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Message par Invité Ven 24 Mai - 7:03


du 21 mai, complété dessous par AVOIR UNE IDÉE DE LA GUITARE EST INDISPENSABLE À LA BONNE VIE


21 mai
LA GUITARE EST À LA MUSIQUE CE QUE LE VÉLO EST À LA ROUTE
la guitare est au vélo ce que la droite est à la courbe ou la corde tendue à la roue

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Bike+Wheel+Guitar
Ken Butler's Hybrid 'Guitars'
Patlotch a écrit:je ne serais plus moi si de la pratique et de la théorisation d'un objet-sujet donné, je ne tirais pas quelques considérations générales (et non moins généreuses), et la musique ne serait pas la musique si comme de tous temps elle n'avait pas incité les humains à "philosopher" à son propos ou à partir de ce qu'elle fait entendre

mais comme avec la poésie, il ne s'agit pas de faire dire à la musique ce qu'on voudrait qu'elle dise dans un autre langage que le sien, de sons, timbres, rythmes, mélodie, harmonies... plutôt ici de digressions d'un dilettante, au demeurant plus ou moins sérieuses

comme annoncé, je commencerai par établir la preuve irréfutable* que la droite est à la courbe ce que la guitare est au vélo ou la corde tendue à la roue. Ça ne s'invente pas, dit raton, et bien si justement, et ce n'est pas les rats qui l'ont fait, nonobstant cette réputation d'intelligence qui leur donne le privilège de nos laboratoires de recherches en toutes sorcelleries humaines trop humaines

* voir DICTIONNAIRE DES IDÉES QU'ON SUIT...

si je n'ai pas tout dit de cette première thèse surlecutante, c'est que ma lectorate n'est pas digne de me lire, et conséquemment, même pour ceuzécelles qui ne suivent pas, je n'écris pas 'à suivre'


n'en perdons pas les pédales d'effets
et n'oublions pas que nous n'avion que nos chaînes à perdre


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Oldschool-Bike-Customized-Music-Pedal-Guitar-1117160

24 mai
AVOIR UNE IDÉE DE LA GUITARE
EST INDISPENSABLE À LA BONNE VIE

prélude
si vous croisez philosophie et guitare, sur Google, vous ne trouvez pratiquement rien en français, un peu plus en anglais, je n'ai pas testé le chinois

de la suite dans les idées
l'idée préludant à ce sujet n'était pas philosophistique. L'évidence m'avait sauté aux yeux de la proximité entre le vélo et la guitare pour plusieurs raisons :
- leur infinie évolution depuis le 19e siècle (en admettant que s'y stabilise la "guitare classique" moderne), y compris électrique,
et, à deux extrêmes :
- leur utilisation tant populaire, car simple, facile et peu onéreuse
- le haut niveau dans la sophistication tant technologique, avec une imagination déchaînée, qu'en virtuosités musicales ou compétitions sportives forts diverses

il n'y a guère que la cuisine qui pourrait cumuler ces extrêmes, et l'on pourrait préciser : le concept de salade par exemple. La guitare et le vélo sont comparables à nuls autres instruments de musique ou pratiques sportives*. On peut y exceller en inconnu de 17 ans ou cuisinière de 77 ans

* quant au vélo, il y aura encore la pétanque, et la guitare certains tambours, mais la première est très localisée pour une ambition mondiale et les seconds trop bruyants pour des rapports romantiques ouvrant des perspectives intimes

quoi de plus facile et commun ?
passés les tous premiers apprentissages, les premières chutes et le mal aux doigts, les deux sont accessibles à tout.e un.e chacun.e aussi bien pour se les procurer que par le peu de technique requise. Pourtant, on y réalise de tels exploits qu'il est des champions de la "petite reine" comme des "Guitar Heros" connus dans le monde entier

pas besoin d'un permis de conduire pour rouler à vélo ni d'un premier prix de conservatoire (on ne parle jamais des deuxièmes...) pour jouer de la guitare, même bien. La trottinette, électrique ou pas, pourrait changer la donne, qui emmerde tant les piétons sur le trottoir que les automobilistes sur la chaussée...

il est certainement plus facile de jouer passablement de la guitare que du piano, du violon ou du saxophone, et pourtant c'est un instrument de musique des plus difficiles et complexe dès que l'on dépasse le stade débutant, auquel on peut néanmoins demeurer toute sa vie sans inconvénient majeur, - trois accords pour accompagner des chansons et rendre heureux les amis de toujours et les passants honnêtes

compatibilités idéologiques
mais enfin, à ce stade, peut-on parler de musique, et même de musique populaire, au sens d'un "folklore" ou du blues, ou plutôt de phénomènes sociaux ? Les guitars heros du rock ou du métal remplissent des stades ou des lieux bien ou mal famés pour toutes autres raisons que l'art musical. S'y mêlent intérêts commerciaux et passions des foules et des groupes sans qu'on s'interroge trop sur le paradoxe idéologique de messages "révolutionnaires" portés par le besoin de profit des producteurs autant que souvent l'appât du gain des vedettes. M'a frappé dès les lendemains de 68 l'intérêt moutonnier des gauchistes de toutes époques pour les musiques et les chanteurs à la mode appréciés de toutes tendances politiques, eux qui sont pourtant si exigeants et sectaires en matière de contenu politique. C'est sans doute que la politique, voire la théorie révolutionnaire sont pour eux un domaine plus séparé de la vie qu'ils ne le croient, même quand ils en font du moins en paroles ou écrits, l'alpha et l'oméga de leurs soucis et de leur explication du monde

c'est pourquoi si votre philosophie de la vie ne comporte pas, comme la mienne, de rigoureuses considérations sur le vélo ou la guitare, à mes yeux elle ne vaut rien : comme peut-on parler de révolution sans s'interroger sur la place qu'y tiendront les deux ? Un exemple : pédaler pour fournir de l'électricité quand toutes les centrales seront en grève*

* quelle étrange retournement de situation : alors que pendant la guerre du Vietnam, on produisait de l'électricité avec les dynamos en pédalant, aujourd'hui s'y multiplie les vélos électriques sur batterie pour assister le pédalage

et la guerre dans tout ça ?
resterait bien une énorme différence, car de même qu'il n'existe pas de chat policier, on ne peut pas faire la guerre avec des guitares, c'est le côté chien enchaîné de la bicyclette


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Dsc_0010
vélo militaire suisse

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Tricycle_mitrailleuse
vélos militaires

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Ob_b9775d_soldats-cyclistes-1
infanterie cycliste

alors, pas de musique militaire avec la guitare ?

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 2520640




Dernière édition par Florage le Sam 16 Nov - 10:33, édité 2 fois

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PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Empty Re: PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes...

Message par Invité Ven 24 Mai - 15:58


LA SPÉCIFICITÉ MUSICALE IRRÉDUCTIBLE DE LA GUITARE :
ELLE SONNE FAUX ?!

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Dtk1RYiW4AAxUxC
tweet épinglé le 4 décembre 2018 par @milesokazaki
auteur du coffret de 6 CD WORK – The Complete Compositions of Thelonious Monk for Solo Guitar
l'interprétaion guitariste la plus monkienne dans l'esprit que je connaisse
Pannonica (il imité le célesta de Monk)


1) "ET TOUT ÇA POUR QUOI ?"
Patlotch a écrit:loin des spéculations historico-sociales comparatistes sur la guitare et le vélo, on peut avantageusement la considérer d'abord comme un instrument de musique. Mais c'est le même mot pour "instrument de torture", et depuis que cet instrument est entré dans ma vie comme par effraction, j'en sais quelque chose. Il ne m'aura pas tant torturé les doigts que l'esprit, et je me surprends à martyriser la lectorate de ces CARNETS D'UN GUITAREUX, car il n'est certainement pas mon instrument préféré ni idéal (j'y reviendrai)

du roman d'Ancelin Piery Un sentiment étrange, me dit-elle, je conseille la lecture de cette page

Adrien jouait sans pupitre, sans partition, il avait travaillé et retravaillé ces thèmes, ses grilles d'improvisation en solo et se sentait en totale confiance et liberté. Ses doigts agiles couraient allègrement sur les cordes de la et si, entre la quatrième et neuvième barrette, un secteur du manche qu'il affectionnait particulièrement en fin de chorus. Quelqu'un perçut-il une hésitation dans son jeu ? Une phrase connut-elle une envolée moindre qu'attendue ? Une résolution parut-elle moins nette, moins heureuse ? La suite du concert fit-elle entendre le jeu solide du guitariste teinté de moins d'audace et de virtuosité ?

Personne ne s'aperçut qu'Adrien, vers 23h30, assis sur un tabouret de scène, entendit une phrase dans sa tête, qui disait : N'est-il pas temps, n'est-il pas temps de faire autre chose ? [...]

Faire autre chose ne signifiait pas faire un choix différent de note, de rythme, d'harmonie ! Adrien sut immédiatement, et c'est c'est bien pour cela que son destin en fut modifié, que cela voulait dire faire autre chose de sa vie !

Lorsqu'il rangea la Gibson 175 dans son étui, vers 1h15 du matin, cette expression entendue deux heures plus tôt, faire autre chose, tournait dans sa tête comme les ailes d'un moulin à vent qui n'aurait moulu aucun grain. Il avait passé des années à travailler son instrument, à jouer dans les orchestres, les formations et les groupes de jazz, de blues, de variétés, des années à manger des gammes, à bosser des walking-lines, des chords-mélodies, à repiquer des solos de John Abercrombie, de Jim Hall, de John Scofield, Tal Farlow, Mike Sterne, Wes Montgomery, de Pat Metheny, Joe Pass, Bill Frisell, Pat Martino, Chris Celina, Barney Kessel, Charlie Christian, Herb Ellis, à égrener des arpèges sur les modes dorien, éolien, phrygien, lydien augmenté, mais aussi ceux qu'ils appelaient ionien bémol 6, le locrien second bécarre, ou bien encore le napolitain majeur, le bohémien, le hongrois mineur, le Bartok neuvième dièse. Des années à enseigner la guitare jazz, l'harmonie, à écrire ses propres compositions sur des mesures impaires, avec des superpositions rythmiques ou harmoniques comme jouer une triade de mi bémol mineur sur celle de mi mineur pour faire entendre une septième majeure, une neuvième juste, couleurs tendues par la note de si bémol, ou la dièse selon le côté où l'on se place comme il disait, ce qui faisait jouer une gamme de mi mineur mélodique quarte augmentée, et tout ça pour quoi ? Pour entendre dans sa tête, un peu avant Noël, n'est-il pas temps de faire autre chose ?

À l'aide d'un chiffon doux, il essuya son instrument et abaissa le couvercle [...]

toute passion tournant à l'obsession puis à l'addiction confine à la folie de qui se croit devenir un expert de son objet d'investissement, la guitare pratiquée en appliquant une théorie qu'on en sait pas oublier, est à cet égard comme la théorie communiste. J'avais épinglé les experts du jazz passant à côté de la musique dans un texte de 2003, JAZZ ET COMMUNISME : « Les amateurs de jazz sont insupportables. Les connaisseurs de jazz sont insupportables. Les critiques de jazz sont insupportables... », et ce n'est pas pour tomber dans des travers qui m'ont toujours insupporté

autant dire qu'en revenant de l'une pour revenir à l'autre, je n'étais pas trop dupe du risque que je prenais, au moins d'être mal compris, dont témoigne mon exposé d'hier
IMPROVISATION et COMPOSITION MODALE EN B MINEUR MÉLODIQUE... puis ACCORDS ET HARMONIE EN QUARTES
. Heureusement, je n'aurais jamais le temps ni l'envie de systématiser cette approche au point de l'appliquer à autre chose qu'une ou deux compositions.

Schoenberg a passé près de 40 ans sur la problématiques des accords de quartes. malgré ce temps considérable, il n'y a consacré qu'un chapitres dans son Traité d'harmonie de 1911

à cet égard les explications de la méthode "Contemporary Modal Improvisation for guitar" cité hier, sont insatisfaisantes, car les notes communes aux accords des deux systèmes n'entrent pas dans les mêmes rapports d'harmoniques... Comme le montre Jo Anger-Weller dans Clefs pour l'harmonie..., celles que fournit George Russel pour justifier son Concept lydien chromatique relèvent aussi du « souci constant de raccrocher l'organisation des sons à la Nature; souci partagé par de nombreux théoriciens qui trouvent dans la Nature la confirmation de leur théorie ! » (page 203). Elle avait cité en introduction Edgar Varèse : « Je ne distingue pas son et bruit. Lorsqu'on dit bruit (pour l'opposer à son musical !) il s'agit du refus d'ordre psychologique : le refus de tout ce qui le détourne du ronronnement, du "plaire", du "bercer". » (p.11), et la dernière phrase du livre suggère de ]« revenir au point d'où nous sommes partis (le point sonore), terminons par une question ouverte depuis des siècles, à toutes les interprétations : « Quand un arbre tombe dans une forêt, sa chute fait-elle du bruit  s'il n'y a personne pour l'entendre ? » (p. 207)

on pourrait en dire autant du système que Jef Gilson dans L'harmonie du Jazz (Connaître et utiliser les accords et les gammes, Progressions harmoniques-modes-canevas d'improvisation), 1981 et que Pierre Cullaz l'avait aidé à adapter à la guitare ; de la systématicité dodécaphoniste, et même de la tonalité occidentale entière, puisqu'il est rigoureusement impossible de fonder un rapport entre sons musicaux et Nature à partir des échelles tempérées ! Relativement à la "Nature" elles sonnent faux selon la loi physique des harmoniques naturelles, et les approximations "lydiennes" sur la quarte augmentée, fa# sur fondamentale do,  plutôt que fa quarte juste, parce que plus proche de l'harmonique correspondante ne peuvent justifier qu'on l'entende dans le tempérament

des siècles d'acculturation de l'oreille aux quatre coins du monde ont appris aux Indigènes de partout à entendre juste leur musique et fausse celle d'ailleurs, et les chinoiseries en langage tonal de la fin du 19e siècle, qui plus est au piano, ne valent que par une occidentalisation de modes "exotiques", autrement dit à l'époque de Debussy ou Ravel, du colonialisme. Seul le blues rural américain a échappé à cette dérive occidentaliste, tant qu'il ne fut pas récupéré par système marchand américain, cad quand il était ignoré de tous les Blancs américains à l'exception de ceux du Sud. Sans lui, pas de Rock n' Roll...

la vérité est qu'aujourd'hui, toutes les "Musiques du monde" (World Music), quand elles n'ont pas été folklorisées et revivalisées dans leur relative invariance, ont été occidentalisées par la technique instrumentale et le tempérament. On lira avec intérêt à ce sujet la passionnante étude de Jean-Marx Delaunay, 2019, Vers une nouvelle musique modale ? concernant les « nouvelles musiques traditionnelles » (sic), musiques populaires du Massif Central... de la France... Pas besoin donc d'une théorie décoloniale pour comprendre que cet emparement capitaliste et techniciste des musiques populaires a appliqué chez nous ce qu'il imposait à ses colonisés d'outre-mers ! On appréciera à cette aune la photo que j'ai postée dans DES GUITARES ET DES FEMMES de métaleuses philippines féministes, qui jouent une musique... américaine et blanche de naissance, celle qui fait vendre aujourd'hui le plus de... guitares à 8 cordes !


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alors quid de la question "ET TOUT ÇA POUR QUOI ?" ?, entre l'excès de spéculations intellectuelles, à prétention théorique de s'imposer à la pratique aussi bien dans le jazz que dans la "musique contemporaine", et le caractère populaire de ce qui ne fait que reproduire une idéologie culturelle imposée par les critères capitalistes au point de détruire les cultures populaires ancestrales et millénaires avec la participation active de leurs descendants, celle-ci il est vrai en matière sonore plus proche de la "Nature" ?  

ce qui est vrai, ce que n'importe quel individu de n'importe quelle origine et peuple peut aimer n'importe quelle musique et la considérer comme la meilleure à l'insu de son plein gré c'est vrai pour le bourgeois passionné de musique classique contemporaine comme pour le prolo passionné de "métal", qui imite à merveille les sons de l'usine. Quand je bossais dans les bureaux à l'époque des machines à écrire mécaniques de bien avant les ordinateurs et traitements de textes, je trouvais très musical le son derrière les portes des secrétaires...



je laisse ma lectorate méditer, mais l'on voit bien que tous les chemins mènent à la Rome mondialisée quand partout sonnent les cloches inharmoniques* du capital

* lire Philippe Manoury, Traité d’inharmonie : « 3.33 Les différentes sortes de cloches ont été, dans l’histoire, une des principales sources d’utilisation de l’inharmonicité, même si ce terme n’était pas utilisé par les compositeurs eux-mêmes. » Il écrit au demeurant plus haut : « 1.112 La musique occidentale n’est pas plus savante que certaines autres musiques, elle est seulement plus ordonnée. »

ça nous éloigne de la guitare ? Pas tellement puisque c'est elle qui nous a amené là, mais elle ne sonne pas plus "juste" qu'un piano, elle n'a que l'avantage économique de ne pas nécessiter le recours à un accordeur de métier pour l'accorder. Personnellement, je trouve parfois que même dûment vérifié par un accordeur électronique, la mienne sonne faux dès les intervalles de quinte, alors que sa conception/production de lutherie industrielle est hors de cause, et ça qui n'a rien d'étonnant compte tenu de la conception de cet instrument, comme quoi il au moins une spécificité : une structure fausse par rapport à la "Nature"


une guitare refretée pour jouer plus juste a des cases de largeur évoluant on régulièrement !


Un fait largement ignoré est que presque toute guitare est en fait impossible à accorder. Elles peuvent être accordés à d’autres guitares, et aux claviers, mais le placement des frettes sur le cou fait sortir de chaque intervalle, et chaque accord  est joué est hors de la mélodie. Cette guitare a été refretée pour jouer précisément sur les petits ratios entiers qui harmonisent notre univers.  En fait plus agréable à écouter et à jouer. Aussi plus facile et plus amusant une fois que vous vous habituer à penser en termes de ratios simples.



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Message par Invité Jeu 30 Mai - 8:14


L'AVENIR APPARTIENT À LA GUITARE

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Maillard2
Patlotch a écrit:un rapide calcul factoriel de permutations permet de compter le nombre d'accords possibles sur une guitare, étant donné le nombre de  doigts des deux mains, de cordes, et de cases atteignables par extensions. Je préserve ma lectorate de la démonstration, mais si l'on prend en compte douze degrés de l'échelle chromatique, 6 cordes (a fortiori Cool, les différents registres et renversements, les sauts de cordes... on arrive à plusieurs millions, ce qui renvoie n'importe quel encyclopédie d'accords au rang de manuel pour débutants, et pourtant... Autant dire que tous ne sont pas jouables, mais dire qu'ils ne seraient pas musicaux est autre chose

d'Hector Berlioz qui, parce que son père lui avait interdit le piano, composait à la guitare, Pierre Boulez disait : « On sent chez lui le gratteur de guitare qui fait des accords à la ‘‘va-comme-je-te-pousse’’ »  (entretiens avec Michel Archimbaud, 2016)

l'univers des sons est infini, et celui qu'on peut produire avec une guitare, compte tenu de sa facture et de son jeu, l'est aussi. Tout n'a pas été joué

l'approche ouverte du jeu de guitare, si l'on s'émancipe de tous les académismes techniques et des habitudes d'écoute, est un formidable stimulation pour la pensée, disons "méta", ce que j'ai appelé "philosophie de la guitare", et qui serait mieux nommé "philosophie par la guitare". Mais comme en tout, on ne donne pas à boire à un âne qui n'a pas soif


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Message par Invité Jeu 6 Juin - 14:56


LA GUITARE, INSTRUMENT de L'OCCIDENT COLONIAL ?
une conception structurellement éloignée des harmoniques et sons naturels
et ses conséquences sur la domination occidentale du monde
- MUSIQUE INDIENNE CONTRE OCCIDENTALE
- UN INSTRUMENT BÂTARD : John McLaughling et Shakti
- LA GUITARE FRETLESS du Turc Cenk Erdoğan traverse et transgresse les cultures


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... BORGHINO-GUITARS-PORTFOLIO-SHAKTI-03B
la guitare de John McLaughling dans Shakti
une solution bâtarde, voir plus bas
Patlotch a écrit:le fait de "penser par la guitare", son histoire, les mille et une manières d'en jouer, ne peut, bien au contraire, m'éloigner de ma façon de penser en général et particulièrement de ma critique du capitalisme, de la civilisation occidentale, ou de leurs critiques retombant dans les mêmes pièges d'une pensée coupée du réel par idéalisme ou, ce qui revient au même, par cet oxymore d'un prétendu matérialisme entièrement fondé sur des concepts

la guitare, du fait de sa conception strictement liée au tempérament occidental rapportant tous les sons musicaux à des degrés les éloignant de leurs liens harmoniques aux sons naturels, ne saurait être utilisée qu'à ses limites pour en sortir, les mêmes que les compositeurs occidentaux de musique savante au 20e siècle utilisant les instruments à hauteurs fixes (y compris claviers, vents, etc.), ou une approche par le bruit (Fred Frith et autres guitaristes "concrets"). Seule la famille des violons, et depuis qu'il en existe des basses et guitares fretless, peut accéder aux musiques non occidentales, comme l'a toujours fait le violon, par exemple dans les musiques arabes, orientales ou indiennes



un texte éclaire cette relation sur le site Musique de la nature, qui rend compte de la distance prise avec les sons naturels par la musique occidentale davantage que d'autres, en voie de disparition, et alors que la jeunesse de ces pays oublie ses racines en se précipitant sur des styles nés... aux États-Unis, comme le Rock et plus récemment le Metal (pensez aux petites indonésiennes jouant de la 8-cordes...)

contrairement à ce que pourrait laisser penser le contexte de publication et son fatras, par ailleurs, de mystique, l'article est très fondé et argumenté scientifiquement. Je n'en donne que l'introduction, les grands titres, et la conclusion



Au cœur de la musique indienne est le raga, qui est un état d'esprit, un sentiment, exprimé par une gamme microtonale. Il existe de nombreux ragas, et chacun a sa propre ambiance et sa propre gamme microtonale correspondante basée sur ce qu'on appelle la série harmonique naturelle - la loi naturelle des vibrations.

Cependant, au cours des 100 dernières années, la musique indienne a été influencée par un système tonal étranger qui n'est pas basé sur la série harmonique naturelle. Le système tonal occidental a influencé la musique indienne principalement parce que des musiciens indiens ont adopté les instruments occidentaux à tons fixes. C'est surtout le cas de l'harmonium, qui est devenu très populaire et très répandu en Inde.

Le système tonal de la musique occidentale est basé sur une division artificielle de l'octave en douze intervalles égaux. Cela signifie tout d'abord que les notes sont désaccordées, mais aussi que le nombre d'intervalles disponibles pour l'expression musicale est très limité par rapport aux possibilités infinies de la série harmonique naturelle.

Par conséquent, il n'est pas possible de jouer un raga correctement avec un instrument à tons fixes basé sur le système tonal occidental. C'est comme essayer de faire une copie d'une peinture sans avoir accès aux couleurs de l'original. Ce système est incapable d'exprimer toutes les nuances subtiles des intervalles naturels utilisées dans un grand nombre de ragas.

Le système tonal occidental est cependant devenu si dominant dans le monde aujourd'hui, ainsi qu'en Inde, que les gammes microtonales originales des ragas sont en danger de disparition. De nombreux érudits de la musique indienne considèrent que ce développement est très préjudiciable, non seulement pour la musique indienne en tant qu'art, mais surtout parce que les ragas sont à l'origine un moyen de développement de la conscience.

En remplaçant les gammes microtonales originales par des approximations en gammes occidentales, la force et la puissance originelles des ragas sont en train de se perdre - ce qui n'est pas seulement une considération théorique, mais une constatation basée sur l'expérience. Pour cette raison, nous pensons qu'il est important de sensibiliser le public à ce problème. Nous donnons donc ici une description, une comparaison et un résumé historique des systèmes tonaux originaux indiens et occidentaux.

L'ESSENCE DE LA MUSIQUE
INTERVALLES D'INTONATION JUSTE
nature du son, harmoniques, intervalles, problèmes de l'accordage...
LE SYSTÈME DE DOUZE TONS À TEMPÉRAMENTS ÉGAUX
LIMITES DU SYSTÈME À TEMPÉRAMENT ÉGAL
L'INFLUENCE DE LA FRÉQUENCE DU SON SUR L'ESPRIT
CONSONANCE ET DISSONANCE

BATTEMENT
INTONATION JUSTE COMBINÉE AU TEMPÉRAMENT ÉGAL

CONCLUSION
Pour conclure. La musicologie occidentale a dégradé l'harmonie et la beauté des intervalles sonores de la musique en déformant leurs rapports naturels. En outre, elle a construit une prison pour sa musique en l'isolant d'un vaste univers d'expressions musicales potentielles. Elle a même conditionné les musiciens à entendre que la musique en accord avec les harmoniques naturelles sonne faux.

En incorporant les instruments occidentaux à tons fixes dans la musique indienne, la puissance initiale et la pureté de cette musique a été déformée et polluée. On éloigne la musique de l'harmonie des lois de la nature, alors qu'elle est censée faire le contraire, nous amener plus en harmonie avec les lois de la nature. Nous pensons donc qu'il est important de sensibiliser le public à ce sujet.

UNE SOLUTION BÂTARDE

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... R-2248564-1330052411.jpeg
le guitariste John McLaughlin tentera la quadrature du cercle avec le groupe Shakti, en 1976, utilisant une guitare acoustique conçue pour l’occasion, avec un ensemble de cordes fixes sur la table d’harmonie entrant soit naturellement en résonance sympathique soit activé par l’instrumentiste. S’ajoutait à cela un manche scallopé aux frettes creusées permettant une malléabilité accrue des cordes, pour rapprocher son jeu de celui du sitar. Il n'est pas difficile d'entendre que dans tous les traits rapides, l'échelle n'a rien à voir avec celles typiquement indiennes des ragas


l'unique solution pour résoudre ce problème historique
de "contradiction entre nature et culture" est
LA GUITARE FRETLESS
dont le musicien turc Cenk Erdoğan est un virtuose


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Cenk-Erdogan-Live



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Message par Invité Lun 10 Juin - 8:54


PAS DE LIBERTÉ DANS LA VIE SANS IMPROVISATION,
SANS PENSER ET FAIRE PAR SOI-MÊME
QUE CRÈVENT LES PÉDAGOGUES ET LEUR APPRENTISSAGE DE LA MORT


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... D8mOh2EXoAARiGm
Pavel Filonov Formule de la pédagogie moderne
encre de Chine sur papier, 1923
Patlotch a écrit:en matières d'art, pour peindre, écrire de la poésie ou autre, jouer de la musique, j'ai plus appris des artistes eux-mêmes, œuvres et écrits, que des historiens d'art et critiques, a fortiori des pédagogues, même s'il en fut de précieux dans ma découverte (de Pierre Francastel pour la peinture à Jo Anger-Weller pour l'harmonie du jazz, Meschonnic pour la poésie). Ainsi des écrits de Matisse, Schœnberg, Bartok...

dans Jazz et problèmes des hommes en 2002, j'ai dit tout le mal que je pensais de la fabrique de clones par les écoles de jazz, de règles pour improviser dans tel style passé ou nouveau, qui ne correspondaient pas à la manière dont ils avaient été inventés par les novateurs, et de l'académisme qui s'en suit, dont sont gonflées la plupart des méthodes et vidéos pédagogiques. J'y suis revenu dans POUR EN FINIR AVEC LA PÉDAGOGIE ANTI-MUSICALE DU JAZZ PAR LES "MODES". Illustration avec Béla Bartók

le guitariste Tal Farlow témoigne à sa manière du problème :

Presque tous les étudiants qui viennent voir Tal ont étudié avec quelqu’un ou ont été à des collèges, comme Berklee. [Berklee Global Jazz Institute, une des écoles les plus réputées au USA]

Tal Farlow : Ils peuvent jouer toutes les gammes et les modes et tout, ils sont vraiment des joueurs accomplis qui veulent savoir comment appliquer leurs connaissances. La seule chose que je peux leur dire, c’est comment j’ai commencé. Que j’ai choisi les musiciens qui ont fait appel à moi et que je ne les ai pas copiés à des fins de performance, mais pour obtenir un peu de perspicacité quant à la façon d’approcher et d’adapter une ligne improvisée aux harmonies qui passent. Il est difficile d’enseigner cela, parce que ce n’est pas comme quand vous faites quelque chose d’autre, quand vous pouvez dire, « faites-le comme je le fais. » Cela détruit complètement l'objectif, qui doit être la façon dont l’étudiant le ferait, comment il l'utiliserait dans son jeu. On apprend beaucoup dans ces collèges, mais le problème semble être la façon de l’appliquer.

Tal Farlow Interview by Garry Corbett, 1994

le problème peut se généraliser non seulement aux arts, mais à toute pédagogie et particulièrement à la philosophie et à la pensée critique. Il n'y a pas de raccourcis pour penser et faire par soi-même, et la quête de la liberté individuelle ou collective, si elle suppose la connaissance des contraintes, de la nécessité, historique, sociale, technique... cela ne s'apprend pas. L'enseigner ne relève pas d'une pédagogie

Marx a écrit:La doctrine matérialiste qui veut que les hommes soient des produits des circonstances et de l'éducation, que, par conséquent, des hommes transformés soient des produits d'autres circonstances et d'une éducation modifiée, oublie que ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances et que l'éducateur a lui-même besoin d'être éduqué.

Thèses sur Feuerbach, III, 1845

au fond, je ne connais pas même de bons pédagogues en art qui aient été de grands artistes, au sens où ils auraient apporté quelque chose de radicalement nouveau à leur art. Aucun des excellents professeurs de guitare de jazz que j'ai cités (Pierre Cullaz en France, Ted Greene...), n'a été à l'origine de courants majeurs, si ce n'est dans un registre limité, George Van Eps pour avoir introduit la guitare 7-cordes et voir systématisé les mécanismes harmoniques et mélodiques. Les grands guitaristes écrivent parfois des méthodes, mais ce ne sont généralement que façons d'enseigner leur propre style (Joe Pass, Joe Diorio...), ou les trucs de musiciens de studios (Barney Kessel...)

vous voyez Verlaine donner des cours de poésie, Picasso de peinture, Charlie Parker de saxophone, Monk de piano ? La remarque de Tal Farlow est très saine, en substance : Vous voulez un conseil ? moi je fais comme ça, mais vous, trouvez votre propre chemin...

le cas de Jimmy Wyble étant particulier vu l'esprit de ses cours et de ses études, qui, hormis leur qualité musicale intrinsèque, avaient pour objet de montrer des possibilités, au demeurant sur plusieurs pistes. C'est une aberration qu'elles soient jouées et mises en ligne comme s'il s'agissait de pièces classiques, exemple les vidéos de William Ghezzi. Formellement il les interprète fort bien, mais c'est raide comme un coup de trique, ça ne swingue pas un pet. De ce qui montre ce que peut être une composition spontanée (ce qu'est l'improvisation) il fait un produit fini. De ce qui devrait produire de la musique vivante, improvisée puisque tel est le but explicite, "improvisation à deux voies", il trouve le moyen de faire la musique morte ! Des guitaristes comme Howard Roberts, Ron Eschete, Joe Diorio... ont suivi ces "cours" de Jimmy Wyble, mais chacun en a fait autre chose. Son livre the Art of Two-Line Improvisation, ce sont d'abord des improvisations qu'il a notées ensuite, ce qui est au fond la façon dont procédaient les grands compositeurs de la musique savante européenne, Bach, Mozart, Chopin...



s'il y a tout lieu de s'inquiéter de "révolutions" conduites par des guides, il y en a tout autant de constater que les masses en luttes sont plus souvent suivistes que novatrices, et que le résultat de qu'on a appelé "révolutions" fut largement la continuité de relations humaines fonctionnant en profondeur comme avant



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Message par Invité Jeu 13 Juin - 11:05


VARÈSE ZAPPA LE BRUIT DU MONDE

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Zappa%20&%20LeRoux
Patlotch a écrit:je rappelais cette citation des Écrits d'Edgar Varèse par Jo Anger-Weller *: « J'emploie les rythmes, les fréquences, les intensités [...] les airs dans la musique n'en sont que les commérages [...] Je ne distingue pas son et bruit. Lorsqu'on dit bruit (pour l'opposer à son musical) il s'agit d'un refus d'ordre psychologique : le refus de tout ce qui le détourne du ronronnement, du "plaire", du "bercer" »
* Clés pour l'harmonie à l'usage de l'analyse, l'improvisation et la composition, 1992, p.11
les musiques des avant-gardes du 20e siècle ont habitué les oreilles à considérer comme musicaux des sons, des bruits, des échelles de notes tranchant avec tout ce qui avait fait musique dans le monde, savantes ou populaires, et l'on observe le même phénomène dans les autres arts, la peinture, la littérature, le théâtre, la poésie même, ce qui a pu en engendrer deux autres : n'importe quoi peut être considéré comme "artistique", et se confondre avec les bruits de la société, comme quoi ces œuvres témoignent à leur manière de leur temps

c'est le cas de certaines compositions de musique contemporaine savante comme des groupes de Metal, et ce le fut de certaines productions de Free-Jazz dans les années 60 par des "musiciens" ignorants presque tout de leur instrument, si ce n'est qu'un saxophone se mettait à la bouche (mais pas toujours). Et je témoigne, pour avoir assisté à certains concerts, qu'une bonne partie du public ne faisait pas la différence avec les novateurs d'exception

les aficionados de chaque genre forgent leurs oreilles à ce genre et finissent par le trouver à leur goût, et dès lors, tout étant possible, n'importe quoi aussi, il n'existe pas de solution de continuité, c'est-à-dire de rupture démontrable entre les deux sur des critères musicaux, c'est aussi ce que dit Varèse

incidemment, la guitare est absente des compositions de cet immense musicien, mais c'est un autre immense compositeur et guitariste qui lui rend un des plus bels hommages, dans lequel sauf erreur il ne joue pas de guitare, ou fort peu



Live at The Palladium (NYC) on April 17, 1981
00:00 - FZ introduces the concert
02:22 - FZ introduces Ionisation
04:20 - Ionisation
11:06 - FZ introduces Density 21.5
11:54 - Density 21.5
16:07 - FZ introduces Intégrales
16:52 - Intégrales
29:14 - FZ introduces Offrandes
29:57 - Offrandes
39:42 - FZ introduces Déserts
43:46 - Déserts
.  .  .  .  .  .  .  .  .  .extra .  .  .  .  .  .  .  .  .
1:11:16 - audience participation
1:16:04 - FZ speaks with the audience & presents
      new albums: Tinsel Town & Shut Up

Il n'y aurait pas eu de Zappa sans Varèse
En 1954, Zappa achète le premier volume des Oeuvres complètes d'Edgard Varèse Vol.1 et découvre la percussion dans Ionisation qui l'influence à tout jamais. Pour ses 15 ans, le musicien ne souhaite qu'une chose : effectuer un appel interurbain vers New York pour parler à son idole Varèse (hélas, ce dernier est alors en tournée en Europe). Même si Zappa finit par joindre le compositeur quelques semaines plus tard, il ne rencontrera jamais celui qui est au cœur de sa passion musicale.

Comme Varèse, Zappa fuyait toute école de composition. En 1971, en hommage au compositeur français, Zappa écrit un article pour le Stereo Review intitulé « Edgard Varèse idol of my youth [idole de mon enfance] » : « On m’a demandé d’écrire sur Edgard Varèse. Je ne suis pas du tout qualifié pour ça. [...] La seule raison pour laquelle j’ai accepté c’est parce que j’aime beaucoup sa musique, et si par hasard cet article pouvait amener plus de gens à écouter ses œuvres, ça en aura valu la peine. »



Frank Zappa : 10 petites choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le musicien et compositeur de 200 motels, France Musique, 28 septembre 2018

quel rapport avec la guitare alors ? J'en sais rien. Pour me faire pardonner, un de mes solos préférés de Frank Zappa, de 3:00 à 9:00, qui illustre assez bien l'idée de partir de quelques notes évoquant une quelconque chanson populaire, comme son nom l'indique Easy Meat, en 1980 à Paris


pour revenir à mon propos du début, citons Zappa

Sans transgression de la norme, il n'y a pas de progrès possible.
Mais avant de chercher à transgresser efficacement,
on doit au moins s'être familiarisé avec la règle,
avec la norme dont on veut s'écarter.

et pour terminer sur une note optimiste

Il n'y a pas d'enfer, il n'y a que la France.

Ne soyons pas trop durs avec notre ignorance, c'est ce qui fait la grandeur de l'Amérique.

c'est tout pour aujourd'hui. Je retourne me familiariser avec la "règle", pour mieux la transgresser. Mon problème aura toujours été de lui être in fine trop fidèle, de manquer d'audace. Quand je me lâche, je suis pourtant bien meilleur musicien. Si l'on considère que tout le bidouillage harmonique du jazz depuis la "déconstruction" du be-bop est assez vain, qui cherche des justifications théoriques à l'usage quasi aléatoire des 12 degrés de l'échelle tempérée, ce que je touchais déjà du doigts en 2002 dans II1.9 le blues et l’harmonie du jazz (hypothèses). Alors chacun essaye d'établir de nouvelles règles à ce qu'il joue d'abord sans en avoir, et s'il ne le fait pas lui-même, viennent les pédagogues... voir ci-dessus QUE CRÈVENT LES PÉDAGOGUES ET LEUR APPRENTISSAGE DE LA MORT

Twisted Evil


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Message par Invité Ven 28 Juin - 13:12


1. L'ART SANS LA LIBERTÉ DE CRÉATION, ÇA N'EXISTE PAS (hier, dessous)
2. CRÉER, C'EST INVENTER SA LIBERTÉ
Patlotch a écrit:j'indiquais hier que la démarche que j'ai proposée dans les sujets musicaux et techniques de ces Carnets vise à déconstruire pour l'abolir la séparation entre mélodie et harmonie donc gammes, modes, arpèges et accords, ceci par la connaissance des intervalles

s'il me fallait reprendre à zéro l'apprentissage de la musique, et décider du chemin à suivre, je commencerais non par les échelles mélodiques, gammes et modes, mais par les intervalles parallèles sur l'échelle chromatique de 12 degrés, déjà contrainte par la réduction au tempérament occidental, l'idéal étant de le réaliser sur un instrument permettant les intermédiaires, tel que la famille des violons ou le trombone à coulisse, et non sur un piano ou une guitare. La différence est de taille, ce que j'ai pu vérifier avec la contrebasse, puisqu'on y cherche la justesse à l'oreille sans repère visuel

ainsi, l'on découvre le son propre de chaque intervalle. Sur la guitare, je conseillerais de le faire partant de la seconde mineure à la quinzième, double-octave en passant par les tierces, quartes, quintes, sixtes, septièmes, octaves, neuvièmes (secondes redoublées), dixièmes (tierces redoublées, etc.

une deuxième étape pourrait être de jouer une mélodie simple (Au clair de la lune...), en doubles notes selon tous ces intervalles, excellent exercice technique, et manière simple d'approcher la double tonalité ou double modalité en de lignes mélodiques jouées simultanément ou décalées en contrepoint, que l'on pourra toujours introduire dans son jeu sur des morceaux suivant une trame harmonique

l'avantage est de forger son oreille et ses doigts à choisir avant de les jouer les sons que l'on veut faire entendre

cette approche, partant de la musique et de la guitare dont elle bouleverserait toute pédagogie, a valeur métaphorique pour toute démarche créatrice, en art ou autre, puisqu'il s'agit d'être maître à bord sans se préoccuper des gens qui n'aiment pas qu'on suive une autre route qu'eux
le premier questionnaire de Proust, retrouvé...
PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Marcel-Proust-le-temps-retrouve
En médaillon, Marcel Proust vu par Nadar, le 1er janvier 1887,
l’année de ses 15 ans où il a répondu à ce questionnaire.

à la question 6. Quelle est, selon vous, la plus estimable des vertus ?
il répond : La sincérité, si je deviens flatteur, je changerai d'avis
la question 7. était Quel vice détestez-vous le plus ?


1. L'ART SANS LA LIBERTÉ DE CRÉATION, ÇA N'EXISTE PAS
Patlotch a écrit:si une pratique artistique ne vous apprend pas la liberté, c'est-à-dire la liberté de création par vous-même, c'est que vous êtes déjà sorti de l'art pour tomber dans l'apprentissage et la répétition de stéréotypes et d'académismes. Alors vous jouerez peut-être bien du "classique", du "jazz", du "blues", du "rock", du "metal", mais vous ne serez pas, au sens fort, un artiste, plutôt un faiseur plus ou moins talentueux. Ça n'a rien de honteux mais ce n'est pas la même chose

toute la démarche que j'ai proposée dans les sujets musicaux et techniques de ces Carnets vise à déconstruire la séparation entre mélodie et harmonie donc gammes, modes, arpèges et accords, ceci par la connaissance des intervalles. La mélodie peut maintenant comporter des doubles-notes sur cordes adjacentes ou pas, être ponctuée d'accords mélodiques sans rupture dans la position des mains

les techniques exposées vous conduisent à fondre ces visions/audition séparées en une seule et à mettre par terre les doigtés de gammes et accords uniques : tel doigt ici, tel autre là... qui vous ferment des chemins et vous conduisent à répéter toujours les mêmes notes dans le même ordre. Chez les grands musiciens mêmes, on repère d'un morceau à l'autre les mêmes plans sur les mêmes enchaînements harmoniques, on ne sent pas toujours une concentration sur l'improvisation, mais des automatismes, d'autant plus audibles que le tempo est rapide, puisqu'il a fallu les faire apprendre au corps-mémoire

de même cette démarche défait la vision séparant jeu en position et jeu dans la longueur du manche, tel doigt glissant à tel endroit d'une position à l'autre. Tout cela ne vaut que pour jouer arpèges et gammes tout droit, car dès que vous utilisez des permutations dans l'ordre du grave à l'aigu, ces doigtés sont caduques

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Message par Invité Lun 8 Juil - 12:55

11:15, complété
Patlotch a écrit:je suis plus en pétard contre les bêtises de prétendus connaisseurs qu'envers les inepties de la grande presse. Ici, je regrette un peu d'avoir quitté Twitter et Facebook pour mettre mon grain de sel le temps où l'on y "rend hommage" à João Gilberto. J'y ai perdu 80% de ma lectorate, tout en pensant que si celle qu'elle me ramenait était vraiment intéressée, elle n'attendrait plus ma promotion sur les réseaux sociaux. Mise au point, donc, pour mes fidèles

JOÃO GILBERTO
LES SECRETS D'UNE "VIRTUOSITÉ" AFROLOGIQUE*
« l’invention de la voix et de la guitare comme un seul instrument »
Patlotch a écrit:j'ai rendu compte ici de la disparition de João Gilberto, en précisant qu'il récusait le terme de bossa-nova, lui préférant samba. Il n'était ni un chanteur ni un guitariste de jazz, mais il était pour moi dans ses guillemets

sa mort entraîne forcément un déluge d'articles de presse, la plupart reprenant les dépêches d'agences, mais aussi des commentaires de "connaisseurs" comme il en existait déjà à propos de ce qu'est vraiment la bossa nova, son harmonie, son rythme, et partant la "virtuosité" guitaristique de João Gilberto. Tout dépend de ce qu'on entend par virtuose, mais s'il s'agit de prouesses techniques, de vélocité, non, le "père de la bossa nova" était tout sauf un virtuose, en comparaison d'autres guitaristes brésiliens à l'époque, ou latino (Atahualpa Yupanqui...), et dans le genre Laurindo Almeida ou Charlie Byrd sont incontestablement mieux armés (écouter Byrd et Getz sur Desafinado, enregistré en 1962, avant le disque avec Gilberto, où la bossa est déjà jazzifiée contre ses spécificités brésiliennes)

première parenthèse, on cite Henri Salvador comme une des inspirations de l'initiateur musical de la bossa nova, le compositeur Antonio Carlos "Tom" Jobim, car Gilberto ne compose pas, il interprète. Il s'agit de "Dans mon île", chanson composée en 1957 par Salvador et découverte par les musiciens brésiliens en 1958 dans le film italien "Nuits d'Europe". Henri Salvador déclarait avec fierté : "Sergio Mendes (musicien brésilien) m'a raconté que quand (le musicien brésilien Antonio Carlos) Jobim a vu ça, il s'est dit : 'C'est ça qu'il faut faire, ralentir le tempo de la samba et mettre des belles mélodies'". source. Salvador avait trouvé l'esprit mais de très loin pas la forme



seconde parenthèse, on voit discuter l'influence de l'harmonie du jazz sur la bossa nova en sus de celle, chez Jobim, de Chopin, Ravel, Debussy, Villa Lobos... avec un argument curieux : il aurait introduit dans les accords des extensions de 11e et 13e alors que le jazz n'aurait utilisé que des 9e, ce qui est vrai du jazz d'avant 1940, mais certainement pas du be-bop dont c'est une caractéristique reprise par les guitaristes dès la fin des années 40. Il est plus vrai que Jobim utilise des substitutions par tritons de cadences en quartes, donnant un mouvement de basses chromatiques avec des pédales supérieures (One Note Samba...), chères à Chopin, qui donnent une couleur à la mélodie réduite à quelques notes


il est indiscutable que la bossa nova a une influence sur le jazz plus que l'inverse, et c'est le cas de toutes les musiques afro-cubaines, d'une part dès les origines à la Nouvelle-Orléans, d'autre part avec Dizzy Gillespie et Cuba, qui modernise ce qui n'est pas encore nommé la Salsa. Elle ne passe par par Gilberto, mais essentiellement par Jobim dont nombre de compositions deviennent des standards. Il n'est pas indifférent que cela commence avec Stan Getz, à qui critiques et amateurs ont beaucoup reproché les "facilités" de son disque avec Jobim et Gilberto. Mais c'était sans reconnaître que Getz était un mélodiste hors pair, ce dont témoignent ses improvisations détournées de la mélodie des thèmes de Jobim dans un parfait écho aux voix de João et Astrud Gilberto

l'afrologisme de Gilberto
j'emprunte le terme d'afrologisme au musicien George Lewis, tel qu'exposé dans Jazz supreme de Raphaël Imbert, 2014/2018, chapitre 2. Afrologie vs Eurologie, p. 43, qui « balaye toute ambiguïté en dénonçant, des deux côtés, les perspectives essentialistes, racialiste ou nationaliste qui classeraient les musiques « noires » ou « blanches » selon l'appartenance ethnique. » Je reviendrai sur ce livre important pour l'histoire du jazz...

le génie de Gilberto est de porter au sommet cet assemblage de textes et de musiques, dans l'esprit de la samba (ou du samba, le mot étant masculin en portugais), en adaptant à la guitare les particularités rythmiques du jeu des tambours et percussions d'origine africaine, dans lesquelles les notes et particulièrement les basses sont jouées en décalage avec le temps, avant ou après, sans que soit perturbé le tempo. Disons que c'est le filon noir de sa musique dû à ses origines du Nordeste, ou la samba trouve principalement ses racines dans les traditions africaines restées vivaces par-delà les temps d'esclavage

l’invention de la voix et de la guitare comme un seul instrument
il est frappant par ailleurs que Gilberto joue et chante toujours en même temps, il n'y a jamais un solo, jamais une phrase mélodique en notes simples, mais toujours comme note supérieure des accords, les dissonances étant le plus souvent dans les notes intérieures et donc moins agressives pour une oreille récalcitrante, ce qui fait le charme subtilement désaccordé (Desafinado) de sa musique, dont la mélodie reste simple et chantante : l'audace harmonique à la portée d'oreilles populaires. Le décalage propre à ce qui est joué à la guitare, qui n'est pas seulement un accompagnement comme généralement chez un chanteur-guitariste (Brassens...), est redoublé par le placement de la voix et la grande attention à ce qu'elles soient au même niveau de volume, car Gilberto était un maniaque du son et de l'enregistrement (lire ce témoignage d'un ingénieur du son)

en résumé, objectivement, ce que fait Gilberto à la guitare est relativement facile du point de vue technique, mais sa mise en place rythmique voix et guitare est infernale, et sur les tempos les plus lents, les plus difficiles



depuis l'arrivée des mélanges afro-cubains et jazz, donc de deux façons différentes de penser le tempo (temps régulier ou clave), de grands progrès ont été faits, mais culturellement c'est une gageure. Dans mon premier trio avec un saxophoniste (de jazz) et un percussionniste colombien, nous avions toujours un problème, lui dans les rythmes "ternaires" du jazz, nous dans le "binaire" de l'afro-latin, culture qui est indéniablement celle de João Gilberto


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Message par Invité Ven 26 Juil - 17:16


QUI PEUT LE PLUS PEUT LE MOINS

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Bresil-la-famille-aux-six-doigts-espere-un-6e-titre-de-champion-du-monde_4938969
Patlotch a écrit:le succès de ces CARNETS D'UN GUITAREUX est très relatif. Quoi ? Une trentaine de lecteurs ou lectrices... Mais que voulez-vous, comment trouver parmi 7 milliards d'être humains une lectorate portant un intérêt à l'usage guitaristique des 10 doigts des deux mains, quand la grande masse des professeurs de guitare, de méthodes, et de guitaristes de tous styles des plus émérites n'en utilisent qu'une partie ?  

le monde ne perd rien pour attendre, avec ces êtres exceptionnels que sont les polydactyles, dotés d'un doigt supplémentaire à chaque main. Il me souvient d'un élève de collège de cette espèce pour qui le professeur de dactylographie avait forgé une méthode pour les utiliser tous, et il faisait l'émerveillement de ses camarades

dans une autre vie, je produirai une méthode de guitare pour utiliser les 12 doigts de ces deux mains exceptionnelles. Il est probable que je diviserai d'autant la population de mes lecteurs (et lectrices). Pour apprécier les possibilités offertes par de telles mains, je conseille de relire les considérations anatomiques sur l'indépendance des doigts exposées ici. En effet le sixième doigt est doué de caractéristiques d'indépendance bien plus grandes que les 4 doigts hors le pouce...

quoi qu'il en soit ceux-ci n'ont pas besoin de mes services :





PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Main-six-doigts-polydactylie
Sujet de 17 ans avec doigt surnuméraire, entre le pouce et l’index. © Imperial College London

autres vidéos dans l'original
Le fils (17 ans) et la mère (52 ans) ont six doigts à chaque main. Ils présentent ce que les spécialistes appellent une polydactylie. Ils ont un doigt supplémentaire, complètement développé, situé entre le pouce et l’index. Une équipe de chercheurs internationaux a examiné les conséquences de cette anomalie sur les capacités de manipulation de ces deux personnes. Ce type d’étude n’avait jamais été mené à ce jour.

Des chercheurs internationaux se sont posé de nombreuses questions, en termes de neuromécanique et de fonctionnalité, concernant cette polydactylie. Ainsi, les mouvements du doigt surnuméraire dépendent-ils des muscles des autres doigts ou sont-ils sous le contrôle de muscles et de nerfs dédiés ? Ce doigt supplémentaire est-il indépendant des autres ? Quand il bouge, cela implique-t-il que les autres doigts bougent également ? Dans la mesure où les mouvements manuels requièrent la participation d’une vaste zone du cortex sensitif et moteur, qu’en est-il lorsqu’une personne possède un sixième doigt à chaque main ? En d’autres termes, le cerveau peut-il commander une telle main, dotée de degrés supplémentaires de liberté ? Ces doigts surnuméraires sont-ils fonctionnels ? Offrent-ils un avantage pour les capacités de manipulation ?

Les résultats de cette étude, publiée le 3 juin 2019 dans la revue en ligne Nature Communications, révèlent que des muscles, des nerfs et des ressources cérébrales dédiées sous-tendent l’augmentation des  capacités de manipulation de ces sujets polydactyles. Ce travail a été dirigé par des chercheurs de l’université de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), de l’hôpital universitaire de Lausanne (Suisse), de l’Imperial College of Science, Technology and Medicine de Londres (Royaume-Uni), en collaboration avec des spécialistes italiens, israéliens et singapouriens, en anatomie, physiologie, microchirurgie, imagerie médicale, neurosciences, bioingénierie et robotique.

Des muscles et des nerfs indépendants

Anatomie osseuse et musculaire d’un sujet avec un 6e doigt aux deux mains. Le doigt surnuméraire s’articule avec le métacarpe (os composant la paume de la main) par l’intermédiaire d’une surface articulaire de morphologie semblable à celle qui unit un pouce normal au métacarpe.  

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Polydactylie-anatomie-doigt-surnumeraire-supplementaire
Il apparaît que la main polydactyle est contrôlée par un plus grand nombre de muscles et nerfs qu’une main normale et que le doigt surnuméraire possède trois phalanges.

Sur le plan biomécanique, la force maximale exercée par le doigt supplémentaire est similaire à celle des autres doigts. Par ailleurs, celui-ci est indépendant des autres doigts, avec seulement une faible dépendance avec le pouce. Les autres doigts montrent une interdépendance normale entre eux. La capacité à mouvoir le doigt supplémentaire indépendamment des autres est notamment illustrée par le fait que ces deux sujets parviennent à exécuter des mouvements de pince entre leur sixième doigt et tous les autres.

Une zone corticale dédiée

Les chercheurs ont également étudié en imagerie par résonance magnétique (IRM) l’organisation fonctionnelle du cortex moteur du jeune homme polydactyle. Les résultats montrent que la représentation du doigt surnuméraire au sein du cortex sensorimoteur primaire (impliqué dans la réalisation d’un mouvement volontaire) est distincte de celles des autres doigts. En d’autres termes, l’aire corticale allouée à la motricité du sixième doigt occupe une place à part de celles réservées aux autres doigts. Des ressources neuronales différentes sont donc utilisées par le cerveau de cet homme pour contrôler les mouvements du doigt surnuméraire.

Ces travaux montrent ainsi pour la première fois que le système nerveux humain est capable de développer, assimiler et contrôler des multiples degrés de liberté supplémentaires et de les intégrer dans des mouvements coordonnés, sans que cela ne génère un déficit moteur ou ne provoque des conflits au niveau sensorimoteur ou des représentations mentales.

Une représentation mentale correcte

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Polydactylie-six-doigts-main
Etude neuromécanique de la main d’un sujet polydactyle.

Les chercheurs ont également étudié la représentation mentale de mains en demandant à ces personnes d’indiquer sur une grille où se trouvaient leurs doigts en utilisant les doigts de la main opposée. Il ressort que l’emplacement perçu du sixième doigt correspond à son anatomie et que ces sujets le perçoivent comme effectivement placé entre le pouce et l’index.

Des capacités de manipulation augmentées



Les capacités motrices de ces deux personnes ont été évaluées lors de tâches consistant à manipuler librement de multiples objets de taille très différente. Les résultats indiquent que la mobilité et la dépendance du doigt surnuméraire ne sont pas entravées lors des manipulations. De fait, les mouvements des six doigts sont associés à un plus grand nombre de degrés de liberté efficaces que des mains normales. La plupart du temps, le sixième doigt bouge en coordination à la fois le pouce et l’index, plutôt que tout seul ou de concert avec le pouce ou l’index.

Les chercheurs soulignent que l’indépendance du doigt supplémentaire ne consiste donc pas seulement à remplacer le pouce ou l’index, mais se traduit concrètement par le fait que ce sixième doigt permet d’exécuter des mouvements uniques de la main impliquant les trois doigts en même temps (pouce, 6e doigt, index). Tout cela sans que la rapidité d’exécution ne soit affectée. En effet, les mouvements se produisent à une vitesse comparable à celle d’une main à cinq doigts. Au total, il apparaît donc que les mouvements des mains de ces sujets polydactyles sont plus complexes que ceux effectués par des mains normales.

Cette étude indique donc que la présence d’un doigt supplémentaire, pleinement fonctionnel, a permis à ces sujets d’une même famille d’acquérir d’incroyables capacités de manipulation pouvant se révéler fort utiles. Les expériences montrent que ces personnes n’ont pas de difficulté à contrôler le doigt surnuméraire indépendamment ou non des autres doigts et sans que cela implique un déficit de mouvements pour la main. Bien au contraire, leur sixième doigt, de concert avec les autres, leur permet de réaliser des manipulations plus complexes que celles pouvant être exécutées par des personnes ayant des mains normales, et ce à une vitesse comparable.

(Jeu vidéo pour six doigts)

De fait, les chercheurs ont conçu des taches impossibles à réaliser pour une personne ne possédant que cinq doigts. Ils ont ainsi développé un jeu vidéo nécessitant une coordination très rapide des mouvements des doigts. Le jeu figure six boîtes qui montent et descendent à un rythme variable sur un écran d’ordinateur. Chaque fois qu’une boîte atteint une zone cible située en bas de l’écran, le sujet doit presser une touche avec le doigt correspondant. Au fur et à mesure du jeu, le degré de difficulté augmente, les boîtes se déplaçant plus rapidement. Le jeu impose alors d’effectuer des mouvements des doigts de plus en plus précis. Les résultats montrent que les sujets sont parvenus avec les six doigts d’une main au même niveau de performance que celui qui aurait été atteint avec deux mains normales. Ces personnes présentent donc indéniablement une augmentation de leurs capacités de manipulation par rapport à des personnes ayant des mains normales.

Mains robotiques intelligentes

Selon les auteurs, les étonnantes capacités de manipulation de ces personnes nées avec un doigt supplémentaire bien développé semblent indiquer qu’il conviendrait d’évaluer complètement la fonctionnalité du doigt surnuméraire avant de décider de l’amputer.

De fait, la possibilité de disposer d’un doigt artificiel supplémentaire à chaque main est étudiée depuis plusieurs années par des roboticiens. Les données obtenues par cette étude pourraient permettre aux spécialistes en bioingénierie de développer des mains robotiques polydactyles. Les auteurs soulignent néanmoins qu’il reste à savoir comment contrôler en temps réel et intégrer plusieurs degrés de liberté supplémentaires pour disposer à l’avenir de capacités de manipulation augmentées. Des travaux qui nécessiteront assurément beaucoup d’intelligence et de doigté.

Marc Gozlan (Suivez-moi sur Twitter, sur Facebook)

Toute reproduction interdite. Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle.

Pour en savoir plus :

Mehring C, Akselrod M, Bashford L, Mace M, Choi H, Blüher M, Buschhoff AS, Pistohl T, Salomon R, Cheah A, Blanke O, Serino A, Burdet E. Augmented manipulation ability in humans with six-fingered hands. Nat Commun. 2019 Jun 3;10(1):2401. doi: 10.1038/s41467-019-10306-w

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Message par Invité Ven 2 Aoû - 12:06



'DESTRUCTION CRÉATRICE' ?
Schumpeter en rêvait, Gibson l'a fait




Gibson détruit des centaines de Firebird X ... à coup de bulldozer
jb.heuclin AudioFranzine 01/08/2019

La Firebird X de Gibson restera un OVNI dans le monde de la guitare électrique. Un instrument si décrié que la marque en a détruit toutes traces. Arrivée au catalogue de la marque comme l’instrument incarnant le futur de la guitare électrique, nombreuses furent les critiques exprimées à son égard.

La guitare était équipée d’un module d’effets intégré, d’un système d’accordage automatique et autres gadgets. Assez mal reçue à sa sortie et proposée au tarif de $4 000, la Firebird X s’arrache aujourd’hui à des prix assez exorbitants sur le marché de l’occasion. Gibson qui garde en mémoire l’échec commercial de ce modèle a décidé de l’éradiquer, purement et simplement. Une vidéo Youtube montre en effet des centaines de Firebird X jamais commercialisées sur lesquelles vient rouler un bulldozer. Les images sont difficiles à regarder mais la marque affirme qu’elle n’avait pas d’autres choix, les composants utilisés dans ce lot de 2009-2011 n’étant simplement pas aux normes…
Patlotch a écrit:mais ici, on s'en fout, jusqu'ici tout va bien... I Should Care




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Message par Invité Ven 30 Aoû - 8:00


LA LIBÉRATION PAR LE TRAVAIL

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Chat-229x300
Patlotch a écrit:il n'aura échappé à personne que mes considérations musicales et techniques relatives à la guitare inspirent autant qu'elles résultent d'une philosophie de la vie fondée sur l'expérience, on dira "la pratique", philosophie de la liberté par la création hors normes

cette émancipation ne peut se faire, pour paraphraser Marx, que dans la connaissance de la "nécessité" qui impose pour ainsi dire ses "lois" qu'il s'agirait de ne pas poser comme règles. À celles-ci l'on pourrait rapporter tout ce que vous apprendront les pédagogues sur la bonne manière de jouer de la guitare, autant de normes guitaristiques dont je me suis empressé de prendre le contre-pied. Quelques exemples et suggestions :

- jouer à deux doigts, ou quatre, ce qui se divise en trois : trois notes, trois cordes... Exemples : triades, arpèges de trois notes...
- jouer à trois doigts ce qui se divise en deux ou quatre. Exemple, gamme chromatique sur une corde, en triolets : quatre doigts main gauche, le temps est alternativement joué par l'un des trois doigts de la main droite
ces décalages polyrythmiques peuvent être utilisés dans le trémolo, en 3 pour 4, 4 pour 3, 2 pour 3, etc. Ils évitent la désagréable impression de la scansion ternaire en décalant l'attaque et en faisant tourner le son qui est souvent différent d'un doigt à l'autre, surtout quand on joue avec la pulpe sans ongles

- de la même manière que l'on obtient plus de vélocité mélodique à trois doigts de la main droite (pouce, index, majeur, pim ou index, majeur, annuaire, iam), on essayera quatre doigts (piam) dans le travail des gammes, technique élémentaire utilisée pour les arpèges sur quatre cordes. Marier les deux permet un jeu en gammes, arpèges, accords avec la même technique et position de la main, assurant un passage fluide de l'un à l'autre. Toutes les combinaisons sont accessibles par permutations (voir les permutations de doigtés et/ou de notes, et l'exemple du blues) des doigts ou des notes à un degré inatteignable au médiator

- jouer avec un seul doigt (alternativement les 5 doigts) gammes, arpèges avec sauts de cordes (strings crossing). Cet exercice développe considérablement l'indépendance. On pensera aux Finger Picking élémentaire mais terriblement efficace des bluesmen (and Women : Elizabeth Cotton, à Merle Travis, Marcel Dadi et Jean-Félix Lalanne dont j'exècre le son aigrelaid qu'ils tirent d'une gratte mais bon. Pour la petite histoire j'avais rencontré le second sur une plage à Aiguemortes dans les années 70, il m'avait gratifié d'une bonne technique... Jouer avec un seul doigt peut être utile pour obtenir une homogénéité de son sur une corde


Rolling Eyes

sur le plan de la philosophie esthétique, mieux nommée poétique, ces exemples montrent une dialectique de la forme (la technique) et du contenu (la musique) dans un mouvement d'alternance tel qu'on peut le trouver en versification avec le son, le sens et le rythme traité de la même manière (rimes de sens, rythmes de sons...), mon tout ouvrant les possibles à la liberté multipliant, paradoxalement, les contraintes (car il faut apprendre et travailler infiniment plus qu'avec les techniques de base)

voilà, s'il fallait un bilan, je ne serais fier que de ce que le travail personnel m'aura permis d'émanciper, le plus souvent contre les injonctions des libérateurs professionnels. Je suis le rentier de moi-même. On aura compris que chez moi, le "Droit à la paresse" ou le "Ne travaillez jamais !" ont des limites que rencontrent trop souvent ceux qui en font des slogans absolus de la libération humaine. Je ne suis d'ailleurs pas convaincu que dans des circonstances qui s'y prêteraient, ces individus seraient les plus utiles à la communauté : à chacun selon son travail ?

PS : quant à remplacer, novlangue formelle, "travail" par "activité libre et choisie", je veux bien, si ce n'est une pirouette pour s'éviter la peine du labeur, et ses joies

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Message par Invité Sam 31 Aoû - 12:17


LA PHILOSOPHIE DE LA GUITARE COMMENCE PAR SON ÉCONOMIE POLITIQUE
Patlotch a écrit:l'ébène est un des bois de premier choix pour la touche du manche, si bien qu'on l'exploite, son nom l'indique, comme le "bois d'ébène", euphémisme des négriers pour désigner les esclaves noirs déportés aux Amériques. Une tendance est à le remplacer par le Richlite, un matériau composite de résine phénolique et papier recyclé, comme sur ma guitare La Patrie Arena

témoignage dans une discussion
J’ai deux guitares, l’une avec touche ébène, l’autre avec touche richlite et en toute honnêteté, c’est impossible à différencier sous les doigts. L’avantage du richlite, c’est qu’il est plus résistant dans le temps et ce n’est pas négligeable quand tu joues beaucoup ta guitare.
La vague "anti-richlite" chez les amateurs de Gibson a été, à mon sens, une vaste blague couplé à un certain snobisme...
c'est en substance ce que m'affirmait le luthier Stéphane Pappalardo, Rue de Rome, avec qui je discutais d'un éventuel projet de guitare classique 8 cordes sur mesure, depuis abandonné. Je n'ai pour ma part pas constaté de différence, si ce n'est esthétique. En terme d'acoustique, je ne dirais pas la même chose entre une clarinette en ébène et une en résine...

pour revenir à nos moutons, pas de différence non plus entre un capitaliste fabriquant des guitares et un autre transformant le pétrole. Ils ont toujours des idées vertueuses...

TAYLOR GUITARS
l'exploitation durable de l'ébène au Cameroun
Judicaël Tribillac, LaGuitare.com, 24 mai 2016


Importante donation de Taylor pour soutenir l'exploitation durable de l'ébène au Cameroun.

Bob Taylor et Taylor Guitars ont fait don de 400,000$ au profit du programme de recherche pour la conservation et la restauration de l'ébène au Cameroun dirigé par le professeur Thomas B.Smith en partenariat entre l'Institut de l'Environnement et de la Durabilité (IoES) de l'université américaine de UCLA et le Congo Basin Institute pour lesquels il travaille depuis plus de 30 ans. Le Congo Basin Institute cherche à développer un centre scientifique et d'enseignement en Afrique centrale pour répondre aux besoins à venir liés aux changements climatiques qui auront un impact sur les richesses naturelles de l'Afrique et sur sa population d'un milliard d'êtres humains aujourd'hui qui seront 4 fois plus nombreux d'ici la fin du siècle et pour qui, il faudra trouver de l'eau et de la nourriture en quantités suffisantes.

Et c'est dans le but d'apporter sa pierre à l'édifice que Taylor intervient aujourd'hui afin de développer une économie profitable à double sens, aussi bien pour ceux qui exploitent les richesses de l'Afrique que pour ceux qui y travaillent. C'est la seconde fois que Bob Taylor investi au Cameroun puisqu'en 2011 il s'est associé à Madinter, un distributeur international de bois de lutherie et de pièces détachées, pour racheter CRELICAM une usine qui exploite l'ébène du Cameroun.


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Taylor-ebene-1

Ils ont ainsi découvert la face cachée de l'exploitation de l'ébène jusqu'à présent. Dans la vidéo ci-dessus, Bob Taylor explique (en anglais) que le Cameroun est le dernier endroit où l'on peut exploiter de façon légale de l'ébène et que pour trouver une ébène d'un noir pur, il faut abattre 10 arbres. Les 9 autres présentant des défauts esthétiques, des tâches brunes ou blondes, étaient jusqu'alors très souvent abandonnés sur place en plein milieu des forêts car pas assez rentables.

En effet les ébènes de second choix ne représentent à la vente que 20% de la valeur du premier choix pour un travail équivalent. Taylor et Madinter ont donc décidé de payer aux ouvriers le même prix pour les 2 types d'ébène et proposent donc à la fois sur les guitares Taylor et au catalogue de Madinter différents Grades. Reste à confirmer si la densité et les caractéristiques acoustiques sont bien identiques puis à convaincre les luthiers et les fabricants à l'utiliser et surtout les musiciens de le choisir !

Taylor se félicite ainsi d'avoir 10 fois plus d'ébène à exploiter avec Crelicam que ce qu'il s'imaginait et il a ainsi pu améliorer les conditions de travail et de rémunération des 70 employés. De nouvelles machines sont arrivées pour limiter les pertes de matières premières sur chaque arbre, les sols de l'usine en terre ont été remplacés par du béton, l'électricité a été rénovée pour plus de sécurité. Les employés disposent d'une cuisine aménagée sur place et d'un puit pour alimenter en eau l'usine ainsi que toute la communauté locale.


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Taylor-ebene-2

Les efforts de Taylor et Madinter sont récompensés par le gouvernement Camerounais qui leur confie l'exploitation de 75% des ressources en ébène du pays. Afin de s'inscrire un peu plus encore dans le développement durable, Crelicam est maintenant autorisée à planter de nouveaux arbres, ce qui permet d'étudier leur propagation ainsi que leur environnement optimum, des études qui seront dorénavant menées par le Congo Basin Institute, d'où la généreuse donation de 400,000$ qui sera bénéfique à la fois à Taylor ainsi qu'aux luthiers en guitare, à ceux des instruments du quatuor ainsi qu'aux autres fabricants industriels via Madinter.

Enfin, Taylor communique également sur la mise en place d'un programme d'exploitation forestière au Honduras pour augmenter les retombées économiques localement et compte faire de même à Hawaï avec Pacific Rim Tonewoods, son fournisseur en épicéa et en érable avec qui il travaille déjà à l'exploitation de l'épicéa Lutz, un épicéa hybride entre le Sitka et l'épicéa blanc, et dont la capacité d'adaptation à pousser aussi bien près des côtes que dans les terres lui assurerait d'après les scientifiques une plus grande résistance aux futurs changements climatiques.

Les luthiers n'ont pas attendu les prises de conscience des industriels pour eux aussi proposer à leur échelle des solutions et de nombreuses initiatives: qu'il s'agisse de l'exploitation des bois non tropicaux, encouragés par l'étude du Leonardo Guitar Project, avec l'utilisation par exemple des bois régionaux chez Fred Kopo ou Philippe Berne ou encore celle du bambou chez Jean-Yves Alquier qui ne sont que quelques exemples parmi beaucoup d'autres que vous retrouvez régulièrement dans les articles de LaGuitare.com.

Judicaël Tribillac - le 24 mai 2016 - https://www.taylorguitars.com/

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Message par Invité Sam 14 Sep - 13:37


VOUS AVEZ DIT "ACOUSTIQUE" ?
Patlotch a écrit:depuis quelques mois, la presse se fait l'écho d'une désamour pour la guitare électrique au détriment de la guitare acoustique. Dernier article en date : Guitare électrique : pourquoi est-elle boudée par les musiciens ? France 2, 25/08/2019
Les ventes de guitare électrique seraient en chute selon certains observateurs. La guitare acoustique est-elle en train de tuer la guitare électrique ?

Au plus fort des concerts, certains vont jusqu'à fracasser leurs guitares électriques. Faut-il y voir la fin d'un règne ? Elle semble loin l'époque où Jimi Hendrix faisait corps avec sa guitare. Pendant des décennies, la guitare électrique a suscité des vocations. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée : c'est la guitare acoustique, jugée plus authentique et plus accessible, qui a la cote.

Beaucoup de jeunes musiciens utilisent la guitare électrique
Résultat : dans un magasin de Marseille (Bouches-du-Rhône), les ventes de guitare électrique sont en baisse. Indissociable de l'âge d'or du rock, la guitare électrique ferait-elle moins rêver ? "Il n'y a plus de Jimi Hendrix ni d'Eric Clapton, parce que la musique était naissante. Mais, si vous regardez autour de vous, il y a pléthore de jeunes guitaristes qui sont virtuoses", affirme Jacques Carbonneaux, membre de la chambre syndicale de la facture instrumentale.

la chose est donc controversée. Significatif est que, tapant "guitare" dans Google image, on obtienne aujourd'hui une majorité de guitares acoustiques, sans parler du fait même que la chose guitare appelle immédiatement la marchandise guitare plus que la musique qu'on en tire... Cf post précédent : LA PHILOSOPHIE DE LA GUITARE COMMENCE PAR SON ÉCONOMIE POLITIQUE

néanmoins, on pourrait l'interpréter comme la recherche de sons plus "naturels", une certaine mode écologiste dans la musique, mais ce serait faire abstraction du fait que la plupart des guitares acoustiques qui se vendent, y compris classiques, sont aujourd'hui électro-acoustiques, pourvues d'une système de prise de son intégré par divers types de micros internes, dans la caisse ou sous le chevalet. Le son amplifié, sur scène ou à l'enregistrement, est donc autant celui des amplificateurs et effets que celui de l'acoustique propre de l'instrument, et l'on trouve pléthore d'amplificateurs "émulés" qui reproduisent électroniquement et numériquement le son de guitares et amplificateurs célèbres, dans lequel le son de la guitare utilisée est pratiquement perdu, moyennant les réglages de réverbération, écho, vibrato, sustain, etc.

les puristes, en classique notamment, préféreront toujours une prise de son extérieure, plus proche de ce qu'on entend face à la guitare, selon la distance et l'acoustique de la salle

un autre inconvénient serait de ne pas travailler sur ce type de guitare sans l'amplifier. Or, dit ailleurs, l'amplification ne peut combler les failles d'une technique non optimisée sur l'instrument non branché, qu'il soit acoustique ou électrique. Cela dit, il est des styles, particulièrement le métal plus encore que le rock, qui ne se conçoivent qu'amplifiés (c'est peu dire...), sans quoi ils n'existeraient pas. Le volume sonore, pour ne pas dire le bruit, comme on dit "Faites du bruit !", signe des temps, tient une place majeure dans leur esthétique et leur succès

autre point qu'on aurait tendance à oublier : sauf à se rendre au concert, et encore selon le système d'amplification pour le public, on n'entend jamais sur Internet (vidéos...) le son véritable d'une guitare acoustique, et les démos commerciales sont de ce point de vue une pure arnaque, de A à Z de la chaîne sonore, instrument, cordes, micros et réglages à l'enregistrement, et reproduction à domicile

cela posé, et sans être aussi sectaire que Segovia, je ne connais pas plus grand plaisir que de jouer toutes sortes de styles sur une guitare classique sans amplification. La variété des sons que l'on peut en tirer est aussi infinie que les usages de la bicyclette... sans assistance électrique. À cet égard, et compte tenu de la quasi absence sur Internet de vidéos d'Alberto Ponce, et du peu de disques qu'il a enregistrés, je conseille l'écoute des deux émissions d'hommage que lui a rendu France Musique après sa récente disparition. C'est une leçon d'humilité et d'éthique musicale, pour ne pas dire sonore




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Message par Invité Sam 21 Sep - 10:35


PAR SOI-MÊME LIBÉRÉ
Patlotch a écrit:on l'aura compris ou pas, ma démarche initiatique en matière guitaristique rejoint ma méthode de théorisation en matière de compréhension des changements mondiaux. Chacune des voies ouvertes inspire le tout et modifie les autres, mais l'une est prépondérante. Concernant les contradictions du monde contemporain, ce sont celles du capitalisme et des conflits qu'il génère. Concernant mon approche musicale et technique de la guitare c'est l'improvisation libre et ce qu'elle implique dans l'appropriation de techniques particulières dont elle peut modifier la perspective jusqu'à impliquer des changements dans celles préconisées par leurs inventeurs et la musique que l'on peut produire

ainsi les techniques de contrepoint improvisé à deux voies de Jimmy Wyble, présentées dans ses études, n'avaient pas pour objectif de devenir des pièces classiques interprétées comme telles sans aucune improvisation, comme le montrent, c'est un comble, presque toutes les vidéos sur Jimmy Wyble, mais d'offrir des principes et pistes de travail que chaque guitariste pourrait intégrer à son approche
- un étudiant : « Comment puis-utiliser ce matérau ?»
- Jimmy Wyble : « Je ne sais pas comment vous l'utiliserez, mais laissez-moi vous montrer quelques-unes de mes idées. » (source, p.4 en bas)

ainsi le jeu de main droite avec la pulpe des doigts, sans ongles, dont Rob MacKillop est un partisan et un pédagogue, voit-il ses préconisations de position et d'attaque des cordes nylon modifiées par l'usage de l'auriculaire et les cordes métalliques

ainsi le jeu à 5 doigts de la main droite conduit-il à de nouveaux doigtés possibles dans l'interprétation même des études de Wyble et a fortiori à l'extension des possibilités musicales qu'il a initiées (exemple : à l'alternance pouce-majeur / index-annulaire s'ajoute celle index-annulaire / majeur-auriculaire libérant le pouce et permettant l'ajout d'une ligne de basse au contrepoint à deux voix)

ainsi l'usage des permutations dans l'ordre des notes ou des doigts conduit-il à forger ses propres exercices et à rompre l'approche habituelle, linéaire ou en intervalles, des gammes et arpèges, rendant plus aisé l'auto-apprentissage tout en suggérant divers doigtés, en même temps qu'elle change la vision/compréhension mélodique et harmonique du manche de la guitare

ainsi le passage à 8 cordes modifie-t-il la vision des 6 supérieures, ce qui ne signifie pas le jeu sur une guitare 6 cordes (ainsi un gratteux youtubiste nous présente-t-il un Pretty 8 strings Guitar Sound on a 6 Strings, parce que la vogue métallique utilise massivement le tapping, bien que celui-ci n'ait pas été inventé sur une 8 cordes ni n'en caractérise le jeu, mais bien le fait d'avoir deux cordes graves supplémentaires dont aucun usage ne peut rendre compte en leur absence sur une 6 cordes. Ceci en lien avec le marché de la guitare 8 cordes presqu'entièrement destiné au métal

ainsi l'improvisation ouverte guidant le tout, sur canevas harmonique ou non, doit-elle intégrer les possibilités multiples de doigtés d'accords et jouer de leur composition en intervalles, telles qu'enseignées par George Van Eps dans ses Harmonic Mechanisms Guitar, et tout ce qu'apporte la segmentation des accords de 4 sons, uniquement possible avec le jeu aux doigts ou la technique hybride médiator et doigts

ainsi, en résumé, des sommes de normes guitaristiques de tous styles sont à la fois utilisées et chamboulées, sans aboutir au seul résultat qui serait celui dont je suis en quête, et que j'inscris dans la tradition du jazz en raison de la place qu'y tient l'improvisation en temps réel, de même que c'est dans l'improvisation collective et sans maître que se font et feront les plus profonds changements historiques

paraphrasant Marx à propos de l'humanité, le guitariste ne se pose jamais que des problèmes qu'il est capable de résoudre, et c'est pourquoi chaque problème technique ou musical apparu modifie la vision qu'en avait précédemment le guitareux et fait de lui son propre éducateur, le seul in fine possible concernant la musique qu'il veut jouer, mais qu'il n'a pas encore entendue

mais il est certain que la liberté fait peur, et que la grande masse aura toujours tendance à en confier le contenu et la forme à un guide ou à se couler dans les modèles dominants, en l'occurrence, l'esthétique de son temps, dont il n'est pas difficile de voir qu'elle est déterminée, comme le reste, par la toute puissance des échanges marchands, pour le plus grand profit de l'industrie de la guitare. Un moindre paradoxe n'est pas que des idées prétendues subversives s'expriment dans l'emploi supposé artistique de la marchandise... musicale ?

reste la solution qu'imposent nos temps assistés :  La « guitare intelligente », l’invention française qui veut faire la « révolution », qui selon son « chef de produit » (sic) « permet même de faire semblant de jouer », ce que tout le monde avait bien compris...

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Message par Invité Mer 13 Nov - 8:47


« L'apprentissage de la guitare dure toute une vie »
"Nono" Krief, guitariste de Trust
Quand on a 63 ans, on continue d'apprendre et de progresser dans l'exercice de son instrument ?
Toujours. L'apprentissage dure toute une vie. Et heureusement. C'est aussi ça, la magie de la musique.
source
c'est encore plus vrai, pour moi qui ai commencé la guitare à 20 ans, en ai 68, alors que j'y ai consacré, avec intensité mais en discontinu, des périodes entières de vies parallèles bout à bout. Celle qui s'est ouverte depuis avril 2019 ne devrait plus souffrir de la déconcentration inévitable qui ressort d'un investissement lourd dans d'autres centres d'intérêts, puisque j'ai décidé de ne plus m'exprimer dans les rubriques traitant d'autres sujets que la création artistique et poétique

malgré cette reprise intensive, le passage à la guitare 8 cordes ouvre tellement de perspectives que la maîtrise des techniques afférentes requiert tout mon temps, d'autant que sur ces chemins non tracés, je suis mon propre professeur

ce sera de plus en plus vrai quand je jouerai avec d'autres musicien.nes, histoire de passer à la pratique et me pousser aux fesses pour le faire devant un public

une leçon de mon trop embrasser mal étreindre depuis 20 ans est que la poétique s'y perd, y compris en ce qu'elle contient la pensée, la "philosophie", et je pense aujourd'hui qu'un art digne de ce nom, qu'il soit peinture, poésie ou musique, se suffit à lui-même s'il absorbe notre être au monde. Dans ce cas, il doit se passer d'un engagement, au sens où l'art engagé assassine l'art alors que sa dimension révolutionnaire réside, comme œuvre-sujet performative, dans son rapport entre forme et contenu et non dans un quelconque message

de même, aux antipodes de ce qui devenu l'art de marché, aussi modeste soit-il via les éditeurs, galeristes ou sponsors, l'art des artistes et poètes n'a que faire des critiques d'art car ils en sont les représentants de commerce et les assassins, selon le mot de Thomas Bernhard parlant de ses historiens *


* « Les historiens d'art sont les véritables assassins de l'art, si nous écoutons un historien d'art, nous participons à la destruction de l'art, lorsqu'un historien d'art entre en scène, l'art est détruit, voilà la vérité. » Maîtres anciens, 1985

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Message par Invité Ven 20 Déc - 9:19


PRIORITÉ ABSOLUE À LA CRÉATION

« ... le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. »
Marx/Engels, Le Manifeste, 1847
cette chronique philosophique partant de "ma vie avec la guitare" peut déboucher sur des réflexions plus ou moins proches ou éloignées du champ guitaristique, de celui de la musique. Le plus "philosophique", ou mieux dit relevant de la poétique, concerne les voies de la création, ses processus conscients et inconscients, et les moyens d'y parvenir autrement dit un certain temps et un certain travail dans la fabrique

de tous les arts que j'ai pratiqués, outre la musique la poésie, la peinture, les collages et la photographie, je retiens comme essentielle la relation du créateur à son œuvrage, les interactions immédiates entre l'œuvre produite et la suite, à la manière dont, dans l'écriture, un mot, un son, un sens en appellent d'autres (Leiris : Langage Tangage ou Ce que les mots me disent)

c'est pourquoi, de façon définitive, de déteste les arts planifiés, programmés, dont le comble est la peinture hyperréaliste, vide de ce qui fait qu'essentiellement une œuvre picturale n'est pas une photographie. Mais j'y range tout autant une caricature de l'improvisation en jazz dans laquelle tout est ramené à des schémas bardés de normes où l'écoute et l'oreille, pour ne pas dire le goût mélodique et le langage musical, tendent à disparaître au profit de la performance

cette position, que je dirais de principe, est en relation avec la liberté* qui est toujours, en dernière analyse, liberté de création, de production de soi et de ce qu'on fait différemment de tout autre que soi, puisqu'en la matière, créer, c'est littéralement produire quelque chose qui ne l'a pas été avant ni par d'autres

* voir IMPROVISATION ET LIBERTÉ

contre toute forme de collectivisme
quand le problème se porte au niveau collectif, et plus encore au grand nombre dépassant le groupe, il questionne en profondeur la place de la liberté individuelle dans la liberté de tous. Je dirais que cette question est une des moins creusées des théories révolutionnaires, qui, même critiquant la forme-parti ou le stalinisme, ne sont pas loin de considérer le développement de l'individu comme hostile à ce qui est le plus souvent un collectivisme, aussi "libertaire" ou "anarchiste" qu'il se donne

certes, les "camarades", "compagnons" et autres militants ne prétendent pas généralement avoir pour ligne de conduite les principes du développement des individus qu'ils sont supposés prôner pour la société communiste, mais pour ce qui me concerne, c'est à eux que je me suis heurté chaque fois que j'ai voulu faire quelque chose par moi-même, et cet empêchement fut à mes yeux aussi grand que celui des rapports sociaux capitalistes mêmes

longtemps je me suis bridé, culpabilisé du fait que créer en art prenait du temps sur le militantisme, ou l'inverse, en en faisant un problème de temps, d'emploi du temps, et alors que mon activité professionnelle en mangeait une grande partie (en vérité 50 heures par semaine transports compris, soit un tiers des heures hebdomadaires). Libéré par la retraite du travail salarié, cette contrainte a sauté, mais pas complètement le sentiment, quand je me consacre entièrement au travail de la création, de trahir mon engagement communiste, même s'il s'est réduit, d'année en année, à la production de ce forum

pourtant, j'ai décidé de renverser la problématique : priorité à la création ! et l'on verra bien (ce) qui s'y oppose. Que ce soit le capitalisme ou la supposée marche à la révolution communiste, on peut même considérer que je serais un contre-révolutionnaire sans "conscience de classe prolétarienne", non seulement je m'en fous, mais je soutiens l'inverse : est contre-révolutionnaire tout ce qui s'oppose à l'émancipation des individus par la création, et si jamais "le prolétariat en tant que classe" en avait « la capacité exclusive » (Astarian/Hic Salta) ce qui reste improbable et constaté nulle part, qu'il aille se faire foutre avec ses théorichiens de garde et d'avant-garde, exceptions de la classe moyenne dont, au demeurant, le prolétariat se contrefout... *


* « l’existence du prolétariat comme classe du travail exploité et classe sans réserves, d’où sa capacité exclusive à être le vecteur d’une transformation communiste de la société ; »Épilogue : classes moyennes et théorie communiste, décembre 2019

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Message par Invité Mar 31 Déc - 7:55

un ajout en bas

TROUVER SA VOIE SUR DES CHEMINS NON TRACÉS
la question en elle-même, apprendre le contrepoint baroque, m'a intéressé, car j'ai songé un temps à m'y replonger de façon plus pratique que je ne l'avais fait, en m'appuyant sur l'enseignement de Ted Greene : Baroque Counterpoint. Mais je me suis rendu compte que j'avais, par mes acquis de connaissances harmoniques, des accords et des intervalles et du contrepoint comme technique d'interdépendance des doigts, une base personnelle pour avancer dans la dimension musicale du contrepoint sans revenir à ses bases historiques, qui de fait ne sonne en rien comme ce que je voudrais jouer. Ce n'était pas mon "chemin"

la réponse que fait Tim Lerch en soulignant l'intérêt général de la question explique que je la place et traduise dans ce sujet, car elle dépasse le seul objet de la guitare et de la musique. Elle concerne le rapport entre un apprentissage théorique, abstrait, et ses résultats concrets, avec la place de l'expérience et de l'expérimentation personnelle qui en ré-orientent en permanence le cheminement et parfois l'objectif même. C'est tout-à-fait comme cela que je procède ou ressens les choses, en étant mon propre professeur parce qu'engagé sur des chemins que nul n'a tracés ni parcourus avant moi. Je reconnais en Tim Lerch d'abord un excellent guitariste et musicien, mais aussi ce que l'on peut attendre de meilleur d'un professeur, qu'il vous guide sur un chemin qui est le vôtre et dont ni l'un ni l'autre ne connaît le sommet

on pourrait dire qu'il existe comme une sorte de contrepoint entre ce qu'on souhaite apprendre et ce que l'on fait réellement en passant de la théorie à la pratique
How to Approach Ted's Baroque Counterpoint Lessons
Question:
"Hi -  I am interested in Ted’s Baroque counterpoint lessons, but I don’t know how to approach them since they are not organized progressively.  Can you provide some advice as to which ones to start, and then progress?"
Je m'intéresse aux leçons de contrepoint baroque de Ted, mais je ne sais pas comment les aborder car elles ne sont pas organisées de façon progressive.  Pouvez-vous nous donner des conseils, par lesquelles commencer, puis progresser ?
Tim Lerch a écrit:Hi Guys,
This is an interesting question in a general sense.
Is there a path that someone can take that will yield good results and can that path be laid out so someone can follow it?

C'est une question intéressante en un sens général.
Y a-t-il un chemin que quelqu'un peut prendre, qui donnera de bons résultats et peut-il être tracé pour que quelqu'un puisse le suivre ?


I'm not sure. In my over 40 years of teaching I have had many many well intentioned students tell me they wanted to learn a certain thing (subject) and wanted me to give them a straight line to their goal. The usual result is that the student can't stay on a linear track, they get interested in other things along the way or there are tangential things they need to learn in order to understand the main subject and those concepts inform a reassessment of their original goal, or they get bored and just change their mind about what's important to them. I don't think I have ever had a student that went in a straight line towards a goal that was established at the beginning of their journey. I know that that's certainly not what I did. My most successful students seem to be more whimsical and intuitive even when it was frustrating or confusing to be so.  It seems to me that a human being (at least the ones I have met and worked with) aren't linear things, we don't tend to learn linearly. We tend to be what I call global learners, meaning that we get a little of this and a little of that and slowly over time assemble a meaningful construct and build on it.

Je n'en suis pas sûr. Au cours de plus de 40 ans d'enseignement, j'ai eu beaucoup d'étudiants bien intentionnés me disant qu'ils voulaient apprendre une certaine chose (un sujet) et je voulais leur donner une ligne droite vers leur objectif. Le résultat habituel est que les étudiants ne peuvent pas rester sur une voie linéaire, ils s'intéressent à d'autres choses le long du chemin, ou vont vers des choses tangentes qu'ils ont besoin d'apprendre afin de comprendre le sujet principal, et ces concepts éclairent une réévaluation de leur objectif initial, ou bien ils s'ennuient et changent d'avis sur ce qui est important pour eux. Je ne pense pas avoir jamais eu un étudiant qui soit allé en ligne droite vers un objectif établi au début de son voyage. Je sais que ce n'est certainement pas ce que j'ai fait. Mes élèves les plus performants semblent être plus fantaisistes et intuitifs, même quand c'est frustrant ou déroutant de l'être.  Il me semble qu'un être humain (du moins ceux que j'ai rencontrés et avec qui j'ai travaillé) ne sont pas des choses linéaires, nous n'avons pas tendance à apprendre linéairement. Nous avons tendance à être ce que j'appelle des apprenants globaux, ce qui signifie que nous acquerrons un peu de ceci et un peu de cela, et lentement au fil du temps nous assemblons une construction significative et bâtissons sur elle.

Remember this is music and not a subject like history or science or some other academic subject that is being taught in order to amass information.
In our musical lives we have to embody the music and personalize it, follow our own creative impulses etc. In other words it seems to me its all very personal. One students path could be very different than another. Part of what makes us who we are as musicians is what we gravitate toward, what we "get" and what we "don't get" what we love and obsess about. What could be better for us than to wade in and experiment and not know and be confused and frustrated then find some little nugget that inspires us to continue, clarifies a dozen other seemingly unrelated things previously discovered. This happens over and over as we develop.

Rappelez-vous que c'est de la musique et non pas un sujet comme l'histoire ou la science, ou autre sujet académique enseigné afin d'amasser des informations.
Dans notre vie musicale, nous devons incarner la musique et la personnaliser, suivre nos propres impulsions créatives, etc. En d'autres termes, il me semble que tout ça est très personnel. Un parcours d'étudiant peut être très différent d'un autre. Une partie de ce qui fait qui nous sommes en tant que musiciens est ce vers quoi nous gravitons, ce que nous «obtenons» et ce que nous «n'obtenons pas», ce que nous aimons et par quoi nous sommes obsédés. Quoi de mieux pour nous que de patauger et d'expérimenter, de ne pas savoir et d'être confus et frustré, puis de trouver une petite pépite qui nous inspire pour continuer, clarifier une douzaine d'autres choses apparemment sans rapport avec celles découvertes précédemment. Cela se produit encore et encore quand nous progressons.


I have had many students who dutifully marched thru a well constructed program at a college or university and passed their exams etc., and graduated with a degree but were still very confused and frustrated that they weren't able to play to their satisfaction or that many concepts were still unclear to them, "I think we worked thru this in school but I still don't really get it." I think this is because just hearing once about a concept and perhaps understanding it at that time doesn't usually get it into our actual working knowledge base. It's almost as if its a borrowed thing that we don't own and soon will relinquish into the vastness of forgotten information. But if we work to create our own matrix which is the result of personal discoveries, that is integral to how we learn and what makes sense to us based on or own processes etc it is likely that the learning will be more meaningful and will be more likely to become a foundation for continued clarification and new discoveries. Perhaps this needs to happen even after a receiving a four year degree etc.
Like some who remarked above, I encourage an organic lingering journey thru Ted's pages. One that is inspired by curiosity, the love of the sounds, a healthy respect for your intuition and creativity but also patience, tenacity and a good work ethic. If we keep a sense of mystery and discovery it will be a wonderful musical adventure.

J'ai eu beaucoup d'étudiants qui ont consciencieusement marché en suivant le programme bien construit d'un collège ou d'une université, ont passé leurs examens, etc, obtenu un diplôme, mais étaient encore très confus et frustrés de ne pas être en mesure de jouer à leur satisfaction, ou que beaucoup de concepts ne soient pas encore clairs pour eux : « Je crois que nous avons travaillé cela à l'école, mais je ne l'ai toujours pas vraiment acquis. » Je pense que  seulement entendre une fois un concept et peut-être le comprendre sur ce moment-là ne conduit pas nécessairement à l'acquérir comme base de nos connaissances réelles de travail. C'est presque comme si c'était une chose empruntée que nous ne possédons pas et qui va bientôt sombrer dans l'immensité de l'information oubliée. Mais si nous travaillons à créer notre propre matrice comme résultat de découvertes personnelles, qui font partie intégrante de la façon dont nous apprenons et de ce qui a du sens pour nous, basé sur nos propres processus, etc, il est probable que l'apprentissage sera plus significatif et plus susceptible de devenir un fondement pour des éclaircissements continus et de nouvelles découvertes. Peut-être cela doit-il se produire même après avoir reçu un diplôme de quatrième année, etc.
Comme certains l'ont fait remarquer ci-dessus, j'encourage un voyage organique persistant à travers les pages de Ted Greene, en étant inspiré par la curiosité, l'amour des sons, un respect sain pour son intuition et sa créativité, mais aussi la patience, la ténacité et une bonne éthique de travail. Si nous gardons le sens du mystère et de la découverte, ce sera une merveilleuse aventure musicale.


I'm not writing this to discourage the further organization of Ted's material. But I do believe that even if the material is perfectly organized and guides are created, the above observations will still be true! I also think that in my experience Ted's approach to teaching respected and even celebrated the whimsical, non linear, intuitive often inefficient and messy journey of learning music. Rather than a seemingly efficient, organized, linear, logical march toward a destination conceived of prior to departure.

Je n'écris pas cela pour décourager la poursuite de l'organisation du matériel de Ted. Mais je crois que même si le matériel est parfaitement organisé et que des guides sont créés, les observations ci-dessus seront toujours vraies ! Je pense aussi, d'après mon expérience, que l'approche de l'enseignement de Ted respectait et même célébrait le voyage fantaisiste, non linéaire, intuitif et souvent inefficace et désordonné de l'apprentissage de la musique, plutôt qu'une marche logique, organisée, linéaire et apparemment efficace vers une destination conçue avant le départ.

Forgive me if my writing irritates the more academically oriented among us. I realize as I re read the above that I may insult or even infuriate some who contribute here that I respect and admire. I apologize if it does.

Pardonnez-moi si mon propos irrite les plus académiquement orientés d'entre nous. En relisant ce qui précède, je me rends compte que je peux insulter ou même exaspérer certains qui contribuent ici que je respecte et admire. Je m'excuse si c'est le cas.

harmonically yours
Tim


je rappelle et précise que mes sujets sur la technique de guitare et les 7 et 8 cordes ne sont pas des "leçons en ligne". Ce sont mes notes de travail. J'ai la conviction qu'elles peuvent être utiles, mais ce n'est que la façon dont moi j'ai développées ces techniques en fonction des mes goûts et objectifs musicaux, une façon aussi de fixer mes idées sur la question au fur et à mesure de mes progrès

si je pense qu'un bon professeur doit d'abord écouter ses élèves, leurs objectifs, et se faire une idée de ce qui peut les aider à les atteindre à partir de ce qu'ils savent faire, le corollaire est que les méthodes et leçons en ligne ne peuvent être parfaitement adaptées à chacun. Elles comportent le risque de fixer des règles et des normes valables pour tous afin de jouer "à la manière de...", ce qui ne va pas dans le sens d'un jeu personnel et de l'improvisation

pour autant, je pense que certains professeurs sont très bons en face à face, que tel était le cas de Ted Greene selon les témoignages, et que c'est aussi celui de Tim Lerch. Personnellement je serais bien incapable de donner des cours étant donné mes lacunes relativement à la faculté de jouer dans tous les styles que peuvent demander des étudiants. Mon unique objet est la recherche d'un style propre sans me prendre pour un génie de la guitare, mais je ne crois pas qu'on imagine Django Reinhardt, Charlie Christian ou Wes Montgomery en professeurs de guitare polyvalents, pour autant qu'ils auraient eu la fibre pédagogique...

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Message par Invité Sam 18 Jan - 9:35


PATLOTCH IN AMERICA
j'ai depuis quelques jours reporté mes considérations guitaristiques sur le forum https://www.jazzguitar.be/forum/. Voir ma première appréciation ici : AU PARADIS DES GUITARISTES DE JAZZ ?

j'ai pu rencontrer quelques gars avec qui échanger de façon très féconde, aussi bien sur des aspects théoriques et de techniques guitaristiques, que plus généralement sur l'histoire du jazz et sa situation actuelle et celle des musiciens, relativement à l'éthique du jazz et mes considérations critiques à l'époque où j'écrivais JAZZ ET PROBLÈMES DES HOMMES

nombre de guitaristes de jazz amateurs aux USA sont complètement isolés dans leur patelin, et peinent à trouver des musiciens avec qui jouer. Faute de mieux, ils se rabattent sur Internet pour faire part de leurs productions, avec des vidéos ou des enregistrements audio, en essayant d'obtenir des critiques ou conseils

j'ai eu d'intéressants échanges sur le fait que le site reçoit plus d'une moitié de posts relatifs au matériel, les guitares, amplis et autres effets, relativement aux aspects musicaux. Il semble que cela s'impose à tous, à commencer par les responsables du site, et que ce soit le prix à payer pour maintenir en vie un site où ces échanges musicaux demeurent plus riches que sur aucun autre forum en ligne

à vrai dire, je n'ai pas trouvé d'équivalents dans d'autres domaines. Concernant la théorie politique, il est inutile d'en parler, c'est une calamité de militantisme et de sectarisme, chacun chez soi vendant sa soupe

j'ai eu plusieurs demandes, fort légitimes, de faire entendre ce que je fais, aussi bien concernant mon approche technique que des morceaux. Il va falloir que je m'y colle, et c'est plutôt une stimulation et un encouragement, alors que je ne tiens la route que par ma seule obstination. Un guitariste plutôt avancé s'est même proposé d'enregistrer de mes compositions des années 80, qu'il veut choisir sans autre indication que la partition. Je ne doute pas qu'il puisse en tirer mieux que moi-même, du moins actuellement, et même à l'époque, je ne les jouais qu'en groupe, du duo au quintet, jamais en guitare solo ou en re-recording mélodie+accompagnement, ce que je pourrais faire aujourd'hui avec un looper. Voir cet échange et les possibilités d'utilisation live

ironie du sort, je trouverais peut-être plus facilement un compagnon de route aux USA qu'à 10 km à la ronde. Resterait à trouver un moyen d'enregistrer ensemble à distance. On peut toujours rêver

si ça n'allait pas plus loin, j'aurai toujours fait des progrès en anglais


Twisted Evil


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Message par Invité Mer 22 Jan - 15:01


COMMUNAUTÉ, QUAND TU "NOUS" LIE
copinage et avantages sont les deux mamelles des coteries
proverbe d'ici-bas

mon passage, à travers une assez courte unité de temps, au PARADIS DES GUITARISTES DE JAZZ a mis en évidence la tendance à faire communauté autour d'un objet de passion commune, ici la "guitare de jazz", supposée fonder une grande famille aux intérêts communs, qui n'existe que virtuellement au double sens d'une catégorie introuvable dans la vie réelle, et qui ne se réalise que sur Internet : rien n'existe moins dans la vraie vie qu'une communauté des guitaristes de jazz. Son existence est suspendue à sa capacité d'exclure qui ne s'y reconnaît pas. Certains fantasment la communauté qui leur confère une identité dont ils se parent. Leur "nous" produit ses "autres", inclusion et exclusion

tous ceux (ici aucune nécessité d'ajouter celles, il n'y a que des hommes) qui s'y retrouvent le font par intérêt, ces intérêts n'ont essentiellement rien de commun, et sont la plupart du temps ignorés ou inavouables

pour qui vit de jouer de la guitare, musicien dit "professionnel", professeur individuel ou salarié d'une école de musique, la motivation est de faire sa publicité, escomptant trouver un contrat rémunéré ou des élèves payants : dans chaque catégorie, ils ont en commun d'être en concurrence entre eux

qui, apprenti au long cours, jeune ou vieux, vient y chercher des conseils techniques ou musicaux, est noyé dans les réponses contradictoires d'autant d'experts auto-proclamés, dont il est incapable par définition de discerner la qualité

qui, isolé à la campagne ou à la ville, ou dans quelque pays loin de l'Amérique, vient là dans l'espoir de rencontrer ses semblables, alors que dans le monde du jazz et hormis pour constituer un duo, les guitaristes cherchent plutôt à rencontrer d'autres instrumentistes avec qui constituer un groupe

bref, cette communauté ne se construit que d'illusions égocentrées sur l'instrument, qui ne fait pas la musique, ce dont témoigne l'écrasante majorité des posts consacrés au matériel et aux marques : le paradis du marché capitaliste de la guitare et des amplis ?

le nouveau qui débarque est sommé de prouver sa "pratique", et qui présente quelque chose de nouveau, par définition ne répondant pas aux normes d'un "jazz" toujours académisé par les enseignants de son passé qu'ils traînent comme un passif, car le jazz est vivant ou n'est pas, ces nouveaux sont aussitôt confrontés à un "nous" d'où parlent quelques rares au nom de cette communauté dont ils sont les représentants auto-proclamés, effaçant tout conflits d'intérêts et le plus souvent ignorant ou cachant leurs motivations profondes. Ce milieu fut pour moi  psycho-sociologue amateur une mine d'observation

on admettra que cet objet "guitare de jazz" n'intéresse que les "guitaristes de jazz", et pas même ceux pour qui ils sont supposés jouer. Un bien petit sujet car on peine à en trouver un moins important parmi ceux qui soucient 7 à 8 milliards d'individus dans leur vie quotidienne

il n'empêche, ce genre de communauté et de "nous", on le retrouve dans tous les domaines. Les gens se collent les uns aux autres et définissent bien vite un milieu d'appartenance, c'est-à-dire un milieu d'inclusion et d'exclusion, eux et les autres, de part et d'autre du cercle de sa frontière à peine entouré du no man's land de ceux qui ont un pied dedans un pied dehors, dont quelque part je suis, lonesome guitarist au "jazz" aussi improbable que son "communisme" , des noms bien hasardeux pour recouvrir ce dont ils furent porteurs et si fragiles dans leur pérennité

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Message par Invité Mer 29 Jan - 8:13


my answer to the question
WHAT IS YOUR CURRENT PLAYING PROJECT/CHALLENGE?
Quel est votre projet ou défi actuel en jouant de la guitare ?

en anglais approximatif, avant de le remettre en français bitable
it's an interesting question, because you have to go from there to appreciate what people are doing based on their goals, not ours

since I took over the guitar in April 2019, I tried to regain my level of ten years before, to appropriate the guitar 8 strings and the 5-fingers right hand. Along the way, I discovered new possibilities (for me), composition and improvisation. I now have all the ingredients to do what I want, but I have to move to musical use, in the sense of free improvisation, spontaneous, in real time

I set myself the goal of finding musicians to play as a duo or trio, but I can't find any. Now I'm transcribing my studies on music paper and starting to have compositional ideas, and I think I can progress towards free improvisation, "Conversation with myself", as Bill Evans said


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in truth, sometimes my goals change, I have a lot of fun just working what I do in a musical sense, taking my guitar and playing what is invented as you go along. I don't think it's of interest to an audience, but I don't think, in experience, that I want to play what interests an audience. I think it loses a lot of jazz in a living situation, but the most likely is that I will record one day, audio, without video. It's music to hear, not to watch. Or as I said on a bench in a park, in the subway, places of everyday life, a kind of happening

when I write poetry, I don't care what readers will think, I don't write for them, even if there's always a virtual reader to whom it's addressed, maybe another me: "Je est un autre" Rimbaud said

another result of my work is that I discovered some musical techniques that I think are interesting for others, which is why I explain them here. I am convinced of their interest, but no one is obliged to believe me, and those who have not tried by themselves are in no position to criticize them. Everything they contain doesn't depend on how I personally use them. When I explain it, I want to leave the possibilities open to everyone to make it their own thing. Finally, I think that these musical techniques would not benefit from being understood by making videos. It's the opposite. When I do it outside of work, I no longer think about the theory that produced it, because sounds are part of me

writing poetry for 3 or 4 decades, I have always written my poetic notes at the same time, which is common among writers. It's a bit the function of my Carnets d'un guitareux

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Message par Invité Lun 3 Fév - 6:08


LA VIE CONTINUE
la mienne aussi
éloge de la suite
quelle leçon tirer de cette énième suppression de mon expression dans un forum (voir plus bas) depuis plus de 20 ans que je participe à divers portant sur le jazz, la hi-fi, la photographie, la poésie (!), la théorie communiste radicale... ? De celle-ci en particulier et de ce lieu particulièrement, rien d'étonnant. Mission accomplie, j'aurai pu essentiellement y faire part, en résumé, de ce que j'expose dans les rubriques techniques et musiques, avec un certain mais rarissime intérêt vu le haut degré de travail et de compétence que cela suppose, et l'absence de curiosité de ce qui n'est pas estampillé par telle académie de renom ou tel "JazzGuitarTeacher" bien en place, transmettant les mêmes académimes

il n'y a qu'unE guitariste - la seule que j'ai pu croiser sur 60.000 membres inscrits -, pour avoir jugé bon me demander des conseils de travail (vitesse de l'index relativement aux autres doigts), que je lui ai donnés avec grand soin, ce qui l'a selon elle satisfaite. Pour le reste, mes interventions dans l'esprit de mes textes et livres sur le jazz, des écoutes sélectives sorties de ma discothèque, recevant un faible mais vrai bon accueil de quelques-uns dont je garde un bon souvenir, du fait qu'ils m'ont accordé une légitimité et une crédibilité que je pense méritées, et, last but not the liste, des échanges sur la poésie en relation avec la musique, l'improvisation, la différence entre écrire un poème et une chanson (à propos des Beatles), bref mon dada sans Duchamp : que demande le petit père Patlotch ?


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bilan globalement mitigé, car l'écœurement radical fut immanquablement au rendez-vous, tempéré par une satisfaction de psycho-sociologue amateur : j'ai pu vérifier qu'en Amérique, tout ce qui existe se mesure et doit se mesurer en argent, c'est une référence absolue dans les propos, y compris quant à "la valeur du musicien, The Value of Musician", titre d'un sujet absolument étranger à la valeur de l'art en tant que tel, et bien que certains, avec lesquels j'eus le plus d'empathie, loin d'être les pires car forts d'une lourde expérience "musiciens professionnels", expriment une relative conscience de classe du musicien prolétaire. Le commerce y est (pragmatiquement) sacré, ils croient en Dieu comme en leur dollar, dont les billets le proclament. Il ne faut pas y toucher. Ce forum est vraisemblablement - mais est-ce nécessaire ? -, sponsorisé par les grandes marques de guitare, avec les copains des copains qui veillent au grain, et le forumeur bienveillant, un vendeur de guitares, qui a demandé la suppression de mon sujet à l'administration...

12 heures plus tard, 19 sujets sur 20 en façade du forum portent sur le matos...


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 117307033

ce qui ne doit pas me voiler la face est que ma participation à ce forum, dont je n'ai à vrai dire pas tiré grand chose malgré sa réputation, est qu'elle me servait d'écran, comme disent les psychologues. D'écran à quoi ? à consacrer à la guitare ou autre chose le temps que je perdais là-bas. Yapuka

PATLOTCH LONESOME GUITARIST
une question d'habitude
a matter of habit
la communauté du GuitarJazzForum n'a pas supporté, aidée par le pouvoir discrétionnaire de ses modérateurs et administrateur, que j'ouvrisse un sujet intitulé "My guitar is the most beautiful! The best of all!" moquant le fétichisme de la marchandise des rubriques de matériel (guitares, amplis, effets...), et la proportion écrasante de sujets et de messages qu'elles reçoivent, en comparaison des rubriques sur la musique, les techniques guitaristiques, et le jazz à proprement parler. Le sujet a été supprimé sans préavis ni information. Suivant la recommandation démocratique : « Si t'es pas content, tu t'en vas », c'est ce que j'ai fait

la condition pour que je m'exprime quelque part est que je puisse y parler librement, ou, comme disait mon père, s'adressant à [censuré] : « Si tu n'en veux pas, je la remets dans ma culotte »

the GuitarJazzForum community has not supported, through discretionary power of its moderators and administrator, that I open a subject "My guitar is the most beautiful! The best of all!", mocking the fetishism of the merchandise of the Gear (guitars, amps, gizmos...), and the overwhelming proportion of topics and messages they receive, in comparison sections on music and guitar techniques, and jazz itself, listen, and play. The subject was deleted without notice or information. According to the democratic recommendation: "If you're not happy, you're leaving" , that's what I did

the condition for me to express myself somewhere is that I can speak freely, or, as my father used to say, addressing [censored]: "If you don't want it, I put it back in my panties"

21 janvier
LA PRAXIS AUTO-APPRENANTE
self-learning praxis
quel est devenu mon meilleur professeur de guitare ? C'est la guitare même, comme toute activité pratique est auto-apprenante, ce qu'on appelle la praxis. Si l'on veut généraliser, la pratique est source d'une conceptualisation, c'est-à-dire de considérations théoriques

Who became my best guitar teacher? It is the guitar itself, as any practical activity is self-learning, what is called the praxis. If we want to generalize, practice is the source of conceptualization, i.e. theoretical considerations

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Message par Invité Ven 28 Fév - 1:25

1. ÉLOGE DE LA FUITE
2. ÉLOGE DE LA SUITE
2. ÉLOGE DE LA SUITE
quand on défriche en franc-tireur des voies nouvelles, il ne faut pas s'attendre à des encouragements, ni même à des critiques utiles. Sur un chemin non balisé, personne ne t'attend au carrefour pour t'indiquer la bonne direction. Qui te suit t'observe, attend un résultat, c'est légitime, il veut juger sur pièce, non sur concept. Des flics de la norme intangible sont toujours embusqués. C'est vrai dans la recherche scientifique ou sociale, encore qu'elle se fait plutôt en équipe, voire en concurrence. C'est encore plus vrai en art dans la quête solitaire des peintres, musiciens, et poètes. Il peut arriver que l'on rencontre un pair (une paire ? une paire de pair.e.s ?), quelqu'un.e du métier, qui porte sur ton travail un regard compétent du point de vue technique ou esthétique (au sens de poétique), mais la règle est la solitude

j'ai eu grand tort de me laisser prendre par le désintérêt ou le dédain de mes considérations guitaristiques dans un milieu de supposés spécialistes, et plus encore de me sentir tenu de m'expliquer, d'apporter des preuves de leur intérêt au-delà de ce que j'en fais ou ferai. Toujours mauvais de se laisser détourner de ses objectifs, et comme dit un forumeur en privé : « Tu dois faire ce que tu dois faire. »

en l'occurrence et très prosaïquement, pour mettre mes propositions à portée de guitaristes susceptibles de les vérifier sur l'instrument, je les avais réduites à la guitare 6 cordes, et délaissé mes investigations sur la 8 cordes durant quelques semaines. Les conséquences se font sentir, je dois m'y remettre. Un manque de grave, c'est grave => RETOUR EN GRAVITÉ
11 février
1. ÉLOGE DE LA FUITE
tu les reconnaîtras partout, dans tous les domaines de la pensée et de l'activité, des arts à la politique et de la science à la guitare, à leur lourde méfiance, leur sourde hostilité à ce qui est étranger, nouveau, inhabituel, non reconnu, hors cadres, hors normes, hors limites

il faut en prendre son parti, qui n'est d'aucun parti, tant ces comportements les traversent, identiques à travers toutes identités qui fondent les communautés de médiocres, enfermement sectaire, suffisance, fatuité, mensonges, tartufferie, jésuistisme, conservatisme, bêtise et méchanceté mêlées

ce n'est ni de gauche, ni de droite, ni bourgeois ni prolétaire, ni même intellectuel ou non, c'est simplement humain trop humain, et détestable, mais Que faire ? S'en protéger d'abord, et, si l'on n'y peut changer rien, fuir, oui, fuir selon le 36e stratagème

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 36-eloge-de-la-fuite

Baltasar Gracián a écrit:
CXCVII
Ne s’embarrasser jamais avec les sots.

C’en est un que celui qui ne les connaît pas, et encore davantage celui qui, les connaissant, ne s’en défait pas. Il est dangereux de les hanter, et pernicieux de les appeler à sa confidence, car, bien que leur propre timidité et l’œil d’autrui les retiennent quelque temps, leur extravagance s’échappe toujours à la fin, parce qu’ils n’ont différé de la montrer que pour la rendre plus solennelle. Il est bien difficile que celui qui ne sait pas conserver son propre crédit puisse soutenir celui d’autrui. D’ailleurs, les sots sont très malheureux ; car la misère est attachée à l’impertinence, comme la peau aux os. Ils n’ont qu’une seule chose, qui n’est pas tant mauvaise : c’est que, comme la sagesse des autres ne leur sert de rien, ils sont au contraire très utiles aux sages qui s’instruisent et se précautionnent à leurs dépens.

L’homme de cour Intégral PDF


cxcvii
Do not carry Fools on your Back.

He that does not know a fool when he sees him is one himself: still more he that knows him but will not keep clear of him. They are dangerous company and ruinous confidants. Even though their own caution and others' care keeps them in bounds for a time, still at length they are sure to do or to say some foolishness which is all the greater for being kept so long in stock. They cannot help another's credit who have none of their own. They are most unlucky, which is the Nemesis of fools, and they have to pay for one thing or the other. There is only one thing which is not so bad about them, and this is that though they can be of no use to the wise, they can be of much use to them as signposts or as warnings.

The Art of Wordly Wisdom Full Text PDF


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Message par Invité Jeu 5 Mar - 11:32


CORONAVIRUS , ÉCONOMIE POLITIQUE et IDÉOLOGIE
des "guitaristes de jazz"... de forum

d'une jeune amie guitariste, à propos de la discussion du JazzGuitarForum CA NEW GIG LAW AFFECTS MUSIC INDUSTRY - FORBES
- Ça discute du danger de ce virus actuel non pour l'humain mais pour leurs portefeuilles d'investissements, l'avez-vous vu ? C'est ça des jazzeurs... ?

- j'ai vu ça, ils ne font que refléter et répéter les inquiétudes du monde politique et économique
- I have not lost any gigs (yet) to this new law, but a bandleader that I work for has lost a gig due to the coronavirus pandemic. The hotel that we played in (by the San Francisco Airport) has lost so much business from the slowdown in air travel that they ended his 6 year long gig.

- Because Wall Street is mostly a bunch of ninnies who overreact to everything good or bad, who knows whether the coronavirus outbreak is going to be good or bad for the stock market.

d'autres se plaignent que la fermeture d'entreprises sous-traitantes en Chine n'entraînent un lock-out chez les fabricants coréens et japonais de guitares et matériel musical. Dans ce cas, l'importation pourrait être suspendue, ou les prix augmenter, un peu comme celle des pâtes italiennes en France. Vont-ils faire des stocks ?

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Message par Invité Ven 20 Mar - 7:08


LE CONFINEMENT TOTAL
RIEN DE TEL POUR TRAVAILLER LE SOLO INTÉGRAL
avec le confinement dû à l'épidémie de coronavirus, nombre de musiciens, professionnels ou amateurs, et particulièrement des guitaristes, se retrouvent coupés de leurs groupes habituels ou de circonstance, et renvoyés à l'isolement, qui en poussera plus d'un.e, hormis les possibilités de jouer par Skype ou autre modalité de partage live par Internet, à jouer avec des séquences d'accompagnement enregistrées ou des loopers

c'est plutôt l'occasion de compléter sa technique vers la capacité de jouer seul, qui est dans les gènes de la guitare comme instrument polyphonique, et par conséquent de s'en donner les moyens dans la durée avec les efforts soutenus pour franchir des seuils qualitatifs en matière de solo

je ne saurais trop conseiller, entre autres, aux guitaristes de jazz qui ne maîtrisent que le médiator ou la technique hybride de commencer à développer l'auriculaire et d'adopter la technique de main droite à cinq doigts qui est à la guitare ce que passer le mur du son est à l'avion




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Message par Invité Dim 19 Avr - 16:06

According to a popular view, creativity is a product of the brain’s right hemisphere – innovative people are considered “right-brain thinkers” while “left-brain thinkers” are thought to be analytical and logical. Neuroscientists who are skeptical of this idea have argued that there is not enough evidence to support this idea and an ability as complex as human creativity must draw on vast swaths of both hemispheres.

A new brain-imaging study out of Drexel University’s Creativity Research Lab sheds light on this controversy by studying the brain activity of jazz guitarists during improvisation.

The study[1] showed that creativity is, in fact, driven primarily by the right hemisphere in musicians who are comparatively inexperienced at improvisation. However, musicians who are highly experienced at improvisation rely primarily on their left hemisphere.

This suggests that creativity is a “right-brain ability” when a person deals with an unfamiliar situation but that creativity draws on well-learned, left-hemisphere routines when a person is experienced at the task.

The Novice’s Edge

By taking into consideration how brain activity changes with experience, this research may contribute to the development of new methods for training people to be creative in their field. For instance, when a person is an expert, his or her performing is produced primarily by relatively unconscious, automatic processes that are difficult for a person to consciously alter, but easy to disrupt in the attempt, as when self-consciousness causes a person to “choke” or falter.

In contrast, novices’ performances tend to be under deliberate, conscious control. Thus, they are better able to make adjustments according to instructions given by a teacher or coach.

Recordings of brain activity could reveal the point at which a performer is ready to release some conscious control and rely on unconscious, well-learned routines. Releasing conscious control prematurely may cause the performer to lock-in bad habits or nonoptimal technique.

The study was led by David Rosen, PhD, a recent Drexel doctoral graduate and current co-founder and chief operations officer of Secret Chord Laboratories, a music-technology startup company; and John Kounios, PhD, professor of psychology and director of the doctoral program in applied and cognitive brain sciences in Drexel’s College of Arts and Sciences.

EEG Analysis

The team recorded high-density electroencephalograms (EEGs) from 32 jazz guitar players, some of whom were highly experienced and others less experienced. Each musician improvised to six jazz lead sheets (songs) with programmed drums, bass and piano accompaniment.

The 192 recorded jazz improvisations (six jazz songs by 32 participants) were subsequently played for four expert jazz musicians and teachers individually so they could rate each for creativity and other qualities.

The researchers compared the EEGs recorded during highly rated performances with EEGs recorded during performances that were rated to be less creative. For highly rated performances compared with less-creative performances, there was greater activity in posterior left-hemisphere areas of the brain; for performances with lower ratings compared with those with higher ratings, there was greater activity in frontal and posterior left-hemisphere areas.

By themselves, these results might suggest that highly creative performances are associated with posterior left-hemisphere areas and that less-creative performances are associated with right-hemisphere areas. This pattern is misleading, however, according to the researchers, because it does not take experience of the musician into consideration.

Some of these musicians were highly experienced, having given many public performances over decades. Other musicians were much less experienced, having given only a very small number of public performances.

When the researchers reanalyzed the EEGs to statistically control for the level of experience of the performers, a very different pattern of results emerged. Virtually all of the brain-activity differences between highly creative and less-creative performances were found in the right hemisphere, mostly in the frontal region.

Quality Vs. Ability

This finding is in line with the team’s other research that used electrical stimulation to study how creative expression is generated in musicians’ brains and its study of how experienced and inexperienced jazz musicians reacted to being exhorted to play “even more creatively.”

The new study reveals the brain areas that support creative musical improvisation for highly experienced musicians and their less-experienced counterparts and addresses the controversial question of the roles of the left and right hemispheres in creativity. Furthermore, it raises an important issue that goes to the heart of the definition and understanding of creativity.

“If creativity is defined in terms of the quality of a product, such as a song, invention, poem or painting, then the left hemisphere plays a key role,” said Kounios. “However, if creativity is understood as a person’s ability to deal with novel, unfamiliar situations, as is the case for novice improvisers, then the right hemisphere plays the leading role.”

The study was funded by a grant from the National Science Foundation.

[1] David S.Rosen, Yongtaek Oh, Brian Erickson, Fengqing (Zoe) Zhang, Youngmoo E.Kim, John Kounios. Dual-process contributions to creativity in jazz improvisations: An SPM-EEG study. NeuroImage, Volume 213, June 2020, 116632

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Message par Invité Mer 29 Avr - 9:53

29 avril
COULEURS DE LA VIE
de la correspondance des arts
à la poétique comme vision du monde
philosopher par la guitare, c'est penser le monde depuis une pratique/praxis de la guitare, en fait de la musique qu'on joue sur un instrument que l'on connaît bien, de préférence polyphonique comme le piano, ou l'orchestre, et c'est pourquoi s'instaure en permanence un va-et -vient entre ces réflexions et le sujet TECHNIQUES et MUSIQUES, IMPROVISATION pour GUITARE dans ses derniers développements. En réalité, la musique est le but dont la technique est le moyen, et au-delà la musique est le moyen d'expression de quelque chose de plus profond et plus essentiel, le rapport au monde. C'est de cela que parle Thomas Mann dans Le Docteur Faustus

autrement dit, nous sommes au cœur de ce que j'appelle la poétique au sens fort qui était celui d'Henri Meschonnic. Nous pouvons alors voir les correspondances dans un sens plus fondamental que le naïf poème de Rimbaud, Voyelles, « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, », au demeurant discutable dans ses bijections colorées, qui feraient sourire un peintre

à propos de couleurs, j'imaginais, parlant des doigts jouant plusieurs lignes mélodiques organisées harmoniquement en contrepoints que chacun était un crayon de couleur, et donc que pouvait se dégager une harmonie colorée au sens des couleurs dominantes d'un tableau, avec les rapports de complémentaires, valeurs sombres ou claires, etc., chaque tableau installant une certaine atmosphère par la couleur (c'est patent chez les grands coloristes, Rubens opposé à Poussin, Delacroix à Ingres, Matisse, Bonnard...). Les couleurs ne ressortent pas seulement des lignes mélodiques, mais de leurs rapports, où l'on retrouve Thomas Mann : « comment l'horizontal se meut en vertical, le successif en sumultané un accord demande à être enchaîné, et dès qu'on l'enchaîne on le relie à un autre et chacune de ses composantes devient une partie linéaire. »

la couleur, au sens de matières ou lumières colorées comme en celui métaphorique d'atmosphère n'est donc ici qu'un moyen de l'expression musicale, elle même de l'expression poétique, elle-même d'une vision du monde, telle qu'on la retrouve dans l'œuvre du cinéaste japonais Kurosawa



23 avril
CONFINÉ toujours DÉCONFINÉ
guitare à l'âme, guitare en arme
de dépassement de soi
je n'ai pas cessé mes routines quotidiennes, histoire d'entretenir les doigts à défaut d'être, ces jours, très créatifs, consacrés que je les ai à nourrir la rubrique LE MONDE AU TEMPS DU CORONAVIRUS

on ne parle pas, au demeurant, le plus de ce qu'on fait. Parfois, parler, c'est bon pour ne pas faire. Tant que j'avais à transmettre ce que j'apprenais depuis un an de reprise de l'instrument, je pouvais alimenter les rubriques musicales et techniques de CARNETS D'UN GUITAREUX

au point où j'en suis arrivé, je peux me consacrer à mon but ultime, l'improvisation libre. Aussi, même quand je pratique les routines, j'en fais de la musique plus que des exercices techniques. Simplement, je n'ai pas eu le temps de transcrire ces ébauches, ces motifs, ces HAÏKUS' FOR IMPROVISATION, bases de compositions plus conséquentes


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Le_Docteur_Faustus

avec un matériau musical très simple, on peut aboutir à quelque chose d'essentiel dans la musique, quelque chose d'« élémentaire » comme l'écrit Thomas Mann dans Le Docteur Faustus, 1947, relatant une conférence de Wendell Kretzschmar, organiste et chef d'orchestre fictif dans le roman : « L'Élémentaire dans la Musique », ou « la musique et L'Élémentaire », ou autrement... »
En tout cas, l'idée de l'élémentaire, du primitif, du principe primordial, y tenait un rôle décisif et aussi la pensée qu'entre tous les arts, la musique, qui précisément au cours des siècles s'était haussée jusqu'à construire un prodigieux édifice très compliqué, riche et finement développé, avait toujours marqué un pieux penchant à rappeler son origine et à l'évoquer solennellement. Bref, elle avait célébré les éléments dont elle était issue, exaltant ainsi, disait-il, leur symbolisme sur le plan cosmique. En effet, ils étaient en quelque sorte les premiers et les plus simples matériaux de construction du monde : parallélisme qu'un artiste philosophe de naguère (toujours Wagner) avait intelligemment utilisé en assimilant les éléments fondamentaux de l'univers à ceux de la musique...

il n'y a rien de tel que la fréquentation des grands artistes, de leurs œuvres j'entends, pour redonner l'envie de s'y mettre. Quand je fréquentais intensément les musées, dans les années 80-90, j'avais hâte de rentrer chez moi pour me remettre à peindre. Là, en entrant dans ce qui est le couronnement de l'œuvre de Thomas Mann, un des plus grands romans du XXe siècle, « à l'écho tragique dans l'histoire contemporaine avec le triomphe et l'apocalypse de l'Allemagne hitlérienne » dit la 4e de couverture, je prends la mesure du temps gâché que je consacre parfois à répondre ou réagir, bien en vain, à des considérations médiocres et sans grand intérêt sur ce qui se passe en cette crise pandémique. On a toujours à voir avec ceux que l'on critique, et c'est ainsi que se mettant à leur niveau, on tend à y tomber  

la guitare, je le sens, va me rapprendre encore à exiger de moi le meilleur, dans l'ombre et le silence d'un chez moi confiné et content de l'être loin de la bêtise et de la méchanceté qui n'ont pas fini de répandre leurs ravages

c'est en se confrontant au plus difficile, à ce qu'on n'a jamais fait, en apprenant sans cesse, que l'on s'élève au-dessus de ce qu'on était et qu'on prend conscience que réellement, on n'est jamais aidé que par soi-même, loin de l'idéologie égalitariste et démagogique des "Mozart assassinés", car de fait il en est beaucoup plus qui assassinent les Mozart réels que les Mozart virtuels, et beaucoup moins des premiers que des seconds

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Message par Invité Dim 10 Mai - 11:15


THE ROOTS AND WAY OF GOOD MUSIC
ALL OVER THE WORLD
plus j'avance en âge et mieux j'écoute et mieux j'entends et vérifie, comme disait Duke Elligton, qu'« Il n'existe que deux sortes de musique : la bonne et la mauvaise. » Il précisait « au-delà des catégories », ajoutant que « pour avoir une catégorie, il faut construire un mur » et qu’une catégorie « est un Grand Canyon d’échos. Quelqu’un prononce une obscénité et vous l’entendez rebondir un million de fois. »

cela vaut pour les genres à travers l'histoire mais aussi à la différence souvent posée entre musiques populaires et musiques savantes, oubliant que les deux peuvent être ou non écrites, car aussi transmises oralement, comme on la trouve en Inde,, et en ce sens la musique africaine est savante



c'est pourquoi je peux sauter de Schönberg via Thomas Mann au blues rural le plus profond, ou d'Alfred Deller interprétant Purcell à telle musique du Cambodge jouée sur une cithare ancestrale, sans introduire, car je n'en entends pas, de différence de degré en qualité

mais c'est pourquoi aussi je peux reconnaître et affirmer la nullité musicale aussi bien de la plupart des guitarismes Metal que de guitare jazz assommante de clichés

alors faut-il sans doute ajouter aux propos d'Ellington qu'il y a, sinon les bons et les mauvais musiciens, beaucoup de médiocres faiseurs, et que certains genres, bien qu'utilisant des instruments de musique, en relèvent fort peu, phénomènes sociaux de masse, de foules petites ou grandes, des messes qui pourraient s'analyser par la Psychologie des foules de Gustave Le Bon en 1895. Aussi reconnaîtra-t-on ici le Canada Dry qu'on retrouve dans tous les domaines, de la science, de la philosophie, et de la théorie communiste

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Message par Invité Mer 3 Juin - 5:43


Hard time killing floor blues
George Floyd Protests 2020


Skip James, 1967





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Message par Invité Mar 14 Juil - 5:13

émission qui s'imposait dans ce sujet ouvert sur cette vérité incontestable, LA GUITARE EST À LA MUSIQUE CE QUE LE VÉLO EST À LA ROUTE. C'est à 15 heures, 58 mn, vous pouvez faire la grasse matinée, ça vous épargnera, de surcroît, le défilé en marche sur place, une métamorphose du concept
La métamorphose d'un instrument : les mutations de la guitare
Mattéo Caranta, France Culture, 14 juillet 2020
Après la métamorphose de l'artiste (Tony Allen), Matteo Caranta envisage celle de la continuation objectale et pourtant si naturelle de tout musicien : son instrument. Notre itinéraire du jour est celui des transmutations de la guitare... en une autre guitare. Mais le cheminement n'est pas vain !...


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 838_episode_2-rhum_guitare-georges_braque
"Rhum et guitare" (Colección Abelló, Madrid, 1918)
Crédits : Georges Braque (via Wikimedia Commons)


Après avoir disséqué les transformations groove de Tony Allen, Matteo Caranta nous propose aujourd’hui d’observer un objet total, une icône de la pop culture, un instrument qui connaît des dizaines de déclinaisons et de formes. Un instrument qui incarne la métamorphose plus que n’importe quel autre, c’est celui qui se reproduit à l’infini : mille fois aperçue dans le cinéma, la guitare apparaît cubiste et déformée dans les peintures de Braque ou de Picasso, elle incarne la figure du troubadour moderne, celles des vagabonds et des voyageurs.

On l’imagine résonner l’été sur une plage autour du feu, c’est l’instrument de l’amour mais on la fait pleurer, beaucoup en ont parlé comme d’une amante et pourtant certains l’ont brûlée. On la frappe, on la gratte, on la pince, on la caresse, on la tord, on l’acoustique et on l'électrique, vous l'aurez compris, aujourd’hui métamorphose épisode deux : la guitare, sous toutes ses formes.

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Message par Invité Jeu 16 Juil - 3:32


MATHÉMUSIQUE
existe-t-il un domaine où plus que la musique l'écart soit aussi grand entre la théorie et le résultat, les effets, la dimension poétique au sens fort ?

interrogation qui vaut plus encore pour la guitare, en raison de sa structure, plusieurs lieux pour une même note multipliant les doigtés possibles, les formes d'un même accord, les sons possibles...

cela peut le constater quant aux rapports étroits que la musique a toujours entretenu avec les mathématiques, sous plusieurs angles :
- la question des harmoniques naturelles et des échelles de notes, modes ou gammes, et du lien mélodie-harmonie, avant, avec et après le tempérament occidental
- la composition et ses procédés

on peut le vérifier depuis les considérations de Pythagore, ou de la musique indienne, jusqu'au merveilleux livre Gödel Escher Bach, qui a fêté ses quarante ans l'an dernier


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 81f0mRa23bL

je peux comprendre que des imbéciles "Jazz Guitarist" (ils le sont généralement plus que les autres instrumentistes) m'aient reproché mes exposés ramenant les techniques musicales à des structures combinatoires systématiques à leur avis étrangères à la musique et à l'improvisation, alors que la vérité est l'inverse : ce systématisme donne le puits des possibles, et des possibles connus surgit la liberté indispensable à l'improvisation

les mathématiciens eux, à partir d'un certain niveau, savent ce que leur domaine recèle de poétique, avec ce paradoxe que le plus grand rationalisme débouche sur la mise en équation, càd en problème, de l'inconnu(e)

alors, pour répondre à la question d'ouverture, oui, ce domaine existe, c'est la poésie en mots, et l'on sait là aussi l'importance des structures mathématiques dans la rhétorique des vers et autres rimes, qui se laisse oublier dans les grandes œuvres des poètes

pas étonnant non plus que devant ces deux domaines, la musique et la poésie, la philosophie soit si impuissante à les dire pour ce qu'ils font réellement, en tant que rapports entre une œuvre-sujet et un individu récepteur. La philosophie occidentale s'est voulue rationnelle, et elle s'est avérée rationnellement trop petite pour analyser la poésie et la musique, malgré une somme gargantuesque d'écrits des plus grands auteurs, qui n'ont strictement aucun intérêt quand il s'agit, très simplement, d'écouter, comme par ailleurs pour la peinture, de regarder, et le reste est littérature...


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Message par Invité Mar 18 Aoû - 19:18


SANS EXCÈS DE PHILOSOPHIE

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 31968978-0-image-a-34_1597452683922
Julian Bream 'nous a quitté'. Qui est ce "nous", sinon quelqu'un qu'il pouvait quitter, et dont je suis ? De la génération post-Segovia, il était un de mes guitaristes classiques préférés, notamment à son compatriote plus brillant, John Williams. J'aimais la liberté qu'il prenait dans l'interprétation de pièces du répertoire, auxquelles il apportait toujours une couleur particulière

peut-être n'est-ce pas étranger au fait qu'il pouvait affirmer :

I love playing jazz because I love the freedom you have to improvise. It has given me a feeling in my classical repertoire of creating the atmosphere of the here and now. Just the spark of a moment that can come from hitting a note with a certain color that you've never hit it before or giving another note an extra vibrato or by just accentuation or articulation. And if you can keep that ability to be alive to now, then I think that is a precious commodity for an artist.

J’adore jouer du jazz pour la liberté que permet l'improvisation. Cela m’a donné le sentiment, dans mon répertoire classique, de créer l’atmosphère de l’ici et maintenant. Juste l’étincelle du moment qui peut donner à une note une certaine couleur que vous n’avez jamais trouvée avant ou à une autre note un vibration supplémentaire par l’accentuation ou l’articulation. Pouvoir garder cette capacité d’être en vie jusqu’à ce maintenant, c’est une denrée précieuse pour un artiste.

source : Julian Bream, The Classical Guitar Giant With The Soul Of A Jazz Player, npr,  August 17, 2020

l'article se termine sur cette information capitale : Julian Bream avait appelé son chien Django. C'est le nom de mon chat


dans le même registre d'inspiration populaire, l'incontournable Choros n°1 de Villa Lobos


du coup, je me suis procuré la partition...

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... 412227_detail-01

mais c'est comme interprète de Bach que je le préfère, par exemple dans la Suite en A mineur BWV 997, enregistrée en 1965, à vrai dire le seul disque que j'ai de ce grand guitariste


suivent II. Fugue, III Sarabande, IV Gigue

pas trop de philosophie, donc, ni d'excès de guitare...


« Vous savez que nous guitaristes sommes si terriblement consanguins
que nous devons vraiment faire l’effort d'étudier d'autres instruments. »

Bream jouait du piano et du violoncelle : « J’ai la particularité d’être le pire violoncelliste du monde, mais grâce à cela j’ai acquis une meilleure connaissance de ce genre de musique. »

aujourd'hui, j'ai porté ma guitare 8 cordes à Guitare Garage, un luthier à Pigalle, pour quelques transformations en vue de monter des cordes flatwound de fort tirant dans les graves. Sur le chemin du retour, je me suis acheté une clarinette, mon premier instrument, et un des tout premiers dans le jazz

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Message par Invité Mar 10 Nov - 8:33


LE TRAVAIL COMME PREMIER BESOIN VITAL
cela ne doit rien au confinement, encore qu'il pourrait y être un encouragement, je travaille actuellement la guitare près d'une dizaine d'heures par jour, pas forcément très efficacement en termes d'organisation, mais avec un plaisir décuplé du fait que mes efforts portent leurs fruits au-delà de mes espérances

c'est aussi pourquoi j'ai laissé en plan la réalisation de LA VIE ENVERS, PROJET ARTISTIQUE GLOBAL, mon jeu étant bouleversé en ce qu'on peut considérer comme un style propre, et plus que tout propre à l'improvisation libre, autrement dit non préparée par autre chose qu'une infinité de possibles dans l'instant. Mon plaisir est si lié à l'intensité du travail libre d'élaboration d'un programme que je ne résous pas à l'entreprendre, car pour moi, détournant Marx et sans attendre "la société communiste", ce travail n'est pas du tout un moyen de vivre, mais le premier besoin vital *

* « Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel ; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital », Gloses marginales au programme du Parti Ouvrier allemand, 1875

comme parfois en période d'intense création poétique, je me sentais devenir poète, j'ai là le sentiment de naître enfin comme musicien, si convaincu que j'ai été depuis 50 ans de n'avoir jamais été, pour encore paraphraser Marx, qu'un être humain, qui entre autre chose, fait de la musique **

** « Dans une organisation communiste de la société l’assujettissement de l’esprit de l’artiste à l’esprit borné du lieu et de la nation aura disparu.[…]. Dans une société communiste, il n’y aura pas de peintre, mais tout au plus des êtres humains, qui entre autre chose, font de la peinture. » L'idéologie allemande, 1845

autant dire, accessoirement, que je n'ai aucune espèce d'admiration pour les partisans du droit à la paresse avec ou sans Lafargue, ni pour les critiques du travail qui veulent bien le confondre avec le travail salarié, autrement dit le travail exploité. Ils ne valent guère mieux pour moi que les capitalistes qui s'enrichissent en dormant


Rolling Eyes

sortir du confinement, ce serait davantage pour aller vers ce dont je rêvais, jouer dans la rue, dans les parcs, assis sur un banc public en regardant les passants honnêtes et sans net

peut-être alors rencontrerai-je quelque musicien.ne avec qui envisager une collaboration, car je suis immodestement convaincu que jouer de tout instrument ou chanter avec l'accompagnement que je suis en mesure d'offrir serait un rare bonheur. Aussi ma proposition tient-elle encore

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Message par Invité Ven 22 Jan - 8:30


TECHNIQUE et MUSIQUE, ÉCRITURE et LANGAGE


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Guitar-song-writing-close-up-shot-pen-symbolizing-creativity-91557868
en comparant l'utilisation d'un médiator, ou d'un doigt, à celle d'un crayon (Circle Picking like a Pencil), on n'est pas d'abord dans la métaphore, mais dans la comparaison physique de deux gestes techniques, de mouvements dans l'espace, celui mettant en vibration une corde pour produire un son, et celui guidant la trace du crayon sur la feuille pour tracer des lignes et former des lettres, le dessin et l'écriture

sortant du simple gribouillage, et sans atteindre à la calligraphie, on forme des signes, lettres assemblées en syllabes transcrivant le son parlé (ou directement idéogrammes signes-images-sons-sens, l'écriture fonctionne donc différemment en Chine ou au Japon). De même, le son d'une corde vibrante devient une note dans un contexte musical

l'assemblage des lettres et notes forment des mots puis des phrases dans le langage écrit/parlé ou la musique. Le passage de l'élémentaire au composé accompagne celui de la forme au contenu, de la technique à l'expression, au langage

à partir de là devient possible la métaphore du crayon musical pour le médiator ou le doigt, jusqu'à suggérer de penser le geste technique sur la guitare comme l'écriture instantanée de la musique produite et, en même temps, la différence entre technique et musique : un haut degré de technique n'entraîne pas nécessairement celui de la qualité musicale, vous pouvez écrire pour ne rien dire dans une sorte d'écriture automatique, mécanique, robotique. C'est la nécessité pour la musique d'être produite par les sensations et de produire des sensations au-delà d'une virtuosité creuse

mais la métaphore du crayon, qui est aussi l'outil du dessinateur, comme le pinceau du calligraphe, est puissante si l'on pense et sent physiquement le geste musical comme une écriture dans le contexte d'un langage communiquant des sensations. L'improvisateur n'écrit pas des partitions à lire, il prend directement la parole musicale

la graphologie permet d'identifier individuellement les écritures, témoignant que pas deux personnes n'ont la même. Il en va de même pour qui utilise un médiator ou ses doigts de la main droite, dès lors copier n'est pas improviser. C'est pourquoi tant de "guitaristes de jazz", recopiant leur maître Guitar Hero, sont l'équivalent des faussaires en peinture, à rebours de ce que porte cette musique par l'improvisation : la liberté d'expression individuelle


Arrow

dans une journée moyenne de ma vie quotidienne actuelle, je parle 1 heure, j'écris 2 heures, je joue 7 heures, et, dès lors, je m'exprime davantage en langage musical qu'en langage parlé ou écrit. Ce qui en sort est, littéralement, indéchiffrable : je ne sais pas ce que je dis

scratch


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Message par Invité Jeu 25 Fév - 11:04


LIBRES !

« tous ceux qui se réclament d’un prétexte collectif sont des tricheurs.
Il n’y a que l’artiste dont le mensonge ne soit pas total,
car il n’invente que soi »


Cioran, Précis de décomposition, 1949


PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Colmonk
Patlotch, collages Jazz, 1989-90

« Tu sais, les gens ont essayé de me faire passer pour fou.
Parfois, que les gens te prennent pour un fou est un avantage. »


A Profile of Thelonious Monk
Frank London Brown, Down Beat magazine, 1958

le nouveau sujet L'ESPRIT et les PRINCIPES de MONK à la GUITARE et AU-DELÀ condensera et croisera, à partir de la démarche exemplaire de Thelonious Monk, des considérations musicales, guitaristiques et philosophiques au sens de la poétique et de l'éthique de la vie et de la liberté qui sont les miennes. Je les tiens du Jazz en général, mais nul autre que Monk ne les a portées à ce climax

comme dit dans IMPROVISATION ET LIBERTÉ, poétique et philosophie politique, la liberté ne s'enseigne pas, et l'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. La création par soi-même est pourtant en tous domaines le seul chemin vers la liberté véritable, à rebours des dogmes, normes, et stalinismes de l'esprit

musicalement et au-delà, la liberté de Monk guide nos pas


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Message par Invité Lun 15 Mar - 12:56


NE PAS CROIRE RÉINVENTER LA ROUE

PETITE PHILOSOPHIE PAR LA GUITARE à l'usage de toutes générations, classes, races, sexes... Disruption_72
mes recherches sur l'utilisation des permutations dans le jazz me rappellent qu'en toutes matières, il faut se garder de se croire l'inventeur d'une nouveauté. Certes, ce que je découvre n'épuise pas la façon dont j'utilise les permutations, mais le principe, on le voit, remonte à plusieurs siècles, avec les sonneurs de cloches anglais, et bien avant dans la poésie

trouvant des jeux de mots, ironèmes... on croit souvent être le premier. Internet est cruel, car quand on vérifie, on constate que d'autres y avaient pensé avant. Quant aux néologismes, mots utiles et parfois nouveaux, une recherche via CNRTL nous indique souvent un mot d'ancien français disparu, alors qu'on utilise un mot anglais...

j'ai pris pour habitude de tout vérifier en remontant autant que possible à la première source, qui est loin d'être signalée par les copieurs-colleurs du net. On trouve nombre de citations mal attribuées

"inventer" quelque chose sans savoir que ça existait n'est pas sans mérite, mais ne fait pas de vous un authentique découvreur

quant à ceux - bordiguistes et autres - qui exigent l'anonymat en prétendant que citer les auteurs relève du culte de la personnalité, ils se distinguent généralement par leur incapacité à inventer quoi que ce soit, et l'on comprend alors leur véritable motivation, qui n'est que populiste, démagogique et manipulatrice : écraser en bons néo-staliniens de la pensée la personnalité individuelle sous le génie de la classe prolétarienne, mais répéter ad nauseam les sentences de leurs gourous de la classe moyenne
14 mars 2021
le paradis se montre en généralités
mais

«Le diable se cache dans les détails »*


* L’expression serait de Nieztsche, figurant dans Ainsi parlait Zarathoustra. Vu sa popularité, je penche plutôt pour un proverbe suisse (-allemand), ou autre, qu'il aurait repris. À moins qu'il n'ait que renversé « Dieu est dans les détails », que l'on trouve chez d'autres, Thomas d’Aquin, Flaubert... Et après tout cette idée n'a pas besoin d'un auteur célèbre pour venir à tout un chacun


CARTOGRAPHIE MENTALE DU MANCHE
mélodies, intervalles, arpèges, accords
économie et stratégies techniques et musicales
j'ai parlé d'une cartographie structurelle du manche de la guitare, d'une bien plus grande complexité visuelle que celle d'un clavier, où à chaque note ne correspond qu'une touche

à l'idée de jouer comme si mélodie, intervalles, arpèges et accords n'étaient pas des éléments séparés mais des formes différenciées du tout musical, horizontal et vertical, il convient de trouver une, des techniques adéquates. J'en ai donné moult approches, concernant et la main gauche, et la main droite

une concerne la gauche, qui consiste, embrassant ces formes d'un même regard, à n'appuyer que les notes jouées, ou tenues en sustain, dans une grande économie au double sens du terme, de l'énergie dépensée. D'un accord il n'est pas nécessaire de doigter de la gauche les notes qu'on ne joue pas à la main gauche. Cela démultiplie les solutions de doigtés, comme on le trouve chez George Van Eps ou Jimmy Wyble, de sorte que l'on a plus de doigts disponibles, pour des notes de passages, des basses, etc.

je parle de cartographie mentale, parce qu'il s'agit d'une image mentale, autant vision qu'écoute internes

il est vrai que je raconte un peu toujours la même chose sous différents points de vue, mais avec le temps, je tends à aller vers plus de généralités, cernant un idéal, bien que le diable se cache dans les détails

au fond, il devrait en aller ainsi de tout ce qu'on fait, en avoir en même temps une vision globale et détaillée

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Message par Invité Sam 20 Mar - 6:18


théorie du reflet de l'âme

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Jacques Chailley disait que « la chanson est le plus fidèle reflet de l’âme d’un siècle ». Dans ce sens, ce que l’on écoute et que l’on nous fait entendre revêt une importance particulière. Ce Hors-série de Présent veut donc montrer que la musique est un enjeu culturel. La civilisation européenne est la seule à avoir conçu l’écriture musicale. Sans écriture pas d’orchestre ni de bibliothèque des compositeurs passés, expliquant ainsi le pouvoir de séduction de leurs œuvres sur la planète entière. Dans ce numéro musiciens, artistes, historiens, enseignants, journalistes, politiques, mettent en lumière un conflit se déroulant à nos oreilles, mais rarement analysé.

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Message par Troguble Mar 31 Aoû - 9:38


MATÉRIALISME SONORE

« Matérialisme, il y a dans cette matière-là assez d'infini pour supplanter toutes les religions. »
André du Boucher
notes décousues
Patlotch a écrit:en musique, comme je pense en tout art, il faut être absolument matérialiste. Le son est avant tout matière. En poésie les mots sont matière, à la manière de la pierre et du temps pour le sculpteur, de la terre pour le modeleur (ou le paysan), du fer et du feu pour le forgeron, du corps et de l'espace pour la danseuse

l'art dans sa production anéantit la séparation entre le corps et l'esprit, la matière et l'idée. De celle-ci il ne reste que son produit. L'art conceptuel n'existe pas davantage que le virtuel, au sens ancien du mot, n'est déjà réel. L'art à programme est l'ennemi de la création en temps réel, autrement dit de l'improvisation

toute composition procède de l'improvisation, mais pas toujours de l'imprévisation, de l'imprévision, elle comporte une part de réalisation d'une idée, mais je ne crois pas qu'il existe de grand compositeur ayant produit leur œuvre sans instrument de musique, ne serait-ce qu'en réduction de l'orchestre

la théorie musicale ne procède à toutes époques que de l'expérience sonore. Pour paraphraser Victor Hugo*, on ne peut faire de théorie musicale sans faire concrètement de la musique

* « Ne vaudrait-il pas toujours mieux faire des poétiques d'après une poésie, que de la poésie d'après une poétique ? », cité dans mes notes poétiques

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Message par Troguble Lun 27 Sep - 11:06


INVITATION
ma philosophie générale est la publication gratuite de mes écrits et autres œuvrages

concernant ces CARNETS D'UN GUITAREUX, particulièrement les sujets techniques et musicaux, j'ai le sentiment de proposer quelque chose qu'on ne trouve pas ailleurs, en sus de ce qu'on y trouve, épars dans les méthodes en livres ou en vidéos. Concernant la guitare 8 cordes, il n'est pas discutable que c'est ce qui existe de plus complet quant à son utilisation en dehors des différents styles de Metal : fingerstyle du classique au jazz en passant par le blues, le folk, le rock...

je n'ai pas l'intention d'en tirer une méthode, mais je conçois que l'idée puisse être tentante. J'autorise donc toute initiative en ce sens, dont je ne prendrais pas la responsabilité, mais je veux bien donner un coup de main pour le plan, la structuration, et participer à la relecture. Me contacter

de façon plus générale, je ne garde aucune copie de ce qui est en ligne sur le Forum Interactif, et il n'existe pas de garantie que ce soit pérenne quand je ne m'en occuperai plus. Je conseille par conséquent à qui en verrai l'intérêt de faire des copies

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