspondent aux besoins des consommateurs, notamment urbains. Enfin, sur le plan politique, il faut que le commerce international serve le développement national, et non l’inverse.

C’est cet ensemble de défis que porte le Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles d’Afrique de l’Ouest (Roppa) dans le cadre de son plan stratégique 2019-202. Le Roppa appelle également les scientifiques à accompagner une nécessaire évolution agro-écologique des systèmes de production agricole, les consommateurs à consommer local et les autorités publiques à défendre une souveraineté alimentaire. Bref, il appelle chacun à assumer sa part de responsabilité dans cette révolution copernicienne et, ainsi, à contribuer à relever le défi agricole et alimentaire de l’Afrique.


Ibrahima Coulibaly, paysan malien, préside le Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles d’Afrique de l’Ouest (ROPPA).

Henri Rouillé d’Orfeuil, membre de l’Académie d’agriculture de France, pilote le programme Alimentation responsable et durable de l’association Resolis.

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Message par Patlotch Ven 1 Mar - 14:14


pas sûr que ce sera sans drapeaux...


L'AFRIQUE À FRIC ET SANS D0kykjwWsAAii3N
Algérie. Une des photos du jour. Un paysan en Kabylie
manifeste contre le 5e mandat avec son âne et le drapeau national.

Farid Alilat @faridalilatfr, journaliste à Jeune Afrique Media Group. Spécialiste de l'Algérie.



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Message par Patlotch Lun 11 Mar - 20:53


ALGÉRIE

Abdelaziz Bouteflika renonce à briguer un 5e mandat


L'AFRIQUE À FRIC ET SANS Algerie-manif8mars-mareehumaine

une "victoire" qui souligne en creux la "défaite" des Gilets jaunes en France
@Patlotch a écrit:BOUTEFLIKA PREND SA RETRAITE

les manifestants algériens en ont eu raison en qq semaines, quand le "dégage Macron" #GiletsJaunes a raté

2 choses :

- UN SYSTÈME et UN PRÉSIDENT À BOUT # UN JEUNE PRÉSIDENT et SON SYSTÈME AU DÉBUT
- 10.000 à Paris hier pour dégager Bouteflika, c'est plus que jamais les #GJ dans la capitale...

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Message par Invité Ven 29 Mar - 14:52


MOZAMBIQUE
« Beira, première ville au monde détruite par les changements climatiques »
Adrien Barbier (Beira, envoyé spécial) Le Monde 28 mars

Au-delà de la fragilité du pays, la catastrophe déclenchée par le cyclone Idai pose la question de la responsabilité de la communauté internationale.

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La ville de Beira le 20 mars 2019, dans le centre du Mozambique,
ravagée par les inondations déclenchées par le passage du cyclone Idai.
Adrien Barbier / AFP
Analyse. Certains avaient eu le message. « Quelques jours avant le cyclone, les autorités sont passées avec des mégaphones dans les rues pour nous dire de nous calfeutrer. C’était à la télévision et à la radio aussi », explique José Batio, à John Segredo. Ce père de famille vivait à quelques mètres de la portion de route reliant la ville de Beira au reste du Mozambique, voie détruite mi-mars par les inondations provoquées par le cyclone Idai. Chez lui, l’eau est montée d’un coup, la nuit, et il a juste eu le temps de se réfugier sur le toit de son voisin pour voir sa maison engloutie par les flots. « On aurait bien voulu fuir avant, mais pour aller où ? », interroge-t-il rétrospectivement.

Lire aussi  Mozambique : le choléra devrait rapidement se propager après le passage du cyclone Idai... Une crise alimentaire menace...

Le cyclone Idai, qui a frappé la côte mozambicaine dans la nuit du 14 et 15 mars, a fait 468 morts au Mozambique et plus de 250 au Zimbabwe. Un bilan lourd déjà, bien qu’encore provisoire, qui pour beaucoup de Mozambicains s’explique par l’inefficacité et l’impréparation du gouvernement de ce pays, l’un des dix pays les plus pauvres au monde.

Dégâts colossaux
Après l’urgence humanitaire, voici donc venu le temps des interrogations. Pas la première fois qu’un cyclone tropical frappe le Mozambique. Pas non plus la première fois que des inondations tuent massivement. Dès 1999, l’Institut mozambicain de gestion des désastres naturels (INGC) a été créé pour répondre à ce type de catastrophe et surtout mettre au point des systèmes d’alerte.

Ainsi, quelques jours avant qu’Idai ne frappe Beira, le gouvernement a déclenché l’alerte rouge. La population a été informée, les zones immédiatement à risques ont été évacuées. « Tous nos mécanismes ont été activés et ont plutôt bien fonctionné, on a fait tout ce qui était en notre pouvoir », explique la directrice de l’INGC, Augusta Maita. Les humanitaires et le gouvernement le martèlent : vues la magnitude et l’intensité d’Idai, n’importe quel pays aurait connu des dégâts colossaux. Parce qu’il a si bien visé la ville de Beira et ses 500 000 habitants, et parce qu’il a poursuivi son périple destructeur en amont des rivières qui ont débordé, Idai s’est mué en « tempête parfaite », l’une des plus grosses catastrophes climatiques jamais enregistrées dans l’hémisphère Sud, d’après les Nations unies. Il n’empêche : le nombre d’abris anticycloniques installés ces dernières années est minime et l’œuvre uniquement des agences de coopération.

Or la géographie du Mozambique rend inévitable ce type de catastrophes. Le pays possède une façade maritime de 2 700 km où se jettent toute une série de fleuves qui prennent leur source dans les pays de l’hinterland : l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, la Zambie et le Malawi.

En 2000, le cyclone Eline, qui avait frappé la côte à 80 km au sud de Beira, avait fait déborder les fleuves Save et Limopo. Les inondations avaient dévasté la ville de Chokwe, pourtant située à 100 km dans les terres, parce qu’un barrage avait cédé. En 2015, c’est le fleuve Licungo, au nord du pays, qui avait débordé de 12 mètres et dévasté la province de Zambézie. N’importe quel fleuve peut déborder, et parce que le pays est plat, n’importe quelle zone peut être inondée.

Lire aussi  Le Mozambique, l’un des pays les plus exposés au changement climatique

« Le Mozambique va avoir besoin de l’aide internationale pendant encore longtemps. Il va falloir employer toute l’ingéniosité et la complexité de ce qu’on sait faire en termes de reconstruction et d’adaptation aux risques d’inondation », a déclaré la « sage » Graça Machel, de passage à Beira. Pour la veuve de Nelson Mandela – mais aussi du premier président mozambicain Samora Machel –, il n’est pas question de charité : la responsabilité de la communauté internationale est bel et bien engagée. « Beira entre dans l’histoire comme la première ville complètement détruite par les changements climatiques, a-t-elle ajouté. Il va falloir que les gens restent dans la durée, et non quelques semaines comme l’on voit souvent. »

La communauté scientifique a depuis longtemps prédit que les phénomènes cycloniques se feraient plus fréquents et plus violents dans cette partie du monde. En cause, le réchauffement de l’océan Indien, dont la température augmente plus rapidement qu’ailleurs, et où justement Idai, qui n’était qu’une forte tempête tropicale, a gagné en intensité avant de frapper Beira.

Pays étranglé

Cette catastrophe révèle en outre la nature profondément injuste des changements climatiques. Le Mozambique ne produit que 0,14 % des émissions de gaz carbonique au monde. Sa production électrique est à 90 % issue d’énergies renouvelables, et 71 % de sa population vit de l’agriculture de subsistance, si vulnérable et… peu mécanisée.

Alors que l’ONU vient de lancer un appel aux dons de 282 millions de dollars (251 millions d’euros) pour financer l’aide d’urgence ces trois prochains mois, il faudra nettement plus au Mozambique pour s’adapter aux changements climatiques. Le Bangladesh, lui, très souvent confronté aux inondations et aux cyclones, a investi des milliards de dollars en digues et en abris anti-inondations ces dernières années.

La situation du Mozambique est d’autant plus critique que le pays est étranglé financièrement : ces derniers mois, l’Etat n’avait même plus assez d’argent pour payer l’électricité dans les ministères. La révélation en 2016 de l’existence de plus de 2 milliards d’euros de dettes cachées par le gouvernement, pour financer un ambitieux programme de protection côtière (embarcations, chantiers navals, radars) a provoqué une crise de confiance avec les bailleurs de fonds internationaux, qui s’est muée en crise financière lorsqu’ils ont gelé une partie de leur aide, et en crise économique lorsque la monnaie a plongé.

La triste ironie, c’est qu’aucun de ces bateaux – dont une partie a été construite à Cherbourg, en France – n’était visible lorsqu’il a fallu sauver les habitants de Beira cernés par les flots. D’après les dernières révélations, 200 millions de dollars de rétrocommissions auraient été empochés par quelques responsables mozambicains, mais aussi par les banquiers londoniens qui ont arrangé les emprunts et ceux qui ont ficelé les contrats. Le Mozambique a déjà fait les frais des excès de la finance mondialisée. Le laissera-t-on abandonné cette fois aux changements climatiques induits par les pays industrialisés ?

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Message par Invité Lun 1 Avr - 20:08


1erAvril

BOUTEFLIKA
DU BORD DE LA MÉDITERRANNÉE AU BORD DE LA DÉMISSION
IL N'Y A QU'UN PAS
Bouteflika démission


"Bouteflika au bord de la démission" @ericbrunet RMC
sans quoi l'Algérie était au bord de l'explosion"

un classique répertorié dans le DICTIONNAIRE DES IDÉES QU'ON SUIT

"au bord de l'explosion/implosion" : liste à jamais incomplète...

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Message par Invité Lun 1 Juil - 12:18


AVEC ET SANS, C'EST L'IMPLICATION RÉCIPROQUE...

L’Afrique et le business de la misère
Tambour, 15 juin 2019

Les années passent, malheureusement la plupart des trajectoires destructrices sur lesquelles nous sommes embarqués restent inchangées (les émissions de gaz à effet de serre, l’étalement urbain, l’artificialisation des terres, la consommation et la surexploitation des « ressources naturelles », etc., tout cela continue d’augmenter, qui plus est à un rythme de plus en plus frénétique). Au cœur de ce saccage et de ces ravages mondialisés, on retrouve toujours le continent africain. Ça non plus, ça ne change pas.

L'AFRIQUE À FRIC ET SANS Afrique
Les années passent, les rapports d’ONG se suivent, les drames s’enchaînent, l’Afrique est toujours pillée. Asservie par les multinationales des pays riches et par leurs institutions financières, ses populations et ses cultures ont été massacrées et bouleversées par la colonisation, que l’on appelle désormais « mondialisation ». La situation du Congo illustre bien celle de l’Afrique en général.

On y extrait toutes sortes de minerais plus ou moins rares et précieux, du cobalt, de l’or, des diamants, etc., on y cultive des milliers d’hectares de palmiers à huile, entre autres, dans des plantations appartenant à des empires datant du roi Léopold[1] (Blattner, Lever, devenu Unilever), aux bénéfices des habitants des pays riches mais d’abord et avant tout à ceux des multinationales (Blattner et Unilever, précédemment mentionnés, en ce qui concerne les plantations, mais aussi Apple, Dell, HP, Huawei, Lenovo, LG, Microsoft, Samsung, Sony, etc., en ce qui concerne les minerais). Les conflits qui ravagent le pays depuis des décennies (depuis la colonisation), ont déjà causé la mort de plusieurs millions d’enfants, femmes et hommes (un des pires massacres, si ce n’est le pire, de l’histoire de l’humanité). Encore aujourd’hui, violences, viols et meurtres y sont monnaie courante du fait de la situation catastrophique qu’on continue à lui imposer.

C’est au Congo que s’est rendu R. Martens pour tourner le documentaire ci-après, intitulé « Enjoy Poverty », ce qu’on pourrait traduire par « Appréciez la pauvreté ! », mais que j’ai choisi de traduire par « Le business de la misère ». Son réalisateur, un peu excentrique (peut-être un euphémisme), dénonce à la fois le pillage de l’Afrique, de ses ressources, les conditions de vie ignobles des serfs dans les plantations, mais aussi et surtout l’exploitation d’une ressource financière qui est engendrée par la situation désastreuse imposée au continent : la pauvreté.

En effet, tandis que l’Afrique reçoit chaque année des milliards de dollars d’aides en tous genres de la part de diverses institutions internationales, les profits engrangés sur son dos par les multinationales dépassent largement ce montant[2]. Pour les Africains, un cercle vicieux est en place : le pillage qui leur impose des existences misérables produit une autre manne lucrative pour les pays riches : l’exploitation de l’image de la pauvreté – qui en retour, sous couvert de dispositions politico-économiques d’aides en tous genres, sert à perpétuer le pillage.

Il y a deux ans, j’ai d’ailleurs sous-titré une courte présentation TED à ce sujet, celle de Mallence Bart Williams :


Et il y a 5 ans, toujours à ce propos, j’ai sous-titré ce petit clip vidéo :



Mais revenons-en au documentaire qui constitue le cœur de cet article.

Quelques avertissements : volontairement provocateur, il serait d’un cynisme insolent s’il ne visait pas également à formuler une critique acerbe de la situation qu’il expose. Pour reprendre certains éléments de la critique du film proposée par un utilisateur du site senscritique.com[3] : « L’image est sale, crasseuse, l’esthétique est volontairement mise de côté. […] Si déontologiquement le film peut paraître abject (Martens trompe ses sujets, les tourne en dérision, fait semblant de s’en moquer et prend le rôle du méchant avec conviction), il appelle surtout et avant toute chose le spectateur à prendre ses distances avec l’oeuvre et à se poser les bonnes questions. Car c’est par ce biais-là (et seulement celui-là) que la provocation devient productive : à partir du moment où une dénonciation moralement condamnable devient la dénonciation d’un monde moralement condamnable. […] En n’esthétisant pas la misère comme le feraient ces reporters plus soucieux du cadre de leurs sujets que des sujets de leurs cadres, il évite la pornographie des images. Il montre la souffrance telle qu’elle, sans détour, et n’en fait pas un sujet de spectacle. Il ne la rend pas « belle », il ne l’esthétise pas et devient, en cela, inattaquable. […] le propos véritable de l’artiste reste à saisir, l’évidence étant d’y déceler un réquisitoire contre l’exploitation de l’Afrique noire par le reste du monde. »

Le synopsis officiel : « Episode III, mieux connu sous le titre ‘Enjoy Poverty’, d’après le néon protagoniste du film, retrace les activités de R. Martens au Congo. Au cours d’un périple épique à travers les institutions, les marais et les champs de bataille du Congo, l’artiste hollandais entreprend de monter un tout nouveau programme d’émancipation, d’emblée voué à l’échec : faire comprendre à la population locale que sa pauvreté constitue son principal capital ».

À mes yeux, il s’agit somme toute d’un excellent documentaire. Voici donc :



Nicolas Casaux

Révision : Lola Bearzatto


***

Pour aller plus loin, voici un bon documentaire récemment produit par Arte, relativement lié à tout ce qui précède :[/size]


https://oilpalminafrica.wordpress.com/2010/08/19/congo-r-d/
https://www.theguardian.com/global-development/2014/jul/15/aid-africa-west-looting-continent ou, en français : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/10/24/l-afrique-n-a-pas-besoin-d-aide-un-systeme-financier-moins-cynique-lui-suffirait_5205071_3212.html ou encore : http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/bei_europe_mine_afrique.pdf
https://www.senscritique.com/film/Enjoy_Poverty/critique/108113821 ↑[/size]

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