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LA CRISE QUI VIENT

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Message par Patlotch Lun 22 Oct - 16:53

la crise vient toujours à point pour qui sait attendre. Le meilleur moyen de passer pour un voyant est de l'annoncer tous les jours. Nan,  j'déconne... Mais n'oubliez pas : la crise du capital ne produit pas nécessairement la révolution (cf la contemplation marxiste de la crise)

« C’est la pire bulle spéculative sur les marchés depuis 1929 et elle va exploser »
Fabien Buzzanca Sputnik 19 septembre 2018

LA CRISE QUI VIENT 1038571088
©️ AP Photo / Richard Drew
(les Ruskofs nous refilent une photo de la tragédie pour les Amerloques,
c'est de bonne guerre, mais je ne vois ce qui les en préserverait)

De nombreux observateurs, dont le célèbre économiste Nouriel Roubini pointent les risques de plus en plus importants d’une nouvelle crise économique majeure. Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’IRIS et Philippe Béchade, président des Éconoclastes, nous ont aidés à analyser les nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus de l’économie mondiale.

« Il y a un certain nombre de facteurs aujourd'hui qui fragilisent le système financier et qui peuvent laisser penser qu'une nouvelle crise va arriver. »

Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l'IRIS, n'est pas rassurée par les indicateurs économiques mondiaux. Comme elle, une multitude d'experts soulignent les similitudes entre le contexte actuel et celui qui a précédé la crise financière majeure de 2008. C'est cette année-là, dans la ville de New York, que le 15 septembre à 01 h 45 la banque Lehman Brothers déposait le bilan en laissant une dette de 691 milliards de dollars et 25.000 employés sur le carreau. Cet événement mettait un point d'orgue à la crise des Subprimes et plongeait le monde dans la pire tempête économique depuis les années 30.

Début 2007, la multiplication des défauts de paiement sur des prêts hypothécaires à risque n'était que le commencement d'un gigantesque effondrement, qui a mené tout droit vers la faillite de la grande banque new-yorkaise. « On n'a rien vu venir ! », lançait alors un employé du groupe à Londres.

Pourtant, certains l'avaient anticipé, Nouriel Roubini en tête. Cet économiste réputé pour ses analyses et président de Roubini global economics avait prédit la crise des Subprimes dès 2006. «Il avait expliqué tout le déroulé des événements. Depuis cette date, on l'écoute avec attention. Quand il prévoit une crise, on s'inquiète et on a un petit peur», explique Sylvie Matelly.

Des gouvernements sans marge de manœuvre

Nouriel Roubini a récemment publié un article au titre évocateur chez nos confrères des Échos : « Les cinq ingrédients qui préparent la crise de 2020 ». Le docteur en économie voit un cocktail composé d'une note de récession globale, d'une touche de hausse des taux d'intérêt, d'un parfum de valorisations boursières excessives, d'un zeste de difficulté politique et d'impuissance des banques centrales en guise de rondelle de citron. Un cocktail dur à avaler, vous l'aurez compris. Sommes-nous vraiment dans la même situation qu'en 2007-2008, voire pire?

​Sylvie Matelly note des points communs et de nouveaux risques:

« Je pense au haut niveau d'endettement des États qui s'est renforcé après la crise de 2008, mais également à l'endettement des ménages qui est de plus en plus inquiétant. On a aussi des bulles spéculatives qui se sont formées, comme celle sur l'immobilier en Chine, la survalorisation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et plus globalement sur certains marchés actions comme aux États-Unis. Ces risques d'éclatement fragilisent l'économie mondiale. De plus, les régulations de la finance mises en place après la crise de 2008 ont été insuffisantes pour limiter les risques. »

Infographie :  La dette des ménages, à chaque pays son style

Commençons par la remontée des taux. Pendant des années, plusieurs Banques centrales, celles des États-Unis, du Japon et la Banque Centrale Européenne (BCE) en tête, ont mené des politiques ultra-accommodantes afin de soutenir l'économie. Des taux très bas conjugués à des programmes de rachat d'actifs ont permis l'afflux de liquidité dans le système financier. Puis, la Réserve fédérale américaine a commencé a relever progressivement ses taux d'intérêts. Le 26 septembre, elle l'a fait pour la troisième fois de l'année avec une hausse d'un quart de point, pour les porter à une fourchette située en 2 et 2,25%. Avec une croissance de 4,1% au deuxième trimestre, l'économie américaine surchauffe. Et la Fed craint que l'inflation, toujours officiellement autour des 2%, ne dérape.

« La politique extrêmement favorable pour l'économie américaine mise en place par Donald Trump, notamment au niveau des allégements d'impôts, a créé un emballement qui appellera inévitablement à une réaction de la Réserve fédérale américaine. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il la critique si fortement. Si la FED durcit sa politique monétaire, c'est l'ensemble du secteur financier qui s'en trouvera fragilisée », note Sylvie Matelly.

Le locataire de la Maison-Blanche avait en effet peu goûté la décision du 26 septembre: « Malheureusement, ils viennent juste d'augmenter un peu les taux d'intérêt parce que nous (l'économie) nous portons bien. Je ne suis pas content. » Hausse des taux signifie augmentation du coût du crédit, moins de liquidités, dollar plus fort et donc exportations américaines plus chères. Mais ce n'est pas forcément le pire pour la directrice adjointe de l'Iris:

« Aux États-Unis, une augmentation des taux d'intérêt aura pour conséquence un ralentissement de la croissance économique. Mais ce n'est pas sûr que ce soit le plus inquiétant. Dans le contexte actuel, une telle décision rapatrierait un certain nombre de capitaux aux États-Unis du fait des risques limités. Il faut rappeler que les taux d'intérêts sont le loyer de l'argent. Vous allez où cela rapporte le plus avec le minimum de risques. Le problème, c'est que ces capitaux vont venir de pays très endettés. Dans le cas de l'Europe, cela pourrait créer des crises, mais la Banque centrale européenne et le mécanisme européen de stabilité pourrait intervenir. Mais dans des pays émergents comme le Brésil ou l'Argentine, la fuite de capitaux vers les États-Unis pourrait avoir des conséquences désastreuses pour leurs économies. »


Pour Philippe Béchade, président des Éconoclastes, la hausse des taux que l'on voit aux États-Unis est naturelle et fait partie d'une stratégie qui vise à se dégager des marges de manœuvre:

« On n'est pas encore dans des politiques de hausse des taux restrictives. La hausse des taux actuelle aux États-Unis est juste une normalisation. On se situe encore entre 2 et 2,25% face à une croissance de 4%. Et en Europe, la croissance est autour de 2% avec des taux proches de 0. Je pense que les banques centrales sont convaincues que l'on se dirige vers un ralentissement du cycle économique, avec ou sans hausse de taux. Elles souhaitent se ménager des marges de manœuvre, mais la situation risque fort d'être critique.

La Fed, même avec des taux à 2,25%, n'a pas de latitude suffisante pour qu'une baisse de ce taux ait un impact significatif sur l'économie. En Europe, c'est encore pire. La BCE ne les a pas encore montés et elle ne le fera probablement pas avant l'automne 2019. Si le cycle se retourne et que le marché se met à corriger, la BCE n'aura aucun instrument pour soutenir l'économie en cas de crise. »


C'est en substance l'avis de Nouriel Roubini qui, dans son article publié par Les Échos, décrit des gouvernements pieds et poings liés: « à la différence de 2008, époque à laquelle les gouvernements disposaient des outils politiques permettant d'empêcher une chute libre, les dirigeants qui affronteront la prochaine récession auront les mains liées, sachant par ailleurs que les niveaux globaux de dette sont supérieurs à ceux d'avant-crise. »

Tensions commerciales et trading à haute fréquence

Car comme le souligne Philippe Béchade, « l'éléphant dans le corridor reste la taille des dettes, qui sont à des niveaux bien au-delà de ceux qui étaient déjà jugés insupportables en 2008 ». La crise économique a vu l'endettement de nombreux États augmenter à vitesse grand V, de même que celui des ménages et du secteur privé. D'après le FMI, la dette mondiale a atteint un record de 164.000 milliards de dollars en 2016. Cela représente 225% du PIB de la planète.  

« Aujourd'hui, la seule raison pour laquelle on juge que la dette est tolérable est à chercher du côté de raisonnement du type : "Il y a 4% de croissance aux États-Unis, donc ils peuvent faire face à un déficit de 3%". C'est un calcul totalement basique. Le problème c'est que l'accroissement de la dette américaine est en fait beaucoup plus rapide que ces 3%. En Europe, on n'a pas non plus réussi à se désendetter, hormis l'Allemagne. Si les taux montent et qu'il n'y a pas de croissance pour compenser cela, on va droit dans le mur », avertit Philippe Béchade.

Le fait que les Banques centrales coupent progressivement les vivres pourrait avoir un autre effet désastreux: un krach des marchés actions. Les politiques ultra-accommodantes ont eu pour conséquence de faire grimper les marchés financiers à des niveaux prodigieux. À New York, les indices Dow Jones et S&P 500 battent record sur record depuis l'élection de Donald Trump. Privés de leur carburant, ils pourraient sérieusement dévisser… et la bulle imploser.

« C'est la plus phénoménale bulle spéculative qu'on a connue depuis 1929. Et elle va forcément exploser. Comme le souligne l'économiste en chef d'Allianz, Mohamed Aly El-Erian, la question est de savoir comment la correction ne s'est encore produite. Cela fait depuis 2015 que les niveaux atteints par les marchés sont délirants. Arrive là-dessus Donald Trump qui crée un nouvel emballement de la croissance avec un choc fiscal et qui tend encore plus le ressort », s'alarme Philippe Béchade.

Autre avis de tempête sur l'économie mondiale: la guerre commerciale. La rhétorique protectionniste de Donald Trump l'a mis en position de confrontation avec l'Union européenne, mais surtout avec la Chine.

« Les tensions commerciales peuvent impacter la croissance mondiale, car elles vont ralentir le commerce international. À partir du moment où vous imposez des droits de douane sur des produits, vous les rendez plus chers et donc vous en limitez les échanges. Or le commerce international est un élément clef de la croissance économique partout dans le monde », souligne Sylvie Matelly.

Encore plus quand les deux premières économiques mondiales s'affrontent. Les milliards de dollars d'augmentation des tarifs douaniers que s'imposent réciproquement les États-Unis et la Chine ont tout de la dangereuse escalade. Les invectives sortent du domaine du commerce. Le vice-président américain Mike Pence a récemment accusé Pékin d'ingérence dans les élections américaines. Des déclarations qualifiées d'«injustifiées» et de «ridicules» par l'Empire du Milieu. « Cette guerre commerciale devient un enjeu plus politique qu'économique et cela va peser sur la croissance économique », s'inquiète l'économiste de l'Iris.

​Un tableau d'ensemble que Nouriel Roubini saupoudre d'un peu d'inquiétude politique. D'après lui, la montée de partis à la rhétorique anti-finance compliquera davantage la tâche des gouvernements en cas de crise économique. « Par ailleurs, les sauvetages dans le secteur financier seront intolérables pour des pays marqués par la résurgence de mouvements populistes et dirigés par des gouvernements quasi insolvables », prévient-il.

« Sur le sauvetage des banques et le populisme, la question à se poser est la suivante : "Comment vont réagir les opinions publiques ? " Je pense qu'elles l'accepteront, car les politiques qui sont mises en place pour accompagner le secteur financier dans la perspective d'une telle crise sont des politiques de responsabilité. Ce qui n'a pas forcément été le cas en 2008. L'essentiel est d'expliquer les démarches. Ne pas sauver le secteur financier, c'est pousser à la faillite un certain nombre d'entreprises en premier lieu desquels les plus fragiles. C'est également ruiner des citoyens. Nous sommes prisonniers de ce système financier. Par définition, il finance l'économie. Il n'est pas totalement déconnecté même s'il l'est en partie », anticipe Sylvie Matelly.

C'est justement ce manque de lien avec la réalité que dénonce Philippe Béchade, notamment par rapport à ce qu'il se passe sur les marchés actions: « Le pire dans tout cela, c'est que les réflexes sont toujours les mêmes. Les gérants ne croient pas vraiment à la hausse. Ils sont parfaitement conscients que les valorisations sont tendues. Et en même temps, ils sont pris dans une logique de réplication des performances indicielles qui les contraint à acheter toujours les mêmes valeurs et qui de fait progressent plus vite que la moyenne. On est donc obligé de les surpondérer ce qui a pour effet de les faire monter encore plus vite. C'est un système de spirale complètement imbécile. » Avant de poursuivre : « Aujourd'hui, que ce soit sur les marchés actions américains ou européens, je défie quiconque de me donner la vraie valeur d'une entreprise. Leurs valorisations sont ce que les gens sont prêts à payer. Qui sait ce que vaut vraiment Amazon qui a gagné plus de 50% cette année? En cas de correction, qu'est-ce que ça vaut ? »

Il réfute pourtant le terme de «finance folle» et souligne au contraire l'excès de rationalité qui frappe les marchés et qui se matérialise dans l'utilisation du trading à haute fréquence ou «high-frequency trading» dans la langue de Shakespeare. Il permet l'exécution de transactions financières à une vitesse hallucinante grâce à des algorithmes informatiques. Les grandes banques de Wall Street se sont fait une spécialité de recruter de brillants mathématiciens, souvent en France, afin d'élaborer les équations les plus sophistiquées pour augmenter les rendements. Déjà en 2011, des opérations pouvaient être effectuées en 113 microsecondes. Des pratiques que dénonce Philippe Béchade:

« De l'extérieur, cela peut paraître fou de voir des titres valorisés 150 fois leurs bénéfices. On se dit qu'on est en train de faire les mêmes erreurs que lors de l'explosion de la bulle internet en 2000. Mais en fait, paradoxalement, la finance est une addition de comportements ultras-rationnels. Quand on est dans la logique mathématique pure et l'addition de décisions rationnellement justifiées au niveau de l'augmentation des profits, on aboutit effectivement à une situation folle.

Là on touche aux programmes informatiques qui fonctionnent avec des algorithmes trèsperfectionnés, qui achètent toujours les mêmes titres. Ils prennent des décisions qui ont l'apparence de la rationalité pour le gestionnaire d'actifs. Mais ils ne situent pas dans un contexte global. Ils sont coupés des réalités. »

Plus de dettes, pas vraiment plus de régulation, tensions commerciales et géopolitiques… Le contexte pousse à l'inquiétude. Sur certains points, il est pire qu'avant la crise de 2008. Et Nouriel Roubini ne dit pas autre chose:

« Lorsqu'elles surviendront, la crise et la récession de demain pourraient se révéler encore plus sévères et prolongées que celles d'hier. »


Dernière édition par Patlotch le Sam 17 Nov - 20:48, édité 2 fois

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Message par Patlotch Sam 17 Nov - 20:13


Gilets jaunes : le prix de l'essence a mis le peu aux foudres, mais...

Il y a sept ans, les carburants étaient au même prix
Clémentine Maligorne  Le Figaro  17/11/2018

Patlotch : à l'heure du mouvement des Gilets jaunes (voir le sujet) qui est parti sur le prix des carburants, une analyse intéressante qui tend à montrer que ce n'est pas ce coût en soi qui a provoqué cette colère, ni sa part relative au salaire minimum (graphique en bas). Il n'est que la goutte qui a fait débordé le vase

INFOGRAPHIES - Début 2012, les prix des carburants avaient déjà atteint des records, avec notamment le litre de Sans-plomb 95 qui avait dépassé pour la première fois 1,60 euro en moyenne en France.

Très hauts, les prix des carburants, à l'origine de la grogne des «gilets jaunes» qui menacent de bloquer le pays samedi, n'ont pourtant pas atteint leur niveau record. S'il est vrai que depuis le début de l'année, ils ont augmenté de 2 à 3 centimes pour atteindre en octobre plus d'1,5 euros en moyenne en France les litres d'essence et de gasoil, ce n'est pourtant pas la première fois que les prix à la pompe sont si élevés.

En 2012 le litre d'essence atteignait en moyenne 1,60 euro et celui de gasoil plus de 1,40 euro, selon les chiffres de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). À l'époque, cette hausse s'expliquait en premier lieu par le coût de l'or noir sur les marchés mondiaux qui avait atteint des sommets. « Entre 2011-2014, le prix du pétrole est monté à plus de 110 dollars le baril de Brent», la référence européenne du brut, rappelle l'économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières. Les raisons de cette flambée? L'augmentation de la demande mondiale des produits pétroliers tirée par la Chine et l'Inde. Mais aussi le printemps arabe, et de manière plus générale toutes les tensions géopolitiques au Moyen-Orient.


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Après avoir été stable pendant plus de trois ans, autour des 110 dollars, le pétrole a ensuite entamé une chute vertigineuse en juin 2014, pour redescendre à 30 dollars le baril en janvier 2016. Cette baisse s'inscrivait dans un contexte marqué par une baisse de la demande mondiale, notamment chinoise, une rivalité entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite pour le contrôle des marchés, ou encore le retour de l'Iran sur le marché du pétrole. À la pompe, quelques mois plus tard, les automobilistes ont vu leur facture de carburant baisser. Mais dans une moindre mesure que le cours du pétrole brut sur les marchés mondiaux, car les prix des carburants dépendent pour beaucoup de variables indépendantes des fluctuations du brut sur les marchés mondiaux, comme le coût du produit raffiné. Mais surtout des taxes prélevées par l'État qui pèsent dans le prix final à la pompe, notamment la TVA (19,6% à l'époque) et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), quatrième recette de l'État et dont le montant est fixe. Depuis deux ans, les automobilistes s'étaient toutefois réhabitués à des pleins entre 1, 1 ou 1,3 euro en moyenne le litre selon le carburant.

Mais depuis le début de l'année, les prix des carburants sont repartis à la hausse, atteignant à la pompe des prix comparables à ceux de 2012. Plusieurs facteurs expliquent ce rebond. L'augmentation des taxes sur les carburants, pointée du doigt par les «gilets jaunes», qui a joué plus pour le diesel que pour l'essence, mais aussi, d'autres raisons indépendantes des actions du gouvernement l'expliquent. «Le prix du baril a fortement augmenté sur les dix-huit derniers mois. On est loin des sommets de 2008, mais il était remonté jusqu'à 86 dollars le baril début octobre 2018», rappelle Philippe Chalmin. Une hausse qui résulte notamment d'inquiétudes quant à la production de l'Iran, les États-Unis ayant décidé de se retirer de l'accord sur le nucléaire. À cela, il faut ajouter que la valeur du dollar par rapport à l'euro a rarement été aussi élevée. Ce qui fait que nous achetons le pétrole relativement cher », ajoute le spécialiste des matières premières. En tout cas, en 2018, le budget carburant pèse lourd sur le portefeuille des Français. Presque autant qu'en 2012.


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« presque autant », donc pas plus, ce qui confirme le caractère de revendication sur le salaire pour nombre de ceux qui l'ont exprimé avec un gilet jaune (voir aujourd'hui : une lutte massive sur le salaire)

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Message par Patlotch Mer 5 Déc - 12:17

l'épée de Damoclès de la crise économique est toujours suspendue sur nos têtes fragiles, quand elles essayent de comprendre le présent hors de cette menace imminente selon certains experts économistes. Cette fois, contrairement à 2008, on ne pourra pas dire qu'on n'était pas prévenu, et si leurs prévisions se confirment, comment parier sur le devenir de luttes foncièrement revendicatives comme celles que nous avons en France sous les yeux ? > avec ou sans GILETS JAUNES, couleurs d'une colère sociale


La prochaine crise pourrait être dévastatrice !

La prochaine crise pourrait être un véritable tsunami, selon l’économiste Georges Nurdin, consultant et écrivain.


Le ciel s’obscurcit, l’horizon se rétrécit, les première gouttes arrivent... La prochaine crise qui s’annonce sera probablement “plus proche du typhon dévastateur que de l’averse passagère de printemps”, juge l’économiste et consultant Georges Nurdin, ex-directeur d'une Grande École de Management et écrivain (Les multinationales émergentes, Le temps des turbulences, Wanamatcha !). Elle risque d’être d’envergure car qu’elle devrait être “à la fois financière, économique et sociétale - l’ordre d’occurrence des facteurs étant indifférent”, estime l’expert.

Il faut dire que la volatilité des Bourses de la planète tend à s’accentuer - elle s’est d’ailleurs littéralement envolée en octobre. Et l’essor du trading algorithmique (transactions effectuées par des robots) n’arrange rien. Du côté de l’économie, un long cycle d’expansion pourrait bientôt prendre fin, tandis que la dette mondiale n’a jamais été aussi élevée. Quant aux niveaux de valorisation des actions et des obligations, ils sont historiquement élevés - et cette bulle monumentale devrait finir par éclater. Et, contrairement à la crise de 2008-2009, nous n’avons plus d’amortisseurs pour encaisser un nouveau choc…

Crise financière


“La volatilité des marchés est prégnante, augmentée de singularités massives, presqu’au sens de trous noirs, que pourtant personne ne voit venir”, relève Georges Nurdin, citant la banque danoise Danske Bank (blanchiment potentiel de l’ordre de la moitié du PIB danois, qui se serait évanouie via les pays baltes, égratignant ainsi le modèle danois), le dieselgate qui a affecté le groupe Volkswagen et ébranlé toute l’industrie automobile mondiale, l’affaire Nissan-Renault qui secoue jusqu’aux sommets des Etats...

La résilience systémique ainsi que la cybersécurité sont loin d’être établies, relève l’expert. “Au mieux, ce sont des work in progress, un peu comme l’était la ligne Maginot en 1940. Aujourd’hui, la moitié des transactions en Bourse aux Etats-Unis (et un tiers en Europe) est effectuée par des robots - le trading à haute fréquence -, effectuant plusieurs centaines de millions de transactions par seconde”, souligne-t-il. Une algorithmique de nature à amplifier les micro-variations naturelles des marchés. “Schématiquement, dès que ça baisse un peu, le robot vend, mécaniquement - sans lien avec les fondamentaux, précise Marko Kolanovic, de New York University, le célèbre patron des produits dérivés chez JP Morgan - … et la baisse s’accentue. Ainsi démarre l’effet domino… qui se poursuit à la vitesse de l’éclair : c’est le krach éclair”, explique l’économiste.

Crise économique

L'enchaînement des cycles économiques est à l’image des marées : à une marée haute succède toujours une marée basse. “Nous venons de vivre dix ans de cycle haussier : un record. Il faut donc se préparer au retournement de ce Juglar (cycle des affaires, NDLR), entrant en résonance avec la fin d’un Kondratiev (cycle puissant de 50 ans - “grande marée séculaire”). Mécaniquement, en butée de cycle, ça va “percuter” très fort”, met en garde Georges Nurdin.

Le poids de la dette - 164.000 milliards de dollars (225% du PIB mondial !) en 2018 - n’a jamais été aussi élevé : il dépasse celui du début de la dernière crise financière… “Vertigineux… et insoutenable. La croissance est atone, du moins en Europe, quant à celle des Etats-Unis, elle est obtenue justement au prix de déficits budgétaires abyssaux : 1.000 milliards de dollars, afin de financer les réductions d’impôts de l’administration Trump, destinées à donner un coup de fouet temporaire - jusqu’à sa réélection ? - à la croissance”, souligne l’économiste. Selon lui, ceci donne sérieusement corps au spectre de la “stagnation séculaire”, scénario porté par des économistes tels que Larry Summers (ex-président de Harvard University) et Paul Krugman (Prix Nobel d'économie).

Le temps des bulles est de retour. D’après Alan Greenspan, l’ancien président de la banque centrale américaine, il y a deux bulles prêtes à éclater au nez du marché : celles des actions et celles des obligations. Les actions américaines sont historiquement chères, leur PER de Shiller (valeur boursière des entreprises rapportée à la moyenne des bénéfices des 10 dernières années) ressortant à 30 - exactement le même niveau que celui du fameux “jeudi noir” (krach) de 1929… “Il faut avoir une foi aveugle en la croissance pour justifier de tels niveaux de manière soutenable. Une croissance qui est malheureusement aux abonnés absents. Autre bulle, immense : celle provoquée par la “généreuse” politique dite de Quantitative Easing - la planche à billets à plein régime -, décidée par les banques centrales dans la panique après 2008 pour éviter une crise de liquidité. Un peu comme si on tentait d’enfouir le réacteur fondant de Tchernobyl sous des pelletées de sable”, décrypte Georges Nurdin.

“L’effet pervers est que cette politique de QE a généré une bulle géante sous forme de crédit à taux historiquement bas, voire nuls ou négatifs, ce qui, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, a poussé à l’endettement et au surendettement”, dénonce-t-il. “Les fonds d’investissement ont surfé sur cette vague de cash gratuit et réalisé de nombreuses acquisitions par de la dette. Or, comme la plupart de ces fonds ne sont (toujours) pas obligés de publier leurs comptes, ni la composition de leur actionnariat, il est impossible de mesurer l’ampleur réelle de ce phénomène. Effet de ciseaux garanti en cas de baisse de croissance ou de retour de l’inflation (qui pousse les taux à la hausse, NDLR)”, met-il en garde. Or, nous ressentons déjà les prémisses des deux à la fois : la stagnation et l’inflation (ou stagflation), “un mal que l’on croyait éradiqué à jamais depuis les années 70. Un peu comme un retour de grippe espagnole et de la variole”, relève-t-il. Il y a aussi la bulle des prêts étudiants - 1.400 milliards de dollars rien qu’aux Etats-Unis en 2017, 6 fois plus qu’en 2004 -, “dont la capacité à rembourser est directement liée à la capacité de trouver un emploi rémunérateur. Or, le taux de chômage des jeunes est actuellement des plus élevés”, souligne l’expert.

Enfin, les tensions géopolitiques virent au rouge, voire à l’écarlate. “Exit la “mondialisation heureuse” (Minc), “la terre est plate” (Friedman) ou encore la “fin de l’histoire” (Fukuyama). C’est Hutchington (“Le choc des civilisations”) qui avait vu juste dès 1992”, relève Georges Nurdin. “Les Etats-Unis viennent de déclarer une guerre économique sans merci à la première puissance économique de demain : la Chine. La Turquie rebâtit l’Empire Ottoman, les Chinois et l’Asie centrale ouvrent la nouvelle Route de la soie, dernière étape sur l’autoroute avant l’Europe. La Russie s’arme, domine le cyberespace et affirme ses ambitions territoriales”, met-il en garde. “L’Europe catatonique, devenue le terrain d’expression et d’expansion du terrorisme international, sur fond de dislocation sociétale (voir ci-après) et d’atonie économique, est quant à elle toute occupée à discuter du “sexe des anges”, exactement comme l’était Constantinople en 1453, la veille de sa chute aux mains de Mehmed II”, dénonce l’expert.

Crise sociétale

Au niveau sociétal, les inégalités n’ont cessé d’augmenter comme le démontre le rapport s'appuyant sur le travail d'une centaine de chercheurs de renom, dont Thomas Piketty. “Le coefficient de Gini (qui mesure les disparités dans une population, NDLR) s’aggrave au sein même des Nations. Et ce, même si au niveau mondial la “pauvreté” recule - au sens où il y a moins de gens qui vivent avec moins d’un dollar par jour et un peu plus qui vivent avec moins de deux dollars par jour”, ironise Georges Nurdin.

L’accroissement des inégalités a été l’un des éléments majeurs de la fragmentation des sociétés et nations européennes, au point qu’il existe aujourd’hui “une grande incertitude quant à la survie de l’Union Européenne telle que nous la connaissons”, met-il en garde. “Les Britanniques ont déjà décidé de larguer les amarres. L’Italie, membre fondateur de l’UE, prend en main la vision du déficit qui lui convient. Les pays d’Europe centrale ne partagent plus totalement certains dogmes. Les Hollandais, qui avaient déjà dit non à la Constitution Européenne - tout comme les Français - en 2005 montrent des signes de fractionnement dans leur opinion. Idem pour l’Espagne, dont la province économiquement la plus efficace a vu son vote pour l’indépendance refusé par Madrid”, souligne l’expert. “L’Autriche affirme son sens de la nation. L’Ecosse a failli gagner son indépendance d’un cheveu. Sans parler de la Belgique, capitale de l’Europe Unie, dont la partition entre Wallons et Flamands n’a jamais été aussi vive. La Grèce, dont le PIB ne représente que 1,2% de celui de l’UE, a pu faire trembler l’euro sur ses bases”, ajoute-t-il.

La crise de 2008, dont la faillite de Lehman Brothers a été le révélateur, a entraîné une augmentation massive des déficits et des dettes. La contamination s’est très rapidement répandue de la sphère financière à la sphère économique réelle, avec la faillite d’entreprises industrielles que l’on croyait indéboulonnables, comme General Motors ! “Les gouvernements, surpris dans la panique la plus totale et au nom de l’axiome du too big to fail (entreprises trop importantes pour qu’on puisse se permettre de les laisser faire faillite, NDLR), ont repris à leur compte ces dettes immenses et les ont transférées au contribuable via des impôts, des taxes et une envolée de 72.000 milliards de dollars de l’endettement mondial depuis 2007. Or, après 1929, les taxes avaient baissé…”, relève Georges Nurdin

Ainsi, contrairement à 2007-2008, la société n’a actuellement plus d’amortisseurs pour encaisser un nouveau choc. “Elle est sur les rotules, entre le chômage de masse, les taux des prélèvements obligatoires - la France est championne dans cette discipline, avec 48% de prélèvements, contre 34% en moyenne dans l’OCDE - qui filent vers le maximum de la courbe Laffer (“trop d'impôt tue l'impôt”, en détruisant la base sur laquelle il porte, NDLR) et la croissance plate, voire la stagflation”, souligne l’expert. “En même temps, et comme expédient à l’atonie des innovations technologiques et des percées commerciales (par exemple, la part de la France dans le commerce International a fondu de 17 à 12% entre 2000 et 2017), on a vu la flexibilisation du travail faire son entrée, qui a entraîné à sa suite son lot d’uberisation, de précarité (87% des embauches en France en 2017 ont été des CDD, dont 88% l’ont été pour une durée inférieure à un mois), d’auto-entreprenariat (en majorité des “petits boulots”). Une véritable spirale de paupérisation”, dénonce Georges Nurdin.

Rien qu’en France, de 2007 à 2017 - après la crise financière, donc -, le pouvoir d’achat des Français a diminué en moyenne de 500 euros, avec une intensité particulière pour les classes dites moyennes, vient de rapporter l’Insee. Un peu plus tôt, Oxfam et Basic nous apprenaient que la France était en 2017 la championne d’Europe de la distribution de dividendes : 67% des bénéfices sous forme de dividendes et de rachats d'actions. “Les réinvestissements n’ont représenté quant à eux que 27% des bénéfices - ce qui, en soi, est faible et ne participe pas suffisamment au renforcement des fonds propres, nécessaire pourtant pour l’investissement de conquête technologique et commercial”, relève l’économiste.

“Ces signaux pour le moins contradictoires ont fortement contribué à non seulement générer et amplifier un puissant sentiment d’injustice chez ceux qui ont essuyé au bout du compte les débordements de la crise financière. D’où une lente mais inexorable dislocation de l’unité nationale, un délitement sociétal profond, avec à la clé un grand désenchantement, ou plutôt une véritable défiance, voire un sourd ressentiment à l’égard des dirigeants économiques et politiques”, met en garde l’expert. Ceci est vrai en France, mais aussi à l’échelle européenne et internationale. “C’est probablement un des ressorts qui a propulsé au pouvoir Donald Trump ou Jair Bolsorano. La résilience sociétale ainsi que le réservoir du capital confiance ont donc été quasiment entièrement consommés, brûlés, évaporés au cours de ces dix dernières années : on roule désormais sur la réserve… et encore”, avertit-il.

Quand éclatera la crise ?

Pour un économiste, c’est la question la plus difficile. L’économie, même si elle utilise beaucoup de modèles mathématiques “est avant tout une science d’essence sociale, comme l’a rappelé Richard Thaler, le Prix Nobel 2017. Richard Thaler, le premier professeur d’école de commerce (Chicago Booth) à recevoir un Prix Nobel, insiste à raison sur les dimensions “fondamentalement psychosociologiques qui commandent l’économie”, à l’opposé de la vue purement mécanique, monétariste, simplificatrice voire simpliste d’un Hayek (Nobel 74) ou d’un Friedman (Nobel 76), qui continue pourtant d’inspirer la politique “de ruissellement” (qui veut que l’enrichissement des plus aisés finit par profiter au reste de la population, NDLR) de certains Présidents européens actuels”, souligne Georges Nurdin.

Et pourtant, les théories ont évolué en un demi-siècle. Il faut donc s’ajuster au vrai (nouveau) monde. “La dimension psychosociologique nous intéresse particulièrement ici, dans l’exercice de la prévision, car elle induit un élément fortement aléatoire et subjectif à tout niveau : financier, économique et sociétal. Bref, 2019 est une échéance assez probable pour une telle convergence des occurrences…”, met en garde l’expert.

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Message par Patlotch Dim 23 Déc - 11:50


le monde rit jaune

Wall Street dévisse, du jamais vu depuis 2008
Le Dauphiné 23/12/2018 à 06:04

Entre inquiétudes sur la croissance, paralysie des administrations fédérales et guerre commerciale, les indices boursiers américains, Dow Jones et Nasdaq, ont enregistré leur pire chute hebdomadaire.

Rien ne va plus à Wall Street, où les indices boursiers continuent de plonger, faisant planer le spectre d’une crise financière comme il y a dix ans. Toute la semaine, le Dow Jones Industrial Average a reculé : l’indice vedette de Wall Street a ainsi subi une baisse hebdomadaire de 6,87 %, du jamais vu depuis 2008.

L’autre indice, le Nasdaq, composé d’un portefeuille de grosses valeurs technologiques, se porte encore moins bien : il a perdu 8,36 % sur la semaine. Depuis le mois d’août, son point le plus haut, il a chuté de plus de 20 points. Le marché est déprimé, à preuve la dégringolade boursière de quelques géants du numérique : Apple (-3,89 %), Facebook (-6,33 %) et Alphabet, maison mère de Google (-3,16 %).

Cette dépression boursière, signe de la grande nervosité des marchés, sanctionne un fort climat d’incertitude, lié notamment aux inquiétudes sur la croissance.

Ralentissement de la croissance américaine
La croissance des Etats-Unis a été un tout petit peu moins forte qu’initialement prévu au 3e trimestre, à cause d’une baisse des exportations, mais s’affiche quand même à +3,4 % en rythme annuel. L’inflation sur un an a nettement ralenti en novembre et les commandes industrielles de biens durables ont rebondi en novembre après deux mois de baisse.

Un autre front altère la confiance des investisseurs et de la bourse américaine : la guerre commerciale des Etats-Unis avec la Chine. Les indices ont brutalement plongé après la publication de propos du conseiller au commerce du président américain. Peter Navarroi a déclaré qu’il serait « difficile » que Pékin et Washington parviennent à un accord commercial à l’issue des 90 jours de trêve que se sont fixés récemment les deux pays.

Faute d’issue aux négociations sino-américaines, les Etats-Unis imposeront une nouvelle vague de tarifs douaniers à la Chine.

Pour compléter le tableau, le « shutdown », la paralysie des administrations fédérales américaines, faute d’accord budgétaire entre démocrates et républicains au Congrès, n’est pas de nature à ramener l’espoir à Wall Street à l’approche de Noël.

La « folle » banque centrale
La Réserve fédérale, la banque centrale des États-Unis, a tenté sans succès de réconforter les marchés, en affichant sa volonté de rester souple, pragmatique et conciliante sur sa politique monétaire, en fonction des conditions économiques.

« Nous entendons quelque chose d’important de la part des marchés qui est une inquiétude sur les risques concernant l’économie et un ralentissement potentiel plus important que ce que nous prévoyons pour le moment »,
a déclaré John Williams, le numéro deux du Comité monétaire de la Banque centrale américaine.

L’institution fait face aux attaques répétées de Donald Trump, qui a traité la Fed de « folle », après la relève de son taux directeur celui auquel elle laisse les banques se prêter des liquidités à très court terme.

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Message par Patlotch Jeu 17 Jan - 22:43


optimistes vs pessimistes
et la "douceur" des crises

ici, la controverse n'est pas entre "optimistes" qui voient la crise en 2020, et "pessimistes" cette année, mais sur la profondeur de cette crise. Je me garderai de me prononcer, mais ne résiste pas à rappeler la "prévision" de Bernard Lyon, de Théorie Communiste, selon qui la communisation devait arriver en 2020, l'année prochaine, donc, dans une crise de reproduction du capital. On comprend que l'enjeu soit fort pour ceux qui pensent que ce type de crise ouvre une fenêtre révolutionnaire. Moi, quelle que soit la profondeur de la crise qui vient, je n'en suis pas. Je m'inquiète davantage de ses ravages sociaux et de la guerre. On dira qu'on n'a rien sans rien...

La prochaine crise financière pourrait être plus douce
Patrick Vignal Boursorama/Reuters 17 novembre 2019

PARIS (Reuters) - La plupart des intervenants de marché s'accordent à dire qu'une nouvelle crise financière finira par arriver mais nombreux sont ceux qui prédisent qu'elle sera moins brutale que la précédente.
Les images des employés de Lehman Brothers quittant les locaux de la banque new-yorkaise avec des cartons sur les bras en septembre 2008 sont encore vivaces, de même que l'effondrement des indices boursiers et le resserrement du crédit qui avaient suivi, avec les conséquences que l'on sait sur l'économie mondiale.

Un peu plus de dix ans plus tard, de nombreux éléments suggèrent qu'un nouveau cataclysme de cette ampleur pourra être évité, grâce notamment aux mesures prises depuis par les banques pour assainir leurs fonds propres et à l'arsenal dont disposent désormais les banques centrales pour éteindre ce type d'incendie, dit Stefan Kreuzkamp, directeur des investissements pour la société de gestion allemande DWS.

"La prochaine crise sera probablement moins violente que la précédente parce que le monde est dans une meilleure situation qu'il ne l'était en 2018, pour plusieurs raisons", dit-il.

"Premièrement, les banques ont fait leurs devoirs et le potentiel de contagion au niveau mondial n'existe plus. Deuxièmement, les banques centrales ont mis en place des outils dont elles ne disposaient pas en 2008."

La Réserve fédérale (Fed), qui avait volé au secours des banques américaines en 2008, et la Banque centrale européenne (BCE), qui avait évité l'effondrement de la zone euro quatre ans plus tard avec le fameux "whatever it takes" (quoi qu'il en coûte) prononcé par son président, Mario Draghi, ont en effet considérablement étoffé leur arsenal.

Les mesures "non-conventionnelles", au premier rang desquels les rachats massifs d'actifs (assouplissement quantitatif), ont été largement utilisées par la Fed comme par la BCE pour inonder les marchés financiers de liquidités et restent sur le dessus de la boîte à outils, prêtes à resservir en cas de besoin.

"Il faut prendre également en compte le fait que les banques centrales n'ont aucune marge de manoeuvre, que l'endettement est élevé et que, surtout, les populations sont dans une forme de rejet du modèle libéral, ce qui peut amener à un changement de paradigme avec une forme de déglobalisation", tempère Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam.

LA RÉCESSION FAIT PEUR

En attendant la prochaine crise financière, la crainte d'une récession pèse sur des marchés nerveux, même si la matérialisation du phénomène n'est pas pour tout de suite, selon la majorité des gérants et économistes.

"Cette récession semble être la plus attendue de l'histoire, on voit bien que tout le monde en parle", note Nicolas Forest.

"Quand vous regardez les différents signaux sur les marchés financiers, et notamment l'évolution de la courbe des taux aux Etats-Unis, on voit que les agents pensent même que la Fed devrait baisser les taux. Cela veut dire qu'une récession est largement anticipée et intégrée par les marchés, or il n'est pas du tout dit qu'elle va arriver", s'empresse-t-il d'ajouter.

Les risques politiques comme le Brexit, toujours sans solution, et les tensions entre les Etats-Unis et leurs partenaires commerciaux, Chine en tête, créeront sans doute encore des turbulences mais, selon John Greenwood, économiste en chef d'Invesco, "ce ne seront que de petites vagues face à la marée que représentera l'expansion record du cycle économique aux Etats-Unis."

Il y a en effet une forte probabilité, selon lui, pour que la Fed, qui a évoqué la possibilité d'une pause dans le resserrement de sa politique, parvienne à maintenir l'économie américaine en piste pour encore plusieurs années d'expansion.

La reprise actuelle pourrait donc, dès juillet prochain, dépasser en longueur le cycle précédent de dix ans (de mars 1991 à mars 2001) et redonner de l'optimisme aux marchés, dit-il en écartant la menace d'une erreur de la banque centrale américaine dans le pilotage des anticipations.

La tonalité plus accommodante des banques centrales vaut également pour la BCE, qui vient d'arrêter ses rachats d'actifs mais ne peut ignorer les signes d'un tassement de la croissance dans la zone euro et risque d'avoir du mal à amorcer le relèvement de ses taux d'intérêt cette année.

David Zahn, responsable du marché obligataire européen chez Franklin Templeton Investment Management, pense même que l'institution de Francfort ne touchera pas à ses taux avant 2021.

Les marchés seraient donc exagérément pessimistes, comme le juge Florent Bronès, responsable de la stratégie d'investissement de BNP Paribas Wealth Management, qui souligne que les fondamentaux de l'économie mondiale demeurent robustes et ne voit pas de récession à l'horizon.

"Les marchés sont à des niveaux qui, à notre sens, anticipent des récessions, notamment aux Etats-Unis, ce qui n'est pas du tout notre scénario, qui est celui d'un ralentissement de la croissance mondiale, notamment aux Etats-Unis, mais pas d'une récession", dit-il.

UNE CRISE ? QUELLE CRISE ?

La croissance n'est pas morte, ni pour l'économie ni pour les bénéfices, l'inflation reste contenue et les coûts de financement demeurent à des niveaux relativement bas, prolonge Stefan Kreuzkamp (DWS), qui n'anticipe pas de récession en 2019, et probablement pas en 2020 non plus.

"Notre hypothèse est que la récession, quand elle arrivera, sera relativement modérée", dit-il.

Qui dit récession parle d'un phénomène se définissant techniquement par deux trimestres consécutifs de contraction économique. Une crise financière, elle, entraîne l'effondrement des actifs, à commencer par les indices boursiers.

"On peut envisager une crise financière sans récession mais par contre, il est difficile d'anticiper une récession sans impact sur les marchés", dit Nicolas Forest (Candriam).

"On peut tout à fait imaginer un ou deux trimestres de contraction économique donc de récession technique mais qui ne serait pas pour autant comparable à 2008. On pourrait avoir un moment difficile sur les marchés financiers sans nécessairement avoir de crise grave."

Si crise il devait y avoir, il est impossible de dire quelle forme elle prendrait, dit-il avant d'esquisser tout de même un scénario de moyen terme

"On peut tout à fait avoir des inquiétudes sur le marché actions et sur le marché du crédit, notamment en raison de la crainte d'une guerre commerciale, mais je pense que le plus grand risque que l'on a, c'est la montée du populisme", dit-il.

"Ce phénomène ne va pas forcément entraîner, au moins dans un premier temps, une récession au sens classique du terme. Par contre, cela peut nous conduire vers un monde où la croissance ralentit et où les marchés subissent davantage de turbulences."

(Edité par Marc Angrand)

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Message par Patlotch Mer 23 Jan - 11:21


la véritable avant-garde

A Davos,
l'élite cueillie à froid par des inquiétudes sur la croissance et les inégalités

Boursorama avec AFP 21/01/2019 à 19:29

Alors qu'elle arrive à peine à Davos, l'élite économique mondiale a été cueillie à froid lundi par un avertissement du FMI sur la croissance et sur le mécontentement populaire qu'alimentent des inégalités toujours plus criantes.

LA CRISE QUI VIENT Un-policier-sur-le-toit-d-un-hotel-a-davos-le-21-janvier-2019
Un policier sur le toit d'un hôtel à Davos, le 21 janvier 2019 ( AFP / Fabrice COFFRINI )
"Une récession mondiale n'est pas au coin de la rue mais le risque d'un recul plus prononcé de la croissance mondiale a augmenté", a averti la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

De quoi faire encore baisser la température dans la station de ski huppée des Alpes suisses, couvertes d'un épais tapis neigeux, où vont converger jusqu'à vendredi les quelque 3.000 participants au "Forum économique mondial".

Grands patrons, chefs de gouvernement, ministres mais aussi activistes doivent participer à des débats sur les thèmes les plus variés, allant des déchets plastiques à la géopolitique en passant par l'intelligence artificielle.

Ils sont accueillis cette année par une grande campagne d'affichage des organisateurs les incitant à délaisser jets et berlines.

L'élite de la finance et de l'économie mondiale est invitée à prendre les transports en commun ou chausser les crampons pour se déplacer dans les rues glissantes, bordées de locaux loués à grands frais par les entreprises et d'hôtels où se succèderont les réceptions.

Le FMI a abaissé, pour la deuxième fois en quelques mois, le rythme d'expansion de l'économie mondiale, désormais estimé à 3,5% (-0,2 point) pour cette année, après 3,7% en 2018. La prévision pour 2020 est également moins bonne à 3,6% (-0,1 point).

Mme Lagarde a fait un parallèle de circonstance avec le ski : "nous avons besoin que tout le monde reste sur la piste".

"Cela va être plus laborieux, plus d'efforts seront nécessaires", a-t-elle prévenu, citant la guerre commerciale et le Brexit comme les principaux risques qui pèsent sur l'économie mondiale.

- Les grands absents -

La nouvelle cheffe économiste du Fonds, Gita Gopinath, qui effectuait son baptême du feu à Davos, y est allée de son avertissement concernant le Brexit alors que la Première ministre britannique, Theresa May, entend rediscuter avec Bruxelles de la question, épineuse entre toutes, de la frontière irlandaise.

"Il est impératif que les dirigeants politiques mettent rapidement un terme à cette incertitude", a dit Mme Gopinah, à deux mois de la date prévue pour le divorce.

Plus surprenant de la part du FMI: Mme Gopinath a adressé un message aux dirigeants politiques pour qu'ils répondent rapidement au mécontentement populaire qui s'exprime dans certains pays.

"Je pense que ce qui est important, ce n'est pas d'attendre une escalade des risques politiques mais que les dirigeants politiques s'occupent d'éviter un tel mécontentement avec la manière dont les choses fonctionnent", a-t-elle affirmé. "Ce sont de vraies préoccupations qui doivent être traitées".

L'appel sera-t-il entendu en France par exemple ? La crise des "gilets jaunes", qui retient le président français, Emmanuel Macron, à Paris alors qu'il avait été l'un des chouchous de Davos l'an dernier, a coûté à l'économie tricolore 0,1 point dans les prévisions du FMI, à 1,5% cette année.

Son absence est officiellement justifiée par un agenda "surchargé".

Le Forum se déroule également en l'absence du président américain, Donald Trump, qui a renoncé en raison de la fermeture partielle des administrations fédérales ("shutdown"), depuis plus d'un mois, un record historique, sur fond de crise politique autour de sa politique d'immigration. Theresa May a aussi renoncé pour cause de Brexit.

De quoi céder le devant de la scène au nouveau président brésilien, Jair Bolsonaro, arrivé lundi en fin d'après-midi et dont le discours mardi est très attendu. Mais aussi au chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte.

Deux figures de la montée du populisme dans le monde, un phénomène qu'alimente le creusement apparemment inexorable des inégalités, dénoncé comme chaque année par l'ONG Oxfam en lever de rideau du Forum économique mondial.

Dans son rapport annuel, elle révèle que 26 milliardaires ont désormais entre leurs mains autant d'argent que la moitié la plus pauvre de l'humanité. Trois d'entre eux sont sur la liste des quelque 3.000 participants à Davos cette année : l'Américain Bill Gates, le magnat de l'industrie indien Muksh Ambani et le fondateur du géant chinois Alibaba, Jack Ma.

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Message par Patlotch Jeu 24 Jan - 13:04


« une seule défaillance, n'importe où, l'arrache à l'état de grâce »
Maria Rilke

suivi de souvenirs de Patlotch, suicidé dans l'État

«Gilets jaunes», croissance faible : les défaillances d'entreprises vont grimper
Corinne Caillaud Le Figaro Économie 23/01/2019

Selon le bilan annuel de l'assureur-crédit Coface, 53.192 défaillances d'entreprises sont à prévoir en 2019.

LA CRISE QUI VIENT XVM50f8946e-1eeb-11e9-b21b-ce52439ce7b3
Conséquence du ralentissement de l'économie, les défaillances d'entreprises sont reparties à la hausse dans l'Hexagone dès le mois de mai 2018, selon le bilan annuel de l'assureur-crédit Coface*. Une orientation qui s'applique à tous les secteurs d'activité, et plus particulièrement à la construction, qui a subi de plein fouet la baisse de 5,3 % des permis de construire. Par ailleurs, la moindre progression de la consommation des ménages (seulement 0,8 % en 2018, selon l'estimation de Coface, après + 1,1 % en 2017) a surtout affecté les services aux particuliers, la distribution et le secteur automobile.

Malgré cette inversion de tendance intervenue au printemps, 2018 reste une bonne année, avec 52.665 défaillances seulement. C'est 2,9 % de moins qu'en 2017, soit le plus bas niveau atteint depuis 2008. Paradoxalement, les deux derniers mois de 2018 ont été corrects. L'impact du mouvement des «gilets jaunes» est peu perceptible, puisque les défaillances enregistrées en décembre sont inférieures de 3,6 % à celles de décembre 2017.

Quelques exceptions toutefois, notamment dans le commerce de détail, l'habillement et la restauration (+ 6 %). Les effets du mouvement devraient être plus marquants dans les prochains mois. Fragilisées, les entreprises devraient sentir des tensions de trésorerie avec quelques semaines de décalage, à partir de février. Selon le modèle de prévision de Coface, 53 192 défaillances d'entreprises sont à prévoir en 2019, soit une hausse de 1 % par rapport à 2018.
* à propos de la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), je me souviens, étant 'Responsable de la formation professionnelle' à la Direction des affaires économiques et internationales (DAEI) du Ministère de l'Équipement et des Transports, qui avait (et garde avec l'Écologie et la Transition énergétique) la tutelle d'État sur le secteur du BTP, je me souviens des rapports étroits qu'entretenaient avec elle mes collègues ingénieurs des Ponts ou des TPE, ou autres Administrateurs Civiles sortis de l'ENA

le directeur de cette DAEI était Claude Martinand, ex-membre du PCF et DirCab de Charles Fiterman ministre de Mitterrand-Mauroy de 1981 à 1984, un "grand serviteur de l'État" qui m'avait confié : « Je suis un républicain et m'entends très bien avec Sarkozy », alors dans sa traversée du désert

c'était aussi le Ministère de la reconstruction* de ce qui avait été détruit sous les bombes de la "Coalition Internationale" dans les guerres d'Irak, et la concurrence était enragée pour être les premiers, avant les Américains dont LaFrance espérait, grâce au flair de Chirac, tirer profit, comme on dit. LaFrance, alias Bouygues et consorts

c'est pourquoi de mauvais esprits n'hésitaient pas à parler de la Guerre des Ponts et Chaussées. Dans la restructuration inachevée, n'en déplaise à certains accélérationnistes de la communisation, celle qui vient y ressemble...


* le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme est créé en octobre 1944 par le Gouvernement provisoire de la République française du général de Gaulle. Le dirigera, comme ministre communiste, Charles Tillon, récompensé comme résistant fondateur et commandant en chef des FTPF (Francs tireurs et partisans français), écarté en 1952 du Comité Central du PCF (voir L'affaire Marty-Tillon)

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Message par Patlotch Sam 26 Jan - 9:40


pendant le faux débat, la vraie guerre continue
économie de la guerre, guerre dans l'économie


Les ventes d’armes au cœur de la visite d’Emmanuel Macron en Egypte
Isabelle Chaperon Le Monde 25 janvier 2018

Des ONG demandent à la France de revoir sa politique alors qu’un contrat de Rafale est espéré.

LA CRISE QUI VIENT 2838fa9_EV6Pp-dMQVslMsKp5TpqnNdT
Sur la ligne d’assemblage des Rafale, dans l’usine Dassault Aviation de Mérignac,
le 14 janvier 2019. MEHDI FEDOUACH / AFP
Le ton est donné. Alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à opérer du 27 au 29 janvier sa première visite officielle au Caire depuis l’élection présidentielle, huit ONG dont Amnesty international ou encore Human Rights Watch (HRW) ont appelé jeudi 24 janvier les autorités françaises à « cesser de passer sous silence le bilan catastrophique de l’Egypte en termes de droits humains, pour préserver ses intérêts stratégiques, économiques et militaires ».

Dans le viseur, bien sûr, les exportations d’armes de la France vers l’Egypte. Un sujet d’actualité alors que le camp français espère fortement que son grand client lèvera, à cette occasion, une option d’achat portant sur douze Rafale. La commande de deux corvettes Gowind à Naval Group est également en discussions avancées.

Entre 2013 et 2017, l’Egypte, troisième importateur mondial d’armement selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), a fait de la France son premier fournisseur, lui confiant 37 % de ses achats. En sens inverse, Le Caire est devenu le premier client des industriels français de l’armement à l’export, absorbant 25 % de leurs ventes en dehors de l’Hexagone : soit près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé depuis 2014.

La diplomatie française a obtenu de Washington de lâcher du lest
Poutre maîtresse de ce partenariat privilégié, la commande passée en 2015 par le président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi à Dassault Aviation portant sur 24 Rafale, avec une option sur douze avions de combat supplémentaires. Le constructeur Naval Group a également vendu sept navires à l’Egypte, dont trois corvettes en cours de construction sur le chantier naval d’Alexandrie. Safran, Thales, Airbus ou Arquus bénéficient également de commandes importantes. Antage : « L’Egypte est un pays qui paye rubis sur l’ongle »

Les discussions portant sur les douze Rafale optionnels avaient, un temps, été suspendues par le veto des Etats-Unis qui, de par sa réglementation ITAR (International Traffic in Arms Regulation), peut bloquer des exportations d’armes n’importe où dans le monde pour peu qu’elles comportent des composants américains. Or, c’était le cas de missiles de croisière fabriqués par le fabricant français de missiles MBDA pour le Rafale.

Cet obstacle a été levé. La diplomatie française a obtenu de Washington de lâcher du lest tandis qu’une solution industrielle a été trouvée afin de se passer à terme des composants américains justifiant l’application de ITAR.


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Message par Patlotch Dim 3 Fév - 18:23


en cas de crise, tous les possesseurs de papier-monnaie
souhaitent l'échanger contre de l'or :
il n'y en aura pas assez pour tout le monde !

(Marx, Le Capital, retrouver citation)


« Et puis, un jour, sans que les responsables s'y attendent, la musique cesse de jouer.
Les danseurs cherchent un siège, il n'y en a pas assez pour tout le monde,
n'est-ce pas Monsieur Prince ? »

Bruno Bertez


LA CRISE QUI VIENT 773067138

la mémoire me joue détour, en attendant celle que je cherche...
Marx a écrit:Pendant la crise, chacun désire vendre, éprouve des difficultés à le faire et doit s'y résoudre à tout prix pour faire face à ses engagements. Il en résulte que la masse de capital, non pas inoccupé mais arrêté dans la reproduction, est très considérable, bien qu'au même moment le crédit soit le plus difficile et l'escompte dans les banques le plus élevé. Des fabriques sont arrêtées, des matières premières s'accumulent, des produits achevés encombrent les marchés ; loin de faire défaut, le capital productif est en excès, tant parce que la reproduction normale est momentanément contractée que parce que la consommation est paralysée.
[...]
Il va de soi que les moyens de paiement font défaut pendant une crise. Le besoin de convertir des traites s'est substitué à celui d'échanger des marchandises, et cette situation s'accuse d'autant plus que pendant pareille période une partie des maisons de commerce s'appuie exclusivement sur le crédit. Aussi des lois absurbes sur les banques, comme celle de 1841-45, peuvent-elles aggraver une crise financière ; aucune ne peut la supprimer.
[...]
Or lorsqu'il y a drainage de l'or, la convertibilité de la monnaie de papier devient problématique, d'où des mesures de rigueur, hausse du taux de l'intérêt, etc., pour assurer cette convertibilité.
[...]
En 1857, la crise éclata aux Etats-Unis. L'or anglais fut drainé et exporté en Amérique; mais dès que la hausse des prix eut pris fin aux Etats-Unis, il y eut crise en Angleterre et le drainage de l'or se fit en sens inverse.

Le Capital - Livre III Chapître XXX : Capital-argent et capital effectif, 1865


Les banques centrales se sont ruées sur le métal jaune en 2018

LA CRISE QUI VIENT Les-banques-centrales-se-sont-ruees-sur-le-metal-jaune-au-4e-trimestre-2018-620563
Les achats d'or des banques centrales ont renoué, en 2018, avec des niveaux qui n'avaient plus été observés depuis 1967 et la dissolution des accords de Bretton Woods, selon un rapport du World Gold Council. Cet appétit retrouvé a dopé la demande mondiale de métal jaune sur fond de risques politiques et économiques.

Sur le seul quatrième trimestre de 2018, la demande totale d'or (investisseurs professionnels, particuliers et banques centrales) a atteint 1.281,5 tonnes, ce qui correspond à une hausse de 16% par rapport aux trois derniers mois de 2017, selon le rapport publié jeudi par le World Gold Council (ou "Conseil mondial de l'or", aussi appelé "CMO" ). Pour l'ensemble de l'année écoulée, la demande de métal jaune a grimpé de 4% pour s'établir à 4.345,1 tonnes, portée par la demande des banques centrales qui s'est littéralement envolée (+74% à 651,5 tonnes).

Course à l'augmentation des réserves
Pour les banques centrales, il s'agit du niveau "le plus élevé depuis la dissolution des accords de Bretton Woods" qui rattachait le cours des devises aux réserves d'or des banques centrales, souligne le CMO dans son rapport. L'appétit des banques centrales pour l'or a donc grimpé, en 2018, à son plus haut niveau depuis 1967, et cela s'explique, entre autres, par la volonté de plusieurs banques centrales (en Russie, en Turquie ou encore au Kazakhstan) de se détacher du dollar. D'autres banques centrales, hongroise, polonaise et irakienne notamment, ont également exprimé leur intérêt pour le métal précieux.

Le Financial Times a ainsi rapporté que la banque centrale de Pologne avait acheté neuf tonnes d’or au cours de l'été, ce qui constituait le premier achat d'or de la part d'un État membre de l'UE au 21e siècle. Quant à la banque centrale de Hongrie, après avoir maintenu en permanence ses réserves d'or à 3,1 tonnes lors des 32 dernières années, elle en a accumulé dix fois plus dans ses caisses durant les deux premières semaines d'octobre, portant ses réserves à 31,5 tonnes.

En tout, les banques centrales de pays comme la Pologne, la Russie, la Turquie et le Kazakhstan ont acheté 264 tonnes d’or cette année, "de très loin le montant le plus important à ce stade de l’année au cours des six dernières années", selon le Groupe Macquarie. Alors que le cours de l'or a abandonné 10% de sa valeur en 2018, les institutions accumulent du métal précieux pour diversifier leurs réserves afin d’être moins dépendantes du dollar américain.

graphique : Le top 10 des pays qui détiennent les plus grosses réserves d'or au monde. En tonnes (à février 2019)

Pour Alistair Hewitt, responsable des études de marché du CMO, les achats des banques centrales resteront probablement soutenus cette année. La demande globale (investisseurs, industriels, joaillerie, banques centrales...) des deux principaux marchés, la Chine et l'Inde, devrait aussi se maintenir avec une consommation attendue entre 900 et 1.000 tonnes en Chine et entre 750 et 850 tonnes en Inde en 2019. Le rapport du CMO précise que l'offre mondiale d'or, de son côté, a augmenté de 1% à 4.490,2 tonnes l'an dernier.

La demande des ETF a bondi de 246% en fin d'année

Côté investisseurs, au quatrième trimestre, "les thématiques d'investissement ont changé" note John Mulligan, un responsable du CMO interrogé par l'AFP. La demande des ETF -les fonds indiciels adossés à l'or et utilisés par les investisseurs professionnels ou particuliers- a grimpé de 246% au quatrième trimestre de 2018 par rapport à la même période en 2017. Elle a représenté l'équivalent de 112,4 tonnes. Ce revirement est d'autant plus notable que les investisseurs avaient au contraire délaissé le métal jaune au début de l'année. Sur l'ensemble de 2018, d'ailleurs, la demande de ce type de produits financiers reste en fort repli (-67% pour atteindre 68,9 tonnes de flux de demande net, contre 206,4 tonnes en 2017). Au total, les encours des ETF sur l'or ont atteint 2.440 tonnes d'or en 2018 (+3% sur un an). Pour John Mulligan, les investisseurs ont réalisé, au cours des trois derniers mois, que l'économie mondiale était fragile, ce qui les a poussé à se rabattre sur l'or.

Les particuliers ne sont pas en reste
Hors marchés financiers, les investisseurs particuliers peuvent également acheter des pièces ou des lingots. Et si leur comportement vis-à-vis du métal précieux diffère selon les pays, certains marchés se sont tout de même distingués, à l'image de l'Iran, "un cas extrême de marché stressé" selon le CMO. De fait, la demande des particuliers iraniens a augmenté de 208% au quatrième trimestre de 2018 sur un an glissant, pour s'établir à 16,2 tonnes. Au Royaume-Uni, les incertitudes entourant le Brexit ont également fait croître la demande de 36% à 3,2 tonnes au quatrième trimestre. Les particuliers chinois restent toutefois les investisseurs les plus friands de métal jaune, avec 70,9 tonnes au cours des trois derniers mois de 2018, un chiffre en augmentation de 3% sur un an. À travers le monde, la demande d'or en barres et en pièces a progressé de 8% à 280,9 tonnes au T4 (et de 4% à 1.090,2 tonnes sur l'année).

La bijouterie en berne
Inversement, les derniers mois de l'année ont vu une diminution de la demande d'or à la fois dans l'industrie et dans la joaillerie, en raison d'une baisse des dépenses des consommateurs. La demande des bijoutiers a ainsi fléchi de 3% en Chine à 174,8 tonnes, tandis qu'elle a reculé de 1% à 180,1 tonnes chez le premier acheteur mondial d'or en bijoux, l'Inde. "L'envers de cette incertitude économique, c'est que la bijouterie se porte mal", a reconnu John Mulligan. Si la demande mondiale de bijouterie reste stable, à 2.200 tonnes sur l'ensemble de l'année, elle a reculé de 3% à 636,2 tonnes au dernier trimestre, plombée par une demande en net recul en Turquie et au Moyen-Orient (-16% à 41,6 tonnes, dont une baisse de 32% à 7,6 tonnes pour la Turquie), la faute aux "difficultés économiques, aux monnaies faibles et aux changements de taxation" dans cette région selon le CMO.

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Message par Patlotch Lun 4 Fév - 23:29


DANS LA RESTRUCTURATION MONDIALE DU CAPITAL
QUI SE POURSUIT AVEC DES PARTICULARITÉS NOUVELLES
LES FRONTIÈRES NATIONALES SONT DE MOINS EN MOINS DES FRONTIÈRES
POUR L'ÉCONOMIE ET LES CAPITAUX
DE PLUS EN PLUS POUR LES MIGRANTS PAUVRES

la Chine vole-t-elle au secours de la France ?

on dira qu'on s'en fout, "notre pays" a bien été occupé par l'Allemagne sans que ça n'empêche "nos avions" d'être cloués au sol...

du côté des aéroports et compagnies aériennes française :

China Eastern Airlines 10% d'Air France-KLM, des Chinois au capital de l'aéroport de Toulouse, sur le modèle grec du Pirée, 14 hectares d'entrepôts du port du Havre sous contrôle chinois, comme 600 hectares de l'ancienne base américaine de Châteauroux, entourant un aéroport dédié notamment aux formations des pilotes d'Air France et à l'entretien des avions de ligne comme l'A380. Mais l'acte le plus fort reste le choix surprise, en 2016, d'un financier de Hongkong pour prendre le contrôle de l'aéroport de Blagnac au moment de sa privatisation.
LA CRISE QUI VIENT 001aa0bab90b11b7f10201
image ajoutée
du côté des avions :
La Chine, dernier espoir de l'Airbus A380
Bruno Trédivic Les Échos, 3 février
Si l'A380 perdait le soutien de son principal client, Emirates, le très gros porteur n'aurait d'espoir de salut qu'en Chine. - F. Lancelot/Airbus
Bruno Trévidic a écrit:Si Emirates décidait de convertir sa dernière commande d'A380 en A350, l'unique planche de salut du programme d'Airbus serait la concrétisation d'une commande chinoise assortie d'un nouveau site industriel en Chine.
Les hasards du calendrier sont parfois cruels. Alors que le Boeing 747 célébrera dans quelques jours ses 50 ans d'exploitation, l'Airbus A380 pourrait ne pas fêter son 12e anniversaire. La remise en cause par Emirates d'une commande de vingt A380 (et de 16 options) pourrait en effet sonner l'arrêt prématuré de la production du très gros porteur européen, dont la compagnie de Dubaï est de loin le premier client avec 109 appareils dans sa flotte sur les 232 en service dans le monde.

Si cette commande, signée en janvier 2018, était annulée, il ne resterait plus à Airbus que 33 A380 à livrer à Emirates, plus trois autres pour All Nippon. Toutes les autres commandes encore en portefeuille sont en effet des commandes dont les clients ne veulent plus, mais qui n'ont pas encore été rayées du carnet de commandes pour des raisons juridiques.

Ces 36 commandes restantes représentent un peu plus de quatre ans de travail au rythme actuel (de 6 à 8 avions à l'année). Sachant qu'Airbus doit passer commande à ses fournisseurs au minimum 18 mois à l'avance, l'avionneur n'a véritablement que deux ans de visibilité.

Dans l'intérêt d'Airbus
C'est loin d'être la première fois que l'A380 est menacé d'une fin prématurée. En 2015 et en 2018, son avenir était déjà suspendu à la signature d'une nouvelle commande d'Emirates. Mais la menace n'a jamais été aussi grande. Non seulement Airbus a confirmé être en renégociation avec Emirates (qui doit réduire ses coûts et ralentir sa croissance), mais l'objet de ces négociations serait non pas de sauver la commande d'A380, mais plutôt de la transformer en commandes d'A350 et d'A330neo.

Ce qui pourrait être au passage dans l'intérêt économique à court terme au moins d'Airbus. Livrer des A350 et des A330neo serait en effet beaucoup plus rentable que de vendre des A380 à perte. Malgré les efforts d'Airbus pour réduire le coût de production de l'A380, le point d'équilibre avoisine les 15-20 appareils par an,  et le ralentissement des livraisons a fait repasser le programme dans le rouge. Dans l'esprit d'Airbus, cette situation ne peut être que temporaire, dans l'attente de nouvelles commandes.

Celles-ci pourraient venir d'outre-Manche. Jeudi, le grand patron d'IAG, Willie Walsh, qui préside aux destinées de British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus et Level, a confirmé son intérêt pour l'avion - British Airways en exploite déjà 12, et doit bientôt remplacer des vieux Boeing 777. Mais le dirigeant a remis le problème du prix sur la table. « Nous avons dit à Airbus que nous serions disposés à en commander davantage, à condition qu'ils nous proposent un bon prix, ce qu'ils n'ont pas été en mesure de faire jusqu'à présent. Airbus doit se monter plus agressif commercialement », a-t-il expliqué, lors d'une conférence de presse à Londres.

Espoir en Chine
En somme, le seul salut durable de l'A380 serait une grosse commande chinoise. D'après Airbus, les compagnies chinoises pourraient avoir l'usage d'une soixantaine d'A380, même si leur développement est actuellement réduit par la pénurie de créneaux utiles disponibles dans les grands aéroports chinois. La possibilité d'une commande chinoise d'A380 avait même été évoquée, il y a un an, par Emmanuel Macron, lors d'un voyage officiel en Chine. Airbus aurait par ailleurs fait miroiter aux Chinois l'implantation d'une usine d'aménagements intérieurs d'A380. En vain pour le moment.

L'avionneur européen pourra-t-il attendre davantage ? Faute de certitude, le conseil d'administration d'Airbus et l'actuel patron du groupe, Tom Enders, pourraient être tentés de régler définitivement le problème de l'A380, afin de laisser en avril, au nouveau patron d'Airbus, Guillaume Faury, une situation assainie. D'autant que les deux motoristes de l'appareil, GE et Rolls-Royce ne semblent pas avoir l'intention de voler au secours de l'A380. C'est d'ailleurs faute de s'être mis d'accord avec Rolls-Royce sur les performances attendues de ses moteurs qu'Emirates a commencé à remettre en cause sa commande.

Trancher la question n'est cependant pas si évident. En lâchant l'A380, Airbus se débarrasserait ainsi d'un foyer de pertes mais laisserait aussi pour l'instant à  Boeing un monopole sur les très gros porteurs de plus de 400 places avec la version de son futur 777X .

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Message par Patlotch Sam 9 Fév - 19:53


En baisse pour la troisième séance d’affilée, l’indice phare de la Bourse de Paris a cédé 0,49%, à 4.961,64 points, sur fond de craintes d’une absence d’avancées dans le dossier commercial. L’Oréal et Hermès ont été entourés dans la foulée de leurs publications annuelles.
Un pas en avant, deux pas en arrière… [Lénine à l'honneur chez les bousi-coteurs !] Le président Trump a, une fois de plus, fait montre de son caractère imprévisible, en affirmant qu’il n’avait pas prévu de rencontrer son homologue chinois Xi Jinping avant l'échéance du 1er mars, date à laquelle les tarifs douaniers américains augmenteront en l'absence d'accord commercial avec Pékin. Les marchés financiers, qui s’étaient pris à rêver, la semaine précédente, d’une trêve dans l’affrontement sino-américain, ont été ramenés à la dure réalité. « Le facteur peur concernant la guerre commerciale est revenu sur le marché, commente Peter Cardillo, économiste en chef chez Spartan Capital Securities. Cela va conduire le marché sur un chemin cahoteux. Nous allons probablement observer une situation plus défensive jusqu’à ce que nous ayons de plus de précisions sur la guerre commerciale. »  De fait, à Paris, le Cac 40, qui a déjà flanché de 1,84% jeudi, a encore perdu 0,48%, à 4.961,64 points, dans un volume de transactions de 3,85 milliards d’euros. Sur cinq jours, l’indice phare de la Bourse de Paris a cédé 1,15%, sa première baisse hebdomadaire après cinq semaines consécutives de progression.

En route pour Pékin
Les déclarations de Donald Trump ne remettent toutefois pas en cause le voyage à Pékin de Steven Mnuchin et de Robert Lighthizer. Le secrétaire au Trésor et le représentant au Commerce doivent se rendre en Chine la semaine prochaine pour un nouveau round de négociations sur la protection de la propriété intellectuelle américaine. Ils ont la lourde tâche de tenter de parvenir à un accord avant le 1er mars.

D’une manière générale, l’environnement économique se dégrade, et la réduction plus marquée que prévu de l’excédent commercial allemand, de 20,4 milliards à 13,9 milliards entre novembre et décembre, vient confirmer le constat dressé jeudi par la Commission européenne, qui n’a pas hésité à sabrer ses prévisions de croissance du PIB de la zone euro en 2019 et 2020.

De son côté, la Banque d’Angleterre table pour 2019 sur le taux de croissance le plus faible depuis dix ans au Royaume-Uni tandis que son homologue australienne a abaissé ses prévisions de croissance pour cette année.

L’Oréal et Hermès ne voient pas de ralentissement en Chine
Dans ce contexte, les résultats et prévisions d’Hermès International et de L’Oréal ont apporté une véritable bouffée d’air frais, en ce qu’elles contredisent le scénario d’un ralentissement de la demande en Chine.


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Crédits photo : Tupungato / Shutterstock.com

Hermès, à titre d’exemple, a réalisé un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros l’an dernier dans la zone Asie-Pacifique (hors Japon), en hausse de 13,7 % sur un an. La maison du faubourg Saint-Honoré a été bien plus embêtée par le mouvement des « gilets jaunes » en France, mais cela ne l’empêche pas d’afficher, sur 2018, un chiffre d’affaires proche de 6 milliards d’euros (+6,5% à données publiées et +10,4% hors effet devises). La direction estime que la marge opérationnelle du groupe devrait être « proche de 34% après le niveau exceptionnel atteint en 2017 », soit 34,6%. En Bourse, le titre a gagné 1,46%.

De son côté, L’Oréal (+1,25%) a dévoilé des chiffres record pour 2018, notamment pour la marge opérationnelle, portée de 18 à 18,3%. Les résultats ont été soutenus par les ventes de produits de luxe et de « cosmétique active. » [rude concurrence pour Priscillia Ludosky's Fall in Cos' !]

Valeo perd plus de 10% en cinq jours
A l’inverse, Valeo poursuit son recul et affiche désormais une baisse de 12,62% sur la semaine. Selon le WirtschaftsWoche, qui cite des sources au sein de l’Union européenne, le département américain du Commerce étudie trois options concernant les droits de douane sur les voitures européennes : une taxe de 10%, des droits de douane limités aux voitures électriques ou innovantes, ou encore une pénalité de 25%.

ArcelorMittal est également sous pression : -4,92%. Le groupe a dû faire évacuer tous les résidents d’une localité proche d’une de ses mines située à proximité du barrage de Serra Azul, au Brésil, à la demande de la sécurité civile. Ce site produirait près de 2 millions de tonnes de minerai de fer par an.

Enfin, Tarkett a touché un plus bas historique à 15,63 euros (-16,2%) en séance, après l’annonce d’un recul de 1,3% de sa croissance organique au quatrième trimestre. L’excédent brut d’exploitation a chuté de 21%, à 249 millions d’euros, à cause de l’augmentation des prix des matières premières.

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Message par Patlotch Lun 11 Fév - 13:55


LA CRISE QUI VIENT 7533987c9269a8e04698816f73a60
Christine Lagarde
directrice générale du Fonds monétaire international (FMI)
depuis 2011. Steve JAFFE / AFP

Christine Lagarde met en garde contre « les nuages qui s’accumulent »
La croissance de l'économie mondiale est « plus lente » que prévu, a averti dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), mettant en garde contre une éventuelle « tempête » économique.

En un mot: nous assistons à une économie (mondiale) dont la croissance est plus lente que prévu, a déclaré Christine Lagarde devant le World Government Summit, un sommet annuel sur la gouvernance mondiale qui réunit à Dubaï des décideurs politiques et économiques du monde entier. Le mois dernier, le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour cette année de 0,2% à 3,5% en raison des tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et la Chine.

« quatre nuages »
Mme Lagarde a évoqué ce qu'elle a appelé les « quatre nuages » qui planent selon elle sur l'économie mondiale et averti qu'une « tempête » pourrait la frapper. Elle a parlé à ce propos des tensions commerciales, notamment entre la Chine et les Etats-Unis, du resserrement des taux d'emprunt, des incertitudes liées au Brexit et d'un ralentissement de l'économie chinoise. Selon elle, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis ont commencé à affecter l'économie mondiale.

« Nous n'avons aucune idée de ce que cela va donner et ce que nous savons, c'est que cela commence déjà à avoir un effet sur le commerce, sur les taux d'emprunt et sur les marchés ». Elle a relevé que le resserrement des taux d'emprunt intervient au moment où les Etats, les entreprises et les ménages ont accumulé de « très lourdes dettes ». « Quand il y a trop de nuages, il faut un éclair pour déclencher la tempête », a averti M. Lagarde, qui a appelé les gouvernements à s'y préparer et à éviter le protectionnisme.

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Message par Patlotch Dim 17 Fév - 7:39


la crise économique se passe-t-elle
avant de se passer ?
... et de passer ?

d'un côté les "lanceurs d'alertes" les multiplient, la récession est là, la crise vient, avec les "optimistes" et les "pessimistes" quant à l'échéance et à la profondeur des effets. D'un autre, tant que la crise n'est pas effective, tout se passe comme si elle n'existait pas. C'est vrai pour les maîtres de l'économie, pour ceux qui vivent de leurs salaires ou assimilés, mais aussi pour les lutteurs revendiquant comme s'ils pouvaient gagner autant qu'en l'absence de crise. On a pu le vérifier en France tout au long du "mouvement des Gilets jaunes", pourtant par excellence dernier produit en date de la restructuration économique depuis décennies. Et puis il y a ceux qui voient avec chaque crise qui vient l'ouverture d'une fenêtre pour LA révolution (cf la contemplation marxiste de la crise, Vive la crise en version marxiste, 3 Oct 2018

on aura remarqué que je ne suis pas un expert en prévision économique, ce qui, après tout n'est pas un tare si l'on en croit Bernard Maris, économiste à la Banque de France : « Qui se souviendra de l'économie, et de ses prêtres, les économistes ? », dans Houellebecq économiste publié  en 2014 avant son assassinat à Charlie Hebdo en janvier 2015

pas un expert mais conscient que l'économie du Capital entraîne peu ou prou tout le reste, vers des crises, et peut-être une crise de reproduction du "système capitaliste". Alors en attendant, je fais avec sans plus de projection future et de surinterprétation en un sens ou l'autre de ce qui se passe sous mes yeux, à mes yeux


Vers une récession mondialisée
François Pignon Agora.Vox 13 février 2019

A en croire le FMI, en 2017, la croissance mondiale synchronisée était à un niveau jamais enregistré depuis 2010, et cette croissance devait se confirmer indéfiniment. Par « croissance mondiale », il faut entendre la croissance du total des produits intérieurs brut s(PIB) mondiaux ou « revenu mondial ».

LA CRISE QUI VIENT Globe-2-4bfab
2018 a été une grande déception pour Mme Lagarde, et la mise à jour des perspectives de l'économie mondiale publiée par le FMI en janvier 2019, intitulée « Une expansion mondiale affaiblie » a mis quelques bémols à l’optimisme qui régnait jusque là.

La directrice générale du FMI, a déclaré : « Même si l'économie mondiale progresse, les risques sont de plus en plus importants. Cela signifie-t-il qu'une récession mondiale est imminente ? Non, mais le risque d'un ralentissement plus marqué de la croissance mondiale a certainement augmenté. »

Le FMI, qui a finalement évalué la croissance mondiale de 2018 à 3,7%, prévoit pour 2019 une croissance de 3,5%. Mais sa sœur jumelle, la Banque Mondiale, plus pessimiste : elle a estimé la croissance mondiale de 2018 à 3% et prévoit 2,9% pour 2019. Auquel des deux oracles faut-il se fier ?

Mais au fait, cette « récession mondiale » qui préoccupe tant Madame Lagarde, en quoi consisterait-elle donc ?

Comme pour les évaluations et les prévisions, la réponse dépend de la personne à qui la question est posée.

Avant la crise financière mondiale qui avait débuté en été 2007, le FMI avait défini la récession mondiale comme une croissance mondiale de moins de 2% ou 3%, mais depuis, les points de vue ont changé. En 2008, alors que la croissance mondiale était inférieure à 3%Olivier Blanchard, le directeur de la recherche au FMI de l’époque s'est opposé au fait de considérer qu’il s’agissait d’une « récession mondiale », et depuis il devient difficle de comprendre ce que le FMI entend par cette qualification.

Si on s’en tient à l'ancienne définition du FMI et que l’on choisit de croire la Banque Mondiale, le monde était déjà en récession mondiale en 2018, et devrait continuer en 2019.

Les observateurs d’une association internationale de chercheurs et d'entreprises indépendantes, « The Conference Board », considèrent que la possibilité d'une récession mondiale est la principale préoccupation des dirigeants d'entreprise à l'aube de 2019 et que l’Allemagne a déjà commencé à se préparer au pire.

Dans la préface du dernier rapport sur la stabilité financière publié par le FMI en octobre 2018, on pouvait lire :

« Pour l'avenir, des nuages ​​apparaissent à l'horizon. La reprise économique mondiale a été inégale et les inégalités ont augmenté, alimentant des politiques introverties et contribuant à une incertitude accrue des politiques.

Le ratio de la dette totale du secteur non financier au PIB dans les juridictions dotées de secteurs financiers d'importance systémique atteint un sommet sans précédent de 250%. La valorisation des actifs reste tendue dans plusieurs secteurs et régions et les normes de souscription se détériorent, notamment dans les segments de marchés basés sur la finance ».


Parmi les principales préoccupations exprimées dans le rapport figuraient :

- l'incapacité des gouvernements et des régulateurs à imposer toutes les réformes nécessaires pour protéger le système des comportements irresponsables des banquiers
- un niveau d'endettement mondial nettement supérieur à celui enregistré lors du dernier krach de 2008
l'augmentation spectaculaire des prêts des "banques fantômes" en Chine et l'incapacité d'imposer des restrictions sévères aux sociétés d'assurance et aux gestionnaires d'actifs
- la croissance des banques mondiales telles que JP Morgan et la Banque industrielle et commerciale de Chine à un niveau supérieur à celui de 2008, faisant craindre qu'elles ne restent « trop grandes pour faire faillite ».

Et le 15 janvier 2019, l'Institute of International Finance (l'association mondiale du secteur financier) a publié ses derniers résultats du Global Debt Monitor sous le titre « Devil in the Details » (le diable sous tous ses angles). Le verdict est sans appel :

- la dette mondiale a augmenté de plus de 12% depuis 2016 pour atteindre 244 milliards de dollars, soit 318% du PIB mondial au troisième trimestre 2018 (légèrement inférieur au sommet record de 320% du PIB mondial enregistré au troisième trimestre 2016).
- le secteur des entreprises a représenté plus du tiers de la hausse, faisant de la dette / PIB un niveau record de 92% du PIB mondial.
- un risque de pénurie de financement en dollars se fait jour : les engagements en devises de banques autres que les États-Unis se chiffrent à 13 300 milliards de dollars (21% du PIB mondial).

Un événement financier important qui n'est pas mentionné dans les rapports ci-dessus concerne la chute du marché boursier mondial en 2018. La capitalisation boursière mondiale, mesurée par l'indice Bloomberg, avait atteint son plus haut niveau historique à 87,79 millions de dollars le 28 janvier 2018, puis des baisses au cours de l’année ont ramené ce chiffe à 66,02 millions de dollars le 26 décembre 2018, soit une baisse d’environ 25% en 11 mois.

Cette forte chute a obligé les grandes banques centrales y compris la Réserve Fédérale américaine (Fed) à faire volte-face, renoncer au durcissement monétaire qu'elles avaient annoncé et, après des injections massives de liquidités dans les principales juridictions, ont permis aux actions mondiales de connaitre leur meilleur mois de janvier 2019 depuis 1987, avec un gain de plus de 20% en un mois, un feu d’artifice purement spéculatif, mais très rémunérateur pour les initiés.

L'annonce par la Fed est intervenue le 31 janvier 2019. Elle a indiqué qu'elle serait « patiente » face à de nouvelles augmentations de taux et « souple » quant à l'assainissement de son bilan. Sept jours plus tôt, le 24 janvier 2019, la Banque Centrale Européenne avait annoncé qu'elle maintiendrait ses taux directeurs à leurs niveaux actuels jusqu'à l'été 2019 et « plus longtemps, si nécessaire », et que son programme d'achat d'obligations ayant pris fin , elle prévoyait de réinvestir les liquidités des obligations arrivant à échéance sur une longue période. Enfin, le 25 janvier 2019, la Banque populaire de Chine (PBC) a lancé un swap de devises destiné probablement à soutenir la liquidité des obligations à long terme des banques et les encourager à reconstituer leurs fonds propres en émettant des obligations à perpétuité, ce que Frances Coppola a appelé le « Grand renflouement bancaire chinois ».

Lors d'une réunion de l'American Economic Association à Atlanta, le premier directeur général adjoint du FMI, M. David Lipton, a déclaré au Financial Times le 6 janvier 2019 que les dirigeants des plus grands pays du monde n’étaient pas préparés aux conséquences d'un grave ralentissement mondial :

« La prochaine récession se situe quelque part à l'horizon et nous sommes moins disposés à y faire face que nous ne devrions l'être… encore moins préparés que lors de la dernière crise (en 2008). »

Si une récession mondiale se produit en effet, comment se produira l’effet domino ?

Comme le chantait Bob Dylan, « The answer, my friend, is blowing in the wind » (la réponse est dans le souffle du vent).

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Message par Patlotch Mer 6 Mar - 19:06


tant va la cruche à l'eau...

Le ralentissement de l’économie mondiale est plus brutal que prévu
Elise Barthet Le Monde 6 mars 2019

Malgré des politiques monétaires accommodantes et des cours du pétrole bas, plusieurs pays « moteurs » donnent de sérieux signes de faiblesses, selon l’OCDE.

L’OCDE ne mise plus que sur une croissance de 1 % pour la zone euro pour 2019. La glissade est due en grande partie au ralentissement de l’économie allemande.

Le ralentissement se confirme et il est plus brutal que prévu. Selon les dernières prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées mercredi 6 mars, la progression du produit intérieur brut (PIB) planétaire devrait s’établir à 3,3 % en 2019 et 3,2 % en 2020. Bien moins que les 3,7 % enregistrées l’an passé et en deçà des premières estimations de l’institution.

Les tensions commerciales et leurs cortèges de hausses de taxes douanières commencent bel et bien à saper le moral des investisseurs. Malgré une économie américaine qui devrait rester en forme, des politiques monétaires accommodantes et des cours du pétrole plus bas qu’en 2018, plusieurs pays « moteurs » de l’économie mondiale donnent, depuis quelques mois, de sérieux signes de faiblesses. Un freinage particulièrement inquiétant en Asie et sur le Vieux continent.

L’OCDE ne mise plus, ainsi, que sur une croissance de 1 % pour la zone euro pour 2019. La glissade est due en grande partie au ralentissement de l’économie allemande, dont le PIB ne devrait progresser que de 0,7 % cette année. Déjà affecté par les nouvelles normes antipollution dans l’industrie automobile, qui ont désorganisé ses chaînes de production, Berlin pâtirait de la morosité de la demande mondiale. Egalement très dépendante des exportations, l’Italie plongerait durablement dans le rouge avec une activité en recul de 0,2 % sur l’année.

Inquiétudes concernant la Chine
La France, en comparaison, ne s’en sort pas si mal. Soutenue par les mesures en faveur du pouvoir d’achat, l’activité dans l’Hexagone devrait progresser de 1,3 % en 2019, après 1,5 % en 2018. Des pays comme l’Irlande, les Pays-Bas ou le Danemark, très liés économiquement au Royaume-Uni, risquent davantage de souffrir des conséquences d’un Brexit dur. L’OCDE estime que les exportations de ces Etats vers Londres baisseraient de 15 % si la rupture se faisait sans accord et appelle à une meilleure « coordination » des politiques économiques européennes.

Mais le plus gros vent contraire pourrait bien venir de Chine. Soulignant des « données mensuelles récentes très incohérentes » sur le commerce extérieur, l’OCDE s’inquiète des conséquences qu’auraient dans le monde et notamment dans l’est de l’Asie un ralentissement chinois plus prononcé que prévu. Le géant croîtrait toujours de 6,2 % en 2019, mais le premier ministre chinois, Li Keqiang, a reconnu lui-même, le 5 mars, que son pays était « confronté à une situation complexe et difficile sur les plans intérieur et extérieur, comme on en a rarement connu depuis de nombreuses années ».

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Message par Patlotch Sam 9 Mar - 10:26


« Et puis, un jour, sans que les responsables s'y attendent, la musique cesse de jouer.
Les danseurs cherchent un siège, il n'y en a pas assez pour tout le monde,
n'est-ce pas Monsieur Prince ? »

Bruno Bertez

Une pénurie d'euros dans la City,
le scénario catastrophe d'un Brexit dur

@NessimAitKacimi Les Échos 08/03/19

Les banques centrales européenne et anglaise ont activé leur plan d'urgence de fourniture mutuelle de liquidités en euros et livres sterling.  

LA CRISE QUI VIENT Livres_sterling_eurocsipa
La Banque Centrale Européenne  va fournir des euros à la Banque d'Angleterre
et recevoir des livres sterling en échange
- Daniel Roland/AFP
Une pénurie d'euros dans la City. Ce scénario porteur de risques pour les établissements anglais, les Britanniques veulent le prévenir à tout prix en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Europe sans accord (« hard Brexit »). Cette hypothèse redoutée a conduit la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque centrale européenne (BCE) à activer leur procédure d'urgence de fourniture de liquidités.

En octobre 2013, six banques centrales (BoE, BCE, Réserve fédérale, Banque du Canada, Banque nationale suisse, Banque du Japon) avaient conclu des accords permanents d'échange de devises pour se prêter mutuellement leurs monnaies, sans frais, en cas de pénurie ponctuelle de devises. C'est dans le cadre de ce système multilatéral de « ponts aériens » en devises, que la BCE et la BoE ont décidé de se préparer au scénario du pire, un « hard Brexit ».

Dans cette hypothèse, les banques anglaises devraient trouver des liquidités en euros auprès de leurs homologues européennes mais à des taux élevés compte tenu des risques. La BoE obtiendra ses euros de la BCE et contre des livres sterling. Elle prêtera ensuite ses euros à ses banques chaque semaine. Dès le 13 mars, elle va alimenter son système bancaire par ce biais. De son côté, la BCE prêtera des livres sterling aux banques européennes qui en auraient besoin.

Les fortes perturbations qui se produiraient sur les marchés du crédit en cas de « hard Brexit » conduisent les banques centrales à intervenir de manière préventive pour assurer la stabilité financière. Les marchés de changes, les plus importants au monde par leur taille, peuvent se gripper et devenir bien moins liquides lors des crises. En octobre dernier, 71% des contrats d'échange de devises dans la City londonienne étaient noués avec des établissements étrangers.  

Banalisation
Dans le sillage de la crise financière de 2008, ce fut la Réserve fédérale qui prêta des dollars aux autres banques centrales pour qu'elles les prêtent à leur tour à leurs banques. Les établissements américains, eux-mêmes en difficultés, n'étaient disposés à prêter des dollars à leurs homologues étrangers qu'à des taux d'intérêt très élevés. Près de 600 milliards de dollars furent échangés grâce à ce mécanisme de crise. Il fut réintroduit ponctuellement en mai 2010,  prolongé , et devint permanent en octobre 2013 entre les 6 principales banques centrales.

Les accords d'échange de devises entre banques centrales, qui remontent aux années soixante, sont noués lors de crise comme après le 11 septembre 2001 quand ils furent noués entre la Fed, BoE, BCE et Banque du Canada. Aujourd'hui, ce mécanisme s'est banalisé et beaucoup de banques centrales nouent des accords bilatéraux de fourniture de liquidités, au nombre de 160 à l'échelon mondial. Pour la Chine c'est un moyen de favoriser l'internationalisation du renminbi.

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Message par Invité Jeu 21 Mar - 17:00


la crise qui ne vient pas

question pour un champion de la révolution prolétarienne : les ouvriers de Porsche sont-ils des prolétaires : oui, non, certains... Question pour un dernier de la classe : ont-ils intérêt à faire la révolution ou à ce que les vrais révolutionnaires brûlent des Porsche comme les capitalistes des chars d'assaut, pour en fabriquer d'autres ?


Le constructeur veut féliciter ses salariés après une année 2018 exceptionnelle en termes de vente et de revenus

LA CRISE QUI VIENT 640x410_logo-porsche
c'est pas un écusson de police mais le logo Porsche
Bertrand Guay AFP
Un beau cadeau pour ses employés. Grâce aux bons résultats de l’année 2018, Porsche va verser une prime de 9.700 euros brut à une grande partie de ses salariés. L’annonce a été faite ce mercredi via un communiqué officiel sur le site de l’entreprise.

Sur les 32.325 personnes qu’emploie le constructeur automobile allemand, 25.000 sont concernées – un peu plus de 77 % des salariés. La prime sera divisée en deux, 9.000 euros directement versés sur le salaire du mois d’avril et 700 euros d’intéressement.

Un « important effort d’équipe »
Ce montant record pour une prime fait écho à des résultats exceptionnels pour l’entreprise en 2018 concernant « les revenus, les profits et les commandes ». Porsche a effectivement signé 256.000 ventes, soit une hausse de 4 % par rapport à 2017. Son chiffre d’affaires a augmenté de 10 % pour s’établir à 25,8 milliards d’euros.

« C’est le résultat d’un important effort d’équipe, et nous sommes vraiment fiers de nos collègues », écrit Olivier Blume directeur général de Porsche, dans le communiqué. « Nous savons que chaque employé de cette entreprise a contribué à son succès, et notre bonus reflète cet état d’esprit. »

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Message par Invité Sam 23 Mar - 12:06


La Bourse de Paris a accusé son plus fort recul de l’année, plombée par des signes inquiétants concernant l’économie mondiale, aux Etats-Unis comme en Europe. Le Cac 40 (-2,03%) rechute lourdement sous les 5.300 points.

Très dure fin de semaine pour les marchés d’actions, le Cac 40 rechutant lourdement sous la barre des 5.300 points. Avec une baisse de 2,03%, à 5.269,92 points, dans un volume de 4,38 milliards d’euros, l’indice accuse même son plus gros plongeon de l’année (-1,84% pour le précédent, en clôture du 7 février).

A Wall Street, où le Dow Jones (par ailleurs plombé par la forte baisse de Nike, l’une de ses composantes, après une croissance des ventes jugée décevante aux Etats-Unis) perd 1,62% et le Nasdaq Composite 2,15%, il suffirait de peu pour que l’affolement s’installe sur les marchés, depuis que l’écart des rendements entre les taux à 3 mois et ceux à 10 ans est tombé en début de séance sous les 10 points de base, pour la première fois depuis septembre 2007.


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Crédits photo : CNBC

Une courbe des taux inversée, où les rendements à court terme sont supérieurs à ceux de long terme, est traditionnellement considérée comme un signal de récession fiable, pas forcément à très court terme, mais plus généralement dans l’année qui vient.

Tiens, tiens… la récession de 2007
Les Etats-Unis sont entrés pour la dernière fois en récession au quatrième trimestre de 2007 et en sont sortis au deuxième trimestre de 2009, soit une durée de sept trimestres.

Car les derniers chiffres publiés sur le front économique sont mauvais, voire très mauvais. L’Europe a donné le ton dès le début de la matinée, provoquant le premier décrochage du jour sur les marchés, après une ouverture dans le vert.

L’indice manufacturier a ainsi reculé de 2,2 points à 47,7 points en première estimation de mars dans la zone euro, ceux concernant la France et l’Allemagne étant également inférieurs à 50 (49,8 dans l’Hexagone et 44,7 outre-Rhin, un plus bas niveau de près de sept ans) - un chiffre inférieur à 50 reflète une contraction de l’activité.

Signe de la perte de confiance des investisseurs dans l’évolution de l’économie, sur le marché de la dette souveraine, le rendement du Bund allemand à dix ans est repassé en territoire négatif pour la première fois depuis 2016 avec un plus bas à -0,0143%.


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Crédits photo : Bloomberg

Pour Andrew Kenningham, chef économiste Europe chez Capital Economics, « la nouvelle la plus importante, et négative, est venue d’Allemagne où le PMI manufacturier est tombé à son plus bas depuis 2012, lorsque que l’économie était en pleine récession », rappelle-t-il avant d’ajouter « comme nous nous attendons à ce que l’économie mondiale reste faible, et à ce que les mesures de soutien prises par la Chine ne donnent lieu qu’à une stabilisation de son économie, nous doutons que l’Allemagne parvienne à s’extirper de la récession de son secteur manufacturier de sitôt ».

Coup de grâce américain
Le coup de grâce de la séance est venu des Etats-Unis, avec des indicateurs également inquiétants.

Premier choc de la séance ce matin à la publication des indices PMI en Europe, puis avec avec les mauvaises statistiques publiées aux Etats-Unis et les quiétudes sur les rendements.


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Premier choc de la séance ce matin à la publication des indices PMI en Europe,
puis avec avec les mauvaises statistiques publiées aux Etats-Unis et les quiétudes sur les rendements.
Crédits photo : FactSet

L’indice PMI manufacturier a reculé de 0,5 point en mars, à 52,5 points, soit un niveau inédit depuis juin 2017. S’il parvient à se maintenir au-dessus des 50 points, synonyme de croissance de l’activité, ce repli traduit néanmoins un ralentissement à la fois dans la production, les nouvelles commandes et l’emploi. Une autre statistique, que l’on regardait un peu moins ces derniers temps, a également déçu : les stocks du commerce de gros ont enregistré en janvier leur plus forte hausse en plus de six ans, +1,2%, pourcentage le plus élevé depuis septembre 2012. C’est bien plus que les 0,2% de hausse escomptée par le consensus.

Du côté des valeurs, logiquement, les grandes valeurs cycliques ont été les plus touchées, à l’image d’ArcelorMittal, Saint-Gobain, Schneider Electric, Renault ou Valeo, tandis que les banques BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale sont restées pénalisées par l’absence de perspective de hausse des taux aux Etats-Unis comme en Europe.

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Message par Invité Mar 26 Mar - 13:10


petite victoire macronienne et européenne

droit dans ses bottes durant tout le conflit avec les Gilets Jaunes, le pouvoir macronien peut de plus afficher un bilan meilleur, en termes de critères imposés par Bruxelles, que les gouvernements précédents de droite et de gauche. Les électeurs s'en souviendront aux élections européennes

Le déficit public au plus bas depuis 2006
Hayat Gazzane, Le Figaro,26/03/2019

Selon l'Insee, le déficit a atteint 2,5% du PIB en 2018, un niveau moins élevé que prévu qui permet à la France de se maintenir sous la barre des 3% imposée par Bruxelles. La dette se stabilise pour sa part à un niveau proche des 100% du PIB.
Le gouvernement a gagné son pari. En 2018, et pour la deuxième année consécutive, il est parvenu à maintenir le déficit public sous la barre fatidique des 3% fixée par Bruxelles. Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés ce mardi, le déficit a atteint l'an dernier 2,5% du PIB, après 2,8% en 2017 et 3,5% en 2016. C'est 0,1 point de moins que ce que prévoyait Bercy. «Baisser d'un point le déficit en deux ans, c'est une performance», a immédiatement réagi le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, au micro de RTL. « C'est toujours mieux d'être à zéro mais la politique économique du président fonctionne et fonctionne bien », selon lui.

Dans le détail, le déficit a atteint 59,6 milliards d'euros, 2018. Les efforts en matière de ralentissement des dépenses publiques sont visibles. Ces dernières ont augmenté l'an dernier de 1,9% contre +2,3% en 2017, à 1318,5 milliards d'euros. Le poids des dépenses dans le PIB s'affiche donc en baisse de 0,4 point à 56,4% du PIB contre 56,0% en 2017. « Les dépenses de fonctionnement ralentissent (…), les consommations intermédiaires décélèrent aussi (…) ainsi que les rémunérations en l'absence de revalorisation du point d'indice », précise l'Insee. « Pour la première fois depuis plus de 20 ans, la dépense publique baisse en volume en France. C'est le résultat du sérieux du gouvernement », note Gérald Darmanin.


@GDarmanin a écrit:Nous avons un déficit de 2,5% en 2018 : c’est 1 point de moins que la situation de 2017 que nous avions trouvée avec @BrunoLeMaire. Avec la politique économique du @gouvernement les consommateurs ont consommé, les entrepreneurs ont entrepris, les investisseurs ont investi !

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Parallèlement, les recettes ont augmenté, bien qu'à un rythme moins soutenu qu'en 2017 (+2,3% après +3,8%), à 1258,9 milliards d'euros. L'impôt sur le revenu augmente de 2,6 milliards d'euros tandis que l'impôt sur les sociétés diminue de 3,2 milliards. La CSG a augmenté de 25,8 milliards d'euros, grâce notamment à la hausse de 1,7 point instaurée au 1er janvier. Parmi les autres taxes qui ont permis de gonfler les recettes figurent notamment la TVA (+7 milliards), les taxes sur la consommation énergétique (+2,6 milliards) ou les taxes sur le tabac (900 millions d'euros). Les autres impôts courants diminuent de 5,8 milliards, sous l'effet de la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune qui n'est que « partiellement compensée » par le nouvel impôt sur la fortune immobilière, et le dégrèvement de la taxe d'habitation pour 80% des Français.

La dette frôle toujours les 100% du PIB
La baisse du déficit a permis à la dette publique de se stabiliser en 2018 à 98,4% du PIB, soit 2315,3 milliards d'euros. L'État en est principalement à l'origine, sa contribution à la dette s'affichant en hausse de 73,5 milliards, « une variation supérieure à son besoin de financement (-69,9 milliards) », note l'Insee. Les administrations publiques locales ont vu leur dette augmenter de 4,4 milliards tandis que celle des administrations de sécurité sociale diminuait nettement (-21,6 milliards). « En stabilisant la dette publique et en réduisant plus que prévu notre déficit à 2,5% en 2018, nous avons mis fin à la dérive continue de nos finances publiques depuis plus de 10 ans », a réagi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, sur Twitter. Ces résultats s'inscrivaient dans le cadre d'une croissance de 1,6% du PIB, selon la dernière estimation (revue à la hausse de 0,1 point) de l'Insee. C'est certes bien moins que les 2,3% enregistrés en 2017 mais cela reste «solide», selon Bruno Le Maire.


@BrunoLeMaire a écrit:La croissance est solide : elle a été réévaluée à 1,6% en 2018 contre 1,5% dans la dernière prévision de l'INSEE. La politique économique du gouvernement porte ses fruits grâce à une meilleure rémunération du travail et à une politique favorable à l’investissement des entreprises

Pour 2019, les nouvelles s'annoncent moins réjouissantes. Le déficit public devrait s'élever à 3,2% du PIB, a déjà prévenu le gouvernement, en raison de l'impact, ponctuel, de la transformation du Crédit d'impôt compétitivité emploi en baisse de charges et l'annonce fin décembre d'une série de mesures d'urgence d'un montant de dix milliards d'euros pour répondre à la crise des «gilets jaunes». Le tout dans un contexte de croissance ralentie. Bercy livrera sa nouvelle trajectoire des finances publiques dans le programme de stabilité qu'il doit envoyer le mois prochain à l'exécutif européen.

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Message par Invité Mer 17 Avr - 6:34


LES ENTREPRISES VONT SE PAYER LA DETTE
(sur notre dos...)
Patlotch a écrit:toujours intéressant de suivre les chroniques du "Marxist Economist" Michael Roberts

Capitalism is in a delicate moment April 14, 2019


Michael Roberts a écrit:Each crisis has a different trigger or proximate cause. The 1974-5 international recession was triggered by a sharp rise in oil prices and the US coming of the dollar-gold standard. The 1980-82 slump was triggered by a housing bubble in Europe and a manufacturing crisis in major economies. The 1990-2 recession was triggered by the Iraq war and oil prices. The 2001 mild recession was the result of the bursting of the dot.com bubble. And the Great Recession was started with the collapse of the housing bubble in the US and ensuing credit crunch brought on by the international diversification of credit derivatives. But underlying each of these crises was the downward movement in the profitability of productive capital and eventually a slowdown or decline in the mass of profits. (The profit investment nexus).

This time I reckon the trigger will be in corporate debt as companies get overstretched on cheap credit and as profits fall and interest costs rise, they become insolvent. Marxist economist Eric Toussaint of the CADTM, agrees. “This mountain of corporate private debt will be a prime element in the next financial crisis.” He points out that “As interest rates climb the value of corporative debt sinks. The greater the share of sinking corporate debt in a company’s assets, the greater the negative impact on the corporate balance sheet. The corporate equity value sinks too and may get to a point where it no longer covers its obligations. In 2016 Apple informed US authorities that in the case of a 1% increase in interest rates it would lose $4,.9 billion. Of course, just like other companies Apple borrowed to finance its debt purchases. In 2017 Apple has already borrowed $28 billion, bringing the total to $75 billion. This, by domino effect, could produce a crisis of similar ampler to that of the US financial crisis in 2007-2008.”

As the IMF chief economist puts it: capitalism is in a delicate moment.

Chaque crise a un déclencheur ou une cause immédiate différente. La récession internationale de 1974-5 a été déclenchée par une forte hausse des prix du pétrole et la norme dollar-or aux États-Unis, la récession de 1980-82 par une bulle immobilière en Europe et une crise de fabrication dans les grandes économies, celle de 1990-2 par la guerre en Irak et les prix du pétrole. La récession légère de 2001 a été le résultat de l’éclatement de la bulle dot.com. Et la grande récession a débuté avec l’effondrement de la bulle immobilière aux États-Unis entraînant la crise de crédit par la diversification internationale des dérivés. Mais sous-jacent à chacune de ces crises, c'est un mouvement à la baisse dans la rentabilité du capital productif, et éventuellement un ralentissement ou un déclin de la masse des profits. (Le lien de l’investissement à but lucratif).

Cette fois, je pense que le déclencheur sera la dette des entreprises sur le crédit bon marché, : avec la chute des profits tombent et l'augmentation des coûts d’intérêt, elle deviendront insolvables. L’économiste marxiste Eric Toussaint, de la CADTM, est d’accord. « Cette montagne de la dette privée des entreprises sera un élément primordial de la prochaine crise financière. » Il souligne qu'« à mesure que les taux d’intérêt grimpent, se creusent des puits de dettes corporatives. Plus la part de la dette d’entreprise qui coule dans les actifs d’une société est importante, plus l’impact négatif sur le bilan de l’entreprise est important. La valeur nette descend trop et peut arriver à un point où elle ne couvre plus ses obligations. En 2016, Apple a informé les autorités américaines que, dans le cas d’une augmentation de 1% des taux d’intérêt, elle perdrait 4 milliards de dollars. Bien sûr, tout comme d’autres entreprises, Apple a emprunté pour financer ses achats de dettes. En 2017, Apple a déjà emprunté $28 milliards, portant le total à $75 milliards. Cela, par effet domino, pourrait produire une crise d’une ample similaire à celle de la crise financière américaine en 2007-2008.

Comme l’a dit l’économiste en chef du FMI : le capitalisme est dans un moment délicat.



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Message par Invité Sam 27 Avr - 10:47


DU PÉTROLE, DES INDIENS, ET DES THÉORICIENS
"capitalisme vert" et luttes radicales contre le capital,
économie politique de la rente énergétique

En Equateur, la lutte des Indiens waorani face à l'exploitation pétrolière
Patlotch a écrit:dans la phase actuelle de la restructuration économique du capitalisme global, confronté à la fin des ressources énergétiques fossiles, qui l'a conduit à envisager le capitalisme vert et la "transition écologique" vers l'exploitation de ressources "durables (soleil, vent...), le pétrole tient une place charnière, en même temps que le charbon n'a pas craché ses dernières fumées, ce qui détermine des aspects importants de la concurrence entre pays ou multinationales, et le bras de fer opposant tenants de la tradition et de la transition, dont le symbole vu de chez nous est l'affrontement Trump-Bolsonaro / Macron, alors que les Chinois, l'Inde et nombre de pays asiatiques jouent sur tous les tableaux, à la fois en retard dans l'usage de l'énergie fossile et prenant de l'avance dans la recherche scientifique et l'application à grande échelle de solutions "propres", car confrontés plus encore que l'Occident à la pollution

la lutte des dits indigènes contre l'exploitation des ressources fossiles dans leur lieu d'habitation est en fait une lutte contre la rente foncière énergétique autant que de minerais utilisés traditionnellement dans la production industrielle ou pour les technologies numériques et la production "verte" d'énergie (métaux rares pour les appareils numériques, les éoliennes, les batteries, etc.)

il serait par conséquent désastreux, sur le plan théorique, de considérer l'intérêt porté à ces luttes comme relevant d'un exotisme qui, il est vrai, ne fut pas absent de la fascination gauchisme et en deçà pour le Chiapas entre autres, ce que n'aura pas manqué de faire RS/TC, le Savant de Marseille, gourou de la communisation selon Sainte Théorie Communiste, prouvant par là encore que son marxisme n'aura saisi de Marx que ce qui pouvait valider ses thèses, et la faiblesse congénitale de sa critique de l'économie politique du capital. Rappelons ce morceau d'anthologie :

Roland Simon a écrit:La « révolution Macron » du « capitalisme vert ». C’est de la blague, comme le « capitalisme vert » en général, macronien ou non. Il y a des investissements et des profits à attendre (peut-être) des éoliennes, du solaire, etc., c’est le capitalisme tout court. Et les taxes sur le gazole sont là pour rembourser la dette publique, c’est tout. Le mouvement des Gilets jaunes aurait existé sans « capitalisme vert » dans la mesure où le « capitalisme vert » n’existe pas. Comme l’exposait un récent article du Monde, les banques françaises continuent à investir massivement dans le pétrole et le charbon, tranquillement et sans vagues. La « contradiction entre le capital et le vivant ». A la rigueur, « le capital » on peut avoir quelques idées, mais le « vivant » c’est quoi ? Quant à la dimension écologique du mouvement, que ce soit pour être pour ou contre la planète, il s’en fout.
Réponse aux commentaires de Patlotch dndf 12 décembre 2018
il y a une autre façon d'affirmer que le capitalisme vert n’existe pas, celle de théoriciens ou militants écologistes pour qui le capitalisme ne peut pas être écologique, ce qui est vrai. Exemple :
Qu’est ce que le concept de « capitalisme vert » évoque pour vous ? Que représente-t-il dans la réalité, notamment en termes de poids économique ?
Hervé Kempf. Le « capitalisme vert », c’est la continuation du capitalisme et donc la continuation d’un système qui dans son principe est destructeur de l’environnement et qui, dans sa dernière phase, s’est traduit par une expansion extraordinaire des inégalités. Donc, le capitalisme vert, ce n’est même pas un oxymore, ça n’existe pas. C’est seulement une construction et un habillage idéologique pour faire croire que l’on peut évoluer par rapport à l’environnement sans changer les déterminants fondamentaux de nos régulations sociales, de notre système économique et de la répartition des pouvoirs dans cette société.
Le capitalisme vert, ça n’existe pas ! Europe-Écologie, 30 avril 2009
mais ces écolos vent en poupe en tirent, à l'inverse du fossile théorique TC, la nécessité de la lutte écologiste pour abolir le capital. Personnellement, si je n'ai jamais dit ou pensé que le capitalisme vert existe comme fossile compatibilité entre économie politique et écologie, mais comme aspect déterminant de concurrence inter-capitaliste comme dynamique autant que la lutte des classes, qu'elle soit prolétarienne et le plus souvent anti-écologiste, ou directement contre la rente foncière et énergétique et donc immédiatement révolutionnaire en essence

il va sans dire que même les capitalistes à prétention verte sont confrontés à cette lutte, comme le montrent nombre d'exemples en Amérique latine, à commencer par "chez nous", en Guyane...
En Equateur, la lutte des Indiens waorani face à l'exploitation pétrolière
L'Obs avec AFP 26 avril 2019

LA CRISE QUI VIENT 16770059
Les Indiens waorani Memo Ahua (D) and Tiri Nenquimo marchent près du village de Nemompare,
sur les berges du fleuve Curaray, en Equateur, le 14 avril 2019
(c) Afp)
Nemompare (Ecuador) (AFP) - Lances et flèches empoisonnées sont toujours à portée de main pour faire face à l'envahisseur. Mais cette fois, les Indiens waorani d'Equateur comptent sur la justice pour empêcher l'invasion de leurs terres amazoniennes par des compagnies pétrolières.

Peuple de chasseurs, les Waorani se considèrent comme les gardiens de la forêt amazonienne, qui couvre plusieurs provinces de l'est de l'Equateur. "Vous voulez que les compagnies pétrolières viennent pour tuer la forêt, polluer un territoire propre et des eaux claires ?", lance Debanca, une des chefs du village de Nemompare, à une équipe de l'AFP qui s'est rendue sur place.

Une cinquantaine d'Indiens waorani habitent dans ce village situé en pleine forêt sur les berges du fleuve Curaray. La plupart vivent nus, d'autres sont vêtus de shorts et de chemises.

Pour atteindre Nemompare, 40 minutes de vol en petit avion sont nécessaires depuis Shell à 150 km de Quito. La localité a adopté le nom de la multinationale pétrolière européenne implantée depuis près d'un siècle dans l'Etat de Pastaza, et devenue un symbole de la pénétration des activités d'extraction en Amazonie.

Avec d'autres Waorani, les villageois de Nemompare ont décidé de recourir à la justice pour empêcher l'arrivée des compagnies sur leur territoire.

Vendredi, un tribunal de Puyo, la capitale de l'Etat de Pastaza, doit rendre son jugement en première instance, point de départ d'une bataille judiciaire qui s'annonce longue.

L'exploitation du pétrole est un des piliers de l'économie équatorienne depuis les années 1970, mais elle a laissé des traces de destruction encore visibles dans la forêt : sources d'eau contaminées, montagnes de déchets, disparition de la faune...

A Nemompare, les Waorani stockent l'eau de pluie pour leur consommation, ont accès à l'électricité grâce à des panneaux solaires et dorment dans des hamacs. Ils ont appris à écrire avec des "kowori" (étrangers), mais ils s'accrochent à leur langue, le wao terere.

Assise dans une hutte, Wiña Omaca illustre l'esprit de résistance qui anime son peuple. "Les +tapaa+ (lances) sont prêtes, mais aussi les +campa+ (machettes) et les +aweka+ (haches)", énumère-t-elle.

- Propriété du sous-sol -

Personne ne se risque à parler de guerre, mais ces Indiens pourraient transformer leur territoire en une zone hostile pour les compagnies pétrolières.

"Nous défendons notre forêt, notre culture et le droit à mener notre vie", explique en espagnol Nemonte Nenquimo, présidente du Conseil Waorani de Pastaza (Conconawep) à l'origine de la procédure judiciaire.

Les Waorani (4.800 personnes) sont propriétaires de 800.000 hectares de forêt dans les Etats de Pastaza, Napo et Orellana. La loi équatorienne reconnaît leurs droits de propriété, mais l'Etat conserve celle du sous-sol.

Il y a un mois, le Conconawep a déposé une requête judiciaire pour demander qu'une partie du territoire waorani, soit 180.000 hectares de forêt (1% du territoire équatorien), soit exclu d'un futur appel d'offres pétrolier.

Le gouvernement affirme avoir eu le feu vert pour lancer cet appel d'offres après l'organisation, en 2012, d'une consultation des Waorani comme l'exige la Constitution. De leur côté, les Indiens assurent avoir été trompés par les fonctionnaires venus les interroger.

Pour l'heure, le combat se livre devant la justice, mais l'histoire des Waorani est traversée d'épisodes violents qui font craindre leur réaction. Deux clans nomades, les Taromenane et les Tagaeri, qui vivent en isolement volontaire, se sont parfois affrontés à mort dans les profondeurs de la forêt.

"Ils n'entretiennent pas une relation amicale", confirme à l'AFP Miguel Angel Cabodevilla, un missionnaire espagnol, qui a vécu trente ans auprès des Waorani.

Des exploitants forestiers, qui avait fait usage d'armes pour s'installer sur une partie de leur territoire, ont également été la cible des lances des Waorani. Mais "la violence s'exerce principalement entre eux", souligne M. Cabodevilla.

"Leurs terres leur ont été enlevées, ils ont été persécutés et tués, ils ont été réduits en esclavage, et maintenant leurs sous-sol sont utilisés sans aucune compensation adéquate", estime le missionnaire.

Après des décennies de violences et de manipulations de la part des gouvernements, des pétroliers, des entreprises de caoutchouc et des bûcherons, les Waorani sont devenus très méfiants.

Peke Tokare, un "pekenani" (sage) dont les lobes d'oreilles sont élargis par des disques de bois, pointe du doigt le slogan inscrit sur sa chemise : "Monito ome goronte enamai" (Notre territoire n'est pas à vendre).

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Message par Invité Lun 6 Mai - 9:05


PROCHAINEMENT SUR VOS ÉCRANS
EN LIBRAIRIE
MARX JOURNALISTE AMÉRICAIN
Patlotch a écrit:Le Capital, Critique de l'économie politique, n'est pas la théorie d'une économie socialiste ou communiste, mais une critique radicale de l'économie, c'est-à-dire de l'économie capitaliste. Il n'utilise pas les concepts et méthodes des économistes "bourgeois", et Marx ne manquait pas une occasion de se moquer de "Messieurs les Professeurs" ou des "Professeurs allemands". Il n'utilisait pas leurs concepts mais les connaissait et c'est par leur critique qu'il put élaborer les siens : valeur, plus-value, capital... Lui et son ami Engels connaissait suffisamment le fonctionnement de l'économie réelle pour devenir des chroniqueurs pertinents dans la presse... américaine. Un siècle et demi plus tard, on les traduit en France...
MARX JOURNALISTE (1) –
INTRODUCTION À LA TRADUCTION DES ARTICLES PUBLIÉS DANS LE NEW YORK TRIBUNE
par Alexia Blin, Yohann Douet, Juliette Farjat, Alexandre Feron et Marion Leclair
lundi 18 février 2019 à 18h30, salle Cavaillès, 45 rue d’Ulm


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Entre 1851 et 1862, Marx (en exil à Londres) et Engels (employé dans la manufacture de son père à Manchester), contribuent régulièrement au journal américain The New York Tribune. Ils produisent au cours de ces dix années près de cinq cent articles, proposant des analyses concrètes et riches de l’actualité économique, politique et géopolitique du milieu du XIXe siècle, sur la « révolution et contre-révolution » en Allemagne, le mouvement chartiste anglais, la guerre de Crimée, la guerre de l’opium en Chine, la révolte des Cipayes en Inde, la guerre de Sécession aux États-Unis, etc. Ces écrits, composés dans une période de relative inactivité politique marquée par l’échec des révolutions européennes, et avant que ne s’organise la Première Internationale, prolongent les textes historiques de Marx sur les luttes de classes en France. Ils ont en même temps constitué un laboratoire pour certains éléments théoriques des Grundrisse et du Capital, jouant ainsi un rôle déterminant dans le développement du matérialisme historique. Longtemps négligés et peu traduits en-dehors de quelques anthologies thématiques, ils sont actuellement en cours de traduction en vue d’une publication aux Éditions Sociales. C’est à la présentation de ce projet et du travail journalistique de Marx et d’Engels pour le New York Tribune que sera consacrée la séance.

Bibliographie indicative :

Marx, Œuvres, Tome IV « Politique, 1 », Paris : Gallimard, 1994 [dir. M. Rubel]
Marx-Engels, La guerre civile aux Etats-Unis (1861-65), Paris : UGE, 10/18, 1970 [dir. R. Dangeville]
Marx-Engels, La Chine, Paris : UGE, 10/18, 1973 [dir. R. Dangeville]


LA CRISE QUI VIENT 55340

Marx-Engels, La Russie, Paris : UGE, 10/18, 1974 [dir. R. Dangeville]
Marx-Engels, Textes sur le colonialisme, Moscou : Éditions du Progrès, 1977
Marx-Engels, Du colonialisme en Asie. Inde, Perse, Afghanistan, Paris : Mille et une nuits, 2001
Anderson, Kevin, Marx aux antipodes. Nations, ethnicité et sociétés non occidentales, Paris : Syllepses, 2015
Christman, Henry, The American Journalism of Marx & Engels. A Selection from the New York Daily Tribune, New York : New American Library, 1966


LA CRISE QUI VIENT 51CEcb1OalL._SX369_BO1,204,203,200_

Hunt, Tristram, Engels : le gentleman révolutionnaire, Paris : Flammarion, 2009
Krätke, Michael, « L’importance des travaux journalistiques de Marx pour la critique de l’économie politique », Actuel Marx, 2007/2 n° 42, p.128 -163
Molnar, Miklos, Marx, Engels et la politique internationale, Paris, Gallimard, 1970
Sperber, Jonathan, Karl Marx, homme du XIXe siècle, Paris : Piranha, 2017
Stedman-Jones, Gareth, Karl Marx: Greatness and illusion, Londres : Allen Lane, 2016
Trinh Van Thao, Marx, Engels et le journalisme révolutionnaire, 3 vol, Paris : Anthropos, 1978-1980
Patlotch a écrit:cette simple évocation amène une question : où en sont les marxistes avec la critique de l'économie politique actuelle ? Ils ont, comme tout le monde, leurs experts français un peu vieillissant, Michel Husson, Alain Bihr, Marcel Roalandts, Jacques Gouverneur... dont les thèses peuvent s'opposer sans jamais sortir du cocon idéologique post-programmatiste pour une économie d'État de transition. On jettera aussi un œil sur un sérieux challenger, marxiste au demeurant classique, mais grand amateurs de courbes et graphiques : Michael Roberts, marxist economist ou lire les livres du géographe marxiste David Harvey...

du côté de l'outre-gauche, il faut se contenter du minimum syndical, une critique de l'économie politique très conceptuelle, souvent structuraliste, dont l'idéologie détermine le regard sur le cours quotidien du capital en matière d'économie comme de luttes. Il est vrai que la périodisation du capitalisme aboutissant à définir entièrement le capital en subsomption réelle, c'est-à-dire dominant sans reste extérieur à la l'implication réciproque capital-prolétariat tous les rapports sociaux et sociétaux sous l'empire de la lutte de ces deux classes antagoniques, cela simplifie la tâche et la recherche : pour eux le monde est compris avant d'avoir à être expliqué. Écriraient-ils dans la presse bourgeoise, ou une quelconque autre ? Mais vous n'y pensez pas, chère lectorate, les communisateurs ont une âme ! Une belle âme, radicale à souhait, pour d'autres temps que le nôtre et des lecteurs d'un autre temps, celui d'avant peut-être, de leur vieille jeunesse, ou de jeunes vieux attendant la crise qui vient pour comprendre après que non, ce n'était pas encore la bonne pour la révolution...

non, mais sérieux, comment expliquer la faiblesse de la critique économique héritée de Marx chez ceux qui pensent que le capital n'a jamais été aussi près de sa fin ? Vous me direz que nous non plus...
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Message par Invité Lun 24 Juin - 17:00

complété
Patlotch a écrit:à propos du dernier texte d'Hic Salta (BA et RF) : Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie)
INTRODUCTION
1. FRANCS-TIREURS SUR LE CAPITAL, ÉCONOMIE-POLITIQUE
2. UN RÉCIT DE LA CRISE, MAIS...

INTRODUCTION
à vrai dire, ce type d'approche, centrée sur la critique du capitalisme comme mode de production (MPC) et la lutte de classe antagonique en son sein entre les deux pôles, classe capitaliste et classe prolétarienne, me semble le seul logique du point de vue de la théorie de la communisation. Ce texte souligne a contrario la faiblesse en matière de critique de l'économie politique des autres théoriciens, Roland Simon (RS) de Théorie Communiste et Dauvé/Leoni (DDT21), et marque la limite structurelle de cette approche théorique en miroir de sa compréhension partielle du capitalisme contemporain, tout en expliquant qu'ils n'aient à répondre de rien d'autre, d'emblée hors champ de leur analyse, et qu'ils soit incapables d'en parler sur leur base théorique : en fait ce n'est pas tant qu'il ne veulent pas, mais qu'ils ne peuvent pas, répondre à mes critiques

le schématisme structuraliste, le réductionnisme, le mécanicisme et l'économicisme qui font le déterminisme de la théorisation de la communisation ne sont pas intrinsèques à sa critique de l'économie politique, mais dans le fait qu'elle efface tout le reste, ce que ne faisait pas Marx, comme en témoigne leur désintérêt (théorique) pour les arts et les sciences dont celles du vivant, l'écologie... Il ont ainsi réduit le "marxisme" à une discipline spécialisée, un seul "point de vue" et un "niveau de généralités" (La méthode dialectique de Marx selon Ollman), un peu comme un chercheur en physique refuserait les découvertes en chimie qui en déterminent en physique, ou un peintre n'utiliserait pas les verts ni les bruns sur ses toiles, dont on déduirait que ces couleurs n'existent pas dans la réalité : on ne peut le croire qu'en n'ayant que ça en vue

la restructuration dont parle enfin concrètement Hic Salta a aussi une fonction "théorique" (idéologique), car la crise qui vient n'accouchera pas nécessairement de l'insurrection révolutionnaire attendue, hypothèse que retient aussi le texte en plus de la possibilité qu'elle soit défaite. Si c'est pas cette fois, ce sera la suivante, écrivait en substance RS/TC dans un numéro ancien des années 90. Ainsi, ayant reproché au démocratisme radical d'éterniser l'anticapitalisme et de repousser hors d'horizon l'abolition du capital, ils en viennent à repousser l'échéance du "Préviseur" Bernard Lyon (BL/TC), le début de la communisation en 2020, l'année prochaine... Comme disait la blague soviétique : « - C'est quoi le communisme ? - Ce qui se profile à l'horizon - Et l'horizon ? - Ce qui recule au fur et à mesure qu'on avance ». À cette aulne-là, il n'auront jamais tord, ni plus ni moins que ceux qui croient au Paradis dans le ciel

Bruno Astarian, Roland Simon, Gilles Dauvé : trois génies incompris comme jamais dans la prédiction historique depuis qu'il en existe, trois Français (de souche) qui intéressent au mieux quelques centaines de personnes dans le monde, et sont persuadés, contre quelques milliers d'imbéciles (forcément) qui connaissent leurs thèses sans s'en préoccuper plus que les 7,7 milliards d'humains, d'avoir raison depuis 40 ans sans rien changer d'essentiel à leur croyance. Un verre d'eau presque vide, et pas de tempête

je parle de ceux qui produisent les textes théoriques, pas de leurs adeptes, consommateurs et encenseurs, dont je suis parvenu à la conviction que la plupart ne comprennent que superficiellement ce qu'ils lisent et sont incapables d'en voir par eux-mêmes les erreurs et limites, donc d'en discuter en dehors autrement qu'à coups de citations, diffusion et traduction entre eux des textes "likés", comme dans n'importe quel milieu militant. Ils sont les idiots utiles à leurs maîtres, une cour. Du fait que c'est devenu visible pour ne pas dire risible, les débats dans ce milieu ont sombré ces dernières années, comme l'intérêt qui leur est porté, la posture "tous des cons sauf nous" leur revenant en boomerang, un "tir à balle dans le pied"

comme dit par le passé (leur conception mécanique de la dialectique à peine sortie du diamat stalinien), je ne considère pas les rédacteurs d'Il Lato Cattivo comme des théoriciens. Ils commencent le texte publié chez Pepe@dndf : « La lutte entre les deux classes fondamentales du MPC a été et demeure le moteur de son développement », et comme pour me répondre : « Ce n’est pas la concurrence, mais la résistance des travailleurs à l’allongement de la journée de travail qui a, historiquement, obligé les patrons de toutes les latitudes à réinvestir en moyens de production, se concentrant davantage sur l’intensité et la productivité du travail (plus-value relative) que sur le prolongement et la multiplication des journées de travail (plus-value absolue). » Passage appuyé sur une référence remontant à période révolue, contradictoire avec le développement de Hic Salta. Ici est amputée la critique marxienne de l'économie politique, dont la lutte des classes serait le moteur* : la lutte "interclassiste" ? Le reste en découle, focalisation sur l'État, rien sur les multinationales, vision des luttes européocentrée, lourds relents avant-gardistes (« le "parti de la subversion" » refera SIC mais plus tard), une chute de voyante extra-lucide de la communisation qui vient, et fort loin du niveau de Hic Salta, dont on ne peut que saluer l'effort intellectuel pour combler le manque d'une vision à court terme du cours de l'économie politique


* ainsi David Harvey peut-il écrire : « Le mode de production capitaliste est, par nécessité, technologiquement dynamique. Les forces jumelles que sont la concurrence entre capitalistes et la lutte de classes à l'origine de la tendance à perpétuellement révolutionner la productivité sociale du travail. » Géographie de la domination. Capitalisme et production de l'espace, 2000, Fr 2118. Géopolitique du capital, p. 63

car ce texte d'Hic Salta mérite attention. En effet, Bruno Astarian soucieux de sa crédibilité écornée par son romantisme révolutionnaire (« Il faut assumer parfois de ne pas être réaliste. », entretien avec Dauvé, sept. 2017) et donc pas sourd à certaines critiques y compris les miennes, y change son fusil d'épaule et d'objet du récit, de la projection "théorique" sur le moment de la communisation comme sortie de crise (2009), à ce qui "va" se passer avant. S'il est un des meilleurs dans la veine prolétariste, il en dit aussi la limite, comme je l'ai écrit de la première intervention de RS/TC dans “Les gilets jaunes, l’État, et le capital”, remarques critiques sur l’analyse de Théorie communiste, 22 novembre 2018

Patlotch a écrit:À ce jour, la Note sur le mou­ve­ment des gilets jaunes de Théorie Communiste est le meilleur texte sur la question… du point de vue du structuralisme prolétarien, ou si l’on préfère la meilleure analyse de classe de ce mouvement

faire la critique du meilleur de la théorie du prolétariat, c'est de surcroît en critiquer le plus mauvais
22 juin
Hic Salta :
repères d'analyses pour comprendre et relier des événements économiques, politiques et militaires
vers une restructuration d'ensemble du capitalisme mondial
dans le cadre de la théorie du prolétariat révolutionnaire
Patlotch a écrit:j'ai lu et relu le nouvel épisode du feuilleton de Hic Salta (BA et RF) Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie). Il y avait longtemps que nous de disposions pas d'une projection critique de l'économie politique aussi audacieuse, en quelque sorte reprenant le fil prospectif du Capital. Les auteurs ne cachent pas la logique de leur démarche, en quelque sorte inversée, dans ce feuilleton, par rapport à celle de Marx, puisqu'on est au 11e épisode d'un feuilleton sur la lutte des classes
BA&RF a écrit:Il s’agit de projeter les éléments propices à la perspective communiste mondiale aussi bien que ceux porteurs d’une possible contre-révolution, autrement dit d’une reconfiguration d’ensemble du rapport d’exploitation.

[...] notre objet demeure le rapport contradictoire entre les classes en ce qu’il porte son dépassement ou sa reproduction à un niveau supérieur. Nous convenons qu’une grave crise économique aura lieu dans un délai relativement proche, mais l’essentiel pour nous est qu’elle constituera un facteur décisif d’exacerbation de la lutte entre le prolétariat, la CMS et la classe capitaliste. Une telle exacerbation doit logiquement déboucher sur un affrontement de classes d’ampleur mondiale, et se solder ou bien par une révolution communiste victorieuse ou bien par une restructuration ultérieure du MPC. Tel est, pour nous, l’alternative qui marquera la (les) décennie(s) à venir. Et si cet affrontement doit comporter une possibilité de dépassement communiste, il inclura une insurrection majeure, mondiale, du prolétariat.

il serait difficile de reprocher une théorie du prolétariat déterminante dans cette première partie, ou que la lutte de classe y serait le moteur de l'histoire. On sent davantage celui-ci, comme je le soutiens, dans la concurrence intercapitaliste pour le maintien du profit et de son taux moyen. Ma connaissance technique de l'économie politique, "bourgeoise" ou "marxiste", n'est pas à la hauteur de juger de la pertinence du raisonnement tenu, que je reconnais fouillé et crédible. On serait porté à le croire sur parole dans la mesure où l'on n'est pas capable de percevoir et démontrer les éventuelles erreurs de la réaction en chaîne quasi mécanique présentée comme "logique" par Hic Salta

ce texte est moins détaillé mais plus ambitieux dans son analyse de l'économie politique que le travail permanent de Michael Roberts, grand amateur de courbes et graphiques, mais tout aussi convaincu de la venue d'une crise démiurge dans laquelle le prolétariat déclenchera la révolution salvatrice de l'humanité. Certains points leur sont commun, Roberts se risquant moins à la théorisation prospective

les grands "oublis" de ce texte
comme il n'est question dans ce contexte d'aucune autre dimension que l'économie politique pour venir troubler ce fatal mécanisme de la crise, on est dans le classique communisateur de sa stricte implication réciproque avec la lutte des classes, et celle révolutionnaire du prolétariat à l'autre pôle d'une unique contradiction antagonique prolétariat-capital, et d'un seul trouble, la classe moyenne supérieure (CMS), les paysans tenant en marge le rôle des "ploucs" qu'ils sont dans la vulgate marxiste. Ce texte nous dit en une ligne que ce n'est pas le sujet, mais comment peut tenir debout dans ce ménage à trois sélectif, une " théorie de l'interclassisme" évacuant au moins une classe, celle qui permet aux autres de manger pour vivre ?

de même, les luttes écologistes n'existent pas ni le capitalisme vert, car, comme pour RS/TC, il n'y a que "le capitalisme tout court", à l'instar de leur dialectique binaire à courte vue et focale étroite. Qui peut dire quel sera l'impact des luttes paysannes et écologiques contre le capitalisme "tout court" au fur et à mesure qu'il se montrera incapable de résoudre la crise agro-alimentaire et écologique ? Et qui affirmer que le sujet de ces luttes sera essentiellement social-économique, donc strictement le prolétariat, en termes de niveau de vie comme de place dans les rapports de production ? Comme si, dans l'histoire, les individus ne s'étaient révoltés que sur la base de leur situation de "sans réserves", donc contraints et forcés... Le texte de Hic Salta, masquant ces questions, ne peut y répondre, mais pour une lecture inattentive, il est suffisant, les questions qu'il ne se pose pas n'ont pas à être posées : "nous avons les moyens de les faire disparaître »

un récit réaliste dont Astarian n'était pas coutumier
certes, ce n'est plus un "récit" de la révolution-communisation tel que précédemment chez Bruno Astarian, critiqué par Théorie Communiste qui préférait "parler au présent de communisation" (ça leur a passé...), et confronté à une analyse plus concrète des choses concrètes qu'avec les aventures littéraires de Gilles Dauvé dans De la crise à la communication (2017), extrêmement discret en terme de critique de l'économie politique, matière où je le sens encore moins compétent que moi...

des repères pour comprendre la crise actuelle et future et la restructuration en cours
ce que je retiens plus volontiers, dans la confusion actuelle des récits futuristes et alarmistes, ce sont des repères d'analyses permettant de comprendre et relier, dès aujourd'hui, des événements économiques, politiques et militaires préparant une restructuration d'ensemble des rapports capitalistes dans le monde à travers des conflits de classes entre autres, mais dans lesquels on n'est pas tenu de voir l'ouverture d'une fenêtre révolutionnaire. À cet égard c'est le premier texte communisateur qui aborde aussi précisément cette future restructuration, ironie du sort pour Théorie communiste, qui reprochait il y a 20-25 ans à Astarian de ne pas parler de celle sur laquelle ils fondaient leurs analyses. Personnellement, et je le dis depuis dix ans, cette restructuration est déjà engagée, notamment sur le plan géographique et politique*, avec la perte d'hégémonie de l'Occident, dont Hic Salta traite sans la nommer en terme d'Hégémonie américaine : fin du multilatéralisme. Je suis dubitatif sur les considérations reconduites par Astarian depuis 2009 sur la Chine et l'Asie (dont l'Inde et le Sud-Est), ne serait-ce que pour des raisons démographiques, et parce que les choses vont très vite (l'exemple pris par Hic Salta du bras de fer américano-chinois Huawei sur la 5G est fragile et non durable quant aux capacités chinoises de le contourner. Il y a quelques décennies, on les considéraient tout juste bons à produire des pièces et les monter mais incapables de "s'approprier les technologies occidentales", aujourd'hui ils en inventent et sont en avance...)

* restructuration globale à laquelle participe ce que j'ai appelé la restructuration politique dans mon analyse de la réciprocité entre mouvement des Gilets Jaunes et pouvoir d'État, comme le montre aussi le projet de la privatisation d'ADP, qui a déjà les dimensions d'une multinationale

mais une chose est sûre, un tel texte, par son originale singularité, est appelé à un certain succès et pas uniquement chez les adeptes de la théorie prolétarienne de la communisation, car sans attendre la suite du feuilleton, beaucoup y verront une confirmation de leur foi en leur messie prolétarien, et Bruno Astarian sera un peu moins seul qu'en 2016 avec Solitude de la théorie communiste

19 juin
1. FRANCS TIREURS SUR LE CAPITAL
Patlotch a écrit:je signale dans ce sujet le nouvel épisode du feuilleton de Hic Salta (BA et RF) Ménage à trois: Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) non seulement parce que c'en est... le sujet, mais parce que dans la manière de le traiter, la critique de l'économie politique proposée me paraît plus rigoureuse et intéressante que le schéma, ici accessoire de la tripartition Classe-capitalisme-Classe moyenne supérieure-Prolétariat, avec cette fois une petite allusion à la paysannerie (« les masses paysannes qui perturbent, dans les pays semi-périphériques et périphériques, le ballet des trois classes du MPC développé sur ses propres bases. » Je n'ai pas compris pourquoi elles ne font que perturber ce ballet à trois dans la mesure où ce sont elles qui produisent l'alimentation de tous, et s'il ne s'agit pas d'économie politique...)

dans une lecture en diagonale, plusieurs points ont retenu mon attention, dont certains remettent en cause le schéma (notamment de Théorie Communiste) des phases historiques du capitalisme fondées sur la plus-value relative ayant remplacé la plus-value absolue dans le capitalisme en subordination réelle (1.1.1 – Limites de la formule actuelle de la plus-value et 1.2.4 – Conclusion : vers une nouvelle formule de la plus-value ?)

un autre point important dans la prospective est la place nouvelle accordée (Introduction et 1.2.3 – Démondialisation fragmentée, balkanisation, guerre) à la probabilité de la guerre, sur laquelle j'avais insisté depuis 4 ou 5 ans

Il est d’ores et déjà légitime de penser

- que la prochaine crise mondiale, qui déchaînera la collision entre classes, accentuera également les fractures dans la classe capitaliste mondiale, dressant ses fractions principales les unes contre les autres, jusqu’à la possibilité de vastes conflits armés ;

- que, dans la durée de la crise, la marche vers la guerre et/ou la guerre elle-même constitueront un motif de désarticulation majeure de la structure établie du rapport entre les classes dans les pays développés et émergents, passible de placer des fractions prolétariennes sur le terrain de la lutte insurrectionnelle.

plus accessoirement parce que plus classique, j'ai avancé moi-même l'expression de "privatisation de l'État" évoquant la "dénationalisation de l’État" (1.1.4) concernant le macronisme dans son attaque systématique des spécificités du "modèle français" et de son administration, notamment la haute mais aussi les catégories inférieures (récentes annonce sur la réforme de la Fonction publique)

j'ai trouvé intéressante la discussion sur la lutte d'hégémonie entre les États-Unis et la Chine (1.1.5 – Hégémonie américaine : fin du multilatéralisme), disputant non sans pertinence des points que j'avais mis en avant, tout en considérant comme moi que

Le plus souvent, le débat sur le déclin américain est faussé par le fait qu’il utilise des catégories de l’économie nationale, comme le PIB ou les échanges extérieurs. Autrement dit, par le fait qu’il ne tire pas toutes les conséquences de la mondialisation. On a déjà dit que la mondialisation n’est pas la simple ouverture des pays au libre jeu de la concurrence et au mouvement des marchandises et des capitaux. C’est bien plutôt l’ouverture de l’économie mondiale aux firmes multinationales (FMN) et la mise en coupe du marché mondial par celles-ci. Il se trouve que la majorité de ces FMN est américaine, et qu’une partie non négligeable des FMN domiciliées ailleurs qu’aux États-Unis est contrôlée par des capitaux américains.

pour le reste, et sans insister sur la prédiction de la crise à partir de l'endettement, qui me semble en être le facteur déclencheur central, c'est presque un bonheur que de lire un texte accordant aussi peu de place au mouvement des Gilets Jaunes, le peu qui en est dit le resituant dans le contexte mondial, ce que je reprochais à d'autres dans la mouvance théorique radicale de ne pas faire. Sur ce point, ce texte tranche notamment avec le feuilleton quasi franco-français de Tristan Leoni pour DDT21, sans parler de la radicalité que je qualifierais d'anti-marxiste et que j'ai épinglée hier dans (être ou ne pas être) AUTEUR OU LECTEUR DE LUNDIMATIN ou critiquer sérieusement le capitalisme comme économie politique

cette analyse raccrochera au prochain épisode les wagons de la lutte des classes et la promesse de la révolution prolétarienne, ce qui est une toute autre paire de manche théorique, à forte composante idéologique et de croyance chez les communisateurs, je n'y reviens pas

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Message par Invité Mar 2 Juil - 9:07

SUPPRESSIONS D'EMPLOIS DANS L'AUTOMOBILE
« Il y aura de plus en plus d'investissements et de moins en moins de retours sur investissements »
LICENCIEMENTS DANS LA GRANDE DISTRIBUTION
Patlotch a écrit:après la théorie de la crise qui vient, la pratique de celle qui est déjà là. Explications ci-dessous, mais causes et effets sont là : Le marché automobile français chute de 8% en juin / Ford va licencier 12.000 emplois de ses usines européennes, soit 20% de ses effectifs, 65.000 travailleurs, General Motors devrait licencier 4.000 travailleurs salariés et cesser la production sur sept sites aux Etats-Unis et au Canada, Volkswagen va supprimer 5.000 à 7.000 postes d’ici à 2023 mais affirme qu’il n’y aura pas de licenciements. Au total, plus de 20.000, pour le seul territoire européen, selon Les Échos du 21 mars : « Jaguar Land Rover, 4.500, essentiellement au Royaume-Uni, ou encore  Honda, 3.500 au Royaume-Uni, et des rumeurs de départs massifs chez Audi (~14.000) » Et conséquences en cascade chez les équipementiers...

de même dans la grande distribution, Carrefour, Auchan, Castorama... Voir La Croix, 22 mai : Emplois menacés dans la grande distribution Suivre licenciements grande distribution

ajout : Conforama, plan de restructuration, suppression de 1 900 postes dans l'hexagone en 2020, fermeture de 32 magasins sur 196 et celle des 10 magasins de l'enseigne Maison Dépôt
   
Le cabinet d'audit anticipe une baisse du marché automobile mondial dans les deux prochaines années, avec un creux en 2020 à 91 millions de voitures, avant une remontée jusqu'en 2026 avec 106 millions de véhicules.

LA CRISE QUI VIENT Renault-industrie-production-industrielle-automobile
Crédits : Reuters
L'industrie automobile mondiale va être confrontée pour les cinq prochaines années à un périlleux effet ciseau : la baisse des volumes d'un côté et la forte hausse des investissements de l'autre. D'après l'étude annuelle du cabinet de conseil AlixPartners, cet effet va largement impacter les marges de rentabilité des constructeurs, et probablement provoquer des fermetures d'usines, "toutes choses égales par ailleurs"...

Vers une profonde crise du secteur automobile ? C'est en tout cas la conviction des consultants d'AlixPartners qui viennent de publier leur étude annuelle. D'emblée lors de la présentation de l'étude, Laurent Petizon, directeur du secteur automobile chez AlixPartners, confirme ce qui se dessinait depuis plusieurs mois, les indicateurs de marché vont se détériorer dès cette année, et ce tableau sombre va perdurer les années suivantes.

Et de préciser que toutes les données prises en compte sont « toutes choses égales par ailleurs », c'est-à-dire hors hard brexit, guerres commerciales voire guerres "non-commerciales"... Autrement dit, le scénario de crise que dessine l'étude AlixPartners s'est faite dans une version "optimiste" de l'avenir.

La Chine, un gros creux et ça repart
En résumé, le cabinet d'audit anticipe une baisse du marché automobile mondial dans les deux prochaines années avec un creux en 2020 à 91 millions de voitures (moins 3 millions par rapport à 2017), avant une remontée jusqu'en 2026 avec 106 millions de véhicules. C'est de la Chine que le choc risque d'être le plus dur à encaisser avec une baisse de 3 millions de voitures jusqu'en 2020. Il faudra attendre 2024 pour que le marché revienne à son niveau de 2017 (28 millions de voitures).

Mais, plus grave encore, l'étude pointe l'inquiétant niveau des surcapacités industrielles sur le premier marché du monde. AlixPartners estime que le taux d'utilisation des capacités de production est passé sous le seuil des 70%, seuil considéré comme périlleux en termes de rentabilité et qui peut potentiellement conduire à des fermetures d'usines. Mais selon Laurent Petizon, les constructeurs vont maintenir leurs capacités en anticipant la reprise du marché chinois et surtout la perspective d'un marché à 30 millions de voitures en 2026. Notons également que les Français ont franchi depuis bien longtemps les lignes rouges des surcapacités puisque PSA utilise seulement 26% de ses capacités de production chinoises, contre 33% pour Renault. Seul Ford fait pire avec 24%.

Même trajectoire attendue sur le marché américain qui pourrait d'ici 2021, perdre deux millions d'immatriculations sur l'année. Le marché repartirait ensuite pour un maximum de 16,8 millions de voitures par an, loin des 17,6 millions vendues en 2016. AlixPartners observe un important niveau de remises sur les ventes, et note que General Motors a également procédé à de premières fermetures d'usines afin d'ajuster sa production à la demande.

L'Europe face aux objectifs de CO2
De son côté, le marché européen va croître lentement et passer de 20,6 millions de voitures à environ 22,3 millions en 2026. AlixPartners s'inquiète surtout des conséquences des amendes pour non respect des objectifs de CO2 sur les constructeurs européens. Laurent Petizon remarque que, alors qu'il aurait fallu vendre davantage de diesel et de petites voitures pour baisser les émissions de CO2, le marché, pour diverses raisons, a fait tout le contraire. Ainsi, la part des SUV ne cesse d'augmenter partout en Europe. En France, ce segment devrait représenter près de 40% des ventes en 2026, soit 10 points de plus par rapport à 2018. En outre, la baisse des ventes de diesel est colossale. Elles ne représenteront plus que 19% des ventes contre 36% en 2018, avant de s'effondrer à 10% en 2030. Le cabinet d'audit évalue à des centaines de millions d'euros les amendes potentielles. Celle infligée à Volkswagen pourrait même atteindre les 1,8 milliards d'euros.

L'effet deuxième lame...
Ce scénario macroéconomique est la première lame de ce qui attend les constructeurs automobiles. Car en sus de cette baisse conséquente de volumes, les constructeurs vont être confrontés à une très importante hausse des investissements. Ainsi, après avoir culminé à 6,2% en 2016, la marge opérationnelle des constructeurs a déjà franchi le seuil des 5% en 2018. « Et cette baisse va se poursuivre », assure Laurent Petizon.

AlixPartners évalue à 186 milliards de dollars les investissements annuels en R&D des constructeurs automobiles, auquel il faut ajouter les 225 milliards programmés pour les seuls programmes électriques entre 2019 et 2023, et les 85 milliards pour le développement de la voiture autonome (d'ici à 2025). « Il y aura de plus en plus d'investissements et de moins en moins de retours sur investissements », pronostique Laurent Petizon. D'ici 5 à 6 ans, entre 40 à 60 usines dans le monde seront soit fermées, soit transformées dans la fabrication de batteries électriques. Les équipementiers pourraient être les premiers concernés. Ils disposent de plus grandes surcapacités en Chine. En outre, ils pourraient être frappés par l'avènement de la voiture électrique qui va faire disparaître toute une série d'équipements.

C'est donc une déferlante de mauvaises nouvelles qui va contraindre les constructeurs à rationaliser leurs dépenses. AlixPartners observe que jamais les partenariats de recherche n'avaient été aussi nombreux, dans le but de mutualiser les coûts. Les investisseurs, eux, sont d'ores et déjà fébriles sur le secteur au point où la moindre rumeur risque d'être immédiatement interprétée en Bourse. Que ce soit un nouveau risque de conflit au Moyen-Orient, ou une nouvelle série de mesures protectionnistes, ou encore, une sortie désordonnée de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Crise ou crise majeure, les constructeurs automobiles n'ont que deux scénarios auxquels se préparer...


Entre chute des ventes et investissements en hausse pour électrifier leurs gammes, les principaux constructeurs automobiles mondiaux vont devoir se restructurer

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« Tous les signaux passent au rouge », alerte une étude publiée mercredi par Alix Partners. Le cabinet de consultants anticipe pour cette année une baisse de 3 % des ventes mondiales, principalement à cause de la Chine. Les signaux de crise se multiplient, à l'instar des restructurations chez Ford, qui a annoncé jeudi 12 000 suppressions d'emplois et la fermeture de six usines d'ici à fin 2020. Le même jour, l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a prévenu que les ventes en Europe seraient cette année moins élevées que prévu : après avoir anticipé une petite hausse, ils tablent désormais sur une baisse de 1 %. Et l'année 2019 n'est que « l'apéritif de la crise qui commence », prévient Laurent Petizon, directeur général France d'Alix Partners, qui a présenté à Paris les perspectives du secteur pour les huit prochaines années.

La Chine en panne
« Pour la première fois, la Chine connaît une récession », constate cet expert. La baisse entamée il y a un an devrait se prolonger jusqu'en 2020. Le premier marché mondial devrait « passer sous les 25 millions de véhicules vendus », avant de remonter progressivement... Mais il faudra attendre 2023 pour qu'il retrouve les 27 millions atteints l'an dernier. Lors de la dernière crise financière, en 2008, la solide croissance chinoise avait sauvé la filière. Mais « dans les années qui viennent, les trois principaux marchés (Chine, Europe, États-Unis) seront simultanément en stagnation ou en récession, ce qui est une première », poursuit M. Petizon.

Les résultats semestriels des groupes automobiles publiés fin juillet devraient refléter ces difficultés. De janvier à mars, le chiffre d'affaires des 16 principaux constructeurs automobiles a déjà baissé de 0,6 % sur un an et leurs bénéfices cumulés ont chuté de 28 %, a calculé le cabinet EY. « La crise des ventes arrive au plus mauvais moment », explique M. Petizon, car « les investissements des entreprises du secteur explosent » pour développer les véhicules électriques nécessaires au respect de normes environnementales toujours plus drastiques, notamment en Chine et en Europe.

275 milliards d'investissements contraints
Sur les cinq prochaines années, il prévoit au moins 275 milliards de dollars (242 milliards d'euros) d'investissements (dont 80 %¨pour l'électrification des véhicules) et le lancement de 300 nouveaux modèles électriques d'ici à 2021, sans aucune certitude sur leur potentiel de ventes. Les acteurs européens sont en plus frappés par la chute des ventes de diesel, depuis le scandale des moteurs truqués de Volkswagen, le « dieselgate ». Dans l'UE, ils devront respecter dès 2020 un seuil moyen de 95 grammes de dioxyde de carbone (CO2) par kilomètre pour leur gamme de véhicules, qui paraît inatteignable pour beaucoup d'entre eux et les place sous la menace de centaines de millions d'euros d'amendes.

Restructurations
La conversion à marche forcée vers les motorisations électriques réduit les besoins en pièces des véhicules et va accélérer les restructurations en cours. Depuis trois ans, 16 usines ont fermé dans le monde et 120 000 emplois ont été supprimés, a calculé Alix Partners. « D'ici cinq à six ans, entre 40 et 60 usines seront soit fermées soit transformées pour l'électrique », au prix de nouvelles baisses des effectifs, a souligné M. Petizon.

« Les ventes baissent, les marges baissent, les besoins d'investissement explosent... et les rendements sur capitaux investis s'effondrent, se rapprochant des niveaux atteints durant la dernière crise financière », s'inquiète-t-il. « L'élément le plus frappant au premier trimestre est la forte baisse des résultats des constructeurs » par rapport à 2018, constate aussi Jean-François Belorgey, associé EY. L'allemand Daimler (Mercedes) a revu en baisse dimanche dernier ses prévisions de bénéfices.

Enterrements à prévoir
Résultat : une multiplication des partenariats pour partager le fardeau de l'innovation. Les fusions restent très complexes à mener dans le secteur, comme l'a montré l'échec du projet de mariage entre Renault et Fiat Chrysler. Mais on risque aussi d'assister à « des enterrements » pour les marques qui ne réussiront pas à s'adapter, prévient M. Petizon. D'autant que la crise pourrait nettement s'aggraver en cas de guerre commerciale, de conflit armé au Moyen-Orient ou de « Brexit dur », une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord...

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Message par Invité Jeu 4 Juil - 21:37

Patlotch a écrit:oh la la, c'est un site russe, c'est pas de la théorie communiste, c'est pas un camarade, juste un économiste libéral qui explique plutôt bien les mécanismes financiers
Sputnik France a reçu Philippe Béchade, président des Éconoclastes, afin d’analyser les nuages qui s’amoncellent sur le ciel économique mondial. Sommes-nous à l’aube d’un cataclysme financier? Notre invité parle d’une situation économique «ubuesque» et assure que la prochaine crise pourrait faire bien plus mal que la précédente.
les commentaires commencent très fort
boreî classe
Tout est dit , les Français sont avertit à eux de renverser ce système intrinsèquement pervers le plus rapidement possible avant le bain de sang !

amiharbi66 G jaune
Gilets jaunes R.P  2.0  vive la révolution , FORCE ET HONNEUR on lache rien

Stephan Neuhauser
De toute manière, inutile de se faire des illusions, les oligarques et autres politiciens feront tout pour sauver leurs peaux et les banques, ce seront une fois de plus les petits qui paierons les pots cassés, d’ailleurs c’est déjà le cas.

Tul Ehp
waouh le capitalisme (une roue carrée à tenter de faire tourner !!!) n'a fait que hoqueter de crises en crises ! il se nourrit de la misère des peuples des guerres et des crises ! qu'il crève !!

Hamid Seles
On est déjà pauvre

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Message par Invité Sam 6 Juil - 9:13


ALLEMAGNE : BAISSE DES COMMANDES INDUSTRIELLES
Patlotch a écrit:après le fort intéressant texte de Hic Salta détaillant les éléments critiques de l'économie politiques, les exemples de l'automobile et de la grande distribution, l'éclairage sur les mécanismes financiers d'un économiste libéral (la ruée vers l'or se confirme), voici une autre alarme


L'Allemagne accumule les mauvaises nouvelles économiques

Schneider Electric, Legrand et Nexans s’affichent parmi les plus grosses contre-performances de ce vendredi en Bourse, après la publication de commandes à l’industrie en forte dégradation en Allemagne pour le mois de mai.

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Crédits photo :  Schneider-Electric
La Bourse déconnectée des réalités économiques, la mise en garde de l’AMF contre une correction « brutale »

Schneider Electric chute de plus de 3% vendredi à la Bourse de Paris, plus forte baisse du Cac 40. Legrand perd 1,6% et, hors indice phare, Nexans abandonne quasiment 4%. Les titres de ces grandes valeurs industrielles sont affectés par la publication de chiffres inquiétants publiés en Allemagne, à l’image des commandes industrielles de mai ce matin, qui montrent une forte dégradation de 2,2% par rapport à avril, soit bien plus que la baisse de 0,2% qui était attendue par le consensus Bloomberg.

La « déflation » des commandes se poursuit

La guerre commerciale qui sévit depuis plus d’un an maintenant dans le monde n’est pas étrangère à cela. Si les commandes intérieures ont augmenté de 0,7% en mai, les commandes extérieures se sont au contraire effondrées de 4,3%, après une progression de 1,1% en avril. Ce sont les secteurs de la métallurgie (-5,6%), de l'automobile (-4,5%) et de la chimie (-3,6%) qui ont le plus souffert. Et les perspectives n’ont, de plus, rien de réjouissant. Le ministère de l’Economie allemand souligne en effet qu’il n’y aura sans doute pas de rebond en vue dans les mois à venir.

Schneider Electric réalise plus de 20% dans les pays d’Europe de l’ouest, hors France, Legrand un peu plus de 16% hors France et Italie, enfin Nexans effectue directement en Allemagne 12,8% de ses ventes.

« La grande déflation du carnet de commandes se poursuit », observe Carsten Brzeski, économiste d'ING. « Les données catastrophiques des commandes nouvelles anéantissent tout espoir d'un rebond industriel ».

Risque de récession accru en Allemagne
Un état de fait confirmé par d'autres statistiques, que ce soit les commandes de machines ou les indices des directeurs d'achats (PMI) du secteur secondaire. « Pas beau à voir ! », a réagi Thomas Gitzel, économiste de VP Bank. « Au vu de la baisse sensible des commandes en carnet, la production industrielle restera extrêmement faible au second semestre et cela accroît le risque de récession de l'économie allemande ».

La fédération des chambres de commerce et d'industrie allemandes DIHK a réduit cette semaine de plus de moitié sa prévision de croissance des exportations cette année, à 1%, tandis que la fédération VDMA de l'ingénierie a observé que les droits de douane imposés par les Etats-Unis et la Chine contribueraient à une baisse de 2% de la production cette année.

L'Allemagne était en croissance positive au premier trimestre mais la Bundesbank anticipe une légère contraction au deuxième trimestre.

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Message par Invité Jeu 8 Aoû - 5:48


UNE ENTRÉE DOUCE DANS UNE CRISE DURE ?
Patlotch a écrit:une grosse différence avec la période précédent la crise de 2008, c'est que tout le monde annonce la prochaine, plus ou moins imminente. Les feux d'alertes sont à l'orange, ce qui n'empêche personne de foncer. Quelques articles :

- Des pronostics apocalyptiques pour l'économie mondiale, alerte une nouvelle étude, Sputnik France, 24 juillet
- Les économistes annoncent une nouvelle crise économique et financière, les marchés financiers et les chefs d’entreprises n’y croient absolument pas... Cherchez l’erreur ! Atlantico, 24 juillet
- La crise économique, c'est pour 2020 ?, La Tribune, 24 juillet
- Dossier La crise vient, quand et laquelle ? Le Club de Mediapart (Blog), 4 août
- Chronique d’une crise financière annoncée (17) : Donald Trump précipite la chute, Blog Le Monde, 5 août
- Guerre des monnaies: tout comprendre à la crise qui menace l’économie mondiale, Le Figaro, 5 août
- Une grave crise économique est inéluctable, L'Expression, 6 août
- La ruée vers les obligations américaines fait sombrer les marchés boursiers mondiaux; l'or a atteint son plus haut niveau en six ans, tandis que les actifs plus risqués, tels que les actions et les prix du pétrole, ont chuté, News24, 7 août
- L'économie mondiale menacée d'une overdose d'argent gratuit, Le Monde, 8 août

la réaction en chaîne des causes et des effets semble engagée, diminution de la production dans les secteurs industriels et des ventes dans le secteur marchand, fermeture d'entreprises, licenciements massifs, pays en faillite, mesures protectionnistes, crises politiques, tensions militaires...

Que faire ? Croisez les orteils sur les plages pour ceux qui s'y entassent, et boire de l'eau fraîche pour ceux qui en ont

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Message par Invité Jeu 29 Aoû - 19:14


CAPITALISME : LA ROUE TOURNE...

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image d'illustration
Patlotch a écrit:pour l'intérêt du quatrième épisode, Repenser la théorie des cycles, relativement aux théories prévisionnistes asseyant leurs certitudes sur la reproduction des cycles économiques... ou des cycles de luttes. On se souvient qu'en 2007, Théorie Communiste souhaitait marier les deux, posant la question de leur articulation lors du Summer-Meeting sur la communisation, et que Bernard Lyon, à partir des cycles de Kondratiev, voyait la communisation s'engager en 2020 dans une crise mondiale de reproduction du capital...

LE SPECTRE DE LA RÉCESSION
4 épisodes
France Culture 26-29 août
Épisode 1 : L’économie mondiale à la peine
26/08/2019

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Chahut sur les places boursières, course aux valeurs refuges comme l'or, inversion de la courbe des taux d'emprunt, le tout sur fond de tensions commerciales vives : le risque de récession est réel mais faut-il y voir une fatalité ?

Épisode 2 : Les banques centrales au chevet de la croissance
27/08/2019
L'été 2019 aura vu la Réserve fédérale américaine puis la Banque Centrale européenne annoncer une baisse de leurs taux directeurs. Face à l'incertitude, les mêmes recettes depuis 2008 sont appliquées par les banques centrales, laissant la possibilité d'un retour à la normale s'éloigner...

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Épisode 3 : 1848 : de la récession à la révolution
28/08/2019

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La décennie 1840, marquée par la récession de 1846-1847 puis la révolution de 1848 opère la bascule entre les crises frumentaires de l'Ancien Régime et celles propres aux économies industrielles en train de se développer. De quoi alimenter la pensée socialiste qui se structure autour d'Engels.

Épisode 4 : Repenser la théorie des cycles
29/08/2019

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Douze ans après la crise des subprimes, tandis que la dette privée s’envole et que le commerce international ralentit, la crainte d’un nouveau choc financier refait surface… une crise qui s’inscrirait dans l’histoire longue des cycles économiques, théorisés dès le 19ème siècle.


La dette est un bon indicateur de vulnérabilité : avec l'accumulation des dettes dans les bilans des entreprises et des ménages, si vous avez beaucoup de dettes, à un moment, il faut être sûr que les investissements qui ont été financés par ces dettes vont vraiment avoir un rendement qui va vous permettre de rembourser. La question est de savoir à quel niveau de dette on doit commencer à s'inquiéter ? Anne-Laure Delatte

Il faut essayer de penser les liens très forts qu'il y a entre le réel et le financier. Ce ne sont pas deux sphères séparées : il faut comprendre comment le cycle réel peut amener, et être sous-jacent en quelque sorte, à une crise financière. Pierre Dockès

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Message par Invité Ven 13 Sep - 11:18


QUI NE PAYE PAS SES DETTES...

Marx et le malin génie de la dette américaine
Les Carnets de Nicolas Bonnal, dedefensa.org, 11 septembre 2019

Une étude Bloomberg montre que toute la richesse US repose sur la dette.
Certains experts estiment que la dette US est trop élevée, qu’elle coulera donc l’Amérique et son eschatologique arrogance. Cette dramatisation est ancienne. En 1950 le libertarien John T. Flynn se plaint de la dette étasunienne qui se monte à 260  milliards alors (voyez aussi David Stockman et sa « grande déformation »). Elle est cent fois plus élevée aujourd’hui. Les Donald et autres illuminés du Deep State la verraient bien deux ou dix fois plus élevée encore, histoire de financer guerres, bases, porte-avions rouillés, forages pétroliers bidons, murs-simulacres, emplettes groenlandaises, baisses d’impôts, cadeaux, sanctions et postillons.Il serait ainsi possible de voir ce delirium se prolonger longtemps. Voyez l’exemple de l’Angleterre, dont la dette valait trois fois le produit national en 1815, et qui passa le dix-neuvième siècle à rembourser l’ardoise de ses bonnes  guerres napoléoniennes, les enfants et les irlandais martyrs payant les notes aux banquiers.

Et comme le monde continue d’être hypnotisé par la décidément trop charismatique imagerie ricaine, les récents navets hollywoodiens sont financés par les fonds d’investissement des pays émergents. Alors…

Mais le monde moderne n’est pas né d’hier. On va relire Marx qui rappelle dans le plus effrayant chapitre du Capital :

« Le système du crédit public, c'est-à-dire des dettes publiques, dont Venise et Gênes avaient, au moyen âge, posé les premiers jalons, envahit l'Europe définitivement pendant l'époque manufacturière. Le régime colonial, avec son commerce maritime et ses guerres commerciales, lui servant de serre chaude, il s'installa d'abord en Hollande. »

On cultive depuis la dette, preuve de richesse. Marx :

« La dette publique, en d'autres termes l'aliénation de l'État, qu'il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l'ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c'est leur dette publique. Il n'y a donc pas à s'étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s'endette, plus il s'enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital. Aussi le manque de foi en la dette publique vient-il, dès l'incubation de celle-ci, prendre la place du péché contre le Saint-Esprit, jadis le seul impardonnable. »


Le crédit remplace le credo. On n’a jamais mieux défini le monde moderne…

Marx poursuit sur la magie de la dette immonde :

« La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l'accumulation primitive. Par un coup de baguette, elle dote l'argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu'il ait pour cela à subir les risques, les troubles inséparables de son emploi industriel et même de l'usure privée. Les créditeurs publics, à vrai dire, ne donnent rien, car leur principal, métamorphosé en effets publics d'un transfert facile, continue à fonctionner entre leurs mains comme autant de numéraire. »

La finance contrôle, qui n’a pas attendu Reagan et Wall Street :

« Mais, à part la classe de rentiers oisifs ainsi créée, à part la fortune improvisée des financiers intermédiaires entre le gouvernement et la nation - de même que celle des traitants, marchands, manufacturiers particuliers, auxquels une bonne partie de tout emprunt rend le service d'un capital tombé du ciel - la dette publique a donné le branle aux sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, à l'agiotage, en somme, aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne. »

Puis Marx définit ces associations de malfaiteurs qui ruinent pauvres et classes moyennes, et qu’on nomme indûment banques centrales :

« Dès leur naissance les grandes banques, affublées de titres nationaux, n'étaient que des associations de spéculateurs privés s'établissant à côté des gouvernements et, grâce aux privilèges qu'ils en obtenaient, à même de leur prêter l'argent du public. »

Retour aux banquiers d’Angleterre :

« Aussi l'accumulation de la dette publique n'a-t-elle pas de gradimètre plus infaillible que la hausse successive des actions de ces banques, dont le développement intégral date de la fondation de la Banque d'Angleterre, en 1694. Celle-ci commença par prêter tout son capital argent au gouvernement à un intérêt de 8 %%, en même temps elle était autorisée par le Parlement à battre monnaie du même capital en le prêtant de nouveau au public sous forme de billets qu'on lui permit de jeter en circulation, en escomptant avec eux des billets d'échange, en les avançant sur des marchandises et en les employant à l'achat de métaux précieux. »

L’important est de récupérer dix fois ce qu’on donne :

« Bientôt après, cette monnaie de crédit de sa propre fabrique devint l'argent avec lequel la Banque d'Angleterre effectua ses prêts à l'État et paya pour lui les intérêts de la dette publique. Elle donnait d'une main, non seulement pour recevoir davantage, mais, tout en recevant, elle restait créancière de la nation à perpétuité, jusqu'à concurrence du dernier liard donné. Peu à peu elle devint nécessairement le réceptacle des trésors métalliques du pays et le grand centre autour duquel gravita dès lors le crédit commercial. »

Et Marx rappelle, le crédit ayant remplacé le credo :

« Dans le même temps qu'on cessait en Angleterre de brûler les sorcières, on commença à y pendre les falsificateurs de billets de banque. »

Au passage, découvrez l’Homme qui rit de Victor Hugo, roman préféré d’Ayn Rand, modèle du Joker de Batman, et qui éclaire fantastiquement cette méphitique époque proto-capitaliste.

Marx poursuit :

« Il faut avoir parcouru les écrits de ce temps-là, ceux de Bolingbroke, par exemple, pour comprendre tout l'effet que produisit sur les contemporains l'apparition soudaine de cette engeance de bancocrates, financiers, rentiers, courtiers, agents de change, brasseurs d'affaires et loups-cerviers. »

Après le monde devint un simple mouvement/battement d’argent :

« Avec les dettes publiques naquit un système de crédit international qui cache souvent une des sources de l'accumulation primitive chez tel ou tel peuple. C'est ainsi, par exemple, que les rapines et les violences vénitiennes forment une des bases de la richesse en capital de la Hollande, à qui Venise en décadence prêtait des sommes considérables. A son tour, la Hollande, déchue vers la fin du XVII° siècle de sa suprématie industrielle et commerciale, se vit contrainte à faire valoir des capitaux énormes en les prêtant à l'étranger et, de 1701 à 1776, spécialement à l'Angleterre, sa rivale victorieuse. Et il en est de même à présent de l'Angleterre et des États-Unis. Maint capital qui fait aujourd'hui son apparition aux États-Unis sans extrait de naissance n'est que du sang d'enfants de fabrique capitalisé hier en Angleterre. »

Simple question : le monde pourra-t-il ou voudra-t-il alors se passer de cette fascinante/proliférante dette américaine ?

Sources
Karl Marx – Le capital, I, chapitre VIII, l’accumulation primitive
Victor Hugo – L’homme qui rit
David Stockman – The great deformation
John T. Flynn – The decline of the American republic

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Message par Invité Dim 14 Juin - 5:41

à tout prendre, je préfère un tel article aux "Trois scénarios pour explorer le champ des possibles à l’horizon de la sortie de crise" d'Alain Bihr, dont l'analyse économique s'entache de présupposés politiques trotsko-libertaires, "période de transition + démocratisme radical"...

Bulle économique |Il n’y a plus de doute : 2020 sera pire que 1929. Banque de France, Trésor, OCDE, Fed : toutes les prévisions le confirment. La fin de la crise serait pour quand ? Trop tôt pour le dire. La crise, pour qui sera-t-elle la pire ? Ça, on le sait. Revue des prévisions publiées cette semaine, entre hypothèses, risques et certitudes.

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Dit reprise, quand reviendras-tu ? Les incertitudes sont trop grandes pour le savoir.
Mais les économistes qui font des prévisions ont tout de même publié leurs estimations
cette semaine avec beaucoup d’hypothèses à la clef
. Crédits : DNY59 - Getty
Jamais les prévisions n'ont été aussi incertaines. Tous ceux et celles qui en ont présentées cette semaine ont exposé leurs doutes sur leur propres chiffres, de l’économiste en chef de l’OCDE, Laurence Boone, à Jerome Powel, le patron de la Fed en passant par les économistes de la Banque de France ou du Trésor.

La seule certitude sur la croissance économique est désormais celle-ci.

« C’est un choc qui n’a de comparaison qu’avec la grande récession de 1929. »             
Bruno Le Maire, le 10 juin 2020, lors de la présentation du troisième budget correctif à l’Assemblée nationale

La crise de 1929 sera même dépassée. 2020 sera pire, dans l’ampleur de la récession qui vient, mais aussi parce qu’aucun pays du monde n’est épargné.


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Crédits : OCDE

Absolument tous les pays vont connaitre un ralentissement de leur économie en 2020, et ça, c’est du jamais vu. 1929 et même 2009 furent plus limités géographiquement.

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En 2009, la chute du PIB mondial avait été de 0,1%. Les pays émergents ou en développement n'avaient pas connu de récession. Crédits : FMI
Quelles que soient les sources, et les méthodes, le monde ne va pas créer de richesse, telles que mesurées par le Produit Intérieur brut cette année.

6% de récession prévoit l’OCDE au mieux en 2020, 7,6% au pire. En 2009, le PIB mondial n’avait chuté "que" de 0,1%.

La France est avec l’Espagne, l’Italie, le Royaume Uni et la République Tchèque dans le peloton de tête, et risque une perte d’activité à deux chiffres : -11% dans le meilleur des cas, -14% dans le pire.

LA CRISE QUI VIENT 838_visactu-crise-economique-les-previsions-de-l-ocde-pour-2020 Crédits : Visactu

Or ce pire, il dépend de ce que les prévisionnistes ne savent pas modéliser, ni anticiper : le retour du coronavirus. Cette irruption d’une donnée sanitaire dans les équations des économistes est inédite, certains parlent d’incertitude radicale. D’où les deux chiffres donnés par l’OCDE pour ses prévisions.

Scénario optimiste : l’épidémie reste sous contrôle. Scénario pessimiste, il y a une seconde vague.



Dans le meilleur des cas, c’est fin 2021 voire mi 2022 que l’activité mondiale retrouverait le niveau qu’elle avait avant le coronavirus.

Le patron de la banque centrale américaine est sur l’option 2022, et sa prudence a eu l’effet d’un électrochoc sur des marchés financiers galvanisés jusqu’alors par les milliards de dollars déversés par les banques centrales depuis la mi mars.



Jérome Powell n’a pas parlé de seconde vague, même si dans certains Etats américains comme la Floride, la Georgie, le Texas et la Californie, les cas de Covid-19 repartent à la hausse, mais il a évoqué la deuxième incertitude majeure actuelle des économistes, à savoir, nous, nos comportements, et nos habitudes nouvelles de vie sous covid.

Nous n’avons pas d’expertise à la Fed dans les pandémies, ou les coronavirus. On parle à des experts, mais même s’il n’y a pas un retour de la pandémie au niveau national, juste quelques remontées locales peuvent avoir un effet sur la confiance des gens, et leur propension à voyager, aller au restaurant, tout ce qui implique de se retrouver à plusieurs donc.. ça ne serait pas une évolution favorable. Je n’en dis pas plus. Jerome Powel, président de la Fed, lors de sa conférence de presse le 10 juin 2020.

Le lendemain de ces déclarations, toutes les bourses ont chuté. Les indices américains, jusque-là insensibles à l’augmentation exponentielle du nombre de chômeurs (22 millions en 8 semaines) ont été stoppé dans leur élan.

Les marchés européens aussi ont repris peur. Et le Président américain Donald Trump a cru bon de rassurer ses compatriotes en twittant : « La réserve fédérale se trompe si souvent. Nous aurons un très bon troisième trimestre, un excellent quatrième, 2021 sera l’une de nos meilleures années ».

Donald J. Trump a écrit:@realDonaldTrump, 11 juin 2020
The Federal Reserve is wrong so often. I see the numbers also, and do MUCH better than they do. We will have a very good Third Quarter, a great Fourth Quarter, and one of our best ever years in 2021. We will also soon have a Vaccine & Therapeutics/Cure. That’s my opinion. WATCH!

La Réserve fédérale se trompe si souvent. Je vois aussi les chiffres et je fais beaucoup mieux qu'eux. Nous aurons un très bon troisième trimestre, un excellent quatrième trimestre et l'une de nos meilleures années en 2021. Nous aurons également bientôt un vaccin / thérapeutique / traitement. C’est mon opinion. REGARDEZ ! Donald Trump, via Twitter.

Quand tout est aussi incertain, tout peut être prédit, mais rares sont les prévisionnistes qui anticipent une courbe en V. La courbe en V, c’est celle qui prévoit un retour de la croissance aussi fort que sa chute.

Courbe en V, U, W, L, ou même VL ou WL… nous le saurons dans quelques années, quand les courbes ne dessineront plus des prévisions, mais la réalité. Ici un article qui détaille ce que veulent dire ces lettres appliquées à des chiffres !

Ce qu’il y a de commun à Donald Trump et toutes les prévisions publiées ces derniers temps, même les plus noires, c’est qu’elles anticipent qu’un jour, prochain, on aura trouvé une solution contre la Covid-19. Un vaccin ou un traitement.

Ce serait mi 2021 a tablé la Banque de France pour ses prévisions de moyen terme. L’Ocde a elle découpé le temps en phase.

- Phase 1 : confinement,
- Phase 2 : redémarrage de l’activité tout en limitant les risques de seconde vague.
- Phase 3 : la vie comme avant, possible uniquement s’il y a un vaccin, un traitement ou que le virus est éradiqué.
Mais pour moment, on n’en est donc pas là.

Pour le moment, on est en phase 2. Or si cette phase est incertaine, ce n’est pas seulement pour des raisons sanitaires, c’est aussi parce que jamais on a connu ce type de choc. En mai 68 aussi, l’économie s’était arrêtée brutalement, mais bien moins longtemps, et pas à l’échelle mondiale.

Une page blanche...
1929 n’est pas non plus le bon modèle, l’origine de la crise étant très différente et 2009 peut éclairer sur les conséquences sociales d’un ralentissement économique planétaire, mais les frontières n’étaient pas alors fermées, les restrictions aux exportations légions, et les tensions géopolitiques aussi fréquentes et imprévisibles.

La page est presque blanche, et les économistes doivent donc extrapoler leur raisonnement sans filet.

L’une de leur plus grande incertitude, c’est encore nous; preuve que l’économie est bien faite de chair humaine. Même si nos comportements ont été modélisés depuis longtemps dans des équations, que valent ces équations dans un monde post-covid ?

Pour la France, la question cruciale, c’est que font faire les ménages qui ont épargné plus de 110 milliards d’euros pendant le confinement ? Vont-ils la dépenser ? La garder ? "110 milliards d’épargne forcée, on n’a jamais vu ça de notre vivant", constate effaré l'un des ces prévisionnistes.

Si les Français attendent qu’on ait trouvé un vaccin pour reprendre leurs habitudes de consommation, la croissance en 2021 pourrait être de 7%, estime la Banque de France, mais s’ils le font plus tôt, fin décembre, la croissance pourrait être de 9%. Deux points d’écart, et à la clef, des milliards de dettes en plus ou en moins, et des centaines de milliers de chômeurs, en plus ou en moins.

Dans l'hypothèse où le virus ne revient pas, l'avenir de notre économie dépend donc en partie de nous, mais nous, comment décidons-nous ?

Il y aura 800 000 suppressions d’emplois d’ici quelques mois, a affirmé Bruno Le Maire cette semaine à l’assemblée nationale. Quel peut être l’effet d’une telle déclaration ? Nous pousser dans les magasins ou nous pousser à garder nos sous de côté au cas où ??

La prévision la plus sombre peut facilement devenir une prophétie auto réalisatrice. C'est pourquoi l'exercice n'est pas sans danger.

... mais quelques certitudes cependant
Il y a aussi des fois où la prévision n’est pas entourée d’incertitude, et peut guider l’action publique.

C’est ce qu’a cherché à faire l’Ocde en alertant sur plusieurs risques.

- Le risque de blocage du commerce international
- Le risque d’endettement des entreprises, bien plus préoccupant que l’endettement public, et pour lequel, la France est encore plus à risque que les autres pays.
- Et le risque social…

Les jeunes vont être touchés de façon disproportionnée, parce qu’ils travaillent souvent dans la restauration, les loisirs, l’accueil du public, et que ces secteurs sont les plus affectés. Plus largement, c’est tous ceux et celles qui n’ont pas encore eu accès à un travail de qualité qui souffriront le plus. Ce qui peut engendrer des tensions sociales. Il ne faut pas que cette crise laisse des cicatrices aux jeunes pour leur vie entière. Laurence Boone, l’économiste en chef de l’OCDE.

Or pour le moment, la jeunesse n’a pas vraiment bénéficié des largesses consenties depuis que « nous sommes en guerre ». Il n’y avait quasiment rien pour elle dans le deuxième projet de loi de finance rectificatif, et il y a peu dans le troisième : un milliard d’euros en comptant les mesures pour les enfants.

L’Organisation Internationale du Travail s’alarme aussi dans ses rapports récents, pour les 267 millions de jeunes de 15-24 ans, soit un cinquième des jeunes dans le monde qui étaient déjà non scolarisés, sans emploi ni formation avant la covid-19. Et le FMI tient des graphiques détaillés, sur les mouvements sociaux dans certaines parties du monde… et la courbe elle est exponentiellement ascendante.

LA CRISE QUI VIENT 838_social_unrest_imf Crédits : FMI
Index de soulèvement sociaux au Liban, Soudan, Moyen Orient, Afrique du nord, Afghanistan et Pakistan  

Si les soulèvements de la jeunesse du printemps 2011 ont en partie pris racine dans la crise de 2008, pas besoin d’être un prévisionniste patenté pour deviner à quoi pourraient ressembler les années 20 qui sont devant nous.

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Message par Invité Mer 17 Juin - 14:22

à paraître en 2021

A World Beyond Work?:
Labour, Money and the Capitalist State Between Crisis and Utopia


Ana Cecilia Dinerstein, University of Bath, UK
Frederick Harry Pitts, University of Bristol, UK


LA CRISE QUI VIENT 9781787691469
Sensing a future beyond work lurking in an age of crisis, the ‘post-capitalist’ utopias of today spread the idea of a permanent escape from work aided by the automation of production, a universal basic income and the reduction of working hours to zero. By skilfully unpicking the political economy of contemporary work and its futures, this book mounts a forceful critique of the post-work society vision.

Dinerstein and Pitts reveal that transitional measures towards a world beyond work do not do enough to break away from the key features of capitalist society, and instead potentially stifle the capacity for transformative social change. Proposing an innovative alternative, the authors envision the construction of ‘concrete utopias’ that shape and anticipate non-capitalist futures.

Chapter 1. Post-work, Post-capitalism, Post-what? An Introduction
Chapter 2. Futures Past and Present: On Automation
Chapter 3. The Post-Work Prospectus: On Labour
Chapter 4. Productivist Mandates: On Value
Chapter 5. Pennies from Heaven: On Money  
Chapter 6. Basic Income in One Country: On the State
Chapter 7. Liquidating Labour Struggles? On Social Reproduction
Chapter 8. Hope and Prefigurative Translation: On Utopia
Reviews
‘Ana Cecilia Dinerstein and Frederick Pitts' book is a fundamental contribution to the debate on post-capitalist utopias. The Coronavirus crisis has accelerated the morbid symptoms of austerity-driven capitalism, and we must develop new strategies to escape the increasingly authoritarian trends of nation-states. A World Beyond Work offers a blueprint ready to develop a future against and beyond capitalism. This will be an essential read for the next decade.’  - Dr Mònica Clua Lozada, The University of Texas Rio Grande Valley

‘A World Beyond Work? is one of the great books of our generation. The future of work and the notion of basic income are topics on which every active citizen must form a view. Too often, these topics are discussed by referring to money and the state in an untheorised and, ultimately, naive way. Dinerstein and Pitts avoid these pitfalls by drawing on the work of Marx. Political issues and issues in the social sciences compete for attention and, sometimes, have an ephemeral feel. A World Beyond Work? is different. It is a landmark. We shall be consulting Dinerstein and Pitts for years.’ -
-Richard Gunn, co-founder of open Marxism

‘As we look towards building the economic order of the 21st century, post-capitalist and post-work visions capture the interest of many across the left and beyond. Dinerstein and Pitts undertake the necessary work of taking this stance seriously, offering a balanced, dense, thoughtful and enriching critique.’   - -Alessandro Gandini, University of Milan

‘This is a timely and important book. In it, Dinerstein and Pitts carefully dissect loose arguments that automation and basic income necessarily promise a better future. Their theoretical and empirical rigour offer a vital corrective to misplaced and uncritical hope and invite scholars and activists to think carefully about the demands they are making, how, and why.’ - -Neil Howard, University of Bath

‘This book offers a scholarly contribution to studies of value, work, (un)employment, and social movements in the 21st Century. This is also a book about hope and creativity at a time of narrow horizons and bleak pessimism. It brings to us a world with new possibilities of freedom. Dinerstein and Pitts point to new pathways to this world – pathways broader than postwar social democracy, more radical than the traditional communist parties, and carefully attuned to our own times of overlapping crises of profitability, living standards, health and the environment. A must!’ -
-Alfredo Saad-Filho, King’s College London

'This is a ground-breaking contribution to debates about the future of work, mechanisation and social reproduction. Anyone interested in these themes – and particularly the highly topical issue of universal basic income – should read Dinerstein’s and Pitts’ powerful critique. The authors offer a vital antidote to the technological utopianism widespread on the left today.' -
Adrian Wilding, Humboldt-Universität zu Berlin

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Message par Invité Mer 24 Juin - 15:14


Guerres commerciales et lutte des classes
Par Bruno Amable, professeur à l’université de Genève
Libération, 22 juin 2020


LA CRISE QUI VIENT 81ODb6sj5dL
juin 2020
A provocative look at how today's trade conflicts are caused by governments promoting the interests of elites at the expense of workers Trade disputes are usually understood as conflicts between countries with competing national interests, but as Matthew C. Klein and Michael Pettis show, they are often the unexpected result of domestic political choices to serve the interests of the rich at the expense of workers and ordinary retirees. Klein and Pettis trace the origins of today's trade wars to decisions made by politicians and business leaders in China, Europe, and the United States over the past thirty years. Across the world, the rich have prospered while workers can no longer afford to buy what they produce, have lost their jobs, or have been forced into higher levels of debt. In this thought-provoking challenge to mainstream views, the authors provide a cohesive narrative that shows how the class wars of rising inequality are a threat to the global economy and international peace-and what we can do about it.
La fable européenne des pays «fourmis» ou «cigales» cache seulement une augmentation des inégalités sociales dans certains pays, permettant de créer de l’excédent. Et cela vaut aussi à l’extérieur de l’Europe.
Les déséquilibres commerciaux internationaux sont la plupart du temps traités sous l’angle de la compétitivité. Les pays en déficit sont considérés comme insuffisamment compétitifs pour s’insérer correctement dans la division internationale du travail ; ils devraient prendre exemple sur les pays en excédent qui, eux, etc. D’un point de vue macroéconomique, les excédents commerciaux reflètent un excès d’épargne alors que les déficits indiquent l’inverse. Un ouvrage récent de Matthew C. Klein et Michael Pettis va un peu plus loin et considère que les déséquilibres commerciaux sont le miroir des inégalités et de la lutte des classes (1).

L’idée de départ est simple et sa première expression remonte au début du XXe siècle avec John A. Hobson, un auteur que l’on peut rattacher au courant du «nouveau libéralisme». La sous-consommation des pauvres engendre un excès de production qui ne peut trouver ses débouchés qu’en dehors des frontières. Au moment où Hobson écrit, les débouchés se trouvent dans les empires coloniaux. L’impérialisme est donc le produit d’une mauvaise distribution de revenus qui peut être combattue en prélevant le revenu excessif des riches pour le donner aux pauvres.

Klein et Pettis réactualisent cette idée et leur ouvrage fait le lien entre la distribution inégale des revenus, phénomène dont l’importance a grandi depuis les années 80-90, l’excès d’épargne et les déséquilibres de la balance courante. La déformation de la distribution des revenus vers les ménages les plus riches, ceux qui ont le taux d’épargne le plus élevé, engendre un excès d’épargne qui est le reflet de la sous-consommation des ménages les plus pauvres. L’augmentation des inégalités provoque un déséquilibre entre production et consommation domestique, l’excédent ne trouvant pas à s’investir dans le pays. Cela se traduit par un excédent commercial. La contrepartie de cet excédent est un flux de capitaux vers les pays en déficit, ceux qui absorbent les excédents produits par l’excès d’épargne des autres pays.

Klein et Pettis décrivent pour la Chine et l’Allemagne, les pays qui possèdent les plus gros excédents de la balance courante au monde, tous les mécanismes qui ont mené à l’excès d’épargne : une protection sociale faible (Chine) ou en régression (Allemagne) conduit les ménages à augmenter l’épargne de précaution ; des réformes fiscales à l’avantage du capital et des ménages aisés augmentent les revenus des classes qui épargnent plus ; les réformes du marché du travail, la chute de la syndicalisation et les délocalisations-externalisations accroissent les inégalités de salaires, etc.

Les travailleurs des pays en excédent sont sous-payés par rapport à la valeur de ce qu’ils produisent. Les pays en excédent sous-consomment et sous-investissent. Mais les flux de capitaux à destination des pays en déficit n’impliquent pas non plus un accroissement des investissements, ou pas forcément des investissements utiles. Ces entrées de capitaux ont ainsi pu alimenter des bulles immobilières, comme en Espagne. Sinon, c’est la consommation à crédit qui se développe.

Les Etats-Unis ont un rôle particulier dans cette construction mondiale. Au vu du niveau et de l’évolution des inégalités dans ce pays, on s’attendrait à être en présence d’un excès d’épargne et donc d’un excédent de la balance courante. Mais en raison de la place du dollar, ce pays est en fait la dernière étape de l’excès d’épargne mondiale. Pour les Etats-Unis, c’est la demande mondiale d’actifs en dollars qui provoque les entrées de capitaux et permet un déficit commercial. Les Etats-Unis ne contrôlent pas leur balance courante. L’excès d’épargne consécutif à l’accroissement des inégalités se transmet largement dans l’augmentation de la dette privée.

L’intérêt de l’analyse de Klein et Pettis est de reformuler un conflit commercial entre Etats en un conflit entre riches et pauvres, entre banquiers et détenteurs de capitaux d’un côté et ménages pauvres de l’autre. Comme le dit le titre du livre, les guerres commerciales sont des luttes de classes. Mais les conséquences à en tirer en termes de politique économique n’en sont que plus compliquées, car il ne s’agit pas uniquement de reréglementer les flux de capitaux mondiaux ou les échanges internationaux. Le cœur du problème se situe au sein des rapports de classe, non seulement ceux du capitalisme mondial mais aussi ceux internes à chaque pays.

(1) Trade Wars Are Class Wars. How Rising Inequality Distorts the Global Economy and Threatens International Peace (Yale University Press, 2020).

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Message par Invité Mer 20 Jan - 5:12


ORAGE, HAUT DE L'ESPOIR ?
j'ai cessé d'en causer, mais c'est pas une raison pour s'en désintéresser. Une piste à suivre, la série d'études en cours sous l'orage, qui se fait attendre


Wall Street, la crise, Marx et nous
Ben Malacki a écrit:La question qui demeure en suspend n’est donc pas de savoir si la crise aura lieu mais quand… Lorsqu’on scrute attentivement les indicateurs et autres indices statistiques couramment utilisés par les algorithmes pour déterminer la santé des marchés, on constate de fortes probabilités pour qu’une crise survienne à court terme. La profusion de capital fictif, renforcée massivement par le recours aux plans de relance financiers anti-pandémiques, a permis aux capitalisations boursières de nombreuses sociétés de s’envoler jusqu’à atteindre des sommets déconnectés de toute production actuelle ou future. Le retour sur terre risque d’être brutal… et semble imminent.

Pour finir notre série d’articles nous nous plongerons dans l’analyse des indices permettant d’envisager une réponse à cette problématique brûlante : Jusqu’à quand, vers la fin de l’accumulation inversée, la crise à venir ? Nous y aborderons cette question à travers l’étude des indicateurs statistiques permettant de présager le surgissement d’une crise économique systémique.  

quant à la certitude concluant la citation de Marx qui précède, tirée des Grundrisse T 4, Plus-value et profit :
Karl Marx a écrit:Cependant ces catastrophes qui le régénèrent régulièrement [le capital], se répètent à une échelle toujours plus vaste, et elles finiront par provoquer son renversement violent.

l'auteur ne l'exprime pas dans ses études. N'écrit-il pas quelque part, en réponse à un Anonyme agresseur, « la théologie... j’ai justement pour but d’éviter ce genre d’écueil. » ?

sur la certitude d'une imminence de la crise, affichée à partir de ses études statistiques, je resterais prudent en raison des possibilités de restructuration globale du capitalisme mondial quasi à froid, du fait de la domination venant de la zone asiatique (j'en parle depuis 10 ans, et encore hier ici). J'avais précédemment fait remarquer à l'auteur que la tendance à la baisse du taux de profit devait s'apprécier pour toutes les branches et au niveau mondial, sans quoi la visée de son maintien par l'élimination de certains capitaux dans les crises n'avait pas grand sens (cf Le Capital), et, partant, l'absence des données sur la Chine dans son étude du mois dernier Taux de profit et composition organique du capital des GAFAM. Il m'avait répondu (30 décembre)

Ben Malacki a écrit:Pour la Chine en tout cas on retrouve des fonctionnements similaires pour les plus fortes capitalisations boursières (les batx notamment) Alibaba et Tencent valent aujourd'hui près de 800 milliards chacune.

Après notre étude détaillée est rendu possible parce que les entreprises cotées aux Etats Unis publient beaucoup de chiffres et statistiques sur leur fonctionnement de manière publique. C'est moins le cas ailleurs, notamment en Chine.

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Message par Invité Ven 23 Avr - 8:29


« LA CRISE ? QUELLE CRISE ? »
disent-ils


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Sergey Nivens - stock.adobe.com pour Le Figaro

2. Jean Viard : "Nous allons sans doute vers les Dix Glorieuses"
Michel Feltin-Palas et Stéphanie Gendron, Le Figaro, 21/04/2021 à 09:08

Le sociologue en est persuadé : l'après-Covid sera positif et marqué par une "soif de vie" comparable à celle qui a suivi la Libération.

extraits

Depuis 1945, pour montrer qu'on n'était pas des ploucs, on voulait des ronds-points, des supermarchés, des constructions rectangulaires... Demain, la priorité sera donnée à la mise en scène du patrimoine et de la culture locale - c'est ce que j'appelle l'esprit des lieux. Mais il ne s'agira pas d'être archaïque ni folklorique. Au contraire, il faudra être hyperconnecté et savoir mettre en avant son unicité. Car c'est la différence qui attire : pourquoi vous installeriez-vous dans un endroit standard ?

Pour résumer, êtes-vous optimiste ou pessimiste en imaginant la France d'après-Covid ?

Plutôt optimiste ! Les sorties de crise sont des moments de libération de l'énergie. Nous ne vivons pas une guerre mais une tragédie inouïe et une révolution culturelle. La post-pandémie peut ressembler à ce que l'on a connu à la Libération, avec une soif de vie, une folle envie de bouger, de créer, de danser, de sortir, d'in- nover... Nous allons sans doute vers les Dix Glorieuses, comme il y a eu après-guerre les Trente Glorieuses. Nos sociétés peuvent retrouver une dynamique où l'idée d'un commun à construire prendra le dessus sur nos postures victimaires. Chacun de nous s'est autoréformé. L'avenir va maintenant dépendre de la capacité du politique à accompagner ce mouvement, à créer er des tiers-lieux, à assurer partout un excellent équipement numérique, à nous faire basculer dans un monde écologique, plus humaniste, à faire vivre l'Europe, à décentraliser la santé... Nous allons disposer d'une énorme énergie à utiliser ; la question est de savoir si nos dirigeants sauront en faire une énergie créatrice et non destructrice. La réponse n'est pas écrite.

25 janvier 2021
1. LES PLUS RICHES SORTENT RENFORCÉS DE LA PANDÉMIE, SELON OXFAM
Pascal Samama avec AFP, BFM Business, 25/01/2021


Pour l'ouverture du Forum économique mondial (WEF), l'ONG Oxfam dévoile un rapport sur les inégalités face à la pandémie et renouvelle son appel à taxer la richesse.Oxfam reprend les propositions des économistes Thomas Piketty et Gabriel Zucman en faveur d'une hausse de la fiscalité des plus riches.

L'ONG Oxfam a estimé lundi, dans son rapport annuel sur les inégalités, que les grandes fortunes mondiales étaient jusqu'ici sorties indemnes voire renforcées de la pandémie, renouvelant son appel à taxer la richesse afin de combattre "le virus des inégalités".

"Les 1000 personnes les plus riches du monde ont retrouvé leur niveau de richesse d'avant la pandémie en seulement neuf mois alors qu'il pourrait falloir plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques", fait valoir l'ONG le jour de l'ouverture du Forum économique mondial (WEF) qui se tient en ligne - et non pas à Davos en Suisse - jusqu'à vendredi.

A l'échelle mondiale, les milliardaires ont même vu leur fortune augmenter de 3900 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020, selon l'ONG qui s'appuie en particulier sur les données de Forbes et de Credit Suisse.

En France, les milliardaires - dont Bernard Arnault, 3e fortune mondiale derrière les américains Jeff Bezos et Elon Musk - ont "gagné près de 175 milliards d'euros" sur la même période, "dépassant leur niveau de richesse d'avant la crise". C'est la troisième plus forte progression, après les Etats-Unis et la Chine.

Hausse de la fiscalité des plus riches
Face à cette flambée des inégalités, Oxfam reprend les propositions des économistes Thomas Piketty et Gabriel Zucman en faveur d'une hausse de la fiscalité des plus riches.

"La crise du corona doit marquer un tournant dans la fiscalité des personnes et des entreprises les plus riches. Elle nous offre l'occasion d'établir enfin une fiscalité juste, de mettre fin au nivellement par le bas et d'initier un nivellement par le haut. Cela peut prendre la forme d'une augmentation de l'impôt sur la fortune, de taxes sur les transactions financières et de mesures d'éradication de l'évasion fiscale", note le rapport.

L'ONG cite en exemple l'Argentine, qui a adopté en décembre une loi instituant un impôt extraordinaire sur les grands fortunes, susceptible de rapporter quelque 3 milliards de dollars, pour financer la lutte contre les effets du Covid-19.

En France, où l'impôt sur la fortune a été supprimé en 2018, le gouvernement a exclu d'augmenter les impôts d'ici la fin du quinquennat en 2022 pour financer son coûteux plan de soutien à l'économie.

A l'occasion de la sortie de ce rapport, Oxfam France lance lundi une campagne pour dénoncer les inégalités. La devise républicaine, détournée en "liberté, inégalités, fraternité", sera brandie devant des lieux symbolisant la République dans 10 villes de France dont Paris, Lyon et Lille.

https://twitter.com/PascalSamama

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Message par Invité Jeu 29 Avr - 10:28

si la critique de l'économie politique héritée du Capital de Marx montre encore une belle pertinence, comme les promesses, cela n'a d'implication quant aux perspectives révolutionnaires que dans l'esprit de qui veut y croire

DES NOUVELLES DU FRIC

LA CRISE QUI VIENT 6468529371_72633faa63
Smith - Marx - Shumpeter - Keynes
pour tempérer l'optimisme de certains capitalistes, ci-dessus, récentes analyses intéressantes sur la situation économique, la venue de la crise et les stratégies capitalistes, les évolutions "néo-keynésiennes" de la politique économique américaine, et probablement occidentale. Les éléments concernant le poids des économiques asiatiques dans la situation et son devenir continuent à faire défaut à mon sens

viendra nécessairement un moment où il faudra casser du capital constant, avec l'inévitable crise sociale qui viendra avec, mais sans qu'on puisse en prédire l'ampleur, les types de luttes qu'elle déclenchera et les risques pour le système capitaliste global


Michael Roberts
Blogging from a Marxist economist


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Idea

Accouchement difficile – Épisode 3
Peut-on mettre une crise au congélateur ?

R.F. – B.A., Hic Salta, avril 2021


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Message par Invité Dim 16 Mai - 4:54


« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ! »
Jean Jaurès

"GUERRE FROIDE"
manœuvres militaires conjointes
USA, Japon, France
bientôt rejoints par la Grande-Bretagne et l'Allemagne


Japan, U.S., France hold military drills
Richard Colombo, Mari Yamaguchi
Japan Today, May 16 2021


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A French army soldier take part in a joint military drill between Japan Self-Defense Force,
French army and U.S. Marines, at the Kirishima exercise area in Ebino, Miyazaki Prefecture,
on Saturday
.  Photo: Charly Triballeau/Pool via AP


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Kirishima Training Area, Miyazaki
Dozens of Japanese, American and French troops landed amid pouring rain from a CH-47 transport helicopter onto a grassy field at a training area in southern Japan, part of Saturday's joint scenario of defending a remote island from an enemy invasion.

The three nations’ first joint drills on Japanese soil — dubbed “ARC21” and which began Tuesday — come as they seek step up military ties amid growing Chinese assertiveness in the region.

Japanese soldiers and their counterparts from the French army and the U.S. Marine Corps also conducted an urban warfare drill using a concrete building elsewhere at the Japanese Self-Defense Force’s Kirishima Training Area in the southern Miyazaki prefecture. Around 200 troops took part in Saturday's exercises.

On Saturday, the three countries were also joined by Australia in an expanded naval exercise involving 11 warships in the East China Sea, where tensions with China are rising around the island of Taiwan.

The drills come as Japan looks to bolster its military capabilities amid a deepening territorial row with China in regional seas. Japan is increasingly concerned about Chinese activity in and around Japanese-claimed waters surrounding the Japanese-controlled Senkaku islands, which Beijing also claims and calls Diaoyu.

Since the end of World War II, Japan’s constitution has limited the use of force to self defense. Japan in recent years has continued to expand its military role, capability and budget.

Japan's Vice Defense Minister Yasuhide Nakayama, who observed the exercise, stressed the significance of French participation in the joint exercises regularly held between Japan and the U.S., and often with Australia.

“It was a valuable opportunity for the Japanese Self-Defense Force to maintain and strengthen its strategic capability necessary to defend our remote islands,” Nakayama said. “Together we were able to show to the rest of the world our commitment in defending Japanese land, territorial seas and airspace.”

France, which has territories in the Indian Ocean and the South Pacific, has strategic interests in the region.

"It is obviously very important for us because we need to be side by side with people who are sharing this part of the world,”
Lt. Col. Henri Marcaillou from the French army told reporters after Saturday's exercise.

U.S. Marine Corps Lt. Col. Jeremy Nelson said the three countries showed they can work together “for a common goal or common cause.”

Britain, which recently adopted a policy of deeper engagement in the region, is sending the aircraft carrier Queen Elizabeth and its strike group, due to arrive in the region later this year. Germany is also set to deploy a frigate to the region.

Japan and the U.S. have been promoting a free and open Indo-Pacific vision of defense and economic framework based on democratic principles in the area in a group known as the Quad, which also includes Australia and India, seen as a move to counter China's escalating influence in the region.

China has criticized the U.S.-Japanese framework as an exclusionist bloc based on a Cold War-era mindset.

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Message par Troguble Dim 3 Oct - 6:08


LA CRISE VA-T-ELLE ENFIN SORTIR DU CONGÉLATEUR ?

j'ai retenu cette émission de France Culture parce qu'elle résume les articles de la presse internationale sur le sujet. "Enfin", dans mon titre, pour ceux qui la souhaitent comme ouvrant potentiellement une fenêtre à la révolution de leurs rêves, titre allusion à Accouchement difficile – Épisode 3 : Peut-on mettre une crise au congélateur ?, Hic Salta avril 2021

je n'ai pas saisi ce que vient faire sous ce titre l'explosion du volcan canarien, ça n'a rien d'évident, à moins que la pêche miraculeuse attendue ne relève de la dernière utopie catastrophile ? L'éruption d'un volcan n'est-elle pas comparable à une insurrection révolutionnaire, quand elle revêt une ampleur telle que les effets en sont imprévisibles ?


Depuis plusieurs semaines, la Chine fait face à des pénuries d'électricité. La production industrielle ralentit, mais le pouvoir assure qu'il ne faut pas paniquer. Sur l'ile de Palma, le volcan érupte toujours, la lave se déverse dans la mer, et les pêcheurs espèrent...

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Centrale de Haibei. Les 2/3 de l'électricité chinoise vient de la combustion du charbon, que Pékin essaie de freiner pour lutter contre le changement climatique. Crédits : LI BIN - Maxppp
Il n'y a pas qu'en France que les problèmes d'énergie sont à la une, c'est aussi le cas en Chine, mais il faut lire les quotidiens des pays alentours pour avoir les informations les plus fraiches sur la question. Ainsi, selon le quotidien de Singapour, The Straits Times, le gouvernement central chinois a ordonné aux plus grands opérateurs d'énergie du pays de sécuriser les approvisionnements cet hiver à tout prix.  

C'est le vice Premier ministre Han Zheng, en charge de l'énergie qui a fait cette demande lors d'une réunion d'urgence cette semaine.  

"Au moins 20 provinces et régions chinoises représentant plus de 66% du produit intérieur brut du pays ont annoncé des coupures d'électricité, principalement destinés aux industriels",  relate The Strait Times, mais les particuliers sont également touchés, ce qui est plus nouveau, et plus inquiétant pour le pouvoir central.  

Le Global Times, quotidien de propagande chinois en anglais titre d'ailleurs l'un de ses articles : "La Chine a la capacité d'assurer pleinement l'approvisionnement en électricité des ménages" et rassure : "La NDRC, la commission nationale pour le développement et la réforme augmentera les importations de charbon et de gaz naturel et la production nationale pour augmenter la production d'électricité".  

Mais pour l'industrie, le Global Times doit reconnaitre que le mal est déjà fait : "l'indice PMI qui donne l'état de la production manufacturière chinoise est au plus bas en septembre... aussi bas qu'en février 2020 au début de l'épidémie de Covid-19". C'est dire...    

The Strait Times recense pèle mêle un arrêté coupant l'électricité des usines d'avant hier à dimanche à Houjie, une commune du nord ouest, la location par un fabricant de chaussure d'un générateur pour 10 000 dollars par semaine, deux fois plus que lorsque l'usine pouvait se brancher sur le réseau, ou encore l'ordre intimé à un broyeur de graine de soja produisant des aliments pour animaux de fermer toute la semaine dans la ville de Tanjin.    

Selon Nikkei Asia, les fournisseurs d'Apple et Tesla ont interrompu la production à divers endroits, dans le Jiangsu, l'un des centre névralgique du made in china, 160 entreprises textiles ne tournent plus, des aciéries ont fermé, et des villes éteignent leur réverbères....  

Power crunch une menace plus grande qu'Evergrande ?    
Cette crise énergétique chinoise, c'est la nouvelle menace, plus grande encore que le scandale immobilier d'Evergrande, concluent ou titrent plusieurs articles (non made in China bien sur (ici et ici). Oubliez Evergrande, craignez dorénavant la crise énergétique chinoise, ou POWER CRUNCH en bon anglais.  

C'est officiel, titre CNN Business, l'industrie manufacturière chinoise est en difficulté, ce qui risque d'aggraver le chaos dans la chaine d'approvisionnement mondial.

L'autre effet, c'est sur les prix de l'énergie, qui s'envolent face à la demande accrue de la Chine. Le chaos a déjà envahi les marchés européens, considère The Strait Times de Singapour. Chaos, c'est le mot du moment...

Trois raisons expliquent ce power crunch, selon Nikkei Asia.  

1, la reprise post-Covid fait flamber le prix des matières premières, dont le charbon, or depuis plusieurs mois la tensions diplomatique entre l'Australie et la Chine monte au sujet de l'origine du coronavirus, ou l'affaire des sous marins et l'Australie a restreint ses exportations de charbon vers la Chine.  

2, Comme les prix de vente de l'énergie sont encadrés par le pouvoir chinois, des centrales ont cessé de fonctionner partiellement pour ne pas produire à perte,  et

3, les provinces du nord ont réduit leur production d'électricité parce qu'elles étaient en passe de dépasser leur quota d'émission de CO2 et se sont fait rappeler à l'ordre par le pouvoir central à la rentrée.    

Reprise post pandémie, tensions diplomatiques, lutte contre le changement climatique... voilà le cocktail.. mais la Chine surmontera cette crise, nous dit enfin un éditorial du Global Times, le quotidien chinois en anglais.

Car notre capacité à contrôler, résoudre et atténuer les problèmes est certainement meilleure que dans la plupart des économies (...) Le peuple chinois ne doit pas paniquer... Editorial du Global Times.    

Que le journal de propagande chinois se fendent d'un éditorial pour le dire c'est peut être justement qu'il y a lieu de s'inquiéter !  

À Palma, un paradis transformé en chaos permanent  
Sur l'ile de Palma, le volcan qui s'est réveillé il y a 11 jours continue de cracher sa lave. TV Canarias diffuse les images en direct de l'éruption de flammes oranges et de fumée qui se poursuit sur cette ile des Canaries.    



C'est plus spectaculaire à voir qu'à écouter, mais on entend aussi le souffle que produit le volcan Cumbre Vieja en ce moment même.    

"C'est un torrent de lave jaillissant d'un paysage qui rugit, qui tonne, qui crache de la cendre sans faiblir"
, relate Publico autre journal espagnol dans un article très bien écrit et traduit par le Courrier international qui finit avec ces mots : "Des récoltes perdues, des maisons englouties, des gens qui ont tout perdu. Un paradis transformé en chaos permanent".  

Au cours des dernières heures, le volcan expulse plus de cendre, il est plus explosif, affirme l'Institut National de Géographie cité par El Pais.

Possible que son cône s'effondre préviennent les scientifiques, la situation reste instable. Il n'y a pas de morts, ni de blessés, mais 6 000 habitants restent évacués même si certains d'entre eux ont pu récupérer des affaires autour de la zone d'exclusion.  

La lave continue de se déverser dans la mer dans ce qui fut la Playa del Guirre, et photo à l'appui, on voit se former une excroissance de terre, comme une corniche de quasi 20 hectares.  

Guillermo Vega l'envoyé spécial d'El Pais donne la parole aux pêcheurs du port de Tazaracote, aujourd'hui désert, d'où l'on voit les nuages de fumées blanches qui émanent de l'océan Atlantique, là ou le magma à plus de 1 000 degrés rencontre la mer à 20 degrés.  

Depuis plusieurs mois, les pêcheurs avaient remarqué que les poissons disparaissait, "et je ne serai pas surpris qu'ils aient fuit à cause des tremblements de terre qu'ils ressentaient déjà" témoigne l'un d'eux.  

À court terme, bien sur, l'avenir s'annonce sombre pour les 150 familles qui dépendent de l'océan, mais les pécheurs ne sont pas tous pessimistes : "Qui sait, le volcan nous apportera plus de poisson à l'avenir. Regardez ce qui s'est passé à El Hierro, (une ile voisine, quelques temps après l'éruption de 2011), les écosystèmes se sont développés... épanouis.", Nicolás de Juan, pêcheur.  

On dit "florecido" en espagnol... je vous laisse sur ce joli mot et cette note d'espoir.

Troguble

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Date d'inscription : 31/07/2021

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