sur la PRODUCTION INDUSTRIELLE dans le monde

Patlotch a écrit:si je suis critique des théorie prolétarienne de la révolution communiste, ce n'est pas en niant comme certains (Temps Critiques...) que la production industrielle de marchandises soit au cœur de celle de la plus-value, et à la base de sa transformation en valeur, autrement dit en capital

ce sujet jettera un œil sur la production industrielle, sa croissance ou sa retombée, et ceci de façon comparative dans les pays et zones du monde

un repère dans le temps est la crise de 2008, dont les effets se sont atténués, mais pas au point d'une production industrielle au niveau de ce qu'elle était avant

La production industrielle mondiale (calcul Rexecode sur les 51 principales économies) a progressé en décembre 2018 à son rythme le + faible depuis mi-2016. Sa croissance est de +2,2% en moyenne mobile sur 3 mois. Elle recule en zone euro.

Les mesures prises par le gouvernement Macron au cours de sa première année sont-elles en phase avec les changements constatés à l’échelle globale ? C’est la question à laquelle doit répondre une interrogation sur la première année du président français car il est trop tôt pour faire un bilan.

Dans la partie une, j’évoquais la nécessité de rendre la croissance plus autonome même dans un monde qui reste globalisé. [...] Une autre conclusion de ce travail est qu’une plus grande réactivité du travail peut être associée à une meilleure qualité du capital.

C’est cette équation qui est au cœur de la question de l’offre en France : il faut rendre le capital plus efficace et faciliter la réactivité du marché du travail. J’indiquais que les mesures prises sur l’investissement public ainsi que les ordonnances sur le marché du travail permettaient certainement de desserrer ces contraintes facilitant ainsi l’ajustement de l’offre.

Il y a deux autres ruptures majeures dans l’économie mondiale auxquelles l’économie française doit répondre pour s’intégrer encore davantage: celle de la localisation de la production et celle de l’innovation.

La deuxième rupture est celle de la localisation géographique de la production
Le centre de gravité s’est déplacé en Asie au cours des années d’après crise. Ces pays ont développé une dynamique industrielle et manufacturière spectaculaire. De simples assembleurs ils sont devenus aussi concepteurs avec une qualité de production qui s’est accrue de façon rapide et efficace. Les programmes notamment en Chine (“Made in China 2025”) ont pour objectif d’accentuer cette dynamique en niveau et en qualité puisqu’une des clés du programme chinois est de créer les innovations de rupture qui seront le support de cette allure industrielle. Cela donnera une avance supplémentaire à la Chine et l’Asie. C’est une des raisons des mesures prises par Donald Trump face à la Chine.

Pourquoi ce court développement ?
Parce que les trois grandes zones qui ont forgé la croissance de l’économie mondiale depuis la seconde guerre mondiale ont, depuis une dizaine d’années, laissé la place à l’Asie. Le graphe ci-dessous est impressionnant. Il montre l’évolution de la production industrielle depuis l’avant crise de 2008. En février 2018, soit sur une période de 10 années, ces 3 grandes zones ont, au mieux, maintenu le niveau de leur production à celui de 2008. En moyenne, les trois grandes zones de la croissance mondiale d’après guerre ont eu en dix ans une contribution nulle à la hausse de l’activité industrielle mondiale. C’est une rupture historique.

Aux Etats-Unis la hausse de 2% (l’indice est passé de 100 à 102) sur 10 ans est médiocre. La production de la zone Euro baisse de 4% et celle du Japon de 11%. L’industrie 4.0, dont on parle beaucoup, se fait ailleurs que dans les grands pays développés. Le détail de la zone Euro montre que la France est en retrait de 8% et l’Allemagne en hausse de seulement 5%.
En revanche l’Asie hors Japon est à 195. Le contraste est impressionnant.

L’accélération de l’activité dans les pays émergents et en Asie en particulier se traduit, pour la France, par un poids qui recule rapidement dans l’activité mondiale. En 1980, la France représentait 4.4% du PIB mondial (en parité de pouvoir d’achat selon le FMI), en 2017 le chiffre n’est plus que de 2.2%. Ce n’est pas spécifique à la France puisque sur la même période le poids de l’Allemagne passait de 6.5% à 3.3% et la zone Euro de 1999 à 2017 a vu sa part se réduire de plus de 6 points de poucentage, elle ne représente plus que 12% du PIB mondial. La zone Euro se réduit relativement car l’Asie progresse très rapidement.

Patlotch a écrit:le pendant idéologique chez les marxistes français, c'est leur décrochage des réalités de la production capitaliste dans le monde, et des fondements mêmes de la critique du capital chez Marx, qui sont patents dans leurs analyses franco-françaises du mouvement des Gilets jaunes

pour les plus activistes dans la mouvance radicale et communisatrice, tout se passe comme si entre les ronds-points (où sont "une majorité de prolétaires", et le monde réel du capitalisme mondial, il n'y avait que les Champs Élysées vitrine médiatique du monde, où dominent maintenant leurs potes qui y détruisent les symboles du capitalisme marchand, à vingt mille lieues au-dessus la terre de la production industrielle dans le monde

le basculement de la production industrielle dans le monde est intervenu en 2014

Les pays de l'OCDE représentent moins de la moitié de la production mondiale
latribune.fr 30/04/2014

C'est une première: selon des statistiques diffusées ce mercredi par l'OCDE, les pays membres de cette organisation - les "vieux" pays industriels- représentent désormais moins de la moitié de la production mondiale.

Hors OCDE, donc, la Chine se taille la part du lion, avec un PIB qui représente près de 15% du PIB mondial, si on l'évalue avec des taux de change correspondant aux parités de pouvoir d'achat (c'est à dire un taux de change égalisant le pouvoir d'achat d'un pays à l'autre), ce que font les experts de l'OCDE.

Alain Gaillard et Jean-Pierre Mugnier respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint de l'union départementale de Saône-et-Loire ont eu le privilège mardi matin d'accueillir Philippe Martinez secrétaire général de la CGT et David Marti maire du Creusot  dans leurs locaux de l'immeuble Guynemer. Alain Gaillard a abordé autour d'une tasse de café, le projet de territoire de centrale biomasse, s'inscrivant  dans le cadre de la transition énergétique sur le site de Montceau.

« Bonne nouvelle, le dossier avance plutôt bien ! » a annoncé le secrétaire départemental. David Marti de son côté a rappelé que sa ville avait toujours eu une activité syndicale forte : « On est peut-être en train de se rendre compte aujourd'hui de l'utilité des syndicats et des élus locaux... ».
Le maire du Creusot s'est dit heureux ensuite de voir qu'aujourd'hui on parle à nouveau de l'industrie. Pour lui, le pays a besoin d'une industrie forte avec des chefs d'entreprises qui doivent faire des efforts et raisonnent industrie, et non pas uniquement en terme de finances : « Il faut leur faire comprendre que le syndicat n'est pas l'ennemi, mais un partenaire, quand il y a dialogue social, ça avance et ça réussit...». Sur la casse du service public, le maire évoqua l'attaque du statut "à défendre coûte que coûte" : « L'état doit assurer ses missions, la défense du service public est essentielle, rien ne remplacera le service public... ».

Autre temps fort de la visite au Creusot de Philippe Martinez, le débat public qui s'est déroulé à la maison des associations Mouillelongue, a rassemblé une belle assistance, de syndiqués mais aussi de personnes venues s'informer et rencontrer le secrétaire général de la CGT sur le thème de la défense de la protection sociale.

Questions-réponses avec Philippe Martinez

Le Creusot ville symbolique
«Le Creusot est le symbole de ce que certains au gouvernement et notamment le Président de la République, appelle la vieille industrie. Nous on croit à l'industrie, il n'y a pas de vieilles industries et des industries du futur, il y a l'industrie avec ses évolutions technologiques, les industries évoluent, il faut investir, par contre le problème de l'industrie c'est qu'on donne plus aux actionnaires qu'aux investissements dans les entreprises, oui Le Creusot est une ville symbolique dans notre pays, le symbole c'est de dire que cette ville a de l'avenir à condition qu'on ne dise pas que son industrie est vieillotte et qu'il faut faire autre chose. Non il faut s'appuyer sur ça pour continuer à moderniser, penser à la planète, il y a besoin d'investir aussi sur la pollution industrielle, c'est essentiel au lieu de culpabiliser toujours les citoyens, il y a des perspectives mais il faut pas baisser la garde...».

Les jeunes  et l'industrie
« Les jeunes ont des diplômes mais dans l'industrie, ils ne sont pas payés à hauteur des diplômes. Le jour où l'on reconnaîtra les qualifications où les conditions de travail s'amélioreront, l'industrie sera attractive. En matière d'innovations, de recherche et de développement je ne connais pas mieux que l'industrie...».

Changer la carte vitale par la carte bleue
«La question de la période est de savoir si on change la carte vitale par la carte bleue, c'est ce que veut faire le gouvernement et le patronat, et on remet en cause l'un des fondamentaux de la société française, nous la charité on n'en veut pas, on veut de la solidarité... au lieu de réduire les dépenses on augmente les recettes, nous à la CGT on a des solutions...».

Des militants combatifs
« Je retiendrai de cette journée au Creusot, qu'ici, il y a des militants de la CGT combatifs, ceci dans une période où beaucoup de monde est mobilisé face à un gouvernement qui essaie de nous expliquer que quoi qu'on fasse, il faut se résigner et courber l'échine. C'est plutôt encourageant de voir une CGT combative, oui c'est bien...»

Syndicalisme de proximité
«Il faut renouer avec un syndicalisme de proximité, c'est essentiel et ça n'a pas changé depuis des décennies, il faut aller voir les gens, passer du temps avec ceux qui peuvent nous suivre, les gilets jaunes avaient de petites appréhensions avec la CGT, parce qu'ils ne nous connaissent pas, quand ils nous connaissent, ils disent que nous sommes pas si mal que ça. Finalement, il faut apprendre à se connaître...Souvent on nous dit "on vous voit jamais, on vous connaît pas. On a besoin aujourd'hui d'avoir un syndicalisme qui fait rêver, avec des propositions, des alternatives, il faut que les gens se retrouvent pour parler et revendiquer ensemble...oui on nous reproche de ne pas être assez présent, il faut changer ça , c'est un enjeu et un petit défi à relever»

Réaction
Pierre Gael Laveder : Gilet Jaune du Magny
« Nous nous sommes signalés auprès de Philippe Martinez et nous avons rappelé qu'historiquement dans le mouvement des gilets jaunes, dès le mois de décembre, la CGT et les gilets jaunes du bassin minier se sont regroupés pour avoir des actions communes. C'est peut-être une spécificité locale, mais nous, gilets jaunes du Magny et du rond point Jeanne Rose, nous ne sommes absolument pas contre d'avoir une convergence des luttes avec des syndicats. Ce qui malheureusement pas n'a pas toujours été la parole portée sur d'autres ronds points de gilets jaunes, avec une grosse confusion, entre se faire représenter, ou avoir des actions communes. Nous, on s'est dit que c'est à force de se côtoyer qu'on apprendrait à faire des choses ensemble et à se faire confiance. Philippe Martinez est tout à fait d'accord avec ces propos là.  Il s'est rendu déjà sur différents ronds points pour rencontrer des gilets jaunes, les endroits où il n'était pas le bienvenu, il n'y est pas allé, sur d'autres comme ici, où il est le bienvenu et où les gilets jaunes l'accueillent à bras ouverts, il est tout à fait heureux de pouvoir les inviter pour discuter et échanger....»
Propos recueillis par JC PIERRAT

La croissance de l'industrie manufacturière dans la zone euro a enregistré sa plus forte contraction depuis plus de six ans au mois de mars. Les industries allemande et italienne sont marquées par un fort ralentissement d'après les dernières enquêtes du cabinet Markit .

Les moteurs de l'industrie européenne sont en panne. Selon le dernier indice PME/markit publié ce lundi premier avril, le secteur manufacturier de la zone euro a enregistré sa plus forte contraction depuis presque 6 ans au cours du mois de mars. Il passe ainsi de 49,3 en février à 47,7. Le coup de frein de la croissance dans les grandes économies européennes, le ralentissement du commerce international et les incertitudes sur le plan politique ont pu contribuer à dégrader la situation du secteur industriel.

Pour l'économiste Chris Wllliamson, "les risques baissiers se sont intensifiés en mars, les indicateurs prospectifs de l'enquête suggérant un renforcement de la contraction au deuxième trimestre".

De son côté, l'économiste en chef chez Ostrum Asset Management, Philippe Waechter explique que "pour la zone Euro, l'indice n'a pas été aussi bas depuis juin 2013 mais à l'époque le mouvement était haussier alors qu'ici, il traduit une détérioration de l'activité [...] L'activité manufacturière ralentit un peu plus vite qu'attendu en zone euro. Le choc externe du commerce mondial est violent et persistant. La politique économique de la zone Euro est insuffisante pour y faire face. Préoccupant pour l'activité à venir".

Les grandes économies souffrent
Le coup de mou de l'activité industrielle est un phénomène partagé par de nombreux pays. Selon les experts, quatre pays sur huit étudiés ont connu une contraction ces dernières semaines. Parmi eux, l'Autriche, la France, l'Allemagne et l'Italie sont concernés par cette chute de l'activité. Ce sont les Allemands qui ont connu la plus faible performance de l'indicateur manufacturier avec un repli qui entraîne un plus bas de plus de six ans et demi. Depuis plusieurs mois, l'industrie automobile outre-Rhin connaît de vraies difficultés liées notamment à la baisse de la demande internationale et au renforcement des normes contre la pollution à l'échelle du Vieux continent.

La première puissance économique européenne est suivie de l'Italie. Pour l'économiste de Markit Amritpal Virdee, les dernières données PMI relatives à l'industrie manufacturière en Italie signalent une industrie en mauvaise santé.

"La production, le nombre de nouvelles commandes, les ventes à l'exportation, l'emploi et l'activité des directeurs d'achat sont tous au plus bas, avec pour tous les secteurs une contraction la plus rapide depuis six ans".

Si l'économie de la péninsule possède de nombreux atouts comme le rappelle une étude de l'OCDE publiée ce lundi, la situation s'est fortement dégradée ces derniers mois. Pour 2019, l'organisation prévoit une récession avec un PIB à -0,2% pour l'année.

"Le PIB par habitant se situe peu ou prou au même niveau qu'il y a 20 ans, et le taux de pauvreté demeure élevé, notamment parmi les jeunes."

"La faiblesse de la croissance de la productivité et l'ampleur des inégalités sociales et régionales constituent des problèmes de longue date, auxquels il faut s'attaquer vigoureusement. Le niveau de la dette publique demeure élevé, à 134% du PIB, et constitue une source de risques", expliquent les économistes de l'institution internationale.

Les difficultés s'accumulent en France
En France, la conjoncture du secteur industriel s'est également détériorée en mars après avoir connu une période plus favorable en début d'année. De nombreux sites industriels ont traversé de véritables épreuves pendant des mois sans vraiment se relever. Le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé vendredi dernier la liquidation judiciaire d'Arjowiggins Papiers Couchés et la cession partielle d'un autre usine, menaçant 800 salariés dans deux sites de la Sarthe.

À Blanquefort en Gironde, l'usine Ford, spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesse automatiques, devrait cesser son activité en août laissant sur le carreau 850 salariés.

D'après les derniers résultats de l'enquête de Markit sur l'économie hexagonale, l'indice PMI des directeurs d'achat s'est replié de 51,5 en février à 49,7. Cet indicateur, qui prend en compte les nouvelles commandes, la production, l'emploi, les délais de livraison des fournisseurs et les stock des achats, a connu sa première contraction depuis décembre 2018. Un niveau inférieur à 50 signale un repli de l'activité, tandis qu'une valeur supérieure à cette limite traduit une expansion. Le cabinet explique cet infléchissement par "un retour à la baisse de la production et des nouvelles commandes ainsi que du plus fort recul des ventes à l'export depuis trois mois". Les résultats de l'enquête indiquent que cette baisse de la demande est particulièrement visible dans l'industrie automobile et le commerce de détail.

Ce coup de mou a eu des répercussions sur l'emploi.

"La baisse de la production a incité les fabricants français à limiter les créations de postes en mars, l'emploi ne progressant ainsi que très faiblement, et à son rythme le plus faible des trois derniers mois d'expansion", explique Markit.

Si la baisse de l'inflation a profité aux industriels français, cela n'a pas empêché une hausse des coûts de production avec le niveau encore soutenu des prix des matières premières.

Concernant les perspectives, les entreprises se montrent optimistes pour les douze prochains mois sur l'évolution de l'activité. En revanche, l'enquête de Markit signale une érosion de la confiance qui atteint un plus bas de trois mois en mars.

"Les répondants se disant préoccupés par la faiblesse de la demande sous-jacente."

Pour Eliot Kerr, "les derniers résultats de l'enquête sont d'autant plus inquiétants que les mouvements sociaux se poursuivent. Les manifestations des gilets jaunes empêchent tout rebond de la demande intérieure tandis que les conditions sur les marchés étrangers restent très difficiles, les nouvelles commandes à l'export diminuant en effet pour le septième mois consécutif."

Le commerce mondial au ralenti
La morosité de la croissance du secteur industriel européen s'explique en partie par un net ralentissement des échanges mondiaux. Les répondants à l'enquête se disent "en effet préoccupés par les guerres commerciales, la hausse des droits de douane, l'incertitude politique croissante, le Brexit et -sans doute le facteur le plus important - les prévisions de détérioration de la conjoncture économique tant sur les marchés intérieurs qu'à l'étranger".

Les dernières prévisions de la direction générale du trésor (DGT) publiées la semaine dernière laissent entrevoir un essoufflement des échanges dans les prochains mois. Ainsi, les économistes de Bercy prévoient que la croissance des échanges commerciaux mondiaux passeraient de 5,8% en 2017 à 4,5% en 2018 et 3% en 2019.

"En 2019, les importations ralentiraient sensiblement en Chine, en lien avec les tensions commerciales sino-américaines et le ralentissement économique, ainsi que dans les pays producteurs de pétrole, pénalisées par un prix du baril moins élevé qu'en 2018".