RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
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RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
ce sujet prend la suite de THÉORISATION COMMUNISTE PAR TEMPS DE CORONAVIRUS (sommaire dessous), pour marquer l'inflexion expliquée en chapeau
il est à comprendre en relation avec les sujets de la rubrique
le VIVANT (la 'NATURE'), l'HUMANITÉ, et le CAPITAL et particulièrement :
- L'HUMANITÉ CONTRE LE VIVANT ? ET LE CAPITAL ?
- LE MONDE BRÛLE-T-IL ? CAPITALISME et CHANGEMENT CLIMATIQUE, ouverts à l'automne 2018
XXXV. LES RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE
ET CE QU'EN DIT LA PANDÉMIE
approfondir l'analyse débarrassée des scories idéologiques
15 maiET CE QU'EN DIT LA PANDÉMIE
approfondir l'analyse débarrassée des scories idéologiques
14 maifort d'avoir pointé ce qui péchait dans mon suivi (voir APPROFONDIR CE QUI SE PASSE laisser pisser ce qui ne se passe pas), je peux le réorienter, et, partant des matériaux tels quels, préciser et au besoin réorienter l'analyse théorique :il y a dans le texte de Camatte, Instauration du risque d'extinction, de multiples observations sur ce qui se produit sous nos yeux qui peuvent servir de base à cet approfondissement, et nombre de matériaux, dans les reportages et témoignages
cela commence, Camatte l'a bien vu, et je le soutenais au départ, par considérer la pandémie comme essentielle dans la compréhension non seulement de la conjoncture épidémique en tant que rencontre de circonstances présentes, mais dans ce qu'elle provoque et fait remonter du passé de l'humanité depuis sa séparation d'avec la nature, et pas seulement de la période des sociétés de classes ou pire, seulement du capitalisme comme mode de production économique et politique, au prétexte qu'en "domination réelle" absolue depuis quarante ans, il déterminerait tout ce qui se passe y compris au plus profond du psychisme des individus et de ses implications dans les rapports sociaux et sociétaux, alpha et oméga du tout sur le tout, aboutissant in fine au programme d'un parti avec pour slogan : « Une seule solution, la communisation ! »
ainsi pour François Danel/FD, introduire les rapports à la nature dans la théorie de la communisation n'a pour fonction que de conserver le déterminisme et le structuralisme prolétarien de Théorie Communiste, càd bétonner (sic) un peu plus le corpus de TC, « une théorie qui tient la route », y compris contre d'autres « théories aussi cohérentes – notamment la communisation à titre humain »*. Voilà débusqué, tel Satan par l'Inquisition chez les sorcières**, le maléfique "humanisme-théorique", ennemi de l'extérieur et de l'intérieur, chez de plus proches que moi, Troploin et DDT21, de Gilles Dauvé et Tristan Leoni, que je rassure, car FD précise qu'il n'a « aucune affinité avec Lénine »"...La lutte intérieure donne au parti la force et la vitalité : la preuve la plus grande de la faiblesse du parti, c'est son amorphisme et l'absence de frontières nettement délimitées; le parti se renforce en s'épurant..." Extrait d'une lettre de Lassalle à Marx, 24 juin 1852. En exergue à la Préface de Que Faire, Lénine, 1902
* FD : « posant la question écologique, càd la question du rapport capital / nature / communisation, je la pose uniquement dans la conjoncture déterminée par cette putain de pandémie. » dndf, 14 mai. Et donc, pour lui, si je pose, comme Camatte, le dépassement du capital et des rapports antérieurs de l'humanité à la nature vers la Communauté humaine et du vivant, c'est que j'aurais construit « un humanisme théorique. Parce que [je] conçois l’humanité comme sujet, antérieur et extérieur au capital ». Bien évidemment, et même pour Marx, le Capital n'a jamais été le Tout, comme le montrent les niveaux de généralités dans lesquels son œuvre l'insère et le comprend (cf Ollman, La dialectique mise en œuvre : Le processus d’abstraction dans la méthode de Marx)
* le Marteau des sorcières, Malleus Maleficarum, d'avant la Faucille...
aussi Camatte débute-t-il son texte, et s'interroge-t-il sur ce que « révèle » et « rejoue » la pandémie même. ExtraitsCamatte a écrit:- Dans une première approche, l'importance exceptionnelle accordée aux effets pathologiques liés à l'infection par le coronavirus, apparaît comme un bon moyen pour masquer le phénomène essentiel en acte : la destruction de la nature et la remise en question du procès de vie organique sur terre.
- Cette dynamique de masquage est vraie, évidente, mais cette affirmation n'implique pas une sous-évaluation du phénomène que nous subissons. C'est sur quoi nous voulons insister et nous désirons ne pas séparer les deux phénomènes mais au contraire intégrer ce qui concerne l'espèce dans le devenir de la totalité du phénomène vivant. [...] Et ceci opère tant au niveau individuel qu’au niveau d’un groupe plus ou moins important, au niveau d’une ethnie, d’une couche sociale, ainsi qu’au niveau d’une nation et, enfin à celui de l’espèce.
- Que révèle la contagion, fondant cette pandémie, ainsi que les mesures protectrices qu'elle suscite ?
. L'échec de la sortie de la nature puisque l'espèce n'est pas parvenue à échapper à la menace et à atteindre la sécurité, en dépit d'une série de séparations pour se protéger.
. La fin de la négation totale de la communauté originelle par suite de sa fragmentation au cours des millénaires avec la phase finale du procès de séparation et le déploiement de l'hyperindividualisme se manifestant comme une compensation à l'évanescence de l'individu. De nos jours, les rackets et la grégarité sont les résidus aberrants de la communauté.
. La fin du recouvrement et la mise à nu de la déréliction, ainsi que la manifestation du numen, du sacré, de ce qui engendre fascination et effroi, et la révélation de la vulnérabilité.
. L'instauration du risque d'extinction
- qu'est-ce qui cause la grande dangerosité de cette maladie ? C'est qu'elle arrive en fin de parcours, comme la conclusion d'un immense procès de fragilisation de l'espèce liée tout particulièrement à un dérèglement de son système immunitaire dont l'importance est considérable, assurant un procès de connaissance inconscient complémentaire de celui conscient.
- Le déploiement de la maladie et les mesures visant à l'enrayer, à l'éradiquer - remettant en cause tout le mode de vie - révèlent tout ce qui affecte négativement l'espèce et met en évidence tout particulièrement la nocivité de se séparer pour se sauver.
- Ce qui est révélé en premier et de façon qu'on pourrait dire explosive est l'inimitié qui se présente à la fois comme un comportement et une affectation, mais aussi comme un schème de connaissance. Dés le début il a été proclamé: nous sommes en guerre
- Revenons à la manifestation de l'inimitié, la proclamation de l'Union sacrée - complément à celle de la guerre, équivaut à la mise en œuvre d'une forme de répression, complétée souvent par une auto-répression, visant ceux et celles qui sont en désaccord. Elle tend à abolir les différences, plongeant la population dans un état de d'indifférenciation qui est une forme de cancer.
Cela permet à l’État de récupérer une certaine importance en se faisant gérant de la thérapeutique, voire thérapeute, ce qui est logique car la thérapeutique fondamentale est celle visant à guérir hommes et femmes de leur naturalité en les réprimant. Or les mesures assurant le confinement entrent bien dans cette dynamique qui est propice à l'effectuation de violences policières
- Le Covid-19 et les mesures pour s'en préserver révèle la répression parentale et l'exacerbe. Depuis le début du confinement il y eu un accroissement des cas de maltraitance concernant les enfants ainsi que les femmes.
- Le Covid-19 et les mesures visant à l'éradiquer révèlent et amplifient le phénomène de substitution que l'on a déjà mentionné, et qu'on peut définir comme étant le remplacement de la naturalité par l'artificialité, l'envahissement de l"utilisation de la technique dans toutes les opérations de la vie qui de façon exacerbée a besoin d'un mode d'emploi pour être effectuée.
- La substitution est le triomphe de l'économie, une démarche caractérisée par la prédominance des objets sur les êtres. Les premiers grâce à l'informatique sont de plus en plus connectes entre eux et n'auront bientôt plus besoin des hommes pour opérer.
- L'épidémie sert à masquer la destruction de la nature - à opérer un détournement - mais elle révèle aussi toutes les horreurs humaines, c'est-à-dire qu'elle fait surgir et ne dévoile pas seulement.
- Masquer : nous avons maintes fois fait appel à ce mot pour signaler le fait de dissimuler une certaine réalité plutôt que escamoter ou scotomiser qui expriment qu'on occulte mais non qu'on dissimule. Quand on masque on tient compte d'une réalité mais on la cache, ce qui constitue d'ailleurs le contenu du recouvrement. Dans la situation actuelle, de façon immédiate, le port du masque permet de se protéger, mais aussi de ne pas contaminer l'autre s'il n'en porte pas, au cas où il serait porteur du virus sans le savoir. Mais, inconsciemment, d'autres fonctions peuvent être présentes et avoir un effet sur la personne qui se masque, par exemple qu'est-ce qu'elle recouvre ? En effet on peut se masquer aussi pour ne pas être reconnu, signalant encore la dynamique de l'inimitié. D'un point de vue général, cette pratique est en rapport à l'incertitude de l'espèce, incertitude de ce qu'elle est et de sa place dans le phénomène vivant mais aussi en rapport à l'insatisfaction d'être ce qu'elle est. Elle signale aussi toute l'inquiétude et l'immense perplexité qu'engendre la relation réalité-apparence recelant une ambiguïté fondamentale. Celle-ci est liée à la coupure d'avec le reste de la nature : sommes-nous naturels ou sommes-nous hors nature ? telle est la question qui se pose depuis des siècles.
- La nocivité de l'ambiguïté découle du fait qu'elle génère l'insécurité, l'indécision qui peut se transformer en inchoation, le désarroi, l'installation d'un blocage qui, pour en sortir, provoque le déploiement de mesures extrêmes grosses de violences, et donc le recours à l'inimitié. Globalement l'ambiguïté suscite la crise de la présence; c'est pourquoi elle est en général refoulée.
Les mesures prises contre le covid - 19 nous fournissent un exemple important d’ambiguïté : ont-elles été préconisées en vue de la santé des individus ou visent-elles à sauver l'économie ?
- L'autre aspect non moins dangereux c'est avec un contrôle constant et plus efficace, une surveillance accrue réalisée grâce aux progrès de l'informatique rendant possible une traçabilité...
Contrôle et surveillance qui vont de pair, s'accroissent en même temps que le montant de la population humaine croit.
Avec la dynamique de se protéger c'est donc toujours l'inimitié qui prévaut...
Cette pandémie éclaté au sein d'une crise économique, qui est pour ainsi dire perpétuelle avec l'instauration de la forme autonomisée du capital car rien ne vient faire obstacle à la dynamique de l'incrémentation continue, et l'a renforcée.
- Après la fin du confinement les individus essaieront de trouver une place dans le corpus social mais ils pourront difficilement retrouver celle antérieure. C'est ce qui se produisit de façon analogue pour l'espèce avec la coupure d'avec le reste de la nature.
Ce qui signifie aussi que nous vivons la mise en place d'une grande discontinuité.
- À partir de là on peut supposer que la pandémie devienne comme une entité psychique à l'instar de la peste pour Antonin Artaud dans Le théâtre et son double, 1938
image ajoutée
- Ce n'est que si nous ressentons, vivons à fond le risque d'extinction, que nous en devenons pleinement conscients sans nous culpabiliser pour les horreurs que nous avons commises au cours de notre errance, que nous pouvons en finir avec celle-ci, effectuer un soulèvement de la vie, et initier l'inversion salutaire pour nous et pour la nature, tous les êtres vivants (virus y compris), et poursuivre notre cheminement dans le cosmos.
il y a maints micro-événements, témoignages de "confinés" et "déconfinés", qui renvoient à ces divers points, mais aussi, tout simplement, l'insistance venue de diverses parts, et bien sûr non sans arrières-pensées des dirigeants politiques au pouvoir comme dans l'opposition, de l'OMS même et de chercheurs en épidémiologie/virologie, de philosophes : Il va falloir apprendre à vivre avec le coronavirus et Le coronavirus pourrait ne jamais disparaître, selon l'OMS
on trouve toutes sortes d'alarmes propres à accroître la séparation entre les êtres humains, l'« inimité » voire la « menace » chez l'autre près de soi, exemples :
- Contagion du coronavirus : le Covid-19 transmis par la parole ? Il ne s'agit plus seulement de "distanciation sociale" (euphémisme significatif pour "physique"), mais d'éviter le lui parler sinon avec un masque et de préférence derrière un "barrière" de plexiglas, ou mieux, par internet interposé
un devenir dans lequel l'humain, "augmenté", pourrait être remplacé par les machines, les robots, le projet du transhumanisme, dont le succès, comme celui des technoprogressismes comme des religions, va grandir dans la crise. Voir Transhumanisme et coronavirus, religions et coronavirus
- "Même s'il est nécessaire, le port du masque brouille énormément les relations sociales" : pourquoi ne plus voir les visages n'a rien d'une évidence. David Le Breton, sociologue et anthropologue, spécialiste du corps et de ses représentations, met en lumière l'importance du visage dans les interactions sociales. France Info, 14 mai
dans la suite de cette élaboration théorique, il va me falloir aller beaucoup plus profond dans les tenants et les aboutissants de ce qui a été analysé jusque-là comme une conjoncture épidémique, c'est-à-dire la rencontre de circonstances présentes déclenchées par la covid-19, mais avec les limites de nos ancrages théoriques précédents, notamment marxistes à courte vue sur le passé comme sur les possibles futures, donc sur le présent, le rendant compréhensible seulement en partie, et avec des présupposés aussi faux que les projections futures qui en découlent
à cette fin, j'ai commencé par faire une sélection drastique dans les TEXTES CRITIQUES, en en écartant les textes gauchistes, ultra-gauchistes et communisateurs, qui n'apportent strictement rien à cette réflexion, que leurs préjugés idéologiques et leur attente fossilisée de la révolution prolétarienne mondiale. Je reconnais mon tort d'avoir tenté avec eux un dialogue aussi vain que pénible pour les deux parties
j'invite ma lectorate à lire le dernier texte de Jacques Camatte, Instauration du risque d'extinction, dont je reprendrai quelques points, pour les discuter dans la suite de mon propre cheminement critique
Dernière édition par Florage le Dim 7 Juin - 13:39, édité 7 fois
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Re: RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
du 15 mai, complété
stress, dépression, troubles mentaux et psychiques
3.1. matériaux
- Covid-19 : la crainte d’une « deuxième vague psychiatrique »
La psychiatrie a traversé le confinement dans le calme, mais les effets de l’épidémie sur la santé mentale commencent à se faire sentir. Le Monde, 13 mai
- Sortir du confinement en psychiatrie, Sciences et avenir, AFP, 9 mai
- Covid-19 : une enquête pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant le confinement, Santé Publique France, 14 Mai
L’épidémie liée au coronavirus et le confinement ont un impact sur notre vie quotidienne, notre santé physique et mentale. Comment gérer sa santé mentale pendant le Covid-19 ? Retrouvez conseils, contacts et sites de référence
- La santé mentale et la COVID-19, OMS Europe
(à suivre)
1. l'inimitié (Jacques Camatte et Achille Mbembe) comme Structure of Feeling (Raymond Williams)
René Magritte, Les Amants I, 1928
à toutes fins utiles, je précise qu'avoir tourné la page de THÉORISATION COMMUNISTE PAR TEMPS DE CORONAVIRUS ne signifie aucunement un abandon des thèmes principaux abordés, et qui émergent à partir du 23 avril dans XXVI. SEPT THÈSES PROVISOIRES DANS LE SALE AIR DU TEMPS et DE LA PEUR pour favoriser l'émergence de luttes efficientes contre la pandémie, l'État, et le Capital. L'inflexion donnée consiste à approfondir certains aspects qui me sont apparus importants par la suite, amplifiés par la lecture du dernier texte de Jacques Camatte dans les conditions précisées
XXXVI. LA CRISE CAPITALISTE DES RAPPORTS HUMANITÉ-NATURE
COMME CRISE DES RELATIONS HUMAINES
COMME CRISE DES RELATIONS HUMAINES
3. les conséquences psychologiques de la pandémie1. l'inimitié (Jacques Camatte et Achille Mbembe) comme Structure of Feeling (Raymond Williams)
2. et l'amour dans tout ça ?
3. les conséquences psychologiques de la pandémie
stress, dépression, troubles mentaux et psychiques
à venir, la thématique retenue permettant de programmer les épisodes suivants :
XXXVII. MONTÉE ET ADAPTATIONS DES IDÉOLOGIES, RELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE
XXXVIII. MODIFICATIONS DANS LES RAPPORTS À LA NATURE
stress, dépression, troubles mentaux et psychiques
3.1. matériaux
- Covid-19 : la crainte d’une « deuxième vague psychiatrique »
La psychiatrie a traversé le confinement dans le calme, mais les effets de l’épidémie sur la santé mentale commencent à se faire sentir. Le Monde, 13 mai
L’hécatombe n’a pas eu lieu en psychiatrie. Elle était largement redoutée au début de l’épidémie de Covid-19, dans les services hospitaliers concernés et les établissements spécialisés : « Nos patients ont souvent des facteurs de risques graves – surpoids, diabète –, et le respect des gestes barrières n’est pas très facile pour eux, alors on s’attendait à un désastre, explique Raphaël Gaillard, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, dans le 14e arrondissement de Paris. Mais ça n’a pas du tout été le cas. »
Le phénomène n’a pas été quantifié, mais la demi-douzaine de psychiatres hospitaliers interrogés par Le Monde l’ont constaté, comme le professeur Gaillard, qui a fait ses propres statistiques : « Dans un pôle comme le mien, qui reçoit 12 000 personnes par an, avec 150 hospitalisées en permanence, on a eu au pic de l’épidémie 3 % des patients qui avaient des symptômes [de Covid], contre 19 % des soignants. »
Le tabac – les patients en psychiatrie fument plus que la population générale – est une piste pour expliquer ce décalage (la nicotine pourrait avoir un effet protecteur contre le coronavirus). La chlorpromazine en est une autre. L’hôpital Sainte-Anne mène actuellement des essais cliniques sur ce vieux neuroleptique – utilisé dans le traitement des troubles bipolaires et de la schizophrénie – pour évaluer ses éventuels effets protecteurs face au Covid-19.
Pour ce qui est des effets du confinement et du contexte général de peur lié au Covid-19 sur le psychisme, il faudra également patienter : personne ne dispose de données épidémiologiques complètes. Une première enquête de Santé publique France (SPF) menée auprès de 2 000 personnes et publiée le 7 mai donne un aperçu rapide de l’impact de l’épidémie sur la santé mentale du pays. [ci-dessous]
La suite est réservée aux abonnés.
- Sortir du confinement en psychiatrie, Sciences et avenir, AFP, 9 mai
- Covid-19 : une enquête pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant le confinement, Santé Publique France, 14 Mai
- Covid-19 : prendre soin de sa santé mentale pendant l'épidémie, Santé Publique France, 18 MaiÀ court terme, cette surveillance permettra de disposer d’un outil de reporting pour ajuster les stratégies de communication et de prévention des pouvoirs publics, notamment à destination des publics les plus vulnérables.
À plus long terme, après la crise sanitaire, ce suivi d’indicateurs sera utilisé pour produire et capitaliser des connaissances sur les répercussions du Covid-19 en population générale, sur la santé mentale et d’autres comportements de santé (consommations de substances psychoactives, nutrition, activité physique).
La mise à disposition des résultats sera consécutive à chaque vague d’enquête. Ils sont composés :
- d'une synthèse avec les résultats principaux
- de tableaux avec les résultats détaillés présentant les prévalences et évolutions des indicateurs en fonction des caractéristiques sociodémographiques, des conditions de vie liées à l’épidémie ainsi que des analyses des déterminants cognitifs et de leurs évolutions (perception de la maladie et des mesures de protection) compléteront les principaux résultats
L’épidémie liée au coronavirus et le confinement ont un impact sur notre vie quotidienne, notre santé physique et mentale. Comment gérer sa santé mentale pendant le Covid-19 ? Retrouvez conseils, contacts et sites de référence
- La santé mentale et la COVID-19, OMS Europe
Alors que la pandémie de coronavirus se propage rapidement dans le monde entier, elle suscite un degré considérable de crainte, d’inquiétude et de préoccupation dans la population en général et chez certains groupes en particulier, comme les personnes âgées, les prestataires de soins et les personnes souffrant d’affections préexistantes.
En termes de santé mentale publique, le principal impact psychologique à ce jour est un taux élevé de stress ou d’anxiété. Mais avec la prise de nouvelles mesures et l’émergence de nouveaux impacts – en particulier la quarantaine et ses effets sur les activités normales, les habitudes ou les moyens de subsistance de nombreuses personnes – les niveaux de solitude, de dépression, de consommation nocive d’alcool, d’usage de drogues, et de comportements auto-agressifs ou suicidaires devraient également augmenter.
Désormais, chez les populations déjà fortement touchées, comme en Lombardie en Italie, les questions d’accès et de continuité des services pour les personnes présentant ou développant des troubles mentaux constituent aussi une préoccupation majeure, au même titre que la santé mentale et le bien-être des agents de santé de première ligne.
Dans le cadre de sa riposte de santé publique, l’OMS a élaboré, en collaboration avec ses partenaires, un ensemble de nouveaux supports sur les aspects de santé mentale et de soutien psychosocial de la COVID-19.
(à suivre)
1. l'inimitié (Jacques Camatte et Achille Mbembe) comme Structure of Feeling (Raymond Williams)
2. et l'amour dans tout ça ?certaines des conséquences immédiates soulignées par Jacques Camatte relativement au slogan macronien "nous sommes en guerre", au "confinement", à la "distanciation sociale", aux "gestes barrière" aux "masques"... relevant de ce qu'il nomme l'"inimitié", avaient été relevées en terme de phénomènes sociétaux, autrement dit, pour moi du point de vue de la "Structure of Feeling", selon le concept forgé par Raymond Williams pour rendre compte de ce qu'il considérait comme le troisième champ du marxisme après l'économie et la politique. Il le définit en 1977 comme « des expériences sociales en solution, distinctes des autres formations sémantiques sociales qui ont été précipitées et rendues disponibles de manière plus évidente et plus immédiate »
Camatte définit ainsi l'inimitié dans le glossaire d'Invarianceon retrouve ce concept chez Achille MbembeInimitié :
Dynamique par laquelle "l'autre" est utilisé comme support pour présentifier l'ennemi et, de là, initier le déploiement de diverses violences.
L'ennemi peut être transitoire, dans le jeu, dans les débats, dans toutes les formes de concurrence.
Elle fonde le comportement de l'espèce coupée de la nature.Achille Mbembe a écrit:Politiques de l’inimitié, 2011
… l’époque, décidément, est à la séparation, aux mouvements de haine, à l’hostilité et, surtout, à la lutte contre l’ennemi, en conséquence de quoi les démocraties libérales, déjà fort lessivées par les forces du capital, de la technologie et du militarisme, sont aspirées dans un vaste processus d’inversion. [le mot a ici un sens inverse du concept de Camatte, voir DE L'UTILISATION ou non DES CONCEPTS DE CAMATTE]
Irrépressibles, le désir d’ennemi, le désir d’apartheid et le fantasme d’extermination constituent la ligne de feu, bref, l’épreuve décisive du début de ce siècle. Vecteurs par excellence du décervelage contemporain, ils contraignent, partout, les régimes démocratiques à puer de la bouche et, le délire hargneux, de vivre des vies d’ivrognes.
on pourrait sourire de l'apparente faiblesse de ce concept bisounours d'inimitié, et de sa connotation morale, et se demander pourquoi ne pas utiliser ses synonymes : haine, agressivité, adversité, adversité... C'est qu'il est le contraire d'amitié, concept philosophique important, notamment en éthique, et celle-ci n'est pas la morale. C'est en ce sens que je peux parler d'éthique communiste sans que cela ne soit un penchant humaniste-théorique *
* c'est un peu comme avec le concept de dignité, de Frantz Fanon. On a peu relevé qu'en 2015 fut organisée par des femmes racisées la Marche DE la dignité et non Marche POUR la dignité, et souvent le slogan fut ainsi déformé par certains relais même favorables. La différence est que n'est pas posée une revendication, mais un nous sommes là, il va falloir faire avec nous, l'indignité c'est la vôtre, le racisme et le sexisme sont les vôtres. Différence très perceptible dans l'atmosphère du cortège, sauf justement chez ses soutiens politiques d'extrême-gauche
quant à la prégnance d'une Structure of Feeling dans la crise pandémique, je l'ai abordé le 30 mars dans RÉACTIONS SOCIÉTALES. CONFINEMENT/DÉCONFINEMENT, sujet que j'avais commencé avec l'augmentation des ventes d'armes individuelles aux États-Unis et celle des violences conjugales, à quoi il faut ajouter les violences contre les enfants et les maltraitances aux personnes âgées au sein des familles et dans les établissements de soin (Ehpad... tous les "soignants" ne sont pas des anges)
j'en poursuis un recensement plus spécifique pointant vers l'analyse camatienne de l'inimitié (voir plus haut les extraits de Instauration du risque d'extinction) croisée avec la structure of feeling de Williams
il est évident que si la question des rapports entre hommes et femmes est déterminante tant pour le capitalisme (critique du genre), que pour leur commune émancipation, c'est d'abord dans les relations amoureuses et sexuelles, dans l'intime de leurs relations, que d'éventuels changements sont à chercher
à chercher concrètement dans leurs relations concrètes et pas au nom du point de vue conceptuel abstrait, aberrant, de François Danel : « la destruction continue de la nature n’est pas la contradiction dynamique du capital, constituée par les deux contradictions prolétariat / capital et femmes / hommes » : vider la relation hommes-femmes sous le capital de son rapport à la nature, et ignorer son émergence historique dans la séparation de l'humanité avec la nature, aussi bien que la dimension sexuelle génétique, "naturelle", de la chose, il fallait y penser, pour passer des bébés éprouvettes d'Orwell aux bébés éprouvés dans les eaux usées de la théorie de la communisation ?
Un amour qui cloche ? Crédits : AlexSava - Getty
France Culture a produit une série de 5 épisodes sur le thème Pandémie, ce qui a déjà changé :
1. L’hôpital, 2. Les relations humaines,... 5. Les relations amoureusesAprès deux mois de confinement et une crise sanitaire, l'amour se vit-il aujourd’hui différemment ? Pour en discuter, nous recevons Eva Illouz, auteure de “la Fin de l’amour, enquête sur un désarroi contemporain”
Le confinement a perturbé le quotidien et l'intimité de chacun. Les couples ont fait l'expérience d'une proximité constante ou dans certains cas d'une relation à distance. Les célibataires ont dû se contenter de flirts virtuels. Une épreuve pour certains, un parenthèse appréciée par d'autres. Comment s'aimer dans l'isolement et l'attente ? A quoi vont ressembler les rencontres post-confinement ? Comment la pandémie a-t-elle déjà changé nos relations amoureuses ?
Quand le foyer devient oppressant
"Cette crise a un caractère paradoxal puisqu’il s’agit d’une crise qui a été gérée de l’intérieur de la sphère du privé et de l’intime. L’intime a joué un rôle qu’il n’avait peut-être jamais joué dans nos temps modernes. En temps normal l’intime suppose l’équilibre entre l’absence et la présence. Et là, l’intimité n 'a pas été soutenu par le monde extérieur".
"Hannah Arendt était très inspirée par Aristote pour qui la sphère publique et la sphère privée respectent un ordre hiérarchique. Et pour eux, la sphère privée est nécessaire mais elle est inférieure à la sphère publique qui est celle qui permet de décider des actions de la société. Et cette crise a été comme une vaste expérience faite sur des milliards de gens. Et elle a donné raison à Arendt, le foyer a vraiment de sens que si il est sous-tendu d’un monde public. Un foyer sans contact avec le monde extérieur devient inintéressant ou opprimant."
Nouvelle manière de voir et penser l'amour ?
" La définition principale que les célibataires attribuent à leurs vies est la notion de liberté. Et cette liberté sociologiquement a une expression dans un certain modèle de vie. Or, ce modèle de vie et donc de célibat s’est arrêté d’un coup d’un seul. Et la privation du monde social a sans doute été bien plus compliqué pour eux."
"Pour les familles conventionnelles, la crise a mis en relief des choses plus floues. Le confinement a eu pour effet de faire en sorte que les hommes et les femmes d’ordinaire séparés durant le travail se sont retrouvés enfermés ensemble et ça a exacerbé certaines tensions dans leurs foyers. Les violences conjugales ont été plus nombreuses. Et on a vu des files d’attentes très longues devant les tribunaux en Chine car de nombreux couples voulaient divorcer après le confinement. Ces divorces sont l’illustration qu’une intimité prolongée n’est as une bonne manière de vivre le couple."
René Magritte, Les Amants I, 1928
Dernière édition par Florage le Ven 22 Mai - 6:47, édité 1 fois
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Re: RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
XXXVIII. MONTÉE ET ADAPTATIONS DES IDÉOLOGIES,
RELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE
introductionRELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE
un ensemble de politiques, d'expressions sociales, sociétales (Structure of Feeling), théoriques, religieuses, culturelles... renvoient à la notion d'idéologie, suffisamment large d'acception pour les recouvrir. L'idéologie n'est pas (toujours) faite de mensonges à révéler, telle qu'elle apparaît dans les "théories du complot" ou les "fakenews" sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels sur papier ou en ligne
les idéologies sont produites par les rapports sociaux d'une époque et ce qu'ils font aux gens, selon leur classe sociale, leur niveau culturel, leur nationalité, leur origine, leur sexe, leur âge, leur "race", leurs relations dans la vie quotidienne, le fait qu'ils sont citadins, banlieusards ou campagnards, etc. Le sujet est vaste et mon intention n'est pas de le parcourir dans son entièreté, il y a des livres pour ça
il y a bel et bien une lutte idéologique, sans doute pas comme on l'entendait naguère dans les partis communistes, des luttes d'idées mais pas seulement, des luttes entre idéologies, partant du fait que l'idéologie, dans son acception péjorative, c'est toujours celle des autres, puisque celui qui la critique pense détenir LA vérité, une vérité "objective"
alors bien sûr, il y a des degrés dans ces "opiums du peuple", Marx par cette formule portant sur la religion critiquant de fait en profondeur toute idéologie. Tant et si bien qu'on peut utiliser sa critique pour la retourner contre certains qui se réclament de lui, nombre de "marxistes" dogmatiques, normatifs, tels les croyant en la "communisation", révolution par laquelle le prolétariat-messie va régler tous les problèmes que pose le capitalisme à l'humanité, et à la nature
comparons cependant ce qui est comparable, comme pour la pandémie quand on compte ses victimes comme celles du stalinisme, du régime chinois ou coréen du nord, en les mettant en face de celles du capitalisme, ou celles de l'impérialisme face à celles du colonialisme, les conflits inter-ethniques ou religieux encore nombreux de par le monde particulièrement en Afrique et en Asie, avec l'idéologie par excellence, l'"Islamisme" mis en avant (en principe et discours tout en l'alimentant) par un Occident qui en fait à grands bruits médiatiques et coups de canons loin de chez nous, ou "guerre au terrorisme" à l'intérieur de "nos" frontières, qui en fait, donc, depuis le 11 novembre 2001, son "ennemi principal". Cela fait, diraient Camatte ou Achille Mbembe, beaucoup, beaucoup trop d'"inimitié"*
* voir à ce sujet mes échanges avec Adé à partir d'ici
mais ce qui m'intéresse comme l'annonce les titres du sujet et de cet épisode, c'est d'analyser leur montée et leurs transformation dans la conjoncture créée par la pandémie par coronavirus, et sans doute au-delà, dans toute conjoncture pandémique qui ne manquera pas de surgir, sans prévenir, une fois que celle-ci sera éradiquée. Pas de hiérarchie dans l'ordre présenté, une synthèse viendra
2. matériaux
2.1. les sectes et mafias
3. analyse- Sectes et coronavirus : la crise sanitaire est devenue leur nouveau terrain de jeu, .3, 16 mai
Perte d’un emploi, difficultés financières et détresse psychologique, la crise sanitaire du coronavirus a apporté son lot d’incertitudes et de vulnérabilité. Une situation idéale pour les groupements sectaires qui multiplient leurs actions.
- Coronavirus : des risques de dérives sectaires pendant le confinement, .3, 29 avril
Un appel d’air pour les dits-prophètes ou gourous qui prétendent avoir les réponses
- La pandémie de Covid-19, une aubaine pour les théoriciens de la fin du monde France Info, 17 mai
Témoins de Jéhovah, catholiques traditionalistes ou évangéliques, la crise actuelle validerait, selon eux, une théorie millénariste. Certains prédicateurs en ont fait un argument de séduction.
qui n'est pas sans rapport avec l'idéologie et les comportements des sectes théoriques révolutionnaires
focus sur le Japon
voir mon fonds de commerce japonais : de "mon" PAYS DU SOLEIL LE VENT, le Japon
- Japon: l’influence persistante des yakuzas se vérifie à l’occasion de la crise sanitaire FigaroVox, 21 mai
Au Japon, les groupes mafieux concurrencent l’État pour répondre à la crise du Covid-19, explique l’historien, professeur détaché à l’Athénée français de Tokyo et enseignant à l’université Musashi.L’auteur a notamment publié Les Kamikazés japonais dans la guerre du Pacifique. 1944-1945 (Economica, 2018) et Les Kamikazés japonais. 1944-1945. Écrits et paroles (Libres d’écrire, 2018).
Célèbre pour son organisation, pris souvent comme modèle par d’autres pays pour son efficacité, le Japon montre au vrai tout le contraire lorsque surviennent de grandes catastrophes comme le grand tremblement de terre de Kobe (1995), le tsunami de Fukushima (2011) et son corollaire, la crise nucléaire, ou aujourd’hui le coronavirus. Et, à chaque fois, les yakuzas, ces fameux gangs mafieux, s’efforcent de tirer parti des carences des pouvoirs publics pour « faire de l’humanitaire » et améliorer leur image - désormais négative - auprès des populations.
Dans la société japonaise d’autrefois, les travaux considérés comme sales, impurs, par exemple la boucherie, la tannerie, le nettoyage des cadavres, étaient laissés aux burakumin, cette classe sociale au bas de l’échelle dont un certain nombre de gangs sont
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 80% à déc
- Shrine in Japan offers solace to those at home, JapanToday, May 17
Au Japon, les moines shinto offrent du réconfort à ceux qui sont à la maisonShinto shrines, a go-to place for many Japanese to pray for good health and safety, have largely shuttered during the coronavirus pandemic. But one Tokyo shrine went online for those seeking solace.
Onoterusaki Shrine in downtown Tokyo was livestreaming prayers on Twitter during a May 1-10 holiday, allowing those stuck at home to join rituals.
The shrine also accepted worshippers’ messages, which were printed on a virtual wooden tablet and offered to Shinto gods to keep away evil spirits and the epidemic.
“I thought about how people can pray and have a peace of mind at a time everyone is feeling uneasy about all the news and going through major changes in their life but still cannot go out to pray,” head priest Ryoki Ono said. “The idea is to provide a chance for people to pray from home.”
For Machi Zama, a freelance writer, that’s just what she needed. Zama prayed for her friend who recently had surgery, and everyone else experiencing difficult times, as well as for an early end to the global pandemic.
Watching the priests perform the purification rites, she felt as if she was at the shrine, Zama said. When one of the priests faced the screen and waved a religious paper streamer, she would bow. It was like her prayers were answered, she said.
“Wherever you are, I think it’s your feelings and thoughts, the wish to pray, that’s what’s important,” Zama said. “Whether online or offline, I don’t think it matters.”
For Ono, praying in the sacred shrine is still better. He said he hoped people will visit the shrine for a real experience when it reopens. The shrine ended the online prayers last Sunday to prepare for its upcoming annual festival.
Shinto is Japan’s indigenous religion that dates back centuries and it literary means “the way of kami,” which refers to Shinto gods or spirits. It’s a form of animism that believes in sacred spirits residing in living things and nature, including wind, rain, mountains, trees, rivers and fertility.
Purification is key to Shinto rituals to keep away evil spirits. Worshipers can also make a wish for traffic safety, good health, success in business or exams, safe childbirth and many other things.
There are about 80,000 shrines in Japan. Revered as the most sacred is Ise Shrine in central Japan that venerates the sun goddess Amaterasu, the mythological ancestor of the emperor.
Not everyone in the conservative religion agrees with the departure from the traditional in-person prayers.
Naomi Shiba tweeted six prayers at the online shrine, in the hopes of an early end to the pandemic, for her two sons to be able to resume their work and studies, and for herself to lose some weight.
“Perhaps this is the way to do it in the current age,” she said.
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1.1. la science à hue et à dia
ou le coronavirus est le plus terrible missile envoyé à la face du scientisme occidental
19 maiaux chiffres et statistiques, "on leur fait dire ce qu'on veut" assure le lieu commun, qui n'a aucune idée du calcul scientifique des probabilités. C'est un peu ce qui ressort de leur utilisation intensive par les experts eux-mêmes, les médias et les réseaux sociaux à leur suite. Car leur usage est d'abord politique et par suite idéologique. Des mêmes graphiques et courbes, d'une même étude ou d'un même traitement médical, on tirera des conclusions inverses, on l'a vu particulièrement avec Didier Raoult et la chloroquine (plus antibiotique, etc.), qui en a lui-même fait un discours idéologique et politique, sur fond de concurrence avec ses confrères et consœurs et de bras de fer entre laboratoires pharmaceutiques
l'homme et la femme de la rue ne croit pas toujours que ce u'ils voient, mais qui a été guéri par une stratégie médicale sait ce que valent les études en laboratoires supposées prouver son inefficacité ou sa dangerosité
l'idéologie du progrès par la science, d'abord occidentale, s'est construite dans la deuxième moitié du XIXe siècle sur la base de la philosophie des Lumières en version Voltaire particulièrement, en pleine expansion du mode de production capitaliste et du colonialisme scientifiant et sanctifiant les différences raciales, donc les pratiques médicales les plus liées à la nature certes sur la base de croyances douteuses
dans la crise de la suprématie occidental, du capitalisme occidental et étatsunien sur le capitalisme mondial globalisé, le fait que la pandémie l'ait touché à 80%, en nombre absolu de personnes infectées comme de décès, et en proportion de sa population, est le plus terrible missile envoyé à la face du scientisme, comme disait Marx de son livre Le Capital contre la bourgeoisie
(à suivre)
XXXVII. PARENTHÈSE ET PRÉCISIONS MÉTHODOLOGIQUES
remettre les choses sur leurs pieds et les pieds sur terre
pour quoi faire ?
remettre les choses sur leurs pieds et les pieds sur terre
pour quoi faire ?
le fait d'avoir anticipé sur les épisodes à venir conduit à mener de front la rédaction de plusieurs laissés en jachère
dans ma méthode, la pluridimensionnalité, l'approche par niveaux de généralités et points de vue, (Ollman/Marx), en fugue et contrepoint, font que le tout doit se lire dans l'espace-temps, de façon non linéaire. C'est tout l'intérêt des liens hypertextes et leur avantage sur un livre papier, celui d'une articulation de textes plutôt qu'un "texte" synthétisant le tout de façon statique, l'accès aux références étant immédiat et la lecture relevant de cette complexité dynamique
dans la période actuelle, c'est au présent que je parle de conjoncture pandémique, plutôt qu'épidémique, qui en traduit moins le caractère mondial. Au présent, car il ne s'agit pas pour moi de voir ce que cela modifie dans mon corpus théorique en termes de prévisions ou projection sur un schéma de sortie du capitalisme, mais ce que cela change au présent dans les rapports sociaux au sein de la nature
je parle des rapports sociaux au sein de la nature car ils l'ont toujours été, celle-ci étant le niveau le plus général dans les 7 de la méthode dialectique de Marx analysée par Bertell Ollman*. En ce sens les rapports sociaux au sein de la nature sont à comprendre dans l'espace-temps, dans l'espace comme état en extension et profondeur à un moment donné, et dans le temps comme histoire. C'est pourquoi se pose toujours au présent leur articulation comme étant celle de l'humanité (ensemble de rapports sociaux, cf Marx) et du mode de production en cours, depuis 2 siècles environ le mode de production capitaliste. Son passage au début du XXe siècle en subsomption (domination) réelle, et le changement qualitatif, mondial et global, donc spatial, de cette domination dans la restructuration depuis un demi-siècle, ne modifient pas la nécessité de considérer cette dimension spatiale et hiérarchique par niveaux de généralités. Ce rapport humanité-nature n'est pas intemporel comme suivant une "nature humaine", il suit un mouvement historique tout en présentant cette « invariance, une permanence au sein d’un devenir » (Bordiga/Camatte). L'analyser comme tel n'a rien d'un humanisme-théorique qui nierait la dimension spatiale pour ne retenir que le temps suivant une "nature humaine" intemporelle depuis ses "origines"
il est donc stupide de considérer :
1) que l'humanité serait au centre de ce tout qui la dépasse. Cela relève soit d'un humanisme-théorique, soit, quand cela lui échappe par un structuralisme capital-prolétariat, d'un anthropocentrisme
2) que le capitalisme, partie, déterminerait le tout du Tout dans l'univers, et de théoriser sa sortie comme s'il ne se passait rien de déterminant au présent, comme si la seule conjoncture intéressant les communistes était celle de cette sortie, une révolution ou la "communisation", à conceptualiser en théoriciens sur le papier ou hâter en activistes comme embryon d'un sujet révolutionnaire
ces conséquences de la conjoncture pandémique ne sont pas seulement la dimension sociale et économique de la crise, mais, nous l'avons vu, politiques, idéologiques et culturelles, psychologiques et psychiques, individuelles et collectives, le tout dans un rapport à la nature dont je me propose d'approfondir les changements. Il ne s'agit donc pas d'un simple écologie verte, et moins encore d'un écologisme politique allié du capitalisme vert dont la classe capitaliste espère tirer sa survie
pourquoi le faire ?
rendre compte au présent de ce qui se passe au présent, avec les concepts acquis ou ceux qui s'en dégagent, ne vise pas à écrire un manifeste, un guide pour l'action révolutionnaire future ou les luttes actuelles. Si ce travail est bien fait, si on le trouve pertinent, alors on peut en être ébranlé dans ses certitudes, commencer à penser autrement la situation et ce qu'on peut y faire. L'ambition de mon activité d'écriture est qu'elle soit performative
Dernière édition par Florage le Ven 22 Mai - 13:23, édité 11 fois
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Re: RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
du 19 mai, en cours
les précédents épisodes continuent d'être complétés, je ne vois pas comment ne pas les mener de front
concernant XXXVIII. MONTÉE ET ADAPTATIONS DES IDÉOLOGIES, RELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE, je commence un focus sur le Japon
les précédents épisodes continuent d'être complétés, je ne vois pas comment ne pas les mener de front
concernant XXXVIII. MONTÉE ET ADAPTATIONS DES IDÉOLOGIES, RELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE, je commence un focus sur le Japon
XXXIX. TRANSFORMATION DES RAPPORTS HUMAINS AVEC LA NATURE
1. contexte théorique1. contexte théorique
1.1. contre l'anthropocentrisme, avec Marx
1.2. Alain Bihr sur la conjoncture pandémique : points communs et divergences
1.3. Camatte et moi, suite sur la transformation des rapports humains avec la nature
2. constats
page suivante
3. synthèse ; anthropologie avec Philippe Descola, un "fait social total", et Virginie Maris, "prolégomènes"
par contexte théorique j'entends celui entre approches critiques radicales du capitalisme, héritées de Marx comme origine, et de Jacques Camatte comme mon point d'arrivée actuel. Cela suppose entre ces deux points de se débarrasser des marxismes qui n'ont jamais pris en compte la nature, comme question écologique, et qui résistent encore à le faire. Je choisis comme entrée, entre les deux, une position analytique double de l'économie politique et des destructions écologiques du capital, celle, communiste libertaire, d'Alain Bihr publiée le 20 mai par Alencontre. Comme analyse, non comme solutions, puisque les siennes sont celles d'un programme de transition socialiste autogestionnaire dans une ligne anarcho-troskiste
De quelques enseignements à ne pas oublier à l’heure d’un possible retour à l’anormal
le point 1.1. met au centre la critique de l'anthropocentrisme, traduite par la confusion conceptuelle des derniers partisans de l'idéologie de la communisation prolétarienne, Bouvard et Pécuchet le nez dans les livres anciens, vestiges des théories révolutionnaires du siècle dernier. En 1.2. retour à Bihr et ses considérations sur la pandémie, et en 1.3. bouclant la boucle, aux considérations de Camatte et autres anthropologues, précisant ma position personnelle. Voir CAMATTE et NOUS
1.1. contre l'anthropocentrisme, avec MarxBihr & Marx a écrit:Dans ces conditions, le mouvement révolutionnaire doit désormais se présenter comme défendant non pas seulement les intérêts du prolétariat (qui constitue cependant d’ores et déjà la majeure partie de l’humanité contemporaine) mais, plus largement et plus radicalement, ceux de l’humanité tout entière, entendue à la fois en extension et en compréhension.
Mais une humanité dont la présente crise nous aura rappelé qu’elle n’est pas dans la nature comme « un empire dans un empire » (comme l’énonçait déjà Spinoza) mais qu’elle en est une partie intégrante et par conséquent dépendante, si bien que l’humanisme révolutionnaire doit aussi être un naturalisme accompli. Où l’on retrouve l’une des intuitions du jeune Marx dans les Manuscrits de 1844 :Karl Marx a écrit:Le communisme, abolition positive de la propriété privée (elle-même aliénation humaine de soi) et par conséquent appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme; donc retour total de l’homme pour soi en tant qu’homme social, c’est-à-dire humain, retour conscient et qui s’est opéré en conservant toute la richesse du développement antérieur. Ce communisme en tant que naturalisme achevé = humanisme, en tant qu’humanisme achevé = naturalisme; il est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution de la lutte entre existence et essence, entre objectivation et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolue de l’histoire et il se connaît comme cette solution.
ne cherchant pas un débat entre marxologues, je ne le suis pas, et pour la compréhension de ma lectorate, j'expose l'ensemble de la problématique articulant les différentes compréhensions, et glissements d'interprétations falsifiant la pensée de Marx, donc posant le problème des rapports humanité-capital-nature de travers
certes, Marx était alors "humaniste-théorique" selon la catégorie philosophique forgée par Louis Althusser*, mais pour ce qui est de la logique dialectique d'articulation, il n'y a pas photo, pour lui, la nature est bien le tout, ce que Bertell Ollman formule comme 7e et plus haut niveau de généralité dans la méthode d'abstraction de Marx. FD affirmant « pour Marx comme pour TC et pour moi la nature est subsumée sous le capital » peut aller se faire cuire un œuf subsumé sous la Sainte-MèreEn 1965, dans Humanisme et Marxisme, Louis Althusser considère le marxisme comme un « anti-humanisme ». Selon lui, Marx s'est opposé à l'humanisme à partir de 1845, lorsqu'il a rompu avec toute théorie relative à l'« essence de l'homme ». Et lui-même estime que toutes les théories de ce type forment une idéologie, un moyen plus ou moins conscient pour les individus qui les propagent d'entretenir une forme de domination sur d'autres individus
quand RS affirme « la “nature” n’a d’existence que par et dans un mode de production » cela n'indique pas une subsomption sous le mode de production, mais que cette existence ne vaudrait qu'avec un témoin, et qui ? Pour RS, l'être humain, un anthropocentrisme puisque la nature existait avant l'espèce humaine et peut fort bien s'en passer. Admettons toutefois qu'un communiste sans être humain ne nous intéresse guère, hypothèse que RS, dinosaure idéologique fossilisé, écarte à raison : « si on me répond, svp, laissons de côté les tremblements de terre, les éruptions volcaniques et les météorites avec la fin des dinosaures »FD a écrit:je n’ai pas voulu construire un humanisme théorique du troisième type, càd ni jeune-marxien ni camattien mais patlocheux.
Ta conclusion – « on me colle sans preuve ni argument une étiquette » – est un pur déni de la réalité de ton discours.Tu as effectivement construit un humanisme théorique. Parce que tu conçois l’humanité comme sujet, antérieur et extérieur au capital, alors que pour moi – et pour Marx, avant TC ! – l’humanité n’a jamais existé que sous des modes de production et des formes sociales historiques déterminées et qu’elle n’existe depuis deux siècles sous le capital que sous la forme de deux grandes classes antagonistes
cette accusation d'humanisme-théorique, infondée car aberrante, critique en fait l'"humanisme-théorique de troisième type" de Temps Critiques et sa Révolution à titre humain, contre celle de Révolution à titre prolétarien qu'il défend avec TC. Cet humanisme-là est effectivement d'un autre type que celui visé par Althusser, l'humanisme du jeune Marx, mais il n'est pas moins anthropocentriste, à preuve le livre de Jacques Wajnsztejn, Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme, 2014, puisque le rapport de l'humanité sont intrinsèquement dans la nature, bien qu'elle en soit séparée. Le problème est donc ici celui du choix du sujet révolutionnaire, l'humanité ou le prolétariat, ce qui n'était pas la question de Marx quand il est sortit de son humanisme de jeunesse
conclusion
la confusion porte entre naturalisme et essentialisme de la nature, l'essence humaine intemporelle. Quand Marx écrit « l'essence humaine est l'ensemble des rapports sociaux », d'une part c'est en répondant à Feuerbach (Thèse VI), d'autre part cela ne signifie pas pour lui que l'humanité sorte de la nature, ni que celle-ci soit « subsumée sous le mode de production, le capital ». Autrement dit l'humanisme-théorique relève de l'anthropocentrisme, mais pas la pensée du jeune Marx. À rebours l'anti-'humanisme-théorique' de Théorie Communisme relève aussi de l'anthropocentrisme, et la véritable opposition porte entre humanisme et un naturalisme matérialiste
'écologisme révolutionnaire' étant déjà pris, et absorbé dans l'écologie politique, on pourrait en ce sens parler aujourd'hui d'un naturalisme révolutionnaire davantage, que d'un humanisme révolutionnaire comme Bihr, où l'on retrouve évidemment Jacques Camatte... et moi : la boucle est bouclée. Nous verrons ça en 1.3
quant à Nononyme, il voit bien l'extériorisation de la nature par la société humaine, mais pas qu'elle provient de la séparation de la nature aux débuts de son histoire, dans le mode de production primitifÀ partir de ce sentiment de déshumanisation la nature prend la signification de ce qui par opposition aux formations artificielles de la civilisation humaine a eu une croissance organique « naturelle » qui n’est pas issue de l’activité transformatrice des humains… Au final la nature devient la non-société de la société humaine…
ce qui l'amène à conclureLa nature telle que la pose la question écologique renvoie nécessairement à la question de l’essence humaine parce qu’elle pose la nature comme « toutes les tendances agissant contre la mécanisation et la réification croissante » donc ce qui n’est pas « formations artificielles de la civilisation humaine » et finalement ce qui n’est pas société humaine comme si une telle chose pouvait exister dans une société humaine… Pour ma part, si nous voulons intégrer dans la théorie de la communisation la dévastation de la nature comme contradiction interne du MPC il va falloir critiquer le fondement humaniste de la question écologique…
ramener "la question écologique" à "l'essence humaine" donc à l'humanisme est une étrange idée, puisque cette extériorisation conduit idéologiquement au concept d'environnement - la nature nous environne, elle nous est extérieure, merci pour les paysans, prolétaires de la terre -, et politiquement à celui de développement durable, l'écologie de ministère selon l'État du capital
le fondement de « la question écologique » n'est pas l'humanisme (théorique), sans quoi FD qui la pose en communisateur le serait, il voudrait donc intégrer l'humanisme au corpus de TC, un comble... Il n'est pas davantage l'anthropocentrisme. Le fondement de l'écologisme (l'écologie étant le concept scientifique : le tout est écologique) est l'appartenance de l'espèce humaine à la nature qui veut aujourd'hui, inconsciemment, sortir de la séparation humanité/nature, ce que Camatte appelle "quitter ce monde"
'pour ma part', si nous voulons ouvrir en théorie la perspective de la Communauté humaine dans la nature, que je nomme communisme, il fallait critiquer le fondement anthropocentriste de la théorie de la communisation. C'est fait
pour terminer néanmoins une question : pourquoi les théoriciens de la communisation ne parlent pas d'"anthropocène" ni de "capitalocène". Le premier sans doute parce qu'il consiste à opposer l'humanité et la nature, le second parce qu'il est critique de l'anthropocentrisme. On le trouve néanmoins défendu par quelques-uns partisans de la communisation, par exemple Agitations autonomes avec Capitalocène, racisme environnemental et écoféminisme, 7 avril 2019
pour ma part j'ai répondu à Adé sur ce thème, le 17 mai dans CAMATTE ET NOUSsur « la confusion qui consiste à nommer "Anthropocène", au lieu de "Capitalocène" la période actuelle », j'ai abordé le sujet dans CAPITALISME & HUMANISME, ANTHROPOCENTRISME... Anthropocène vs Capitalocène ?. L'usage d'anthropocène est discuté même chez les anthropologues, et celui plus récent de capitalocène. J'y ai vu un manque de dialectique des niveaux de généralité. 11 avril 2019 :dans le débat opposant anthropocène et capitalocène, quelque chose est excessif et réducteur des deux côtés. J'ai esquissé plus haut l'idée qu'une fois encore de grands mots-concepts aboutissent trop souvent à figer et crisper des positions, et c'est encore un défaut de dialectique des contradictions à plusieurs niveaux de généralité. La part de vérités récentes sous le concept de capitalocène, lié à une portion de l'arc historique de l'humanité sur terre (et maintenant au ciel), ne peut effacer la construction de la séparation de l'humanité et de la nature et la recouvrir entièrement sous prétexte du capitalisme ayant étendu sa domination réelle sur presque l'ensemble du monde vivant
me semblerait plus pertinent de revenir sur la critique de l'humanisme-théorique (évoquée ici sous celle des Lumières), de sorte que celle de l'anthropocentrisme puisse se faire sans être anthropocentrée, et partant paradoxalement capitalocentrée. L'enjeu est le contenu d'un processus révolutionnaire de sortie du capitalisme et inséparablement, comme on le dit de la domination de genre, des rapports de domination de l'humanité sur la nature, toutes "classes" confondues n'en déplaise aux prolétaristes
j'avais donc par avance répondu aux diverses questions que se posent les débatteurs de dndf, qui s'emmêlent les pinceaux avec des concepts qu'ils ne maîtrisent pas, sauf RS, qui ne parle pas d'anthropocentrisme, et l'on comprend pourquoi... Au moins ma lectorate, tout sauf une théoricienne, connaît-elle maintenant le tout sur le tout et les parties de ces hommes
1.2. Alain Bihr sur la conjoncture pandémique : points communs et divergences
le texte Quelques enseignements à ne pas oublier à l’heure d’un possible retour à l’anormal est intéressant parce qu'un des meilleurs articulant critique de l'économie politique et critique écologique du capital. Il en est d'autres dans TEXTES CRITIQUES dans la conjoncture pandémique et ÉCOLOGIE, ÉTAT, CAPITALISME VERT et CORONAVIRUS. Difficile de faire un résumé de ce long texte.
je donne des extraits significatifs des paragraphes concernés. J'en retire ce qui concerne les solutions anarcho-trostkiste du programme de transition socialiste libertaire proposé par Bihr, à la mode Besancenot-Löwy après la transformation de la LCR en NPA en 2007
2014Alain Bihr a écrit:1. La pandémie de Covid-19 provoquée par le virus SARS-CoV-2 fait partie d’une longue suite de pandémies virales dont la fréquence s’est accélérée au cours des dernières décennies.
Les enseignements que nous pouvons en tirer sont immédiats et radicaux. Si rien n’est fait pour mettre fin à ces pratiques destructrices, d’autres pandémies de ce type, peut-être plus sévères encore que celle que nous subissons actuellement, vont à coup sûr se produire dans les prochaines années. Plus généralement, la crise actuelle en préfigure d’autres qui présenteront toutes la double caractéristique suivante: trouver leur cause immédiate dans l’une ou l’autre des multiples facettes de la catastrophe écologique globale dans laquelle le capitalisme nous a fait entrer, mettre en jeu la vie de populations à une échelle qui pourra être planétaire. En conséquence, le mouvement révolutionnaire doit inscrire la problématique écologique, dans toutes ses dimensions, au cœur de ses préoccupations: la transformation socialiste de la société ne peut plus désormais être qu’écosocialiste.
2. La pandémie actuelle n’a pas pu être prévenue parce que les recherches scientifiques entreprises à la suite de précédentes pandémies (notamment celle du SRAS qui a sévi en 2002-2003) ont été rapidement abandonnées au cours des années suivantes.
Ajoutons à cet inventaire des horreurs scientifiques en cours que, en dépit de toutes les précautions prises, les personnels des laboratoires qui pratiquent ce type de recherches ne sont pas à l’abri de contaminations, pas plus que ces laboratoires ne sont parfaitement étanches.
3. La pandémie de Covid-19 s’est répandue comme une traînée de poudre du fait de l’extension et de l’intensification des échanges économiques transnationaux. L’enseignement à en tirer s’impose de lui-même: si, à l’avenir, on veut sinon empêcher du moins limiter et freiner la propagation de pareilles pandémies, dont la répétition est très probable dans les conditions actuelles, il faut réduire et l’échelle et la vitesse de ces échanges, en procédant à une relocation des unités productives au plus près des populations dont elles sont censées satisfaire les besoins.
Autrement dit, la présente pandémie a révélé au grand jour à quel point la «mondialisation» du capital a fragilisé l’appareil sanitaire et a nui à la sécurité des populations, en rendant celles-ci dépendantes de systèmes de production et d’échange placés en dehors non seulement de leur contrôle propre mais encore du contrôle des autorités politiques et des administrations en charge de la santé publique. Si la sécurité alimentaire des populations a conduit à exclure la production agricole du champ des réglementations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à la suite de l’échec du cycle de négociations de Doha (2001-2006), il doit en être de même pour tout ce qui concerne la sécurité sanitaire de ces mêmes populations. Et les mêmes arguments en faveur d’une agriculture locale et de circuits de distribution courts peuvent et doivent être développés pour «relocaliser» les productions des biens et des services nécessaires à la santé publique. La situation créée par la pandémie en cours offre une opportunité pour imposer de telles mesures qu’il faut saisir de toute urgence.
Le plaidoyer en faveur d’une «relocalisation» des activités productives peut par ailleurs recevoir le renfort de deux arguments supplémentaires, qui dépassent les seules considérations relatives à la pandémie actuelle, sans y être étrangers pour autant. D’une part, la transnationalisation du capital s’est appuyée sur l’extension et l’intensification de la circulation physique (le transport) des marchandises et des personnes, dans des proportions quelquefois proprement aberrantes, même si ce n’en est pas là sa seule ni même sa principale dimension. Or il est à peine besoin de rappeler combien les transports (terrestres, maritimes, aériens) sont des contributeurs importants de l’émission des gaz à effet de serre, tout particulièrement du gaz carbonique (CO2) provenant de la combustion des hydrocarbures qui leur servent de carburant. La «mondialisation» des échanges est ainsi un des facteurs primordiaux de l’aggravation continue de la crise climatique ; et la «relocalisation» des activités économiques est une des conditions primordiales d’atténuation de cette crise. Où l’on retrouve le lien entre la pandémie actuelle et la crise écologique globale, dans laquelle nous a engagés l’hubris capitaliste d’emprise sur la Terre.
D’autre part, la «relocalisation» des activités productives est une condition propre à favoriser le contrôle par les populations de l’appareil de production, qui n’est pas souhaitable seulement en ce qui concerne la production des biens et des services sanitaires, comme on le verra encore plus loin. Pareil contrôle passe bien évidemment par la socialisation des moyens de production et l’autogestion des unités productives. Mais il suppose tout aussi bien une planification démocratique de l’ensemble de la production sociale, pour ajuster les moyens disponibles en travail mort (moyens de production) et en travail vivant (forces de travail) aux besoins sociaux à satisfaire, déclinés par ordre de priorité, dont la définition devra elle-même faire l’objet d’une délibération et d’une décision collectives. Or, toutes choses égales par ailleurs, les difficultés propres à une telle démocratie économique s’accroissent inévitablement avec l’échelle de la population, de son espace de résidence, de ses besoins et des unités productives à coordonner. Ses chances de succès sont donc d’autant plus grandes que cette échelle est réduite.
Précisons pour terminer que les développements précédents ne constituent nullement un plaidoyer en faveur d’une quelconque autarcie. S’ils laissent clairement entendre que les sociétés humaines sont d’autant plus maîtresses de leur destin qu’elles n’ont à compter et ne peuvent compter que sur leurs propres forces, ils ne plaident pas en faveur d’un repli sur soi et d’une ignorance des bénéfices de la solidarité sous toutes ses formes, selon les principes du fédéralisme libertaire. Ils plaident donc en faveur d’une autonomie économique, politique, culturelle des sociétés humaines, qui n’excluent pas les relations entre elles, mais les subordonnent à leurs propres orientations et principes internes d’organisation, ce qui est conforme au sens étymologique du mot autonomie.
4. La pandémie n’a pas pu être enrayée à l’échelle et avec la rapidité qui auraient été possibles et souhaitables du fait des coupes claires opérées au cours des décennies précédentes dans les dépenses publiques de santé. Bien que la chose ait été déjà abondamment documentée sous forme de très nombreux témoignages, il reste à dresser le bilan macabre des dizaines de milliers d’existences qui ont été ainsi délibérément sacrifiées par les grands prêtres et petits clercs des ministères, administrations et organismes de tutelle de la santé publique sur l’autel de l’austérité budgétaire, à coups de fermetures d’établissements et de services de réanimation et de restriction d’embauche de personnels. Et ce en dépit des protestations et des mises en garde de ces mêmes personnels qui n’ont souvent obtenu comme seules réponses que le silence hautain et méprisant et les gaz lacrymogènes. Il faudra demander des comptes à tous ces (ir)responsables du désastre que l’on vient de connaître, sur un plan politique évidemment mais aussi le cas échéant sur un plan judiciaire.
5. La gestion de la crise une fois déclenchée a rappelé que l’État (les États) est et reste l’ultime recours du capital. En cette occurrence éminemment critique, il s’est chargé essentiellement de trois missions. D’une part, dans l’immédiat, sauver le capital en le mettant sous perfusion financière [Bihr développe les moyens à la disposition du capital et des États]
D’autre part, les États ont veillé à préserver le capital des possibles contrecoups des forces anticapitalistes. A cette fin, ils ont fait usage du bâton, en restreignant le champ des libertés publiques d’une manière jusqu’alors inédite (le confinement a suspendu, de droit et de fait, l’exercice des libertés de circulation, de réunion et de manifestation dans tous les États où il a été décrété), en réduisant du coup l’État de droit comme peau de chagrin, mais aussi en étendant le champ et en multipliant les moyens de surveillance et de contrôle [28]. Mais ils ont également fait appel à la carotte, en redoublant l’idéologie (in)sécuritaire, en jouant de la peur voire de la panique qu’a fait naître et diffuser la pandémie, pour provoquer ou conforter un réflexe «légitimiste» propre à engendrer l’Union Sacrée et à faire taire les tenants du dissensus social et de la conflictualité politique, en obtenant même la collaboration active d’une partie de la population qui s’est livrée aux joies perverses de la délation, en y étant quelquefois invitée par les autorités elles-mêmes. Les soi-disant démocraties occidentales ont ainsi, en quelques semaines, adopté les mesures de surveillance des populations que leurs dirigeants dénonçaient naguère encore comme le propre de la dictature exercée par le soi-disant Parti communiste chinois.
Enfin, les États ont préparé le retour à la «normale» et assurer certaines conditions de possibilité d’un apurement de la crise, notamment en ouvrant la voie et à une aggravation et de l’exploitation capitaliste (notamment par des restrictions imposées au droit du travail: autorisation d’allonger la durée du travail, de flexibiliser l’usage de la force de travail, etc., sans définition de leur champ et de leur durée d’application comme en France, suspension du droit de grève comme au Portugal), pour permettre de combler le manque à gagner du capital, et à une austérité budgétaire redoublée pour faire face à l’augmentation de la dette publique. Significative a été l’absence de mesures coercitives visant à endiguer les licenciements, au-delà de la prise en charge partielle du chômage technique qui n’aura eu que des vertus incitatives. Les gouvernants ont manifestement parié sur l’effet que produira dans les prochains mois la hausse du chômage en cours dans l’aggravation du déséquilibre dans le rapport de force entre capital et travail.
Mais, simultanément, cette gestion étatique de la crise risque d’aggraver les difficultés du capital, à court aussi bien qu’à long terme. D’une part, toute poursuite et aggravation de l’austérité budgétaire (impliquant des coupes claires dans les équipements collectifs et les services publics) obèrent les possibilités ultérieures de développement capitaliste, en l’empêchant à particulier de prévenir les effets de pandémies encore plus sévères dans un proche avenir. Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, tout retour au statu quo ante risque de créer les conditions de nouvelles pandémies et de nouvelles crises globales, encore pires que celle que nous connaissons.
D’autre part, en ayant été prise en charge par les différents États, la gestion de la crise et de ses suites n’ont fait qu’aggraver la distorsion entre une économie capitaliste «mondialisée» et des centres de pouvoir qui restent essentiellement nationaux et préoccupés par des intérêts nationaux, prisonniers par conséquent des rivalités et des conflits entre eux ainsi qu’entre les conglomérats de capitaux qu’ils représentent en priorité. D’où l’absence de solidarité et de coopération entre eux dans la gestion immédiate de la crise, dans sa dimension sanitaire mais aussi dans ses aspects économiques et financiers. Les querelles d’épiciers auxquels se sont livrés les responsables de la zone euro, incapables de convenir d’un minimum de solidarité financière entre eux (de mutualisation des dettes publiques), sous la forme par exemple d’émission d’obligations par l’Union européenne en tant que telle (eurobonds), nous en ont fourni un piètre exemple, sans vouloir préjuger de la mise en œuvre effective du projet d’emprunt par l’Union européenne à hauteur de 500 milliards d’euros avancé le lundi 18 mai par le tandem Macron-Merkel.
Enfin ce nouveau sauvetage du capital par l’État, venant après celui de la crise financière de 2007-2009, a porté les dettes publiques à un niveau tel que, même moyennant une austérité budgétaire redoublée, elles risquent de devenir insupportables, sinon par les États (leurs contribuables) du moins par leurs créanciers. Certes, la dette publique présente entre autres différences par rapport aux dettes privées de ne pas être destinées à s’éteindre: à sa dette d’échéance, un emprunt antérieur (sous forme d’émission d’obligations) est remboursé par souscription d’un nouvel emprunt (sous forme d’une nouvelle émission d’obligatoire), souvent auprès des mêmes créanciers. Si bien qu’à proprement parler, l’État n’a à servir que les intérêts de sa dette et jamais son principal.
6. L’extrême fragilité de l’infrastructure productive du capitalisme ne tient pas seulement au caractère transnational qu’elle a pris au cours de ces dernières décennies, mentionné plus haut. La transnationalisation n’a fait qu’accentuer une fragilité structurelle qui tient à la propriété privée de moyens sociaux de production: au fait que ces moyens de production sont mis en œuvre dans et par des entreprises privées, séparées les unes des autres et même opposées pour partie les unes aux autres, tout en étant contraintes de coopérer par le biais de l’échange marchand de leurs produits (biens ou services). Que cet échange vienne à se rompre, pour une raison ou une autre, crise sanitaire, crise économique ou crise politique, et c’est tout l’appareil de production qui tombe en panne. C’est alors à l’État de prendre le relais, lui-même structurellement handicapé par son caractère bureaucratique et sur par les limites que lui impose la propriété privée qu’il entend préserver et faire respecter. Sans compter la médiocrité ordinaire des gouvernants, sur le plan tant intellectuel que moral (car y a-t-il ambition plus médiocre que celle de vouloir gouverner des hommes ?), gouvernants eux-mêmes prisonniers des intérêts de classe qu’ils représentent et des intérêts des corps auxquels ils appartiennent, avec ce qu’ils impliquent de barrières et d’œillères.
7. Un dernier enseignement à tirer de la crise en cours définit l’enjeu d’un tel renversement. En les précipitant et en les radicalisant, cette crise a confirmé des tendances du capitalisme déjà notables de longue date [34], à savoir son incapacité à préserver ne serait-ce que ses propres acquis, que ce soit en termes de prospérité matérielle, de santé publique, de constitution et de consolidation de l’espace public (comprenant l’exercice des libertés publiques tout comme la simple liberté de circuler sans appréhension dans la rue, de s’asseoir à une terrasse de café, d’échanger paroles ou sourires avec ses voisin-e-s, poignées de main et embrassades entre ami-e-s) et d’autonomie individuelle, d’État de droit et de rationalité. Autrement dit, elle a révélé la menace mortifère que sa perpétuation représente pour la civilisation humaine, plus radicalement même pour l’humanité et plus largement le vivant. Dans ces conditions, le mouvement révolutionnaire doit désormais se présenter comme défendant non pas seulement les intérêts du prolétariat (qui constitue cependant d’ores et déjà la majeure partie de l’humanité contemporaine) mais, plus largement et plus radicalement, ceux de l’humanité tout entière, entendue à la fois en extension et en compréhension.
[suit la phrase de Marx vue en 1.1.]
je vais reprendre point par point cette analyse en la confrontant à celle de Camatte et à la mienne, puisqu'il est évident qu'elles comportent des éléments communs sur ce qui change dans cette conjoncture et pourquoi. Remarquables parentés dans la caractérisation sanitaire de la pandémie, son évolution et ses risques de reprise ou de l'arrivée d'autres pandémies. Logiquement dans cette perspective démocratique radicale, on vérifie qu'elle se porte principalement sur le moment entre l'avant et l'immédiat monde d'après, dans la ligne du texte de Bihr déjà mentionné (Covid-19. Trois scénarios pour explorer le champ des possibles à l’horizon de la sortie de crise (scénario 1), scénarios 2 et 3, Alencontre, 18 avril), moins sur d'anciennes 'racines du mal' et donc leurs caractéristiques idéologiques tenant aux caractères psychologiques et psychiques de la question de la séparation de l'humanité et de la nature dont se jouerait l'Inversion (Camatte), caractéristiques dont j'ai parlé enXXXVI. LA CRISE CAPITALISTE DES RAPPORTS HUMANITÉ-NATURE
COMME CRISE DES RELATIONS HUMAINES
1. l'inimitié (Jacques Camatte et Achille Mbembe) comme Structure of Feeling (Raymond Williams)
2. et l'amour dans tout ça ?
3. les conséquences psychologiques de la pandémie
stress, dépression, troubles mentaux et psychiques
XXXVII. MONTÉE ET ADAPTATIONS DES IDÉOLOGIES, RELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE
(à suivre)
1.3. Camatte et moi, suite sur la transformation des rapports humains avec la nature
cette partie ayant été écrite antérieurement à 1.1. contexte historique, il y a des redites et reprisesà propos de Camatte et nous (et eux) des échanges à partir d'iciJacques Camatte a écrit:L'épidémie sert à masquer la destruction de la nature - à opérer un détournement - mais elle révèle aussi toutes les horreurs humaines, c'est-à-dire qu'elle fait surgir et ne dévoile pas seulement. À ce propos notons que le voile est une sorte de masque qui, originellement dans l'aire islamique, servait à protéger les femmes. Le masque sert aussi, depuis quelques années, pour se protéger contre les conséquences de cette destruction: se protéger contre la pollution* qui peut se percevoir comme une maladie très contagieuse et dont l'origine est fort ancienne puisqu'elle commence avec la construction des villes, délimitées par des enceintes** érigées en vue d’opérer une protection vis-à-vis d'autres hommes. Or, on peut considérer que se masquer c'est s'enfermer en soi-même. C'est aussi exposer une ambiguïté : je ne suis pas dangereux mais je porte un masque parce que je suis ambigu, je renferme une possibilité de transmettre un danger. Dans ce cas lever le masque serait escamoter l'ambiguïté. La pandémie prenant plus d'ampleur et le possible du surgissement d'autres, on peut se demander si le port du masque ne va pas entrer dans notre habillement nécessaire. J'expose ici la dynamique en place et ce qu'elle implique, cela ne veut pas dire que je sois convaincu de l'utilité du masque ou du testage.
* On est toujours dans une problématique où l'inimitié est opérante, comme c'est le cas également des masques à gaz mis au point en 1916, lors d'une guerre réelle.
** F. Renggli a fait remarquer que la ville réalisait un utérus et était considérée comme une mère et sur le fait curieux que le mot enceinte désigne à la fois un système de protection et caractérise l'état d'une femme qui attend un enfant.
[...]
Masquer : nous avons maintes fois fait appel à ce mot pour signaler le fait de dissimuler une certaine réalité plutôt que escamoter ou scotomiser qui expriment qu'on occulte mais non qu'on dissimule. Quand on masque on tient compte d'une réalité mais on la cache, ce qui constitue d'ailleurs le contenu du recouvrement. Dans la situation actuelle, de façon immédiate, le port du masque permet de se protéger, mais aussi de ne pas contaminer l'autre s'il n'en porte pas, au cas où il serait porteur du virus sans le savoir. Mais, inconsciemment, d'autres fonctions peuvent être présentes et avoir un effet sur la personne qui se masque, par exemple qu'est-ce qu'elle recouvre ? En effet on peut se masquer aussi pour ne pas être reconnu, signalant encore la dynamique de l'inimitié. D'un point de vue général, cette pratique est en rapport à l'incertitude de l'espèce, incertitude de ce qu'elle est et de sa place dans le phénomène vivant mais aussi en rapport à l'insatisfaction d'être ce qu'elle est. Elle signale aussi toute l'inquiétude et l'immense perplexité qu'engendre la relation réalité-apparence recelant une ambiguïté fondamentale*. Celle-ci est liée à la coupure d'avec le reste de la nature: sommes-nous naturels ou sommes-nous hors nature? telle est la question qui se pose depuis des siècles. Une forme d'escamotage de celle-ci consiste à poser que l'homme est constamment dans la dynamique de se séparer, ou sur le point de le faire. L'ambiguïté a la dimension de la dualité, de l'ambivalence, de l'équivoque (existence de deux voies, laquelle prendre ?). Toutefois elle est souvent inconsciente et ne se dévoile qu'au travers d'une transcroissance à travers la manifestation de ces trois phénomènes. Comme cela se vérifie avec la nature mère ou marâtre et la mère aimante ou répressive..
* Le souci de se métamorphoser dérive de l'insatisfaction, de la perception d'être inachevé. Il est remplacé aujourd'hui par le désir d'être augmenté. Toutes les techniques permettant cela visent au départ à masquer l'être naturel, puis à l'éliminer. D'autre part s'accroître n'est-ce pas transgresser ? Le phénomène n'était-il pas opérant chez les peuples vivant nus et utilisant des masques, et n'est-ce pas aussi le cas avec la pratique des peintures corporelles, du tatouage ? On peut aller pus loin et se poser la question de la fonction, probablement polyvalente, de l'étui pénien. Enfin, toujours concernant le sexe mâle, quel peut-être le soubassement inconscient de l'usage du préservatif.
D'autre part avec le port généralisé du masque "l'illusion de faire tomber les barrières et les distances sociales" pourra-t-elle réellement s'imposer ?
Qu'est-ce qu'on signifie en profondeur quand on parle de masque mortuaire ? L'individu n'est plus qu'une apparence, il n'a plus d'être mais il conserve quelque chose en rapport à la vie, activant le désir et la nostalgie qu'il vive encore ?
Enfin, il conviendrait d'examiner le rapport qu'il peut y avoir entre masque et travestissement, mais cela ne peut pas se traiter dans le cadre de ce texte.
source : Instauration du risque d'extinction
Jacques Camatte, Invariance, 30 avril 2020
laissons à Camatte la responsabilité de « J'expose ici la dynamique en place et ce qu'elle implique, cela ne veut pas dire que je sois convaincu de l'utilité du masque ou du testage. » Il vit à la campagne dans une maison entourée d'un grand champ, moi en banlieue dans un département des plus touchés par le nombre de cas, les malades en réanimation, les décès. Une département, une ville, des commerces où nombre de personnes ne se protègent ps ni ne font attention aux autres : seraient-elles, déjà, dans la non-inimitié, l'amitié ? Je me protège, nous nous protégeons, avec toute la conscience des précautions prises comme autant de remparts entre nous, entre nous et les autres
son analyse m'intéresse par la mise en perspective du présent au passé et vers l'avenir, et en ce qu'elle ne se réduit pas la pandémie à ses conséquences pour la santé, aussi bien physique que mentale, objets de traitements, de médicaments, de conseils psychologiques et prise en charge psychiatrique, cures analytiques, prières, sorcellerie, conjurations, Témoins de Jéhovah et du paradis qui viendra, chamanisme promettant la communisation par le sauveur prolétariat...
(à suivre)
2. constats
- Retour dans la nature : la vie sauvage s’est épanouie, respectons-la. Gaspard d’Allens, Reporterre, 16 maiOiseaux, insectes, mammifères... Ces 45 jours d’accalmie, en pleine période de reproduction, ont permis un début de "réensauvagement". Naturalistes et organisations environnementales appellent à un déconfinement pédagogique pour éviter un afflux massif dans les espaces naturels. Et plaident pour une « nouvelle culture de l’humilité ».
La philosophe Virginie Maris estime que « Nos imaginaires étaient verrouillés par notre proximité avec une nature très dégradée. Avec le confinement, tout a volé en éclat. La nature s’est redéployée et l’on a pris conscience du caractère toxique de nos interactions avec elle. »
Selon elle, il faut profiter de cette période « pour réfléchir à une autre manière d’habiter l’espace, de façon moins brutale et moins mortifère pour les non-humains. La Terre ne s’occupe pas comme un champ de bataille, nous devons apprendre à la partager. »
- Coronavirus : quel est l'impact écologique des masques jetables ? Europe 1, 17 maiIl n'existe pas encore de filière de recyclage des masques jetables, pourtant susceptibles d'être confondus, comme tout objet plastique, avec des proies d'animaux sauvages. Sans compter que ces masques "sont vecteurs du virus", souligne sur la porte-parole de l'ONG de protection de la mer Surfrider Foundation.
Il fait l'objet de beaucoup de convoitises, et parfois même de ruptures de stocks, mais on s'interroge peu sur ses conséquences écologiques : quel impact le masque jetable destiné à freiner les épidémies, dont celle de coronavirus, a-t-il sur la planète ? La question est d'autant plus prégnante qu'il n'existe pour l'instant pas de filière de recyclage dédiée pour cet objet. Les autorités recommandent de les jeter dans des sacs en plastique fermés, dans la poubelle normale.
Un danger pour les espèces marines
Alors que leur utilisation explose et que l'on commence à voir des masques souillés jetés par terre, sur le trottoir ou dans la nature, l'ONG de protection de la mer Surfrider Foundation tire la sonnette d'alarme, appelant au plus vite à mettre en place un système de récupération. "L'impact d'un masque, comme de tout produit plastique, va être triple pour la biodiversité", assure la porte-parole de l'organisation, Antidia Citores.
"S'il est jeté par terre, il va se retrouver, soit emporté par le vent, soit par le biais du cycle de l'eau, dans les caniveaux", explique-t-elle. "Et les espèces marines vont le confondre avec leurs proies, comme elles le font pour des sacs plastiques ou pour des gants, pas mal utilisés aussi pendant cette période."
"Des éponges à produits chimiques"
Mais cet impact sur les animaux n'est pas le seul danger relevé par l'ONG. "Le deuxième effet, c'est que ces matières plastique ont tendance à être des éponges à produits chimiques, à perturbateurs endocriniens, et vont avoir de manière latente cette capacité à diffuser des produits néfastes pour l'environnement dans le milieu marin", explique la porte-parole. Et d'ajouter : "Ils sont aussi des vecteurs de transport du virus !"
Le plastique est même l'une des matières sur lesquelles le Covid-19 survivrait le plus longtemps. Selon la Surfrider Foundation, mieux vaut donc, dans la mesure du possible, utiliser des masques en tissu.
Dernière édition par Florage le Sam 23 Mai - 13:50, édité 7 fois
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Re: RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
suite de
XXXIX. TRANSFORMATION DES RAPPORTS HUMAINS AVEC LA NATURE
3. synthèseprécédent depuis mars 2019 :
CONTRE L'ANTHROPOCENTRISME... CAPITALISME & HUMANISME... Anthropocène vs Capitalocène ?
humanisme, occidentalocentrisme, et anthropocentrisme sont indissociables
1. contexte théorique
1.1. contre l'anthropocentrisme, avec Marx
1.2. Alain Bihr sur la conjoncture pandémique : points communs et divergences
1.3. Camatte et moi, suite sur la transformation des rapports humains avec la nature
2. constats
3. synthèse ; anthropologie avec Philippe Descola, un "fait social total", et Virginie Maris, "prolégomènes"
résumons ce qu'on peut retenir de cet épisode théorique, centré sur les rapports entre êtres humains, humanité, et nature, le "vivant" : il ressort de la conjoncture pandémique un nouveau stade de l'histoire humaine exigeant de croiser, d'une part, la critique de l'économie politique, le capital, et de ses ravages sur la nature, d'autre part la mise en cause, dans l'histoire longue, de la séparation de l'humanité avec la nature (Camatte), dont le capitalisme est le dernier mode de production à l'avoir poussé jusqu'à menacer le vivant
c'est la question écologique, qui pose celle de l'anthropocentrisme et particulièrement de la domination pendant plusieurs siècles de l'Occident sur le monde, que ressentent à divers degrés et que la grande majorité des habitants de la terre expriment sous diverses idéologies ou religions, à travers des luttes ou non
aussi bien l'analyse plus haut du sociologue communiste libertaire Alain Bihr, que ci-dessous celles des deux anthropologues ci-dessous, croisent ces thématiques du capitalisme et de l'écologie, chacun avec leurs mots et concepts, confirmant globalement l'ensemble de mes considérations depuis l'ouverture à la mi-mars du sujet THÉORISATION COMMUNISTE PAR TEMPS DE CORONAVIRUS, voir sommaire général en bas
- Philippe Descola : « Nous sommes devenus des virus pour la planète » Le Monde (abonnés), 20 mai
- Les entretiens confinés avec Philippe Descola : "Inventer de nouveaux modèles de vie", France Inter, 4 mai
souligné par moi concernant le croisement de la critique du capital avec la question écologiqueUn mot pour qualifier cette période ?
Il me semble que c'est un prisme ou plus précisément un fait social total, pour reprendre un concept d'un des fondateurs de l'anthropologie qui est ma discipline, Marcel Mauss. Un concept au moyen duquel il désignait un événement ou une institution qui révèle au fond l'essentiel d'une culture, d'une époque, d'une façon d'habiter le monde d'un type de société. Et ce fait social total - la pandémie - révèle de ce point de vue-là beaucoup de choses plutôt négatives de notre époque en particulier.
D'abord, les inégalités, la maladie atteint tout le monde en principe, mais tout le monde ne peut pas s'en protéger de la même façon. Les inégalités auxquelles on s'accommodait plus ou moins en temps ordinaire deviennent extrêmement frappantes. Deuxième chose, la pandémie révèle la dégradation continue des milieux de vie. On le savait, bien sûr, mais en l'occurrence, on sait maintenant que les animaux sauvages qui sont vecteurs des zoonoses, sont eux-mêmes confinés d'une certaine façon, dans des espaces de plus en plus restreints, ce qui favorise le contact avec les humains qui n'avaient pas été auparavant au contact de ces espèces. Finalement, ce que révèle ce prisme, c'est un système de production mondialisé fondé sur la production au moindre coût et à la non-prise en considération du coût écologique. Ce qui aboutit à ce que des grands pays modernes comme la France, ont abandonné la production de ressources vitales et qui aboutit aussi, et peut-être même surtout, au saccage des milieux de vie des pays du Sud pour produire ce que nous consommons. Ce déséquilibre, qui était connu, prend tout d'un coup une ampleur considérable. De ce point de vue là, on peut dire que le capitalisme moderne est devenu une sorte de virus du monde. De la même façon que les virus pathogènes se servent des cellules des organismes pour se reproduire, le capitalisme se sert de la planète pour se reproduire sans tenir compte du fait qu'il est en train de la détruire comme le pathogène détruit les personnes qu'il affecte.
Ce n'est pas l'humanité en général, parce qu'une grande partie de l'humanité n'a pas d'effet destructeur sur les milieux de vie, c'est un projet qui s'est mis en place il y a plus de trois siècles en Europe et qui a été adopté par d'autres civilisations. Nous fonctionnons comme un virus.
Est-ce l'occasion de prendre conscience ce qu'il y a au cœur de vos travaux : il n'y a pas d'un côté la "Nature" et de l'autre, l'Homme ?
C'est peut être l'occasion de rendre plus manifeste que notre façon de concevoir - celle des Occidentaux modernes -, le rapport entre les humains et les non-humains, est en surplomb de l'ensemble des humains qu'on appelle la Nature, que l'on considère comme une ressource à exploiter pour permettre notre bien-être, notre subsistance. C'est quelque chose de tout à fait singulier qu'on a eu tendance pendant longtemps à considérer comme universel. Or, cela n'a rien d'universel. Les études ethnologiques montrent qu'à l'heure actuelle beaucoup de civilisations, beaucoup de cultures n'ont pas du tout cette conception séparée. Cette séparation a eu des effets positifs en ce sens qu'elle a permis probablement le développement des sciences, mais il y a eu aussi des conséquences dramatiques qui sont engendrées par l'idée que la Terre fournit des ressources inépuisables et que lorsqu'il y a des problèmes, le progrès des techniques permettra de les résoudre. On voit maintenant que c'est une illusion dangereuse qui, avec le réchauffement climatique, va conduire au fond à des bouleversements d'une très grande ampleur.
Il y a aussi une question de pédagogie. L'opposition entre nature et société, qui est une sorte de binôme qui nous est constamment inculqué et martelé depuis l'école est en train d'être bouleversée, de s'effriter dans tous les domaines.
On a pris conscience de l'importance du microbiote. Les humains sont composés de millions de micro-organismes qui contribuent à leur existence. La nature est aussi en nous. L'idée qu'on puisse faire une séparation nette et tranchée entre d'un côté des humains et de l'autre les non-humains est complètement absurde et passée.
L'après, quel serait le mot pour le qualifier ?
Les sciences sociales s'efforcent de ne pas faire de prophétisme parce que assez souvent, les prophéties sont démenties. S'il y avait un mot ce serait l'aléa. C'est-à-dire, bien sûr, l'incertitude quant à la durée et aux conséquences de la pandémie et c'est aussi l'idée qu'il va falloir s'habituer à un monde où les certitudes d'avant n'ont plus cours. Il y a beaucoup de gens qui, en voyant ralentir et modifier leurs conditions de vie, vont être incités à cette réflexion. C'est une situation qui est depuis longtemps celle des populations autochtones dont je suis familier. On les a spoliées d'une partie de leur territoire. Je pense que c'est une occasion qu'il faut saisir, c'est une occasion formidable de sortir de l'ornière. C'est une occasion de tenter d'inventer de nouvelles façons de vivre, de réformer nos manières de produire, de consommer et de transformer tous ces réseaux de solidarité qui sont en train de se constituer en de nouveaux dispositifs d'attachement entre les humains, entre les humains et les non-humains, etc. La façon dont nous vivons n'est pas la seule possible. Cette incertitude est au fond une chance, mais personne ne peut dire ce qui va en résulter.
Comment pourriez-vous mettre votre science au service de cet avenir potentiel ?
Il y a une dimension critique dans l'anthropologie. Elle est toute simple en ce que la description de modes de vie très différents du nôtre, de façon de concevoir le bonheur et le malheur, la naissance et la mort, l'autorité politique, ce qui est nécessaire à la vie, etc. varie d'une culture à l'autre. Le fait de faire connaître des formes différentes d'habiter le monde incite à mettre en question le caractère quasiment inéluctable de notre propre manière d'habiter le monde. Deuxième aspect, le fait que d'autres façons de concevoir précisément la nature des rapports entre humains, le rapport à l'invisible, etc. est une stimulation, un tremplin pour inventer des nouvelles formes d'être ensemble, entre humains et avec les humains, ça nous permet de penser que la façon dont nous vivons n'est pas la seule possible.
De ce point de vue là, l'anthropologie est une incitation à inventer de nouveaux modèles de vie.
Les peuples autochtones d'Amazonie sont menacés aussi par le Covid19...
La façon dont les Amérindiens réagissent, c'est le cas des Achuar et de leurs voisins, est de fermer le territoire. C'est une façon de se protéger contre la contagion parce que ça fait très longtemps qu'ils sont malheureusement familiers de ce que sont les maladies infectieuses que nous leur avons apportées au 16ème siècle et qui ont fait disparaître les neuf-dixièmes des populations amérindiennes pendant les deux siècles qui ont suivi la conquête. Ils savent très bien ce que c'est, et la façon pour eux de se protéger, est de s'éloigner les uns des autres, de se disperser.
On peut tout de même craindre que cette épidémie ait des conséquences probablement dramatiques dans beaucoup des populations amérindiennes isolées. Et on aura même probablement du mal à mesure l'ampleur de la létalité de l'épidémie...
Vous avez d'autres craintes ou des espoirs ?
L'espoir, c'est que cette pandémie nous pousse à devenir moins routiniers, plus imaginatifs. Toutes les grandes crises ont ceci comme effet d'engager un retour sur soi-même, sur nos conditions de vie -lorsqu'il ne s'agit pas de la survie-. C'est un tremplin pour imaginer des conditions de vie qui soient différentes de celles dans lesquelles on a vécu jusqu'à maintenant.
- Virginie Maris : "Réévaluer ce à quoi nous tenons", France Inter, 21 mai
Si vous deviez choisir un mot pour qualifier cette période, ce serait lequel ?
Peut-être que j'aurais envie de parler de prolégomènes. Une sorte de prolégomènes au monde qui vient. En réalité cette crise je la vois comme une sorte de première phase aiguë d'un mal chronique qui affecte nos sociétés. J'ai malheureusement l'impression que ce moment qu'on vit et cette séquence qu'on vient de traverser nous donne un avant-goût de la façon dont il va falloir vivre et se réorganiser dans l'avenir. Prolégomènes, c'est un mot de littéraire, ce sont des longues introductions, en général qu'on adjoint à un texte philosophique ou théorique dans lesquels sont donnés les termes du débat. Les définitions importantes, les connaissances requises pour passer au travers de la lecture ou de l'apprentissage. Alors, si je cherchais un mot plus simple, je dirais quelque chose comme un avant-goût qui nous oblige à travailler pour penser le monde d'après.
Vous avez écrit en 2018 "La part sauvage du monde" sur la relation de l'humain à ce qui l'entoure, vous y parlez notamment d'un délire de contrôle. Est-ce que cette crise révèle quelque chose par rapport à cette notion ?
Cette crise montre l'impasse de cette relation de contrôle, de domination, d'appropriation de certaines sociétés humaines sur l'ensemble du monde, sur la nature, les vivants, les ressources. Est-ce que dans la crise, par exemple, l'espoir de contrôler le virus ou l'espoir de contrôler les corps des humains pour empêcher la transmission des pathogènes, etc. relève du même délire ? Je pense qu'il est un peu tôt pour en décider. J'ai ça l'impression que ça révèle en tout cas l'impossibilité qu'on a de vivre et de se comporter comme on l'a fait. Le "on" étant les sociétés occidentales capitalistes dans un monde qui serait à notre entière disposition. En fait, ce qu'on voit dans les sources écologiques de la crise sanitaire actuelle, c'est que n'ayant pas co-évolué avec de nombreuses espèces, en l'occurrence des espèces sauvages des forêts tropicales, nos corps, nos sociétés, notre espèce finalement, ne peut pas absorber comme ça des pathogènes qui sont sortis entre guillemets, de leurs niches, de leur environnement naturel.
Est-ce que vous rejoindriez des théories comme celle que défend Philippe Descola, que l'humain finalement n'est pas, ne doit pas se séparer de ce qu'on appelle la nature ?
Mon travail philosophique au long cours, plutôt que de me débarrasser de l'idée de nature et de me débarrasser de la séparation, c'est davantage d'essayer de le réinvestir, de le revitaliser, de le prendre sous un autre angle pour montrer que, au contraire, il y a des distinctions. Il y a une différence radicale entre finalement les humains et leurs produits et leurs projets, d'une part. Et puis, cette part du monde que nous n'avons pas créé, cette nature qui vit sa propre vie, fait effectivement de chauve-souris, de virus, de montagnes et de rivières. Cette part du monde qui nous échappe totalement et qui, selon moi, mérite plus que jamais d'être identifiée, respectée et, dans une certaine mesure, protégée par une sorte de mise à l'écart qui permet. Et de réaliser que finalement, ce monde dans lequel nous vivons, il nous est totalement étranger, ni bienveillant, ni hostile, il vit sa propre vie et il est important de laisser des espaces, de laisser des processus se dérouler indépendamment de nos finalités, de nos petits soucis d'humains.
Le monde d'après vous auriez un mot pour qualifier ?
Si je devais trouver des mots, il aurait à voir avec la notion de bifurcation ou de métamorphose. En tout cas, ce qui me semble évident, c'est que cette maladie chronique, ça fait longtemps, qu'on l'a diagnostiquée. C'est l'effet d'une sorte de capitalisme mondialisé, mortifère, dans lequel tout est trop grand. Tout va trop vite. L'accaparement des richesses et du pouvoir par une poignée d'individus propulse la société, l'humanité et la nature dans son ensemble à l'effondrement. Donc, ce que j'espère, c'est qu'on va se saisir de cet épisode qui est un épisode tragique dont je ne me réjouis absolument pas, et qu'on va être capable de s'en saisir pour réévaluer ce à quoi nous tenons, ce qui est important dans nos vies, en tant qu'individus, en tant que société. Il semble assez clair que cette réévaluation va permettre de valoriser des choses qu'il ne l'était absolument pas. Tout ce qui concerne le soin, pas simplement le soin de la santé, mais le soin de nos relations, notre capacité à s'aimer et à communiquer, à faire du lien. Tout ce qui concerne aussi les fonctions véritablement vitales d'une société. L'alimentation en premier lieu, mais aussi la qualité de notre environnement, la qualité de l'air, de l'eau. Et puis, un soin particulier pour la capacité des individus, des collectifs à faire politique à prendre des décisions. On voit quand même s'empiler des prises de décisions qui nous sont complètement déconnectées de ce qu'on vit intimement, des inégalités sociales terribles que ça révèle. Si un enseignement pouvait être tiré de la situation tragique dans laquelle on est actuellement, c'est un enseignement qui devrait nous amener à réévaluer en profondeur ce à quoi nous tenons autour de cette idée : que ce à quoi nous tenons, c'est ce qui nous permet de vivre et vivre ce n'est pas survivre. Vivre, c'est vivre ensemble, être capable de boire, de manger, de respirer, mais surtout de s'aimer, d'être solidaires les uns des autres et de s'organiser, de s'organiser politiquement. Voilà le souhait, voilà le rêve de bifurcation et de métamorphose.
Les premières semaines ma pire crainte était que tout reparte comme avant, que l'on ne tire aucun enseignement, que ce soit juste une sorte de perte nette et notamment une perte d'opportunités pour repartir sur des bases moins mortifères, moins destructrices. Et puis, le temps passant, je me rends compte que non seulement il est probable que l'on ne tire aucun enseignement, mais il est aussi possible que les choses s'empirent encore. Que l'on aille plus vite et plus loin dans cette course effrénée qui a rendu à la plupart d'entre nous la vie totalement impossible, avec un accroissement des inégalités, une sorte de déliquescence de la démocratie et du respect des citoyens à travers une société de contrôles et de traquages. Donc, j'avoue que je garde espoir, mais je pense que les signaux politiques sont très effrayants et qu'il est tout à fait possible que cette crise nous fasse rentrer dans une phase encore plus terrible que celle dont nous souhaitions nous émanciper il y a quelques mois encore.
Ce qui serait souhaitable serait d'utiliser cette sorte d'expérimentation grandeur nature qui nous a permis une expérience inouïe du point de vue de la compréhension des interactions entre les humains et la nature, à savoir qu'est-ce qui se passe quand on n'est plus là, quand on ne sur-occupe pas l'espace. Effectivement, ça a été une saison de reproduction incroyable pour toutes sortes d'espèces. On voit des espèces aller nicher dans des lieux qui sont habituellement des lieux de loisirs, que ce soit des plages, des falaises utilisées par les grimpeurs ou simplement des sentiers de balade un peu partout. Évidemment, on va reprendre nos habitudes. Il faut retourner dans les milieux naturels, il faut pouvoir vivre, expérimenter cette vie dans la nature. Mais est-ce qu'on va être capable d'utiliser cette expérience à grande échelle pour repenser l'importance de notre impact sur les milieux naturels et peut-être pour redélimiter un peu nos sentiers, nos territoires, de façon à ce qu'ils ne soient pas aussi systématiquement incompatibles ou néfastes pour les animaux sauvages. Peut-être que ça pourrait être une belle expérience sociale collective à mener ensemble.
En quoi la philosophie de l'environnement peut contribuer à construire l'avenir et nous mettre sur la bonne voie ?
La philosophie de l'environnement, mais plus généralement ce qu'on appelle les humanités environnementales, essayent de faire un lien entre finalement l'effondrement écologique et climatique, qui est le grand défi de nos sociétés, et puis la structure sociale, politique, philosophique avec laquelle on est équipé pour y faire face. Donc, je pense que les sciences humaines qui s'intéressent à la question écologique sont absolument nécessaires pour assimiler la crise à laquelle on fait face et qui devrait mobiliser toute notre attention dans les structures de la société.
Dernière édition par Florage le Ven 22 Mai - 9:39, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
XXXIX. TRANSFORMATION DES RAPPORTS HUMAINS AVEC LA NATURE
qu'est-ce qu'une révolution ?
XLI. UNE PHILOSOPHIE DE LA NATURE ?
Marx l'a rendue possible / Le concept de nature chez Marx
QUE FAIRE DES SCIENCES EN COMMUNISTE ? et de l'écologie scientifique ?
XLI. UNE PHILOSOPHIE DE LA NATURE ?
"Marx l'a rendue possible" / Le concept de nature chez Marx
QUE FAIRE DES SCIENCES EN COMMUNISTE ?
et de l'écologie scientifique ?
"Marx l'a rendue possible" / Le concept de nature chez Marx
QUE FAIRE DES SCIENCES EN COMMUNISTE ?
et de l'écologie scientifique ?
dans ce qui suit, la juste formulation est assez difficile, pour ne pas écrire à son insu le contraire de ce qu'on pense. Le suivi distant de la discussion interne au structuralisme prolétarien est à cet égard instructif, non pour faire valoir en le critiquant son corpus moribond, mais pour préciser les concepts et la terminologie adéquate aux rapports humanité-capital-nature dans leur historicité et leur devenir dans la conjoncture pandémique
en effet, leurs multiples confusions ramassent et concentrent entre quelques-un.e.s celles fréquentes chez des marxistes autant que chez des écologistes. Faute d'avoir travaillé le sujet dans la durée, on ne fait dans l'urgence de la situation que ressortir des pensées spontanées, un mélange de lieux communs, ses propres présupposés et des règlements de compte à coups de déformations et mensonges
si l'écologie est d'abord la science des éco-systèmes du vivant, et non le seul écologisme politique, comme telle elle ne s'appréhende pas plus facilement que la science médicale, et l'on a vu récemment les dégâts de l'amateurisme comme les oppositions diamétrales invalidant la vérité des chercheurs, ou de toujours celles chez les économistes de la so called "science économique", qui ont bien pourtant une base objective, avec laquelle Marx en fait la critique dans Le Capital
Camatte était professeur de "sciences naturelles" avant même de se pencher sur la question en théoricien du communisme, il y a près de 50 ans. Un retard qu'on ne rattrape pas en évacuant sa pensée d'une pichenette idéologique, ni en remplaçant le "matérialisme scientifique" de Marx et Engels par une métaphysique ignorant les sciences de notre temps, "sciences de la terre", biologie, anthropologie... Critiquer à raison la prétendue "objectivité scientifique", est-ce, comme les staliniens et l'ultragauche (cf marxisme et science bourgeoise), considérer qu'il y aurait une "science bourgeoise" et une "science du prolétariat" ?
deux philosophes nous aident à voir plus clair dans le parcours et les positions de Marx dans ses rapports au naturalisme, au matérialisme, après son rejet de l'idéalisme de Hegel et de l'humanisme matérialiste de Feuerbach, ainsi que dans l'existence, pour l'un non pour l'autre, d'un concept de nature chez Marx. Pour Marcel Conche « La nature est une donnée, non un concept ; la matière est un concept, non une donnée », et quand Marx « revient aux choses, en économie, il s’agit, il est vrai, de science, non d’interprétation.»
suivi deMarcel Conche a écrit:« Quelle philosophie pour demain ?
Parce que la nature est cela seul qui s’offre à tous les hommes, ce sera une philosophie de la nature.
Marx l’a rendue possible en nous délivrant de Hegel, chez qui la philosophie « de la nature » n’existe que dans le titre. »
Le concept de nature chez Marx
Afred Schmidt, 1995
À la différence de Feuerbach qui conçoit la nature comme une « réalité extra-humaine dans le sens d'un objectivisme non médiatisé, donc ontologique », Marx la considère comme un monde socialement médiatisé, comme le produit de l'industrie et de l'état de la société, mais qui néanmoins « reste un monde naturel préexistant à toute société humaine. » La nature ne résulte pas de l'auto-médiation d'un sujet, elle préexiste à l'homme.
la confusion anthropocentriste consiste à partir du constat de l'extériorisation de la nature par l'humanité sans la fonder historiquement dans sa séparation de l'humanité d'avec la nature, si bien que le débat risque de s'installer entre deux concepts de nature différents : l'une, Annette, la prenant à juste titre comme inexistante pour l'être humain tant que non-séparé, puisque innommable : « avant que le mode de production capitaliste ne devienne hégémonique, il existait bien une nature qu’on n’avait pas idée de nommer », un autre partant de la séparation objectivée pour la définir comme entièrement subsumée ou du moins médiatisée par le capital, sans possibilité d'inversion pour sortir de cette séparation, ce que Camatte appelle "errance de l'humanité", une troisième voulant clarifier, écarter les plus grosses bêtises, mais pour mieux bétonner son structuralisme prolétarien... et de genreTarona a écrit:Il me semble que la notion d’humanisme est utilisée de manière un peu fourre tout et vite fait [...]
Sur la question de la nature, je ne suis pas sûre de comprendre la nécessité de vouloir l’introduire dans une perspective de la révolution comme communisation et de la communisation comme action stricte de classe et donc de genre pouvant abolir les classes et les sexes.
[...]
La nature n’est donc que la manière dont le capital distribue et ordonne le monde humain – c’est-à-dire le rapport entre les classes et les sexes – et le non humain... Le capital est fondamentalement anthropocentriste...
Marx est en somme tiré à hue et à dia par les structuralistes prolétariens contre les supposés humanistes-théoriques, qui sont à la fois contre l'anthropocentrisme des premiers et l'humanisme de l'essence humaine intemporelle de Feuerbach critiquée par Marx. Leur débat interne est complètement tordu et rendu incompréhensible par cette multiple confusion, historique, conceptuelle et terminologique, improvisée dans l'urgence par les adeptes d'une théorie muette sur la question depuis 45 ans, pour la sauver des eaux et du virus, avec une compréhension de la domination réelle du capital sur la société, d'une part absolutisant comme totalité la contradiction binaire prolétariat/genre-capital, et maintenant l'étendant à la nature ainsi sous elle mais uniquement par eux subsumée
ignorant manifestement les thèses écologistes actuelles, Tarona croit pouvoir affirmer que « toute problématique écologiste conçoit la nature comme [un bien dans ce mode de production], comme extériorité », surenchérie par FD : « le capital – et derrière lui tous les écologistes posent la nature comme extériorité. » Vrai pour le capital, mais rien de plus faux pour les écolos, puisque ça c'est l'écologie à papa, parlant d'environnement et de développement durable de la rue au sommet de l'État depuis 50 ans !* C'est surtout confondre écologie politique, radicale ou pas, avec l'écologie des systèmes vivants dans sa définition scientifique (remarque déjà faite à propos de Camatte le 16 mai). Même des approches écologistes plutôt soft, à propos desquelles Tarona a raison, ont dépassé cette vision d'une extériorité. Ce sujet regorge de contre-exemples à cette affirmation gratuite, ainsi que ÉCOLOGIE, ÉTAT, CAPITALISME VERT et CORONAVIRUS
* ministère de l'Environnement 1971-2007, de l'Écologie et du Développement durable 2007-2017, de la Transition écologique et solidaire depuis (j'y étais responsable de la formation professionnelle lors du rattachement à l'Équipement/Transports en 2007 et jusqu'en 2012). Autrement dit l'écologie environnementale et de développement durable est une idéologie de l'État capitaliste depuis 50 ans, et elle trouve en face d'elle une opposition écologiste radicale à critiquer justement parce que n'extériorisant pas la nature, elle peut se présenter comme révolutionnaire. C'est précisément ce qui monte dans la conjoncture pandémique, et des communistes taperaient à côté, obsédé par le bétonnage d'un corpus prolétarien stérile, car inapte à discerner les adversaires idéologiques actuels du communisme
en résumé, que l'humanité soit considérée comme séparée ou non de la nature comme tout terrestre*, elle et le capital sont dedans. La critique communiste doit s'emparer de la science écologique dans son combat contre l'État et le Capital, comme à ses alternatives politiques aussi écologistes se présentent-elles. Il ne s'agit pas de "sauver la nature" pour mieux perpétuer son exploitation, mais de faire en sorte que l'humanité réintègre le monde du vivant dans sa totalité pour fonder la communauté humaine, visée ultime du communisme depuis Marx
* tout se comprendrait mieux en adoptant une définition commune, par exemple celle simple de Camatte dans son glossaire, « Nature : Ensemble des êtres vivants, Homos sapiens inclus, et de leurs relations réciproques, ainsi que de celles avec le support inorganique de la planète terre. »
voilà, chère lectorate, soit tu lis des philosophes de métiers qui énoncent clairement et tu les comprends bien, soit des aspirants théoricien.ne.s du communisme et leurs réponses à tes questions te rappellent la blague sur les énarques : leur réponse fait oublier la question
humanisme, Marx, naturalisme,
matérialisme, Héraclite, Marx,
Hegel, idéalisme, naturalisme, Marx
matérialisme, Héraclite, Marx,
Hegel, idéalisme, naturalisme, Marx
22 mainous avions eu avec Adé une conversation à propos du "naturalisme" de Marx, qui ressortait de la citation d'Alain Bihr dans les Manuscrits de 1844 (débat d'ici) :Karl Marx a écrit:Le communisme, abolition positive de la propriété privée (elle-même aliénation humaine de soi) et par conséquent appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme; donc retour total de l’homme pour soi en tant qu’homme social, c’est-à-dire humain, retour conscient et qui s’est opéré en conservant toute la richesse du développement antérieur.
Ce communisme en tant que naturalisme achevé = humanisme, en tant qu’humanisme achevé = naturalisme; il est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution de la lutte entre existence et essence, entre objectivation et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolue de l’histoire et il se connaît comme cette solution.
je lui parlais de l'article d'un philosophe dont j'oubliais le nom, auteur d'un texte dans le Nouvel Obs pour le centenaire de la mort de Marx en 1983. Le rêve de Roland Jaccard me l'a fait retrouver, repris en 2019 : Karl Marx : une philosophie de combat : « un Marx philosophe, paradoxalement plus proche d’Héraclite que de Hegel »Marcel Conche a écrit:Faut-il me dire matérialiste ? Je ne m’y sens pas tenu. Car je philosophe à partir de ce qui se montre, s’offre à moi. Or ce qui s’offre à moi est la nature, non la matière. La nature est une donnée, non un concept ; la matière est un concept, non une donnée. La nature est là tel un tout infini. Cela est clair pour ceux qui, à l’exemple de Pascal ou de Spinoza, savent revenir, en deçà des évidences communes, à une évidence première, plus immédiate. Et le naturalisme spontané se confirme par la réflexion. Il ne peut pas n’y avoir que des finis (des étants finis). Le fini présuppose l’infini… mais je ne puis m’engager ici dans la querelle de l’infini actuel.
Ce qui me laisse réservé et distant à l’égard du matérialisme est encore ceci. Le matérialisme marxiste est une philosophie réactive et une philosophie de combat. Par là même, il reste dans la dépendance de ce à quoi il s’oppose. Marx, philosophe, dépense beaucoup d’énergie à critiquer les autres – les Hegel, Feuerbach, Bruno Bauer, Max Stirner, etc. Que ne revient-il aux choses mêmes plutôt que d’en rester aux livres ? C’est ce qu’il fait en économie, où il s’agit, il est vrai, de science, non d’interprétation.
Par sa dépendance à l’égard du passé et de son ennemi, l’idéalisme, le matérialisme de Marx est une philosophie qui regarde en arrière. Quelle philosophie pour demain ? Parce que la nature est cela seul qui s’offre à tous les hommes, ce sera une philosophie de la nature. Marx l’a rendue possible en nous délivrant de Hegel, chez qui la philosophie « de la nature » n’existe que dans le titre.
à redécouvrir :
CONTRE L'ANTHROPOCENTRISME... CAPITALISME et HUMANISME
Anthropocène vs Capitalocène ?
« humanisme, occidentalocentrisme, et anthropocentrisme sont indissociables »[/color][/size]
esquisse me pleaseCONTRE L'ANTHROPOCENTRISME... CAPITALISME et HUMANISME
Anthropocène vs Capitalocène ?
« humanisme, occidentalocentrisme, et anthropocentrisme sont indissociables »[/color][/size]
XL. SCÉNARIOS DU FUTUR et VOIES DU COMMUNISME
court et moyen terme, long terme
VERS LA COMMUNAUTÉ HUMAINE DANS LA NATURE
prospective dans l'incertitude
« L'humanité ne se pose jamais que les problèmes qu'elle peut résoudre, car, à regarder de plus près, il se trouvera toujours que le problème lui-même ne se présente que lorsque les conditions matérielles pour le résoudre existent ou du moins sont en voie de devenir. »
Karl Marx, Préface à la Critique de l'économie politique, 1859
et si la conjoncture pandémique offrait à l'humanité les « conditions matérielles pour résoudre le problème » qu'elle crée pour tous et révèle aux yeux de tous ? Jamais je n'ai eu autant le sentiment que tous les ingrédients de la compréhension globale, corrélée, et cohérente de ce qui se passe, étaient sur la table. Un problème ne peut être résolu que s'il est bien posé. C'est au fond ce qui a fait Camatte sortir du bois avec un texte en prise sur l'actualité, fin avril, Instauration du risque d'extinction« La pandémie est vécue comme une terrible menace » avec la perception « ce qui concerne l'espèce [s'intègre] dans le devenir de la totalité du phénomène vivant [...] assurant un procès de connaissance inconscient complémentaire de celui conscient. »
« Ce n'est que si nous ressentons, vivons à fond le risque d'extinction, que nous en devenons pleinement conscients sans nous culpabiliser pour les horreurs que nous avons commises au cours de notre errance, que nous pouvons en finir avec celle-ci, effectuer un soulèvement de la vie, et initier l'inversion salutaire pour nous et pour la nature, tous les êtres vivants (virus y compris), et poursuivre notre cheminement dans le cosmos. »
dit autrement, le processus de dynamique à l'inversion se présente comme changement potentiel, dialectique d'un dépassement à produire (Patlotch, 2014). Qui peut le faire, étant concerné sous divers aspects, trouver une unité de sujet révolutionnaire ? Mais qu'est-ce qu'une révolution ? Dans CRITIQUE DU CONCEPT DE RÉVOLUTION, je remettais en cause la réduction d'un processus révolutionnaire à son moment bref d'engagement de la rupture, l'acmée d'une insurrectionCastoriadis a écrit:D'abord, il est utile de dissiper confusion autour du terme même de « Révolution ». Révolution ne signifie ni guerre civile, ni effusion de sang. La révolution est un changement central de certaines institutions centrales de la société par l'activité de la société elle-même. L'auto-transformation explicite de la société, condensée dans un temps bref. [...] La révolution signifie l'entrée de l'essentiel de la communauté dans une phase d'activité 'politique', c'est-à-dire 'instituante' »
L'auto-constituante, 1988
nous ne sommes pas là dans le schéma Lutte des classes / Guerre civile / Communisation (Carbure.blog), avec comme une soif de sang et de violence, que laisse à voir chez cet auteur comme « chez certains radicaux, une espèce de “jouissance” devant la catastrophe. Jouissance qui interdit du coup d’aborder cette crise pour ce qu’elle est réellement. » (Lisbeth Salender, dndf, 10 mai), rappelant Alain Badiou : « Ces déclarations péremptoires, ces appels pathétiques, ces accusations emphatiques, sont d’espèces différentes, mais toutes ont en commun, outre justement une secrète jouissance... » (Badiou, Sur la situation épidémique, 26 mars)
je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'un processus révolutionnaire puisse réussir sans être le fait d'une majorité écrasante de la population concernée à divers titres, et l'appeler classe ou prolétariat n'a plus grand sens, pas plus que parler de "Révolution à titre humain" (Temps Critiques), toutes généralités anthropocentrées qui ne résistent pas à ce que nous avons sous les yeux aujourd'hui : l'espèce, humaine en l'occurrence, commence à se préoccuper de sa survie en tant qu'espèce animale parmi d'autres aussi, pour sortir de cette situation dans laquelle « Elle ne se préoccupe que d'elle-même ignorant que ce qu'elle subit est une conséquence de sa dynamique de séparation de la nature et de son inimitié tant interspécifique, qu’infraspécifique. » (Camatte, ibid)
avec la séquence théorique ouverte par la crise pandémique, nous bouclons une réflexion engagée depuis une quinzaine d'années, rompant avec les certitudes "marxistes" héritées de la première moitié du siècle dernier
1. des scénarios possibles, lequel promouvoir ?
l'administration des choses sans État politique ni gouvernance mondiale
1.1. des impossibles et des possibles
1.2. des possibles en conflit, la lutte communiste
2. le mouvement du communisme du présent au futur, objectifs et stratégies
2.1. lutter au présent du futur, pluriversalité des voies
2.2. le monde d'après après la civilisation capitaliste, théorie-fiction
tout en poursuivant, attentifs à ce qui se passe, l'analyse dans les divers champs qu'ont exposés les épisodes précédents dans la multidimensionnalité de la conjoncture pandémique comme crise :
- de l'économie politique,
- sanitaire et écologique,
- sociétale et culturelle, des mœurs et des valeurs,
- individuelle, psychique, existentielle des relations humaines
je dégagerai les scénarios offerts par les penseurs sur lesquels je me suis appuyés, en relisant les textes critiques sélectionnés pour dégager des scénarios proposés ceux que l'on peut retenir comme impossibles, possibles, souhaitables ou non, et, partant, celui ou ceux à retenir dans la perspective communiste, supposant une pluralité de luttes dans les divers champs de l'activité humaine, à plusieurs niveaux dans l'espace géographique et dans le temps du présent au futur comme projet communiste, sans programme, mais pas sans objectifs à viser ni stratégie(s) pour y parvenir
une telle vision échappe d'elle-même à la tentation d'en faire un guide ou un manifeste
Invité- Invité
Re: RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite
du 26 mai, note du 27
je tourne la page bien que n'ayant pas accompli mon programme concernant les scénarios des possibles et impossibles, qui supposerait un "vrai" livre, et l'on sait que je n'en écrirai jamais, préférant la dynamique de lecture/écriture au présent
pour l'heure, il s'agit d'avancer, constatant qu'« On n'est pas isolé et des convergences, connues ou non / anciennes ou nouvelles / s'effectuent, qu'on doit, quand c'est possible, faire apparaître, dévoiler / tout en conservant son propre cheminement » (Camatte)
XLII. CONJONCTURE PANDÉMIQUE
CONVERGENCES D'ANALYSES
CONCEPTS CROISÉS
Jacques Camatte, Raymond Williams, RS, Miguel Benasayag...
Structure of Feeling, tendance à l'inversion, écarts, dynamique,
émergence, seuil et saut qualitatif
Feeling, un mot d'Adé
« empiriquement je le sens »
CONVERGENCES D'ANALYSES
CONCEPTS CROISÉS
Jacques Camatte, Raymond Williams, RS, Miguel Benasayag...
Structure of Feeling, tendance à l'inversion, écarts, dynamique,
émergence, seuil et saut qualitatif
Feeling, un mot d'Adé
« empiriquement je le sens »
suivant l'esprit d'enquête du sujet RÉACTIONS SOCIÉTALES. CONFINEMENT/DÉCONFINEMENT. "Structure of Feeling", j'entendais par réactions sociétales tenter de cerner la Structure of Feeling dans la conjoncture épidémique, selon la belle formule de Raymond Williams, et bien qu'il l'ait essentiellement fait à partir de la littérature et de la culture. Il y voyait là le champ culturel, le troisième du marxisme, après l'économie et la politique, les trois étant reliés, au niveau des idées, par "l'idéologie dominante", celle de la "classe dominante"
mais une idée de Marx vient troubler voire contredire celle-ci :
autrement dit il existe entre les deux une dialectique qui se résout par la lutte. Pour approfondir cette question, une lecture conseillée : Les idées peuvent-elles devenir des forces matérielles réelles et changer le monde ? 8 février 2017, Robert Paris, Matière et Révolution
si nous croisons cette idée avec celle de Jacques Camatte de l'Instauration du risque d'extinction, nous y percevons une même dialectique de la prise de conscience face à la menace, que quelque chose doit changer, à commencer par ses propres comportements individuels et collectifsCe n'est que si nous ressentons, vivons à fond le risque d'extinction, que nous en devenons pleinement conscients sans nous culpabiliser pour les horreurs que nous avons commises au cours de notre errance [celle de l'humanité, depuis qu'elle s'est séparée de la nature], que nous pouvons en finir avec celle-ci, effectuer un soulèvement de la vie, et initier l'inversion salutaire pour nous et pour la nature, tous les êtres vivants (virus y compris), et poursuivre notre cheminement dans le cosmos.
autrement dit, cela change le contenu et la visée de la lutte, des luttes, et l'on voit bien que là encore, c'est le changement d'idée, sur la base de la vie matérielle vécue, qui détermine l'entrée en actes des masses. Cela ne s'oppose pas à la conviction matérialiste marxienne : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. »
il n'y a pas pour Camatte de "stratégie" à mettre en œuvre de façon militante pour qu'émerge ce renversement (‘Inversion is not a strategy’ : « c’est tout le psychisme humain qui doit subir une transformation pour que l’inversion s’effectue pleinement. L’inversion n’est pas une stratégie elle est totalement en dehors de la politique qui est la dynamique d’organiser les hommes, de les contrôler. On doit abandonner tout ce qui est de ce monde. »
la question préalable à la présente enquête peut donc se reformuler ainsi : la Structure of Feeling actuelle présente-t-elle une tendance à l'inversion, des écarts et une dynamique laissant apparaître l'émergence d'un changement qualitatif* ? Jusque-là, il est bien difficile de l'affirmer. Tout ce qu'on a pu constater, ce sont des réactions extrêmement contradictoires et opposées, tant dans les comportements que dans les paroles, et ceci du haut en bas de l'expression socio-culturelle, de "l'homme et la femme de la rue" aux analyses intellectuelles sociologiques ou psycho-sociales, jusqu'aux confins de la folieCamatte a écrit:Émergence : Phénomène qui s’opère particulièrement au sein d’une phase de dissolution. Elle s’affirme au travers d’un saut qualitatif et se caractérise par l’apparition de déterminations nouvelles.
glossaire d'Invariance
émergence est également un concept important des théories de la complexité. On le retrouve chez Edgar Morin dans La méthode, chez Lucien Sève, et encore récemment chez Miguel Benasayag, L’émergence d’une image partagée dans Penser et agir par temps de pandémie., UP Magazine, 10 avril 2020Miguel Benasayag a écrit:Nous vivons tous à l’ombre d’une menace majeure et généralisée : celle d’un dérèglement écologique global dont les effets toujours plus massifs (réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution de l’air et des océans, épuisement des ressources naturelles…) touchent déjà l’ensemble du vivant et des sociétés humaines. Il est certain aujourd’hui qu’une majorité de personnes sont affectées et perçoivent (au sens neurophysiologique) cette réalité. Reste que pour la plupart d’entre nous, tout se passe comme si la catastrophe, annoncée non pas demain mais dès aujourd’hui, n’était pas identifiée comme concrète et immédiate. La perception est bien réelle. Mais elle demeure à un niveau diffus et non vécu directement. Nous sommes, pour ainsi dire, immergés dans la menace. Elle constitue notre atmosphère. Et pourtant, nous ne parvenons pas à en produire une connaissance par les causes, la seule capable de former une image concrète du danger qui déclenche l’agir. Quotidiennement, nous recevons des nouvelles du désastre mais l’information, loin de provoquer l’acte, conduit à l’impuissance et au pâtir. Qui dès lors agit vraiment dans ce contexte ? Il s’agit, selon nous, de ceux qui participent à la recherche des causes : victimes, scientifiques, lanceurs d’alerte… Autrement dit, ceux qui sont engagés dans un agir propre à faire émerger une représentation claire de l’objet.
Face à des menaces conscientes mais vécues comme des abstractions, nous restons paralysés par l’angoisse. À l’inverse, en présence d’une cause identifiée, c’est bien la peur que nous ressentons. Et la peur, contrairement à l’angoisse sans objet, pousse à l’agir.
Pour mieux comprendre ce point, il est utile de revenir sur la distinction, proposée par le philosophe allemand Leibniz et reprise en neurophysiologie, entre perception et aperception. L’être humain, comme l’ensemble des organismes vivants, existe dans une interaction matérielle constante avec son milieu. La perception relève de ce premier niveau constitué de l’ensemble des couplages perceptifs que l’organisme établit avec son environnement physicochimique et énergétique. Pour illustrer ce dispositif, Leibniz donne l’exemple de la manière dont nous appréhendons le bruit d’une vague. Il explique que nous avons une perception infinitésimale des millions de gouttelettes d’eau qui affectent le nerf auditif sans que nous puissions apercevoir le bruit de chacune des gouttes d’eau. C’est seulement à un deuxième niveau, dans la dimension des corps organisés, que nous pouvons construire l’image sonore d’une vague. Ce qui signifie qu’une petite partie seulement de ce que nous percevons du soubassement matériel devient une aperception pour ensuite participer aux phénomènes de conscience.
La question centrale est donc de comprendre quand et pourquoi une aperception émerge. Celle-ci est d’abord déterminée par l’organisme qui aperçoit : un mammifère et un insecte ne produiront évidemment pas la même image aperceptive d’une vague. Dans le cas des animaux sociaux et en particulier des humains, l’aperception est également conditionnée par la culture et les instruments techniques avec lesquels ils interagissent. Les ultrasons sont un bon exemple de la manière dont fonctionnent ces agencements. Contrairement à certains mammifères, les humains n’aperçoivent pas ces fréquences sonores sans articuler leur système perceptif avec des machines qui permettent de faire émerger une nouvelle dimension aperceptive.
Par ailleurs, si le niveau aperceptif participe à la singularité qui désigne l’unité organique, il n’est toutefois pas à considérer comme le propre d’un individu ou le résultat d’une subjectivité individuelle. Une singularité peut être composée par un groupe d’individus, de surcroît de nature très diverse (animale, végétale voire un écosystème), qui participe à la production d’une surface aperceptive commune. Loin d’être une sorte de super-organisme qui existerait en soi, cette dimension existe de façon distributive au sein des corps qui sont capturés par elle. C’est ainsi, chaque corps individuellement, qui est affecté. Les corps participent à la création de cette dimension aperceptive commune qui, à son tour, influence et structure les corps. Au quotidien, cette dimension se manifeste sous la forme de ce que nous avons l’habitude de nommer le sens commun qui agit socialement comme une véritable instance de sens partagé.
Ce qui est profondément en jeu est l’émergence d’une expérience partagée de la fragilité des systèmes écologiques [Miguel Benasayag a écrit en 2007 La fragilité]
Nous assistons aujourd’hui à un événement historique et inédit : pour la première fois, l’humanité entière produit une image de la menace. Cette image ne réduit pas à une connaissance scientifique des faits qui ont conduit à l’apparition et la diffusion du virus. Ce qui est profondément en jeu est l’émergence d’une expérience partagée de la fragilité des systèmes écologiques qui étaient jusqu’ici niée et écrasée par les intérêts macro-économiques du néolibéralisme.
La particularité de cette aperception commune réside dans le cadre de son émergence. Paradoxalement, ce n’est pas la dangerosité intrinsèque de la pandémie qui entraîne son avènement, mais bien plutôt le dispositif disciplinaire qui l’accompagne. C’est bien ce dispositif et non la menace en soi qui nous installe dans une situation nouvelle. On ne peut évidemment pas comprendre celle-ci en l’évaluant sous l’angle de sa seule dimension sanitaire. C’est cet écueil qui conduit certains à se lancer dans de hasardeuses comptabilités macabres pour contester le caractère inédit de la crise en la comparant à d’autres fléaux. Face à cette situation nouvelle, nous voyons ainsi émerger deux interprétations opposées. D’un côté, celles et ceux qui affirment qu’il s’agit d’un fait très grave pour lequel il faudrait trouver une solution sous la forme d’un vaccin ou d’un médicament. Dans cette compréhension de la crise, il n’est évidemment pas question de remettre en cause le paradigme de pensée et d’agir dominant. De l’autre côté, une autre interprétation, à laquelle nous souhaitons contribuer, consiste à voir dans cette rupture un véritable événement qui met en cause de façon irréversible l’idéologie productiviste jusque-là hégémonique. Le coronavirus est pour nous le nom de ce point critique qui marque également, du moins nous l’espérons, un point de non-retour à partir duquel notre rapport au monde et la place de l’humain dans les écosystèmes doivent être profondément remis en question.
on le voit, bien des parentés dans l'analyse entre différents penseurs. Ma méthode, comme toujours, consiste ici à interpeller tel concepts par d'autres, pour voir ce qu'ils ont à se dire pour rendre compte d'une même réalité en mouvement
je ne fais donc que proposer cette grille de lecture croisant des concepts de dépassement dialectique dans la tradition de Marx et les livrer à la sagacité de ma lectorate, hors des chemins tracés des normes de la lutte révolutionnaire qui vient, prolétariat en tête...
il me semble que le point où nous sommes arrivés dans RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE / Théorisation communiste, suite permet maintenant une interprétation théorique directe des matériaux sociaux que nous avons sous les yeux
Feeling, un mot d'Adé
« empiriquement je le sens »
« empiriquement je le sens »
Patlotch a écrit: je ne pensais vraiment pas au début de la pandémie que "la question écologique" deviendrait centrale, je n'ai pas relu mes SEPT THÈSES PROVISOIRES, qui n'ont qu'un mois, mais elles n'étaient centrées là-dessus, davantage sur la multidimensionnalité de la crise, économique et sociale en dominante
1 - corollaire 4
cette crise appelle une refondation de la théorie communiste intégrant la dimension écologique (3), avec la perspective de la communauté humaine dans le vivant
4. le caractère écologique et épidémique de la crise actuelle est surdéterminé par la crise économique et sociale, mais ne disparaîtra pas tant qu'un vaccin ...
l'ensemble était encore très "réponse aux communisateurs" et maintenant même eux ne parlent que de ça, en le réduisant certes à leur monde intérieur tout d'intellectualité, mais contraints d'y venir après 40 ans de silences et refoulements par tous les moyens de leur stratégie de l'esquive : grand retour du refoulé, dirait Freud, avec un sectarisme à couper au couteau, constituant un Parti avec moins de 10 membres, et encore, pas tous élus par celui qui veut pourtant leur faire intégrer "la question écologique", ce qui devrait plutôt élargir leur audience. Résultat, FD se retrouve tout seul, de divergence en divergence s'isolant chez les siens* :FD a écrit:Ainsi le capitalisme a bien produit les conditions de l’aveuglement – je dirais plutôt : du blocage théorique – d’au moins deux communistes : Marx à la fin du 19° siècle et RS au début du 21° ; mais que devient alors la catégorie sociale de nature ? Non pas un enjeu entre écologistes réformistes et communistes révolutionnaires, mais un enjeu dans le mi-lieu communiste lui-même et surtout dans notre micro-milieu qui pose depuis un demi siècle la révolution comme communisation, càd comme abolition révolutionnaire sans transition du capital.* note du 27 mai : Tarona/TC confirmera ici mon appréciation du 13 mai, « du point de vue de TC, ce texte est mauvais », et irrecevable. Il ne montre effectivement aucune « dynamique propre au rapport capital/nature sinon par les contenus et acteurs que sont les classes/genres/races. » Sa logique même voudrait qu'il sorte de la théorie du prolétariat et de la communisation alors qu'il s'y refuse. Quant à la pertinente question de Tarona : « à quoi peut correspondre ces luttes ou cette opposition sur “la position de la nature comme pure extériorité”, qu’est-ce que ça implique alors ? », mon travail depuis 2014 l'a abondamment montré : si l'humanité entière et la nature sont mises en péril par le Capital, il est normal que nous observions des luttes et leurs théories supposant des sujets concernés et des voies différentes de sortie du capitalisme, que TC ne voit pas et que FD condamne comme "réformistes"... Que ces luttes et théories rencontrent leurs limites idéologiques, qu'elles n'aient pas encore le contenu et les formes adéquates n'est pas plus étonnant que le caractère réformiste des luttes prolétariennes. « Ça implique » effectivement de « poser cette intégration autrement que dans les termes de l’exploitation que sont les contradictions de classes et de genres », la sortie de l'anthropocentrisme des luttes et théories révolutionnaires, ça implique réciproquement la critique radicale du Capital par les écologistes, que seule engagent une faible partie. Que ce sujet soit ou non nommé "classe révolutionnaire" n'a aucune importance, mais qu'il puisse être encore "le prolétariat" n'a aucun sens car aucune base, ni dans les luttes, ni en théorie sauf tautologique
là, que se recoupent Marx, Raymond Williams, Camatte et Benasayag et autres sur l'émergence du changement par les idées s'emparant de la conjoncture produite, c'est réellement passionnant
de même le sujet ÉCOLOGIE, ÉTAT, CAPITALISME VERT et CORONAVIRUS a mis longtemps à être lu autant que les autres du JOURNAL CRITIQUE
Adé a écrit:En effet le texte de Benasayag est très bien, quelque chose de profond s'est produit : empiriquement je le sens, et j'entends dire une amie "ça ne plus être comme avant", certes, ça veut, et peut tout dire, et son contraire ;
Je sais que la question est "complexe", cependant les réflexions d'Annette sont claires : quel "communisme" dans un monde dévasté ?
Un Chef amérindien : "Lorsque les hommes blancs auront empoisonné, l'air, la terre, la mer et les rivières, ils s'apercevront que l'argent ne se mange pas."
Même chose au sujet de La Révolution prolétarienne : quelle révolution lorsque les températures moyennes auront pris 4 ou 5° de plus, lorsque les pénuries alimentaires et les maladies virales ou chroniques atteindront un point de non-retour, càd, là, maintenant, puisque tout va en empirant très vite, et même "plus rapidement que prévu".
Les structuralistes séniles et soi-disant prolétariens sont le paradigme même du déni, c'est le plus inquiétant car, je me dis ces types sont de vrais "intellos", ils ont vraiment les moyens intellectuels de comprendre (= prendre AVEC soi), mais justement non : ce qui leur permettrait de saisir, c'est cela même qui les en empêche : l'intellect, le discours dans lequel ils sont ficelés comme les momies entourées de bandelettes pour l'éternité.
Quant à Tarona qui débarque pour affirmer le credo de "l'abolition des sexes", puisque La Révolution strictement de classes est aussi La révolution qui abolira le, sexe ou le genre, Elle le sait.
Les structuralistes monochromes n'y connaissent rien en écologie, même si Pépé@dndf plonge en apnée pendant ses vacances et aime bien le sous l'eau, et même si P a quelques connaissances dans ce domaine, mais rien de très travaillé, de suivi, un intérêt, mais SUBSUME, écrasé par sa croyance prolétarienne.
Je m'intéresse aux plantes, à l'écologie depuis... toujours, et je ne prétends pas être très savant dans ce domaine, cependant vu la nullité de ces individus, je passe pour spécialiste aisément à leurs yeux crevés de certitude.
Patlotch a écrit:il faut préférer les Convergences au "Parti qui se renforce en s'épurant"*, ça va dans le sens d'idées qui viennent de et vont vers les masses, certes pas en masse, du moins pour inverser le cours des choses
* Lénine citant Lafargue en exergue de Que Faire ?, 1902. Extrait d'une lettre de Lassalle à Marx, 24 juin 1852 :
« La lutte intérieure donne au parti la force et la vitalité : la preuve la plus grande de la faiblesse du parti, c'est son amorphisme et l'absence de frontières nettement délimitées; le parti se renforce en s'épurant...»Camatte a écrit:convergences anciennes et nouvelles, Invariance
On n'est pas isolé et des convergences, connues ou non, s'effectuent, qu'on doit, quand c'est possible, faire apparaître, dévoiler.
Converger implique que l'on s'approche plus ou moins totalement d'un positionnement réalisé antérieurement ou contemporainement, tout en conservant son propre cheminement.
à propos de convergenceLisbeth Salender a écrit:Attention de ne pas caricaturer le débat (même si on ne débat pas avec des réformistes) avec l’écologie moderne. Il n’y a plus grand monde de sérieux qui définisse la nature comme un extérieur, un environnement de l’humanité… même si on peut considérer que la notion même “d’écologie” est déjà une façon de poser un extérieur à préserver ou a détruire….
“L’écologie […], est une science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu en tenant compte de leurs interactions.” Définition Wiki.
On est bien dans une relation entre éléments existants de façon séparée
des interactions au sein d'un éco-système ne sont pas une identité, et parler de Communauté humaine dans le vivant ne vise pas comme le prétend FD, une « fusion avec la nature ». Un être humain, animal social, n'est pas un arbre, un arbre pas un chien, un chien pas un animal humain*. La séparation de l'humanité d'avec la nature objectivise cette extériorité, il est devenu pour ainsi dire "naturel" de penser ainsi la nature comme environnement de la société humaine
* voir l'évolution de ces classements de 3 à 6 "règnes" dans le VIVANT (la 'NATURE'), l'HUMANITÉ, et le CAPITAL
SOMMAIRE des ÉPISODES
depuis le 16 mars 2020
depuis le 16 mars 2020
THÉORISATION COMMUNISTE PAR TEMPS DE CORONAVIRUS
1. CAPITAL, ÉTAT, VIRUS
suivi de
LE CORONAVIRUS COMME RÉVÉLATEUR D'UNE CRISE GLOBALE DE LA CIVILISATION CAPITALISTE, 16 mars
II. LA CRISE DANS LA CRISE
III. SUR LA LÉGITIMITÉ DE MESURES "ANTI-DÉMOCRATIQUES"
IV. ÉTAT ET CAPITAL, MÉDECIN ET FOSSOYEUR, 18 mars
V. LE RÔLE ÉCONOMIQUE DE L'ÉTAT POUR LE CAPITAL
LA CONTRAINTE AU TRAVAIL et LE RETOUR DES NATIONALISATIONS
VI. CAPITAL, TRAVAIL, VIRUS : UN RAPPORT... DE CLASSES ?
suivi de le coronavirus sème la zizanie dans le BTP, 19 mars
VII. REMARQUES MÉTHODOLOGIQUES, et critique de l'économie politique, 20 mars
VIII. ET LES FEMMES DANS TOUT ÇÀ ?
IX. SANS BLAGUE ? “un nouveau classique de la théorie de la communisation.” Agitations autonomes, 22 mars (sic)
X. OÙ VA LA CRISE ? dans le vif du sujet
comment la caractériser ? quelle sortie possible pour le Capital ? relance keynésienne ? restructuration globale ? probabilité de guerre mondiale augmentée ?
petite théorie de la relativité mortuelle complétée de données scientifiques, 23 mars
XI. THÉORICIENS COMMUNISTES, QUE FAISONS-NOUS ? 24 mars
XII. BON ALORS, QU’EST-CE QU’ON FAIT ? 25 mars
XIII. "LA" CRISE EST LÀ, principal résultat, non de la théorie, mais du cours quotidien du capital avec le coronavirus
XIV. DES SOURCES ET DE LA RADICALITÉ CRITIQUE, 30 mars
XV. DES RONDS-POINTS AUX BALCONS, DES GILETS JAUNES AUX COMBATS CONFINÉS :
UN MÊME CONTENU ? 31 mars
XVI. EN ATTENDANT LA MORT DANS "LE SUD", 1er avril
XVII. UNE CRISE NOUVELLE DU CAPITAL EXIGE UN THÉORIE NOUVELLE DU COMMUNISME
XVIII. LA VIE RUSE CONTRE LE VIRUS
et la norme révolutionnaire prolétarienne, 2 avril
XIX. synthèse
BANALITÉS PHILOSOPHIQUES DE BASE
LA CRISE EST LÀ, LA RESTRUCTURATION DU CAPITAL AUSSI, on est dedans, 3 avril
XX. CETTE CRISE EST BIEN PLUS "MONDIALE" ET PROFONDE, et MULTIDIMENSIONNELLE QUE 1929 et 2008 et toutes précédentes crises du capitalisme, 4 avril
XXI. OÙ VA LA CRISE ? POINT D'ORGUE, 6 avril
XXII. LA CRISE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
IMPORTE, EXPORTE ET EMPORTE LA CRISE SANITAIRE, 10 avril
XXIII. LE TEMPS LONG DES CONFINS AU CHAOS
ma méthode inspirée par celle de Marx et sa mise en œuvre, 13 avril
XXIV. LA MORT QUI VIENT POUR LE TRAVAIL, 14 avril
Pour la vie contre le capital, désobéissance sanitaire, restez chez vous après le 11 mai
. le retour de l'activisme communisateur
XXV. RELOCALISATION N'EST PAS DÉMONDIALISATION, 16 avril
théoriser n'est pas naviguer entre hypothèses en sautant par-dessus les faits pour "prophétiser"
UN TOURNANT THÉORIQUE MAJEUR, 17 avril
"lier théoriquement compréhension du vivant et compréhension du processus révolutionnaire'
XXVI. SEPT THÈSES PROVISOIRES DANS LE SALE AIR DU TEMPS et DE LA PEUR, 18 avril
pour favoriser l'émergence de luttes efficientes contre la pandémie, l'État, et le Capital
XXVII. théorie marxiste à la française, 20 avril
CHIENS DE FAÏENCE DÉFAILLANTS ou hommes de marbre ?
le marxisme à déconfiner et décoloniser
XXVIII. OÙ EN SOMMES-NOUS DANS LA CRISE ? 24 avril
XXIX. LE POUVOIR D'ÉTAT vs L'ADMINISTRATION DES CHOSES
notes sur un vieux problème du communisme, 26 avril
XXX. TEL QUEL
divers aspects de la crise économique et sociale plus graves que la pandémie par elle-même, 30 avril
REFONDER LA THÉORISATION DU COMMUNISME, 3 mai
XXXI. DE L'IMPRÉVISIBLE ET DES JALONS DU DÉJÀ-LÀ, 5 mai
XXXII. comment apprécier la "gouvernance" française de la crise ?
discerner politique et administration des choses par l'État, 9 mai
XXXIII. LA MÉTÉO DE LA DERNIÈRE INSTANCE
et le temps qu'il ne fait pas, 11 mai
XXXIV. DES ANTINOMIES ENTRE L'INDIVIDU ET LA SOCIÉTÉ CAPITALISTE
dans la conjoncture épidémique actuelle, 12 mai
RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE et CONJONCTURE PANDÉMIQUE
XXXV. LES RAPPORTS HUMANITÉ-CAPITAL-NATURE ET CE QU'EN DIT LA PANDÉMIE
approfondir l'analyse débarrassée des scories idéologiques, 15 mai
XXXVI. LA CRISE CAPITALISTE DES RAPPORTS HUMANITÉ-NATURE
COMME CRISE DES RELATIONS HUMAINES, 16 mai
XXXVII. PARENTHÈSE ET PRÉCISIONS MÉTHODOLOGIQUES, 19 mai
remettre les choses sur leurs pieds et les pieds sur terre : pour quoi faire ?
XXXVIII. MONTÉE ET ADAPTATIONS DES IDÉOLOGIES, RELIGIONS ET SECTES DANS LA CRISE
XXXIX. TRANSFORMATION DES RAPPORTS HUMAINS AVEC LA NATURE, 19 mai
1. contexte théorique 2. constats 3. synthèse
XL. SCÉNARIOS DU FUTUR et VOIES DU COMMUNISME VERS LA COMMUNAUTÉ HUMAINE DANS LA NATURE, 22 mai
court et moyen terme, long terme, prospective dans l'incertitude
XLI. UNE PHILOSOPHIE DE LA NATURE ? 24 mai
Marx l'a rendue possible / le concept de nature chez Marx
QUE FAIRE DES SCIENCES EN COMMUNISTE ? et de l'écologie scientifique ?
XLII. CONJONCTURE PANDÉMIQUE, CONVERGENCES D'ANALYSES par CONCEPTS CROISÉS, 26 mai
les 6 sujets de THÉORIE RADICALE ET CRISE VIRALE dépassent 17.000 vues
TEXTES CRITIQUES les 5.000
les 4 rubriques encadrées dans LE MONDE AU TEMPS DU CORONAVIRUS avoisinent 35.000 vues
moyenne de lecture par commentaire, 200 à 400
beaucoup pour moi, une goutte d'eau dans l'océan médiatique,
qui ne fait rien déborder du tout...
en attendant "la révolution" ?
TEXTES CRITIQUES les 5.000
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Invité- Invité
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