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Message par Invité Jeu 14 Mai - 5:39


Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs !
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !


LIBERTÉ CHER HIC Zoom-le-coronavirus-met-il-en-peril-nos-libertes-65300-de37fb-d5ab0d-0@1x
thème récurrent dans la crise épidémique en raison des politiques d'États, la mise en cause des libertés individuelles et collectives, privées et publiques, a sans doute fait couler plus d'encre virtuel que de sang réel, celui-ci réservé aux salles de réanimation, de haut en bas de la société, dans tous les langages du plus intellectuel et savant au plus populaire et sans méandres théoriques. On a vu les controverses autour d'Agamben et son État d'exception, relayées par lundimatin, les inquiétudes justifiées de voir les mesures exceptionnelles perdurer après l'épidémie, l'amalgame entre ces mesures et celles prises contre le terrorisme, les États autoritaires en rajouter pour brider toute opposition...

j'ai semé ici ou là ces préoccupations, à travers textes critiques, articles concernant les décisions des États et réactions syndicales, politiques, associatives, sociétales diverses. J'ai consacré un épisode "théorique" au deuxième jour du confinement, le 17 mars, III. SUR LA LÉGITIMITÉ DE MESURES "ANTI-DÉMOCRATIQUES" et je n'y suis pas revenu. La question des libertés ne peut être traitée séparée du tout, de la fonction répressive et policière des États, ni surtout des conditions sociales et économiques, puisque là encore, moins on en a... moins on en a

on pourra consulter les articles traitant de liberté et coronavirus lire avec avantage les paragraphes consacrés à cette question par Tristan Leoni et  et Céline Alkamar, le 17 avril 2020 : Vers la dictature ? / Viva la muerte !… y la libertad

volontairement, un texte ne provenant pas d'un milieu de critique communiste ou anarchiste, ni même de la presse de gauche, loin d'être seule à s'en préoccuper, pour autant que la gauche politique au pouvoir eût agit différemment. Quant aux anarchistes et so called libertaires, ils n'ont plus depuis longtemps le privilège de porter cette question, et leur expression n'est plus que l'écume mousseuse de celle de la population, comme on l'a vu avec les Gilets Jaunes

Confiner, surveiller, punir, mater

Sur une période très courte, les Français ont accepté une restriction importante de leurs libertés
Josepha Laroche, Causeur, 13 mai

Surveiller et punir est un ouvrage majeur de Michel Foucault paru aux éditions Gallimard en février 1975
Professeur de science politique à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice de Chaos International. Derniers ouvrages parus : De l'Interétatique au transnational ; Les Marxistes dans la théorie des conflits internationaux [voir en bas]; The Brutalization of the World, From the Retreat of States to Decivilization.
LIBERTÉ CHER HIC Coronavirus-plages-france-1200x728
Dans le Morbihan, à Belle-Île-en-Mer, la police municipale surveille les plages interdites d'accès pendant le confinement, le 16 avril 2020 :copyright: Philippe Dannic/SIPA
Le 11 mai 2020 restera dans l’histoire comme une date nébuleuse ; celle d’un déconfinement qui déconfinera sans déconfiner, tout en déconfinant : comprenne qui pourra !

Seulement certains Français en bénéficieront, mais ni en tous lieux, ni en tout temps : point trop n’en faut. À cette occasion, le conseil scientifique viendra de nouveau en renfort du gouvernement. Avec force tableaux statistiques et cartes de France colorées de rouge et vert. Il légitimera ainsi une décision que les Français ont bien du mal à comprendre et a fortiori à accepter. Ce faisant, le savant continuera une fois de plus d’offrir au politique sa caution dans un exercice qui apparaît cependant de plus en plus périlleux car il engage également la responsabilité des experts.

Les Français en liberté conditionnelle

Le 11 mai 2020 restera dans l’histoire comme l’horizon improbable d’une liberté d’aller et venir à reconquérir. Ce que nombre de Français vivent comme une incarcération ne prendra en effet pas véritablement fin à cette date. En d’autres termes, leur levée d’écrou demeurera en grande partie limitée et indéterminée, toujours sujette à un droit de regard bureaucratique, plus tatillon que jamais. En bref, ils vont devoir apprendre à vivre sous contrôle et endurer ce que beaucoup d’entre eux vivent comme une punition.

Certes de prime abord, celle-ci ne se donne pas à voir comme telle. Bien au contraire, les pouvoirs publics la dénient. Selon ces derniers, la privation de quelques libertés fondamentales n’aurait été mise en place le 17 mars que pour le bien des citoyens, afin d’assurer leur sécurité sanitaire et pour nulle autre raison. C’est donc avec obéissance et dans la peur, que des millions d’administrés ont accepté d’être séparés les uns des autres, coupés du jour au lendemain de leur biotope social. De surcroît, c’est dans le silence qu’ils ont enduré et endurent encore d’incessantes injonctions paradoxales auxquelles ils doivent néanmoins se soumettre sous peine d’être sanctionnés. En effet, depuis le mois de janvier et jusqu’à ce jour, qu’il s’agisse de la fermeture des frontières, du port du masque, des tests de dépistage, des gestes barrières, des protocoles thérapeutiques, de la reprise du travail, du retour des enfants à l’école ou de la fréquentation des transports en commun, ils ont entendu tout et son contraire.

Les chiffres de Salomon visent à cacher le climat politique mortifère
Les innombrables revirements des responsables politiques, tout comme les violents conflits entre experts médicaux n’ont pas manqué. Une telle situation illisible et abracadabrantesque a par conséquent rendu impossible l’adoption d’une ligne de conduite qui fût rationnelle et efficace. Surtout, ce climat mortifère sur fond de mesures liberticides, a largement accentué l’angoisse d’une population infantilisée et maintenue perpétuellement dans l’incertitude. Pendant des semaines, tests, masques, gels, lits d’hôpitaux et respirateurs ont manqué et manquent d’ailleurs encore. Rien n’explique, à ce jour, une pareille impéritie qui exige des Français toujours plus de résilience sans leur offrir pour autant de véritable contrepartie. Mais la peur au ventre, les Français ont dû affronter, vaille que vaille, cette pénurie hors-norme. Or dans le même temps, le gouvernement a cru bon de les submerger chaque soir d’un déluge de données statistiques dispensées par le directeur général de la santé publique qui, tel un greffier, dressait le bilan comptable des pertes humaines de la nation.

Finalement, qu’est-ce qui ressort de cette politique imprévoyante, brouillonne et si inefficace en termes logistiques et opérationnels que d’aucuns ont parfois parlé de gabegie pure et simple ? À l’évidence, se donne à voir un autoritarisme pesant, émaillé d’incohérences imposées avec une rare arrogance. L’attestation écrite de dérogation, pièce maîtresse du dispositif de confinement, apparaît à cet égard comme le symbole vexatoire de ce gouvernement des conduites. Tous les Français ont par exemple encore en mémoire l’histoire malheureuse de cet homme empêché de se rendre au chevet de son père mourant ou bien de cette infirmière de nuit verbalisée alors qu’elle sortait à l’aube de l’hôpital et n’avait pas indiqué une date exacte sur son document. Il faudra établir un jour la liste exhaustive de toutes ces brimades qu’on pourrait imaginer issues d’une terrible dystopie. Non pas, la réalité dépasse ici la fiction.

Notre malheur fait le bonheur des caisses de l’État

Durant le confinement, plus de 530.000 amendes ont été délivrées, ce qui devrait rapporter à l’État, 60 millions d’euros. Une répression qui a toutefois souvent scrupuleusement respecté la loi implicite, mais ô combien implacable, du deux poids deux mesures. Ainsi, le promeneur solitaire s’est-il vu infliger une amende parce qu’il ne détenait pas ses papiers d’identité ou qu’il avait mal rempli son attestation alors même qu’il marchait sur une plage déserte ou dans un massif montagneux sans âme qui vive. Mais dans le même temps, on notait l’absence fréquente de verbalisation dans les quartiers où le confinement n’était pourtant pas respecté par d’innombrables personnes. Un deux poids deux mesures que le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur, Mr Laurent Nunez, a lui-même recommandé et qui a si bien inspiré le préfet du Calvados.

Beaucoup de commentateurs ont souligné, à juste titre, que, dans les jours à venir, l’on ne pourra toujours pas se rendre dans un café, un restaurant, une salle de spectacle, un festival ou bien encore se promener sur une plage. Dans le même temps, les Français seront autorisés à voyager en toute promiscuité dans le métro, le tram ou le bus. En l’occurrence, c’est donc tout simplement le plaisir d’être ensemble, d’échanger, de mener des activités conviviales qui semble ainsi visé et rien d’autre ; à l’instar de cette Parisienne sommée par les forces de l’ordre d’interrompre la musique diffusée sur son balcon pour la plus grande joie de ses voisins. Tout se passe désormais comme si la destruction des liens de sociabilité s’invitait dans cet étrange programme sanitaire. On est alors en droit de s’interroger : s’agit-il avec cette curieuse orthopraxie, de transformer pour leur bien des citoyens traumatisés et apeurés – voire sidérés – en êtres dociles et obéissants ?

Quand tout cela s’arrêtera-t-il ?

On nous annonce pour les jours prochains un traçage numérique et un fichage qui serait opéré par les praticiens du secteur privé, moyennant une prime, ce que certains d’entre eux dénoncent comme attentatoire au secret médical. Les médecins généralistes sont en effet invités à collecter les données personnelles de leurs patients atteints du coronavirus, de leurs proches et des personnes avec lesquelles ils sont en contact. Dès lors, on voit que sous couvert de sécurité sanitaire, les pouvoirs publics assènent aujourd’hui aux Français des kyrielles de prescriptions technocratiques qui les désorientent et pourraient les conduire demain vers une certaine forme d’anomie. On doit donc légitimement s’inquiéter de ce contrôle de normalité de plus en plus oppressant – voire inquisitorial – qui entend les condamner à résipiscence.


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Message par Invité Ven 15 Mai - 16:43

les matériaux importés dans le Journal critique s'inscrive désormais dans la ré-orientation de mon élaboration théorique précisée dans XXXV. APPROFONDIR L'ANALYSE débarrassée des scories idéologiques. Cela suppose naturellement de lire les articles en tenant compte d'où ils sont écrits, portant parfoisn en plus de l'information brute, une de ces idéologies, possiblement dans ce contexte l'écologisme politique
- Surveillance de l'épidémie ? Une atteinte au secret médical et à la vie privée, gènéthique, 15 mai
Alors que le gouvernement met en place un système de surveillance pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, des voix nombreuses s’élèvent pour contester leurs points d’achoppement, celui de la levée du secret médical et d’une régression en matière de respect de la vie privée.

Le « système d’information » mis en place par le ministère de la santé comporte la création de deux fichiers : le premier « recense de manière nominative les résultats des tests sérologiques et virologiques (le SI-DEP, système d’information de dépistage) », qu’ils soient positifs ou négatifs, l’autre doit recueillir « les coordonnées des personnes avec lesquelles les patients infectés auront eu un ‘contact rapproché’, présentant ainsi ‘un risque d’infection’ ». Dans ce second cas, l’objectif n’est pas tant de proposer un test que de confiner « en attendant de pouvoir effectivement les tester ».
[...]
Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale, demande « à combien de renoncements devrons-nous encore assister au nom de la lutte contre l’épidémie ? » Et pour Anastasia Colosimo, docteur en théorie politique, le vrai danger est à situer « du côté de la pérennisation de ces lois, autrement dit d’un état d’exception permanent. De nombreuses législations décidées dans l’urgence pour parer à la menace djihadiste dans la suite des récentes vagues d’attentats ont été ainsi versées dans le droit commun et ce précédent n’a rien de rassurant ». Regrettant qu’on puisse « vite oublier le goût des libertés perdues », elle constate que « les nouvelles normes sont solidaires d’un basculement de nos sociétés vers le nombre et le calcul, la multitude et la statistique. Ce qui implique qu’après trois siècles voués à l’idéal de l’émancipation, se profile une ère où la surveillance généralisée sera vue comme l’outil de puissance ultime ».
- Anastasia Colosimo : « Nous entrons dans l’ère de la surveillance généralisée », FigaroVox, 14 mai
Entretien. L’auteur des Bûchers de la liberté et docteur en théorie politique voit dans la crise du coronavirus et ses conséquences en matière sociétale le symptôme d’un possible basculement anthropo-logique.

- Priver les Français de nature, la société de contrôle jusqu’à l’absurde
Gaspard d’Allens, Reporterre, 14 mai


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Les deux mois qu’a duré le confinement, les Françaises et les Français n’ont plus pu sortir librement dans la nature. Et la menace de cette interdiction n’est pas dissipée. Cette politique a nécessité des moyens policiers démesurés, avec drones et hélicoptères, maltraitant les humains, qui ont un besoin vital d’accéder aux espaces naturels.

Pendant deux mois, les Français ont été privés de printemps. Assignés à résidence, les yeux collés aux écrans, ils ont été comme coupés du vivant. Depuis fin mars, plusieurs arrêtés préfectoraux ont interdit l’accès aux espaces naturels pendant toute la période du confinement. Finies les balades en forêt, les marches au bord de l’eau, le plaisir d’être dehors alors que les jours s’allongent et que la nature se réveille. Au nom de la lutte contre la pandémie, les Français ont été arrachés à leurs biens communs.

La situation se poursuit aujourd’hui. Avec le déconfinement, le littoral reste sous haute surveillance. Les bivouacs en montagne restent interdits en Savoie et en Haute-Savoie. Les parcs urbains et périurbains sont inaccessibles dans les départements classés rouge. Et ce qui a été ré-autorisé dans les départements verts reste incertain : par un décret publié le 11 mai 2020, le gouvernement permet aux préfets de réinstaurer à tout moment une réglementation identique à celle en vigueur pendant le confinement.

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Dans les Hautes-Alpes.

À l’origine, ces mesures répondaient à l’urgence, à la nécessité d’endiguer, par tous les moyens possibles, la « vague » qui déferlait sur le pays. L’interdiction des espaces naturels et l’obligation de rester cantonné à un kilomètre de chez soi avaient le mérite de la simplicité. Ces dispositions étaient facilement applicables et contrôlables.

Et partout en France, les préfets ont serré la vis, dans une sorte de surenchère. Au total, plus d’une vingtaine de départements ont interdit explicitement l’accès aux espaces naturels. Dans la Meuse, les forêts ont été désertées, alors qu’elles représentent 37 % de la superficie du département. Les autorités y ont interdit les promenades, les cueillettes et la coupe de bois. Des activités jugées « non indispensables », même si nombre de personnes, localement, en tirent des ressources ou un moyen de chauffage.

« Au lieu de laisser la population se disperser en plein air, on l’a concentrée dans des zones réduites »
Dans le Cher, un département traversé de nombreux cours d’eau, le préfet a interdit de fréquenter les bords des canaux, des rivières, des étangs, des plans d’eau et des chemins de halage. « La course, seul, au bord d’un lac, n’est plus autorisée », expliquait Sylvie Berthon, sous-préfète de Vierzon, dans les colonnes du journal le Berry. Selon elle, cette initiative permettait de « freiner la propagation du Covid-19 en limitant fortement la circulation des personnes ».

Dans les Ardennes, c’est par Twitter que la préfecture a enjoint à la population de rester chez elle.

Préfet des Ardennes a écrit:@Prefet08 7 avril
Encore bien trop de monde sur nos sentiers & le long de la voie verte ! @Prefet08 rappelle que l'accès aux parcs,  jardins municipaux, voies pédestres & cyclables, berges de canaux & cours d'eau, bases de loisirs, bois, forêts, sentiers de randonnées est strictement interdit !

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En Haute-Savoie, les autorités ont même interdit de se déplacer à plus de 100 mètres de dénivelé de son domicile. « Une aberration », pour l’écrivain et alpiniste François Labande, également administrateur du Parc national des Écrins. « La préfecture méconnaît les reliefs de nos vallées, dit-il à Reporterre. Même à moins d’un kilomètre de chez moi le dénivelé est plus important. Ces décisions sont inadaptées au milieu rural et à la montagne. Elles ont été imposées en bloc, sans discernement. »

Peu à peu, l’incompréhension a grandi devant ces mesures coercitives. « Une fois la sidération et le choc de l’épidémie passés, on s’est rendu compte que ces interdictions n’avaient aucune justification sanitaire », raconte Frédi Meignan, le président de l’association Mountain Wilderness ; « il ne s’agit pas d’appeler à faire n’importe quoi, du parapente ou de l’alpinisme, mais je ne vois pas en quoi se promener seul dans la nature pourrait accélérer la transmission du virus. »

Alors que le gouvernement enjoignait à la population de reprendre le travail, le contraste devenait saisissant à mesure que le confinement durait, entre les plages désertes et les métros bondés, les grandes surfaces saturées de monde et les forêts silencieuses. « Le virus circule d’abord dans des lieux confinés et denses. Au lieu de laisser la population se disperser en plein air, on l’a concentrée dans des zones réduites. C’est complètement absurde, s’emporte le professeur de santé publique et épidémiologiste Laurent Gerbaud. C’est sûr qu’il valait mieux que les gens restent dans les couloirs d’immeuble pour bien se contaminer les uns et les autres ! » ironise-t-il.

Dans un premier temps, les autorités ont justifié ces mesures en disant qu’elles permettraient de ne pas saturer les urgences. En réalité, « dans la majeure partie du territoire national, les urgences ont travaillé en sous-régime, à 60 % », relate Laurent Gerbaud. Par ailleurs, « se balader seul n’est pas de nature à inonder les services hospitaliers, dit l’accompagnateur en montagne Billy Fernandez. Sur environ 10 millions de pratiquants, la randonnée génère moins de 20 accidents mortels par an dans notre pays, alors que les accidents domestiques sont à l’origine de 20.000 morts chaque année. »

« Le gouvernement a voulu afficher un visage autoritaire »

Plusieurs professionnels de santé ont pris position. En plein confinement, l’influent président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, a invité le gouvernement « à donner de l’air aux Français » sur Franceinfo : « Si on ne laisse pas aux gens un peu de respiration tout en respectant les mesures barrière, on va avoir des personnes qui vont se retrouver en burn-out, en complète dépression, parce qu’ils ne supportent plus le confinement. Et puis, on va avoir des problèmes de couple, avec des violences conjugales qui commencent à se produire. »

Contacté par Reporterre, le psychiatre Christophe André voit dans cette interdiction « un terrible gâchis. De nombreuses études scientifiques ont prouvé que l’accès à la nature renforce notre immunité. Cette situation est d’autant plus regrettable qu’elle renforce les inégalités sociales et fragilise les populations les plus vulnérables, qui n’ont pas accès à des jardins privatifs. L’accès aux espaces naturels, ce n’est pas du luxe ».

Les autorités n’ont pas pour autant lâché du lest. « C’est comme si après avoir échoué sur les tests, les masques ou les élections municipales, le gouvernement avait voulu afficher un visage autoritaire et sanctionner la population pour faire peser sur elle la responsabilité de ses erreurs », analyse le guide de montagne Billy Fernandez.

En effet, les flâneurs du dimanche et les randonneurs ont eu intérêt à bien se tenir. À travers le territoire, des moyens démesurés ont été déployés pour les « traquer ». Avec des hélicoptères, des drones, des moto cross, des 4x4, des quads, des patrouilles en VTT ou à pied… « Face au Covid-19, les gendarmes sont plus que jamais sur le terrain », titrait L’Essor, le journal de la gendarmerie. C’est le moins que l’on puisse dire.

Pendant le confinement, tous les deux jours, un hélicoptère a sillonné le ciel du Doubs, survolant ses prairies à vaches, ses forêts résineuses, ses villages au bord des rivières. Dans le massif des Trois-Pignons, à Fontainebleau (Seine-et-Marne), des motards de l’école de gendarmerie ont contrôlé les promeneurs chaque week-end. Un hélicoptère a aussi survolé la canopée. Dans le cockpit, un cavalier de la Garde républicaine orientait les gendarmeries mobile et départementale qui patrouillaient au sol.

Cerveaux non disponibles a écrit:@CerveauxNon 4 mai
Un hélico de la police suit une personne seule sur une plage pour lui annoncer au haut-parleur « La plage est interdite ! »
C'est sympa vos délires autoritaires pour faire respecter le #confinement mais en plus d'être inutile, ça coûte très cher et ça pollue énormément. #COVID19

Dans le Parc naturel des Ardennes, à l’île de Ré, dans la forêt de Bouconne à proximité de Toulouse, des drones avec des haut-parleurs ont aussi été utilisés. Dans la Meuse, à Verdun, une cellule drone a même été créée avec plusieurs télépilotes. « Le drone sert à aller dans des endroits où il n’y a pas de facilité d’accès avec nos véhicules, notamment les parcs », expliquait un gendarme au micro de France 3. La région Grand Est dispose de 18 drones de gendarmerie opérés par 30 télépilotes.

« L’appui de l’hélicoptère nous permet de couvrir rapidement de grands espaces »
Dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges, un hélicoptère a également été de sortie. « L’appui de l’hélicoptère nous permet de couvrir rapidement de grands espaces sur de grandes distances, indiquaient les militaires dans un autre reportage de France 3 Grand Est. Samedi 4 avril, nous avons même repéré un vététiste au lac Blanc, que nous avons verbalisé. Il était parti de Colmar ! »

Contacté par Reporterre, le major du peloton de montagne de Xonrupt-Longemer (Vosges) explique avoir fait avec ses hommes « deux patrouilles par jour dans le parc naturel des Ballons des Vosges pendant toute la durée du confinement. En quad, en 4x4 ou a pied sur les sentiers de randonnées. Mais mis à part les chevreuils, les chamois et les lièvres, on n’a pas vu grand monde », confie-t-il.

La question des moyens se pose. À Chamonix (Haute-Savoie), pendant le confinement, la gendarmerie a utilisé à plusieurs reprises un hélicoptère qui sert d’ordinaire au secours en montagne. Le coût d’une heure de vol d’un Choucas 74 est évalué, selon la Cour des comptes, à plus de 3.000 euros. « Son recours doit être rationnel et obéir au principe de juste suffisance », écrivait la Cour dans un rapport de 2012.

Les rondes dans les airs se sont pourtant multipliées. Partout. Dans les Alpes, France 3 Haute-Savoie a même proposé à ses téléspectateurs d’admirer depuis le ciel, « les belles images du contrôle du respect du confinement » prises par les gendarmes. Sur Twitter, les militaires ont aussi lancé le quiz « Reconnaîtrez-vous le sommet survolé dans cette vidéo ? »

Sur la Côte Bleue, dans les Bouches-du-Rhône, le constat est identique. La surveillance des espaces naturels a nécessité des moyens démentiels. 60 % du temps des gendarmes de la compagnie d’Istres a été consacré à ces missions. Embarqué à bord d’un hélicoptère Écureuil, un journaliste de la Provence a raconté la poursuite des « récalcitrants au confinement ». On s’y croirait.

À quelques centaines de mètres du Rouet, un jogger s’époumone sur les hauteurs du vallon de l’Aigle. Le jogger se sent seul au monde, alors qu’il est passé sans le savoir entre les mailles du filet tendu par les gendarmes. L’hélicoptère le rattrape (…) Les gendarmes ont déployé les grands moyens, ce week-end. Des unités du [PSIG | Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie], des gendarmes mobiles, des motards et des gendarmes mobiles sont venus prêter main-forte aux brigades territoriales. On croisera même des cavaliers de la Garde républicaine, en détachement pour arpenter le littoral sur leurs montures, tandis qu’au large, deux vedettes de la gendarmerie maritime et de la brigade nautique traquent d’éventuels plaisanciers. Un “show of force”, diraient leurs camarades de l’armée de l’air.

Reporterre a interrogé le ministère de l’Intérieur pour savoir combien avaient coûté ces dispositifs de surveillance au sein des espaces naturels et s’ils avaient été efficaces. Le ministère a répondu qu’il ne souhaitait pas transmettre ces informations.

Même fin de non-recevoir pour le photojournaliste et alpiniste Guillaume Vallot, dans le massif du Queyras (Hautes-Alpes). Excédé par le vol continu des hélicoptères et des drones dans sa vallée, il a posé plusieurs questions aux autorités, restées elles aussi sans réponse.

Je ne suis pas un libertaire acharné mais criminaliser des randonneurs, ça dépasse la limite du bon sens. Si on est en guerre, on doit avoir une gestion de l’effort de guerre qui doit être intelligente. Fliquer la montagne, faire la traque à de pauvres promeneurs et choper un ou deux contrevenants, ce n’est pas concevable, au niveau des moyens.

« Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse, la situation est différente »
Le philosophe Dominique Bourg parle, lui, de « dérive policière » : « Le gouvernement infantilise la population. C’est très français. En Suisse ou en Allemagne, la situation est complètement différente, les espaces naturels ne sont pas interdits. On demande juste aux gens de respecter les gestes barrière et les mesures de “distanciation sociale”. »

La France a préféré mettre en place « la société de vigilance » chère à Emmanuel Macron. La surveillance de tous par tous. Pour contrôler les espaces naturels, le gouvernement a mobilisé les fonctionnaires de l’Office français de la biodiversité et de l’Office national des forêts, aux côtés des forces de l’ordre. L’idée a fait polémique en interne.

« On n’est pas là pour faire de la police sanitaire, nous ne sommes pas assermentés pour ça
, témoigne Patrick Saint-Léger, du Syndicat national de l’environnement. Pendant le confinement, les agents ont été très frustrés, d’un côté, on nous réquisitionnait pour contrôler le chaland. De l’autre côté, on ne pouvait pas faire nos missions environnementales. »

Début avril, le préfet de Seine-et-Marne a même tenté d’engager les chasseurs pour contrôler les promeneurs dans la forêt de Fontainebleau et les transformer en auxiliaires de police. Face au tollé, il a préféré abroger son arrêté.

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Sur les chemins de randonnées isèrois.

Sur change.org, une pétition a recueilli plus de 158.000 signatures pour un accès responsable à la nature en période de confinement. La semaine dernière, la députée Delphine Batho a également déposé un amendement au cours du débat sur la loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire. Mais il a été retoqué par le gouvernement, qui y voyait « un mauvais signal » et le risque d’un « appel d’air ».

Jean Castex, coordinateur national à la stratégie du déconfinement auprès de l’exécutif, déclarait que « la réouverture des plages serait une tentation ».

Dans une réponse adressée aux pétitionnaires, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, leur a prescrit de continuer « leur sacrifice ».

« Le gouvernement n’a pas pris la mesure de l’importance de l’accès à la nature. Ce n’est pas seulement une question de loisir ou de sport, c’est un impératif de santé publique, une nécessité vitale », explique l’ancienne ministre de l’Environnement Delphine Batho. « Cette interdiction est le fruit d’une technobureaucratie vivant elle-même éloignée de la nature », dit-elle à Reporterre.

Pour le philosophe Dominique Bourg, cette position reflète,en effet, le rapport à la nature des gouvernants :

Pour eux, ça n’existe tout simplement pas. Ils vont d’une berline à un bureau climatisé en portant des dossiers. Leur sensibilité aux espaces naturels équivaut au néant. Édouard Philippe est un ancien lobbyiste d’Areva. La nature, c’est du capital qu’on exploite ou qu’on détruit. Elle sert à faire des babioles. J’aimerais les voir faire un stage de vie en milieu sauvage pour qu’ils apprennent à embrasser les arbres !

13 mai
"une même système répressif"...

quant à « la marge d’appréciation des forces de l’ordre, qui comporte un risque important qui confine à l’arbitraire », j'ai vu circuler sur twitter la vidéo d'une femme d'âge moyen se faisant coller une contravention sous le prétexte de regroupement de plus de 10 personnes, alors qu'elles n'auraient été que 3, ce qui est plausible, vu les lieux et l'absence d'autres personnes de ce "groupe". On se demande s'ils n'ont pas tout simplement trouver un bon de faire rentrer du pognon. La femme en question a félicité le flic pour penser à sa prime de rendement, il n'a pas bronché. La prochaine fois, "insulte à agent" !
Confinement : Le délit de violation du confinement au crible de la Cour de cassation, 20 Minutes avec AFP, 13 mai
La Cour de cassation examine, cette semaine, la constitutionnalité du délit de violation du confinement créé par la loi d’état d’urgence sanitaire du 23 mars

Peut-on additionner des contraventions pour créer un délit de violation du confinement ? Ce délit, puni de prison, viole-t-il les droits fondamentaux ? Face à plusieurs recours déposés, la Cour de cassation examine, cette semaine, la constitutionnalité de ce délit.

Pour Patrice Spinosi, avocat des requérants avec Bertrand Perier, il aura fallu attendre « le jour d’après la fin du confinement » pour que la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire se penche sur la constitutionnalité du délit créé par la loi d’état d’urgence sanitaire du 23 mars.

Plusieurs questions prioritaires de constitutionnalité déposées

Selon ce texte, l’article L.3136-1 du code de la santé publique prévoit qu’une personne verbalisée à plus de trois reprises pour violation du confinement dans un délai de 30 jours est passible d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende. La Cour de cassation a été saisie de plusieurs questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) visant cet article, les requérants estimant qu’il porte atteinte au principe de légalité des délits, au droit à un recours effectif et au principe de proportionnalité des peines.

Des QPC qui restent d’une actualité brûlante en période de post-confinement, car c’est « le même système répressif qui a été conservé pour imposer de nouvelles obligations, comme le port du masque dans les transports en commun ou la limite des 100 km pour les déplacements », a affirmé Me Bertrand Perier.

Un texte « adopté dans la précipitation et la surenchère »
Les avocats ont fustigé un texte « adopté dans la précipitation et la surenchère », « sans débat », dans une « période totalement exceptionnelle » qui a vu instaurer des mesures attentatoires aux libertés : ce délit répond à un besoin « d’affichage » répressif pour permettre de juger en comparution immédiate et porte, selon eux, gravement atteinte aux droits fondamentaux. Les requérants ont essentiellement développé trois points.

Le premier renvoie au « bricolage » du législateur : ce dernier a créé un délit, relevant du tribunal correctionnel, qui serait la conséquence du cumul de contraventions pour non-respect du confinement, relevant du tribunal de police. « Le législateur s’est défaussé sur le pouvoir réglementaire », tance Me Perier. Le second souligne le flou du texte, qui « ne permet pas de caractériser le délit » : qu’est-ce qu’un motif familial impérieux ? Un achat de première nécessité ? Les violations doivent être verbalisées ou seulement constatées ?

« La question juridique technique s’efface devant l’exigence démocratique »
La troisième porte sur la violation du droit à un recours effectif : car, a souligné Me Perier, le délai légal de contestation de la contravention est de 45 jours (et porté à 90 sous état d’urgence) alors que le nouveau délit prévoit une réitération de l’infraction (à plus de trois reprises) « dans les 30 jours ». Qu’adviendrait-il pour un homme condamné à de la prison en cas d’annulation d’une ou de toutes ses contraventions, contestées dans les délais légaux, interroge-t-il. Le problème de ce nouveau dispositif, pour Patrice Spinosi, est qu’il a fait l’objet d’une « application massive », avec plus d’un million de procès-verbaux sur plus de 20 millions de contrôles effectués.

Les questions qu’il pose sont nouvelles en ce qu’elles suscitent « un débat important dans la société, comme ce fut le cas pour le mariage entre personnes du même sexe ». C’est pour cela, a plaidé Me Spinosi, parce que « la question juridique technique s’efface devant l’exigence démocratique », qu’il faut laisser au Conseil constitutionnel le soin de trancher. L’avocat général s’est également prononcé en faveur d’une transmission aux « sages », critiquant sévèrement le « manque de précision du texte », notamment concernant « la marge d’appréciation des forces de l’ordre, qui comporte un risque important qui confine à l’arbitraire ».

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Message par Invité Mar 19 Mai - 13:44

je ne partage évidemment pas l'idée de "libertés fondamentales" auxquelles ils suffiraient de revenir. Ce qui retient dans cet article, ce journal, et d'autres, de droite souverainiste, néo-conservatrice, qui n'ont rien de libertaires d'extrême-gauche, c'est la crainte d'une "dérive autoritaire", voire "totalitaire", pas nécessairement sous un principe libéral, et même souvent au contraire au nom de la démocratie demandant une autre gouvernance de et par l'État. Très "Gilets Jaunes" dans l'esprit...
Rester en alerte sur les libertés fondamentales
François Martin, Causeur, 19 mai


LIBERTÉ CHER HIC Distanciation-sociale-libertes-1200x728
Dans les transports à Nice, des marques pour respecter la distanciation "sociale"
© SYSPEO/SIPA Numéro de reportage: 00961158_000031

Sous le vocable simplificateur d’« atteintes aux libertés fondamentales », on a tendance à confondre celles d’ordre autoritaire et celles d’ordre totalitaire. Elles sont pourtant très différentes. En France, la crise sanitaire amplifie une inquiétante dérive, selon François Martin.
Sous le vocable simplificateur d’atteintes aux libertés fondamentales, on peut confondre les atteintes d’ordre autoritaire et celles qui sont carrément d’ordre… totalitaire. Elles sont pourtant très différentes !

Si l’autoritarisme est une pratique politique qui tend à réprimer les possibilités d’action (atteinte aux droits de déplacement, de rassemblement, de travail, d’action politique, etc…), le totalitarisme, lui, va s’attaquer à la pensée (tentatives d’interdire la possibilité de réfléchir, de se former ou de s’informer, de croire ou de pratiquer sa religion). Le totalitarisme est ainsi bien plus dangereux que l’autoritarisme, parce qu’il touche à la faculté la plus importante de la personne humaine: la pensée, qui gouverne tout l’individu. Il est aussi plus difficile de caractériser les dérives d’ordre totalitaire, parce qu’elles sont plus insidieuses. Par exemple, il est facile de remarquer l’atteinte à la liberté du fait que les rassemblements de plus de 10 ou de 100 personnes sont interdits. En revanche, où commence véritablement l’atteinte à la liberté de penser ?

Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes en démocratie

La notion de « démocratie » est également piégeuse, d’abord parce qu’elle n’est pas universelle (il y a autant de systèmes démocratiques qu’il y a de pays et de régimes, avec des échelles de valeurs toutes différentes), mais surtout parce qu’elle est facile à détourner. En effet, un régime pourra se targuer d’être « démocratique » (traduction : disposer d’institutions démocratiques) et, par ce fait même, camoufler d’inavouables tentations totalitaires (« pensée unique », interprétation à sens unique de l’Histoire, formatage de la jeunesse, de la philosophie, interdiction de l’expression publique et diverse des idées, « catéchisme » politique, attaques et psychiatrisation des penseurs dissidents, etc…). Le plus gros et le plus insidieux des mensonges et des attentats contre la liberté de pensée étant peut-être, précisément, l’inversion des priorités de la liberté, faisant en sorte de considérer celle-ci comme un absolu, dont l’homme doit devenir esclave (ce qui institue de fait le règne du plus fort), plutôt que de prôner une liberté qui soit au service de l’homme.

Vu à travers ce prisme, il est à craindre que des tentations tant autoritaires que totalitaires existent bel et bien en France, avec même sans doute une appétence plus forte pour la deuxième (je rappelle que nous nous vantons tous d’être « en démocratie »…). C’est ce que l’on appelle communément la « pensée unique ». La crise sanitaire n’a fait qu’augmenter cette dérive. Une dérive somme toute logique, puisque l’État essaye tant bien que mal de compenser, par une contrainte brouillonne et maladroite, ce qui lui a manqué de sincérité, de préparation, de vision et de stratégie dans cette affaire.

Nos lendemains pourraient être terribles
Mais il y a plus grave. La crise sanitaire est comparable à un tremblement de terre sous-marin, qui a levé une vague immense, un tsunami, qui court pour le moment sur la mer, mais n’a pas encore touché les côtes. Je veux parler évidemment de la crise économique, avec sa conséquence principale, une mise au chômage massive, de la part d’entreprises grandement fragilisées ou en faillite. Ne voulant pas, comme aux États-Unis, prendre le risque de cumuler les deux phénomènes, le gouvernement a mis en œuvre un dispositif très généreux de chômage partiel. Mais ce faisant, il a créé, pour quelques mois, une « bulle » qui va éclater lorsque ce dispositif extrêmement cher va devoir prendre fin. Lorsque la vague va toucher la côte, c’est là que les choses sérieuses vont commencer, et que l’on va véritablement s’apercevoir du prix exorbitant que nous avons payé pour notre santé (et pour nos erreurs !), avec un contexte social dont les fondamentaux (nombre de chômeurs, employabilité, pouvoir d’achat, atonie de la demande) n’auront probablement plus rien à voir avec tout ce que nous avons pu connaître jusqu’ici.

Il s’ensuivra une situation politique totalement nouvelle, potentiellement très dangereuse, ce dont le gouvernement a bien conscience, et pour laquelle les tentations répressives actuelles ne sont qu’une préparation, pour l’après-crise sanitaire immédiate et pour les années très tendues qui pourraient suivre. Face à ce danger, l’exécutif pourrait chercher, par tous les moyens (sans forcément se borner aux plus légitimes), à « serrer la vis ». C’est dans cette perspective inquiétante qu’il faut interpréter les atteintes aux libertés fondamentales, et d’abord à celles d’essence totalitaire, que nous sommes en train de subir :

le traitement de la crise sanitaire en général, avec ses injonctions abêtissantes et infantilisantes, son confinement (que je lis bien plus comme une interdiction de penser et de vivre en Français libres que simplement comme une interdiction de déplacement), ses tentatives pour intimider et terroriser les citoyens (à travers, par exemple, le décompte macabre et journalier des morts), l’obligation morale, avec sa mise en scène, de saluer chaque soir les « héros » soignants (qui pourraient tout à fait demain être abandonnés dès qu’ils seront devenus inutiles), sa volonté de culpabiliser des individus devant justifier qu’ils sont « responsables ». Même le choix des mots est très significatif. Comme dans un État totalitaire, le nôtre cherche à casser les solidarités et communautés naturelles pour isoler les personnes en face de lui : « gestes barrières » (alors qu’il s’agit de gestes de protection), « distanciation sociale » (alors qu’il s’agit de distanciation physique. La distanciation sociale, synonyme de solitude, devrait au contraire être combattue !).

l’interdiction de la pratique des cultes, dès le début du confinement et au-delà des dates du déconfinement. Il n’y a bien que dans les régimes totalitaires que les tentatives d’éradication du droit de croire et de pratiquer sa religion sont une constante. Pourtant, la Constitution et la Déclaration des Droits de l’Homme (article 10), sont extrêmement claires sur ce point : l’État n’a aucun droit concernant les cultes, il n’a que celui de considérer les risques par rapport à l’ordre public que l’exercice des religions peut comporter, et à négocier les modalités de limitation de ces risques avec les autorités religieuses. Dans cette affaire, l’État a donc outrepassé ses prérogatives.

enfin, la très controversée Loi Avia, qui vise à interdire sur les réseaux sociaux les propos « haineux », sans que personne ne sache véritablement quel est le sens qu’il faut donner à ce mot… Mais l’État saura fixer le catéchisme de l’Amour et de la Haine, Orwell n’est plus très loin.

Il est grand temps que les Français se réveillent, et dénoncent en bloc ces tentatives avérées pour les ficeler pendant leur sommeil, dans l’apathie de la plupart des partis politiques. En effet, s’ils laissent faire, ils risquent d’en avoir pour très longtemps.

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